L’Encéphale, 2009 ; 34 : 3-9 3
Communications orales
CO 01
DÉCOUPLAGE ENTRE ÉVEIL ET COGNITION DANS
LA SCHIZOPHRÉNIE : UNE ÉTUDE EN EEG-IRMF
FOUCHER J. (1), LUCK D. (2), MARRER C. (3), PHAM B.T. (4),
OTZENBERGER H. (5), OFFERLIN-MEYER I. (6)
(1) HUS/ULP/INSERM, STRASBOURG, FRANCE
(2) INSERM U666, STRASBOURG, FRANCE
(3) LINC – ULP, STRASBOURG, FRANCE
(4) ULP – INSERM U666, STRASBOURG, FRANCE
(5) LINC – CNRS, STRASBOURG, FRANCE
(6) HUS – INSERM U666, STRASBOURG, FRANCE
Dans la prise en charge des schizophrénies, les troubles
cognitifs, particulièrement ceux affectant la mémoire de tra-
vail, sont devenus une cible thérapeutique en raison de leurs
liens avec les capacités de réinsertion socio-professionnelle.
Aussi les industriels recherchent-ils des molécules pro-cogni-
tives. Une grande part de celles-ci vise les systèmes d’éveil
corticaux, bien que le rationnel supportant cette démarche
reste limité. Cette étude vise à déterminer si les aires qui pré-
sentent un déficit d’activité lors d’une tâche de mémoire de
travail dans la schizophrénie sont effectivement modulées
par l’éveil. En cas de réponse positive, s’agit-il d’un simple
déficit d’éveil ou un défaut dans le couplage entre éveil et acti-
vité cognitive ? Nous avons appliqué la technique d’IRMf-
EEG à un groupe de 17 patients stabilisés et pour lesquels
une réinsertion est envisagée, comparés à 17 témoins. La
quasi-totalité des régions présentant un déficit d’activation
sont sensibles au niveau d’éveil (p < 10–5). Mais l’inverse
n’est pas vrai : il existe des régions sensibles au niveau
d’éveil qui ne sont pas hypoactives chez les patients. Dans
cette population bien ciblée de patients, le niveau d’éveil est
normal à en juger par l’évaluation de la vigilance (Epworth),
la puissance moyenne des fréquences lentes en EEG et
l’absence de différence en IRMf entre les cartes d’éveil des
patients et des témoins (approche SPM et ROI). À noter
cependant que les patients consomment davantage de
caféine et de nicotine (p < 0,05). En revanche le couplage
entre éveil et cognition est très significativement différent
chez les patients : alors que chez les témoins, plus le cortex
est éveillé, plus il est actif durant la tâche, ce couplage dis-
paraît chez les patients dans les régions où ils présentent un
déficit d’activité (p = 0,02). Tous se passe comme si dans la
schizophrénie, l’augmentation de l’éveil cortical aboutit bien
à une augmentation de l’activité synaptique, mais que celle-
ci ne parvient pas à s’organiser, p.ex. à se synchroniser.
Aussi, plutôt que d’axer la recherche sur des substances sim-
plement « éveillantes », la compréhension du couplage entre
éveil et activité cognitive organisée livrerait des cibles peut-
être plus pertinentes pour la mise au point de futurs traite-
ments pro-cognitifs.
CO 02
ASSOCIATION POSITIVE ENTRE LE GÈNE DISC1
ET LA SCHIZOPHRÉNIE
BENMESSAOUD D. (1), LEPAGNOL-BESTEL A.M. (2),
BONI C. (2), KACHA F. (1), GORWOOD P. (2), RAMOZ N. (2)
(1) Établissement Hospitalier Spécialisé Psychiatrie, ALGER,
ALGÉRIE
(2) INSERM U675, PARIS, FRANCE
L’impact des facteurs génétiques dans l’étiopathogénie de la
schizophrénie est unanimement admis (héritabilité 80 %).
Cependant, il s’agit d’une maladie multigénique pouvant impli-
quer plusieurs gènes agissant indépendamment ou de concert.
Ainsi, les nombreuses études génétiques visent à identifier
des facteurs de susceptibilité à cette affection. Certaines ont
suggéré l’implication du gène DISC1, situé sur le chromo-
some 1q42 et susceptible de produire des effets neurodéve-
loppementaux, comme facteur de risque génétique pour la
schizophrénie. Une liaison significative entre le remaniement
chromosomique de DISC1 et le phénotype morbide de la
schizophrénie a été identifiée chez une famille d’origine écos-
saise comportant de nombreux sujets atteints de schizoph-
rénie. Des associations génétiques significatives entre des
variants nucléotidiques (SNP) de DISC1 et la schizophrénie
ont été observées. D’autres se sont avérées négatives dans
des groupes ethniques différents.
Nous présentons ici les données d’une étude réalisée sur une
cohorte familiale de 100 patients algériens souffrant de schi-
zophrénie (critères DSM IV) et de leurs 200 parents biologiques.
Parmi les nombreux polymorphismes SNP déjà analysés
dans des études d’association du gène DISC1 avec la schi-
zophrénie, nous avons choisi les marqueurs suivants :
rs3738401, rs6675281, rs1984895 et rs821616.
Grâce au test de déséquilibre de transmission, nous avons
montré une association allélique positive (p = 0,04, Odds
Ratio = 1,8) entre le rs821616 et la schizophrénie, ainsi
qu’une tendance pour le rs6675281 (p = 0,05). Ces résultats
sont à répliquer sur une cohorte indépendante.
CO 03
EFFETS D’UNE NOUVELLE THÉRAPIE
DE REMÉDIATION COGNITIVE
VISANT L’ATTRIBUTION D’ÉTATS MENTAUX
SUR LES SYMPTÔMES DE LA SCHIZOPHRÉNIE
LECARDEUR L., STIP E., GIGUERE M., BLOUIN G.,
RODRIGUEZ J.P., CHAMPAGNE-LAVAU M.
Pavillon Albert-Prévost, Hôpital du Sacré-Cœur, MONTRÉAL,
CANADA
Des perturbations de l’attribution d’états mentaux (la capacité
d’attribuer à soi-même ou à autrui des pensées, des désirs,
des intentions…) ont été reportées de manière constante
chez les patients schizophrènes. Nous avons testé l’efficacité
d’une nouvelle Thérapie de Remédiation Cognitive (TRC) de
groupe centrée sur cette fonction. Dans cette étude prélimi-
naire, 8 patients schizophrènes ont été recrutés au sein de
l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal (Canada). La thérapie
comprenait 9 séances (2 par semaine), chacune durant
approximativement une heure.
Les symptômes psychotiques ont été évalués une fois avant
et une fois après la thérapie, grâce à la Positive And Negative
Syndrome Scale (PANSS, Kay et al. 1987). Les scores enre-
gistrés avant et après la thérapie ont été comparés grâce à
des tests de t appariés. Une analyse descriptive de chaque
item de la PANSS a ensuite été réalisée sur la base du score
d’évolution, correspondant à la différence entre les scores pré-
7e Congrès de l’Encéphale
4
et post-thérapie. La taille d’échantillon nécessaire pour obtenir
des résultats significatifs a été estimée pour chaque score.
Le score total à la PANSS était significativement plus bas
(t = 3,4, p = 0,012) après qu’avant la thérapie. Parmi les sous-
scores de la PANSS, seul le score de psychopathologie géné-
rale différait significativement (t = 3,8, p = 0,007) entre les
deux évaluations. L’analyse descriptive montre que les sco-
res d’évolution les plus élevés sont ceux des items de désor-
ganisation conceptuelle (P2) et contenus inhabituels de la
pensée (G9) obtenant en conséquence les plus faibles tailles
d’échantillon, respectivement 16 et 23.
La TRC que nous avons créée provoque une diminution des
scores total et de psychopathologie générale de la PANSS.
Ces résultats sont particulièrement intéressants étant donné
qu’une récente méta-analyse a démontré un impact limité de
la remédiation cognitive sur les symptômes schizophréniques.
Alors qu’un déficit d’attribution d’états mentaux a été impliqué
dans l’apparition de symptômes positifs et négatifs, notre thé-
rapie visant cette fonction ne démontre aucun effet sur ces
deux types de symptômes. L’analyse descriptive indique que
notre thérapie peut être hautement efficiente sur les contenus
inhabituels de la pensée et la désorganisation conceptuelle.
CO 04
INTÉGRATION DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES
DANS LE MONDE DU TRAVAIL :
ÉTUDE D’UNE COHORTE DE 508 PATIENTS EN 2008
LESCURE F., FONTANIER D., CLEMENT J.P.,
LOMBERTIE E.R.
CH ESQUIROL, LIMOGES, FRANCE
La schizophrénie est une maladie complexe, stigmatisant les
patients et leur famille. Elle est responsable d’un handicap
psychique notamment dû à des troubles cognitifs (troubles
attentionnels, mnésiques et des fonctions exécutives), ne
permettant pas une insertion sociale sans aménagements.
L’apparition de nouvelles thérapeutiques médicamenteuses,
médicosociales et la prise de conscience des pouvoirs
publics, ont éclairci l’avenir de ces patients.
Nous avons étudié les caractéristiques médicosociales d’une
cohorte de 508 patients schizophrènes selon les critères de
la CIM-10.
Nous avons retrouvé des patients âgés de 18 à 60 ans avec
un sex-ratio de 2 hommes pour 1 femme. L’âge moyen était
de 40,2 ans et un âge diagnostique moyen de 26,3 ans
(25,4 ans pour les hommes et 28,4 ans pour les femmes).
Nous avions une majorité de formes Paranoïdes (48 %) puis
les formes Résiduelles (13,2 %), Simples (10,8 %) et Indif-
férenciées (10,6 %).
Selon nos résultats, 145 schizophrènes travaillent soit 28,5 %
de la cohorte, parmi eux 56 % ont une activité en milieu ordi-
naire de travail. La principale cause de non emploi serait la gra-
vité de la maladie dans 40,9 % des cas. Nous avons retrouvé
39,2 % de patients avec le statut de travailleur handicapé. Il
existerait une précarisation de l’emploi puisque parmi notre
échantillon, 68,1 % des patients ont déjà exercé une activité
professionnelle (dont 85 % en milieu ordinaire) ; là encore la
lourdeur de la pathologie serait responsable de la perte ou du
changement d’emploi. Nous avons retrouvé un taux de 90,9 %
de patients hospitalisés au moins une fois au cours de leur vie.
Il existerait une corrélation entre le sexe masculin (p = 0,031),
l’âge diagnostique, les formes résiduelles (p = 0,01) et para-
noïdes (p = 0,07), l’hospitalisation (p < 0,001), le statut de tra-
vailleur handicapé (p < 0,001), la prise en charge par des
structures sanitaires (p < 0,0001) ou de formation profession-
nelle (p = 0,002) et l’accès à l’emploi. La probabilité pour un
schizophrène de travailler en prenant en compte l’ensemble
des caractéristiques médicosociales serait de 29 %.
Des mesures sont souhaitables pour améliorer l’intégration
des patients dans le monde du travail comme la création d’un
livret résumant le panel des outils de réinsertion et de forma-
tion professionnelle.
CO 05
PRÉVALENCE DU TROUBLE DÉFICIT
DE L’ATTENTION/HYPERACTIVITÉ EN POPULATION
SCOLAIRE DANS LA VILLE DE SFAX (TUNISIE)
KHMAKHEM K. (1), WALHA A. (1), YAICH S. (2), AYADI H. (1),
MOALLA Y. (1), DAMMAK J. (2), GHRIBI F. (1)
(1) Service de pédopsychiatrie CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
(2) Service de médecine communautaire, SFAX, TUNISIE
Introduction : Le trouble déficit de l’attention–hyperactivité
(TDAH) est un trouble particulièrement fréquent chez l’enfant
d’âge scolaire. Ce trouble entraîne des répercussions néga-
tives majeures aussi bien sur les apprentissages que sur les
relations sociales de l’enfant.
L’objectif de notre travail était d’étudier la prévalence du
TDAH en population scolaire dans la ville de Sfax (Tunisie).
Matériel et méthodes : Notre étude était transversale, se dérou-
lant sur une période de six mois, s’étalant du 1/4/2008 jusqu’au
1/10/2008 et portant sur 513 élèves âgés entre 6 et 11 ans et
ainsi scolarisés de la première année jusqu’en 5e année de
l’enseignement de base (équivalent du CE1 au CM2).
Notre échantillon comportait 513 cas ayant tous bénéficié de
la passation du questionnaire de Conners version enseignant
(28 items) et parents (48 items). Ce questionnaire nous a ser-
vis ainsi comme moyen de dépistage des enfants pour les-
quels il existe une suspicion de TDAH (109 cas parmi 513).
Les diagnostics du TDHA et des éventuels troubles co-mor-
bides ont été posés selon le DSM IV-TR.
Résultats : La prévalence du TDAH en population scolaire
dans la ville de Sfax était de 9,94 % (51 cas sur 513).
Le TDAH était de type mixte dans 5,26 % des cas, inattention
prédominante dans 2,7 % des cas et hyperactivité impulsivité
prédominante dans 1,94 % des cas.
La co-morbidité psychiatrique au TDHA a été notée dans
68,62 % des cas. Il s’agit de trouble des apprentissages dans
23,52 % des cas, de trouble anxieux dans 19,6 % des cas,
de trouble oppositionnel avec provocation dans 17,64 % des
cas, de trouble du contrôle sphinctérien dans 13,72 % des
cas, de trouble de l’humeur dans 9,8 % des cas et de trouble
des conduites dans 3,92 % des cas.
Conclusion : Notre étude confirme le fait que le TDHA soit
fréquent en population scolaire et rejoint ainsi les constata-
tions rapportées dans les travaux antérieurs.
Communications orales
5
C’est aussi le cas de la sur-représentation de la co-morbidité
psychiatrique dans le TDHA.
En revanche, notre travail se distingue par la constatation de
la prédominance du type mixte du TDHA chez les enfants en
âge scolaire.
CO 06
ATTACHEMENT ET PERSONNALITÉ BORDERLINE
À L’ADOLESCENCE
DEBORDE A.S., MILJKOVITCH R., MOULUN M., CORCOS M.
Institut Mutualiste Montsouris, PARIS, FRANCE
Le tableau clinique de la pathologie borderline, caractérisé
entre autre par la fragilité des représentations de soi et du
monde, l’impulsivité et l’instabilité émotionnelle, conforte
l’hypothèse d’un lien constitutif entre ce trouble et un attache-
ment insécure. Ce lien a déjà été mis en évidence chez l’adulte
mais n’a jamais été étudié à l’adolescence, principalement en
raison de la difficulté à diagnostiquer un trouble de la person-
nalité pendant cette période. En effet, cette difficulté résulte
de la confusion entre la crise d’adolescence (manifestations
« borderline-like ») et les manifestations de troubles de la per-
sonnalité de type borderline. L’objectif de cette étude était de
mettre en évidence les stratégies d’attachement chez les ado-
lescents borderlines. Deux groupes (30 patients et 30
témoins), âgés de 14 à 19 ans et de sexe féminin, ont été cons-
titués. Les borderlines ont été recrutés par l’intermédiaire du
Réseau Européen d’Étude de la Personnalité à l’Adolescence,
coordonné par l’Institut Mutualiste Montsouris. Les évaluations
comprenaient des auto-questionnaires visant à évaluer l’atta-
chement (RQ, RSQ) et des hétéroquestionnaires visant à con-
firmer les troubles de la personnalité selon l’axe II du DSM IV
(SIDP IV) et à évaluer les stratégies d’attachement (ASSSI).
Comparativement aux sujets témoins, les borderlines présen-
taient un attachement significativement plus insécure. Ce
résultat conforte l’hypothèse selon laquelle un attachement
insécure pourrait constituer un facteur de vulnérabilité au déve-
loppement de troubles de la personnalité borderline à l’âge
adulte. De plus, l’ASSSI a permis d’objectiver la prédominance
d’un attachement désorganisé chez les borderlines, ce qui
reflète bien la sémiologie de ce trouble, caractérisé par une ins-
tabilité cognitive, affective et relationnelle. Enfin, les borderlines
désorganisés étaient aussi ceux qui présentaient la sympto-
matologie la plus sévère, ce qui suggère que la désorganisation
pourrait constituer un facteur de vulnérabilité supplémentaire
quant à la sévérité de la symptomatologie borderline.
CO 07
CONSOMMATION DE CANNABIS ET EFFETS
RESSENTIS LORS DES PREMIÈRES EXPOSITIONS :
RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES D’UNE ENQUÊTE
EN POPULATION ÉTUDIANTE
MORVAN Y. (1), JOHAIS M. (1), BENDJEMAA N. (1),
PERUFEL A. (2), ROUVIER J. (2), EQUIPE SIUMPPS. (2),
KREBS M.O. (1)
(1) CHSA SHU/Inserm U894-LPMP/Université Paris Descartes,
PARIS, FRANCE
(2) SIUMPPS/Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE
L’adolescence constitue une période de prédilection pour
s’initier à l’usage de substances psychoactives, en particulier
le cannabis, pouvant évoluer vers la dépendance ou l’émer-
gence de troubles psychotiques. Néanmoins, tout individu
exposé au cannabis ne présente pas nécessairement de tels
risques.
L’objectif de cette étude auprès d’étudiants convoqués dans
le cadre de la visite préventive universitaire était d’étudier la
consommation de cannabis et les effets ressentis lors des
premières expositions.
Près de 3 800 sujets ont été inclus. L’analyse préliminaire
portant sur les 889 premiers questionnaires (âge moyen
20 ans, 65 % de femmes) montre une prévalence d’exposi-
tion au cannabis vie entière de 43 %. La consommation au
moins une fois par semaine était de 18 % et 11 % avaient
déjà eu des périodes de consommation quotidienne ou quasi-
quotidienne, durant en moyenne 30 mois, évoluant dans
17 % des cas vers un abus. La consommation actuelle de
cannabis était de 12 %.
Concernant l’arrêt éventuel du cannabis, 60 % des réponses
renvoyaient à une logique de contrôle et de maîtrise. Toute-
fois, 70 % de ceux qui ont essayé de s’arrêter ont trouvé cela
difficile. Lors des premières consommations, une majorité
d’étudiants déclarent avoir ressenti des effets « positifs » de
détente (53 %) et d’euphorie (71 %). En revanche, 11 à 15 %
déclarent avoir ressenti des effets d’anxiété, de tristesse, ou
un effet « parano ». En outre, 15 % reconnaissent avoir eu
difficultés à s’exprimer, 24 % des troubles de la mémoire,
35 % des troubles de la coordination ou de l’équilibre et 40 %
des difficultés de concentration (effets moteurs et cognitifs).
Environ 17 % ont eu des impressions de dépersonnalisation
et de déréalisation pouvant correspondre à la sensation de
« planer ». Enfin, certains ont ressenti des effets psychoti-
ques tels que des hallucinations visuelles (10 %) et auditives
(6 %) ainsi que des idées de références (16 %), 23 % des
étudiants ayant au moins un de ces effets, potentiellement
révélateurs d’une vulnérabilité à la psychose.
Au total, la proportion d’étudiants ayant des consommations
à problème, quantitativement ou qualitativement, est loin
d’être négligeable. La reconnaissance de ces problèmes
pourrait permettre d’orienter les actions de prévention et favo-
riser l’accès aux soins.
CO 08
APPORT DE LA THÉRAPIE FAMILIALE
AU TRAITEMENT DE L’ANOREXIE MENTALE :
ÉTUDE THÉRAFAM
GRALL-BRONNEC M. (1), FOUILLERON V. (2),
PERDEREAU F. (1), CURT F. (2), BERTHOZ S. (2),
WALLIER J. (2), KAGANSKI I. (2), LUCET R. (2),
CORCOS M. (2), FALISSARD B. (3), FLAMENT M. (2),
JEAMMET P. (2), GODART N. (1)
(1) Service de Psychiatrie de l’Adolescent. Institut Mutualiste
Montsouris. 42, Boulevard Jourdan. ET Unité INSERM U 669.
Maison de Solenn. Hôpital Cochin. 97, Boulevard de Port Royal,
75014 PARIS, FRANCE
(2) Service de Psychiatrie de l’Adolescent. Institut Mutualiste
Montsouris. 42, Boulevard Jourdan, 75014 PARIS, FRANCE
7e Congrès de l’Encéphale
6
(3) Unité INSERM U 669. Maison de Solenn. Hôpital Cochin. 97,
Boulevard de Port Royal, 75014 PARIS, FRANCE
Objectifs : Nous avons débuté en décembre 1999 une étude
clinique, randomisée, prospective, évaluant l’efficacité
de l’adjonction d’une psychothérapie familiale au pro-
gramme de soins classiquement proposé dans l’ano-
rexie mentale à moyen et long terme.
Justificatif : La fréquence de l’anorexie mentale et la gra-
vité de son évolution, malgré les soins proposés, nous ont
conduits à nous interroger sur l’adaptation possible des
modalités thérapeutiques à proposer à ces sujets. L’expé-
rience dont nous disposons d’une contribution de l’appro-
che familiale aux soins de l’anorexie et la revue de littérature
internationale nous ont amenés à poser l’hypothèse de l’inté-
rêt d’une thérapie familiale systématique au cours du trai-
tement de l’anorexie mentale, en plus de l’approche classi-
que. État de la question : Si les articles de discussions
cliniques sur l’efficacité de la thérapie familiale dans le trai-
tement de l’anorexie mentale sont très nombreux, on cons-
tate qu’il existe peu d’études contrôlées évaluant leur effi-
cacité. Nous avons retrouvé six équipes impliquées dans ces
recherches d’évaluation des thérapies familiales entre 1987
et 2008, ayant réalisé en tout neuf études. Ces études mon-
trent une meilleure efficacité de la thérapie familiale compa-
rée à la thérapie individuelle chez les sujets ayant débuté leur
anorexie avant 18 ans et depuis moins de trois ans, à moyen
terme (1 an) et long terme (5 ans).
Hypothèses : La thérapie familiale adjointe aux soins clas-
siquement proposés après une hospitalisation pour anorexie
mentale permet d’en favoriser la guérison, non seulement
à moyen terme (18 mois) comme nous l’avons déjà montré,
mais aussi à 5 ans.
Méthode : Nous avons constitué deux groupes de minimum
trente familles réparties par randomisation. Les sujets et les
parents ont été évalués individuellement, à l’entrée dans
l’étude, puis tous les six mois pendant 18 mois, puis 3 ans
après la fin de l’étude, lors d’entretiens menés par un membre
de l’équipe de recherche. L’évaluation des patients et de leur
famille reposait sur des auto-questionnaires et des hétéro-
questionnaires validés.
Résultats : Les résultats de cette étude sont favorables à la
thérapie familiale. Ils seront exposés ici.
CO 09
QUALITÉ DU SOMMEIL : PERCEPTIONS
SUBJECTIVES ET OBSERVATIONS OBJECTIVES.
QUELS LIENS ENTRE PSYCHOLOGIE
ET PHYSIOLOGIE ?
NEU D. (1), GALER S. (2), HOFFMANN G. (1),
VERBANCK P. (1), LINKOWSKI P. (3), LE BON O. (4)
(1) CHU Brugmann, Laboratoire de Sommeil et Unité de Chro-
nobiologie U78, U.L.B., BRUXELLES, BELGIQUE
(2) Faculté de Psychologie, Université Libre de Bruxelles,
BRUXELLES, BELGIQUE
(3) CUB Erasme, Service de Psychiatrie, U.L.B., BRUXELLES,
BELGIQUE
(4) CHU Tivoli, Service de Psychiatrie, U.L.B., LA LOUVIÈRE,
BELGIQUE
Introduction : L’appréciation de la qualité du sommeil est
essentiellement une question de perception subjective. Des
échelles psychométriques structurées et spécifiques permet-
tent de mesurer cette qualité subjective. Par contre il n’existe
pas, à l’heure actuelle, de consensus clair sur une définition
paramétrée de la qualité objective du sommeil. Les rapports
d’efficience, l’éveil intra-sommeil et la quantité de sommeil
lent profond par exemple, sont néanmoins des paramètres
polysomnographiques objectifs qui sont fréquemment utili-
sés pour décrire la qualité observée du sommeil.
Objectifs : La présente étude explore les liens entre des para-
mètres subjectifs et objectifs de la qualité du sommeil dans
une population de patients adressés à un laboratoire du som-
meil. L’hypothèse nulle considère qu’il n’y a pas de lien entre
les paramètres subjectifs et objectifs de la qualité de sommeil.
Méthodes : Dans le cadre d’une étude transversale d’une
durée d’un an (2007-2008), nous avons recruté 251 patients
(128 femmes) qui présentaient une plainte de sommeil non
récupérateur, de fatigue ou de somnolence parmi la popula-
tion des patients adressés au laboratoire du sommeil d’un
centre hospitalier universitaire. Tous les patients ont rempli
une échelle de qualité subjective du sommeil (L’indice de qua-
lité du sommeil de Pittsburgh, PSQI) et des polysomnogra-
phies ont été enregistrées pendant deux nuits consécutives.
Résultats : La perception de la qualité du sommeil montrait
des corrélations significatives avec l’efficience du sommeil
mesurée (p = 0,007) mais pas avec la durée de sommeil lent
profond ou l’index de micro-éveils. Par ailleurs, la latence
d’endormissement et l’efficience estimée au niveau du PSQI
étaient également corrélés aux mesures polysomnographi-
ques (p < 0,001 et p = 0,04). Au niveau des plaintes, contrai-
rement à la fatigue, la somnolence subjective seule était liée
à l’efficience du sommeil (p = 0,005).
Conclusions : Bien que la clinique psychiatrique manque en
général cruellement de ce type de possibilités, la présente
étude montre qu’une approche psychométrique peut être
associée à des paramètres mesurables objectivement. Ces
résultats peuvent indiquer qu’il faudrait peut-être améliorer les
indications d’applications de certains outils psychométriques.
CO 010
MORPHOMÉTRIE CÉRÉBRALE PAR IRM DANS
L’ESPT DE FEMMES VICTIMES D’ABUS SEXUELS
LANDRE L. (1), DESTRIEUX C. (2), GAILLARD P. (2),
CAMUS V. (2), EL HAGE W. (2)
(1) UMR CNRS 6234 CeRCA, Université François Rabelais,
TOURS, FRANCE
(2) INSERM U930 ERL CNRS 3106, Université François Rabe-
lais, CHRU, TOURS, FRANCE
Introduction : L’état de stress post-traumatique (ESPT) est
souvent associé à une réduction de volume de certaines
zones cérébrales notamment dans le lobe temporal médian
(hippocampe) et le cortex préfrontal. Ces résultats sont pour-
tant rarement répliqués dans le domaine des traumatismes
d’origine civile.
Objectifs : Cette étude avait pour objectif d’explorer en IRM
l’épaisseur corticale de l’ensemble de l’encéphale et le
Communications orales
7
volume des structures grises sous-corticales, dans un groupe
de femmes souffrant d’ESPT consécutif à des abus sexuels,
en comparaison avec un groupe témoin apparié.
Méthode : Cette étude a inclus 17 femmes droitières
(24,9 ans ± 4,8) ayant été victimes d’abus sexuels et souffrant
d’ESPT chronique évalué à l’aide de la CAPS (Clinician-Admi-
nistered PTSD Scale) selon les critères du DSM IV. Un groupe
de 17 femmes contrôles droitières sans antécédent trauma-
tique (24,7 ans ± 4,6) a été recruté, appariées pour l’âge et le
niveau d’études. Après consentement, chaque sujet a suivi
une évaluation des troubles psychiatriques de l’axe I du
DSM IV (MINI) ainsi qu’une IRM cérébrale structurale (1.5 T).
Résultats : Les données ont été analysées à l’aide d’une seg-
mentation automatisée volumétrique sous-corticale et d’une
quantification de l’épaisseur corticale (Freesurfer). Aucune
différence n’a été mise en évidence entre les sujets ESPT et
les contrôles, au regard de l’épaisseur corticale et des volu-
mes cérébraux. De plus, les volumes hippocampiques rele-
vés dans les deux groupes apparaissent comme strictement
équivalents (Schuirman’s TOST).
Conclusions : Nos résultats indiquent une épaisseur corticale
et des volumes cérébraux préservés dans cet échantillon de
femmes souffrant d’ESPT secondaires à des abus sexuels.
Les auteurs discutent ces résultats à la lumière des données
génétiques et neurobiologiques de vulnérabilité aux troubles
anxieux. Ils évoquent les différences possibles des modifica-
tions structurales entre les sujets souffrant d’ESPT en fonc-
tion de la nature du traumatisme initial, de son intensité ou
de son caractère chronique.
Mots clés : Abus sexuels ; Épaisseur corticale ; ESPT ; IRM ; Volu-
mes cérébraux.
Ce projet a été financé par un Programme Hospitalier de
Recherche Clinique (PHRC), supervisé par un comité de
monitorage qualité (INSERM CIC 202).
CO 011
ALTÉRATION DE LA BALANCE GLUTAMATE/GABA
DANS L’ALCOOLODÉPENDANCE ET AU COURS
DU SYNDROME DE SEVRAGE ÉTHYLIQUE
BROUSSE G., DISSARD A., RICHARD D., LIOTIER J.,
ARNAUD B., MINET-QUINARD R., SAPIN V., AUTHIER N.,
LLORCA P.M., SCHMIDT J.
CHU Clermont-Ferrand, CLERMONT FERRAND, FRANCE
Introduction : L’étiopathogénie du syndrome de sevrage
éthylique (SSE) est mal connue. Les études chez l’animal
suggèrent une altération de la balance des neurotransmet-
teurs GABA et Glutamate dont la synthèse serait perturbée
par la prise chronique d’alcool. Cette dysrégulation serait à
l’origine des manifestations cliniques en particulier neurop-
sychiatriques du SSE.
Objectif : Comparer les taux plasmatiques de Glutamate et
de GABA chez des patients alcoolo-dépendants admis aux
Urgences du CHU de Clermont Ferrand pour sevrage com-
pliqué à ceux de témoins.
Méthode : 88 patients (46,7 ans ; SD : 10,3) admis pour
intoxication éthylique aigüe ont été inclus de façon prospec-
tive. Les dosages de GABA (spectrométrie de masse) et de
Glutamate (chromatographie échangeuse d’ions) ont été réa-
lisés à l’admission (T1) et 10 à 14 heures plus tard (T2). Le
groupe expérimental (GE) est composé de 23 patients
(45,04 ans ; SD : 8,5) ayant obtenu un score de sevrage com-
pliqué ( 7) à l’échelle de Cushman (échelle clinique stan-
dardisée du SSE). Le groupe contrôle (GC) est constitué de
soignants (dépistage négatif au mésusage alcoolique) appa-
riés avec le GE sur les variables genre et âge. Les résultats
sont analysés par un Test-T pour échantillon apparié.
Résultats : Le taux de GABA du groupe expérimental en T1
(m = 8,10 ; SD = 3,00) est significativement plus bas p = 0,000
que celui du groupe contrôle (m = 27,44 ; SD = 3,01). Le taux
de glutamate du groupe expérimental en T1 (m = 78,86 ;
SD = 41,15) est significativement plus élevé (p = 0.003) que
celui du groupe contrôle (m = 47.50 ; SD = 15,25). Le rapport
glutamate/GABA du groupe expérimental en T1 (m = 10,49 ;
SD = 5,35) est significativement plus élevé p = 0.000 que le
rapport du groupe contrôle (m = 1,74 ; SD = 0, 54). Le taux
de glutamate du groupe expérimental en T1 est significative-
ment plus élevé p = 0,009 que le taux de glutamate en T2
(m = 63,36 ; SD = 33,15). Le taux de GABA du groupe expé-
rimental est stable entre les deux temps.
Conclusion : L’hypothèse d’une modification de la balance
Glutamate/GABA chez les sujets alcoolo-dépendants sem-
ble être confirmée. La diminution de la synthèse du GABA et
l’augmentation de la synthèse du glutamate pourraient être
en relation avec les symptômes du sevrage lors de la levée
brutale de l’apport chronique d’alcool.
CO 012
OCULOMÉTRIE : UN OUTIL DIAGNOSTIC
POUR LA CURE RTMS DANS LA DÉPRESSION
PHARMACO-RÉSISTANTE ?
MALSERT J. (1), GUYADER N. (2), CHAUVIN A. (1),
SZEKELY D. (3), LHOMMÉE E. (3), POLOSAN M. (3),
BOUGEROL T. (3), MARENDAZ C. (1)
(1) Laboratoire de Psychologie & Neurocognition CNRS
UMR5105/UPMF, GRENOBLE, FRANCE
(2) GIPSA-lab CNRS UMR 5216/Images et Signaux, GRENO-
BLE, FRANCE
(3) Pole de Psychiatrie et Neurologie/CHU Grenoble/Hôpital
Nord, GRENOBLE-LA TRONCHE, FRANCE
La dépression pharmaco-résistante est une pathologie inva-
lidante qui représente un problème majeur de santé publique.
De nouvelles techniques sont utilisées ou testées pour pallier
aux résistances pharmacologiques, dont la Stimulation
Magnétique Transcrânienne (TMS) qui vient d’être approu-
vée par la FDA.
Il est dorénavant établi que le site de stimulation le plus adé-
quat est le cortex préfrontal dorsolatéral (DLPFC), avec une
rTMS excitatrice à gauche ou inhibitrice à droite. Pourtant,
même si ces paramètres permettent d’obtenir de meilleurs
taux de réponse, certains patients ne répondent pas.
Certaines études ont mis en évidence un hypométabolisme
gauche [2] ou un hypermétabolisme droit [1] dans la dépres-
sion, ce qui pourrait expliquer ces choix de stimulation, mais
quelques-unes ont rapporté également des cas d’hypométa-
bolisme du DLPFC droit [3].
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