Prévention Gare au glaucome ! Oui, gare au glaucome, maladie oculaire insidieuse, évoluant vers la cécité sans traitement, par destruction lente du nerf optique L e glaucome chronique simple est une affection assez fréquente : elle peut atteindre 5 % de la population à partir de 40-45 ans. La pression intra-oculaire (PIO) augmente du fait d’une mauvaise évacuation de l’humeur aqueuse. Le chiffre normal est fixé jusqu’à 21. Signes cliniques Au début, le glaucome ne s’accompagne d’aucune douleur, et la vision des détails peut se conserver très longtemps. Seul un examen chez l’ophtalmologiste pourra déceler la présence d’une hypertonie oculaire. Sans traitement, au bout de plusieurs années, le nerf optique s’atrophie, entraînant une détérioration progressive du champ visuel, qui aboutit à la cécité. Les causes exactes du glaucome ne sont pas encore parfaitement connues. Il existe des facteurs de risque : âge, origine ethnique, hérédité, myopie forte, artériosclérose aggravée par le tabac, hypertension artérielle, diabète, dyslipidémies… Dépistage En cas de pression intra-oculaire élevée, l’ophtalmologiste fera pratiquer un champ visuel qui pourra révéler une amputation dans le champ de vision. En cas de doute, d’autres examens sont aujourd’hui réalisables pour confirmer le diagnostic : La Revue de la MTRL $ juin 2009 $ numéro 62 ! pachymétrie, pour mesurer l’épaisseur de la cornée, qui peut avoir une influence sur la valeur réelle de la PIO ; ! GDX.-OCT. : nouveaux systèmes d’imageries automatisées qui permettent d’analyser la tête du nerf optique, l’anneau neuro-rétinien ainsi que les fibres nerveuses rétiniennes. Traitements Une fois le diagnostic confirmé, un traitement local est indispensable, traitement à poursuivre à vie, car le fait de le suspendre entraîne une reprise de la dégradation du nerf optique. En pratique, un traitement par collyres hypotonisants est instauré dans un premier temps. En stabilisant la pression intraoculaire, l’aggravation de la maladie sera évitée pour de très nombreux patients. Une surveillance ophtalmologique est donc indispensable. En cas d’échec (pression intra-oculaire toujours au-dessus de la norme, détério- ration du champ visuel…), il faudra intervenir en fonction de l’âge du patient et de la gravité du glaucome, soit par laser, soit par chirurgie qui consiste à inciser l’œil pour créer une petite soupape permettant l’évacuation de l’humeur aqueuse. Il est parfois nécessaire de poursuivre un traitement par collyres après ces interventions pour maintenir la pression intra-oculaire à un niveau normal. Conclusion " Le dépistage de la pression intraoculaire est indispensable à partir de 40-45 ans. " En cas de glaucome, une surveillance médicale et un traitement permanent sont indispensables car la guérison n’existe pas : il faut préserver la vision restante ! # Dr Jean-François Mourier, ophtalmologiste 21