Lettre d’information n°1 — jUILLET 2011 — wActualités du prélèvement d’organes et de la greffe pour les professionnels de la santé Ensemble flexe é r “ greffe” Un édito Ensemble “Un Réflexe pour la greffe”, un nom évocateur pour cette lettre d’information qui vous sera adressée 3 fois par an. Elle complète l’action “Un réflexe pour la greffe” menée dans les établissements de santé et qui vise à sensibiliser les personnels médicaux et paramédicaux au prélèvement d’organes et de tissus. Rappelons que la loi de bioéthique de 2004 donne obligation à tous les établissements de santé, publics ou privés, autorisés ou non à prélever, de participer à l’activité de prélèvement d’organes et de tissus. Ils doivent être attentifs au recensement des donneurs potentiels et s’intégrer dans des réseaux de prélèvement. En France, en 2010, une personne sur trois inscrite sur la liste nationale d’attente a pu être greffée. Nous ne pouvons pas rester inactifs. Nous devons, ensemble, améliorer le recensement des donneurs potentiels en état de mort encéphalique et favoriser le travail en réseau. Car un prélèvement abouti, c’est en moyenne trois greffes réalisées. Un enjeu vital ! — Emmanuelle Prada-Bordenave, directrice générale de l’agence de la biomédecine — pour la www.agence-biomedecine.fr interview Des besoins en greffons en constante augmentation L’allongement de la durée de vie et l’amélioration des traitements modifient le paysage français. Quelle a été l’activité de prélèvement et de greffe en 2010 ? Dr Atinault _Nous avons réalisé 4 708 greffes (dont 2 892 greffes rénales et 1 092 greffes hépatiques). Ce chiffre augmente par rapport à 2009, mais le nombre de donneurs stagne. Or la liste d’attente, notamment pour le rein, ne cesse de s’allonger. à cela deux raisons : l’augmentation de l’âge des receveurs inscrits, du fait de l’amélioration des traitements immunosuppresseurs permettant de mieux supporter la greffe, et la nécessité d’une deuxième, voire d’une troisième greffe pour des receveurs transplantés depuis 15 ans et plus. Que pensez-vous des greffes réalisées grâce au don du vivant ? Dr A. _Les donneurs vivants de rein représentent 10 % des greffes rénales. En Norvège, on atteint 40 %. Cette alternative est intéressante à condition de structurer les équipes et de réaliser l’intervention rapidement après le prélèvement. à noter que la survie estimée du greffon atteint 20/30 ans pour les dons du vivant contre 15/20 ans pour les donneurs décédés. Quelles actions sont menées par l’Agence de la biomédecine pour lutter contre cette pénurie ? Dr A. _Pour améliorer le recensement de donneurs potentiels en milieu hospitalier, nous avons créé Cristal Action. Cette démarche, qui s’appuie sur un système informatique, permet d’analyser les pratiques hôpital par hôpital. Nous favorisons aussi la mise en réseau des équipes et la formation des professionnels, la création de coordinations hospitalières et l’information sur sites comme l’opération « Un réflexe pour la greffe ». Enfin, nous tentons de réduire le taux de refus des familles, qui ignorent souvent la position du défunt. Dr Alain Atinault Directeur de la Direction Opérationnelle du Prélèvement et de la Greffe – organes-tissus Le nombre de greffe augmente par rapport à 2009, mais le nombre de donneurs stagne. 4 708 > nombre de greffes réalisées en 2010 (4 580 en 2009) 1 476 > nombre de donneurs décédés prélevés en 2010 (1 481 en 2009) 23,8 > par million d’habitant : nombre de prélèvements réalisés en 2010 — jUILLET 2011 — Lettre d’information n°1 Ensemble , agissons ! témoignage Cristal Action : un outil précieux pour les coordinations hospitalières FOCUS La coordination hospitalière de prélèvement : un rôle clé dans l’accompagnement des familles La loi de bioéthique de 2004 demande aux établissements de santé, publics et privés, de réaliser des prélèvements d’organes et de tissus ou d’y contribuer en s’associant à un réseau. Lorsqu’un donneur potentiel d’organes est identifié au sein d’un établissement de santé, le médecin contacte la coordination hospitalière de prélèvement la plus proche, composée d’un médecin et d’un ou plusieurs infirmiers/infirmières. Elle enclenche LA LISTE D’ATTENTE Chaque patient en attente d’une greffe est inscrit par son équipe médicale sur la liste nationale d’attente. Cette liste, gérée par l’Agence de la biomédecine, permet d’identifier pour chaque don les receveurs, prioritaires ou les plus compatibles, en fonction de critères pré enregistrés : âge, groupe sanguin, état général du patient, durée d’attente envisageable... alors la chaîne du don à la greffe : diagnostic clinique et paraclinique de la mort encéphalique, accueil de la famille du donneur, organisation logistique du prélèvement, accompagnement du rendu du corps du défunt à la famille. Lorsque le décès est confirmé, elle recherche la non opposition du défunt au don d’organes. Elle mène alors un entretien avec les proches. Toujours singulier, il implique respect et compassion. S’il est difficile de mesurer l’impact de l’action de la coordination hospitalière sur la non opposition au don par la famille, sa présence favorise une bonne diffusion de l’information et garantit un échange de qualité avec les proches. __L’Agence de la biomédecine a développé le programme qualité « Cristal Action » pour les établissements préleveurs. Ce programme vient en complément du programme Cristal qui permet aux coordinations hospitalières de renseigner des informations sur un donneur potentiel, de manière anonyme. Dès confirmation du décès, le pôle national de répartition des greffons interroge le programme Cristal qui lui donne accès à la liste nationale d’attente et à la priorisation des patients, selon l’organe et la réglementation en vigueur. Le programme qualité « Cristal Action » permet lui d’analyser les pratiques de recensement des donneurs potentiels en comparant le nombre de décès par mort encéphalique de l’année précédente, hôpital par hôpital, et le nombre de prélèvements réalisés. info _Si le nom du défunt figure sur le registre national des refus, géré par l’Agence de la biomédecine, aucun prélèvement n’est possible et le processus du don est arrêté. Dr Didier Noury, — Responsable du SRA Grand Ouest — Point d’étape sur l’opération “un réflexe pour la greffe” L’opération “Un réflexe pour la greffe” s’est installée en Champagne Ardenne fin 2010. Des réunions, rassemblant médecins, infirmiers/infirmières, aides soignant(e)s..., se sont déroulées dans une vingtaine d’établissements, répartis sur les 4 départements de la région. L’action a été largement relayée par la presse régionale et locale. Initiée par le SRA Grand Ouest autour des centres préleveurs, cette action de sensibilisation menée par l’Agence de la biomédecine associe aujourd’hui des établissements non préleveurs, pourvus de services de soins intensifs, d’urgences ou d’antennes du SMUR. Fin 2011, “Un réflexe pour la greffe” se poursuivra en région Midi Pyrénées. Pour toutes questions, contactez l’Agence de la biomédecine de votre région 01 58 46 15 55 04 91 56 52 17 03 20 95 98 88 02 99 28 41 23 wSRA ile de france / centre / Antilles / Guyane wSRA SUD-EST / LA RÉUNION wSRA NORD est wSRA grand ouest 24h/24 24h/24 24h/24 24h/24 Ensemble “Un réflèxe pour la greffe” est édité par l’Agence de la biomédecine, 1 avenue du Stade-de-France, 93212 SAINT-DENIS LA PLAINE Cedex — Directrice de la publication : Dominique Dautricourt — — Imprimé sur du papier FSC. Imprimeur Imprim’vert. Crédits photos : Thomas Bartel, istockphoto — Conception/réalisation :