L’Encéphale (2010) 36, 180—181 Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com journal homepage: www.em-consulte.com/produit/ENCEP COMPTE-RENDU Quatrièmes journées de FMC en psychiatrie, décembre 2009. Troubles dépressifs : dépistage et réponses Report on fourth session of psychiatry, December 2009. Depression disorders: Recognizing and treating L’intégralité des sessions des quatrièmes journées de formation médicale continue en psychiatrie ont été enregistrées en vidéo et elles sont visibles en intégralité sur le site : EM-consulte « L’encéphale — 4es Journées de FMC en psychiatrie ». Pour vous connecter, utiliser votre code « abonné » ou votre code « invité ». La réunion d’échanges cliniques entre médecins généralistes et psychiatres s’est tenue à l’hôpital Sainte-Anne en décembre 2009 : les sessions plénières sont visibles sur le site. . . Trois thèmes cliniques ont été discutés en ateliers : • la dépression au travail ; • les troubles dépressifs à l’adolescence ; • le niveau d’efficacité des divers antidépresseurs. C. Bodin (médecin du travail) et F. Raffaitin (psychiatre libéral) ont rappelé les voies par lesquelles le travail peut conduire à l’état dépressif et aussi l’incompatibilité entre maladie dépressive et maintien d’activité. L’arrêt de travail peut être décidé par le médecin traitant le plus souvent ou par le médecin du travail. Le rôle de ce dernier, également soumis au secret professionnel, est déterminant pour la décision d’aptitude professionnelle. Il a été rappelé qu’une déclaration d’accident de travail peut être effectuée. La formule d’Aristote a été énoncée : « Le travail tend au repos et non pas le travail au repos ». Plus que les conditions de travail, les facteurs humains et relationnels peuvent être des causes de déstabilisation et de douleur psychique et donc de dépression. La décision d’arrêt de travail peut avoir 0013-7006/$ — see front matter doi:10.1016/j.encep.2010.02.007 l’avantage de la clarté en plaçant le sujet en situation de malade, en le soustrayant du monde du travail révélateur de son incapacité due aux troubles cognitifs, à l’inhibition. A. Baghdadli (psychiatre d’enfant et d’adolescent) et G. Roussey (médecin généraliste) ont traité de l’échec scolaire à l’adolescence en examinant particulièrement l’impact de la dépression. L’échec scolaire peut être déterminé par divers facteurs depuis le trouble précoce des apprentissages jusqu’à des aspects environnementaux actuels déstabilisants. La conséquence possible est la déscolarisation susceptible de précéder la désocialisation et toutes ses conséquences négatives. À l’étape du collège, la dépression est souvent méconnue car peu dérangeante pour le groupe. Chez l’enfant, tristesse et plaintes somatiques doivent attirer l’attention des éducateurs et du personnel sanitaire. À l’adolescence, ce sont plus souvent hypersomnie, absence de plaisir et d’intérêt, troubles des conduites. Dans tous les cas, la prise en charge doit être coordonnée entre les divers acteurs naturels, médecin généraliste et psychiatre en particulier. Pourtant le médecin généraliste est souvent confronté à un adolescent plus enclin à attendre un certificat d’aptitude au sport qu’une situation de décryptage de ses angoisses, émotions ou difficultés scolaires. Mais le médecin généraliste a aussi l’avantage dans bien des cas de connaître le milieu familial, les antécédents familiaux et la trajectoire de l’adolescent. Le recours aux agents médicamenteux trouve sa pleine justification à cet âge de la vie comme à l’âge adulte. Le médecin généraliste comme le pédopsychiatre doivent progresser dans leur capacité à échanger leurs informations et coopérer pour le bénéfice de l’adolescent en difficulté. D. Gourion (psychiatre libéral) et J.-P. Blanc (médecin généraliste) ont abordé le thème de la hiérarchie des différents antidépresseurs selon les situations cliniques. En France, les nouveaux antidépresseurs, inhibiteurs de recapture de la sérotonine (tels fluoxétine ou Prozac® , sertraline ou Zoloft® , paroxétine ou Deroxat® ) et inhibiteurs mixtes de recapture de la sérotonine (tels venlafaxine ou Effexor® , minalcipran ou Ixel® ) sont majoritairement prescrits en raison de leur efficacité et de leur bonne tolérance. Les inhibiteurs mixtes (Effexor® ) ont pu montrer une meilleure efficacité que les anciens antidépresseurs tricycliques (Tofranil® , Anafranil® . . .) voire que les inhibiteurs Quatrièmes journées de FMC en psychiatrie, décembre 2009. Troubles dépressifs : dépistage et réponses de recapture de la sérotonine. Une étude récente comparant Ixel® et Effexor® dans le traitement des épisodes dépressifs caractérisés apporté sur près de 200 déprimés suivis sur 24 semaines. Elle n’a pas montré de différence entre les deux molécules à des doses semblables comprises entre 150 et 200 mg par jour. Ixel® doit être prescrit à posologie progressivement croissante, éventuellement jusqu’à 150 voire 200 mg par jour. Il révèle alors son potentiel noradrénergique et sérotoninergique utile pour lever les symptômes dépressifs. L’importance d’une rémission complète du premier épisode dépressif a été rappelée : cela peut déterminer le pronostic et le devenir ultérieurs. La prise en compte des comorbidités susceptibles d’accroître la difficulté à obtenir une rémission complète est essentielle. Cela peut guider le choix du médicament antidépresseur en l’orientant vers 181 des molécules a priori plus puissantes quant à leur spectre d’action. Le terrain organique doit aussi être pris en compte, l’expérience montrant une mauvaise tolérance de l’âgé à certaines molécules. Le spectre d’action thérapeutique du médicament doit aussi être considéré : Ixel® se montre par exemple plus stimulant du fait de son impact noradrénergique, capable de lever le ralentissement dépressif. J.-P. Olié Service SHU, hôpital Saint-Anne, 7, rue Cabanis, 75014 Paris, France Adresse e-mail : [email protected] Disponible sur Internet le 24 mars 2010