7e Congrès de l’Encéphale
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et post-thérapie. La taille d’échantillon nécessaire pour obtenir
des résultats significatifs a été estimée pour chaque score.
Le score total à la PANSS était significativement plus bas
(t = 3,4, p = 0,012) après qu’avant la thérapie. Parmi les sous-
scores de la PANSS, seul le score de psychopathologie géné-
rale différait significativement (t = 3,8, p = 0,007) entre les
deux évaluations. L’analyse descriptive montre que les sco-
res d’évolution les plus élevés sont ceux des items de désor-
ganisation conceptuelle (P2) et contenus inhabituels de la
pensée (G9) obtenant en conséquence les plus faibles tailles
d’échantillon, respectivement 16 et 23.
La TRC que nous avons créée provoque une diminution des
scores total et de psychopathologie générale de la PANSS.
Ces résultats sont particulièrement intéressants étant donné
qu’une récente méta-analyse a démontré un impact limité de
la remédiation cognitive sur les symptômes schizophréniques.
Alors qu’un déficit d’attribution d’états mentaux a été impliqué
dans l’apparition de symptômes positifs et négatifs, notre thé-
rapie visant cette fonction ne démontre aucun effet sur ces
deux types de symptômes. L’analyse descriptive indique que
notre thérapie peut être hautement efficiente sur les contenus
inhabituels de la pensée et la désorganisation conceptuelle.
CO 04
INTÉGRATION DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES
DANS LE MONDE DU TRAVAIL :
ÉTUDE D’UNE COHORTE DE 508 PATIENTS EN 2008
LESCURE F., FONTANIER D., CLEMENT J.P.,
LOMBERTIE E.R.
CH ESQUIROL, LIMOGES, FRANCE
La schizophrénie est une maladie complexe, stigmatisant les
patients et leur famille. Elle est responsable d’un handicap
psychique notamment dû à des troubles cognitifs (troubles
attentionnels, mnésiques et des fonctions exécutives), ne
permettant pas une insertion sociale sans aménagements.
L’apparition de nouvelles thérapeutiques médicamenteuses,
médicosociales et la prise de conscience des pouvoirs
publics, ont éclairci l’avenir de ces patients.
Nous avons étudié les caractéristiques médicosociales d’une
cohorte de 508 patients schizophrènes selon les critères de
la CIM-10.
Nous avons retrouvé des patients âgés de 18 à 60 ans avec
un sex-ratio de 2 hommes pour 1 femme. L’âge moyen était
de 40,2 ans et un âge diagnostique moyen de 26,3 ans
(25,4 ans pour les hommes et 28,4 ans pour les femmes).
Nous avions une majorité de formes Paranoïdes (48 %) puis
les formes Résiduelles (13,2 %), Simples (10,8 %) et Indif-
férenciées (10,6 %).
Selon nos résultats, 145 schizophrènes travaillent soit 28,5 %
de la cohorte, parmi eux 56 % ont une activité en milieu ordi-
naire de travail. La principale cause de non emploi serait la gra-
vité de la maladie dans 40,9 % des cas. Nous avons retrouvé
39,2 % de patients avec le statut de travailleur handicapé. Il
existerait une précarisation de l’emploi puisque parmi notre
échantillon, 68,1 % des patients ont déjà exercé une activité
professionnelle (dont 85 % en milieu ordinaire) ; là encore la
lourdeur de la pathologie serait responsable de la perte ou du
changement d’emploi. Nous avons retrouvé un taux de 90,9 %
de patients hospitalisés au moins une fois au cours de leur vie.
Il existerait une corrélation entre le sexe masculin (p = 0,031),
l’âge diagnostique, les formes résiduelles (p = 0,01) et para-
noïdes (p = 0,07), l’hospitalisation (p < 0,001), le statut de tra-
vailleur handicapé (p < 0,001), la prise en charge par des
structures sanitaires (p < 0,0001) ou de formation profession-
nelle (p = 0,002) et l’accès à l’emploi. La probabilité pour un
schizophrène de travailler en prenant en compte l’ensemble
des caractéristiques médicosociales serait de 29 %.
Des mesures sont souhaitables pour améliorer l’intégration
des patients dans le monde du travail comme la création d’un
livret résumant le panel des outils de réinsertion et de forma-
tion professionnelle.
CO 05
PRÉVALENCE DU TROUBLE DÉFICIT
DE L’ATTENTION/HYPERACTIVITÉ EN POPULATION
SCOLAIRE DANS LA VILLE DE SFAX (TUNISIE)
KHMAKHEM K. (1), WALHA A. (1), YAICH S. (2), AYADI H. (1),
MOALLA Y. (1), DAMMAK J. (2), GHRIBI F. (1)
(1) Service de pédopsychiatrie CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
(2) Service de médecine communautaire, SFAX, TUNISIE
Introduction : Le trouble déficit de l’attention–hyperactivité
(TDAH) est un trouble particulièrement fréquent chez l’enfant
d’âge scolaire. Ce trouble entraîne des répercussions néga-
tives majeures aussi bien sur les apprentissages que sur les
relations sociales de l’enfant.
L’objectif de notre travail était d’étudier la prévalence du
TDAH en population scolaire dans la ville de Sfax (Tunisie).
Matériel et méthodes : Notre étude était transversale, se dérou-
lant sur une période de six mois, s’étalant du 1/4/2008 jusqu’au
1/10/2008 et portant sur 513 élèves âgés entre 6 et 11 ans et
ainsi scolarisés de la première année jusqu’en 5e année de
l’enseignement de base (équivalent du CE1 au CM2).
Notre échantillon comportait 513 cas ayant tous bénéficié de
la passation du questionnaire de Conners version enseignant
(28 items) et parents (48 items). Ce questionnaire nous a ser-
vis ainsi comme moyen de dépistage des enfants pour les-
quels il existe une suspicion de TDAH (109 cas parmi 513).
Les diagnostics du TDHA et des éventuels troubles co-mor-
bides ont été posés selon le DSM IV-TR.
Résultats : La prévalence du TDAH en population scolaire
dans la ville de Sfax était de 9,94 % (51 cas sur 513).
Le TDAH était de type mixte dans 5,26 % des cas, inattention
prédominante dans 2,7 % des cas et hyperactivité impulsivité
prédominante dans 1,94 % des cas.
La co-morbidité psychiatrique au TDHA a été notée dans
68,62 % des cas. Il s’agit de trouble des apprentissages dans
23,52 % des cas, de trouble anxieux dans 19,6 % des cas,
de trouble oppositionnel avec provocation dans 17,64 % des
cas, de trouble du contrôle sphinctérien dans 13,72 % des
cas, de trouble de l’humeur dans 9,8 % des cas et de trouble
des conduites dans 3,92 % des cas.
Conclusion : Notre étude confirme le fait que le TDHA soit
fréquent en population scolaire et rejoint ainsi les constata-
tions rapportées dans les travaux antérieurs.