- pour les plaquettes, macrothrombocytes.
- une conclusion, qui peut présenter un regroupement sémiologique (cf : plus haut) et les
hypothèses diagnostiques que cela peut suggérer.
Les avantages et les limites de l’automatisation
Globalement, les analyseurs d’hématologie ont amélioré considérablement la qualité des
résultats de l’hémogramme, que ce soit en matière de numération ou en matière de formule
leucocytaire ; ils ont apporté plus de précision aux mesures et une grande reproductibilité.
(On doit toutefois souligner que l’expression de résultats de formule leucocytaire avec des
décimales ne garantit pas d’une précision supérieure des résultats. On peut au contraire
considérer qu’il est plus utile pour le clinicien de disposer de résultats plus faciles à
considérer et à mémoriser). Les contraintes en matière de contrôle de qualité et l’utilisation
de sangs de contrôle pour l’étalonnage des appareils ont nettement amélioré l’exactitude des
mesures. Donc, on peut considérer que les générations actuelles d’automates sont fiables
mais, il faut savoir qu’ils peuvent exposer à des erreurs. Sans entrer dans le détail, on
donnera trois exemples de situations pièges qui, par négligence du laboratoire peuvent
arriver jusque sur le bureau du clinicien :
- En ce qui concerne les hématies, l’existence d’agglutinines froides peut provoquer une
fausse macrocytose avec diminution du nombre des hématies ; ce tableau peut être
interprété à tort comme étant celui d’une anémie macrocytaire, alors même que le taux
d’hémoglobine n’est pas modifié. Outre cela, dans ce cas, la CGMHb est anormalement
élevée, dans des conditions incompatibles avec la physiopathologie.
- En ce qui concerne les plaquettes, le contact avec l’anticoagulant EDTA peut favoriser,
dans le tube de prélèvement, leur coalescence en petits amas qui entraînent une fausse
thrombopénie. La situation est maintenant bien connue, ce qui diminue le risque de se
laisser piéger.
- En ce qui concerne les leucocytes, l’un des dangers de la formule automatique est de
laisser passer des anomalies morphologiques des cellules de certains d’entre eux,
anomalies qui devraient orienter vers une pathologie méritant assurément d’être identifiée.
L’exemple le plus caricatural est celui de la dissémination de certains lymphomes malins à
dissémination sanguine, où des cellules lymphomateuses de petite taille (de la taille d’un
lymphocyte) ne sont reconnaissables qu’à l’existence d’une encoche nucléaire ; cette
dernière ne peut être décelée que par l’examen microscopique des frottis ; les analyseurs
actuels, incapables de percevoir l’anomalie nucléaire, considèrent ces éléments comme de
simples lymphocytes.
Ces trois exemples justifient que le clinicien sache encore considérer d’un œil critique les
résultats qui lui sont fournis par les laboratoires, surtout si ces derniers ne cadrent pas avec
les données retirées de l’examen clinique du patient… En cas de discordance, il faut a priori
donner la préférence à la clinique. Ces exemples justifient aussi l’entretien d’un dialogue de
qualité entre les cliniciens et les biologistes. Le biologiste doit certes apporter des
informations complètes, opportunes et claires et ne pas hésiter à prendre contact avec ce
dernier pour discuter des cas des patients à problème, mais le clinicien doit savoir donner les
informations pertinentes, par écrit ou par téléphone, lorsque des données cliniques peuvent
avoir une importance pour l’interprétation des données biologiques “ brutes ” ou lorsque le
tableau clinique fait évoquer une pathologie susceptible d’avoir un retentissement sanguin.
Ainsi, la découverte d’une splénomégalie ou d’adénopathies doit être portée à la
connaissance du biologiste qui pourrait omettre, sans cela, de réaliser l’examen
microscopique de frottis sanguins pour ce patient (cas des cellules de LMNH centrocytique).
Mais, l’automatisation apporte encore aujourd’hui de nouvelles innovations qui améliorent la
qualité des analyses ; c’est le cas de la numération des réticulocytes. Il est justifié d’en parler
ici dans la mesure où ces cellules sont directement liées à la production érythropoïétique et,
surtout, du fait que le comptage automatique de ces éléments s’effectue le plus souvent sur
les automates qui réalisent l’hémogramme. L’intérêt de la numération automatique des
réticulocytes est double : elle apporte la précision qui jusque-là faisait jeter un doute sur
17ème Forum Médical de Rangueil – Jeudi 20 octobre 2005
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