
– d’élargir la santé mentale à de nou-
veaux domaines,
– de créer des comités de coordina-
tion de santé mentale pour chaque
secteur,
– de différencier des voies de soins,
– de développer des projets dans les
domaines suivants : intervention pré-
coce dans la psychose, programmes
d’aide au travail, dépression et anxié-
té, double diagnostic,
– de réorganiser le soin résidentiel.
Le Département local de Santé
Mental en Italie
Les Comités Territoriaux de Santé
Mentale sont établis dans chaque
territoire par les Autorités Locales
de Soins en accord avec le départe-
ment public de santé mentale in-
cluant les prestataires privés accrédi-
tés, les municipalités et le secteur
non lucratif.
Ces comités sont constitués du di-
recteur de l’Autorité Locale de
Soins, le directeur du Département
de Santé Mentale, les représentants
des prestataires privés accrédités, de
la conférence de maires, des associa-
tions et du secteur social, engagés
dans la santé mentale.
Les objectifs qui lui sont attribués
consistent à l’organisation d’une
Conférence Locale annuelle de San-
té Mentale, l’élaboration tous les
trois ans de l’Accord Local de Santé
Mentale (réévalué chaque année), et
la mise en place de Tables rondes
concernant la formulation et l’exécu-
tion de projets de voies de thérapie
et de réhabilitation pour les usagers
du territoire.
Depuis le plan régional de 2004,
toutes les Autorités Locales de Soins
ont créé les Comités Territoriaux de
Santé Mentale ; l’Accord Local de
Santé Mentale est élaboré dans plus
de la moitié des territoires et tous les
Comités ont organisé les Tables
rondes.
Principe de la psychiatrie à
l’italienne : le traitement intégré
Le « traitement intégré » des patients
présentant des troubles psychia-
triques sévères est une mission spéci-
fique pour le secteur. Cela doit être
un objectif pour les équipes, il doit
exister une unicité du projet de soins,
celui-ci ne doit pas être défini par
chaque service que l’usager rencon-
trera ; l’usager doit être pris en
compte dans ce projet et doit en être
partie prenante ; des programmes in-
dividuels de traitement doivent être
appliqués. Le traitement intégré du
secteur est considéré comme le
meilleur choix en terme de bonne
pratique clinique, de part la continui-
té thérapeutique, l’intégration du so-
cial et de la santé, et la possibilité
d’offrir des soins en contiguïté avec
le contexte socio-environnemental
de l’usager.
Le secteur à l’italienne
Le secteur de psychiatrie comporte
une équipe permettant d’appliquer
les programmes de « traitement inté-
gré ». Cette équipe multidisciplinaire
est composée de psychiatres, de psy-
chologues, d’infirmières spécialisées,
d’éducateurs et de techniciens de ré-
habilitation et travailleurs sociaux.
Ses activités comportent :
– La clinique ambulatoire : par l’en-
tretien psychiatrique, les visites, la
psychothérapie, la pharmacothéra-
pie. Cette clinique doit être centrée
sur l’usager et ses besoins, orientée
vers le développement d’une alliance
thérapeutique.
–Laréhabilitation : par la resociali-
sation, les techniques de réhabilita-
tion, et par les centres de jour.
– Les soins de support : par la rela-
tion au patient, par le support des as-
pects déficients, en étant focalisé sur
les aspects de fonctionnement psy-
chosocial, et par les visites à domicile.
–L’intermédiation : visant à contre-
balancer la marginalisation secondai-
re à la pathologie et à la stigmatisa-
tion. Les équipes utiliseront les
possibilités fournies par les agences
territoriales (services sociaux, struc-
tures de travail protégé, associations
caritatives), identifieront le réseau
potentiel informel en intégrant les ai-
dants naturels, et informeront et
soutiendront les familles.
– La coordination : par la réflexion au-
tour d’un cas unique visant à intégrer
les différentes dimensions et les diffé-
rentes activités de prise en charge, les
différents individus participant au pro-
jet de soins et à assurer la continuité
de « programme intégré » de l’individu.
Depuis les dix dernières années, il
existe au sein du soin psychiatrique
résidentiel une extension progressive
de la durée de séjour et une réduc-
tion du turnover des patients. Le soin
psychiatrique résidentiel se transfor-
me souvent en une solution d’héber-
gement et s’éloigne ainsi d’un projet
thérapeutique individuel. Prenant en
considération ses anomalies, le plan
régional identifie le besoin de requali-
fier les structures résidentielles en
mettant l’accent sur le programme
de soins et non plus sur la structure,
et en identifiant les trois principaux
domaines pour les programmes de
soins dans ses structures : soins de
réhabilitation, soins de soutien, do-
maine social. Chaque programme de
soin est caractérisé par une durée. Le
programme résidentiel de soin de ré-
habilitation ne doit pas dépasser
18 mois et nécessite exclusivement
une compétence en santé. Les pro-
grammes résidentiels de soins de
soutien ont une durée de 36 mois.
Enfin les programmes résidentiels so-
ciaux ne sont pas fournis par des
structures de santé, ont des durées
variables (elles peuvent être courtes
mais parfois à vie) et nécessitent le
plus souvent qu’une solution adé-
quate d’hébergement soit trouvée.
L’Encéphale (2008) Hors-série 3, S5-S8 Santé mentale en Lombardie. Organisation et activité de la psychiatrie de secteur
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La dépression : des pratiques aux théories 10