*Correspondance.
Adresse e-mail : [email protected] (M. Dubois)
© L’Encéphale, Paris, 2012. Tous droits réservés.
L’Encéphale (2012) 38, S85-S92
Disponible en ligne sur www.sciencedirect.com
journal homepage: www.elsevier.com/locate/encep
Endophénotypes émotionnels et troubles bipolaires
Emotional endophenotypes and bipolar disorder
M. Duboisa,*, J.-M. Azorina, E. Fakraa, M. Adidaa, R. Belzeauxa
aPôle Universitaire de Psychiatrie, Hôpital Sainte-Marguerite, 270, boulevard de Sainte Marguerite, 13274 Marseille
cedex 9, France
Résumé L’émotion peut être décrite comme un état affectif multidimensionnel, qui
s’accompagne de diverses manifestations physiologiques, cognitives, expressives et
subjectives.
La perturbation des processus émotionnels et affectifs fait, par dé nition, partie du
tableau clinique du trouble de l’humeur bipolaire. Peu de travaux sont orientés vers une
compréhension du fonctionnement du sujet en phase d’euthymie, en se limitant à cette
dimension affective particulière.
L’objectif principal de notre étude est d’explorer le fonctionnement émotionnel chez
les patients bipolaires en dehors de tout épisode maniaque ou dépressif, a n d’évaluer
s’il s’agit d’un marqueur-trait. Nous avons recruté un groupe de 20 patients bipolaires
normothymiques et un groupe de 15 témoins sains, auxquels nous avons fait passer une
échelle validée d’évaluation subjective des émotions et mesuré la fréquence cardiaque
et la réponse électrodermale pendant une procédure d’induction émotionnelle par
séquences lmées. Les résultats montrent un ressenti émotionnel subjectif plus intense
chez les patients pendant les lms neutres, tandis que la valence attribuée aux lms ne
diffère pas entre les groupes. La fréquence cardiaque au repos et pendant induction est
plus rapide chez les patients par rapport aux témoins. En outre, on ne retrouve pas de
différence signi cative de réponse électrodermale. L’hypersensibilité pourrait être liée
à une dysrégulation émotionnelle, possible endophénotype de la pathologie bipolaire, et
nécessitant l’extension de l’expérimentation aux apparentés du 1er degré.
© L’Encéphale, Paris, 2012
Summary Background. – Emotion can be described as a multidimensional affective state,
accompanied with physiological, cognitive and subjective manifestations.
Most bipolar patients spontaneously claim they have a higher sensitivity than average, which
may lead to extreme emotional reactions, even during intercrisis periods. Few studies have
focused on this particular affective dimension. Moreover, the emotional reactivity is a way
to raise the question of bipolar patients’ vulnerability to stress during euthymic periods.
The aim of this study is to examine the emotional reactivity of euthymic bipolar patients
in comparison with a control group, using a test of emotional induction with short lms,
in order to determine whether this particular affective dimension can be a potential
endophenotype. Our hypothesis is that euthymic bipolar patients have a higher emotional
reactivity than controls.
Method. 20 euthymic bipolar patients and 15 healthy control subjects were recruited. The
emotional reactivity was assessed using a method of emotional induction, based on viewing
a set of positive, negative and neutral short lms. The subjects have to appreciate the
valence (pleasant, unpleasant or neutral) and the arousal (degree of emotion triggered by
MOTS CLÉS
Émotion ;
Trouble bipolaire ;
Endophénotype ;
Évaluation
subjective et
électrophysiologique
KEYWORDS
Emotion;
Bipolar disorder;
Endophenotype;
Subjective and
physiological
evaluation
S86 M. Dubois et al.
Introduction
Le domaine des émotions a fait l’objet de nombreux tra-
vaux de recherche par le passé. Les premières ré exions
concernant les rapports entre les émotions et le corps ont
fortement in uencé les conceptions modernes. Cependant,
les controverses suscitées par l’étude des émotions rendent
dif cile une dé nition exhaustive du terme d’émotion.
Les processus émotionnels humains peuvent être étu-
diés grâce à l’étude de leur exacerbation chez des sujets
souffrant d’une pathologie psychiatrique particulière : le
trouble bipolaire.
Le trouble bipolaire est une pathologie fréquente, sa
prévalence variant de 1 à 5 % selon les études. Elle est
caractérisée par l’alternance de phases d’euthymie, c’est-à-
dire de phases de rémission symptomatique, avec des phases
aigues de décompensation thymique, de polarités inverses,
pendant lesquelles l’humeur est, soit anormalement élevée
lors d’un accès maniaque, soit anormalement diminuée lors
d’un accès dépressif. Un accès maniaque peut être conco-
mitant d’un accès dépressif lors d’un accès mixte.
Les dysfonctionnements des processus émotionnels ont été
étudiés lors des phases de décompensation du trouble bipo-
laire. Cependant, le fonctionnement de ces processus est peu
connu lorsque les patients sont en rémission symptomatique.
Le niveau d’investigation émotionnel sélectionné ici
utilise à la fois des mesures qualitatives et quantitatives de
la subjectivité émotionnelle et l’étude de deux composantes
physiologiques de l’émotion : la fréquence cardiaque et la
réponse électrodermale, l’ensemble des paramètres ayant
été mesuré pendant une procédure d’induction émotionnelle.
Concept d’endophénotype
Une stratégie alternative consiste à étudier, comme phéno-
type, des traits neurobiologiques élémentaires ou « endo-
phénotypes », associés à la maladie et stables dans le temps
quel que soit le stade évolutif de la maladie. L’hypothèse
qui sous tend cette approche est la suivante : différents
facteurs génétiques de susceptibilité seraient responsables
de différents phénotypes neurobiologiques mesurables qui,
chacun à leur niveau, augmenteraient le risque de développer
la maladie. Cette approche présente 2 avantages pour les
études génétiques. Elle permet d’identi er des sous groupes
de patients plus homogènes sur le plan des hypothèses
génétiques et la probabilité est beaucoup plus grande que
ces phénotypes neurobiologiques intermédiaires obéissent à
un déterminisme plus simple.
Les endophénotypes sont des traits infracliniques,
marqueurs de vulnérabilité génétique à la maladie chez les
apparentés non atteints de patients [1]. Le terme « endophé-
notype » est l’équivalent dans la littérature des expressions
« phénotype intermédiaire », « trait subclinique » et « mar-
queur de vulnérabilité »
Les critères actuellement retenus pour caractériser un
endophénotype sont dérivés de ceux proposés par Gershon
et al. [2] :
stabilité (dans le temps et indépendant des stades de la
maladie) ;
association familiale (co-transmission des endophénotypes
aux apparentés non atteints) ;
• co-ségrégation ;
crédibilité clinique et biologique ;
• reproductibilité.
La démarche endophénotypique est un concept déve-
loppé en réactions aux dif cultés d’abord des mécanismes
étiologiques et génétiques des troubles psychiatriques, dont
les troubles bipolaires.
Ils ne sont pas exclusifs à la psychiatrie, mais dans
son champ, ils peuvent être des mesures biochimiques,
endocriniennes, neurophysiologiques, neuro-anatomiques,
cognitives ou neuropsychologiques [3] qui présentent cer-
taines particularités.
La première étape de validation d’un endophénotype
consiste donc à montrer qu’il s’agit d’un marqueur-trait
de la pathologie étudiée. Il paraît ainsi pertinent d’étudier
les processus émotionnels chez les patients bipolaires en
phase d’euthymie, a n d’en dégager les caractéristiques
spéci ques et le caractère endophénotypique.
Trouble bipolaire et émotions
La perturbation des processus émotionnels et affectifs fait,
par dé nition, partie du tableau clinique du trouble bipolaire.
each lm), while physiological parameters (heart rate and galvanic skin response) were
measured.
Results. – On average, euthymic bipolar patients report the same valence for each set of
lms and the same arousal to positive and negative movies as control subjects. Neutral
pictures, however, were considered more moving by euthymic bipolar patients than by
control subjects. Bipolar patient showed a higher heart rate than the control group, and
no statistically difference was shown considering the galvanic skin response.
Conclusion. – Euthymic bipolar patients seem to present an emotional hypereactivity which
occurs especially during neutral situations.These results partly corroborate other authors
outcomes, using a new and more ecologic methodology through an emotional induction by
short lms. While results of subjective evaluation are signi cant, results of physiological
evaluation are controversial and need further exploration. This emotional hypereactivity
during intercrisis periods allow us to understand the basal emotional functioning of bipolar
patients, and could be linked with an emotional dysregulation, potential endophenotype of
the bipolar disorder. It could have several clinical and research applications, particularly
in the study of the emotional functioning of bipolar patients’ rst degree relatives.
© L’Encéphale, Paris, 2012
Endophénotypes émotionnels et troubles bipolaires S87
D’un point de vue clinique, il est dif cile pour ces sujets
de maîtriser leur propre expérience émotionnelle. Le patient,
qu’il soit en phase maniaque ou dépressive, éprouve des
émotions d’une intensité inappropriée au contexte.
Il existe ainsi un trouble de la perception des émotions
d’autrui. C’est ainsi que Getz et al. [4] retrouvent un
cit de la reconnaissance des émotions chez les patients
maniaques, par rapport à des sujets contrôles.
Les phases euthymiques des troubles bipolaires sont
classiquement dé nies comme étant indemnes de troubles
psychiatriques graves. Cependant, il semble désormais
établi que de nombreux patients présentent des symptômes
résiduels et/ou des troubles comorbides dans cette période
intercritique [5].
Peu de travaux sont orientés vers une compréhension
du fonctionnement de la personne dans ce contexte, en se
limitant à une dimension affective spéci que.
Quelques auteurs ont montré dans leurs travaux une
altération des processus de reconnaissance et de la genèse
des émotions chez les patients bipolaires en phase asymptoma-
tique [3,6,7]. Néanmoins, les études chez ces patients sont peu
nombreuses et les résultats obtenus parfois contradictoires.
Selon certains auteurs, les dif cultés de gestion du
stress des patients bipolaires sont des manifestations du
dysfonctionnement de leur réactivité émotionnelle en
phase de normothymie. Johnson [8] a publié une revue de
la littérature scienti que sur le sujet. Cet auteur a mis en
évidence la sensibilité accrue des patients bipolaires à leur
environnement, en comparaison à des sujets contrôles. Il a
souligné les conséquences sur les processus attentionnels, le
traitement et la gestion des tâches du quotidien. Lovejoy et
Steurwald [9] ont montré que la variabilité des auto-évalua-
tions des affects journaliers, chez des patients diagnostiqués
comme appartenant au spectre bipolaire, à l’euthymie, était
supérieure à celle mesurée chez des sujets contrôles. Les
mesures des auto-évaluations et des indices psychophysiolo-
giques ont mis en évidence une hyperréactivité émotionnelle
aux stimuli positifs chez les patients souffrant de trouble
bipolaire.
Ainsi, les patients bipolaires, à l’euthymie, ressentent
les émotions induites par les stimuli environnementaux, plus
fréquemment et plus intensément que les sujets contrôles.
Van den Bulke [10] et M’Bailara [11] ont évalué la labilité
et l’intensité des affects chez des patients euthymiques.
Ils ont mis en évidence, chez les patients bipolaires, une
intensité du vécu des émotions et une labilité émotionnelle,
supérieures à celles des sujets témoins. Cependant, dans
leurs études, ils évaluent les patients avec des auto-ques-
tionnaires et introduisent une part de subjectivité.
L’étude de la réactivité émotionnelle dans les troubles
bipolaires pose donc la question du concept de trait ou
d’état. En effet, Phillips et al. [12] se demandent si les
anormalités des processus émotionnels dans les troubles
bipolaires représentent un trait caractéristique de la maladie
ou un état caractéristique d’un accès thymique particulier,
au sein même des troubles bipolaires.
Étude clinique de la réactivité
émotionnelle chez des patients bipolaires
euthymiques
L’objectif principal de cette étude est d’explorer le fonction-
nement émotionnel chez les patients bipolaires en dehors
de tout épisode maniaque ou dépressif, a n d’évaluer s’il
s’agit d’un marqueur trait. Nous faisons l’hypothèse de la
persistance de perturbations de la réactivité émotionnelle
par rapport à des sujets témoins.
Pour tester cette hypothèse, les émotions ont été
étudiées par une méthode d’induction émotionnelle par
séquences lmées, en utilisant 2 outils complémentaires :
une échelle « subjective » d’évaluation des émotions après
induction émotionnelle ;
• une mesure « objective », électrophysiologique, c’est-
à-dire la mesure de la fréquence cardiaque et de la
conductance cutanée pendant l’induction émotionnelle.
Méthodologie
Échantillon
L’échantillon de cette étude est composé de deux groupes : le
premier est constitué de patients bipolaires normothymiques
(selon les critères de la section des troubles de l’humeur de
la DIGS [20]), recrutés lors de consultations de psychiatrie
d’adulte à Marseille. Les patients inclus ont signé un consente-
ment éclairé. Le second groupe est constitué de sujets témoins
indemnes de troubles bipolaires et recrutés par voie d’af che.
Le groupe patient ne devait pas, au moment de l’évalua-
tion, remplir les critères d’un épisode dépressif majeur ou
d’un accès maniaque, mixte ou hypomane selon les critères
du DSM-IV.
L’échantillon final est composé de 35 sujets dont
20 patients et 15 témoins.
Outils cliniques
Tous les sujets sont évalués en utilisant la section « troubles
de l’humeur » de la DIGS [13], entretien semi-structuré qui
reprend les critères diagnostiques du DSM-IV. La normothymie
a par ailleurs été véri ée par la passation d’une échelle
d’évaluation d’intensité de la dépression, la MADRS [14] et
d’une échelle d’évaluation de la manie, la YMRS [15].
Procédure d’induction émotionnelle
L’expérience consiste à évaluer la réactivité émotionnelle
des personnes face à un stimulus émotionnel visuel, à
savoir la présentation de 8 lms à valence positive, neutre
ou négative, extraits de la batterie de Philippot [16]. Ce
protocole évalue successivement deux types de variables :
des variables subjectives (valence et éveil), et des variables
électrophysiologiques (fréquence cardiaque et réponse
électrodermale).
La mesure de la fréquence cardiaque est obtenue par la
pose d’électrodes sur le thorax (3 électrodes : l’une sous la
clavicule droite, une au niveau médio-sternal et une sur le
grill costal gauche). La mesure de la réponse électrodermale
est obtenue par la pose d’électrodes sur la 2e phalange des
3e et 4e doigts de la main non-dominante.
Les électrodes sont branchées à des câbles connecteurs,
eux-même reliés à l’appareil de mesure (Biopac Systems).
Le protocole comporte 2 étapes : baseline et
expérimentation.
baseline : pendant cette étape d’une durée de 2 minutes,
nous avons recueilli les valeurs de la fréquence cardiaque
S88 M. Dubois et al.
et de la conductance cutanée des sujets au repos. Ces
valeurs représentent les valeurs de référence ;
• expérimentation : pendant cette étape d’une durée de
20 minutes, nous avons recueilli les valeurs de la fréquence
cardiaque et de la conductance cutanée des sujets en
situation d’induction émotionnelle. Chaque sujet était
situé à 1 mètre de l’écran d’un ordinateur, d’où il regardait
avec attention 8 séquences lmées projetées à l’écran,
l’une après l’autre. La projection de chaque extrait a été
suivie d’une pause, pendant laquelle nous avons recueilli
l’évaluation émotionnelle subjective (valence et éveil)
du sujet. Cette étape a été réalisée à partir de la Self
Assessment Mainikin (SAM) [17] évaluant chaque dimension
à partir d’une échelle de type Likert à neuf niveaux (côtés
de 1 à 9). Pour l’évaluation de la valence, plus le score
est faible et plus le lm est déplaisant. Si le score se situe
vers la moyenne, le lm est évalué comme neutre. Pour
l’évaluation de l’éveil, plus le score est faible et moins
l’intensité émotionnelle est importante, plus le score est
élevé et plus l’intensité émotionnelle perçue par le sujet
est importante. Chaque pause a été suivie d’une période
d’une durée de 30 secondes. Nous avons recueilli, pendant
ces 30 secondes, les valeurs de la fréquence cardiaque
et de la conductance cutanée des sujets en condition
de relaxation. Cela correspondait à un retour à l’étape
baseline. L’extrait suivant était projeté par la suite.
Analyses statistiques
La conformité de la distribution des données, sociodémogra-
phiques, psychométriques et de réactivité émotionnelle à une
distribution normale a été véri ée avec le test de Kolmogorov-
Smirnov. Le seuil statistique de signi cativité choisi a été 0,05.
Le test t de Student a été utilisé pour comparer les
valeurs d’un paramètre quantitatif des 2 populations de
sujets bipolaires euthymiques et contrôles.
Le test de Chi2 a été utilisé pour comparer les valeurs
d’un paramètre qualitatif des 2 populations de sujets bipo-
laires euthymiques et contrôles.
Les relations entre 2 paramètres quantitatifs, entre un
paramètre quantitatif et un paramètre qualitatif ont été
évaluées par le calcul de coef cients de corrélation de
Pearson dans une analyse univariée.
Nous avons conduit cette analyse statistique avec la
17e version du logiciel PASW Statistics.
Résultats
Description de l’échantillon
L’échantillon total est composé de 35 sujets dont 20 patients
bipolaires normothymiques et 15 témoins. L’âge moyen
entre les groupes ne diffère pas signi cativement. Dans le
groupe témoin, il est de 40,87 ans (± 15,03), et de 43,75 ans
(± 13,38) dans le groupe patient. Les sujets témoins et les
patients bipolaires normothymiques ne diffèrent ni par leur
score à la MADRS, ni par leur score à la YMRS.
Évaluation subjective de la valence
La valence est signi cativement différente selon le type de
lm (positif, neutre, négatif). Les résultats de l’évaluation
de la valence ne diffèrent signi cativement pas entre les
groupes pour les lms positifs (p = 0,78), négatifs (p = 0,88)
et neutres (p = 0,36) (Tableau 1, Fig. 1).
Évaluation subjective de l’éveil
L’éveil est signi cativement différent selon le type de lm
(positif, neutre, négatif). L’éveil attribué aux lms positifs
et négatifs ne diffère pas entre les deux groupes (respecti-
vement p = 0,97 et p = 0,34).
En revanche, face aux lms neutres, le groupe patients
bipolaires normothymiques est plus ému que le groupe
témoin (p = 0,02) (Tableau 2, Fig. 2).
Évaluation objective :
mesure de la fréquence cardiaque
On ne trouve pas de variation signi cative de la fréquence
cardiaque dans les deux groupes entre l’état de référence
et l’induction émotionnelle, quelle que soit la valence
émotionnelle présentée : négatif, neutre, positif.
Tableau 1 Comparaison de la valence entre les
patients euthymiques et les sujets-contrôles.
Films Patients Témoins p
Négatif
Moyenne
(écart-type)
2,90 (2,07) 3,00 (1,89) p = 0,88
Neutre
Moyenne
(écart-type)
5,00 (1,16) 4,65 (1,06) p = 0,36
Positif
Moyenne
(écart-type)
6,93 (2,12) 7,10 (1,51) p = 0,78
9
Négatif
Patients
Témoins
Neutre Positif
8
7
6
5
4
3
2
1
0
Figure 1. Comparaison de l’évaluation subjective de la valence des
lms entre le groupe de bipolaires normothymiques et le groupe
témoin.
Endophénotypes émotionnels et troubles bipolaires S89
La fréquence cardiaque moyenne est signi cativement
plus élevée chez les patients bipolaires normothymiques
par rapport au groupe témoin, tant au repos que pendant
la procédure d’induction émotionnelle et dans toutes les
modalités (Tableau 3, Fig. 3).
Évaluation objective : mesure de la conductance
cutanée
Aucune différence signi cative n’a été montrée entre le
groupe patient et le groupe témoin. Dans le groupe des
patients bipolaires normothymiques comme dans le groupe
témoin, on retrouve plus de pics pendant les lms à valence
positive ou négative, signant une activation émotionnelle
plus forte que pendant les lms neutres (Tableau 4, Fig. 4).
120
100
***
80
40
60
20
0
7
Négatif Neutre Positif
FC repos
patients
FC induction
patients
FC repos
témoins
FC induction
témoins
Figure 3 Comparaison chez les patients euthymiques et les sujets-
contrôle, de la fréquence cardiaque au repos avec celle pendant
induction émotionnelle, et comparaison des résultats entre les
2 groupes.
Négatif
Patients
Témoins
Neutre Positif
8
7
6
5
4
3
2
1
0
Figure 2. Comparaison de l’évaluation subjective de l’éveil pendant
les lms entre le groupe bipolaires normothymiques et le groupe
témoin.
Tableau 2 Comparaison de l’éveil entre les patients
euthymiques et les sujets-contrôles.
Films Patients Témoins p
Négatif
Moyenne
(écart-type)
6,00 (2,79) 6,77 (1,52) p = 0,34
Neutre
Moyenne
(écart-type)
3,79 (1,62) 2,35 (1,82) p = 0,02*
Positif
Moyenne
(écart-type)
5,73 (1,71) 5,70 (1,92) p = 0,97
*p < 0,05
Tableau 3 Comparaison, chez les patients euthymiques et chez les sujets contrôles, de la fréquence cardiaque au
repos avec celle pendant induction émotionnelle et comparaison des résultats entre les deux groupes.
Patients Témoins PvsT repos PvsT induction
Films FC repos FC ind pFC repos FC ind pp p
Négatif
Moyenne
(écart-type)
83,21
(14,00)
80,61
(15,28)
p = 0,30 70,01
(12,82)
69,82
(11,51)
p = 0,28
p = 0,012* p = 0,038*
Neutre
Moyenne
(écart-type)
84,47
(14,64)
82,58
(15,37)
p = 0,41
69,43
(12,66)
70,25
(12,00)
p = 0,29
p = 0,006* p = 0,02*
Positif
Moyenne
(écart-type)
86,81
(17,11)
83,81
(16,99)
p = 0,29 69,05
(10,81)
69,97
(11,68)
p = 0,56
p = 0,002* p = 0,015*
*p signi catif < 0,05 ; ind : induction.
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