ANOMALIES MINEURES
DE L'HÉMOGRAMME… PAS SI MINEURES QUE ÇA !
LYMPHOCYTES
lymphocytoses frontières entre 4 à 6000 mm3 situation souvent négligée qui peut être l'expression d'un syndrome lympho-
prolifératif débutant À CONTRÔLER (tous les 3 mois) ou lymphocytose
polyclonale à lymphocytes binucléés.
plasmocytes, lymphocytes hyperbasophiles infection virale ou parasitaire (EBV, CMV, rubéole, hépatite …), toxoplasmose
irrégularité nucléaire lymphocyte binucléé chez la femme fumeuse
irrégularité du contour cytoplasmique pathologie lymphomateuse
À PROPOS DES LEUCOCYTES : raisonner en valeur absolue
POLYNUCLÉAIRES NEUTROPHILES
hypersegmentation carences en vitamines B12 ou en folates
hyposegmentation, dégranulation suspicion de myélodysplasie
Les anomalies mineures qualitatives ou quantitatives de l'hémogramme peuvent concerner toutes les catégories cellulaires.
Sur le plan pratique, trois principes doivent être respectés :
toute anomalie découverte conduit le biologiste à réaliser un EXAMEN MICROSCOPIQUE d'un FROTTIS
dans ces situations d'anomalies mineures, il est parfaitement justifié d'effectuer un CONTRÔLE après quelques jours
le clinicien ou le biologiste peut déclencher des INVESTIGATIONS COMPLÉMENTAIRES pour conduire au diagnostic
étiologique
Quelques exemples dans la pratique quotidienne :
MONOCYTES
monocytose supérieure à 1000 suspicion d'un syndrome dysplasique (LMMC) en dehors d'un état infectieux
monocytopénie inférieure à 200 rechercher des tricholeucocytes souvent associés à une neutropénie
dystrophie monocytaire éliminer états infectieux sévères sinon syndromes myélodysplasiques (LMMC)
L'ensemble de ces anomalies est signalé et commenté par le biologiste. La confirmation de ces anomalies peut conduire le clinicien à
orienter le patient vers une consultation spécialisée.
À PROPOS DES PLAQUETTES
Thrombopénie toujours contrôlée sur frottis (nouveau prélèvement sur citrate en cas de
découverte)
possibilité d'amas plaquettaire ou phénomène de satellitisme aux PPN à rechercher.
POINT QUALITÉ : IDENTITOVIGILANCE
Si le médecin ne peut douter de l’existence du patient qu’il examine, bien que parfois son identité administrative soit sujette à caution,
il n’en est pas de même du laboratoire. Rien ne ressemble plus à un tube de sang, qu’un autre tube de sang.
Sans identification précise, un échantillon biologique termine inéluctablement dans le plastique jaune d’un bac à DASRI.
Tout prélèvement doit pouvoir être rattaché à un patient unique, pour cela l’identification doit comporter le Nom, le Prénom, la Date
de Naissance, le Sexe (eh oui !) et le Nom de Jeune Fille pour le groupe sanguin et la RAI.
Sans cela nous en sommes réduits aux conjectures, aux spéculations et aux probabilités. Alors, à quoi bon améliorer
sans cesse l’exactitude des analyses, si le résultat rendu, certes parfait, ne concerne pas le bon patient !
Pensez à ceci, vous qui un jour serez de nouveau amenés à recueillir un échantillon biologique :
l’identification n’est pas un luxe, ni une perte de temps :
c’est la condition même de la réalisation
de l’acte prescrit.
À PROPOS DES HÉMATIES
Taux limite d'hémoglobine : éliminer une carence en fer et toutes anomalies morphologiques (hémoglobinopathies)
hypochromie TCMH < 27 : anémie hypochrome microcytaire avec taux limite supérieur des hématies : le
biologiste peut proposer un indice discriminatif (Indice d'England) qui oriente vers une
VGM < 80 anémie ferriprive (ferritine) ou vers une anomalie de l'hémoglobine (électrophorèse HB)
sphérocytes anémie hémolytique acquise ou constitutionnelle (voir la CCMH)
schizocytes hémolyse mécanique urgente (SHU, MAT) ou auto-immune (voir haptoglobine basse, Coombs
direct, LDH, bilirubine)
hématies cibles hémoglobinopathies (thalassémie, hémoglobinose C), splenectomisé rétention biliaire
hématies en rouleaux immunoglobulines monoclonales
agglutinats agglutinines froides (syndrome lymphoprolifératif, infection à mycoplasme, dysimmunité)
polyglobulie vérifier l'hématocrite, la protidémie et le sodium pour éliminer une hémoconcentration