Mutuelle et Santé n°62

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Prévention
Gare au glaucome !
Oui, gare au glaucome, maladie oculaire insidieuse,
évoluant vers la cécité sans traitement, par destruction lente du nerf optique
L
e glaucome chronique simple
est une affection assez fréquente : elle peut atteindre 5 %
de la population à partir de 40-45
ans. La pression intra-oculaire (PIO)
augmente du fait d’une mauvaise évacuation de l’humeur aqueuse. Le
chiffre normal est fixé jusqu’à 21.
Signes cliniques
Au début, le glaucome ne s’accompagne d’aucune douleur, et la vision des
détails peut se conserver très longtemps. Seul un examen chez l’ophtalmologiste pourra déceler la présence
d’une hypertonie oculaire. Sans traitement, au bout de plusieurs années,
le nerf optique s’atrophie, entraînant
une détérioration progressive du
champ visuel, qui aboutit à la cécité.
Les causes exactes du glaucome ne
sont pas encore parfaitement
connues.
Il existe des facteurs de risque : âge,
origine ethnique, hérédité, myopie
forte, artériosclérose aggravée par le
tabac, hypertension artérielle, diabète, dyslipidémies…
Dépistage
En cas de pression intra-oculaire élevée, l’ophtalmologiste fera pratiquer
un champ visuel qui pourra révéler
une amputation dans le champ de
vision.
En cas de doute, d’autres examens
sont aujourd’hui réalisables pour
confirmer le diagnostic :
La Revue de la MTRL
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juin 2009
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numéro 62
! pachymétrie, pour mesurer l’épaisseur de la cornée, qui peut avoir une
influence sur la valeur réelle de la PIO ;
! GDX.-OCT. : nouveaux systèmes
d’imageries automatisées qui permettent d’analyser la tête du nerf optique, l’anneau neuro-rétinien ainsi
que les fibres nerveuses rétiniennes.
Traitements
Une fois le diagnostic confirmé, un traitement local est indispensable, traitement à poursuivre à vie, car le fait de le
suspendre entraîne une reprise de la
dégradation du nerf optique. En pratique, un traitement par collyres hypotonisants est instauré dans un premier
temps. En stabilisant la pression intraoculaire, l’aggravation de la maladie sera
évitée pour de très nombreux patients.
Une surveillance ophtalmologique
est donc indispensable. En cas
d’échec (pression intra-oculaire toujours au-dessus de la norme, détério-
ration du champ visuel…), il faudra
intervenir en fonction de l’âge du
patient et de la gravité du glaucome,
soit par laser, soit par chirurgie qui
consiste à inciser l’œil pour créer une
petite soupape permettant l’évacuation de l’humeur aqueuse.
Il est parfois nécessaire de poursuivre
un traitement par collyres après ces
interventions pour maintenir la pression intra-oculaire à un niveau normal.
Conclusion
" Le dépistage de la pression intraoculaire est indispensable à partir de
40-45 ans.
" En cas de glaucome, une surveillance médicale et un traitement permanent sont indispensables car la
guérison n’existe pas : il faut préserver
la vision restante !
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Dr Jean-François Mourier,
ophtalmologiste
21
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