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PO 001
PRISE VOLONTAIRE DE TOXIQUES ET SANTÉ
DES FEMMES À BAMAKO
HAMI H. (1), DIALLO T. (2), MAÏGA A. (2), MOKHTARI A. (1),
SOULAYMANI R. (3), SOULAYMANI A. (1)
(1) Laboratoire de Génétique et Biométrie, Faculté des Sciences, Université Ibn Tofail, KÉNITRA, MAROC
(2) Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-StomatoÉpid logie, BAMAKO, MALI
émi (3) Centre Anti Poison et de Pharmacovigilance du Maroc,
olog RABAT, MAROC
ie
Introduction : La présente étude vise à déterminer les principales caractéristiques des intoxications volontaires chez les
femmes dans la ville de Bamako, capitale du Mali.
Méthode : Une analyse rétrospective descriptive des cas d’intoxications volontaires enregistrés dans deux Centres HospitaloUniversitaires (CHU) et six Centres de Santé de Référence
(CSREF) à Bamako sur la période 2000-2010 a été réalisée.
Résultats : Durant la période de l’étude, 471 femmes ont été
hospitalisées pour une intoxication volontaire à Bamako, soit
43 cas en moyenne par an. Les victimes sont âgées en
moyenne de 21 ans. D’après les données recensées, les
motifs déclarés avoir été à l’origine d’intoxications sont les
tentatives de suicide (62 %) et les tentatives d’avortement
(37,4 %). Les produits les plus fréquemment cités sont les
médicaments (87,3 %). Les signes présentés par les femmes
victimes d’intoxication sont principalement hépato-digestifs,
neurovégétatifs, neurologiques, psychiques et respiratoires.
Les intoxiquées ont nécessité l’hospitalisation pour une durée
variant de quelques heures à plusieurs jours. Parmi les
470 femmes pour lesquelles on dispose de données sur
l’évolution, 25 sont décédées durant leur séjour à l’hôpital.
Les autres femmes ont survécu avec ou sans séquelles.
Conclusion : Le nombre réel des intoxications volontaires est
probablement sous-estimé du fait du nombre élevé de cas
non diagnostiqués et non déclarés « suicide et avortement
clandestins ».
PO 002
ESTIMATION ÉPIDÉMIOLOGIQUE
DE LA DÉPRESSION CHEZ LES PATIENTS
DIABÉTIQUES DE TYPE II DANS LES CENTRES
DE SOINS DE SANTÉ PRIMAIRES À ALEXANDRIE :
UNE ÉTUDE TRANSVERSALE
RADY A. (1), KHAIRY A. (2), AKL O. (2), ORFALI G. (3)
(1) Université d’Alexandrie Faculté de Médecine, ALEXANDRIE,
ÉGYPTE
(2) Institute of Public Health, ALEXANDRIE, ÉGYPTE
(3) Primary Health Service – Ministery of Health, ALEXANDRIE,
ÉGYPTE
Contexte : Le diabète est l’un des principaux problèmes de
santé dans le Monde. Des estimations récentes de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) prédisent que si les tendances actuelles se poursuivent, le nombre de personnes
atteintes de diabète sera doublé passant de 176 à
370 millions de personnes en 2030.
L’Encéphale, 2012 ; 38 : 13-182
En Égypte, le nombre total de personnes atteintes de diabète
diagnostiqué et non diagnostiqué devrait augmenter de
3,80 millions à 8,80 millions en 2025.
Ces rapports indiquent que plus de 25 % des patients atteints
de diabète manifestent une dépression, un taux beaucoup
plus élevé que dans la population générale. La comorbidité
du diabète et la dépression est associée à des conditions diabétiques défavorables, comparativement à des patients diabétiques non déprimés.
But du travail : Déterminer la prévalence de la dépression
chez les patients diabétiques de type II qui fréquentent les
centres de santé primaires à Alexandrie.
Matériel et méthode : Un échantillon de 303 cas de diabète
adulte de type II dans la catégorie d’âge 20-60 ans basé sur
une prévalence de 27 % de dépression chez les diabétiques,
le degré de précision de 5 % et le niveau de confiance de
95 %, a été sélectionné au hasard parmi les participants dans
les structures de santé étudiée. Deux jours de la semaine ont
été choisis au hasard pour visiter les populations des établissements de soins de santé jusqu’à la taille de l’échantillon
prédéfinie.
Un questionnaire a été conçu pour l’évaluation de la dépression en utilisant l’échelle de dépression de Hamilton (HAMD) chez les patients diabétiques de type II.
Résultats : 40,18 % (n = 135) des patients diabétiques dans
notre étude ont montré une dépression modérée à sévère,
12,2 % (n = 41) ont montré une légère dépression alors que
47,62 % (n = 160) ont montré des valeurs normales sur
l’HAM-D. Une dépression modérée à sévère était présente
dans 39,1 % et 40,7 % chez les hommes et les femmes respectivement.
PO 003
ÉVALUATION DES CONNAISSANCES SUR
LA DÉPRESSION CHEZ LES MÉDECINS DANS
LES CENTRES DES SOINS DE SANTÉ PRIMAIRES
DE DIABÈTE À ALEXANDRIE, ÉGYPTE
RADY A. (1), KHAIRY A. (2), AKL O. (2), ORFALI G. (3)
(1) Université d’Alexandrie Faculté de Médecine, ALEXANDRIE, ÉGYPTE
(2) Institute of Public Health, ALEXANDRIE, ÉGYPTE
(3) Primary Health Service – Ministery of Health, ALEXANDRIE,
ÉGYPTE
Contexte : Des estimations récentes de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) prédisent que si les tendances
actuelles se poursuivent, le nombre de personnes atteintes
de diabète passera de 176 à 370 millions de personnes en
2030.
En Égypte, le nombre total de personnes atteintes de diabète
diagnostiqué et non diagnostiqué devrait augmenter de
3,80 millions à 8,80 millions en 2025.
Ces rapports indiquent que plus de 25 % des patients atteints
de diabète montrent une dépression, un taux beaucoup plus
élevé que dans la population générale. La comorbidité du diabète et la dépression est associée à des conditions diabétiques défavorables, comparativement à des patients diabétiques non déprimés.
13
10e Congrès de l’Encéphale
But du travail : Évaluer les connaissances des médecins de
famille concernant la survenue, la détection précoce et la gestion de la dépression chez les patients diabétiques de type
II qui fréquentent les centres de santé familiale à Alexandrie.
Matériel et méthode : Un échantillon de 303 cas de diabète
adulte de type II dans la catégorie d’âge 20-60 ans a été constitué, à partir d’une estimation basée sur une prévalence de
27 % de dépression chez les diabétiques, un degré de précision de 5 % et un niveau de confiance de 95 %, parmi les
participants des installations de santé de la famille. Deux
jours de la semaine ont été choisis au hasard pour visiter les
établissements de soins de santé jusqu’à la taille de l’échantillon atteinte.
Un questionnaire auto-administré a été conçu pour les médecins de famille afin d’évaluer leurs connaissances sur la
détection précoce et la gestion de la dépression chez les
patients diabétiques de type II.
Résultats : L’analyse statistique montre une faible connaissance de la dépression chez les médecins de soins primaires
dans le service ambulatoire du diabète sucré.
PO 004
BURN-OUT CHEZ 308 MÉDECINS GÉNÉRALISTES :
FACTEURS DE RISQUES SOCIODÉMOGRAPHIQUES ET PROFESSIONNELS
BOUJUT E. (1), ZENASNI F. (1), JAURY P. (1), RIGAL L. (1),
CATU-PINAUT A. (1), WOERNER A. (1), SULTAN S. (2)
(1) Université Paris Descartes, BOULOGNE BILLANCOURT,
FRANCE
(2) Université de Montréal, MONTREAL, CANADA
La littérature indique actuellement que les médecins généralistes sont de plus en plus soumis à des pressions, une symptomatologie anxio-dépressive est plus fréquente qu’en population générale et qu’ils sont plus concernés par le burn-out que
les spécialistes. D’après Maslach (1981), le burn-out s’évalue
selon trois dimensions : épuisement émotionnel, dépersonnalisation et réduction de l’accomplissement personnel. Les facteurs environnementaux jouent un rôle important mais
l’influence de certaines variables (âge, genre, ancienneté, statut marital, charge de travail, durée des consultations…) sur le
burn-out n’est pas clair car les résultats divergent. Le burn-out
des médecins peut avoir d’importantes répercussions sur les
relations médecin-patient et la qualité des soins.
Objectif : Identifier les facteurs de risques socio-démographiques et relatifs aux conditions de travail du burn-out chez les
médecins généralistes. 308 participants ont répondu à des
questions relatives à leurs caractéristiques socio-démographiques (genre, âge, statut marital, nombre d’enfants), à leur
profession (ancienneté, le fait d’être superviseur ou non, le
fait d’appartenir à un groupe Balint ou non) et à leurs conditions de travail (nombre de consultations par semaine, le fait
d’être seul ou en groupe dans le cabinet et la durée moyenne
des consultations). Le MBI leur a été administré permettant
de connaître leurs scores aux trois sous-échelles du burnout. Des régressions logistiques binaires ont été effectuées
sur chaque dimension (score seuil considéré au 2e tertile
d’après Maslach et al. 2001).
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Résultats : 11 % ont un score élevé d’épuisement émotionnel, 24,7 % ont un score élevé de dépersonnalisation et
17,3 % ont un score faible d’accomplissement personnel
(indiquant un burn-out). Les analyses multivariées ne mettent
en évidence aucun résultat significatif concernant l’épuisement émotionnel après contrôle de toutes les variables. En
revanche, le fait d’être un homme, d’avoir des enfants, de ne
pas faire partie d’un groupe Balint et de faire des consultations de moins de 25 minutes constituent des facteurs de risque de dépersonnalisation. Enfin, le fait d’appartenir à un
groupe Balint constitue un facteur de risque de diminution de
l’accomplissement personnel.
PO 005
MORBIDITÉ HOSPITALIÈRE PSYCHIATRIQUE DES
SUJETS ÂGÉS DANS LA RÉGION DE MONASTIR
ANES I., MRAD A., ECHEIKH HASSEN H., SOLTANI M.S.,
GAHA L.
CHU Monastir, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : Le vieillissement est un phénomène universel
dont la Tunisie n’est pas épargnée. Ce phénomène démographique s’associe à une transition épidémiologique marquée par la diminution des pathologies infectieuses au profit
des pathologies neuropsychiatriques. Les sujets âgés sont
plus vulnérables tant sur le plan physique que psychologique
et par conséquent, la morbidité chez cette tranche d’âge est
à la fois somatique et mentale.
Objectif : Décrire le profil de la morbidité hospitalière psychiatrique chez des personnes âgées.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude descriptive portant
sur l’ensemble des personnes âgées de 60 ans et plus,
hospitalisées pour un motif psychiatrique durant une période
de 5 ans. Le recueil des données était réalisé à partir du registre régional de la morbidité hospitalière, tenu par le service
de médecine préventive et épidémiologique du CHU de
Monastir.
Résultats : Nous avons colligé 119 hospitalisations. L’âge
moyen était de 67 ans. La répartition selon le sexe montrait
une prédominance masculine avec un sex-ratio de 1,64.
L’admission était faite en urgence dans 83,2 % des cas. Le
mode de sortie était le retour à domicile dans 94,1 % des cas.
La durée moyenne de séjour était de 19 ± 1,5 jours. Les principaux diagnostics étaient : troubles de l’humeur dans 42 %
des cas, schizophrénie dans 38,7 % des cas, autres troubles
psychotiques dans 10,1 % des cas, trouble de l’adaptation
dans 5 % des cas et trouble somatoforme dans 0,8 % des
cas.
Conclusion : Les troubles de l’humeur constituent la pathologie la plus fréquente chez nos patients. La vulnérabilité du
sujet âgé aux troubles thymiques a des fondements à la fois
psychiques et somatiques. En effet, le sujet âgé doit faire face
à des réajustements itératifs imposés par les pertes d’ordre
somatique, sensoriel ou affectif auxquelles il est nécessairement confronté. Par conséquent, cette tranche d’âge devrait
bénéficier d’une prise en charge multidisciplinaire afin de
réduire la morbidité somatique et psychiatrique.
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PO 006
VALIDITÉ DE FACADE DU DÉFENSE STYLE
QUESTIONNAIRE À 40 ITEMS (DSQ-40)
DANS SA VERSION EN ARABE LITTÉRAIRE
BEN AICHA H., KHAMMOUMA S., BEN AMOR L., TRIFI M.,
HADJ AMMAR M., NASR M.
EPS-Mahdia, MAHDIA, TUNISIE
L’évaluation des mécanismes de défense (MD) constitue une
des difficultés de l’application de ce concept à la pratique clinique. L’objectif de ce travail était d’étudier la validité de contenu
de la version en arabe littéraire du Défense Style Questionnaire
à 40 items (DSQ-40) qui mesure les dérivés conscients de 20
MD regroupés en trois styles : mature, névrotique et immature.
La validité de façade du DSQ-40 traduit a été appréciée de
façon indépendante par une psychologue et cinq psychiatres
ayant une ancienneté dans la profession variant de 7 à 10 ans
à qui la version DSQ-40 traduite en arabe littéraire a été présentée accompagnée d’un tableau indiquant les MD supposés
être explorés sans les numéros des items correspondants en
leur précisant qu’ils pouvaient attribuer les items même à
d’autres MD ne figurant pas dans la liste du questionnaire.
Six items sur quarante, soit 15 % des items du DSQ-40 traduit
ont été jugés par au moins 4 évaluateurs sur 6 avoir une validité de façade faible. D’une manière générale, chacun de ces
items a été jugé mesurant ou bien un mécanisme en plus de
celui censé être exploré, un autre que celui supposé être
exploré ou un ne figurant pas parmi ceux de la liste du DSQ40 traduit. Pour les 34 items restants, la moyenne de fréquence avec laquelle ont été attribués aux mécanismes qu’ils
étaient censés explorer était de 4,8/6 (0,8) et donc leur validité
de façade était satisfaisante.
Ces résultats supportent les données de la littérature en la
matière et confirment que le DSQ-40 traduit dans sa version
en arabe littéraire mesure bien toutes les facettes importantes du concept des MD.
PO 007
RÉSULTATS DE L’ENQUÊTE SANTÉ MENTALE
EN POPULATION GÉNÉRALE À ALGER,
AVANT ET APRÈS LE SÉISME
BENSAIDA M. (1), MARDACI M.C. (1), YAHIOUCHE A. (1),
FECIH G. (1), KACHA F. (2)
(1) Hôpital psychiatrique Errazi, ANNABA, ALGÉRIE
(2) EHS Mahfoud Boucebci Cheraga, ALGER, ALGÉRIE
Dans l’enquête santé mentale en population générale qui s’est
déroulée à Alger et qui a concerné une population de 900 personnes, 45 % ont été enquêtés avant le séisme survenu à
Alger et 55 % après le séisme. Les personnes évaluées dont
l’âge varie de 18 à 50 ans ont été souvent identifiées comme
ayant connu un trouble Mini après le séisme.
56 % ont déclaré souffrir d’une pathologie avant le séisme et
64 % après le séisme. Parmi les pathologies retrouvées, la
dépression, les troubles psychotiques, le problème de drogues nocives, la prise d’alcool, les troubles anxieux sont prégnants avec un pourcentage de 37,7 % avant le séisme et
47,7 % après le séisme.
Le trouble stress post-traumatique a augmenté de 6 % avant
le séisme à 19,4 % après le séisme. Le risque suicidaire a
connu une légère hausse après le séisme ainsi que les problèmes d’insomnie qui sont passés de 21,9 % avant le séisme
à 29 % après le séisme.
PO 008
FACTEURS ASSOCIÉS À LA SATISFACTION
VIS-A-VIS DES SOINS DANS LA SCHIZOPHRÉNIE
EN FRANCE : DONNÉES DE L’ÉTUDE
OBSERVATIONNELLE ESPASS
NORDON C. (1), ROUILLON F. (2), DILLENSCHNEIDER A. (3),
DEPRET-BIXIO L. (3), GASQUET I. (4), FALISSARD B. (1)
(1) INSERM 669 – Maison de Solenn, PARIS, FRANCE
(2) Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(3) Bristol-Meyers Squibb, RUEIL-MALMAISON, FRANCE
(4) AP-HP, PARIS, FRANCE
Contexte : De nombreux facteurs pourraient intervenir dans
le niveau de satisfaction vis-à-vis des soins chez les sujets
ayant une schizophrénie et parmi ces facteurs, le type de neuroleptiques qui jouent un rôle encore central dans le traitement de la pathologie.
Objectif : Déterminer quels sont les facteurs indépendamment associés à la satisfaction vis-à-vis des soins chez des
sujets souffrant de schizophrénie.
Méthode : 5967 sujets adultes atteints de schizophrénie et
suivis en soins ambulatoires ou hospitaliers ont été inclus sur
la France entière entre janvier 2005 et avril 2006. Leur satisfaction vis-à-vis des soins a été mesurée par un auto-questionnaire (PASAP) de 9 items, donnant un score compris
entre 0 et 36. Le type principal de neuroleptique (1re ou
2e génération) ainsi que d’autres informations socio-démographiques et cliniques ont été recueillies par le psychiatre
traitant. La gravité de la maladie était mesurée par les échelles CGI et IAQ. Les questionnaires remplis, au moins partiellement, ont servi à déterminer les facteurs associés à la satisfaction, à l’aide d’analyses bivariées puis linéaire multivariée.
Afin de minimiser le biais d’indication, un score de propension
à être traité par neuroleptique de 1re ou 2e génération était
pris en compte dans le modèle linéaire multivarié.
Résultats : Chez les sujets schizophrènes ayant rempli le
questionnaire (N = 3 864), le score moyen de satisfaction
était de 22,8 (e.t. = 7,5). Dans le modèle linéaire multiple, le
type de neuroleptique n’était pas associé à une meilleure
satisfaction vis-à-vis des soins (β = 0,31, ns). En revanche,
l’âge (β = 0,05, p < 0,0001), l’obésité (β = 1,37, p < 0,0001),
la sévérité des symptômes à la CGI (β = – 0,58, p < 0,01) et
l’IAQ (β = – 0,20, p < 0,0001), une meilleure autonomie
sociale (β = – 0,02, p < 0,01) ou la participation à un programme de réhabilitation sociale (β = 0,64, p = 0,015) étaient
des facteurs associés à une meilleure satisfaction.
Conclusion : La satisfaction vis-à-vis des soins semble être
davantage déterminée par l’ensemble du dispositif de soins
que par le seul facteur « médicament ». Notamment, la participation à un programme de réhabilitation sociale pourrait
améliorer la satisfaction des patients.
15
10e Congrès de l’Encéphale
PO 009
ÉTUDE DE FACTEURS INFLUENÇANT
LES PERFORMANCES DE MÉMORISATION CHEZ
DES ENFANTS MAROCAINS DE LA RÉGION
DU GHARB (NORD-OUEST MAROCAIN)
AZZAOUI F.Z. (1), HAMI H. (2), EL HIOUI M. (1),
AHAMI A.O.T. (1)
(1) Équipe de Neurosciences Cliniques, Cognitives et Santé,
Laboratoire de Biologie et Santé, Département de Biologie,
Faculté des Sciences, KENITRA, MAROC
(2) Laboratoire de Génétique et Biométrie, Département de Biologie, Faculté des Sciences, KENITRA, MAROC
La plaine du Gharb est l’une des régions les plus importantes
du Maroc tant sur le plan agricole qu’industriel. Cependant,
cette dernière souffre, d’une part du faible niveau socio-économique des familles ainsi que de l’augmentation des activités anthropiques polluantes qui nuisent à l’environnement et
à la santé de la population, spécialement infantile.
L’objectif de cette étude est l’évaluation des performances
de mémorisation chez des enfants scolarisés âgés de 6 à
8 ans (N = 129) et vivant dans des zones différentes de la
région du Gharb (NO Marocain), (zone urbaine, périurbaine
et rurale) par le subtest de mémoire « WISC III (Wechsler
Intelligence Scale for Children) » ainsi que l’étude des éventuelles corrélations entre certains facteurs socio-économiques et environnementaux en utilisant un questionnaire.
Les résultats obtenus ont montré que 21,05 % d’enfants
urbains, 47,06 % d’enfants périurbains et 66,67 % d’enfants
ruraux souffrent de troubles de mémorisation. En plus, des
corrélations significatives entre la diminution de ces performances et le niveau d’éducation du père (p < 0,01), le revenu
des parents (p < 0,01), le type de construction (p < 0,05), la
source de pollution prêt de l’école (p < 0,05) et la consommation des eaux du puits (p < 0,001) ont été enregistrées.
Les troubles de mémorisation enregistrés lors de cette étude
apparaissent en forte corrélation avec certains facteurs
socio-économiques ainsi qu’environnementaux. Toutefois, une
recherche approfondie couvrant d’autres paramètres qui pourront affecter les performances de mémorisation reste à investir.
Mots clés : Enfants ; Environnement ; Facteurs socio-économiques ;
Maroc ; Mémoire.
PO 010
L’ÉTAT DE SANTÉ PSYCHIQUE D’UN ÉCHANTILLON
DE 227 POMPIERS LIGÉRIENS :
ÉTUDE TRANSVERSALE DESCRIPTIVE
BORDRON A., BILLARD S., GROSSELIN A., MASSOUBRE C.
CHU Saint-Étienne, SAINT-ÉTIENNE, FRANCE
De par leur profession qui les expose à des événements
stressants de façon plus importante que la population générale, les sapeurs pompiers pourraient être plus susceptibles
de développer un état de stress post-traumatique (ESPT). De
plus, le fait d’être exposé de façon itérative à des situations
stressantes pourrait favoriser le « burn-out ». Or, si cette
population particulière a fait l’objet de nombreuses études
16
après des événements précis, elle est très peu étudiée dans
sa pratique courante notamment en France. L’objectif principal de cette étude est d’évaluer la prévalence de l’état de
stress post-traumatique et du « burn-out » dans un échantillon de pompiers ligériens volontaires et professionnels.
Matériel et méthodes : Nous avons réalisé une étude descriptive
transversale sur un échantillon de pompiers professionnels et
volontaires de la Loire avec un livret comprenant un questionnaire de données socio-démographiques et 4 auto-questionnaires : la PCLS, l’inventaire de dépression de Beck en 21 items
(BDI), l’échelle d’anxiété trait-état de Spielberger (STAI) et le
Burn Out Inventory de Maslach (BOI). À la suite d’une réunion
d’information, le livret a été présenté à 890 pompiers (376 professionnels et 514 volontaires), répartis dans 11 casernes de la
Loire, l’anonymat étant garanti pour les participants.
Résultats : 227 pompiers ont participé à l’étude (soit 25,5 %
des pompiers ligériens) dont 77 volontaires et 149 professionnels. 3,96 % des participants présentaient un PTSD, une seule
personne présentait un score élevé aux trois composantes du
BOI, 7,49 % avaient un score élevé à deux composantes,
11,89 % à une seule composante soit un total de 19,82 % de
l’échantillon total. Aucun ne présentait un score > 18 à la BDI.
Discussion : La prévalence d’ESPT en population générale
selon l’étude Santé Mentale en Population Générale est de
0,7 % : il existe donc une proportion plus élevée de ce trouble
chez les sujets étudiés. Les scores de burn-out eux sont comparables à ceux retrouvés en population générale aux États-Unis
et au Canada qui sont de 20 %. Cependant, les résultats varient
selon le statut professionnel ou volontaire des participants. Les
résultats de cette étude permettront de réfléchir à la place de
l’accompagnement psychologique des pompiers de la Loire.
PO 011
VALIDITÉ POSTDICTIVE DE LA VIOLENCE RISK
APRAISAL GUIDE (VRAG)
BEN AICHA H. (1), KHAMMOUMA S. (1), BOUANENE I. (1),
RIDHA R. (2), HADJ AMMAR M. (1), NASR M. (1)
(1) EPS-Mahdia, MAHDIA, TUNISIE
(2) EPS Razi Tunis, TUNIS, TUNISIE
L’évaluation de la dangerosité criminologique revient à pronostiquer et à calculer un risque de récidive d’une infraction ou d’un
acte violent. Parmi les outils développés la Violence Risk Apraisal Guide (VRAG) aborde le risque violent selon une approche
actuarielle. Nos objectifs étaient d’évaluer le risque de récidive
criminelle et d’étudier la validité postdictive de la VRAG.
C’est une étude rétrospective sur une période de 4 mois portant sur 103 malades admis aux services de psychiatrie de
Mahdia (hospitalisation d’office ordinaire HOo) et de psychiatrie légale de Tunis (hospitalisation d’office médicolégale
HOml). L’évaluation consistait à la cotation de l’échelle VRAG
et de l’échelle PCL-R (Psychopathy Checklist-Revised). Les
scores totaux sont classés selon 9 niveaux de probabilité de
récidive sur 7 ans allant de 0 à 100 %. La « Récidive criminelle, violente ou pas » définie par la présence au moins de
2 incarcérations dans les antécédents constituait le critère de
jugement rétrospectif. Des analyses ROC ont été réalisées
afin d’examiner dans quelle mesure la VRAG produisait des
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degrés d’exactitude (accuracy) avec le critère de jugement
(outcome) autrement dit la validité postdictive.
Les scores à la VRAG variaient entre – 19 et 18 avec une
moyenne de – 6,55. Les malades en HOml avaient un score
moyen à la VRAG plus élevé que celui des malades en HOo
(– 3,79 ± 10,12 vs. – 8,96 ± 6,99 ; p = 0,003). 2/3 des cas
appartenaient à la 2e et à la 3e catégorie de risque de la VRAG
(probabilité de 8-12 %). Les malades en HOml se répartissaient
dans les catégories de risque de 1 à 7 (probabilité de 0-55 %)
tandis que ceux en HOo se répartissaient dans les catégories
de 1 à 6 (probabilité de 0-44 %) sans différences significatives.
La fréquence de la « récidive criminelle » était de 21,4 %. En
appliquant ce critère de jugement, le point d’inflexion de la
courbe ROC de la VRAG correspondait à un score cut-off de
– 8,5 avec une sensibilité de 0,77, une spécificité de 0,55 et
une bonne valeur postdictive : AUC = 0,72 (p = 0,001).
Bien que nous ne puissions pas parler du potentiel de prédiction de cette échelle, puisque la récidive criminelle a été
considérée sur une base rétrospective, nous sommes en
mesure cependant d’affirmer qu’il s’agit là d’un excellent
potentiel de discrimination.
PO 012
MALADES MENTAUX AUTEURS D’AGRESSIONS
SEXUELLES EN TUNISIE :
ÉPIDÉMIOLOGIE ET DIFFICULTÉS
MAAMRI A., GHAZALI I., BECHIKH D., RIDHA R.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
La délinquance sexuelle constitue une préoccupation
majeure de santé publique en raison de sa fréquence, qui est
en forte hausse, des risques de récidive.
Sans chiffres et sans base de données valables, on ne peut
guère avancer de réponses sur le profil de ces agresseurs
ou envisager des solutions novatrices visant à ouvrir « la
boîte noire » du traitement.
En Tunisie, les études concernant les agresseurs sexuels
restent un continent noir : en effet il n’y a ni chiffres de police,
ni de justice, ni de prisons.
Ceci est imputable au fait que plusieurs victimes choisissent
encore de ne pas porter plainte, que peu d’agresseurs
sexuels se dénoncent eux-mêmes et que les taux d’arrestations et de condamnations sont aléatoires.
Les seules sources d’information sont soit les expertises pénales psychiatriques ou les dossiers des patients admis en HO
au service de psychiatrie légale suite à un non-lieu judiciaire.
Notre étude émane de notre souci de fournir une première
description d’une problématique à laquelle nous avons été
récemment confrontés, et ce à travers une étude rétrospective, descriptive auprès de 42 hommes ayant été hospitalisés
d’office selon l’article 29 de la loi 92-83 du 3 août 1992 modifiée par la loi 2004-40 du 3 mai 2004, suite à un non-lieu pour
cause de démence au sens de l’article 38 du code pénal tunisien, entre 1990 et 2010, dans le service de psychiatrie
légale de l’hôpital Razi pour agressions sexuelles.
Le taux d’agressions sexuelles évalué dans cette population
était estimé à 5,2 %.
Les difficultés affrontées sont liées à :
– une absence de bases de données épidémiologiques des
taux d’agressions sexuelles en général, et des malades mentaux particulièrement
– une méconnaissance des taux de récidives
– une absence de stratégie thérapeutique spécifique codifiée
ni légalement encadrée
– une non disponibilité des traitements pharmacologiques
– une absence de formation des personnels de santé pour
la psychothérapie
Le terrain en Tunisie est encore vierge, d’où la nécessité d’un
état des lieux et d’une réflexion multidisciplinaire.
Certes, une prise en charge en articulation avec le système
judiciaire et pénitentiaire « encadrée par la loi » s’impose.
PO 013
PRÉVALENCE DU TROUBLE DYSPHORIQUE
PRÉMENSTRUEL EN CONSULTATION
PSYCHIATRIQUE
TOUHAMI M., OURIAGHLI F., LAFFINTY A., ABILKASSEM L.
Hôpital militaire Avicenne, MARRAKECH, MAROC
Introduction : L’incidence du trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) se situe autour de 3 à 8 % des femmes en âge
de procréer. Cette entité est rarement évoquée spontanément par les patientes consultant pour d’autres troubles psychiatriques, et elle est peu recherchée par les praticiens. À
la lumière de la littérature, peu d’études se sont penchées
sur les liens entre le TDPM et les antécédents ou la comorbidité avec les troubles psychiatriques.
Objectif : Évaluer la prévalence du TDPM chez une population
de patientes consultant pour d’autres troubles psychiatriques.
Méthode : Le diagnostic de TDPM a été recherché à travers
un entretien basé sur les critères du DSM IV-TR (annexe B),
chez une population de patientes suivies à l’hôpital, recrutées
au hasard sur une période de deux mois.
Résultats : Prévalence du TDPM : parmi les 48 patientes
incluses dans l’étude, 16 ont répondu aux critères diagnostiques du TDPM, soit 33 %. Prévalence du TDPM selon le
diagnostic d’origine : trouble dépressif 45,80 % ; schizophrénie 8,30 % ; trouble bipolaire 50 % ; trouble de personnalité borderline 66,6 %.
Discussion : Cette prévalence élevée par rapport à celle rencontrée en population générale, montre que ce trouble reste
largement sous estimé en milieu psychiatrique
PO 014
MORT SUBITE EN PSYCHIATRIE : ÉTUDE AUPRÈS
DE 90 PATIENTS
JRIDETTE S., ZALILA H., EUCHI L., BOUSSETTA A.
Service de psychiatrie D hôpital Razi Tunisie, MANNOUBA,
TUNISIE
Introduction : Une morbidité et une mortalité accrues par mort
subite, essentiellement cardiovasculaire, ont été identifiées
comme les raisons principales d’une espérance de vie
17
10e Congrès de l’Encéphale
sensiblement plus courte chez les patients suivis en psychiatrie. Toutefois d’autres étiologies de morts subites restent à
identifier afin d’agir sur les moyens de prévention possible.
L’objectif de notre étude était de décrire les principales étiologies de mort subite chez 90 patients suivis en psychiatrie.
Sujets et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective et descriptive ayant porté sur 90 patients suivis en psychiatrie à
l’hôpital Razi décédés suite à une mort subite et ayant bénéficié d’une autopsie médico-légale. Nous avons eu recours
à la base de données du service de médecine légale. Ont
été recueillies les caractéristiques cliniques, thérapeutiques
et médico-légales. Les données ont été saisies et analysées
au moyen du logiciel SPSS version 18.
Résultats : L’âge moyen de notre échantillon était de
45,2 ans avec un sex-ratio de 2,1. Plus de la moitié (52,1 %,
N = 47) des patients étaient suivis pour une schizophrénie.
Un traitement à base de neuroleptique était prescrit dans
82,2 % des cas (N = 74). La cause de décès était d’origine
indéterminée dans 40 % (N = 36) et d’origine cardiaque dans
35,5 % (N = 32) des cas.
PO 015
Dép
IMPLICATION DE L’AIRE PRÉ-MOTRICE
ress
SUPPLÉMENTAIRE DANS LA RECONNAISSANCE
ion
DE L’ÉMOTION FACIALE DE JOIE
GELMINI L. (1), ROCHAS V. (2), KROLAK-SALMON P. (3),
POULET E. (1), SAOUD M. (1), BRUNELIN J. (1), BEDIOU B. (4)
(1) EA4166 CH Le Vinatier, Université Lyon 1, BRON, FRANCE
(2) Functional Brain Mapping Lab Department of Fundamental
Neuroscience, Université de Genève, GENÈVE, SUISSE
(3) Inserm U1028, Université Lyon 1, VILLEURBANNE, FRANCE
(4) Swiss Center for Affective Sciences ; CISA, Université de
Genève, GENÈVE, SUISSE
La reconnaissance des émotions faciales – FER – et plus
particulièrement la FER de joie est altérée dans la dépression. Toutefois, pour étudier ce dysfonctionnement, il est
nécessaire de préciser le circuit neuronal impliqué dans des
conditions non-pathologiques. Plusieurs études suggèrent
une implication de l’aire pré-motrice supplémentaire – préSMA – dans la FER, et plus spécifiquement dans la reconnaissance de visages exprimant la joie. Cependant, le lien
fonctionnel de causalité entre le fonctionnement de la préSMA et la FER de joie n’a pas été clairement établi. Dans
notre étude, nous avons fait l’hypothèse qu’en interférant
avec le fonctionnement de la pré-SMA au moyen de la Stimulation Magnétique Transcrânienne (TMS) durant une
tâche de FER, la FER de joie serait spécifiquement perturbée.
Dix-huit volontaires sains ont été soumis à une tâche de catégorisation émotionnelle de différentes émotions faciales (joie,
peur et colère d’intensités différentes crées par morphing ; 168
visages au total présentés dans un ordre aléatoire). Après chaque visage (50 ms), et avant l’écran de réponse (2 000 ms),
cinq pulses de TMS séparés de 100 ms ont été délivrés (de
100 à 500 ms post stimulus). Pour chaque sujet, les stimulations étaient appliquées une fois en regard de la pré-SMA gauche et une autre en regard du vertex (condition contrôle),
l’ordre de ces conditions étant déterminé par un plan croisé
randomisé en simple aveugle. Le score moyen (pourcentage
18
de réponses correctes) de reconnaissance et la latence de
réponse ont été quantifiés pour chacune des conditions expérimentales (émotion et site de stimulation TMS).
L’analyse des résultats souligne une diminution significative
du score moyen de reconnaissance de l’émotion faciale de
joie en condition TMS-pré-SMA en comparaison à la condition contrôle, sans modification de la reconnaissance des
émotions de peur et de colère. La TMS sur la pré-SMA ne
semble pas non plus affecter la latence de réponse. Nos
résultats suggèrent un lien de causalité entre le fonctionnement de la pré-SMA et la capacité à reconnaître la joie chez
le sujet sain. Cette étude suggère que le déficit de FER
observé chez le sujet dépressif pourrait être lié à un déficit
d’activité d’un circuit neuronal impliquant la pré-SMA.
PO 016
ÉTUDE DE LA DÉPRESSION CHEZ
LES ÉTUDIANTS ET DE SON ÉVOLUTION AU COURS
DE LA PREMIÈRE ANNÉE UNIVERSITAIRE :
RÔLE DE LA CONSOMMATION DE SUBSTANCES
PSYCHO-ACTIVES, DU SOUTIEN SOCIAL
ET DU COPING
BOUJUT E. (1), BRUCHON-SCHWEITZER M. (2)
(1) Université Paris Descartes, BOULOGNE BILLANCOURT
CEDEX, FRANCE
(2) Université Bordeaux Segalen, BORDEAUX, FRANCE
Une forte prévalence de dépression a été observée chez les
étudiants : environ 30 % de symptomatologie dépressive et
6 % EDM. De plus, 15 % d’entre eux présentent des idées
suicidaires et entre 3 et 10 % auraient déjà fait une TS. Les
étudiants de première année se situent dans un contexte transitionnel au niveau développemental (période de l’Emerging
Adulthood) et éducationnel (rupture pédagogique), ce qui les
rend d’autant plus vulnérables face aux problèmes de santé
mentale durant cette période d’adaptation. Le modèle intégratif de psychologie de la santé (Bruchon-Schweitzer, 2002)
met l’accent sur les effets potentiels des processus transactionnels (soutien social perçu, coping) sur les issues de santé
mentale, lors de contextes stressants.
Objectif : 1) décrire la prévalence de la symptomatologie
dépressive à deux temps de la première année universitaire :
à la rentrée (T1) et à la fin de l’année (T2), 2) montrer les
facteurs de risque de la symptomatologie dépressive à T1,
puis à T2. 556 étudiants ont été suivis au long de leur première
année. À T1, divers questionnaires leur ont été administrés :
ASSIST (consommation de substances psycho-actives),
QSSP (soutien social perçu), WCC-R (stratégies de coping
générales), SCS (coping spécifique). Aux deux temps, nous
avons évalué leur symptomatologie dépressive à l’aide du
BDI dans sa version abrégée. Des régressions logistiques
multivariées ont permis de connaître les prédicteurs de la
dépression modérée ou sévère (scores > 8) à T1, puis à T2
(avec contrôle du score de dépression à T1).
Résultats : l’intensité de la symptomatologie dépressive augmente significativement lors de la première année, 17,5 %
des étudiants présentent des scores modérés ou intenses à
T1 contre 26 % à T2. Les pourcentages d’étudiants concer-
Posters
nés par chaque symptôme listé dans le BDI augmentent aussi
de manière significative (ex. : 4,3 % ont des idées suicidaires
à T1 contre 5,7 % à T2). À T1, la symptomatologie dépressive
semble liée à l’isolement, le fait de boire de l’alcool et de percevoir un soutien amical insatisfaisant. À T2, celle-ci semble
être prédite par la consommation de cannabis, le fait de ne
pas rechercher de soutien social pour faire face au stress et
de ne pas percevoir de disponibilité de la part des personnels
de l’université.
PO 017
DÉPRESSION À CARACTÈRE SAISONNIER :
CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES
D’UNE POPULATION TUNISIENNE
ANES I., MRAD A., MECHRI A., ZAAFRANE F., GAHA L.
CHU Monastir, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : Au cours des dernières décennies, l’influence
des saisons et des climats sur les troubles affectifs ont été
l’objet d’une attention particulière. La dépression majeure
avec caractère saisonnier est un groupe de sujets souffrant
régulièrement d’épisodes dépressifs au cours de l’automne
et de l’hiver, lesquels épisodes étaient réversibles sous
l’action d’une lumière intense.
Objectif : Décrire les caractéristiques cliniques des patients
suivis pour dépression majeure avec caractère saisonnier.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude descriptive, effectuée dans le service de psychiatrie au CHU de Monastir, portant sur 16 patients suivis pour dépression majeure répondant aux critères de DSM IV pour la spécification du caractère
saisonnier. Le recueil des donnés était réalisé grâce à une
fiche préétablie, comportant des données socio-démographiques, remplie à travers les dossiers médicaux.
Résultats : L’âge de début du 1re épisode thymique = 30
± 7,6 ans. Le 1re épisode thymique était de nature dépressive
dans la majorité des cas (N = 14). La saison de début de l’épisode dépressif était automno-hivernale chez 12 patients. Il
s’agit d’un trouble dépressif majeur récurrent dans la majorité
des cas (N = 12). Les signes « atypiques » à savoir l’augmentation de l’appétit, la prise de poids, l’hypersomnie et le
syndrome prémenstruel marqué étaient présents chez un
quart des patients. Les caractéristiques psychotiques étaient
présentes chez 4 sujets et les tentatives de suicide chez seulement 3 sujets.
Conclusion : La présence d’une symptomatologie clinique
atypique et la survenue automno-hivernale de la dépression
majeure avec caractère saisonnier fait d’elle un sous groupe
homogène et suggère une spécificité étiopathogénique entre
autre chrono-biologique.
PO 018
DÉPRESSION À CARACTÈRE SAISONNIER :
PRÉVALENCE ET CARACTÉRISTIQUES
SOCIO-DÉMOGRAPHIQUES D’UNE POPULATION
TUNISIENNE
ANES I., MRAD A., MECHRI A., ZAAFRANE F., GAHA L.
CHU Monastir, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : La dépression à caractère saisonnier (DCS),
est une entité nosographique caractérisée par une symptomatologie dépressive, une symptomatologie atypique, une
rythmicité saisonnière et une sensibilité particulière à un traitement par la lumière. La fréquence de ces dépressions serait
plus fréquente dans les régions à haute latitude.
Objectif : Déterminer la prévalence de la dépression majeure
avec caractère saisonnier chez une population hospitalière
et décrire les caractéristiques socio-démographiques de ces
patients.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude descriptive, effectuée dans le service de psychiatrie au CHU de Monastir, portant sur 16 patients suivis pour dépression majeure répondant aux critères de DSM IV pour la spécification du caractère
saisonnier. Le recueil des données était réalisé grâce à une
fiche préétablie, comportant des données socio-démographiques, remplie à travers les dossiers médicaux.
Résultats : La (DCS) représente 8,8 % de l’ensemble des
patients hospitalisés pour dépression majeure. Il s’agit d’une
dépression automno-hivernale dans 75 %. La moyenne
d’âge des patients au moment de l’étude était de
39,8 ± 8 ans. Une légère prédominance féminine a été notée
(sex-ratio = 0,77). Le niveau scolaire était primaire dans
56 % de cas et secondaire dans 37,6 % des cas. Les trois
quarts des patients étaient mariés, 12,6 % des patients
étaient divorcés, 6,2 % étaient célibataires. Sur le plan professionnel, les femmes étaient toutes sans activité professionnelle contrairement aux hommes qui étaient actifs
(ouvriers et des cadres moyens).
Conclusion : La dépression avec caractère saisonnier est
assez fréquente en milieu hospitalier. Il s’agit d’une dépression automno-hivernale, survenant essentiellement chez les
femmes ce qui laisse supposer des mécanismes étiopathogéniques spécifiques.
PO 019
DÉFIBRILLATEUR AUTOMATIQUE IMPLANTABLE
ET DÉPRESSION RÉSISTANTE :
UNE POTENTIALISATION ?
COSTEMALE-LACOSTE J.F., MARTINEZ G., ROBLIN J.,
GALLARDA T., GUILIANO E., KREBS M.O.
Centre hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Introduction : L’espérance de vie en bonne santé a augmenté
de 3,1 ans France entre 1995 et 2007 (INSEE). Les progrès
médico-techniques n’y sont pas pour rien. Les défibrillateurs
automatiques implantables (DAI), permettant une cardioversion in situ, font partis des avancées technologiques majeures des dernières années : qu’en est-il de la qualité de vie ?
Un patient sur trois implanté présente dépression et/ou
anxiété. 38 % des patients ressuscités présentent une
dépression ou ressentent de l’anxiété après trois ans. 24 %
ont une qualité de vie diminuée. Les facteurs de risque identifiés sont : être une femme, être jeune, et avoir des chocs
réguliers.
Cas clinique : Nous rapportons le cas d’une patiente de
55 ans bénéficiant d’un DAI et présentant un épisode dépressif chronique sévère avec caractéristiques mélancoliques
19
10e Congrès de l’Encéphale
résistant, (évoluant depuis 3 ans) malgré un chimiogramme
très complet. L’histoire de la maladie révèle une dépression
avec symptômes anxieux très prégnants, apparus dans les
suites d’une mort subite récupérée avec pose de DAI. Cliniquement, on retrouve un contact détérioré dû à une logorrhée
anxieuse, plaintive, digressive autour de problèmes financiers réels de son couple, une tristesse de l’humeur, une
anhédonie complète, un apragmatisme au domicile avec clinophilie, une atteinte importante de la concentration. Les
symptômes physiques classiques de la dépression (insomnie
et anorexie) sont également présents. L’autodévalorisation
est majeure.
Après association thérapeutique antidépressive active sur
l’anxiété par trimipramine, sertraline et amisulpride, la
patiente a rapidement répondu avec une quasi rémission
mais les effets indésirables cardiovasculaires de ces traitements ne sont pas sans risque chez cette patiente.
Discussion : L’électroconvusivothérapie (ECT) aurait pu être
une option pour cette patiente ; la littérature montrant un
bénéfice/risque positif de cette thérapeutique. Devant le refus
de cette thérapeutique parfois stigmatisée, nous n’avons pas
pu y avoir recours.
Conclusion : La comorbidité dépression/DAI est gênante de
part les risques de déclenchement de l’appareil secondaire
aux effets indésirables des psychotropes, surtout en cas de
résistance thérapeutique. L’ECT est une alternative.
PO 020
LA MÉLANCOLIE OBSESSIONNELLE
EXISTE-T-ELLE ENCORE ?
MARTINEZ G., COSTEMALE-LACOSTE J.F., BENDJEMAA N.,
ROBLIN J., LOO H.
CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Introduction : En 1951, Henri Ey décrit la mélancolie à forme
obsessionnelle. On retrouve au premier plan de cet état
dépressif « une angoisse à la fois diffuse et systématisée,
prenant la forme de ruminations obsédantes, d’idées fixes ou
de phobies ». Cette entité clinique n’apparaît plus dans les
nosographies ultérieures.
Avec les premières descriptions de symptômes obsessionnels par Esquirol en 1938, se posait déjà la question de leur
place dans la pathologie psychiatrique. Initialement intégrés
au sein du groupe des monomanies, ils sont finalement individualisés en tant que Trouble Obsessionnel Compulsif
(TOC) avec l’avènement du DSM en 1980. Néanmoins, en
pratique clinique, ces symptômes peuvent se manifester uniquement au cours d’états aigus sans qu’il soit possible par
ailleurs de porter le diagnostic de TOC.
Cas clinique : Nous rapportons le cas d’une patiente de
30 ans, présentant un deuxième épisode dépressif s’intégrant dans un trouble bipolaire de l’humeur, sans antécédent
de TOC. Une symptomatologie d’allure obsessionnelle et
compulsive est alors au premier plan. Celle-ci est quasiexclusivement centrée sur des thématiques de culpabilité et
de châtiment, classiquement décrites dans les états mélancoliques délirants. Toutefois, les autres symptômes dépressifs sont discrets : tristesse de l’humeur, hyporexie. Le reten20
tissement sur la vie sociale et professionnelle est majeur. Ce
tableau a fait discuter des diagnostics divergents. In fine un
traitement antidépresseur a été proposé sur l’hypothèse
d’une mélancolie obsessionnelle, et a permis une évolution
favorable en quelques semaines.
Discussion : Là où les classifications actuelles ne permettaient pas d’appréhender ce tableau clinique dans son intégralité, le recours à une description de la littérature classique
nous a aidés à formuler une hypothèse diagnostique. Dès
lors, une prise en charge thérapeutique adaptée a pu être
mise en place.
Conclusion : Ce cas nous amène à reconsidérer l’importance
dans la pratique quotidienne de descriptions cliniques
aujourd’hui abandonnées, telle que la mélancolie obsessionnelle.
PO 021
ÉVALUATION DE LA DÉPRESSION CHEZ
LES TRAVAILLEURS DANS LE SECTEUR PRIVÉ,
EN ARRÊT DE TRAVAIL LIÉ À DES TROUBLES
MENTAUX : ÉTUDE DE 124 CAS EXAMINÉS
DANS LE CADRE D’EXPERTISES MÉDICALES
ELLEUCH M. (1), ZOUARI L. (2), BEN THABET J. (2),
SALLEMI R. (2), BOUAICHA H. (1), ZOUARI N. (2),
MAÂLEJ M. (2)
(1) Hôpital régional de Sidi Bouzid-Tunisie, SIDI BOUZID,
TUNISIE
(2) Service de psychiatrie « C » CHU Hédi-Chaker à SfaxTunisie, SFAX, TUNISIE
Objectif : Estimer la prévalence de la dépression chez les travailleurs dans le secteur privé examinés dans le cadre d’une
expertise médicale, à la demande de la commission médicale
de la CNAM, pour congé maladie ou admission dans le cadre
d’invalidité justifiée par des troubles mentaux.
Sujets et méthodes : Notre étude était de type rétrospectif. Elle
a concerné 124 employés dans le secteur privé, qui ont été
examinés, au service de psychiatrie « C » au CHU HédiChaker à Sfax entre 2003 et 2006, dans le cadre d’expertises
médico-psychiatriques, à la demande de la commission médicale de la CNAM, en vue de se prononcer sur la justification
de la prescription d’un congé de maladie ou d’une demande
de mise en invalidité rédigées par le médecin traitant.
Résultats : Les patients de notre étude avaient une moyenne
d’âge de 43 ans et 4 mois, un sex-ratio de 0,97 et un niveau
scolaire primaire dans 54 %. Ils étaient mariés dans 82,3 %
des cas avec un nombre moyen d’enfants à charge de 2,4
et leur niveau socio-économique était bas dans 61 % des cas.
Plus des deux tiers des travailleurs (69,4 %) étaient des
ouvriers. Une comorbidité somatique a été relevée chez
28,2 %. Treize travailleurs (10,5 %) avaient rapporté des
antécédents psychiatriques. Trente-cinq personnes (28,2 %)
avaient des problèmes relationnels soit avec leurs supérieurs
hiérarchiques (21,8 %) soit avec leurs collègues (6,4 %). Les
troubles dépressifs ont été relevés chez 38,8 % des travailleurs (épisode isolé : 32,3 % ; trouble dépressif récurrent : 6,5 %). L’épisode actuel était avec caractéristiques
mélancoliques dans 3,2 % et avec caractéristiques psycho-
Posters
tiques dans 5,6 %. La dépression était corrélée au sexe
féminin.
Conclusion : La dépression occupe une place principale dans
les troubles liés au stress en général, et surtout au stress en
milieu professionnel. Ces troubles sont de plus en plus impliqués dans l’absentéisme, d’où la nécessité d’une action préventive pour épargner, autant que faire se peut, à la communauté des dépenses supplémentaires.
l’IFNα, en particulier, les troubles thymiques qui représentent
la cause la plus fréquente de diminution ou d’arrêt de traitement. L’objectif de cette étude est de déterminer la prévalence de troubles dépressifs dans une population de patients
suivis en service de médecine interne, pour une hépatite
chronique C, par l’utilisation de l’échelle d’Hamilton.
Résultats : En cours.
Mots clés : Dépression ; hépatite chronique C ; Prévalence.
PO 022
TROUBLES DÉPRESSIFS ET MALADIE VASCULAIRE
ELATI T., JALLOULI I., CHIHANI R., YOUNES S., HOMRI W.,
MOUALHI L., ZAGHDOUDI L., LABBENE R.
Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : La survenue d’un épisode dépressif est fréquente chez les patients ayant un accident vasculaire qu’il
soit cérébral ou coronarien (AVC), dont la prévalence est estimée à 15 %-30 %.
Il s’agit d’un épisode dépressif souvent sévère qui aggrave
le cours évolutif de la maladie vasculaire.
Méthodologie : Dans ce travail, à travers un cas clinique, nous
nous proposons d’approcher la question sur les troubles
dépressifs post-AVC.
Nous avons procédé à une recherche sur Medline de la relation
qui existe entre maladie vasculaire et trouble dépressif et les
implications thérapeutiques qui en découlent.
Résultats : Un épisode dépressif survient fréquemment dans
les suites d’un accident vasculaire. C’est ce qu’on appelle
« the post stroke depression ». Cette dépression est d’une
part sévère et souvent résistante au traitement antidépresseur et d’autre part associée à un taux plus élevé de mortalité
et à un haut risque de récidive de l’accident vasculaire.
Un épisode dépressif est par ailleurs considéré par plusieurs
auteurs comme facteur de risque vasculaire à part entière.
Le dépistage et la prise en charge précoce des épisodes
dépressifs chez les patients à risque améliorent le pronostic
de la maladie vasculaire. Certains antidépresseurs IRS ont
prouvé leur efficacité dans cette indication.
Mots clés : Post stroke depression ; Vascular depression ; Vascular
risk.
PO 023
PRÉVALENCE DES TROUBLES DÉPRESSIFS
CHEZ LES PATIENTS TRAITÉS POUR HÉPATITE
CHRONIQUE C
ENNAKR I., LABOUDI F., BENAISSA M., SABIR M., OUANASS A.
Hôpital Arrazi Maroc, SALÉ, MAROC
L’hépatite C est une affection hépatique, causée par une
infection à HVC (virus de l’hépatite C) ; c’est une cause fréquente de cirrhose, de carcinome hépatocellulaire et de
transplantation hépatique. L’association de l’interféron α
(IFNα) à la ribavirine est actuellement le traitement de
référence ; cependant, le bénéfice thérapeutique se fait au
prix de nombreux effets indésirables liés classiquement à
PO 024
TROUBLES DÉPRESSIFS ET SIDA
ELATI T., CHIHANI R., JALLOULI I., YOUNES S., HOMRI W.,
MOUALHI L., ZAGHDOUDI L., LABBENE R.
Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Dans le cadre de l’infection par le HIV, plusieurs
perturbations émotionnelles ont été mises en évidence. Ce
déficit émotionnel augmente au fur et à mesure des stades
de la maladie.
Il s’agit des troubles dépressifs et anxieux souvent sévères
qui aggravent le cours évolutif de la maladie.
Méthodologie : Nous avons procédé à une recherche sur
Medline des différents facteurs de la dépression dans l’infection par le HIV.
Résultats : La survenue des multithérapies antirétrovirales a
profondément modifié le pronostic de l’infection par le HIV.
L’intérêt pour l’observance et la qualité de vie s’est accru.
Ainsi, il a été constaté qu’une proportion non négligeable de
patients présentait des symptômes dépressifs de gravité plus
ou moins importante.
À travers cette recherche, il s’avère que certaines contraintes
sociales, économiques, culturelles et les effets secondaires
dus aux traitements peuvent contribuer à la survenue de troubles dépressifs.
Par ailleurs, il a été mis en évidence le rôle fondamental des
symptômes dépressifs dans la progression clinique de l’infection par le HIV traitée par les multithérapies antirétrovirales
et cela indépendamment de l’observance thérapeutique.
En effet, le repérage et la compréhension des facteurs déterminants de la dépression sont fondamentaux pour une
meilleure prise en charge de ces patients.
Mots clés : Anxiety ; Depression ; HIV infection.
PO 025
ATTITUDES DES MÉDECINS GÉNÉRALISTES
VIS-A-VIS DES PATIENTS DÉPRESSIFS
BERHILI N., KHELAFA S., RAMMOUZ I., AALOUANE R.
Service de psychiatrie, Hôpital Ibn Al Hassan, CHU HASSAN II,
FÈS, MAROC
Introduction : La dépression est fréquente au Maroc (26,5 %)
alors que notre démographie de psychiatres reste très défavorable (11,3 psychiatres/1 M hab.). Les omnipraticiens s’imposant comme alternative sérieuse de soins, il convient donc
d’évaluer leurs aptitudes à gérer la dépression.
21
10e Congrès de l’Encéphale
Objectif de l’étude : Rechercher les déterminants de la tendance du médecin généraliste à traiter lui-même le patient
dépressif au lieu de le référer au psychiatre.
Méthodologie : Nous avons réalisé une enquête transversale
à visée descriptive et analytique auprès des omnipraticiens
des secteurs public et libéral de la région centre-nord du pays.
Le recueil des données a été fait par un auto-questionnaire
anonyme à 36 questions en 3 sections : socio-démographique, connaissances sur la dépression et attitudes du médecin
face au patient dépressif.
Ainsi, nous avons distingué :
– la variable quantitative « connaissance en thérapeutique
pharmacologique de la dépression », obtenue après cotation
numérique des réponses de cette section,
– les variables attitudes qualitatives « Confiance » et
« Décision de traiter ou référer ».
Les données ont été traitées par Epi Info 3.5 puis sur SPSS. Un
modèle de régression logistique multivariée a été utilisé pour
analyser la variable dépendante « décision de traiter ou référer ».
Résultats : Sur 270 médecins contactés, nous avons obtenu
176 questionnaires exploitables. Le sexe ratio de l’échantillon
est de 1,6. La majorité des médecins enquêtés (81,8 %) sont
âgés de plus de 35 ans et 68,7 % d’entre eux exercent dans
le secteur public.
L’analyse multivariée ayant comme variable dépendante « la
décision de traiter ou référer » a objectivé les déterminants :
– Secteur d’exercice (p = 0,001 ; OR = 0,17) : les médecins du
secteur public sont moins enclins à traiter eux-mêmes les
patients dépressifs comparés à leurs homologues libéraux.
– Confiance (p = 0,000 ; OR = 0,012) : un patient consultant
un médecin confiant a moins de chance d’être référé au psychiatre.
– Score de connaissances en thérapeutique (p = 0,01 ;
OR = 2,1) : l’augmentation du score de 1 point semble doubler
la chance que le médecin traite lui-même le patient dépressif.
Conclusion : Ces résultats démontrent que ces 3 facteurs
sont les déterminants sur lesquels il faut agir dans l’optique
de gérer la dépression en médecine générale.
PO 026
ÉTUDE COMPARATIVE DES DÉPRESSIONS
BIPOLAIRES ET UNIPOLAIRES :
FACTEURS PRÉDICTIFS D’UNE BIPOLARITÉ
JALLOULI I., ELLOUMI H., DERBEL I., CHIHANI R.,
CHEOUR M.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Il est couramment connu qu’il n’y a pas de différences importantes entre les présentations cliniques des
dépressions unipolaires et bipolaires. La distinction entre ces
deux types de dépression est importante en raison de la prise
en charge différente.
Objectif : Relever les caractéristiques de l’accès dépressif
des troubles unipolaires et bipolaires afin de dégager les
facteurs prédictifs de bipolarité.
Méthodologie : Étude comparative et descriptive, portant sur
45 patients. Ils ont été répartis selon les critères DSM IV en
22
2 groupes : le groupe des bipolaires (N = 30) et le groupe des
dépressions récurrentes (N = 15).
Résultats : Il en est ressorti que les facteurs suivants étaient
corrélés à la bipolarité : âge de début précoce de la maladie
(20,5 ans ± 2 ans contre 36,5 ± 5 ans), début brutal de l’épisode dépressif (39,5 % versus 10,3 %), présence de caractéristiques psychotiques (60,1 % versus 8,2 %), catatoniques (11,1 % versus 2,8 %), d’hypersomnie (43,6 % versus
20,1 %) et d’une inhibition psychomotrice (69,8 % versus
41,4 %), début lors du post-partum (4,1 % versus 0 %). En
contrepartie, les caractéristiques mélancoliques avaient un
taux supérieur chez les patients unipolaires (34,9 % versus
21,4 %), les idées de mort étaient davantage exprimées chez
les unipolaires, mais le taux de passage à l’acte était proche
dans les deux groupes. On a relevé aussi plus d’hyperactivité
physique et mentale au cours de la dépression bipolaire
qu’unipolaire.
Conclusion : Notre travail a permis de relever des indices
pouvant prédire l’évolution bipolaire d’un état dépressif. Ces
résultats font ressortir un profil de dépression ayant une forte
probabilité de bipolarisation ultérieure, justifiant leur dépistage, en vue d’une prise en charge spécifique.
PO 027
DIFFÉRENCES CLINIQUES ENTRE DÉPRESSION
UNIPOLAIRE ET BIPOLAIRE :
ÉTUDE D’UNE POPULATION TUNISIENNE
JALLOULI I., ELLOUMI H., DERBEL I., CHIHANI R.,
CHEOUR M.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Les troubles bipolaires et les troubles unipolaires ont en commun une manifestation clinique sous le mode
dépressif. Il est important de les distinguer pour plusieurs raisons. En effet, cette distinction offre un intérêt pratique : la
prise en charge est totalement différente.
Objectif : Relever les éléments cliniques et évolutifs permettant une distinction entre dépression unipolaire et dépression
bipolaire.
Méthodologie : Étude rétrospective portant sur 45 patients.
Ils ont été répartis selon les critères DSM IV en 2 groupes :
le groupe des bipolaires (N = 30) et le groupe des dépressions récurrentes (N = 15). Une fiche a été remplie pour chaque patient, comportant des données socio-démographiques, des données sur la maladie, les antécédents familiaux,
les comorbidités physiques, l’abus de substances et les troubles de la personnalité.
Résultats : Dans notre étude la dépression bipolaire différait
significativement de la dépression unipolaire par plusieurs
facteurs. Ainsi nous avons noté une prédominance masculine
pour les troubles bipolaires (sex-ratio = 2), et une prédominance féminine (sex-ratio = 0,8) pour les troubles unipolaires. Par ailleurs les patients bipolaires étaient plus jeunes
(37,8 ± 5 ans versus 48,5 ± 6 ans), l’âge de début de leur
maladie bipolaire était plus précoce que celui des patients
unipolaires (20,5 ans ± 2 ans contre 36,5 ± 5 ans). Les antécédents familiaux étaient plus importants parmi les patients
bipolaires (50,3 % versus 34,2 %). Les dépressions bipolai-
Posters
res différaient aussi, mais de façon non significative des unipolaires par un nombre plus important de tentatives de suicide (25,2 % versus 13,6 %) et de comorbidités somatiques
(20,1 % versus 17,1 %). Les patients bipolaires avaient plus
de manifestations anxieuses (5,2 % versus 4,1 %), de troubles de la personnalité (30,5 % versus 23, 2 %) et d’altération
socio-professionnelle. En contrepartie les patients unipolaires étaient plus souvent hospitalisés.
Conclusion : Certaines différences peuvent orienter le
diagnostic : un diagnostic précoce permet une meilleure
adaptation du traitement et une meilleure prise en charge.
PO 028
PROTÉOMIQUE APPLIQUÉE À L’ANALYSE
DE SÉRUM DE PATIENTS DÉPRIMÉS :
IDENTIFICATION DE MARQUEURS BIOLOGIQUES
GIRARD M. (1), BESSETTE B. (2),
VUILLIERS-DEVILLERS K. (3), MALAUZAT D. (1)
(1) Dpt Recherche Développement – CH Esquirol, LIMOGES,
FRANCE
(2) EA 3842 – Faculté de Médecine, LIMOGES, FRANCE
(3) IFR GEIST 145 – Faculté des Sciences, LIMOGES, FRANCE
Afin d’identifier des facteurs périphériques impliqués dans la
maladie, nous avons réalisé une analyse protéomique du
sérum de patients présentant un trouble dépressif caractérisé
(critères DSM IV-TR), avant et après traitement par un antidépresseur (4 semaines de J0 à J28), la venlafaxine, par la
technique de 2D-DIGE (2 Dimensions Differential Gel Electrophoresis), pour mettre en évidence une variation du profil
de protéines exprimées, mise également en relation avec le
résultat du traitement antidépresseur.
Les personnes incluses présentaient un score à l’échelle de
dépression de Hamilton (HAMD) supérieur à 24 à J0. Une
baisse à J28 de plus de 50 % de ce score indiquait une amélioration clinique.
Huit sérums ont été analysés par la technique de 2D-DIGE :
4 personnes avec une amélioration clinique (55 % de baisse
au score HAMD), et 4 sans amélioration clinique (30 % de
baisse au score HAMD). Les profils protéiques des sérums ont
été comparés entre J0 et J28 dans le groupe sans amélioration
et dans le groupe avec amélioration clinique. Il n’est apparu
aucune variation dans le groupe de personnes sans amélioration, alors qu’un différentiel d’expression a été retrouvé dans
le groupe avec amélioration clinique. Les spots protéiques correspondant ont pu être identifiés par spectrométrie de masse :
fragments du complément C3 clivé (lié aux mécanismes
d’inflammation), gelsoline (protéine du cytosquelette) et clusterine (impliquée dans la prolifération cellulaire, la sécrétion,
la régulation du complément), leur expression diminuant entre
J0 et J28 en cas d’amélioration clinique. Le fragment du complément C3 non clivé était en surexpression. La présence de
ces protéines dans les sérums a été vérifiée par Western Blot.
Ces résultats sont préliminaires, et doivent être examinés
avec précaution. Ils vont cependant dans le sens de données
de la littérature associant à la pathogénie de l’ED les mécanismes de la réponse inflammatoire, avec notamment une
production élevée de cytokines pro-inflammatoires et de pro-
téines de l’inflammation. L’implication des mécanismes de
mort cellulaire est également suggérée par nos résultats.
PO 029
UN CAS DE « PSEUDO-NARCOLEPSIE »
CHEZ UN PATIENT DÉPRIMÉ
WIDAKOWICH C., VERMEYLEN-TITRON N.,
VAN WETTERE L., LINKOWSKI P., JURYSTA F.
Hôpital Erasme, ULB, BRUXELLES, BELGIQUE
La narcolepsie ou maladie de Gélineau est un trouble du sommeil rare (prévalence de 0,05 %), caractérisée par des accès
de sommeil avec hypersomnie diurne, cataplexie, paralysies
du sommeil et des hallucinations hypnopompiques et hypnagogiques. Sa cause reste associée à des facteurs génétiques
et des facteurs environnementaux (traumatisme crânien,
stress psychologique). Son diagnostic est confirmé par polysomnographie, MSLT, et une typologie HLA DQ-B1*06 02
(1). Des symptômes dépressifs sont souvent associés à la
maladie. Dans certains cas, le diagnostic de pseudo-narcolepsie peut être également rapporté comme un trouble de
conversion hystérique (2).
Nous proposons d’étudier le cas d’un homme de 26 ans qui
s’est présenté à notre unité psychiatrique avec une symptomatologie de narcolepsie (hypersomnie avec accès brutaux
de sommeil, cataplexie, et hallucinations du sommeil), étant
résistant au traitement médicamenteux classique par des
amphétamines (modafinil, méthylphénidate). Le patient avait
les caractéristiques cliniques et polysomnographiques de la
narcolepsie, mais sa symptomatologie est disparue après
6 mois de traitement psychothérapeutique cognitivo-comportemantale et traitement médicamenteux par venlafaxine
à 75 mg/J. Le patient avait des antécédents de maltraitance
physique (battu par son père) et de dépression.
Nous évoquons le diagnostic différentiel de « pseudo-narcolepsie » ou trouble de conversion hystérique, accompagné
d’un épisode dépressif majeur. Le diagnostic est appuyé par
des échelles psychométriques (Hamilton, Montgomery) et un
test projectif (Rorschach). Le Rorschach montre une perturbation du schéma corporel, des signes de dépression posttraumatique caractérisée par des somatisations.
En conclusion, nous attirons l’attention sur l’importance de
l’analyse attentive des facteurs psychologiques dans les cas
de narcolepsie, ainsi que la confrontation avec les divers
diagnostics différentiels possibles.
Références
1. Narcolepsy review : Akintomide G.S, Rickards H., Neuropsychiatric
Disease and Treatment 2011 : 7 : 507-518
2. Pseudo-narcolepsy : case report : Hicks J.A, Shapiro C.M : J psychiatric neurosci 1999 : 24 (4) : 348-50
PO 030
MORBIDITÉ PSYCHIATRIQUE
ET INFERTILITÉ FÉMININE
BEN AICHA H., KHAMMOUMA S., ESSID N., DALDOUL A.,
HADJ AMMAR M., NASR M.
EPS-Mahdia, MAHDIA, TUNISIE
23
10e Congrès de l’Encéphale
L’infertilité féminine est à l’origine d’une souffrance cliniquement significative. Le présent travail avait pour objectifs
d’évaluer la morbidité psychiatrique des femmes présentant
une infertilité et d’en identifier éventuellement les facteurs de
risque.
C’est une enquête transversale réalisée durant 4 mois
auprès de 105 femmes suivies à la consultation de gynécoobstétrique du CHU de Mahdia. Les données ont été
recueillies à l’aide d’une fiche préétablie et six instruments
de mesure ont été complétés : le test d’adaptation au stress,
l’inventaire de dépression de Beck et les échelles d’anxiété
de Hamilton, de bien-être général, d’adaptation à l’infertilité
et de satisfaction conjugale de Locke-Wallace.
Les résultats ont révélé une symptomatologie dépressive et
anxieuse respectivement dans 46,6 et 43 % des cas et une
insatisfaction conjugale chez 43,8 % des femmes. L’approche analytique a mis en évidence que le niveau d’instruction
bas, le niveau socio-économique faible, la durée d’infertilité
comprise entre 60-120 mois, la lourdeur des investigations,
les relations conjugales et sociales non satisfaisantes,
l’absence d’enfants vivants, la présence d’une anxiété
d’intensité moyenne à majeure étaient corrélés significativement à une symptomatologie dépressive.
L’évaluation psychométrique de la santé mentale des femmes souffrant d’infertilité serait en mesure de dépister une
symptomatologie dépressive et de prévenir la survenue
d’épisodes caractérisés. L’information et le travail d’accompagnement auraient aussi dans ce sens un apport non négligeable.
PO 031
FONCTIONS COGNITIVES CHEZ LES PATIENTS
SUIVIS POUR UNE DÉPRESSION UNIPOLAIRE
EN PÉRIODE DE RÉMISSION :
REVUE DE LA LITTÉRATURE
MTIRAOUI A., MANNAI J., BANNOUR A.S., BEN NASR S.,
BEN HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
Introduction : Il est actuellement bien établi que les épisodes
dépressifs majeurs s’associent à une altération significative
des fonctions cognitives. L’évolution de ces performances
cognitives conditionnerait le cours évolutif de la maladie et
le fonctionnement psychosocial des patients. Cependant,
peu de travaux se sont intéressés à l’étude de ces performances en phase de rémission.
Objectif : L’objectif de ce travail était d’effectuer une revue
de littérature relative à l’étude des fonctions cognitives chez
les patients suivis pour une dépression unipolaire en période
de rémission.
Méthode : Nous avons réalisé une revue de la littérature sur
la base d’une recherche Medline sans limitation de temps
concernant la date de publication des articles.
Les travaux inclus comportaient un échantillon d’au moins
10 patients n’ayant aucune comorbidité pouvant interférer
avec l’évaluation des fonctions cognitives.
Résultats : Nous avons retrouvé 13 publications relatives à
ce sujet : 12 études et une revue des données.
24
Le nombre de participants était de 530 patients suivis pour
un trouble dépressif en rémission et 501 témoins sains.
Les tests neuropsychologiques utilisés étaient diversifiés.
Certains évaluaient la performance cognitive dans sa globalité et d’autres dans des domaines plus spécifiques comme
l’attention sélective, soutenue, la mémoire et les fonctions
exécutives.
Les patients suivis pour dépression unipolaire avaient, durant
la période d’euthymie, des fonctions cognitives altérées par
rapport aux témoins dans 10 études sur 12. Les domaines
atteints étaient ceux de l’attention, de la mémoire et des fonctions exécutives.
Une corrélation a été retrouvée, dans certaines études, entre
l’évolution des performances cognitives et les caractéristiques cliniques et évolutives du trouble dépressif.
Conclusion : À travers cette revue de la littérature, il apparaît
que, chez les patients suivis pour une dépression unipolaire,
l’amélioration de la symptomatologie dépressive ne s’accompagne pas toujours de la restitution des fonctions cognitives.
Les résultats concernant les domaines cognitifs atteints
demeurent controversés.
Mots clés : Attention ; Cognitive impairment ; Euthymia ; Executive
functions ; Memory ; Remission ; Unipolar depression.
PO 032
CORRÉLATION ENTRE SAISON DE NAISSANCE,
TEMPÉRAMENT AFFECTIF ET DÉPRESSION
DANS UNE POPULATION D’ÉTUDIANTS
MTIRAOUI A., MANNAI J., BANNOUR A.S., FRIKHA A.,
BEN NASR S., BEN HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
Introduction : La saison de naissance semble associée au
développement de certaines pathologies mentales et certains traits de personnalité. Le rôle de la saisonnalité dans la
dépression a fait l’objet de plusieurs études. Cependant peu
de travaux, à notre connaissance, ont concerné l’association
entre la saison de naissance et le tempérament affectif.
Objectif : Notre travail avait pour objectif d’étudier la relation
entre la saison de naissance, le tempérament affectif et le
score de dépression dans une population d’étudiants.
Méthodologie : 184 étudiants inscrits en 1re année à la
Faculté de Médecine de Sousse ont été recrutés en début
d’année scolaire. Les tempéraments affectifs ont été évalués
à l’aide de la version française validée de la TEMPS à
39 items. Pour l’évaluation de la symptomatologie dépressive, nous avons utilisé la forme abrégée à 13 items de
l’Inventaire de Dépression de Beck (BDI).
Résultats : L’âge moyen des participants était de 19 ans avec
des extrêmes de 17 et de 21 ans.
23,7 % étaient de sexe masculin.
Parmi les participants 41 sujets étaient nés en hiver, 38 au
printemps, 62 en été et 43 en automne.
Dans notre travail, le score du tempérament irritable était
significativement moins élevé chez les participants nés en
hiver (p = 0,038).
Posters
Aucune association n’a été objectivée entre saison de naissance et score de dépression.
L’étude des corrélations a montré que les tempéraments
dépressif, irritable et cyclotymique étaient positivement corrélés au score de dépression (r1 = 0,590 ; r2 = 0,311 ;
r4 = 0,523 avec p1 = p2 = p3 = 10–3).
Conclusion : Dans notre étude, nous avons objectivé une corrélation entre tempérament dépressif et cyclothymique et
score de dépression soulignant la thèse selon laquelle les tempéraments affectifs seraient des manifestations subcliniques
des troubles de l’humeur. Nous avons, de même, trouvé une
association significative entre la saison de naissance « hiver »
et un score plus faible au tempérament « irritable ». Ceci suggère que les facteurs environnementaux comme la saison de
naissance pourraient influencer un type de tempérament.
PO 033
DÉPRESSION ET TEMPÉRAMENTS AFFECTIFS
DANS UNE POPULATION D’ÉTUDIANTS :
DIFFÉRENCE DE GENRE
MANNAI J., MTIRAOUI A., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
Introduction : La fréquence élevée du trouble dépressif et des
tempéraments affectifs à un âge jeune a été démontrée dans
plusieurs études. Certains auteurs ont suggéré une fréquence plus élevée des tempéraments affectifs et du trouble
dépressif chez les femmes. Les résultats restent cependant
controversés.
Objectif : L’objectif de notre travail était de comparer les scores de dépression et des tempéraments affectifs entre les
deux sexes dans une population d’étudiants.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale menée
auprès d’étudiants de la Faculté de Médecine de Sousse au
début de l’année scolaire 2009-2010.
L’évaluation de la symptomatologie dépressive a été réalisée
à l’aide de l’échelle de Beck à 13 items alors que celle des
tempéraments affectifs a été faite à l’aide de l’échelle
TEMPS-A à 39 items validée en français.
Résultats : Nous avons recruté 190 étudiants. 45 étaient de
sexe masculin et 145 de sexe féminin.
Dans notre étude, le score de dépression était significativement plus élevé chez les étudiantes (p = 0,017). En effet,
chez celles-ci, la tristesse, le sentiment d’échec, l’insatisfaction, la dévalorisation étaient significativement plus élevés
(p = 0,031, p = 0,032, p = 0,028, p = 0,026).
Les scores moyens des tempéraments irritable et hyperthymique étaient significativement plus élevés chez les étudiants
de sexe masculin (p1 = 0,12 ; p2 = 0,44). Par contre, le score
moyen du tempérament anxieux était significativement plus
élevé chez les étudiantes (p = 0,045).
Conclusion : Le score de dépression et de tempérament
anxieux étaient plus élevé chez les étudiantes. Les étudiants,
quant à eux, avaient des scores plus élevés de tempérament
irritable et hyperthymique. D’autres études sont nécessaires
afin d’étudier avec plus de précision la nature du tempérament
et de la symptomatologie dépressive associée à chaque sexe.
PO 034
SYNDROME DE COTARD : À PROPOS D’UN CAS
YACCOUB I., BÉJI R., BEN CHEIKH A., BEN MAHMOUD A.,
EDDIF S., LAKHAL N., OUMAYA A., GALLALI S.
Hôpital Militaire de Tunis, TUNIS, TUNISIE
Le syndrome de Cotard a été décrit pour la première fois en
1880 comme un délire hypochondriaque qui se voit dans les
formes graves de mélancolie. Il constitue un syndrome neuropsychiatrique rare qui associe des idées de négation,
d’immortalité, d’énormité, de damnation, de persécution et de
possession.
Nous rapportons le cas d’un patient âgé de 65 ans, dont la
symptomatologie a débuté par des troubles du comportement
avec un dégoût de la vie, des idées de damnation et un délire
de négation d’organes. Le patient a été mis sous neuroleptiques et antidépresseurs. L’évolution a été marquée par une
amélioration partielle sans nettoyage du délire donnant
l’image d’un cadavre condamné à la damnation éternelle.
À travers ce cas et une revue de la littérature, on se propose
d’étudier les caractéristiques cliniques de ce symptôme, tout
en insistant sur sa valeur pronostique (suicide, dénutrition)
et l’urgence de la prise en charge thérapeutique.
PO 035
LE POST-PARTUM BLUES
BELHACHMI A., GOURANI M.E., TAIBI H., BELBACHIR S.,
OUANASS A.
Hôpital ARRAZI, SALÉ, MAROC
De par sa fréquence élevée, le post-partum blues est considéré comme un phénomène physiologique sans caractère de
gravité, qu’il convient surtout de différencier d’un épisode
dépressif.
Sémiologiquement, il s’agit d’une dépression d’intensité
modérée, avec humeur labile, anxiété et irritabilité dominant
le tableau, associées à un sentiment d’incapacité et des
inquiétudes centrées sur le nourrisson. Ces différents symptômes régressent spontanément si l’environnement est suffisamment rassurant et contenant.
Dans notre travail nous menons une enquête auprès de
60 nouvelles mères pour essayer de mettre en exergue les
spécificités du post-partum blues chez la femme marocaine,
et les difficultés relatives à sa prise en charge.
PO 036
AGOMÉLATINE VERSUS ESCITALOPRAM
DANS L’ÉPISODE DÉPRESSIF MAJEUR :
ÉTUDE RANDOMISÉE EN DOUBLE-AVEUGLE
À LONG-TERME CENTRÉE SUR LE SOMMEIL,
AVEC UNE ÉVALUATION COMPLÉMENTAIRE
DE L’ÉMOUSSEMENT ÉMOTIONNEL
CORRUBLE E. (1), BELAIDI C. (2), GOODWIN G. (3)
(1) Centre hospitalier, LE KREMLIN BICÊTRE, FRANCE
(2) Iris, SURESNES, FRANCE
(3) Warneford hospital, OXFORD, ROYAUME-UNI
25
10e Congrès de l’Encéphale
L’agomélatine est le premier antidépresseur agoniste des
récepteurs MT1/MT2 et antagoniste du récepteur 5HT2c. Son
efficacité a été démontrée dans l’épisode dépressif majeur
(EDM) au cours de plusieurs essais cliniques. L’objectif de
cette étude est d’étudier ses effets subjectifs sur le sommeil
et l’émoussement émotionnel par comparaison aux inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine.
Cette étude internationale randomisée en double-aveugle
d’une durée de 24 semaines portant sur 324 patients déprimés suivis en ambulatoire a évalué les effets de l’agomélatine
(25-50 mg/j, N = 164) et de l’escitalopram sur la satisfaction
du patient vis-à-vis de son sommeil (VAS), et l’évolution des
symptômes dépressifs (échelle d’évaluation de la dépression
de Hamilton (HAM-D)). L’effet sur les émotions a été évalué
dans un sous-groupe de 45 patients à l’aide de l’ODQ (Oxford
Depression Questionnaire).
Les principaux résultats sont les suivants :
– La satisfaction globale des patients vis-à-vis de leur sommeil s’est améliorée dans les deux groupes de traitement.
– L’évolution des scores de dépression était similaire entre
les 2 groupes comme le montrent le score à l’échelle HAMD (– 19,9 versus – 19,2) ainsi que le pourcentage de patients
en rémission (69,6 % versus 63,1 %).
– La fréquence des interruptions en raison d’événements
indésirables était moindre dans le groupe agomélatine
(4,3 %) que dans le groupe escitalopram (10,6 %) (p = 0,03).
– Les patients traités par agomélatine se sentaient plus alertes au réveil par rapport à ceux traités par escitalopram
(p = 0,02).
– Parmi le sous-groupe de 45 patients en rémission pour lesquels l’émoussement émotionnel a été évalué : un manque
d’intensité dans leurs émotions était ressenti par 28 % des
patients traités par agomélatine versus 60 % (p = 0,06) des
patients traités par escitalopram, et 16 % des patients traités
par agomélatine versus 53 % (p = 0,02) des patients traités
par escitalopram trouvaient que ce qui leur paraissait important avant la maladie ne l’était plus autant.
Cette étude montre des avantages cliniques en faveur de
l’agomélatine par rapport à l’escitalopram dans le traitement
à long-terme des patients présentant un EDM, avec une tendance en faveur d’un meilleur ressenti des émotions.
PO 037
ANXIÉTÉ ET DÉPRESSION CHEZ LES PARENTS
D’ENFANTS ÉPILEPTIQUES
ALOULOU J., GHORBEL N., TRABELSI I., CHARFEDDINE F.,
SFAIHI L., HCHICHA M., AMAMI O.
CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
Objectif : Évaluer l’anxiété et la dépression chez les parents
d’un échantillon d’enfants épileptiques.
Patients et méthodes : Notre étude, de type transversal, a
porté sur 40 parents d’enfants épileptiques suivis en ambulatoire au service de pédiatrie, Hôpital Hédi Chaker de Sfax
(Tunisie).
Nous avons utilisé le questionnaire HAD (Hospital Anxiety and
Depression Scale) pour évaluer l’anxiété et la dépression.
26
Résultats : La prévalence de l’anxiété chez les parents
d’enfants épileptiques a été de 57,5 %, celle de la dépression
était de 25 %.
L’anxiété était significativement corrélée avec le sexe féminin
(p = 0,04), ainsi qu’avec la sévérité de la maladie épileptique
(p = 0,02).
Le retentissement négatif de l’épilepsie sur la vie sociale des
parents a été corrélé avec l’anxiété (p = 0,01), ainsi que son
impact sur leur vie familiale (p = 0,03).
L’anxiété et la dépression étaient corrélées respectivement
au besoin d’information des parents sur la maladie et sur ses
complications possibles (p = 0,03) ainsi qu’au besoin d’aide
et de soutien psychologique (p = 0,05).
PO 038
DÉPRESSION, RYTHME DE VIE, FONCTIONNEMENT
SOCIAL ET RÉPONSE GLOBALE SOUS
ANTIDÉPRESSEUR AVEC UNE ACTION
DE RESYNCHRONISATION – ÉTUDE DIAPASON
LEMOINE P. (1), MOUCHABAC S. (2), BAYLÉ F. (3)
(1) Clinique Lyon-Lumière, PARIS, FRANCE
(2) Centre hospitalier Saint-Antoine, PARIS, FRANCE
(3) Centre hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Objectif : Nous présentons les caractéristiques à l’inclusion
de la population de l’étude DIAPASON, étude prospective
non interventionnelle, conduite par 462 psychiatres.
L’objectif principal était d’étudier l’efficacité globale d’un
nouvel antidépresseur ayant une action de resynchronisation, Valdoxan, sur des critères cliniques (réponse symptomatique sur l’humeur) en lien avec des critères fonctionnels
propres au sujet (amélioration sur la Sheehan Disability
Scale (SDS) et le Questionnaire de fonctionnement social
(QFS)).
Méthode : À l’inclusion (S0), l’évaluation comportait : QIDSC (16 items), impression clinique globale de sévérité (ICGS), SDS, QFS, échelle composite de matinalité (CSM),
échelle de mesure des capacités attentionnelles (BBC),
échelle d’attention soutenue (RMAS). Les caractéristiques
socio-démographiques des sujets et les antécédents psychiatriques étaient recueillis.
Résultats : 2 971 patients ont été inclus, d’âge moyen de
46,3 ans ± 12,5, dont 65,5 % de femmes. Dans les antécédents, il est noté plusieurs épisodes dépressifs majeurs pour
52,9 % des patients.
Le score moyen de la QIDS-C16 était de 17,4 ± 3,0 alors que
les scores sur les tests d’attention sont bas (13,0 ± 3,3 à la
RMAS). Sur la CGI-S, 18,3 % des patients sont modérément
malades et 79,6 % sont considérés comme manifestement
malades ou plus.
Au niveau fonctionnel, la QFS montrait un indice de
42,5 ± 10,6 correspondant au niveau de fonctionnement le
plus faible ; le score de la SDS montrait des perturbations
importantes (21,5 ± 4,7, pour un score maximum à 30) et les
sous dimensions étaient toutes supérieures à 5 touchées de
manière homogène (Travail : 7,2 ± 2,0, Social : 7,4 ± 1,8,
Familial : 7,1 ± 2,0).
Posters
Conclusion : À l’inclusion, la population de l’étude Diapason
présente des perturbations majeures sur le plan fonctionnel,
associées à des scores de sévérité psychométriques majoritairement « modérés-sévères ». Ces données sont représentatives de la population de patients déprimés suivie en
psychiatrie libérale. Les sujets sont considérés par les psychiatres comme manifestement malades, ce qui est confirmé
par la sévérité des scores de fonctionnement social. Ceci souligne l’intérêt de ces mesures dans l’évaluation de l’efficacité
d’un traitement antidépresseur.
PO 039
L’AMÉLIORATION PRÉCOCE SOUS AGOMÉLATINE
PRÉDICTIVE D’UNE RÉPONSE À 6 SEMAINES
GORWOOD P. (1), COURTET P. (2), BAYLE F. (1),
VAIVA G. (3), CORRUBLE E. (4), LLORCA P.M. (5)
(1) Université Paris Descartes, PARIS, FRANCE
(2) Université Montpellier, MONTPELLIER, FRANCE
(3) Université Lille, LILLE, FRANCE
(4) Université Paris, PARIS, FRANCE
(5) Université Clermont-Ferrand, CLERMONT-FERRAND,
FRANCE
Rationnel : Disposer de marqueurs précoces d’une réponse
clinique est aujourd’hui un enjeu majeur dans le traitement
de la dépression.
Objectif : Détecter précocement (à 2 semaines) des marqueurs cliniques prédictifs d’une réponse à 6 semaines de
traitement par agomélatine dans le cadre d’une étude clinique
en pratique médicale courante.
Méthode : 2 780 patients déprimés ont reçu de l’agomélatine
25 à 50 mg au coucher pendant 6 semaines. La sévérité de
la dépression et l’état clinique étaient évalués à l’inclusion, à
la 2e et à la 6e semaine par la QIDS (Quick Inventory of
Depressive Symptomatology by Clinicians), la CGI (Clinical
Global Improvement sévérité, amélioration, et index thérapeutique), par une échelle visuelle analogique (EVA) mesurant leur humeur, le Leeds pour les troubles du sommeil, la
SHEHAN Disability Scale pour le fonctionnement social. Les
courbes de ROC ont été utilisées pour déterminer les marqueurs prédictifs et ont permis d’évaluer la balance entre la
sensibilité et la spécificité de chaque paramètre étudié.
Résultats : Les patients âgés en moyenne de 47 ans (± 12,4)
présentaient une durée moyenne de la maladie dépressive
de 10 ans et avaient déjà eu en moyenne 2 épisodes dépressifs dans leur vie.
Les courbes de ROC ont montré qu’une amélioration de 20 %
sur la QIDS à 2 semaines représentaient l’aire sous la courbe
la plus importante (AUC = 0,687). La CGI index thérapeutique a également permis de prédire les répondeurs ultérieurs
(AUC = 0,671), tout comme la VAS évaluant l’humeur des
patients à 2 semaines (AUC = 0,659). L’amélioration sur le
fonctionnement social (SHEHAN) ou la diminution des troubles du sommeil (LEEDS) n’ont pas trouvé une AUC significativement différente de 0,5.
Conclusion : Ces résultats montrent que l’amélioration à
2 semaines de trois paramètres cliniques peut être utilisée
pour prédire une réponse ultérieure (à 6 semaines). Cette
amélioration peut à la fois être perçue par les cliniciens (à
travers la QIDS et la CGI) et les patients (par l’évaluation de
leur humeur sur une simple EVA). Une telle « prédictivité »
n’avait pas encore été démontrée dans une étude naturalistique de sujets déprimés. Enfin, l’amélioration précoce sous
agomélatine des troubles du sommeil n’est pas prédictive de
la réponse future au traitement.
PO 039b
SOINS AMBULATOIRES ET HOSPITALIERS
DES PATIENTS DÉPRIMÉS :
ÉTUDE RÉTROSPECTIVE DES TRAITEMENTS
PENDANT UNE ANNÉE (SEPTEMBRE 2010 –
SEPTEMBRE 2011) DANS LE SERVICE
DE PSYCHIATRIE DE LA VALLÉE D’AOSTE (ITALIE)
ROVEYAZ E. (1), COLOTTO A. (1), VERONESE M. (2)
(1) Département de santé mentale, AOSTA, Italie
(2) Direction du centre hospitalier, AOSTA, ITALIE
La dépression est un problème de santé majeur dans le
monde entier et détermine de grandes exigences sur les services de santé et les services sociaux. Certaines personnes
peuvent sembler guérir puis ensuite rechuter, mais il est
important de savoir qu’un traitement permet d’éviter ce phénomène. Cela signifie cependant que certaines personnes,
bien qu’elles se sentent bien, devront malgré tout continuer
à suivre un traitement médicamenteux pour empêcher la
réapparition de leurs symptômes et pourtant il faut que les
services de psychiatrie suivent les patients déprimés pour
beaucoup de temps. L’ouvrage de Horwitz et Wakefield
(2007), fondé sur des recherches historiques, psychologiques et anthropologiques, montre que la tristesse intense en
réaction aux événements de perte serait constante à travers
les époques et les sociétés. Mais il suggère aussi que les études américaines en épidémiologie psychiatrique, qui montrent une augmentation de la dépression dans la deuxième
moitié du 20e siècle, contribuent à la transformation de la
notion de tristesse en l’intégrant toujours plus dans la catégorie clinique de la dépression. Dans notre étude nous avons
voulu examiner dans quelle mesure la dépression a occupé
le travail du département de Psychiatrie de la Vallée d’Aoste,
région de l’Italie ayant presque 130 000 habitants, au niveau
hospitalier et ambulatoire dans la période septembre 2010Septembre 2011 et quels ont été les médicaments antidépresseurs les plus utilisés pour le traitement de la pathologie
dépressive.
Sur 8 877 visites totales dans les ambulatoires on a retrouvé
que le 46,10 % (presque la moitié) avait comme motivation
une dépression, en prévalence pour les femmes (67,6 %) que
pour les hommes (32,4 %). Pour ce qui concerne le diagnostic, le 41,9 % était affecté de dépression névrotique, le 37,8 %
de dépression majeure, le 4,8 % de dépression en cours de
maladie bipolaire. Les hospitalisations pour dépression ont
été, dans la période examinée, 138, c’est-à-dire le 24,8 % des
hospitalisations totales. Les antidépresseurs plus prescrits
ont été le citalopram (20,1 %), la mirtazapine (15,9 %), la
duloxétine (13,9 %) avant tous les autres (escitalopram, agomélatine, paroxétine, etc.).
27
10e Congrès de l’Encéphale
PO 040
Suic
RECONSTITUTION DES PROCESSUS
ide
PSYCHOPATHOLOGIQUES LORS D’UNE TENTATIVE
DE SUICIDE
VANDEVOORDE J.
Université Paris Ouest, VERSAILLES, FRANCE
L’auteur présente une étude descriptive centrée sur la reconstitution d’une tentative de suicide. 33 suicidants ont accepté
de répondre à un entretien semi-structuré (entretien MEPS)
(1) permettant de reconstruire le déroulement des événements
pré-suicidaires et l’état mental du sujet au moment même où
il passe à l’acte. Les résultats montrent que 82 % d’entre eux
avaient des comportements préparatoires au geste et 75,8 %
un véritable scénario suicidaire. Les données suggèrent aussi
l’existence d’une phase pré-passage à l’acte qui se traduit par
une perturbation tonique et/ou une mise en condition. Au
moment du geste suicidaire, 59,4 % des patients signalent une
altération de leur état de conscience et 60 % éprouvent un phénomène de confusion émotionnelle très intense. Enfin, l’auteur
met à jour des manifestations cliniques singulières au niveau
de la sensation subjective du mouvement et de la perte soudaine du contrôle moteur (2).
Nous avons également collecté les données issues des
enquêtes de Police Judiciaire pour 44 sujets décédés de suicide dans le but de réaliser des autopsies psychologiques.
89 % des personnes avaient utilisé la pendaison comme
méthode de suicide. 64 % avaient communiqué leur intention
de mettre fin à leurs jours.
Nous présenterons les données épidémiologiques complètes de cette étude, ainsi que les résultats d’une stratégie de
prévention du suicide par maintien d’un contact.
Références
1. Vandevoorde J., Andronikof A., Baudoin T. Dynamique de l’idéation
et des comportements préparatoires dans le passage à l’acte suicidaire. L’Encéphale 2010, 36, sup. 2 : D22-D31.
2. Vandevoorde J., Andronikof A., Baudoin T., Baudoin E., Januel A.
Reconstitution et modélisation du processus suicidaire chez les suicidants. L’Évolution Psychiatrique (In press).
PO 041
ÉPIDÉMIOLOGIE ET PRÉVENTION DU SUICIDE
(ENQUÊTE START) EN POLYNÉSIE FRANÇAISE
Le paradoxe du suicide à Tahiti.
PO 042
IDÉES SUICIDAIRES AUX URGENCES
PSYCHIATRIQUES : ÉTUDE COMPARANT AUTO
ET HÉTÉRO-ÉVALUATION
MOROGE S. (1), PAUL F. (1), MILAN C. (1), HENRY J.M. (2),
PILARD M. (1)
AMADEO S. (1), REREAO M. (1), FAVRO P. (2),
NGUYEN L. (3), TAEREA Y. (4), MILNER A. (5), DE LEO D. (5)
(1) Hia Laveran, MARSEILLE, FRANCE
(2) Pole psychiatrique Centre, MARSEILLE, FRANCE
(1) Centre Hospitalier de Polynésie française, PAPEETE,
POLYNÉSIE FRANÇAISE
(2) Université Polynésie française, PUNAAUIA, POLYNÉSIE
FRANÇAISE
(3) Direction de la santé, PAPEETE, POLYNÉSIE FRANÇAISE
(4) École des Hautes Études en Sciences Sociales, MARSEILLE, FRANCE
(5) Institut Australien de Prévention du Suicide-Griffith University, BRISBANE, AUSTRALIE
Une enquête épidémiologique descriptive de type prospectif
portant sur l’idéation suicidaire aux urgences psychiatrique
a été réalisée à Marseille. La population source était constituée par l’ensemble des patients admis dans le service des
urgences du Pôle psychiatrique Centre.
L’enquête se présentait sous la forme d’un fascicule comportant
trois questionnaires « Infirmier », « Psychiatre » et « Patient ».
L’estimation du risque suicidaire se faisait à la fois par une
échelle visuelle analogique similaire pour les patients et les
soignants, et par des échelles validées dans la littérature
(échelle de suicidalité SBQ-R et échelle du désespoir de
Beck).
Les résultats des questionnaires ont permis de montrer que
la population venant consulter aux urgences psychiatriques
présentait un risque suicidaire non négligeable concernant
plusieurs critères : critères socio-démographiques (isolement social, faible niveau d’étude, faible nombre d’actifs) ;
antécédents psychiatriques (taux de pathologies psychiatriques préexistantes largement supérieur à celui de la population générale, chiffres élevés concernant les antécédents
familiaux et personnels de tentative de suicide, nombre
L’enquête « Suicide Trends in At-Risk Territories » (Start) est
un programme régional de l’OMS coordonné par le Pr D. De
Leo (AISRP, Australie).
Après 3 ans d’inclusion (2008-2010), 557 patients (31,1 %
d’hommes, 68,4 % de femmes, 0,5 % de transsexuel) admis
aux Urgences du Centre Hospitalier de Taaone après une
tentative de suicide ont répondu à un questionnaire (geste,
caractéristiques socio-démographiques et psychiatriques).
L’âge moyen était de 30,7 ans chez les hommes et 30,1 ans
chez les femmes. Un antécédent de tentative de suicide était
retrouvé chez 317 patients (57 %). Le premier motif de TS
était un problème avec le partenaire (67,5 %).
28
Posters
important d’hospitalisations en psychiatrie, nombre important
de personnes ayant un suivi psychiatrique).
Six pour cent des patients déclaraient venir consulter pour
des idées suicidaires mais 59,8 % étaient à risque suicidaire
selon le score SBQ-R, résultat très supérieur aux données
de la littérature. Concernant l’évaluation du risque suicidaire,
si les résultats de l’auto-évaluation des patients par notre
échelle visuelle analogique étaient bien corrélés à ceux des
soignants, ils étaient également bien corrélés aux échelles
SBQ-R et de Beck. L’échelle que nous avons créée semble
donc un bon outil pour estimer le risque suicidaire des
patients de façon simple et rapide.
PO 043
SUICIDE PAR IMMOLATION : ENTRE CULTURE,
RELIGION, POLITIQUE ET PATHOLOGIE MENTALE
CHIHANI R., JALLOULI I., AMMAR Y., EL ATI T., MOUELHI L.,
HOMRI W., YOUNES S., ZAGHDOUDI L., LABBANE R.
Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Le suicide (défini selon Durkheim par la fin de
la vie résultant directement ou indirectement d’un acte agi ou
subi, de la victime elle-même, qui sait qu’elle va se tuer) reste
un problème psychosocial majeur. Et parmi toutes ses formes, le suicide par immolation constitue évidemment l’acte
le plus dramatique, le plus violent et le plus incompréhensible.
Cependant, une révolution populaire déclenchée par un acte
de suicide par immolation nous incite à méditer ce phénomène.
Objectif et méthodologie : Nous proposons d’étudier à partir
d’une vignette clinique et à travers une revue de la littérature
la phénoménologie du suicide par immolation et les raisons
suscitant un tel acte si violent et dramatique.
Résultats : Il s’agit de Mr M. âgé de 36 ans, benjamin d’une
fratrie de 8, niveau scolaire : 5e année secondaire. Il a suivi
une formation professionnelle d’imprimerie obtenant son
diplôme en 2000. Il a créé un petit commerce d’épicerie, s’est
fiancé vivant au domicile parental. Il est suivi depuis ses 22 ans
(1992) pour trouble bipolaire type 1, bien stabilisé sous thymorégulateur et neuroleptique avec des intervalles libres de
bonne qualité. Le 9 janvier 2010, suite à un conflit familial, le
patient a tenté de se suicider en s’immolant par le feu provoquant ainsi des brûlures au niveau du visage, du coup et du
membre supérieur droit de deuxième degré nécessitant son
hospitalisation au service des brûlés pendant 21 jours.
La majorité des études révèle que le suicide par immolation
est plus fréquent chez le sujet de sexe masculin et de
moyenne d’âge de 27 ans. Le suicide par immolation est souvent secondaire à une maladie psychiatrique en Europe et
Amérique du Nord, alors que ce sont plutôt des raisons
d’ordre religieux et culturel en Inde. Des conflits et difficultés
interpersonnels et intrafamiliaux sont les causes communes
de suicide par immolation.
Conclusion : Le suicide par le feu ou immolation reste une
énigme, un mystère. Plusieurs études ont montré une grande
différence selon les variations de conditions socio-culturelles,
religieuses et politiques.
Mots clés : Immolation ; Suicide ; Troubles psychiatrique.
PO 044
SUICIDE ET SCHIZOPHRÉNIE : ÉVALUATION
DU RISQUE ET PRÉVENTION
MAAMRI A., HADJ SALEM M., CHARFI S.,
FEKIH-ROMDHANE F., ELLOUMI H., CHEOUR M.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Introduction : L’observance se définit comme la parfaite concordance entre la conduite du patient et les recommandations
et prescriptions qu’il a reçues de son médecin. Elle peut être
nulle, partielle ou totale. Elle concerne le traitement médicamenteux mais aussi les règles d’hygiène de vie, les examens
complémentaires à réaliser ou encore la présence aux rendez-vous de suivi.
Objectif : Les objectifs de notre travail consistent à analyser
les caractéristiques cliniques et les facteurs de risque de suicide chez les patients souffrant de schizophrénie.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude descriptive incluant les
patients hospitalisés au service de psychiatrie « E » à l’hôpital Razi, effectuée pendant l’année 2010, dont le diagnostic
de schizophrénie est retenu selon DSM IV, et dont la maladie
évolue depuis au moins 3 ans.
Résultats : Notre étude a inclus 45 patients, dont la majorité
était des hommes (77 %), l’âge moyen était 42,3 ans, le niveau
socio-économique était médiocre pour la plupart avec instabilité professionnelle. 77 % étaient célibataires, La durée d’évolution de la maladie variait entre 4 et 22 ans, avec une moyenne
de 9,6 ans. La majorité des patients avaient déjà été hospitalisée en psychiatrie ; le nombre d’hospitalisations variaient
entre 2 et 12 hospitalisations, avec une moyenne de 7,2. Plus
que la moitié des hospitalisations avaient été sous contrainte.
Le taux de suicide dans cette population était de 13,33 %, à type
de suicide abouti, tentatives de suicide ou projets de suicide.
Les méthodes de suicide étaient à type d’intoxications
médicamenteuses, automutilation par arme blanche, défenestration.
Les raisons invoquées pour justifier leurs tentatives de suicide étaient des motifs d’ordre psychotique : idées de persécution, ordres hallucinatoires, symptômes dépressifs, événements de vie stressant et plaintes au sujet d’effets
secondaires des traitements psychotropes.
Conclusion : Une des caractéristiques du comportement
d’observance est qu’il s’inscrit dans une dynamique de soin.
L’observance, en effet, semble être une composante à intégrer dans toute démarche thérapeutique puisqu’elle permet
aux patients de mieux comprendre les tenants et les aboutissants de leur maladie.
PO 045
CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES DES TENTATIVES
DE SUICIDE CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT
GUEDRIA A., CHOUIKH A., SLAMA H., ZARROUK L.,
HADJ AMMAR M., NASR M.
Hôpital universitaire Tahar Sfar de Mahdia, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : Les tentatives de suicide sont une question
de grande importance pour les cliniciens s’occupant des
29
10e Congrès de l’Encéphale
problèmes de santé mentale des enfants et des adolescents.
Elles sont, en effet, à l’origine d’une mortalité et d’une morbidité importante tant chez l’enfant que chez l’adolescent.
Objectif : Le but de ce travail est de décrire, les caractéristiques épidémiologiques et cliniques des patients consultant
suite à une tentative de suicide.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude descriptive qui a
intéressé un groupe de 16 enfants et adolescents âgés entre
12 et 18 ans qui ont consulté suite à une tentative de suicide
aux urgences du CHU Taher Sfar de Mahdia, entre juin 2009
et janvier 2011. Ces patients ont bénéficié d’un examen psychiatrique à la consultation de pédopsychiatrie, aux urgences
de l’hôpital ou dans le service de pédiatrie de Mahdia. Ont
été évalués : les antécédents personnels et familiaux, les facteurs de risques personnels et environnementaux, ainsi que
les circonstances et la gravité du geste.
Résultats : L’âge moyen de notre échantillon était de
13,9 ans avec un sexe ratio de 0,187. Le moyen utilisé était
une intoxication médicamenteuse dans 56 % de cas. Un facteur déclenchant a été trouvé dans 13 cas. Un facteur de risque environnemental a été présent dans 68 % des cas et un
facteur de risque personnel chez 50 % des cas. L’examen
psychiatrique a révélé un trouble névrotique chez 6,7 % des
patients. La conduite suicidaire était réactionnelle dans
81,3 % des cas.
Conclusion : La prévention du suicide, en particulier chez les
jeunes, est un véritable enjeu de santé publique. Ainsi, le praticien doit prendre au sérieux toute tentative de suicide, même
sans gravité somatique. L’évaluation psychologique est
indispensable afin de rechercher les facteurs de risque de
récidive et les troubles psychiatriques sous-jacents.
PO 046
ÉTUDE DE FAISABILITÉ D’UN DISPOSITIF DE VEILLE
PAR SMS (SHORT MESSAGE SERVICE) DESTINÉ
AUX PATIENTS SUICIDANTS
BERROUIGUET S. (1), GRAVEY M. (2), LE GALUDEC M. (1),
WALTER M. (1)
(1) Service hospitalier et universitaire de psychiatrie d’adultes,
BREST, FRANCE
(2) Lanestel (Technopôle, Bres-Iroise), BREST, FRANCE
Introduction : Plusieurs dispositifs de veille destinés aux
patients suicidants existent. Ils utilisent notamment le recontact postal ou téléphonique pour conserver un lien avec le
patient après son geste suicidaire afin d’influencer favorablement les comportements suicidaires. On observe dans la littérature que la population cible de ces dispositifs varie en
fonction du média utilisé.
Objectif : Nous souhaitons montrer qu’un dispositif de veille
par SMS (Short Message Service) adressés depuis un terminal informatique est techniquement réalisable et acceptable par les patients suicidants.
Méthode : Nous avons adressé quatre SMS personnalisés à
des patients ayant réalisé une tentative de suicide (à 48 h
après la sortie du lieu de soin, à J8, J15, J30), depuis un terminal informatique sécurisé relié à Internet. L’évaluation de
la faisabilité technique et de l’acceptabilité du dispositif ont
30
été réalisées à l’aide d’un entretien téléphonique structuré
deux mois après l’inclusion.
Résultats : 20 patients suicidants ont été inclus au niveau du
CHRU de Brest sur une période de un mois. Le dispositif informatique d’envoi des SMS a fonctionné de manière satisfaisante. Un problème de compatibilité avec l’un des opérateurs
de téléphonie mobile a été mis en évidence et résolu. Les
patients ont en majorité trouvé le recontact par SMS bénéfique (93,3 %). Aucun patient n’a trouvé ce dispositif intrusif.
Discussion : Compte tenu de la taille de l’échantillon, cette
étude ne permet pas de conclure à une efficacité du dispositif
sur les récidives suicidaires. Elle témoigne en revanche d’une
importante satisfaction des patients recontactés. Le dispositif
semble avoir influencé favorablement la prise en charge au
décours du geste suicidaire. Malgré son caractère inhabituel,
le recontact par SMS a été bien accepté par les patients. Il
réunit plusieurs caractéristiques intéressantes des dispositifs
existants pour un coût financier et institutionnel faible. L’outil
de recontact que nous avons développé nous permettra
d’étudier secondairement l’efficacité du dispositif de veille par
SMS sur les comportements suicidaires.
PO 047
TENTATIVES DE SUICIDE CHEZ L’ENFANT :
EXPÉRIENCE DU SERVICE DE PÉDOPSYCHIATRIE
DE TUNIS
HARBAOUI A., CHARFI F., HARRATHI A., HAMMAMI M.,
HALAYAM S., OTHMAN S., ABBES Z., BELHAJ A.,
BOUDEN A., HALAYAM M.B.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Introduction : La reconnaissance du suicide de l’enfant a été
et continue à être l’objet de polémique surtout au sujet des
plus jeunes. Peu d’études se sont intéressées au comportement suicidaire de l’enfant, contrairement à l’abondance de
la littérature concernant l’adolescent, confondant souvent
enfance et adolescence. L’objectif de notre travail est de
décrire le profil de 32 enfants suicidants âgés de moins de
13 ans ayant consulté au service de pédopsychiatrie de
l’hôpital Razi de l’année 2007 à 2011.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 32 dossiers d’enfants suicidants âgés de moins de
13 ans ayant consulté au service de pédopsychiatrie de
l’hôpital Razi entre janvier 2007 et mai 2011. Le questionnaire utilisé se compose de 28 items portant sur les données
socio-démographiques, le contexte de la tentative de suicide
(TS), les données cliniques, les antécédents personnels et
familiaux, le contexte familial ainsi que la prise en charge thérapeutique.
Résultats : On retrouve une légère prédominance féminine
avec un sexe ratio G/F = 0,57. L’âge moyen des suicidants
est de 11,6 ans avec des extrêmes de 8 à 13 ans. L’ingestion
médicamenteuse est le premier moyen utilisé, nous le retrouvons chez 25 enfants soit 78 %. La TS est survenue dans un
contexte réactionnel dans 83 % des cas. 3 enfants seulement
avaient des antécédents psychiatriques soit 9 %, et 56,1 %
ont des antécédents familiaux psychiatriques. Des signes de
souffrance psychique précédant la TS sont relevés dans
Posters
40,6 %. La prise en charge s’est faite essentiellement en
ambulatoire (29 enfants/32). L’évolution a été favorable dans
83 %, mais nous avons constaté tout de même une rupture
des soins dans 60 % des cas.
Discussion : Les résultats que nous avons retrouvés sont
concordants avec les données de la littérature.
Conclusion : La TS de l’enfant est rarement le premier signe
d’une souffrance psychique, d’où l’importance du dépistage
des enfants présentant des facteurs de risque. Dans la majorité des cas, la conduite suicidaire n’est pas rattachée à une
pathologie psychiatrique, il s’agit d’un comportement réactionnel à un dysfonctionnement des interactions familiales.
Mots clés : Borderline personality disorder and treatment ; Suicide
and treatment.
PO 048
COMMENT TRAITER LA TENTATIVE DE SUICIDE
CHEZ LES PATIENTS BORDERLINE : REVUE
DES TRAITEMENTS ET DE LEUR EFFICACITÉ
Le suicide constitue la première cause de mort prématurée
chez les patients souffrant de schizophrénie, 40 % à 50 %
parmi eux rapportent des idées suicidaires à un moment de
leur vie et 4 % à 13 % meurent par suicide. Le suicide réduit
l’espérance de vie des gens avec schizophrénie d’environ
10 ans.
Le risque suicidaire est majoré au cours des phases précoces
de la maladie, en particulier la première année qui suit le diagnostic. Il constitue également l’une des raisons les plus courantes d’hospitalisation des patients avec schizophrénie. La
coexistence d’un trouble de l’humeur est un facteur de risque
de suicide identifié dans cette population.
L’objectif de l’étude est d’évaluer la prévalence de la suicidalité ainsi que des symptômes dépressifs chez une population de schizophrènes hospitalisés ou consultant au Centre
Psychiatrique Universitaire de Casablanca. L’évaluation est
basée sur le recueil des données socio-démographiques, des
habitudes toxiques et de l’histoire psychiatrique clinique du
patient. L’échelle du risque suicidaire dans la schizophrénie
« The Schizophrenia Suicide Risk Scale (SSRS) » est utilisée
pour évaluer la suicidalité. Les symptômes dépressifs sont
évalués par la version arabe de l’échelle de dépression de
Calagary pour les schizophrènes (CDSS). La saisie et l’analyse statistique des données sont réalisées par la sixième version du logiciel Epi Info. Les résultats préliminaires retrouvent
un antécédent de tentative de suicide chez 30 % des patients
et des symptômes dépressifs chez 40 % d’entre eux. Une
analyse statistique complémentaire est en cours pour mettre
en évidence les facteurs d’influence potentiels de suicidalité
et de dépression chez les patients avec schizophrénie.
JALLOULI I., CHIHANI R., AMMAR Y., HELALI H., MOUELHI L.,
HOMRI W., YOUNES S., ZAGHDOUDI L., LABBENE R.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Les patients avec un trouble de la personnalité
borderline représentent une population connue par une suicidalité élevée. De ce fait il est important d’étudier les mesures thérapeutiques destinées à réduire ce risque dans cette
population.
Objectif : Nous nous proposions de mieux évaluer les impacts
de traitements spécialisés sur la répétition de la tentative de
suicide, la rechute de la crise suicidaire et les hospitalisations,
ceci afin de guider les politiques de soins.
Méthodologie : Nous avons réalisé une revue de la littérature
sur la base d’une recherche Medline sur la période s’étalant
de l’année 1990 à 2011.
Résultats : L’efficacité comparative des programmes psychothérapeutiques structurés est maximale pour les
patients borderline en matière de prévention des risques de
récidive, d’hospitalisation ou de suicide. Plusieurs études
ont validé des techniques psychothérapeutiques tant d’inspiration cognitivocomportementale, tel que la thérapie dialectique et comportementale de Linehan, la thérapie focalisée sur les schémas de Young, que d’inspiration psycho
dynamique telle que la thérapie basée sur la mentalisation
de Bateman et Fonagy, ou la thérapie focalisée sur le transfert de Kernberg. Les données indiquent que les interventions psychosociales à but préventif ou les interventions peu
structurées ont peu d’effet chez les patients avec trouble de
personnalité borderline. Cependant, l’une des principales
limitations nous a semblé être l’absence d’étude consacrée
aux patients avec un trouble de personnalité limite réalisée
dès les urgences.
Conclusion : Les données qu’on vient de résumer indiquent
l’efficacité des mesures psychothérapeutiques et psychosociales dans la diminution de la suicidalité des patients borderline. Le problème de la prise en charge de cette population
à risque (risque plus élevé de récidive ou d’hospitalisation ou
de suicide réussi) depuis les urgences reste donc ouvert, trop
peu d’études concernant les patients avec un trouble de personnalité les recrutent dès la sortie des urgences.
PO 049
ÉVALUATION DE LA DÉPRESSION
ET DE LA SUICIDALITÉ CHEZ LES PATIENTS
AVEC SCHIZOPHRÉNIE
ZEROUALI N., ADABI F., AGOUB M.
Équipe de psychopathologie et moyens d’évaluation en
neurosciences ; Laboratoire de Neurosciences Cliniques et
Santé Mentale, Université Hassan II – Ain Chock, CASABLANCA, MAROC
PO 050
EFFET DE CONTAGION DU SUICIDE
ET RÉVOLUTION TUNISIENNE
KHANFIR A. (1), ZALILA H. (1), ARFAOUI S. (1), ZOUARI O. (1),
HECHMI S. (1), GHACHÂME R. (2), BOUSSETTA A. (1)
(1) Service de psychiatrie « D » hôpital Razi, MANOUBA,
TUNISIE
(2) Service des urgences hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Le phénomène de suicide par contagion est largement étudié et discuté dans la littérature en suicidologie.
Néanmoins, on se demande très peu s’il s’agit d’un phénomène psychosocial réel plutôt que d’une simple aberration statistique. Les tentatives de suicide survenant dans ce contexte
31
10e Congrès de l’Encéphale
ne procèdent pas toutes des mêmes circonstances ou de la
même trajectoire d’éclosion. Certaines semblent découler de
la présentation dans les médias d’un cas de suicide. D’autres
paraissent dériver de l’exposition au suicide d’une personne
intime ou d’une connaissance à l’intérieur d’un groupe fermé.
Objectif : Étudier l’incidence et les caractéristiques des tentatives de suicide survenant suite au suicide par immolation
de Mohamed Bouazizi qui était l’élément déclencheur de la
révolution tunisienne ainsi qu’une série de révolutions dans
le monde arabo musulman.
Matériel et méthodes : Notre étude est une étude rétrospective et comparative. Nous avons colligé tous les dossiers
des patients qui ont consulté au service des urgences de
l’hôpital psychiatrique Razi pendant deux périodes allant
du 15 janvier au 15 février des années 2010 et 2011. Nous
avons recueilli pour chaque patient ayant consulté suite à une
tentative de suicide (TS) sur une fiche préétablie, les caractéristiques socio-démographiques, les données cliniques et
les méthodes utilisées pour chaque TS. Nous nous sommes
proposés de comparer la fréquence des tentatives de suicide,
les caractéristiques socio-démographiques des suicidants et
les différentes méthodes employées entre les deux périodes.
Résultats : Nous avons observé une augmentation des tentatives de suicide au cours de la seconde période et notamment de celles par immolation. Les résultats sont en cours.
Discussion et conclusion : Les suicides très médiatisés
entraînent indéniablement une augmentation des comportements suicidaires par imitation comme peuvent en témoigner
plusieurs cas rapportés dans la littérature. Ce cas tunisien
peut présenter un exemple de plus. Il reste à comprendre les
mécanismes d’action de ce phénomène de contagion que
nous proposons d’étayer à travers notre travail. Nous allons
par ailleurs passer en revue les différents moyens de prévention qu’il faut absolument mettre en œuvre afin d’éviter
ces suicides en masse.
PO 051
PROFIL ÉPIDÉMIOLOGIQUE ET CLINIQUE
DES SUICIDANTS ADULTES HOSPITALISÉS
EN PSYCHIATRIE : À PROPOS DE 64 CAS
ARIBI L., LAHIANI S., AMAMI O.
CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
Objectif : Déterminer le profil épidémiologique et clinique des
suicidants adultes hospitalisés en psychiatrie.
Patients et méthode : Nous avons réalisé une étude rétrospective des dossiers d’hospitalisation des suicidants adultes
hospitalisés au service de psychiatrie « B » au CHU Hédi
Chaker de Sfax (Tunisie) pendant la période allant du
1er janvier 2006 au 31 décembre 2009.
Nous avons relevé les caractéristiques socio-démographiques et cliniques de ces patients ainsi que les données concernant la dernière TS.
Résultats et commentaires : Notre échantillon est constitué
de 64 suicidants. Le sexe ratio était de 1,29.
La moyenne d’âge était de 30,48 ans (minimum : 16 ans et
maximum : 58 ans).
32
– 68,8 % des suicidants étaient âgés moins de 35 ans avec
un pic (40,6 %) pour la tranche d’âge 15 à 24 ans.
– 56,3 % de nos patients étaient célibataires et 53,1 %
n’avaient pas dépassé le niveau des études primaires. Le
chômage a été trouvé chez 60,9 % de nos patients.
Les récidivistes suicidaires, dans notre étude, ont représenté
40,6 % de l’effectif, en majorité des femmes (57,69 %). 50 %
de ces récidives ont été réalisées dans les trois mois suivant
la 1re TS.
Les TS ont eu lieu au domicile dans 78,1 % des cas. Le moyen
de TS le plus utilisé est l’intoxication médicamenteuse
(34,7 %). L’ingestion de toxiques et la défenestration viennent en deuxième rang (chacune 18,1 %). Dans notre série,
l’acte suicidaire n’a été prémédité que dans 4 cas seulement
(6,2 % des cas). Les conflits familiaux étaient le motif de TS
le plus signalé (29,7 %).
Concernant l’affection psychiatrique sous jacente, les troubles dépressifs (25 %) et schizophrénie (20,3 %) étaient les
plus représentés.
Ainsi, il s’agit le plus souvent d’une adolescente qui récidive
dans les 3 mois après une 1re TS dans le cadre d’un conflit
familial. Ceci souligne la nécessité d’écoute de la part des intervenants et l’importance de la communication intrafamiliale.
Une attention particulière doit aussi être portée à la pathologie
psychiatrique sous jacente notamment la schizophrénie
ayant le plus haut risque de suicide réussi.
PO 052
INTOXICATION MÉDICAMENTEUSE VOLONTAIRE :
À PROPOS DE 51 CAS
EL KÉFI H., DJEBBI O., YACCOUB I., BÉJI R., EDDIF S.,
LAKHAL N., OUMAYA A., GALLALI S.
Hôpital Militaire de Tunis, TUNIS, TUNISIE
Introduction : La plupart des tentatives de suicide (TS) par
intoxications volontaires convergent vers les urgences et en
psychiatrie après un séjour en réanimation ou non.
But du travail : L’objectif de cette étude est de connaître les
caractéristiques des tentatives de suicide à travers une étude
rétrospective sur quatre ans.
Méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive sur
4 ans, de janvier 2007 à décembre 2010. Durant cette
période, 52 patients ayant présenté une intoxication médicamenteuse volontaire ont été inclus.
Résultats : Le sexe ratio F/H était de 1,36. L’âge moyen était
de 32 ± 9 ans. La plus grande partie des suicidants étaient
célibataires. La moitié des suicidants étaient des élèves du
secondaire. Un conflit familial était derrière la majorité des
TS. Un antécédent psychiatrique a été noté dans 65 % des
cas. Trente-six patients ont eu recours à un médicament et
les psychotropes étaient en première position avec un taux
de 44 %.
Conclusion : L’incidence des TS par intoxications volontaires
aux urgences est de 0,6 pour mille patients. L’incidence des
TS par intoxication volontaire en psychiatrie est de 51 pour
mille patients. Les psychotropes et le chloralose sont les toxiques les plus incriminés dans les TS.
Posters
PO 053
VIOLENCES DOMESTIQUES CHEZ LES FEMMES
HOSPITALISÉES POUR TENTATIVE DE SUICIDE
KHELIFA E. (1), ZALILA H. (1), BEN MARIEM H. (1),
MINIAOUI S. (2), BOUSSETTA A. (1)
(1) Service de psychiatrie « D » Hôpital Razi, MANNOUBA,
TUNISIE
(2) Service de psychiatrie « A » Hôpital Razi, MANNOUBA,
TUNISIE
Contrairement au suicide accompli, les tentatives de suicide
sont plus fréquentes chez les femmes, en particulier chez les
plus jeunes. L’examen des hospitalisations pour tentatives
de suicide montrait ainsi une prédominance des séjours féminins dans un rapport qui pouvait s’élever jusqu’à 2,6 pour certaines tranches d’âge. Selon une étude conduite par l’OMS
dans les pays en voie de développement le principal facteur
de risque des tentatives de suicide chez la femme était la violence conjugale suivie par la violence physique exercée par
les membres de la famille.
Les objectifs de notre étude étaient d’estimer la prévalence
des antécédents de violence domestique dans une population hospitalière de patientes admises pour tentative de suicide et de décrire les caractéristiques socio-démographiques
et cliniques de ces patientes.
Il s’agissait d’une étude rétrospective portant sur toutes les
patientes hospitalisées pour la première fois au service de
psychiatrie D de l’hôpital Razi de janvier à octobre 2011 pour
tentative de suicide.
Notre étude a concerné 21 patientes.
Les tentatives de suicide étaient essentiellement médicamenteuses (66,7 % des patients), des moyens physiques à
type de pendaison, de défenestration ou de strangulation
étaient retrouvés chez cinq patientes (31,25 %).
Près de la moitié de nos patientes (47,6 %) étaient célibataires, 9,5 % étaient divorcées, 4,8 % étaient veuves et seules
38,1 % étaient en couple avec une dynamique familiale perturbée notée chez 28,6 % d’entre elles.
Une notion de violence domestique a été notée chez 76,2 %
de nos patientes. Elle a été commise par la fratrie dans 56,3 %
des cas, les parents dans 43,8 %., et le conjoint dans 25 %
des cas. Il s’agissait d’une violence psychologique à type
d’humiliation ou d’agressions verbales pour 68,8 % de nos
patientes, d’une violence physique pour 50 % d’entre elle et
d’une violence sexuelle pour deux patientes (12,5 %).
La prévention de la morbidité et la mortalité associées au
comportement suicidaire doit passer par une meilleure sensibilisation de tous les protagonistes de la santé à reconnaître
et à prendre en charge correctement les femmes victimes de
tous types de violence.
PO 054
SUICIDE CHEZ LE PATIENT SCHIZOPHRÈNE
MAROCAIN
GOURANI M.E., BELHACHMI A., ELJARRAFI R.,
BELBACHIR S., SEKKAT F.Z.
Hôpital Ar-razi de salé, SALÉ, MAROC
Le suicide est fréquent chez le patient schizophrène, estimé
à 10 %. Il est caractérisé par son aspect bizarre et violent.
Nous proposons une étude rétrospective auprès de patients
schizophrènes marocains hospitalisés pour tentative de suicide. L’objectif est de référer les particularités cliniques,
socio-démographiques et contextuelles.
Il s’agit de 40 patients schizophrènes, ayant entre 19 ans et
38 ans (moyenne d’âge = 29,16 ans). 53 % des patients
étaient suivis en psychiatrie de façon régulière avant le geste
suicidaire. La pendaison était le moyen le plus utilisé (29 %).
Un contexte délirant était présent dans 27,7 % des cas et une
comorbidité avec des conduites addictives dans 67,4 % des
cas.
PO 055
ATTITUDES DES INFIRMIERS DES URGENCES
ENVERS LE COMPORTEMENT SUICIDAIRE
KASMI F., MAJRI N., AGOUB M., BATTAS O.
Laboratoire de Neurosciences Cliniques et Santé Mentale,
Université Hassan II – Ain cHock, CASABLANCA, MAROC
Le comportement suicidaire est un problème majeur de santé
publique. Il est étroitement lié aux maladies mentales. Toutes
les personnes qui envisagent le suicide perçoivent leur vie
comme insupportable. Ce comportement n’entraînant pas la
mort (tentative de suicide) est un signe de grave détresse et
peut s’avérer un point tournant pour la personne si elle obtient
une aide suffisante pour apporter les changements nécessaires dans sa vie. L’attitude des soignants vis-à-vis du suicide et des patients commettant une tentative de suicide jouerait un rôle essentiel dans la qualité de la prise en charge.
Une attitude négative envers ces patients serait un facteur
de rejet.
Le but de notre travail est d’explorer les attitudes et les croyances des infirmiers exerçant au sein des services des urgences
du CHU Ibn Rochd vis-à-vis du comportement suicidaire.
Nous avons utilisé deux auto-questionnaires : 1) la 1re explore
les attitudes des infirmiers envers ce comportement (Ramberg
& Wasserman’s Questionnaire to Mental Health-care Staff), il
est constitué de 36 items répartis en 4 catégories. 2) Le
2e évalue les croyances des infirmiers vis-à-vis de ce comportement (SOQ : the Suicide Opinion Questionnaire).
Parmi 60 infirmiers sollicités, 52 ont retourné le questionnaire
(soit un taux de réponse de 86,6 %).
Le questionnaire des attitudes des infirmiers envers ce comportement montrent sur les 4 catégories : 1) Prévention : 78 %
des infirmiers pensent qu’il y a toujours de l’espoir pour les personnes suicidaires et qu’il est possible de prévenir les suicides ;
2) L’empathie : 55 % des soignants éprouvent de l’empathie
envers ces patients tandis que les autres se sentent très en
colère contre ces patients qui sont des abuseurs des soins
fournis ; 3) Soins et traitement : 70 % estiment que ces patients
ont besoin d’un meilleur traitement et que les antidépresseurs
associés à la psychothérapie sont un bon moyen de prévenir
le suicide ; 4) État mental : 74 % pensent que le suicide est toujours l’expression d’un trouble mental et que ces patients ne
sont pas responsables de leurs actions. Le 2e questionnaire
montre que 89 % des infirmiers pensent que le suicide est un
33
10e Congrès de l’Encéphale
péché et que c’est inacceptable à cause de leurs convictions
religieuses ; et 79 % ne sont pas en faveur de l’euthanasie.
PO 056
FACTEURS DE RISQUE DES TENTATIVES
DE SUICIDE À L’ADOLESCENCE ;
ÉTUDE TRANSVERSALE COMPARATIVE
BOUSSAID N. (1), AYADI H. (2), CHÉRIF L. (2), MOALLA Y. (2),
GHRIBI F. (2)
(1) Monastir, MONASTIR, TUNISIE
(2) Sfax, SFAX, TUNISIE
L’objectif de notre travail était d’étudier les facteurs de risque
des tentatives de suicide à l’adolescence afin de proposer
des mesures préventives.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude transversale et comparative portant sur 2 groupes de 60 adolescents appariés
selon l’âge, le sexe et le niveau socio-économique durant une
période de 8 mois (Avril-Novembre 2010). Le premier groupe
G1 de 30 adolescents hospitalisés au service d’assistance
médicale d’urgence du CHU Habib Bourguiba à Sfax pour tentative de suicide, le groupe G2 de 30 adolescents examinés
au dispensaire Mohamed Ali à Sfax pour une pathologie médicale aiguë bénigne. Ces adolescents ont bénéficié d’un entretien semi-structuré réalisé par un pédopsychiatre.
Résultats : Parmi les facteurs de risque corrélés aux tentatives de suicide, nous avons relevé :
– Un isolement social (70 % dans G1 contre 13,3 % dans G2,
p = 0,000).
– Des antécédents personnels d’hospitalisation (33,3 %
dans G1 contre 10 % dans G2, p = 0,02).
– Des antécédents de conduites suicidaires (33,3 % dans G1
contre 6,7 % dans G2, p = 0,01).
– Un niveau socio-économique bas (56,7 % dans G1 contre
10 % dans G2, p = 0,001).
– Une origine rurale (10 % dans G1 contre 0 % dans G2,
p = 0,01).
– Un décès parental (26,7 % des suicidants dans G1 contre
6,7 %, p = 0,03).
– Un abus sexuel (30 % dans G1 contre 6,7 % dans G2,
p = 0,02).
– Une violence physique intrafamiliale (60 % dans G1 contre
30 % dans G2, p = 0,02 ).
Conclusion : Les résultats de la présente étude rejoignent
ceux de la littérature. L’action sur ces facteurs de risque contribue à la prise en charge et à la prévention des conduites
suicidaires chez l’adolescent.
PO 057
RELATION DE L’ADOLESCENT SUICIDANT
AVEC SON ENTOURAGE ;
ÉTUDE TRANSVERSALE COMPARATIVE
BOUSSAID N. (1), AYADI H. (2), CHÉRIF L. (2), MOALLA Y. (2),
GHRIBI F. (2)
(1) Monastir, MONASTIR, TUNISIE
(2) Sfax, SFAX, TUNISIE
34
L’objectif de la présente étude était d’étudier la relation de
l’adolescent suicidant avec son entourage.
Matériel et méthode : Notre étude était transversale, comparative et analytique portant sur 2 groupes de 60 adolescents
appariés selon l’âge, le sexe et le niveau socio-économique
durant une période de 8 mois (Avril-Novembre 2010). Le premier groupe G1 de 30 adolescents hospitalisés au service
d’assistance médicale d’urgence du CHU Habib Bourguiba
à Sfax pour tentative de suicide, le groupe G2 de 30 adolescents examinés au dispensaire Mohamed Ali pour une pathologie médicale aiguë bénigne.
Résultats : Dans la présente étude, les adolescents suicidants rapportaient plus
– de problèmes avec leurs parents que la population témoin
(76,7 % dans G1 contre 16,7 % dans G2, p = 0,000).
– de manque de communication intrafamiliale (80 % dans G1
contre 13,3 % des dans G2, p = 0,000).
– d’isolement social (70 % dans G1 contre 13,3 % dans G2,
p = 0,000).
– de rupture sentimentale (76,7 % dans G1 contre 20 % dans
G2, p = 0,000).
– de conflit avec les parents à propos de l’argent de poche
(66,7 % dans G1 contre 33,3 % dans G2, p = 0,000).
Conclusion : Les résultats de la présente étude rejoignent
ceux de la littérature. Ainsi, le risque de TS est corrélé à la
perception par l’adolescent d’un manque de compréhension
et de conflits avec les parents et aux ruptures sentimentales.
La prise en charge globale de ces adolescents tenant compte
de ces perturbations relationnelles permet de prévenir les
récidives suicidaires chez ces adolescents.
PO 058
RECRUDESCENCE DU SUICIDE PAR IMMOLATION
PENDANT LA RÉVOLUTION TUNISIENNE :
IMPACT PSYCHOLOGIQUE
SUR LE PERSONNEL SOIGNANT
DERBEL I. (1), JOHNSON I. (1), MOKLINE A. (2), TRIKI R. (1),
HAJRI S. (1), DELLAGI L. (1), TABBANE K. (1)
(1) Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
(2) Centres des grands brûlés Ben Arous, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Le suicide par le feu (ignition ou immolation) est
un acte spectaculaire qui a marqué l’histoire : de Jan Palach,
l’étudiant Tchécoslovaque qui protestait contre l’invasion de
son pays par l’Union soviétique au moine Vietnamien militant
contre le régime dictatorial pro-américain de l’époque en passant par le jeune Tunisien qui protestait contre l’injustice
sociale et qui a lancé non seulement un mouvement de révolte
mais aussi une succession de tentatives de suicide par immolation. Ceci a été à la base d’une augmentation du taux d’hospitalisations dans les unités de réanimation des grands brûlés
ainsi que du taux de mortalité. Comment ce phénomène a été
vécu par le personnel soignant ?
Objectif : Déterminer l’impact psychologique de cette vague
de tentatives de suicide (TS) par immolation sur le personnel
soignant et évaluer la qualité de sa prise en charge psychologique.
Posters
Méthodologie : Étude transversale contrôlée portant sur une
population de 30 personnels soignants, médical et paramédical du centre des grands brûlés de Ben Arous à Tunis. Ils
ont bénéficié de la passation d’un questionnaire à 13 items
traduit en arabe dialectal tunisien.
Résultats : L’augmentation du taux d’hospitalisations a augmenté la charge de travail : il en a découlé une sensation de
fatigue intense avec débordement rapportée par 82 % de la
population.
Le taux de mortalité a également affecté le personnel : 74 %
ont décrit une humeur dépressive à cette époque.
Seulement 20 % ont consulté des psychiatres par contre
46 % ont eu recours à une auto-médication (anxiolytiques
dans 85 % et antidépresseurs dans 15 %).
Conclusion : Le caractère violent et spectaculaire de l’immolation a frappé tout le peuple tunisien pendant la révolution
et encore plus le personnel soignant qui a eu un contact rapproché avec les victimes. L’absence de déchoquage immédiat a été en faveur de traumatismes psychiques chez certains. Une prise en charge adéquate et dans les délais pour
le personnel soignant s’impose pour éviter ce genre de traumatisme.
PO 059
INVENTAIRE DES RAISONS DE VIVRE ET DEVENIR
À 6 MOIS DANS UNE COHORTE DE PATIENTS
SUICIDAIRES DU GRAND OUEST DE LA FRANCE :
JUSTIFICATION DE L’ÉTUDE ET ORIGINALITÉ
MÉTHODOLOGIQUE
MASCRET R. (1), GENEST P. (1), LE GALUDEC M. (1),
GARRE J.B. (2), GOHIER B. (2), CHASTANG F. (3),
CAILLARD V. (3), LAGREE V. (4), SAUVAGET A. (4),
CHAVAGNAT J.J. (5), LEVY-CHAVAGNAT D. (5),
EUDIER F. (6), TRAVERS D. (6), FILLATRE M. (7),
EL HAGE W. (7), BOITTIAUX G. (8), BAIZE P. (9),
NABHAN ABOU N. (9), NGUYEN M. (10), LEMOIGNE L. (11),
LE ROMANCER J.M. (11), CHANUDET C. (12),
BOUCHE C. (13), LHUILLIER J.P. (14), DIJKSTRA S. (15),
FOLLEZOU L. (15), DELBROUCK P. (16), HOUDET D. (17),
ESSADEK A. (17), WALTER M. (1)
(1) CHRU Brest, BOHARS, FRANCE
(2) CHU Angers, ANGERS, FRANCE
(3) CHU Caen, CAEN, FRANCE
(4) CHU Nantes, NANTES, FRANCE
(5) CHU Poitiers, POITIERS, FRANCE
(6) CHU Rennes, RENNES, FRANCE
(7) CHU Tours, TOURS, FRANCE
(8) CH Cherbourg, CHERBOURG, FRANCE
(9) CH Laval, LAVAL, FRANCE
(10) CH Le Mans, LE MANS, FRANCE
(11) CH Lorient, LORIENT, FRANCE
(12) CH Quimper, QUIMPER, FRANCE
(13) CH Quimperlé, QUIMPERLE, FRANCE
(14) CH Saint-Gemmes-sur-Loire, SAINT-GEMMES-SURLOIRE, FRANCE
(15) CH Saint-Malo, SAINT-MALO, FRANCE
(16) CH Saint-Nazaire, SAINT-NAZAIRE, FRANCE
(17) CH Vannes, VANNES, FRANCE
La recherche clinique sur les facteurs de protection du suicide s’intéresse communément à l’absence de facteurs de
risque suicidaire. Or, un facteur de protection peut aussi se
définir comme une caractéristique biopsychosociale agissant
contre une psychopathologie malgré l’exposition à des facteurs de risque. Ainsi Linehan et coll. postulent qu’un des facteurs différenciant le suicidant du non-suicidaire tient à son
système propre de représentations du suicide, porteur de raisons justifiant « de ne pas se suicider ».
Hypothèse : Au sein d’une population de patients suicidaires,
les personnes présentant des « raisons de vivre » solides
seraient protégées du passage à l’acte.
Objectif principal : Évaluer les Raisons de Vivre dans une
population de patients suicidaires du Grand Ouest de la
France.
Critère de jugement principal : Nombre de patients suicidants
à 6 mois.
Outils d’évaluation standardisés : (1) Un hétéroquestionnaire : le MINI, (2) Trois autoquestionnaires : l’Inventaire des
Raisons de vivre (Linehan, 1983), l’échelle de Désespoir
(Beck, 1979), l’échelle d’évaluation de l’intensité des idées
de suicide (Beck, 1973).
Schéma de l’étude : (1) Recrutement consécutif pendant
12 mois de 500 patients suicidaires et passation des questionnaires à l’inclusion, (2) Évaluation à 6 mois par appel téléphonique au patient, à son médecin ou psychiatre traitant,
avec recensement du (des) passage(s) à l’acte suicidaire,
l’éventuel décès et sa cause.
Méthodologie : Étude multicentrique prospective. À ce jour,
les études utilisant l’Inventaire des Raisons de Vivre ont été
menées en rétrospectif, sans possibilité d’une analyse discriminante entre sujets suicidaires et sujets suicidants.
L’approche en prospectif permet de lever le biais de confusion entre « sujets étant passés à l’acte » et « sujets ayant
envisagé de passer à l’acte » puisque ne seront inclus que
les « sujets suicidaires non suicidants ». C’est au recontact
que seront comparés les sous-groupes « sujets suicidaires
étant passés à l’acte dans les 6 mois » et « sujets suicidaires
n’étant pas passés à l’acte dans les 6 mois ».
Cette étude est le fruit d’un travail initié en 2009 avec les
représentants des 17 centres hospitaliers du Grand Ouest de
la France participants et devrait débuter en 2012 dans le
cadre d’un PHRC interrégional.
PO 060
TROUBLE BIPOLAIRE ET SCHIZOPHRÉNIE :
S’ARTICULERONT-ILS ?
Tro
uble
bipo
laire
TEFAHI B.
Hospitalier spécialisé ERRAZI, ANNABA, ALGÉRIE
Trouble bipolaire (TB) et schizophrénie (SX) sont deux entités
critériologiques différentes selon le DSM IV-TR. Depuis la
dichotomie Kraepelienne entre trouble bipolaire et schizophrénie, toutes les formes intermédiaires n’ont cessé d’argumenter les interrogations sur sa pertinence.
Nous tenterons au travers une revue de littérature faite sur
la base des données Pubmed en utilisant les mots clés
35
10e Congrès de l’Encéphale
suivants : « schizophrenia », « bipolar disorder », « genetic », « vulnerability » d’expliquer cette articulation (lien entre
trouble bipolaire et schizophrénie) à partir des modèles clinicoépidémiologiques, neurobiologiques et génétiques.
Mots clés : Clinique ; Épidémiologie ; Génétique ; Lien ; Neurobiologie ; Schizophrénie ; Trouble bipolaire.
PO 061
PARANOÏA SENSITIVE ET BIPOLARITÉ :
À PROPOS DE CINQUANTE CAS
BOURBON N., KACHA F.
EHS Mahfoud Boucebci, ALGER, ALGÉRIE
La paranoïa sensitive est une réalité clinique indéniable. Son
avènement dans le champ de la psychiatrie européenne a
suscité de nombreuses controverses et d’intéressants
débats, sans parvenir pour autant à lui reconnaître une autonomie nosographique.
La psychiatrie anglo-saxonne, aussi bien sa littérature que
ses systèmes classificatoires, ne semble pas évoquer ou
retenir l’autonomie cette réalité clinique.
Dans une perspective de repositionnement de cette entité clinique au regard des classifications actuelles, nous avons
mené une étude auprès de cinquante patients.
Les résultats plaident en faveur d’une pathologie thymique
dont la bipolarité s’est avérée une potentialité évolutive.
Mots clés : Bipolarité ; Paranoïa sensitive ; Trouble thymique.
PO 062
LA DÉPRESSION BIPOLAIRE RÉSISTANTE :
DÉFINITION(S) ET STRATÉGIES THÉRAPEUTIQUES
vants novateurs (bupropion, topiramate, riluzole, N-AcétylSalyclique, acides gras oméga 3…).
PO 063
ACCÈS PSYCHOTIQUE AIGU ET ACCÈS MANIAQUE :
ÉLÉMENTS DIFFÉRENTIELS
OTHEMAN Y., YAHIA A., MEHSSANI J., MOUHADI K.,
GARTOUM M., BICHRA M.Z.
HMIMV, RABAT, MAROC
La rectification du diagnostic d’accès psychotique aigu en
celui d’accès maniaque n’est pas rare. Anticiper le devenir
de ces épisodes permettra d’adopter très tôt des stratégies
thérapeutiques efficaces à court et à long terme.
Objectif : Relever, au cours d’un accès psychotique aigu, les
éléments cliniques orientant vers un probable accès maniaque.
Population et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective réalisée chez 74 patients ayant présenté un accès psychotique
aigu, dont les caractéristiques cliniques ont été analysées selon
les différents diagnostics retenus après 6 mois d’évolution.
Résultats : Les éléments significativement liés au diagnostic
d’accès maniaque sont : la présence d’une logorrhée (p
< 0,001) et l’absence d’éléments anxieux (p < 0,001).
Conclusion : Contrairement aux accès psychotiques aigus,
les accès maniaques s’accompagnent peu d’éléments
anxieux, et la logorrhée y est quasi constante.
PO 064
LE GLATIRAMERE EST-IL RESPONSABLE
DES ÉPISODES MANIAQUES DÉLIRANTS ?
MASSON M.
VAN THEOBALD L., RAMOND A.C., VOILLET S.,
BESCOND Y., HERNANDEZ M., MARINESCU M.
Clinique du Château, GARCHES, FRANCE
CHS G. Mazurelle, LA-ROCHE-SUR-YON, FRANCE
La polarité dépressive a été longtemps négligée dans la prise
en charge des troubles bipolaires. Aujourd’hui de nombreux
travaux soulignent que la dépression (épisode dépressif
majeur et syndrome subdépressif chronique) aggrave le pronostic à long terme et altère la qualité de vie des patients.
Plusieurs auteurs ont proposé une définition de la dépression
bipolaire résistante (DBR). Initialement transposée à la forme
bipolaire, la définition de Sachs, (caractérisant la résistance
par l’échec de deux cures d’antidépresseurs) a été élargie
par Gitlin et al. aux régulateurs de l’humeur. Yatham et al. ont
préféré limiter la définition de la DBR à la résistance au
lithium. Pacchiarroti et al. ont proposé, quant à eux, plusieurs
alternatives : soit une résistance à six semaines de lithium,
ou à six semaines de lamotrigine associée à un autre thymorégulateur ou enfin à une résistance à 600 mg de quétiapine
administrée pendant au moins six semaines. Nous commenterons les récentes recommandations internationales (CANMAT, ISBD) pour les traitements critiques et de maintenance
de la DBR. Enfin, nous évoquerons la place aux côtés des
thymorégulateurs des antidépresseurs (IRSS, IMAO, ADT),
des antipsychotiques (de première et de seconde générations), de l’électroconvulsivothérapie et des traitements adju-
Le glatiramère est un médicament immunomodulateur utilisé
dans la réduction de la fréquence des poussées des patients
atteints de sclérose en plaques forme récurrente/rémittente,
caractérisée par au moins deux poussées au cours des deux
années précédentes. À partir d’un cas clinique, les auteurs évoquent le risque de pathologie maniaque délirante induite par
le glatiramère, pathologie qui n’a pas encore été décrite dans
la littérature, après une recherche Pubmed datant d’octobre 2011. Il s’agit d’une patiente de 32 ans, présentant une
sclérose en plaques récurrente/rémittente évoluant depuis
8 ans, sans antécédents psychiatriques notables, sauf un épisode dépressif mal caractérisé deux ans avant l’épisode actuel.
Un mois après l’introduction du glatiramère elle a présenté un
épisode maniaque délirant, résistant à l’arrêt du glatiramère et
nécessitant une prise en charge intra-hospitalière longue.
Les auteurs évoquent le mécanisme possible d’action de
cette molécule sur l’humeur par une potentialité antidépressive liée à ses actions neuroprotectrices et anti-inflammatoires cérébrales, avec des effets aussi sur l’apoptose neuronale, et, enfin, ils discutent le traitement d’un tel épisode, les
perspectives d’évolution et les précautions à envisager chez
les patients porteurs d’une sclérose en plaques.
36
Posters
Référence
1. Prjek E. et al. : Psychosis as a possible side effect of treatment of
glatiramer acetate. Int J Neuropsychopharm (2005) 8 : 487-8.
PO 065
ÉTAT DES LIEUX DE LA PRISE EN CHARGE
DU TROUBLE BIPOLAIRE EN FRANCE EN 2010
CAMUS V. (1), COURTET P. (2), GOURION D. (3),
LLORCA P.M. (4), COULOMB S. (5), LUKASIEWICZ M. (5)
(1) Clinique psychiatrique universitaire, CHRU de Tours,
INSERM U930 & Université François Rabelais de Tours,
TOURS, FRANCE
(2) Département d’Urgence & Post Urgence Psychiatrique, CHU
de Montpellier, Hôpital Lapeyronie, MONTPELLIER, FRANCE
(3) 17, rue des Marronniers, PARIS, FRANCE
(4) Service de Psychiatrie, CHU de Clermont-Ferrand,
CLERMONT-FERRAND, FRANCE
(5) AstraZeneca, RUEIL-MALMAISON, FRANCE
Objectif : Décrire la prise en charge des patients souffrant
d’un trouble bipolaire (TB).
Méthodes, population : Enquête quantitative menée entre
décembre 2010 et février 2011 auprès de 439 psychiatres,
portant sur 2 529 patients (hospitalisés, 319 ; ambulatoires/consultation publique, 1 090 ; ambulatoires/consultation
libérale, 1 020).
Résultats : Dans la population totale (âge moyen, 47 ans ;
femmes, 58 %), la répartition est la suivante : TB I, 56 % ; TB
II, 40 % ; TB autre type, 4 % ; cycles rapides, 10 %. Les comorbidités somatiques et psychiatriques sont fréquentes (troubles
anxieux, 48 % ; abus et dépendance aux toxiques, 17 et 10 %)
et le risque suicidaire, lorsqu’il est évalué, est de 6 %. La polarité du premier épisode bipolaire a été de type dépressif dans
près d’un cas sur deux (48 %, versus maniaque/hypomaniaque, 38 %). Les patients ambulatoires sont globalement autonomes dans la gestion de leur maladie et de leur traitement
tandis que les patients hospitalisés ont un retentissement clinique, social et professionnel du TB marqué.
Dans leur ensemble, 39 % des patients sont déclarés en
intervalle libre sans symptôme, 38 % en phase intercurrente
avec des symptômes résiduels, 19 % présentent un épisode
aigu maniaque ou dépressif et 4 % un état mixte. Chez les
patients symptomatiques (61 %), les symptômes sont majoritairement de type dépressif (symptômes aigus des épisodes
dépressifs ou symptômes résiduels des phases intercurrentes). Cette polarité dépressive prédominante s’observe chez
les patients hospitalisés et ambulatoires.
Le traitement médicamenteux du TB comporte une polythérapie (73 % des patients) et repose : dans les épisodes
maniaques (N = 126) sur un thymorégulateur TR (56 %) ou
un antipsychotique atypique APA (52 %), en association ;
dans les épisodes dépressifs (N = 342), sur un antidépresseur associé à un TR ou un APA (70 %) ; dans les phases
intercurrentes avec ou sans symptôme résiduel (N = 1 943),
sur un TR (49-58 %) ou un APA (37-49 %), en association.
Conclusion : La population étudiée présente en majorité un
TB de type I, associé à une comorbidité importante. Chez les
patients symptomatiques, la symptomatologie dépressive,
aiguë ou résiduelle, est prédominante. Dans la majorité des
cas et quel que soit le statut clinique, le traitement du TB
repose sur une polythérapie.
PO 066
CORRÉLATS NEUROFONCTIONNELS
DE LA RÉPONSE À LA PSYCHO-ÉDUCATION CHEZ
LES PATIENTS BIPOLAIRES STABILISÉS
FAVRE P. (1), POLOSAN M. (2), FREDEMBACH B. (2),
DE POURTALÈS M.A. (2), PICHAT C. (1), BOUGEROL T. (2),
BACIU M. (1)
(1) Laboratoire de Psychologie et de NeuroCogntion, CNRS
UMR 5105, GRENOBLE, FRANCE
(2) Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble, Pôle Psychiatrie et Neurologie, GRENOBLE, FRANCE
Introduction : Bien que le traitement pharmacologique reste
essentiel dans la prise en charge des troubles bipolaires (BP),
l’intérêt de son association à certaines interventions psychologiques a été démontré plus récemment (Colom, 2004).
Parmi ces approches, la psycho-éducation a montré des
effets bénéfiques à long terme (5 ans), notamment en termes
de risque, de durée et de sévérité des rechutes (Colom,
2009). Alors que la psycho-éducation entraînerait des modifications thymiques et cognitives, on ne connaît pas encore
comment ces éléments interagissent, ni le substrat neuroanatomique sous-tendant ces améliorations.
Méthode : Un groupe de 14 patients BP euthymiques a été
évalué avant et après un programme de psycho-éducation
de 12 semaines (FondaMental Campus) par un ensemble de
tests cliniques et neuropsychologiques standardisés ainsi
que par le biais d’une tâche cognitivo-émotionnelle (Stroop
Emotionnel mot-visage) en imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf). Un groupe de 14 sujets sains
appariés aux patients par l’âge, le sexe et le niveau socioculturel, a de même été évalué en IRMf mais sans suivre la
psycho-éducation.
Résultats : Suite au programme de psycho-éducation, les
patients présentent une amélioration de la connaissance et
de la représentation du trouble BP, de l’observance, de la
gestion du rythme circadien, des stratégies de coping, de
l’anxiété et de l’intensité émotionnelle. Ils présentent également une sensibilité à l’interférence diminuée ainsi qu’une
augmentation des fluences verbales et de la vitesse de traitement. Parallèlement, l’activité de certaines régions cérébrales frontales, pariétales et occipitales semble être plus
importante chez les patients après la psycho-éducation, alors
que l’activité cérébrale des sujets sains n’est pas différente.
Conclusion : La psycho-éducation engendrerait une amélioration comportementale émotionnelle, de la gestion du trouble BP et de la qualité de vie des patients. Ces bénéfices semblent être corrélés à l’augmentation de l’activité d’un
ensemble de régions cérébrales dont certaines sont particulièrement impliquées dans la régulation émotionnelle. Des
études ultérieures viseront à préciser les facteurs cliniques
et neuro-anatomiques prédisposant à une réponse optimale
à la psycho-éducation.
37
10e Congrès de l’Encéphale
PO 067
PRISE EN CHARGE DES FEMMES ENCEINTES
SOUFFRANT DE TROUBLES BIPOLAIRES :
LES RECOMMANDATIONS INTERNATIONALES
SONT-ELLES RESPECTÉES EN PRATIQUE
CLINIQUE ?
DELMAS C. (1), LE LONG M.B. (2), VALLÉE L. (3),
TERRANOVA F. (3), HAOUZIR S. (3), CAMPION D. (4),
COSTENTIN J. (5), MEMBREY J.M. (3), GUILLIN O. (1)
(1) Unité INSERM U614, Service de Psychiatrie, Pôle Rouen
Rive Droite, Centre Hospitalier du Rouvray, ROUEN, FRANCE
(2) UFR de Médecine et de Pharmacie, ROUEN, FRANCE
(3) Service de Psychiatrie, Pôle Rouen Rive Droite, Centre Hospitalier du ROUVRAY, ROUEN, FRANCE
(4) Unité INSERM U614, ROUEN, FRANCE
(5) CNRS FRE 2735, Unité de Neuropsychopharmacologie
expérimentale, IFRMP 23, ROUEN, FRANCE
Objectif : Le trouble bipolaire est un trouble thymique sévère
et fréquent débutant le plus souvent entre l’adolescence et
le début de l’âge adulte. Les patientes atteintes sont donc particulièrement à risque de présenter des épisodes thymiques
alors qu’elles sont en âge de procréer. Toutes les recommandations internationales prennent en compte cette situation clinique et proposent des stratégies de prise en charge lors de
la grossesse. Nous proposons une revue comparative de ces
différentes recommandations et une étude rétrospective descriptive des modalités de prise en charge de patientes bipolaires au cours de leur grossesse et de déterminer si elles
étaient en adéquation avec les recommandations.
Méthode : Il s’agit d’une étude descriptive rétrospective de
l’ensemble des dossiers disponibles des patientes suivies à
la consultation de maternologie du Centre Hospitalier du Rouvray entre 1978 et 2008 répondant au diagnostic de trouble
bipolaire.
Résultats : Les recommandations internationales indiquent
les molécules préférentiellement utilisables et préconisent
une indication claire dans le dossier des choix de prise en
charge : la planification de la grossesse et de l’allaitement,
un suivi rapproché, des discussions avec la patiente et son
entourage et pluridisciplinaire de l’intérêt à la poursuite ou non
du traitement. Douze dossiers ont été inclus, correspondant
à des patientes présentant un trouble bipolaire, âgés de 27
à 55 ans, ayant eu une (N = 3), deux (N = 7) ou trois grossesses (N = 2), soit 21 grossesses. Un traitement a été prescrit lors de 9 grossesses (43 %) : dans 7 cas (33 %) à visée
prophylactique et 3 fois (14 %) à visée curative. La discussion
du bénéfice/risque est renseignée dans le dossier dans 8 cas
(38 %), une discussion avec les proches dans 4 cas (19 %) ;
une discussion pluridisciplinaire dans 6 cas (28,5 %) et un
suivi rapproché dans 11 cas (52 %). La planification n’était
renseignée qu’une fois (5 %). Dans notre échantillon,
3 patientes avaient repris leur traitement dans les suites
immédiates de l’accouchement.
Conclusion : Les recommandations internationales étaient
respectées pour le choix des molécules utilisées mais il existait un défaut de traçabilité des choix de prise en charge dans
les dossiers médicaux.
38
PO 068
CYCLES RAPIDES COMPLIQUANT
UN TEMPÉRAMENT HYPERTHYMIQUE :
PROBLÈMES DIAGNOSTIQUES
ET THÉRAPEUTIQUES
BRAMI L. (1), PELLETIER A. (1), LE BORGNE P. (2)
(1) Hôpital René Dubos – Centre Jean Delay, PONTOISE,
FRANCE
(2) Hôpital de jour François Villon, CERGY-SAINT-CHRISTOPHE, FRANCE
M. B., 49 ans, consulte au décours d’un curieux passage à
l’acte (absorption d’huiles essentielles) dans un contexte
d’anxiété, de sentiment d’incapacité et de troubles du sommeil. L’interrogatoire retrouve un tempérament hyperthymique. De plus, 2 à 3 jours par mois, de façon systématiquement récurrente, il est exalté, irritable et désinhibé, situation
corrélée à une conjugopathie.
Le patient est inclus dans une étude sur l’exploration transnosographique de la personnalité dans les troubles du spectre psychotique-affectif : évaluation par MADRS, MINI, SCIDII, NÉO-PI-R, MAThyS, AIM, ALS, Rorschach, questionnaire
de tempérament hyperthymique et check-list d’hypomanie de
Angst.
Questionnements diagnostiques :
• Épisode aigu : épisode dépressif (non repéré par ce patient
hyperthymique) ne répondant cependant pas aux critères
DSM IV-TR ?
• Épisodes récurrents : états (hypo)maniaques tels que définis par certains auteurs (durée ≥ 1 jour) (1) mais ne répondant pas aux critères DSM IV-TR (durée ≥ 4 jours) ?
• Cycles rapides avec épisodes (hypo)maniaques récurrents : trouble maniaque unipolaire, entité pertinente pour
certains auteurs (2).
• Personnalité du patient au vu de la nature du passage à
l’acte et de l’influence du tempérament ?
Discussion :
• Limites des classifications actuelles des troubles de
l’humeur : nécessité d’élargir certains critères (DSM V).
• Enjeux thérapeutiques
– Traitement : avantages et inconvénients réciproques du
lithium et des anticonvulsivants.
– Défaut d’insight et psychothérapie : apport des éléments
psychopathologiques détectés grâce aux questionnaires.
• Retard diagnostique du trouble bipolaire : conséquences
délétères.
Références
1. Angst J. et al. Toward a re-definition of subthreshold bipolarity : epidemiology and proposed criteria for bipolar-II, minor bipolar disorders and hypomania. J. Affect. Disord. 2003 ; 73 : 133-146.
2. Perugi G. et al. Is unipolar mania a distinct subtype ? Compr. Psychiatry 2007 ; 48 : 213-7.
Posters
PO 069
EUTHYMIE BIPOLAIRE ET RÉACTIVITÉ
ÉMOTIONNELLE : ÉTUDE EN SUIVI DU REGARD
LEMAIRE M., HERNANDEZ N., MARTINEAU J., EL-HAGE W.
INSERM U 930, TOURS, FRANCE
La phase euthymique du trouble bipolaire a longtemps été
considérée comme une phase asymptomatique. Pourtant,
des études tendent à montrer une persistance de symptômes
résiduels qui pourraient concerner la réactivité émotionnelle.
Objectif : L’objectif de cette étude était de comparer la réactivité émotionnelle des patients bipolaires euthymiques à
celle de sujets témoins.
Matériel et méthodes : 30 sujets témoins et 26 patients bipolaires euthymiques ont été soumis à une procédure d’induction émotionnelle qui consistait en la visualisation de 36 images (12 négatives, 12 neutres et 12 positives) extraites de
l’International Affective Picture System. Cette procédure permettait l’évaluation de la réactivité émotionnelle subjective
par la cotation de la valence et de l’éveil sur la Self-Assessment of Manikin et de la réactivité émotionnelle physiologique
par la mesure de la réactivité pupillaire avec une méthode
de suivi du regard.
Résultats : L’évaluation subjective n’était pas différente entre
patients bipolaires euthymiques et sujets témoins. Par contre,
la réactivité pupillaire était différente, la pupille se dilatant
moins lors de la visualisation d’images positives chez les
patients bipolaires euthymiques par rapport aux sujets
témoins (p < 0,05).
Conclusion : Comparés aux témoins, les bipolaires euthymiques ont une moindre réactivité émotionnelle pour les valences positives. Cette réponse émotionnelle est en cohérence
avec un ressenti émotionnel plus négatif (tristesse, anxiété
et colère) chez les bipolaires euthymiques par rapport aux
témoins. Ces résultats pilotes méritent d’être répliqués.
PO 070
WAVE-BD (NCT01062607) :
ÉTUDE MULTINATIONALE, OBSERVATIONNELLE
DES TROUBLES BIPOLAIRES I ET II : COMPARAISON
DES DONNÉES CLINIQUES ET THÉRAPEUTIQUES
EN FRANCE PAR RAPPORT AUX AUTRES PAYS
BELLIVIER F. (1), GONZALEZ M.A. (2), COULOMB S. (3),
LUKASIEWICZ M. (3)
(1) Hôpital Henri Mondor, Pôle de Psychiatrie, CRÉTEIL,
FRANCE
(2) Mediclin, Quintiles, MADRID, ESPAGNE
(3) AstraZeneca, Département médical, RUEIL-MALMAISON,
FRANCE
Objectif : Générer des données observationnelles sur
l’ensemble des phases des troubles bipolaires (TB) et leur
prise en charge chez des patients français (N = 480) comparativement à celles des patients de 9 autres pays participants
(N = 2027).
Méthodes, population : Étude multinationale (10 pays), multicentrique, non interventionnelle, longitudinale menée chez
des patients bipolaires type 1 ou 2 avec ≥ 1 épisode thymique
dans les 12 mois précédant l’inclusion (recueil des données
rétrospectives et suivi prospectif de 9 mois minimum). Les
patients ont été évalués selon leurs caractéristiques initiales
socio-démographiques, pathologie, consommation de soins
et traitement médicamenteux.
Résultats : En comparaison aux autres pays, l’échantillon
français comprend plus de femmes (65 % vs. 60 %), de TB2
(41 % vs. 30 %), moins de TB à cycles rapides (15 % vs.
19 %), plus d’antécédents familiaux de trouble de l’humeur
et de TB. Dans l’échantillon français, l’épisode index est plus
souvent dépressif (64 % vs. 53 %) ou hypomaniaque (21 %
vs. 15 %) que maniaque (9 % vs. 23 %). Le taux de tentatives
de suicide est plus élevé chez les patients français (0,07 vs.
0,03 cas/patients-année entre le diagnostic du trouble et
l’inclusion).
Les patients français présentent plus de comorbidités psychiatriques (38 % vs. 17 %), plus d’abus (15 % vs. 8 %) et de
dépendance (6 % vs. 1 %) à l’alcool, plus d’abus de drogue
(7 % vs. 2 %). Ils sont mieux insérés professionnellement
(44 % vs. 36 %) et vivent plus souvent seuls (37 % vs. 20 %).
La prise en charge médicamenteuse (année précédant
l’inclusion) des patients français comporte moins d’antipsychotiques atypiques (43 % vs. 64 %) et typiques (8 % vs.
13 %), plus d’antidépresseurs (57 % vs. 50 %) et de benzodiazépines (31 % vs. 24 %) que dans l’échantillon multinational. Ils ont moins recours au médecin généraliste (5 % vs.
12 %) et aux thérapies de groupe (1 % vs. 4 %) mais davantage au psychologue (19 % vs. 14 %).
L’impact fonctionnel du TB apparaît important pour les
patients (échelle FAST), de même que le fardeau pour les
aidants (échelle BAS).
Conclusion : Des différences existent entre les patients français et ceux des autres pays sur les caractéristiques sociodémographiques, les ressources utilisées et les traitements
médicamenteux, qui devront être précisées par des analyses
multivariées.
PO 071
PROFIL DES PATIENTS ATTEINTS DE TROUBLE
BIPOLAIRE TYPE I SUIVIS EN AMBULATOIRE :
À PROPOS DE 25 CAS
OMRI S., ZOUARI L., OUALI I., SALLEMI R., BEN THABET J.,
ZOUARI N., MAALEJ M.
CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
Objectif : Dresser le profil des patients atteints de trouble
bipolaire type I suivis en ambulatoire.
Patients et méthode : Notre étude était de type transversal.
Elle a concerné 25 patients suivis à l’unité des consultations
externes de psychiatrie au CHU Hédi Chaker à Sfax, chez
qui le diagnostic de trouble bipolaire type I a été retenu selon
les critères du DSM IV-TR.
Pour chaque patient ont été recueillies les données sociodémographiques, cliniques et thérapeutiques.
L’évaluation de l’état thymique a été réalisée grâce à l’échelle
de manie de Bech et de Rafaelsen « MAS » (absence de
39
10e Congrès de l’Encéphale
manie si les scores sont ≤ 5) et l’échelle de dépression de
Hamilton « HDRS », version à 17 items (notre seuil global de
16 retenu pour la dépression).
Résultats : L’âge moyen était de 44,08 ans. Le sex-ratio était
de 1,5. Les patients résidaient dans des zones urbaines dans
68 % des cas. Le taux des célibataires était de 30,8 % et celui
des divorcés était de 16 %. Quatre-vingt seize pour cent des
malades n’avaient pas dépassé le niveau d’études secondaires. Soixante pour cent étaient inactifs et 16 % avaient une
activité professionnelle irrégulière. Le niveau socio-économique était bas dans 80 % des cas. La moyenne d’âge de début
de la maladie était de 26,28 ans et 52 % des sujets avaient
des antécédents psychiatriques familiaux. Le nombre moyen
des épisodes thymiques a été estimé à 5. Des antécédents
de tentatives de suicide ont été rapportés par 30,8 % des
patients. Tous les patients étaient en euthymie au moment
de l’étude. Tous recevaient une polypharmacothérapie. Une
mauvaise observance du traitement a été notée dans 32 %
des cas.
Conclusion : Il ressort de notre étude que le trouble bipolaire
est une pathologie ayant de lourdes conséquences sur la vie
sociale et professionnelle du patient. Toutefois, la prise en
charge de cette pathologie reste encore centrée sur les interrogations médicamenteuses et néglige l’intérêt d’une bonne
réinsertion sociale et professionnelle.
PO 072
ÉVALUATION DU NIVEAU D’IMPULSIVITÉ CHEZ
LES PATIENTS ATTEINTS DE TROUBLE BIPOLAIRE
TYPE I SUIVIS EN AMBULATOIRE
OUALI I., ZOUARI L., OMRI S., SALLEMI R., BEN THABET J.,
ZOUARI N., MAALEJ M.
CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
Objectif : Évaluer le niveau d’impulsivité chez les malades
atteints de trouble bipolaire type I suivis en ambulatoire.
Patients et méthode : Notre étude était de type transversal.
Elle a concerné 25 patients suivis à l’unité des consultations
externes au CHU Hédi Chaker à Sfax, chez qui le diagnostic
de trouble bipolaire type I a été retenu selon les critères du
DSM IV-TR. Pour chaque patient ont été recueillies les données socio-démographiques, cliniques et thérapeutiques.
L’évaluation de l’état thymique a été réalisée grâce à l’échelle
de manie de Bech et de Rafaelsen « MAS » et l’échelle de
dépression de Hamilton « HDRS », version à 17 items. La
mesure de l’impulsivité a été réalisée par l’échelle Barratt
impulsiveness scale (BIS-11).
Résultats : Les patients de notre série avaient un âge moyen
de 44,08 ans. Le sex-ratio était de 1,5. Ils résidaient dans des
zones urbaines dans 68 % des cas. Les sujets mariés représentaient 48 %. Le taux de ceux qui n’avaient pas dépassé le
niveau des études primaires était de 68 %. Soixante pour cent
étaient inactifs et 16 % avaient une activité professionnelle irrégulière. Le niveau socio-économique était bas dans 80 %. La
moyenne d’âge de début de la maladie était de 26,28 ans.
Tous les patients étaient euthymiques au moment de l’étude.
Le nombre moyen des épisodes thymiques était estimé à 5.
Tous les patients recevaient une polypharmacothérapie. Le
40
score moyen de la dimension « impulsivité attentionnelle »
était de 17,48 ± 4,18 avec un minimum de 11 et un maximum
de 26. Le score moyen de la dimension « impulsivité motrice »
était de 20,52 ± 4,04 avec un minimum 15 et un maximum de
31. Le score moyen de la dimension « difficulté de planification » était de 30,36 ± 5,48 avec un minimum de 23 et un maximum de 43. Le score global à l’échelle BIS – 11 variait de 54
à 96 avec une moyenne de 68,36 ± 12,25.
Conclusion : L’impulsivité a été toujours présente chez les
patients bipolaires durant les épisodes maniaques, mixtes et
pendant les décompensations dépressives. Notre étude a
confirmé le niveau élevé d’impulsivité chez les patients bipolaires même euthymiques : ceci soulève la question de
l’impact de cette dimension tempéramentale sur la qualité de
vie des patients bipolaires.
PO 073
FACTEURS PRÉCIPITANT DE L’ÉPISODE MANIAQUE
OU HYPOMANIAQUE CHEZ LE BIPOLAIRE
ARFAOUI S., ZALILA H., KHANFIR A., ZOUARI O., HECHMI S.,
BOUSSETTA A.
Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Le trouble bipolaire concerne à peu près 1 à
2 % de la population. Il constitue un problème majeur de
santé publique s’il n’est pas correctement pris en charge. Les
progrès pharmacologiques ont considérablement amélioré le
pronostic de ce trouble, en limitant le nombre de récidives.
Néanmoins, un pourcentage important de patients continue
à présenter des fluctuations thymiques résiduelles du fait de
la persistance de facteurs précipitants ou d’entretien du trouble. Ces facteurs sont peu étudiés.
Objectif : Chercher les principaux facteurs déclenchants de
l’accès maniaque ou hypomaniaque chez le patient bipolaire
sous traitement bien conduit.
Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude prospective
incluant les patients bipolaires hospitalisés ou consultants
pour une rechute maniaque ou hypomaniaque dans le service de psychiatrie D de l’hôpital Razi. Sont exclus de l’étude
les patients qui sont en arrêt de traitement. Un questionnaire
a été mené auprès des patients et de leur entourage.
Résultats : Les principaux facteurs trouvés dans notre étude
ont été rapportés spontanément par l’entourage et le patient
ou mis en évidence à travers le questionnaire précis. Le chef
de file était les événements de vie stressants comme passer
un examen ou un entretien d’embauche, le changement du
cadre socio-professionnel… D’autres facteurs ont été notés
comme le facteur saisonnier et le changement climatique
chez certains patients, chez d’autres c’était surtout la perturbation du rythme de vie et du rythme nycthéméral. L’abus
d’excitants et de substances psycho-actives a été rapporté
dans la plupart des cas et il n’a pas été précisé par les patients
s’il s’agissait d’un facteur déclenchant ou faisant parti du syndrome d’excitation psychomotrice du maniaque. Certains
patients ont rattaché leur rechute à de fortes émotions exprimées ou un accomplissement socio-professionnel important.
Conclusion : Afin d’optimiser le traitement médicamenteux et
d’agir en amont sur les éléments déclenchants ou précipi-
Posters
tants de l’accès maniaque ou hypomaniaque, d’autres mesures thérapeutiques ont été proposées, comme les mesures
psycho-éducatives qui sont aujourd’hui les traitements psychologiques les mieux documentés et pour lesquels il existe
un niveau de preuve élevé.
PO 074
CATATONIE ET MANIE : REVUE DE LA LITTÉRATURE
ARFAOUI S., ZALILA H., ZOUARI O., KHANFIR A., HECHMI S.,
BOUSSETTA A.
Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Il a été généralement admis que la catatonie
était associée à la schizophrénie et qu’elle ne surviendrait
qu’exceptionnellement dans les troubles de l’humeur. Pourtant, cette éventualité a été mise en évidence par Kahlbaum
en 1869 qui avait décrit « une catatonie cyclique caractérisée
par l’alternance manie/mélancolie ».
Objectif et méthode : l’objectif de cette revue de la littérature
est de rechercher les publications pertinentes traitant le lien
entre catatonie et manie et d’étudier la prévalence et les implications cliniques, évolutives et pronostiques de la survenue
d’un syndrome catatonique au cours d’un épisode maniaque.
Résultats : Les données de la littérature montrent une fréquence élevée de catatonie au cours des accès maniaques
(25 à 31 %). Sur le plan clinique, il n’y a aucune distinction
entre la catatonie d’origine maniaque et les autres types de
catatonie. Sur un plan pronostique, la survenue d’un syndrome catatonique chez un bipolaire constitue, selon certaines études, un facteur de mauvais pronostic.
Conclusion : la catatonie d’origine maniaque est plus fréquente qu’on puisse le croire. Son traitement à la phase aiguë
ne diffère pas de celui des autres types de catatonie. Mais
cette association aurait-elle des implications thérapeutiques
à long terme dans le trouble bipolaire puisque son pronostic
semble aggravé ?
PO 075
LIENS ENTRE LES TEMPÉRAMENTS AFFECTIFS
ET LES CONDUITES SUICIDAIRES CHEZ
LES PATIENTS BIPOLAIRES TYPE I
BEN HAOUALA S., MECHRI A., BRAHAM S., GASSAB L.,
GAHA L.
CHU Fattouma Bourguiba, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : Les tempéraments affectifs semblent avoir une
influence sur les conduites suicidaires chez les patients bipolaires. Certains tempéraments étaient associés à un risque
suicidaire plus élevé alors que d’autres tempéraments
avaient plutôt un rôle protecteur vis-à-vis de ces conduites.
L’objectif de ce travail était d’explorer les liens entre tempérament affectif et conduites suicidaires chez les patients
atteints d’un trouble bipolaire type I familial.
Matériel et méthode : Nous avons mené une étude transversale sur 80 patients atteints d’un trouble bipolaire type I familial (au moins deux apparentés de 1er degré atteints d’un trouble bipolaire I selon les critères DSM IV). Le recueil des
données socio-démographiques et cliniques en particulier la
recherche d’antécédents suicidaires s’est fait à partir des
dossiers médicaux.
L’évaluation des tempéraments affectifs s’est faite grâce à
l’auto-questionnaire de tempérament de Memphis, Paris et
San-Diego (TEMPS-A) traduit en dialecte tunisien.
Résultats : Nos patients avaient un âge moyen de
36,1 ± 11,5 ans et étaient de sexe masculin dans 72,5 % des
cas. Les antécédents familiaux de tentatives de suicide
étaient rapportés dans 27,5 % des cas. La fréquence des tentatives de suicide était de 20 % avec un âge moyen de la
1re tentative de suicide de 27,6 ± 7,9 ans et un nombre
moyen des tentatives de suicide de 2,3 ± 2,2.
L’étude des liens entre le risque suicidaire et les scores
moyens de tempérament affectif avaient montré que le tempérament hyperthymique était associé à un risque moindre,
mais non significatif, de passage à l’acte suicidaire et que le
tempérament dépressif (p = 0,021), cyclothymique (p = 0,012)
et anxieux (p = 0,025) était significativement associé à un risque suicidaire plus élevé.
Conclusion : Les tempéraments dépressif, cyclothymique et
anxieux constituent des facteurs de risque suicidaire chez les
patients bipolaires alors que le tempérament hyperthymique
aurait plutôt un rôle protecteur.
PO 076
RELATION ENTRE LES TEMPÉRAMENTS AFFECTIFS
ET LES CONDUITES ADDICTIVES CHEZ
LES PATIENTS BIPOLAIRES TYPE I
BEN HAOUALA S., MECHRI A., BRAHAM S., GASSAB L.,
GAHA L.
CHU Fattouma Bourguiba, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : L’existence d’un dérèglement tempéramental
chez les patients bipolaires I a été rapportée. De même, le
type de consommation des substances psycho-actives semblent être influencé par différents tempéraments affectifs.
L’objectif de notre travail était d’explorer la relation entre les
tempéraments affectifs et les conduites addictives chez les
patients atteints d’un trouble bipolaire type I familial.
Matériel et méthode : Nous avons mené une étude transversale sur 80 patients atteints d’un trouble bipolaire type I
familial (au moins deux apparentés de 1er degré atteints d’un
trouble bipolaire I selon les critères DSM IV). Le recueil des
données socio-démographiques et cliniques en particulier les
antécédents addictifs s’est fait à partir des dossiers médicaux.
L’évaluation des tempéraments affectifs s’est faite avec
l’auto-questionnaire de tempérament de Memphis, Paris et
San-Diego (TEMPS-A) traduit en dialecte Tunisien.
Résultats : Nos patients avaient un âge moyen de 36,1
± 11,5 ans et étaient de sexe masculin dans 72,5 % des cas.
Près de deux tiers (65 %) des patients avaient des antécédents
de consommation de tabac avec un âge moyen de début de
consommation de 18,2 ± 3,3 ans, 35 % des patients avaient
des antécédents de consommation d’alcool avec un âge
moyen de début de consommation de 20,4 ± 4,1 ans et 12,5 %
41
10e Congrès de l’Encéphale
des patients avaient des antécédents de consommation de
cannabis avec un âge moyen de début de consommation de
18,7 ± 3,2 ans.
L’étude de la relation entre les conduites addictives et les scores moyens des tempéraments affectifs avait montré que le
tempérament hyperthymique est associé avec l’abus/dépendance à l’alcool (p = 0,041) et les tempéraments cyclothymique et irritable sont associés avec l’abus/dépendance au
tabac (p = 0,015 et p = 0,008 respectivement).
Conclusion : Les tempéraments hyperthymique, cyclothymique et irritable sont associés aux troubles addictifs chez les
patients bipolaires I. D’où l’intérêt de leur recherche afin de
prévenir le risque de ces conduites dans les troubles bipolaires.
PO 077
TROUBLE BIPOLAIRE ET CRÉATIVITÉ
CHIHANI R., BEN AMMAR H., JALLOULI I., AMMRA Y.,
MOUELHI L., HOMRI W., YOUNES S., ZAGHDOUDI L.,
LABBANE R.
Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Depuis Aristote, génie, créativité et trouble
mental sont intimement associés. Aussi la littérature scientifique fournit-elle un ensemble d’études de méthodologie
variable qui ont tendance à conforter cette opinion selon
laquelle la création, notamment artistique, serait l’émanation
d’un trouble mental. Les études les plus récentes apportent
des arguments en faveur de l’existence d’une association privilégiée entre les formes atténuées de trouble bipolaire et le
génie créatif.
Objectif et méthodologie : Nous proposons de déterminer à
travers une revue de la littérature le lien entre créativité et
trouble bipolaire.
Résultats et discussions : Plusieurs études ont montré que
les écrivains présentent plus fréquemment des diagnostics
sur la vie de troubles affectifs et notamment de troubles bipolaires.
Selon des auteurs comme H. Akiskal et K. Jamison, le trouble
bipolaire, grâce à la variété et la profondeur des émotions
exprimées par les sujets, contribue à la créativité.
La dépression fournit l’insight, le questionnement sur la
condition humaine, tandis que la traduction en œuvre artistique nécessite l’hypomanie. La mise en question et le doute
liés aux dépressions répétées ne conduisent qu’à des idées
rejetées par le manque de confiance en soi, alors que la
période d’hypomanie va permettre leur expression et leur
confrontation à autrui, au public. Les conditions qui facilitent
la créativité sont l’énergie, le faible besoin de sommeil, la pensée affûtée, la fréquence et la fluidité des idées, la confiance
en soi.
De plus, il est probable que les relations d’objet chaotiques
caractéristiques des bipolaires fournissent des situations
existentielles uniques qui pourront être immortalisées dans
l’œuvre.
Conclusion : Bien que l’on doive se garder d’idéaliser la maladie mentale en considérant que la maladie sous-tend le génie
créatif, il faut reconnaître que, chez certains individus, la
42
maladie n’est pas incompatible avec la création. Ce constat
peut participer à la difficile entreprise de déstigmatisation de
la psychiatrie : certains individus, bien qu’ils souffrent de troubles psychiatriques, peuvent contribuer de façon notable à
l’évolution de la société.
Mots clés : Créativité ; Tempérament ; Trouble bipolaire.
PO 078
LES TROUBLES DU SOMMEIL AU COURS
DES TROUBLES BIPOLAIRES
ELALAOUI K. (1), BENALI A. (2), OUAHMANE Y. (1),
SATTE A. (1), ZERHOUNI A. (1), OUHABI H. (1),
MOUNACH J. (1)
(1) Hôpital Militaire MedV, RABAT, MAROC
(2) Service de Psychiatrie. Hôpital d’Instruction des Armées
Percy, PARIS, FRANCE
Introduction : Les troubles du sommeil sont fréquents chez
les patients souffrant de troubles bipolaires. Ils peuvent être
en rapport avec la maladie comme ils peuvent être en rapport
avec les traitements prescrits. Nous rapportons l’observation
d’un patient suivi pour maladie bipolaire qui souffre de troubles de sommeil.
Observation : Patient de 47 ans, droitier, suivi depuis 4 ans
pour des troubles bipolaires. Le patient a été mis sous lithium
un an avant son admission avec une stabilisation des troubles
depuis plus de 6 mois. Cependant le patient se plaignait de
troubles du sommeil avec des difficultés à s’endormir associées à de nombreux éveils au cours du sommeil pour lesquelles il prenait du zolpidem. Le patient a bénéficié d’une
polysomnographie qui avait mis en évidence une désorganisation globale de l’architecture du sommeil avec une réduction marquée du sommeil paradoxal et du sommeil lent profond, associée à de nombreux éveils intra-sommeil. La
latence d’endormissement était très allongée. L’efficacité du
sommeil était faible.
Discussion : De nombreuses études ont décrit les altérations
du sommeil rencontrées au cours de la maladie bipolaire et
particulièrement au cours de la phase dépressive. Un ensemble d’anomalies polygraphiques assez constant a été
rapporté : une latence d’endormissement allongée, des troubles de la continuité du sommeil, une diminution du sommeil
lent profond et des anomalies du sommeil paradoxal. Le
temps total de sommeil est diminué, avec un indice d’efficacité souvent inférieur à 75 %.
Cependant, ces anomalies ne sont pas spécifiques des troubles dépressifs ou maniaques et peuvent être induites par
certains médicaments. Plusieurs travaux ont décrit l’effet du
lithium sur le sommeil et notamment les altérations du sommeil paradoxal et du sommeil lent profond. La persistance
des troubles du sommeil chez notre patient malgré la stabilité
de son affection, peut être expliquée soit par la maladie bipolaire elle-même ou bien être d’origine médicamenteuse.
Conclusion : La survenue de troubles du sommeil au cours
des affections psychiatriques est assez fréquente. Elle
nécessite une enquête étiologique minutieuse afin d’en déterminer la cause et d’orienter la prise en charge.
Posters
PO 079
LA JUBILATION D’UN ENDEUILLÉ :
ÉTUDE D’UN CAS
MAALEJ BOUALI M., BEN TAHBET J., BOUZID K.,
SALLEMI R., ZOUARI N., ZOUARI L., MAALEJ M.
Service de psychiatrie « C », CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
Le deuil est une expérience universelle à laquelle sont
confrontés un jour ou l’autre la plupart des individus au cours
de leur vie, souvent à plusieurs reprises. Le travail de deuil
désigne l’ensemble des remaniements psychiques qui
découlent de la perte d’un être auquel nous sommes attachés
et dont la finalité est de s’adapter à la perte. Tandis que la
majorité des deuils se déroule normalement, certains prennent une autre tournure et sont alors qualifiés de pathologiques.
Dans ce travail, nous rapportons le cas d’un homme âgé de
21 ans, sans antécédents psychiatriques personnels notables, dont la sœur, adolescente âgée de 18 ans, s’est suicidée par pendaison suite à un conflit avec sa mère. Après le
décès de sa sœur, le patient a présenté une excitation maniforme ayant nécessité son hospitalisation en psychiatrie. Il
s’agit manifestement d’un deuil pathologique. L’évolution
s’est faite vers une amélioration au bout de 24 heures.
Chez certains patients, il est courant de rencontrer, à la suite
d’un deuil, un retour à la position dépressive dans laquelle,
comme Freud l’a bien montré dans son travail intitulé « Deuil
et mélancolie », le préjudice subi par le sujet l’entraînera dans
le mouvement régressif inverse, caractérisé par la reprise à
l’intérieur de lui-même, sur le mode de l’identification, par
introjection du mauvais objet, destiné à le conserver malgré
tout. Cette identification contenant le caractère mauvais de
la nouvelle introjection se traduira par la coloration affective
particulière à la dépression. Cet effondrement peut être éphémère, comme c’est le cas pour notre patient, pour se résoudre
dans le mouvement inverse dit mouvement maniaque, dans
lequel le caractère pénible de l’évidence objectale sera dénié.
Vécus dans l’excitation et le triomphe du moi, ces états
maniaques constituent pourrait-on dire la négation défensive
de la dépression.
En pratique, le deuil pathologique peut constituer un dilemme
pour le clinicien : faut-il traiter ou bien s’abstenir face à ces
symptômes maniaques qui auraient plutôt une valeur
défensive ? Et si on ne traite pas, que dire à la famille qui a
déjà perdu un membre et qui a peur d’en perdre un autre ?
PO 080
MALADIE COELIAQUE ET TROUBLES
PSYCHIATRIQUES : À PROPOS DE DEUX CAS
OUERTANI A., JRIDETTE S., JOMLI R., ABOUB H.,
KAANICHE K., NACEF F.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : La maladie cœliaque constitue une entité clinique polymorphe, impliquant plusieurs organes et systèmes
et dont les interactions somato-psychiques sont particulièrement complexes. Nous rapportons deux observations
d’association maladie cœliaque et trouble bipolaire.
Cas cliniques
Observation 1 : Mr D.I âgé de 21 ans suivi pour diabète type
I et maladie cœliaque depuis le jeune âge avec surtout une
faible acceptation de la maladie et une mauvaise hygiène de
vie. En juin 2010, il fut hospitalisé dans notre service pour
troubles graves du comportement évoluant depuis 8 mois
avant son admission. L’examen psychiatrique et les différentes explorations concluent au diagnostic d’accès maniaque
sévère selon les critères du DSM IV.
Observation 2 : Mr M.H âgé de 48 ans sans antécédents personnels psychiatriques ou somatiques, est hospitalisé en
avril 2010 pour accès maniaque sévère inaugural et mis sous
traitement antipsychotique et thymorégulateur. Devant l’atypicité du tableau et la faible réponse au traitement, une
enquête étiologique a été réalisée concluant à une maladie
cœliaque, et le patient fut mis sous régime sans gluten avec
bonne évolution.
Conclusion : Les interactions somato-psychiques dans la
maladie cœliaque ne sont pas rares. Une prise en charge
multidisciplinaire est recommandée.
PO 081
SYMPTÔMES RESIDUELS DANS LE TROUBLE
BIPOLAIRE : APPORT DE L’ANALYSE QUALITATIVE
POUR LEUR DÉFINITION ET CARACTÉRISATION
GIORDANA B. (1), SAMALIN L. (2), YON L. (3), MILHIET V. (3),
EL HAGE W. (4), COURTET P. (5), BELLIVIER F. (3),
LLORCA P.M. (2)
(1) CHU Pasteur, NICE, FRANCE
(2) Service de Psychiatrie, Centre Hospitalier Universitaire,
CLERMONT-FERRAND, FRANCE
(3) Pôle de Psychiatrie, CHU Henri Mondor, CRÉTEIL, FRANCE
(4) Clinique Psychiatrique Universitaire, CHRU, TOURS,
FRANCE
(5) Département d’Urgences et Post-Urgences Psychiatriques,
Hôpital Lapeyronie, CHU, MONTPELLIER, FRANCE
Contexte : Dans le trouble bipolaire, les symptômes résiduels
(SR) sont fréquents lors des phases intercritiques de la maladie. Leur présence est corrélée au risque de récidive et au
devenir fonctionnel des patients. Il n’existe pas, dans la littérature, de définition consensuelle des SR.
Objectif : Cette étude vise à proposer une définition des SR,
des caractéristiques de leur repérage en pratique clinique,
et de leur impact sur le pronostic et le traitement.
Méthode : Dans une démarche d’analyse qualitative, une
grille d’entretien a été élaborée par un Comité d’Experts,
ayant pour objet de recueillir la définition des SR dans le trouble bipolaire, leur évaluation, leur impact fonctionnel et leur
prise en charge. Cinq réunions de type Focus Groups ont été
organisées sur le territoire français, au cours desquelles la
grille a été administrée à 41 psychiatres. Les données collectées ont fait l’objet d’une analyse qualitative.
Résultats : Les SR dans le trouble bipolaire sont une préoccupation majeure des cliniciens interrogés. L’analyse qualitative montre qu’aucune définition des SR n’est validée de
façon consensuelle, mais huit « marqueurs » principaux sont
identifiés : risque suicidaire, plainte du patient, dysrégulation
43
10e Congrès de l’Encéphale
émotionnelle, observance, difficultés cognitives, troubles du
sommeil, incapacité fonctionnelle, évolution des comorbidités. Les SR apparaissent en tant que processus évolutif, multicritères et interactif, associant la réflexivité du patient et le
jugement clinique du praticien. Le rôle des interactions avec
l’environnement est également retrouvé. Les outils standardisés d’évaluation sont peu utilisés. La prise en charge des
SR est décrite comme complexe et multidimensionnelle. Elle
requiert une optimisation des choix thérapeutiques et des
modalités de suivi.
Conclusion : L’analyse qualitative est un outil pertinent pour
définir les SR dans le trouble bipolaire, et leur modalité de
repérage et de prise en charge. Cette démarche permet
d’envisager la mise en œuvre de stratégies d’optimisation de
ces différentes étapes.
PO 082
MANIE SYMPTOMATIQUE D’UNE AFFECTION
ORGANIQUE : À PROPOS D’UN CAS
YACCOUB I., BÉJI R., EL KÉFI H., BEN MAHMOUD A.,
EDDIF S., LAKHAL N., OUMAYA A., GALLALI S.
Hôpital Militaire de Tunis, TUNIS, TUNISIE
Le tableau d’une manie symptomatique d’une affection organique est rarement typique.
Nous rapportons dans notre travail, le cas d’un patient âgé
de 42 ans ayant une manie typique sans aucun signe d’organicité. L’examen clinique ainsi que les explorations biologiques et électroencéphalographiques étaient sans anomalies.
L’imagerie cérébrale a montré un processus expansif du
sinus caverneux et supra-sellaire évoquant un méningiome
clinoidien.
À travers ce cas et une revue de la littérature, on se propose
d’étudier les symptômes évocateurs d’une origine organique
au cours d’un tableau maniaque, tout en insistant qu’une
manie même typique peut être le seul symptôme d’une pathologie organique.
PO 083
LA PRÉVALENCE DU TROUBLE BIPOLAIRE
EN CONSULTATION PSYCHIATRIQUE AU CHU
DE MARRAKECH
ADALI I., BOUHARNA T., MANOUDI F., ASRI F.
Équipe de recherche pour la santé mentale, Faculté de
Médecine et de pharmacie, Marrakech, Maroc., MARRAKECH,
MAROC
Introduction : Le trouble bipolaire touche environ 1 % à 2 %
de la population générale. Il survient généralement entre 25
et 35 ans, il est caractérisé par leur grand polymorphisme
clinique.
Patients et méthodes : Notre étude rétrospective a été réalisée au sein du service psychiatrique du centre universitaire
hospitalier Mohamed VI à Marrakech sur 100 dossiers de
patients bipolaires sur une durée de 3 ans. L’objectif principal est de déterminer la prévalence du TB. Les objectifs
secondaires sont l’étude du profil évolutif et du pronostic.
44
Le diagnostic de trouble bipolaire est fait selon les critères
DSM IV.
Résultats : La tranche d’âge la plus représentée est celle
entre 16 et 34 ans chez 68 %, les deux tiers étaient de sexe
masculin. La moitié des patients avait un antécédent d’abus
de toxiques. Le tabac est la substance la plus consommée
(96,1 %, N = 49). Le TBI était la forme prédominante dans
l’échantillon. Le délai moyen de découverte du trouble est de
51,72 mois (min 1 mois, max 360 mois). Des tentatives de
suicide au cours des accès ont été retrouvées chez 6 % des
patients. L’évolution du TB avait un caractère saisonnier dans
37 % des cas avec prédominance estivale.
Conclusion : Les conséquences psychosociales de la pathologie bipolaire, notamment l’altération du fonctionnement
professionnel, la dégradation des relations interpersonnelles
et sociales ou encore la comorbidité addictive, constituent
des facteurs prédictifs du pronostic de la maladie, ce qui souligne l’intérêt d’une prise en charge précoce, incluant le repérage des formes à début précoce, l’instauration d’un traitement pharmacologique et psychothérapique adéquat avec
éventuelle réhabilitation psychosociale.
PO 084
LES ÉPISODES MANIAQUES À DÉBUT TARDIF :
SPÉCIFICITÉS CLINIQUES ET THÉRAPEUTIQUES
JRIDETTE S., EUCHI L., JOMLI R., OURTANI A., ABOUB H.,
NACEF F.
Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : Les troubles de l’humeur observés chez le sujet
âgé représentent un groupe hétérogène. Lorsqu’ils se déclarent tardivement au-delà de 65 ans, les troubles de l’humeur,
posent le problème de leurs spécificités cliniques et thérapeutiques ainsi que l’éventuel rôle des lésions cérébrales
associées.
Objectif : Étudier les caractéristiques socio-démographiques
et cliniques de l’accès maniaque (épisode index) à un âge
tardif.
Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective et
descriptive menée auprès d’une trentaine de patients âgés
de plus de 50 ans, sans antécédents psychiatriques et chez
qui le diagnostic d’accès maniaque selon les critères du
DSM IV a été retenu. Les données ont été recueillies à partir
des dossiers médicaux.
Résultats : Notre population avait une moyenne d’âge de
59 ans. Près des deux tiers (63,3 %) étaient de sexe masculin
avec des conditions socio-économiques moyennes chez
73,3 % des cas. Des antécédents familiaux de trouble bipolaire étaient présents chez 6 patients. Le diagnostic d’épisode maniaque d’intensité sévère était posé dans 83,3 % des
cas. Près du quart avaient présenté des signes confusionnels
pendant l’épisode, et douze patients avaient des troubles de
mémoire précédant l’accès. Environ la moitié des patients
avaient reçu de l’halopéridol comme antipsychotique et le
valproate de sodium comme thymostabilisateur.
Conclusion : L’accès maniaque chez la personne âgée se
présente souvent comme atypique, ce qui incite le psychiatre
à rechercher d’abord une étiologie organique.
Posters
PO 085
TROUBLE BIPOLAIRE ET RÉVOLUTION :
À PROPOS D’UN CAS
AMMAR Y., HOMRI W., CHIHANI R., JALLOULI I., HELALI H.,
MOULEHI L., YOUNES S., ZAGHDOUDI L., LABBENNE R.
Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
En Tunisie, le 14 janvier 2011 est une date qui a marqué la
fin de la dictature suite à la révolution du Jasmin. Durant cette
révolution nous avons tous vécu pleins d’événements assez
traumatisants et stressants. Certaines personnes, étant plus
vulnérables que les autres, ont développé un trouble psychiatrique allant des troubles anxieux aux troubles psychotiques aigus ou chroniques décompensés.
Nous rapportons l’observation d’un patient âgé de 42 ans hospitalisé pour trouble du comportement à type d’hétéro agressivité, insomnie et refus des soins. Notre patient est marié,
père de deux enfants et cadre dans une banque. Son histoire
de la maladie remonte à deux ans marquée par l’installation
d’un épisode maniaque résolu spontanément au bout de deux
mois. Durant ces deux années passées, le patient était bien
stabilisé sans traitement. En janvier 2011, lors des événements de la révolution notre patient était victime d’une agression par des malfaiteurs sur son lieu de travail. Depuis cette
date le patient est en décompensation maniaque. Le diagnostic retenu est un trouble bipolaire type I selon le DSM IV. Nous
détaillerons le tableau clinique ainsi que l’évolution. Pour évaluer le type de la personnalité de notre patient nous avons utilisés différentes épreuves psychologiques.
PO 086
PLACE DES ANTIPSYCHOTIQUES ATYPIQUES DANS
LE TRAITEMENT DU TROUBLE BIPOLAIRE
DJEBBI R., ACHECH H., MAAMRI A., JRIDETTE S.,
ELLOUMI H., CHEOUR M.
Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : La place des antipsychotiques atypiques (APA)
dans le traitement du trouble bipolaire est de plus en plus
importante. Prescrits en monothérapie, en association entre
eux ou avec d’autres régulateurs de l’humeur, de nombreuses études internationales semblent montrer la pertinence de
leur utilisation chez les patients bipolaires.
Objectif : Faire une analyse des pratiques de prescription
des antipsychotiques atypiques (APA) chez les patients bipolaires et apprécier leur adéquation avec les recommandations actuellement en vigueur.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude descriptive rétrospective. On
été inclus dans l’étude des sujets hospitalisés pour la première
fois entre janvier 2006 et décembre 2OO7 dans les services de
psychiatrie A et E de l’hôpital Razi et dont le diagnostic retenu
était un trouble bipolaire. Les données recueillies à partir des
dossiers médicaux ont porté sur les traitements prescrits pendant la première hospitalisation et au cours de 3 ans de suivi.
Résultats : L’étude a porté sur 72 patients. L’initiation du traitement neuroleptique a été faite avec un APA pour 25 % des
patients lors de la prescription hospitalière initiale (sédatifs
exclus). Le plus prescrit était l’olanzapine (46,3 %) suivi de l’ami-
sulpride (23 %), la rispéridone (23 %) et de la ziprazidone
(7,7 %). L’APA était toujours associée à un thymorégulateur. À
la sortie de l’hospitalisation, 25 % des patients étaient sous APA.
Il s’agissait essentiellement de l’olanzapine indiquée 50 % des
cas suivie par la rispéridone (27,7 %). L’association d’un anticholinergique n’a été retrouvée que chez deux de ces patients
seulement. Au cours des trois ans de suivi, la proportion de
patients sous APA a légèrement augmenté. En effet 28,6 % des
patients sortant sous neuroleptique classique ont opté pour un
APA. Le plus prescrit en deuxième intention restant l’olanzapine.
PO 087
THYMORÉGULATEURS ET TROUBLE BIPOLAIRE :
ENTRE THÉORIE ET PRATIQUE
DJEBBI R., ACHECH H., MAAMRI A., JRIDETTE S.,
ELLOUMI H., CHEOUR M.
Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : L’introduction du lithium, il y a un demi-siècle, suivie par l’acide valproique et la carbamazépine a représenté
une avancée considérable dans le traitement des troubles de
l’humeur. Toutefois, la constatation qu’une proportion relativement importante de patients bipolaires ne répondent pas, ou
seulement partiellement, aux thymorégulateurs « classiques »
justifie l’intérêt croissant pour les nouvelles molécules tels que
la lamotrigine et les antipsychotiques atypiques.
Objectif : Étudier les modalités de prescription, en pratique
clinique des thymorégulateurs et les comparer aux différents
consensus existants.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude descriptive rétrospective
réalisée sur un échantillon de 72 patients suivis pour trouble
bipolaire depuis au moins trois ans. Les données recueillies
à partir des dossiers médicaux ont porté sur les traitements
prescrits pendant la première hospitalisation et au cours de
3 ans de suivi.
Résultats : On a relevé une adjonction différée du thymorégulateur chez 17 de nos patients (soit dans 23,60 % des cas).
Tandis que 59,7 % des patients ont reçu d’emblée une association neuroleptique incisif-thymorégulateur. Le thymorégulateur le plus prescrit en 1re intention était le valproate de
sodium (61 %) suivi de la carbamazépine (18 %), du valpromide (12,5 %) et en dernier lieu du lithium (8,5 %). 29,4 % des
patients ont changé de thymorégulateur durant les trois ans
de suivi. Le thymorégulateur le plus fréquemment prescrit en
2e intention était la carbamazépine (31,5 %), suivie de l’association lithium/divalproate indiquée dans 26,31 % des cas. Les
motifs de changement de thymorégulateur les plus fréquents
étaient la résistance thérapeutique relevée dans 73,7 % des
cas, l’inobservance du traitement (37 %) suivie de la mauvaise
tolérance thérapeutique chez 21 % de nos patients.
PO 088
DÉSTIGMATISATION POUR UNE MEILLEURE
INTÉGRATION PROFESSIONNELLE DES PATIENTS
ATTEINTS DE TROUBLES DE L’HUMEUR
DERBEL I., DELLAGI L., JOHNSON I., BERGAOUI H., TRIKI R.,
TRABELSI S., TABBANE K.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
45
10e Congrès de l’Encéphale
Introduction : La maladie mentale, toutes pathologies confondues, est considérée comme un handicap social évident en
raison surtout de ses répercussions sur le plan professionnel.
En effet, le malade mental de part sa pathologie de base, la
lourdeur de son traitement et tout ce que ça implique en terme
de suivi, est confronté à un taux élevé d’absentéisme avec
une diminution nette de la productivité. Il a par ailleurs plus
de difficultés à trouver un travail ou à le garder et ce à cause
du regard négatif que pose souvent la société sur lui.
Objectif : Mettre l’accent sur les difficultés auxquelles est
confronté le malade atteint de troubles de l’humeur en milieu
professionnel afin de proposer des stratégies de réintégration
socio-professionnelle adaptées.
Matériel et méthode : Étude transversale contrôlée portant
sur 30 patients atteints de troubles de l’humeur selon les
critères du DSM VI. Ils ont bénéficié de la passation d’un
questionnaire à 13 items en arabe dialectal tunisien.
Résultats :
– Plus que 50 % de nos patients sont des ouvriers journaliers.
– 80 % Des patients ont changé de travail au moins une fois.
– Moins de 10 % ont eu une promotion.
– Le reste des résultats est en cours.
Conclusion : Le patient atteint de trouble de l’humeur a beaucoup de difficulté à trouver un travail stable. Quand c’est le
cas, il est souvent marginalisé par ses collègues et sanctionné par ses supérieurs. Une bonne réintégration socio-professionnelle devrait passer non seulement par une bonne stabilisation de la maladie, mais aussi par une sensibilisation à
large échelle concernant l’aptitude du malade souffrant de
troubles affectifs à reprendre un fonctionnement normal lors
des intervalles libres.
PO 089
CRIMINALITÉ ET TROUBLE BIPOLAIRE
DE L’HUMEUR
BEN HOUIDI A., ELLOUMI H., FARHAT I., ZGUEB Y.,
CHEOUR M.
Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : La violence et la criminalité au cours des troubles bipolaires restent un sujet d’actualité et de controverse.
Plusieurs études se sont intéressées à l’association entre la
schizophrénie et les actes médico-légaux, mais rares celles
qui ont discuté cet aspect au cours de la maladie bipolaire.
L’objectif de notre travail était de déterminer les différents
actes criminels et délictuels commis par des patients souffrant d’une maladie bipolaire.
Méthodologie : Nous avons recruté tous les patients bipolaires hospitalisés au service de psychiatrie légale de l’hôpital
Razi sur une durée de quinze années. Le recueil des données
s’est fait en se référant aux dossiers médicaux des malades.
Résultats : Trente patients ont répondu aux critères d’inclusions choisis. La moyenne d’âge était de 37,3 ans. La majorité avait un trouble bipolaire de type I (93 %). Vingt-huit
patients étaient hospitalisés pour un non-lieu pour cause de
démence alors que deux étaient transférés de la prison pour
nécessité de soins médicaux.
46
Pour aucun cas, l’acte délictuel n’était inaugural, il survenait
toujours au cours de l’évolution de la maladie bipolaire.
Les actes contre les biens venaient en premier (56,7 %), suivis
par les actes contre les personnes (23,3) % et les autres actes
(attentat à la pudeur, trafic de drogue) qui représentent 20 %.
Dans un tiers des cas, l’acte avait engendré une victime.
Conclusion : Le trouble bipolaire de l’humeur expose au
cours de ses différentes phases maniaques ou dépressives
au risque de passage à l’acte. Les actes sont plus impulsifs
que violents et sont surtout contre les biens.
PO 090
FACTEURS CLINIQUES ET THÉRAPEUTIQUES
ASSOCIÉS AUX DÉFICITS DE L’ATTENTION ET
DES FONCTIONS EXÉCUTIVES CHEZ DES PATIENTS
ATTEINTS DE TROUBLE BIPOLAIRE EN RÉMISSION
BRAHAM O., BANNOUR A.S., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
Introduction : Les études récentes ont rapporté l’existence de
déficits cognitifs chez les patients bipolaires en rémission.
Les déficits les plus rapportés touchent l’attention et les fonctions exécutives. De plus, les auteurs ont cherché à identifier
les facteurs cliniques et thérapeutiques associés à ces déficits. Les résultats de la littérature sont controversés.
Objectif : Comparer les scores de l’attention et des fonctions
exécutives entre un groupe de patients bipolaires et un
groupe de témoins sains.
Identifier les facteurs cliniques et thérapeutiques associés
aux déficits de l’attention et des fonctions exécutives chez
les patients bipolaires en rémission.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale réalisée à
l’Hôpital Farhat Hached de Sousse, ayant recruté 60 patients
bipolaires en phase de rémission et 60 témoins appariés pour
l’âge, le sexe, le niveau d’instruction et le quotient intellectuel.
L’attention et les fonctions exécutives ont été évaluées à
l’aide de Trail Making Test A et B. Les données cliniques et
thérapeutiques ont été recueillies à l’aide d’une fiche préétablie.
Résultats : Les patients bipolaires mettaient significativement plus de temps à l’épreuve du Trail Making Test A et B
(p < 10–3) comparativement aux témoins.
Parmi les caractéristiques cliniques, seule la durée d’évolution de la maladie bipolaire était positivement corrélée au
score total du TMT A (r = 0,302 ; p = 0,019) et du TMT B
(r = 0,413 ; p = 0,001). Concernant les facteurs thérapeutiques, nous avons noté que le score total au TMT A était plus
élevé dans le groupe de patients bipolaires sous sels de
lithium par rapport au groupe des patients sous valproate de
sodium (99,57 ± 7,80 vs. 60,93 ± 22,95 ; p = 0,036). De
même, le score total au TMT B était plus élevé dans le groupe
de patients bipolaires sous sels de lithium par rapport au
groupe des patients sous carbamazépine (171,35 ± 63,61 vs.
109,38 ± 50,90 ; p = 0,001).
Conclusion : Les déficits de l’attention et des fonctions exécutives chez les patients bipolaires semblent être liés à la
chronicité de la maladie bipolaire. Un lien entre ces déficits
Posters
et l’usage de sels de lithium a été aussi démontré dans notre
travail. Cependant d’autres études seront nécessaires pour
infirmer ou confirmer ces résultats.
PO 091
QUALITÉ DE VIE DANS UN GROUPE DE PATIENTS
BIPOLAIRES EN RÉMISSION : ÉTUDE
COMPARATIVE AVEC UN GROUPE TÉMOIN
BRAHAM O., BANNOUR A.S., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
Introduction : Le trouble bipolaire est un trouble psychiatrique
fréquent et chronique ayant un retentissement important sur
la qualité de vie des patients. Plusieurs auteurs ont cherché
à mesurer la qualité de vie chez les patients bipolaires, cependant peu d’études se sont intéressées à identifier les facteurs
cliniques associés aux altérations de la qualité de vie chez
ces patients.
Objectif : L’objectif de ce travail était de comparer la qualité
de vie chez un groupe de patients bipolaires en rémission
avec celle d’un groupe contrôle et d’en étudier les corrélations
avec les caractéristiques cliniques.
Méthodologie : Nous avons recruté 60 patients bipolaires en
rémission suivis à la consultation externe de psychiatrie du
CHU Farhat Hached de Sousse et 60 témoins appariés pour
l’âge, le sexe et le niveau d’instruction. La mesure de la qualité
de vie a été réalisée à l’aide du MOS à 36-item Short-Form
Health Survey (SF-36) dans sa version validée en langue
arabe. Les données cliniques et évolutives de la maladie
bipolaire ont été recueillies à l’aide d’une fiche préétablie.
Résultats : La qualité de vie des patients bipolaires en rémission était altérée comparativement aux témoins (p = 0,039).
Cette altération concerne les dimensions suivantes : la santé
psychique (p < 10–3), la limitation due à l’état psychique
(p < 10–3), la vie et les relations avec les autres (p < 10–3 )
et la santé perçue (p = 0,01). Nous avons noté une corrélation
positive entre l’âge de début de la maladie et la dimension
santé psychique (r = 0,320 ; p = 0,013). Le nombre de tentatives de suicide était négativement corrélé avec le score
global du SF-36 (r = – 0,37 ; p < 10–3), la dimension limitation
due à l’état psychique (r = – 0,274 ; p = 0,002) et la santé psychique (r = – 0,424, p < 10–3).
Conclusion : Les patients bipolaires en rémission avaient une
qualité de vie plus altérée comparativement aux témoins.
Cette altération est d’autant plus importante que L’âge de
début est précoce et que la maladie bipolaire se complique
de tentative de suicide.
PO 092
ÉVALUATION DES FONCTIONS COGNITIVES CHEZ
DES PATIENTS ATTEINTS DE TROUBLE BIPOLAIRE
EN RÉMISSION
BRAHAM O., BANNOUR A.S., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, CHU FarhatHached, SOUSSE, TUNISIE
Introduction : Le trouble bipolaire est une pathologie psychiatrique chronique et complexe avec un impact sévère sur le
fonctionnement social. Les auteurs rattachent ces altérations
de fonctionnement psychosocial à des déficits cognitifs chez
les patients bipolaires. Cependant, les études évaluant les
fonctions cognitives chez les patients bipolaires notamment
en phase de rémission sont peu nombreuses.
Objectif : Comparer les fonctions cognitives entre un groupe
de patients bipolaires en rémission et un groupe de témoins
sains.
Méthodologie : Nous avons colligé 60 patients suivis pour un
trouble bipolaire, à la consultation externe de psychiatrie du
CHU Farhat Hached de Sousse. L’évaluation des fonctions
cognitives a été réalisée à l’aide d’une batterie comprenant
le Trail Making Test A et B, la figure de Rey, les tests de la
fluence verbale et le test de l’empan de chiffres. Les résultats
obtenus de cette évaluation ont été comparés à ceux d’un
groupe de témoins sains, appariés pour l’âge, le sexe, le
niveau d’instruction et le Quotient intellectuel.
Résultats : Comparés aux témoins, les patients bipolaires
mettaient significativement plus de temps à l’épreuve du Trail
Making Test A et B (p < 10–3). Ils avaient des scores totaux
significativement plus bas que les témoins à l’épreuve de la
copie et à celle de la mémoire de la figure de Rey (p < 10–3).
Ils avaient significativement moins de bonnes réponses
(p < 10–3) et plus de persévérations (p < 10–3) aux tests de
la fluence verbale phonémique et catégorielle comparativement aux témoins. Les patients bipolaires avaient des scores
significativement plus bas que les témoins aux tests de
l’empan de chiffres direct (p < 10–3) et inverse (p < 10–3).
Conclusion : Notre travail a montré que les patients bipolaires
en rémission avaient comparativement aux témoins des déficits de l’attention, des fonctions exécutives, de la mémoire
verbale, visuelle et de travail. La connaissance de ces données doit motiver les cliniciens à en tenir compte de ces déficits cognitifs dans le cadre d’une prise en charge globale de
ces patients faisant intervenir en plus du volet biologique, des
thérapies cognitivo-comportementales à base de remédiation cognitive.
PO 093
CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES DES PATIENTS
BIPOLAIRES HOSPITALISÉS AU SERVICE
DE PSYCHIATRIE LÉGALE
BEN HOUIDI A., ELLOUMI H., ZGUEB Y., FARHAT I.,
CHEOUR M.
Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : La dangerosité psychiatrique est une question
complexe, ancienne, qui est à l’origine des fondements même
de la psychiatrie et des premières mesures thérapeutiques
pour les malades mentaux. Le trouble bipolaire de l’humeur
expose au risque d’acte délictuel ou criminel qui diffère selon
la nature de l’épisode thymique, les particularités de la maladie
et les facteurs socio-économiques et environnementaux.
L’objectif notre travail était de déterminer les caractéristiques
cliniques du trouble bipolaire chez des patients aux antécédents de passage à l’acte.
Méthodologie : Nous avons recruté du service de psychiatrie
légale tous les patients bipolaires hospitalisés durant les
47
10e Congrès de l’Encéphale
quinze dernières années. Le recueil des données s’est fait
de façon rétrospective des dossiers médicaux des patients.
Résultats : Trente patients ont répondu aux critères d’inclusion. La majorité (93 %) avaient un trouble bipolaire type 1.
Plus du quart avaient une comorbidité psychiatrique. Les plus
fréquents étaient la toxicomanie et les troubles de la personnalité. L’âge moyen de début de la maladie était de 26 ans.
Le délai de prise en charge était supérieur à un an pour 28 %.
Le nombre moyen des hospitalisations était de 4,6. Le nombre moyen des épisodes thymiques était de 8,15 avec une
fréquence d’un épisode par an.
La majorité des patients avaient une mauvaise observance
thérapeutique et la totalité étaient en arrêt de leurs traitements avant le passage à l’acte.
Le passage à l’acte est survenu au cours d’un accès maniaque pour 51,7 % des patients, au cours d’un épisode hypomaniaque pour 17,2 %, au cours d’un épisode mixte pour
6,9 %, au cours d’un épisode dépressif pour 3,4 % et pendant
un intervalle libre pour 20,7 %. Des caractéristiques psychotiques ont été relevées au cours des deux tiers des épisodes
morbides (66,7 %). Le délire était polythématique pour la plupart des patients.
Conclusion : Le risque de passage à l’acte au cours de la
maladie bipolaire est corrélé à plusieurs caractéristiques cliniques. Une meilleure évaluation de ces paramètres permettrait de prévenir ce risque.
PO 094
QUETIAPINE ET VIRAGE MANIAQUE À PROPOS
D’UN CAS
EUCHI L., JRIDETTE S., OUERTANI A., LAHMAR M.A.,
JOMLI R., KAANICHE K., ABOUB H., NACEF F.
Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
La prise en charge des épisodes dépressifs faisant partie du
spectre bipolaire pose sur le plan thérapeutique le risque de
virage maniaque (switch ou bascule) qui est estimé selon les
études de 20 à 40 %. Nous rapportons dans ce travail le cas
d’un patient suivi depuis dix ans pour un trouble bipolaire de
type II selon les critères du DSM IV. En août 2011, et suite
à une discontinuation thérapeutique de 8 mois, le patient a
été hospitalisé dans un tableau d’inhibition psychomotrice
sévère, tristesse de l’humeur, anhédonie, délire de persécution avec culpabilité, et des hallucinations auditives à contenu
péjoratif. L’examen psychiatrique conclut au diagnostic d’un
épisode dépressif majeur sévère avec caractéristiques psychotiques, et la décision fut de le mettre sous QUETIAPINE
à doses progressives. Sur le plan évolutif, à la 3e semaine,
recevant 300 mg de QUETIAPINE, une bascule de l’humeur
a été constatée (légère excitation psychique et un léger
débordement d’énergie), en même temps qu’un passage à
l’acte suicidaire où le patient a tenté de se suicider par pendaison. Les réunions et les conférences de consensus se
sont multipliées et renouvelées pour proposer des algorithmes et des guidelines pour la prise en charge, et la pharmacothérapie des dépressions bipolaires, qui ne cesse de s’enrichir par de nouvelles molécules, et de nouvelles indications
dont la QUETIAPINE. Des études randomisées menées en
48
double aveugle rapportent une faible incidence de virage
maniaque ou de tentative de suicide sous QUETIAPINE en
monothérapie. Cependant ce risque de virage maniaque ou
de tentative de suicide est une constatation clinique enregistrée par différentes équipes.
PO 095
ABUS DE SUBSTANCE ET TROUBLES BIPOLAIRES
OUERIAGLI NABIH F., ADALI I., LAFFINTI A., ABILKASSEM L.
Équipe de recherche sur la santé mentale, Faculté de Médecine
et de Pharmacie Caddi Ayad, Marrakech, MARRAKECH, MAROC
L’abus de substances psycho-actives chez les patients bipolaires représente une comorbidité qui vient aggraver la symptomatologie des épisodes aigus, de l’intervalle inter-épisodes
et compliquer la prise en charge. Le but de notre travail est
de mettre en évidence cette comorbidité et d’évaluer son
aspect épidémiologique, clinique et thérapeutique.
Nous avons effectué un recueil systématique des données
socio-démographiques et médicales à partir des dossiers de
80 patients bipolaires, ayant rempli les critères DSM IV, et
étant admis dans le cadre de l’urgence entre janvier 2009 et
septembre 2011 au service de psychiatrie de l’hôpital Militaire Avicenne de Marrakech. La recherche d’habitudes toxiques a intéressé principalement le tabac, le cannabis et
l’alcool. L’évaluation de la dépendance a été faite selon les
critères du DSM IV.
L’âge moyen de nos patients était de 29 ans avec des extrêmes de 19 et 50 ans. Tout notre échantillon était composé
d’hommes, 53 % des patients étaient célibataires, divorcés
ou en séparation et 38 % des patients étaient sans profession. Des antécédents judiciaires étaient présents chez
18,3 % de nos patients, des antécédents de tentatives suicidaires ont été retrouvés dans 25 % des cas et la présence
de violences a été notée chez 45 % des patients (hétéro
agressivité dans 22 % des cas). La consommation du tabac,
du hachich et de l’alcool étaient respectivement de 68,3 %,
35 % et 65 %. Les pourcentages de dépendance ont été de
56,7 pour le tabac ; 31,5 pour le hachich et 41,5 pour l’alcool.
Les fortes prévalences constatées soulignent l’intérêt d’un
dépistage précoce de ces conduites addictives. La prise en
charge de ces patients à double pathologie nécessite un
décloisonnement entre les différentes institutions permettant
une plus grande souplesse dans les prises en charges et une
meilleure prise en compte de tous les aspects des comorbidités psychiatriques.
PO 096
CARACTÉRISTIQUES CLINIQUES DU TROUBLE
BIPOLAIRE PRÉCOCE
BOURGOU S., DAMAK R., KAANECHE K., JOMNI R.,
NACEF F.
Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : Le trouble bipolaire est un trouble psychiatrique
dont les bases génétiques sont amplement étayées et se
manifestant à partir de la puberté, sous des formes souvent
« atypiques », puis de plus en plus « classiques ».
Posters
Objectif : Étudier les caractéristiques sémiologiques et cliniques du premier épisode maniaque chez des sujets jeunes.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective qui a intéressé les patients hospitalisés au service de psychiatrie À de
l’hôpital Razi à La Manouba de 2009 jusqu’à 2010. Ces sujets
ont été hospitalisés pour un premier épisode thymique répondant aux critères diagnostiques du DSM IV et entrant dans
le cadre d’un trouble bipolaire.
Résultats : L’échantillon était formé de 9 jeunes adolescents
âgés de 16 ans à 20 ans avec une moyenne d’âge de
17,33 ans et un sex-ratio de 2/7. 5 sujets avaient des antécédents familiaux psychiatriques.
Des signes psychotiques étaient présents dans 7 cas : bizarrerie du comportement dans 3 cas, troubles du cours de la
pensée dans 3 cas, délire non congruent à l’humeur dans
5 cas et délire congruent à l’humeur dans 2 cas. Une désinhibition sexuelle était présente chez 3 patientes.
PO 097
PROFIL DU PATIENT BIPOLAIRE. ÉTUDE DE 40 CAS
JARDAK F., BEN THABET J., MAALEJ BOUALI M.,
SALLEMI R., ZOUARI N., ZOUARI L., MAALEJ M.
Hôpital Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
Nous nous proposons de décrire les caractéristiques socioéconomiques et épidémiologiques de patients bipolaires, suivis au service de psychiatrie C du CHU Hédi Chaker à Sfax
en Tunisie et de rechercher les éventuels facteurs corrélés
aux récidives.
Il s’agit d’une étude rétrospective concernant 40 patients de
sexe masculin, suivis pour trouble bipolaire ayant été hospitalisés au moins une fois.
L’âge de début de la maladie était 29,37 ans. Le taux des célibataires et des mariés était de 45 % chacun. Nous n’avons
pas observé de corrélation significative entre le statut marital
et le risque de rechutes. Le niveau socio-économique était
bas chez 67,5 % des patients. Parmi les patients, 17,5 % ont
achevé leurs études supérieures. La moitié des patients ont
interrompu leur activité professionnelle suite à la maladie, La
consommation de tabac a été trouvée chez 55 % des malades, celle des boissons alcoolisées chez 25 % et celle du cannabis chez 7,5 % sans qu’il y eût de corrélation entre les conduites addictives et le nombre de rechutes. Des antécédents
médico-chirurgicaux ont été notés dans 27,5 % des cas
(affections cardio-vasculaires et neurologiques), sans corrélation significative avec le risque de rechutes. Tous nos
patients étaient classés type I et 87,5 % avaient présenté en
premier un épisode maniaque. Le nombre moyen d’hospitalisations était 4, avec une durée moyenne de 3 semaines.
Durant l’évolution, 52,5 % des malades ont présenté des
caractères psychotiques à type de délire (32 %) essentiellement de persécution ou à thèmes mystiques, et d’hallucinations surtout auditives (45 %). Le traitement était à base de
thymorégulateurs (85 %) en association avec des neuroleptiques classiques (85 %) ou atypiques (22,5 %). L’évolution
a été marquée par la récurrence des épisodes aigus avec
retour à un état quasi-normal en inter-critique dans 67,5 %
des cas.
La plupart de nos résultats étaient concordants avec ceux des
études internationales concernant les caractéristiques socioéconomiques des patients bipolaires, à part l’absence de corrélation entre les conditions défavorables, la toxicomanie
d’un côté et le nombre de rechutes d’un autre côté. Les particularités culturelles et religieuses de notre contexte pourraient expliquer cette divergence.
PO 098
COMORBIDITÉ DES TROUBLES BIPOLAIRES ET
DES TROUBLES DES CONDUITES ALIMENTAIRES
BEN HOUIDI A., ELLOUZE F., FARHAT I., ELLINI S.,
BEN ABLA T., MRAD M.F.
Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : Les études sont disparates quand aux rapports
du trouble bipolaire avec les troubles des conduites alimentaires : simple comorbidité ou similarités cliniques.
Nous proposons dans notre étude de chercher la comorbidité
entre ces deux troubles et les différents facteurs corrélés.
Méthodologie : Cent patients suivis pour un trouble bipolaire
de l’humeur ont été recrutés à la consultation externe. Les
différentes données ont été recueillies à l’aide d’un questionnaire posé aux patients. Les troubles des conduites alimentaires ont été évalués par la version validée en langue arabe
de l’EAT 40 et du BITE.
Résultats : La majorité des patients souffraient d’un trouble
bipolaire type 1. La moyenne d’âge était de 38 ans.
Un trouble alimentaire à type de boulimie a été noté chez
11 % des patients. Aucun cas d’anorexie n’a été retrouvé.
La boulimie corrélait avec le sexe féminin et le type II du trouble bipolaire.
Certains médicaments étaient décrits par les patients comme
aggravant les compulsions alimentaires (carbamazépine et
valproate de sodium).
La comorbidité était corrélée avec la mauvaise observance
au traitement.
Conclusion : La comorbidité des troubles des conduites alimentaires avec le trouble bipolaire de l’humeur retentit sur le
cours évolutif de cette pathologie et l’adhérence du patient à
son traitement. D’où l’importance d’évaluer ces troubles et
leur prise en charge adéquate.
PO 099
TROUBLE BIPOLAIRE :
ASPECTS ÉPIDÉMIOLOGIQUES,
CLINIQUES ET THÉRAPEUTIQUES
ALOULOU J., ABIDA I., CHARFEDDINE F., SOUISSI D.,
AMAMI O.
CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
Objectif : Étudier le profil épidémiologique, clinique et thérapeutique de patients bipolaires et comparer les différentes
caractéristiques entre les patients bipolaires I et II.
Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 151 dossiers de patients bipolaires hospitalisés au
49
10e Congrès de l’Encéphale
service de psychiatrie B CHU Hédi Chaker Sfax Tunisie entre
janvier 2000 et décembre 2009.
Une fiche de données explorant les données épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques a été remplie pour chaque
dossier.
Résultats : L’âge moyen de la population était de 35 ans,
avec des extrêmes de 15 et 79 ans. Le sex-ratio était de 0,54.
Le niveau scolaire ne dépassait pas le primaire dans plus de
la moitié des cas (54,3 %). Presque la moitié des patients
étaient mariés (48,3 %) et 54,3 % étaient sans profession.
Des antécédents psychiatriques familiaux ont été notés chez
la moitié de l’échantillon.
L’âge de début de la maladie se situait entre 20 et 30 ans
pour 39 % des patients.
Deux tiers de l’échantillon (66 %) étaient diagnostiqués trouble bipolaire type I.
L’épisode le plus récent était de type maniaque chez 60 %
d’entre eux.
Sur le plan thérapeutique, 91 % des patients étaient traités
par une association de thymorégulteurs et de neuroleptiques.
Les patients bipolaires II avaient plus d’antécédents familiaux
psychiatriques (p = 0,024).
La présence de caractéristiques psychotiques de l’épisode
le plus récent (maniaque ou dépressif) était plus fréquente
chez les bipolaires I (p = 0,000).
Sur le plan thérapeutique le traitement antidépresseur était
plus fréquemment utilisé chez les bipolaires II (p = 0,000).
Ces résultats rejoignent dans la globalité ceux de la littérature.
teur déterminant de la dissolution psychique. De la même
manière, l’état le plus dissolutif du dysfonctionnement de la
conscience est l’épilepsie. Et là, l’intensité de l’excitation
anormale des réseaux neuronaux devrait être le facteur spécifique de la dissolution psychique. Si l’on adopte le point de
vue de la classification néo-organodynamique (Tableau), qui
postule qu’une phase aiguë relève uniquement d’une modification temporaire de la maladie mentale de base. Les maladies mentales se classent entre un stade normal N ou N+ et
un stade X. Si le degré d’une aggravation aiguë (dont l’origine
est une excitation neurologique anormale) s’échelonne de 0
à 7, les douze stades de dégénérescence multipliés par les
huit niveaux d’aggravation donnent un nombre de 96 ; ce qui
veut dire qu’il est possible de répertorier jusqu’à 96 états de
maladie mentale. En s’appuyant sur cette théorie, les praticiens non psychiatres devraient être à même de comprendre
les situations mentales anormales et d’arrêter des plans thérapeutiques.
PO 100
Schi
LA THÉORIE DU NÉO-ORGANODYNAMISME :
zop
UNE NOUVELLE CLASSIFICATION PRATIQUE
hrén
DES MALADIES MENTALES
ie
MIZUNO T.
Centre de Santé Mentale Sakamoto, OSAKA, JAPON
Les théories biologiques et psychologiques qui s’opposent
de façon dogmatique, fragilisent les fondements de la psychiatrie. Henry Ey disait de ce chaos qu’il était « psychiatricide » et il a essayé d’en sortir. C’est ainsi qu’il a proposé un
organodynamisme. Mais la séparation des maladies mentales en états aigus et chroniques, apparaît dès lors insuffisante. Une telle typologie ne peut expliquer le travail d’un processus psychique dynamique. La théorie d’Henri Ey n’est
donc pas tout à fait claire, notamment sur la profondeur de
la dissolution dans les perturbations de la conscience et de
la personnalité ? Je fais l’hypothèse que l’activité mentale est
également une durée indissoluble et que la maladie mentale
est le cours de cette durée entre un état relâché (phase normale ou chronique) et un état de tension (phase aiguë ou
d’aggravation). Le malade mental ne reste pas toujours dans
le même état, du fait qu’il passe d’une phase à l’autre. L’auteur
propose un néo-organodynamisme qui pourrait résoudre ces
problèmes. La personnalité est un état fonctionnel entier.
Étant donné que les états de dysfonctionnement les plus dissolutifs de la personnalité sont la démence et le retard mental,
le degré de dégénérescence organique devrait y être le fac50
PO 101
INHIBITION COGNITIVE ET QUALITÉ DE VIE CHEZ
LE PATIENT SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE
VITRY J. (1), LE GALL D. (2), LHUILLIER J.P. (1),
RICHARD-DEVANTOY S. (2)
(1) Secteur 5, CESAME, CHS, STE GEMMES SUR LOIRE,
FRANCE
(2) Laboratoire Processus de Pensée et Interventions, UPRES
EA 2646, ANGERS, FRANCE
Objectif : Dans la schizophrénie, l’altération de l’intégrité du
cortex préfrontal pourrait être à l’origine d’un dysfonctionnement des fonctions exécutives, dont la capacité à inhiber une
information non pertinente pour une tâche en cours. Ces altérations exécutives participeraient au retentissement socioprofessionnel, et à celui du fonctionnement quotidien et de
la qualité de vie. L’objectif de notre étude observationnelle
transversale était d’évaluer l’existence d’un lien entre l’inhibition cognitive et la qualité de vie subjective chez des sujets
ambulatoires avec un diagnostic de schizophrénie.
Méthode : Nous avons comparé la qualité de vie subjective
(évaluée par la S-QoL), les fonctions exécutives (BREF) et
Posters
l’inhibition cognitive (TMT, Stroop, Hayling, lecture en présence de distracteurs) entre des patients ambulatoires et stabilisés avec un diagnostic de schizophrénie (critères du
DSM IV-TR) et des sujets contrôles. Les deux groupes ont
également bénéficié d’une évaluation clinique (PANSS,
MADRS) et cognitive globale (MMSE).
Résultats : Les deux groupes étaient appariés pour l’âge, le
sexe, le niveau d’éducation et le score au MMSE. Par rapport
aux sujets de contrôle (N = 10), les patients ambulatoires présentant une schizophrénie (N = 10) avaient une qualité de vie
significativement altérée sans corrélation statistiquement
significative avec l’inhibition cognitive (TMT, Stroop, Hayling,
lecture en présence de distracteurs). Cependant, les fonctions d’accès et de suppression de l’inhibition cognitive selon
le modèle d’Hasher et Zacks étaient altérées dans le groupe
de patients souffrant de schizophrénie contrairement à la
fonction de freinage préservée. Une analyse différentielle des
résultats a aussi permis de mettre en évidence deux profils
exécutifs distincts au sein de la population de patients schizophrènes en fonction de leur forme résiduelle ou paranoïde
de la maladie.
Conclusion : Apprécier la qualité de vie du patient vient compléter l’évaluation symptomatique et cognitive, celle d’efficacité clinique et de tolérance et permet aussi d’organiser les
soins du patient au plus proche de son fonctionnement exécutif.
Mots clés : Fonctions exécutives, Inhibition cognitive ; Qualité de
vie ; Schizophrénie ; Soins.
PO 102
THÉRAPIES DE CHOC EN PSYCHIATRIE
OU LA NAISSANCE D’UN NOUVEAU PARADIGME :
ENTRE INNOVATIONS THÉRAPEUTIQUES
ET CONTROVERSES
ELOWE J.
Hôpitaux universitaires de Strasbourg, STRASBOURG, FRANCE
L’électroconvulsivothérapie (ECT) reste un des traitements
les plus anciens et les plus controversés utilisés en psychiatrie. Introduite à Rome en 1938 par les Italiens Cerletti et Bini,
elle s’inscrit plus largement dans la continuité des thérapies
dites de choc nées au début du XXe siècle et elle est la seule
à avoir subsisté jusqu’à aujourd’hui. Malgré son efficacité et
les mesures de sécurité encadrant aujourd’hui sa pratique,
elle subit encore le poids d’une stigmatisation, tributaire de
certains courants idéologiques, surtout représentés par l’antipsychiatrie, du mouvement de réformes sociales survenues
dans les années 1960, des effets d’une médiatisation acharnée et souvent ambivalente, et de son caractère empirique.
En effet, la méconnaissance des mécanismes sous-tendant
l’efficacité de l’ECT a nourri les fantasmes les plus variés
autour de son mode d’action et elle a été longtemps incriminée pour son caractère déshumanisant. Elle a fait naître des
débats éthiques houleux autour de la liberté du patient à consentir de manière éclairée à ce traitement et de la nécessité
d’une information loyale, claire et appropriée. En intégrant
l’arsenal thérapeutique des psychiatres, outre son efficacité
dans le traitement de certaines pathologies psychiatriques
sévères, elle a surtout permis de mettre un terme à l’idée
d’incurabilité des maladies mentales : la psychiatrie allait
acquérir un statut scientifique et perdre la vision ésotérique
qu’on lui attribuait. De ce point de vue, l’arrivée des thérapies
de choc représente un nouveau paradigme en psychiatrie au
sens donné par le scientifique et épistémologue américain
Thomas Samuel Kuhn puisqu’elles ont apporté aux psychiatres l’espoir d’une guérison possible des maladies mentales
les plus sévères. Toutes leurs recherches se sont dès lors
orientées vers le développement de nouvelles thérapeutiques qu’on veut toujours plus efficaces et mieux tolérées. En
nous basant sur les théories de ce scientifique et épistémologue américain, nous montrons que « l’arrivée d’une nouvelle théorie doit inévitablement entraîner une reconstruction
de la théorie antérieure et la réévaluation des faits antérieurs,
processus intrinsèquement révolutionnaire, qui est rarement
réalisé par un seul homme et jamais du jour au lendemain. »
(Kuhn, 1983).
PO 103
TRAITEMENT D’INFORMATIONS VISUELLES
DANS LA SCHIZOPHRÉNIE ÉVALUÉ PAR
POTENTIELS ÉVOQUÉS VISUELS
RADY A. (1), ELSHESHAI A. (2), ABOU EL WAFA H. (2),
ELKHOLY O. (2), RAMADAN I. (3)
(1) Université d’Alexandrie Faculté de Médecine, ALEXANDRIE, ÉGYPTE
(2) Dept of Psychiatry – Alexandria University, ALEXANDRIE,
ÉGYPTE
(3) Dept of Neurology – Alexandria University, ALEXANDRIE,
ÉGYPTE
Contexte : La schizophrénie est associée à des déficits dans
le traitement de l’information visuelle. Les potentiels évoqués
visuels enregistrés sur le cortex occipital chez des patients
atteints de schizophrénie suggèrent un dysfonctionnement
au niveau inférieur de traitement d’informations visuelles,
plus important sur la voie magnocellulaire que sur la voie parvocellulaire. La voie magnocellulaire aide à orienter vers des
stimuli saillants. Un déficit magnocellulaire pourrait contribuer
à des déficits cognitifs visuels. Un dysfonctionnement de la
voie magnocellulaire peut expliquer divers aspects de dysfonctionnement neurophysiologique : par exemple, la voie
magnocellulaire projette principalement sur le cortex dorsal
(e.g. le lobe pariétal), qui contribue à la perception du mouvement et de la localisation spatiale des objets [2].
Matériel : 30 patients schizophrènes ont été recrutés à l’Hôpital Universitaire d’Alexandrie avec un score ≥ 4 sur l’échelle
d’impression clinique globale sévérité CGI-S. Les potentiels
évoqués visuels ont été enregistrés et comparés à un groupe
témoin sain.
Résultats : Au niveau de l’œil droit la P100 moyenne était de
104,55 ± 5,62 et 95 ± 5,27 ms dans le groupe témoin et schizophrène avec une différence statistique significative. Une
constatation reproduite au niveau de l’œil gauche où la
moyenne de l’onde P100 était de 105,8 ± 5,41 et 95,85
± 5,4 ms dans les mêmes groupes respectifs.
Conclusion : Les P100 sont plus prolongées chez les patients
schizophrènes par rapport au groupe témoin.
51
10e Congrès de l’Encéphale
PO 104
LES FACTEURS DE RECHUTES
DANS LA SCHIZOPHRÉNIE
TAYEBI-AIT-AOUDIA S.M.
EHS Mahfoud Boucebci, ALGER, ALGÉRIE
réponse) ; « contrôle métacognitif » (performance à l’item
et décision de valider la réponse) ; « concordance
métacognitive » (confiance en la réponse et décision de la
valider). La validité convergente a été explorée pour la surveillance métacognitive par la Subjective Scale To Investigate Cognition In Schizophrenia, et pour le contrôle métacognitif par l’Iowa Gambling Task (IGT).
Résultats : Cette étude pilote a montré la bonne acceptabilité
de cette procédure d’évaluation de la métacognition « en
ligne » dans la schizophrénie. Les analyses de validité mettent en évidence une tendance à la corrélation positive entre
l’IGT et le score de contrôle métacognitif au test mémoire des
chiffres inversés.
Perspectives : La validité de cet outil reste à confirmer sur
un échantillon plus grand et une population témoin. Cette
mesure « en ligne » de la métacognition permettrait d’améliorer l’évaluation et la prise en charge du handicap psychique.
La littérature nationale et internationale s’accorde pour dire
que l’inobservance est la principale cause de rechute et que
la prise en charge est multifactorielle : biologique, psychologique et socio-familiale.
Garantir une continuité thérapeutique en assurant un suivi à
long terme, préserver la rémission et prévenir les rechutes
restent un défi permanent pour les psychiatres.
À cet effet, nous avons mené une étude auprès de
500 patients schizophrènes relevant du secteur ouest d’Alger
qui se sont présentés après une rechute.
Notre objectif principal est de déterminer les principales causes de rechute et de proposer une prise en charge adaptée
à nos ressources thérapeutiques et sociales.
Au terme de ce travail, nous avons pu dégager certaines
recommandations ciblant aussi bien le patient que sa famille
mais aussi le personnel soignant.
PO 106
SCHIZOPHRÉNIE KRAEPELINIENNE LORS
DE L’ADMISSION INITIALE : CARACTÉRISTIQUES
CLINIQUES DE MAUVAIS PRONOSTIC
Mots clés : Inobservance ; Prévention ; Rechutes ; Schizophrénie.
MOAMAÏ J.
CH Pierre-Janet, GATINEAU, QUÉBEC, CANADA
PO 105
COMMENT ÉVALUER LA MÉTACOGNITION
DANS LA SCHIZOPHRÉNIE ? EXPLORATION
DE LA PERTINENCE ET DE LA VALIDITÉ
D’UNE MESURE « EN LIGNE »
QUILES C., PROUTEAU A., VERDOUX H.
Université Bordeaux Segalen, BORDEAUX, FRANCE
Contexte : La métacognition se définit comme la surveillance
et le contrôle de ses propres processus cognitifs. Des outils
de mesure de la métacognition effectuée à distance de la
tâche cognitive ont montré une altération des performances
métacognitives dans la schizophrénie. Ces outils ont pour
limite de ne pas documenter les capacités d’accès aux processus métacognitifs en temps réel.
Objectif : Opérationnaliser un protocole de mesure « en
ligne » de la métacognition durant la passation de tests cognitifs, et explorer sa faisabilité et sa validité.
Méthode : Une étude pilote a été conduite chez 10 patients
répondant aux critères DSM IV de schizophrénie. Les performances cognitives ont été évaluées avec des tests explorant mémoire à court terme et de travail (mémoire des chiffres Wechsler Adult Intelligence Scale WAIS 3), mémoire
épisodique verbale (Rappel Libre-Indicé 16), attention,
vitesse de traitement (Codes WAIS 3), fonctions exécutives
(Modified Card Sorting Test). Les performances métacognitives ont été évaluées avec une méthode que nous avons
développée : deux questions sont posées pour chaque item
de chaque test, portant sur la confiance en sa réponse, et
sur sa décision de la valider ou non. Trois scores sont alors
calculés : « surveillance métacognitive » (prenant en
compte la performance à l’item et la confiance en la
52
Introduction : Le concept de Schizophrénie Kraepelinienne
(SZK) ou la schizophrénie (SZ) de très mauvais pronostic,
caractérisé par l’évolution débilitante de la maladie, a été proposé pour réduire l’hétérogénéité de la pathologie. Cependant, peu de recherches ont porté sur son issue. Il s’agit donc
d’apprécier le devenir clinique, à long terme, de la SZK dans
un environnement hospitalier.
Méthode : Les sujets étaient des patients admis pour la première fois avant l’âge de 50 ans qui avaient au moins deux
hospitalisations pour SZ et qui étaient sous soins continuels
pour ≥ 5 ans. Les sujets contrôles étaient des patients SZ qui
n’avaient qu’une seule admission. Les données ont été
extraites à partir des résumés de départ de 896 patients SZ
(14-50 ans) admis pour la première fois dans un hôpital psychiatrique régional du Québec sur une période de 30 ans
(1980 à 2011).
Résultats : La SZK était observée chez 31,1 % de sujets SZ
admis pour la première fois. Une analyse de régression
logistique indique que le développement ultérieur de SZK
était corrélé avec l’âge plus jeune lors l’admission initiale,
le type paranoïde et le faible taux de toxicomanie. Toutefois,
ces patients abusaient plus souvent de substances à la fin
du suivi (médian = 12 ans) qu’au moment de la première
admission (21,5 vs. 61,6 %). Durant cette même période,
le diagnostic de SZ a évolué vers le type paranoïde (50,3
vs. 67,4 %).
Conclusion : L’ensemble de ces résultats indique que la SZK
est une réalité clinique actuelle. Les différences observées
pourraient être attribuées aux symptômes psychotiques
sévères et persistants chez ces patients. Ces résultats vont
dans le même sens que des données déjà existantes sur l’utilité clinique du concept distinct de SZK.
Posters
PO 107
CARACTÉRISATION MAGNÉTOENCÉPHALOGRAPHIQUE (MEG) DES DEFAILLANCES
DU LOBE TEMPORAL GAUCHE CHEZ
DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES SOUFFRANT
D’HALLUCINATIONS AUDITIVES
HAESEBAERT F. (1), LECAIGNARD F. (2),
SUAUD-CHAGNY M.F. (1), D’AMATO T. (1), SAOUD M. (1),
POULET E. (1), BERTRAND O. (3), BRUNELIN J. (1)
(1) CH le Vinatier, BRON, FRANCE
(2) CERMEP – Imagerie du vivant, LYON, FRANCE
(3) Centre des Neurosciences de Lyon, LYON, FRANCE
Introduction : Les hallucinations auditives dans la schizophrénie sont associées à des perturbations du self monitoring
impliquant des mécanismes dits de « décharge corollaire ».
Des études EEG précédentes ont mis en évidence chez des
sujets sains des modulations de l’onde N100 (composante
des potentiels évoqués auditifs) évoquée par un stimulus syllabique, durant la production de parole. Cette modulation est
considérée par certains auteurs comme un marqueur des
effets de la décharge corollaire sur le lobe temporal et serait
absente chez les patients schizophrènes souffrant d’hallucinations auditives. L’objectif de cette étude est de caractériser
en MEG les modulations de l’onde M100 (équivalent MEG
de la N100) dans cette population de patients.
Matériels et méthodes : 6 patients droitiers ont été comparés
à 12 sujets sains. L’onde M100 était évoquée d’une part par
des sons syllabiques et d’autre part par des bruits blancs.
L’amplitude de l’onde M100 de chacun des sujets était analysée à partir de regroupements d’électrodes au niveau de
l’hémisphère gauche et de l’hémisphère droit. 4 conditions
cognitives constituaient l’expérience : « repos », « discours
intérieur », « discours extériorisé », « écoute ». Les amplitudes de l’onde M100 étaient comparées à l’aide de deux ANOVAs à trois facteurs (Hémisphère, Condition, Groupe) pour
chaque type de stimulus (son syllabique, bruit blanc).
Résultats : Le résultat principal de cette étude est une forte
interaction hémisphère × condition × groupe pour les sons
syllabiques uniquement (F = 4,7043; df = 3; p < 0,01). Chez
les patients, l’amplitude de l’onde M100 n’est modulée de
façon différente par rapport au groupe contrôle dans l’hémisphère droit, alors que dans l’hémisphère gauche, on observe
une absence de modulation chez les patients.
Conclusion : Cette étude met en évidence une anomalie fonctionnelle ayant pour siège le lobe temporal gauche chez les
patients schizophrènes souffrant d’hallucinations auditives.
Ces résultats sont en accord avec les précédents travaux
incriminant le lobe temporal gauche dans la physiopathologie
des hallucinations auditives.
PO 108
DÉLAI D’ACTION DES ANTIPSYCHOTIQUES :
EFFET PRÉCOCE OU RETARDÉ ?
CRAPET M.
Centre hospitalier, SAINT-NAZAIRE, FRANCE
Introduction : Le mécanisme d’action des antipsychotiques
(AP) est basé sur le blocage des récepteurs dopaminergi-
ques, variable selon les médicaments. Ce blocage ne serait
effectif qu’après un délai de 3 semaines de traitement continu
qui coïncide avec la constatation des effets thérapeutiques
et indésirables des AP. Il a alors été communément admis
la notion d’effet retardé de ces traitements.
Mais peu d’études ont analysé ce délai d’action retardé
jusqu’à ces dernières années où différentes méta-analyses
d’études portant sur l’efficacité des traitements antipsychotiques dans la schizophrénie s’y sont intéressées.
Méthode : Revue de littérature sur PUBMED.
Résultats : Le délai d’action des AP étudiés dans les méta-analyses ne reflète pas le temps nécessaire à l’obtention d’une
pleine efficacité thérapeutique mais à une amélioration clinique, jugée par une baisse significative du score total des échelles BPRS et PANSS. On retrouve ainsi trois résultats majeurs :
– Les antipsychotiques sont partiellement efficaces dès la
première semaine de traitement et l’amélioration clinique
obtenue au cours des deux premières semaines est plus marquée que celle des 3e et 4e semaines.
– L’effet des antipsychotiques augmente avec le temps et les
patients ayant déjà bénéficié d’une amélioration clinique au
cours des premières semaines de traitement vont encore voir
leur état clinique s’améliorer au cours des semaines suivantes.
– L’amélioration constatée au cours des 4 premières semaines est plus importante que celle constatée au cours de la
première année de traitement.
Discussion : Ces résultats viennent questionner la notion
d’effet retardé des AP.
Mais celle-ci est évaluée par une baisse modérée (< 20 %)
des scores totaux de la PANSS et la BPRS. Or plusieurs études montrent que les praticiens constatent les effets cliniques, évalués par l’échelle CGI, à partir d’une diminution d’au
moins 20 % de ces mêmes scores totaux.
Les AP ont donc un délai d’action précoce et l’amélioration
clinique progressive est constatée par les praticiens le plus
souvent après quelques semaines de traitement.
Cette notion questionne la théorie du bloc de dépolarisation
issue du mécanisme d’action des AP et pourrait susciter
d’autres recherches dans ce domaine.
PO 109
DU DÉSIR D’ENFANT À LA MATERNITÉ
CHEZ LES FEMMES SCHIZOPHRÈNES :
ASPECTS SPÉCIFIQUES DE LA PRISE EN CHARGE
ROURE A.H.
Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Méthodologie : Revue des données scientifiques disponibles
à partir des bases de données PubMed et de la littérature.
Population de mères schizophrènes majeures uniquement
diagnostiquées avant la grossesse.
Résultats : Épidémiologie : Les décompensations psychotiques sont plus rares pendant la grossesse. En revanche,
elles sont très fréquentes pendant le post-partum et il est possible d’identifier plusieurs facteurs de risque spécifiques :
ambivalence, antécédents d’interruption spontanée de grossesse, grossesses compliquées, prématurité.
53
10e Congrès de l’Encéphale
Prise en charge préventive : La grossesse et la naissance
sont des situations temporaires nécessitant une prise en
charge particulière, et constituent un moment propice à
l’intervention préventive des acteurs de la périnatalité.
Complications : Les complications pour la mère au cours de
la grossesse sont plus fréquentes que dans la population
générale en raison d’une moins bonne adhésion aux soins
et des difficultés inhérentes aux équipes dans la prise en
charge des patientes psychotiques avec par conséquent un
risque de complications obstétricales augmenté. Pour
l’enfant à naître, il existe un risque majoré de retard de croissance intra-utérin, prématurité, petit poids de naissance, mort
subite, maltraitance psychique et physique, complications
développementales à court, moyen et long terme, risque de
développer une maladie psychique. La morbimortalité est
augmentée pendant les trois premières années de vie. De
plus, un défaut de prise en charge et de prévention est à
redouter.
Traitement : Peu d’antipsychotiques classiques et atypiques
peuvent être utilisés pendant la grossesse sans risque tératogène démontré. Le suivi psychothérapeutique permet une
meilleure adhésion aux soins et une alliance thérapeutique
de bonne qualité, indispensable de part le réseau d’intervenants impliqués dans la prise en charge.
Conclusion : La grossesse est un moment privilégié et propice à la mobilisation des ressources humaines familiales et
professionnelles psychiatriques et sociales, afin de préparer
l’accueil physique et psychique du bébé conformément aux
mesures du plan périnatalité 2005-2007.
Mots clés : Éthique ; Grossesse ; Périnatalité ; Prévention ; Réseau ;
Schizophrénie.
PO 110
PRIMO-PRESCRIPTIONS D’ANTIPSYCHOTIQUES
CHEZ LES 15-24 ANS – INDICATEUR D’INCIDENCE
D’UN TROUBLE SCHIZOPHRÉNIQUE ?
DANEL T. (1), AMARIEI A. (1), PLANCKE L. (1), BENOIT E. (2)
(1) Fédération régionale de recherche en santé mentale, LILLE,
FRANCE
(2) Assurance-maladie Nord-Picardie, LILLE, FRANCE
La prévalence (nombre de personnes souffrant d’un trouble
à un moment donné) et l’incidence (nombre de nouveaux cas)
de trouble schizophrénique sont des données très importantes à documenter afin de mener des programmes et actions
en direction des publics touchés.
La prévalence est estimée à environ 1 % en population générale (Hautecouverture et al., 2006). L’incidence annuelle est
estimée entre 7,7 et 43 pour 100 000 dans la méta-analyse
de McGrath et al. (2008).
La F2RSM dispose, par convention avec le service médical
régional de l’assurance-maladie, des bases de remboursement des médicaments psychotropes (régime général qui
couvre environ 90 % de la population).
Nous avons documenté les primo-prescriptions des antipsychotiques suivants : amisulpride, aripiprazole, halopéridol,
olanzapine, rispéridone, chez les 15-24 ans, sur une période
54
de 12 mois, alors que les 24 mois précédents étaient libres
de prescription d’antipsychotiques.
Concernant les données de l’année 2008, 6 mois ont été analysés chez les 15-24 ans, pour une incidence annuelle de 19
pour 100 000 habitants (Danel et al., 2009).
En 2009, 769 primo-prescriptions d’antipsychotiques ont été
recensés chez les 15-24 ans (Vaiva et al., 2010), pour une
incidence de 21 pour 100 000 habitants.
Le travail que nous présentons concernant les données de
2010 confirme les résultats précédents. En effet, en 2010,
793 primo-prescriptions d’antipsychotiques ont été identifiées chez les 15-24 ans, soit une incidence de 22 pour
100 000 habitants.
Les taux retrouvés avec notre méthode sont à la fois cohérents avec les données de la littérature et comparables d’une
année sur l’autre. Nous proposons que la primo-prescription
d’antipsychotiques chez les 15-24 ans soit un indicateur de
l’entrée dans un trouble psychotique. Afin d’aller plus avant
dans cette hypothèse, nous projetons de comparer sur des
secteurs géographiques limitées, la primo-prescription d’antipsychotiques et le nombre de premiers événements psychotiques rapportés dans le dispositif psychiatrique des mêmes
secteurs, chez les 15-24 ans.
PO 111
HÉTÉROGÉNÉITÉ DES TROUBLES
DE LA PLANIFICATION DANS UNE POPULATION
DE PATIENTS SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE
RAMPAZZO A. (1), WILLARD D. (1), FRANCK N. (2),
GAILLARD R. (3), KREBS M.O. (3), AMADO I. (1), ALLAIN P. (4)
(1) Centre Référent Remédiation et Réhabilitation Psychosociale,
Centre Hospitalier Sainte-Anne, Service-Hospitalo-Universitaire de
Santé Mentale et Thérapeutique, Inserm U894, PARIS, FRANCE
(2) Centre de réhabilitation CH Le Vinatier, Université Lyon 1 &
CNRS UMR 5229, LYON, FRANCE
(3) Service-Hospitalo-Universitaire de Santé Mentale et Thérapeutique, Inserm U894, Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS,
FRANCE
(4) Laboratoire de Psychologie Processus de Pensée et Interventions (UPRES-EA 2646), Université d’Angers, ANGERS, FRANCE
Les troubles cognitifs accompagnant la schizophrénie ont été
largement décrits dans la littérature. Sur le plan exécutif, une
variabilité importante des performances suivant les patients
a été observée (Chan et al., 2006).
Dans un travail centré sur l’étude de la planification de l’action,
nous avons comparé les performances de 35 sujets souffrant
de schizophrénie selon le DSM IV, stabilisés depuis au moins
un mois, à celles de 35 sujets sains appariés en âge et niveau
d’étude. La planification de l’action a été évaluée à partir d’une
tâche écologique empruntée à la BADS (Wilson et al., 1996)
et adaptée en langue française (Allain et al., 2004) : le Test du
Plan du Zoo construit en regard du modèle du SAS développé
par Shallice et Burgess (1998). Les résultats ont montré une
difficulté à construire un schéma temporaire d’action dans le
groupe des patients souffrant de schizophrénie. S’y associaient une lenteur d’exécution et un temps de planification non
bénéfique. Les analyses en cas multiples ont permis de cons-
Posters
tituer 3 sous-groupes de patients : (a) un groupe de 11 patients
sans difficulté, (b) un groupe de 20 patients avec difficultés
d’élaboration du plan d’action uniquement, (c) un groupe de
4 patients avec difficultés d’élaboration et d’exécution du plan
d’action. Dans le groupe (b), 2 sous-groupes ont été identifiés
sur la base du type d’erreurs commises : ruptures de règles
(84 %), oubli des règles (14 %). L’analyse des séquences
d’actions produites dans ces 2 sous-groupes a permis de montrer que les processus perturbés étaient différents en regard
du modèle de Shallice et Burgess (1998) : les patients produisant des ruptures de règles présentent des difficultés à orienter
le problème vers un but et ceux commettant des erreurs de
type « oubli » présentent un défaut de récupération en
mémoire épisodique des marqueurs d’intentions différées,
sans difficultés d’orientation.
Nos résultats suggèrent donc une hétérogénéité des troubles
de planification de l’action dans la schizophrénie. Il conviendrait d’étudier ces troubles plus précisément, à la recherche
des dysfonctionnements cognitifs et cliniques susceptibles
d’en rendre compte. Ce travail devrait permettre de mieux
cerner les difficultés de vie quotidienne des patients et d’améliorer la prise en charge.
PO 112
REMÉDIATION COMPORTEMENTALE
QUINTILLA Y. (1), ROURE V. (2)
(1) CHU La Colombière, MONTPELLIER, FRANCE
(2) CHS Thuir, PERPIGNAN, FRANCE
La remédiation cognitive (RC) est une thérapeutique en
pleine expansion pour répondre aux troubles cognitifs des
schizophrènes. La remédiation comportementale a pour but
de lui donner une application dans le quotidien des patients.
L’objectif de Remi COM est de confronter virtuellement un
patient aux difficultés qu’il peut rencontrer dans son quotidien
et de lui proposer des outils pour les surmonter.
À l'aide du jeu « LES SIMS 3 » (simulateur de réalité virtuelle)
le patient apprend à gérer ses besoins (alimentation, hygiène
de soi, du lieu de vie, budget, démarches administratives), ses
loisirs (déplacements, cinéma, bibliothèque, sports) et travaille
sur les relations interpersonnelles. Remi COM se déroule de
préférence dans des structures externalisées (CMP, HDJ,
Appartements ± thérapeutiques) voire en unité de réhabilitation, en lien avec un projet de retour à la vie civile autonome.
Les premiers résultats montrent une meilleure adaptation aux
problématiques de la vie quotidienne pour les modules alimentation et hygiène. Suite aux modules sur les loisirs et les
relations interpersonnelles, les patients ont pu s’inscrire dans
des activités socialisantes (GEM, associations).
Vous pouvez obtenir gratuitement un manuel du praticien en
nous contactant à [email protected]
PO 113
ÉMOTION ET ANHEDONIE AU COURS
DES SCHIZOPHRÉNIES :
APPORT DE LA NEURO-IMAGERIE
AIOUEZ K., BENATMANE T.
CHU Mustapha, ALGER, ALGÉRIE
L’émotion est une dimension essentielle dans la vie, elle
colore la vie de tous les jours et joue un grand rôle dans la
qualité et la stabilité des interactions sociales. La notion de
plaisir est différente d’un individu à un autre, concernant les
multiples plaisirs notamment physiques exp : la sexualité,
interpersonnels (pour vaincre la solitude), plaisir du succès
qui renvoie au désir d’autonomie, l’exploration, la découverte,
la créativité etc. jusqu’au plaisir du pouvoir. L’anhédonie est
définie comme étant l’expérience subjective de ne pas pouvoir expérimenter ou percevoir du plaisir et se manifeste cliniquement par une perte d’intérêt pour les activités sociales
ainsi qu’un désintérêt pour les activités basiques comme la
sexualité, elle a une composante émotionnelle et cognitive.
Elle est considérée comme symptôme émotionnel majeur
rencontré chez les patients soufrant de schizophrénie, qui
n’ont ni joie ni peine, tout leur est indifférent.
Nous essayerons de développer les différentes phases du
processus émotionnel à la base des sensations de plaisir et
de déplaisir, thématique de notre sujet pour pouvoir comprendre les dérèglements cognitifs sous tendant l’anhédonie
chez le patient schizophrène, en s’appuyant aussi sur les
résultats de la neuro-imagerie pour mettre en exergue les corrélats neuro-anatomiques mis en jeu.
Les patients schizophrènes présentent des anomalies d’attribution d’un sens émotionnel à leur perception. Leur anhédonie se situe à l’interface de l’émotion et la cognition, la compréhension de ces dérèglements permettra d’améliorer les
techniques thérapeutiques : pharmacologiques, cognitive et
émotionnelle.
PO 114
SCHIZOPHRÉNIE ET DÉPENDANCE AU TABAC
FARHAT I., JOMLI R., ZGUEB Y., BEN HOUIDI A., NACEF F.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : La dépendance tabagique est largement observée chez les patients souffrant de schizophrénie. Elle a été
estimée aux alentours de 80 % dans certaines études.
Le tabagisme jouerait un rôle dans la réduction de l’espérance de vie de ces patients qui est de l’ordre de 20 % ainsi
que d’une majoration du risque de maladie cardiovasculaire
par 3.
Méthodologie : Étude théorique à travers une revue de la littérature sur Medline en utilisant les mots clés : tabagisme,
schizophrénie, dépendance.
Conclusion : La dépendance à la nicotine chez les patients
schizophrènes est élevée, s’expliquant par différents types
d’arguments :
1) Les symptômes négatifs par le biais d’une libération accrue
de dopamine au niveau du cortex préfrontal.
55
10e Congrès de l’Encéphale
2) L’amélioration des déficits cognitifs secondaires à la maladie et aux NLP classiques.
3) Les effets secondaires des NLP.
En raison de l’impact cardiovasculaire mais aussi oncologique du tabagisme, la lutte contre celui-ci a incité au développement de médicaments agonistes nicotiniques dans la schizophrénie, ainsi que des actions de sevrage qui ont donné
des résultats encourageants chez les patients atteints de
schizophrénie : des NLP atypiques en particulier de la clozapine et aussi le bupropion sont utiles dans la prise en charge
de la dépendance à la nicotine. Ceci est d’autant plus encourageant qu’il n’y a pas d’aggravation de la symptomatologie
psychotique après sevrage.
PO 115
DEVENIR DU PREMIER ÉPISODE PSYCHOTIQUE :
À PROPOS D’UNE ENQUÊTE EN POPULATION
HOSPITALIÈRE TUNISIENNE
FARHAT I., ZGUEB Y., JOMLI R., BEN HOUIDI A., NACEF F.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Environ trois personnes sur 100 connaîtront au
moins un épisode psychotique durant leur vie. Il est généralement difficile de diagnostiquer le type précis de psychose
au début d’un premier épisode psychotique (PEP). La prudence diagnostique est de mise étant donné la faible pertinence des indices cliniques et la dangerosité des pronostics
destructeurs.
Objectif : Évaluer le devenir sur le plan diagnostique des premiers épisodes psychotiques dans les suites de l’hospitalisation dans un service de psychiatrie.
Méthodologie : Étude descriptive évaluative des dossiers des
patients hospitalisés dans le service de psychiatrie A de
l’hôpital Razi durant l’année 2005 et qui ont reçu le diagnostic
de premier épisode psychotique : devenir du diagnostic après
cinq ans.
Résultats : 192 patients ont été admis durant la période de
l’étude, parmi eux 21 patients (environ 10 %) ont reçu le diagnostic de premier épisode psychotique Cinq ans après,
5 patients ont été perdus de vue et 16 sont encore suivis dans
notre service. L’âge moyen pour notre échantillon est de
29,6 ans. Plus de 50 % ont un niveau scolaire primaire ou
secondaire, 55 % des patients sont sans profession, 44,4 %
des patients avaient des ATCD familiaux psychiatriques,
66 % des patients ont été traités par des antipsychotiques
conventionnels et 34 % par des antipsychotiques de seconde
génération (ASG). Concernant le diagnostic actuel : 28,5 %
des patients ont le diagnostic de trouble bipolaire, 24 % de
schizophrénie, 9,5 % de troubles de la personnalité, 5 % de
trouble délirant, 9,5 % sans diagnostic stable, et 23,5 % perdus de vue.
Conclusion : Le premier épisode psychotique traduit une fragilité mais aussi une plasticité. Le repérage (des signes de
psychose) et l’intervention précoce permettent de réduire la
durée de la psychose non traitée et diminuer l’incidence de
la schizophrénie. Face à un épisode psychotique aigu, garder
une approche clinique ouverte et réactive, afin de préserver
les capacités évolutives du sujet jeune.
56
PO 116
DÉFAUT D’INHIBITION CORTICALE MESURÉE
PENDANT UNE TÂCHE D’INHIBITION
COMPORTEMENTALE DANS LA SCHIZOPHRÉNIE
SABY A., LINDBERG P., GUEGUEN B., CRÉPON B.,
JOHNSON I., GRIESSINGER T., GAILLARD R., KREBS M.O.,
AMADO I.
CHU Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Des anomalies motrices ont été décrites dans la schizophrénie et un défaut d’inhibition a été rapporté sur le plan
moteur à travers des études utilisant le paradigme stop signal.
Il existerait par ailleurs dans cette pathologie un dysfonctionnement des réseaux inhibiteurs intra-corticaux GABAergiques explorés via la stimulation magnétique transcrânienne
(TMS) appliquée en regard de l’aire motrice primaire (M1).
Nous avons étudié l’inhibition comportementale, ainsi que
l’inhibition au niveau cortical, à l’aide d’une tâche d’inhibition
volitionnelle où le signal stop survient aléatoirement avant
l’exécution d’un mouvement anticipé. L’étude a été menée
chez quinze patients souffrant de schizophrénie (DSM IV)
sous antipsychotiques versus dix-neuf contrôles appariés
en âge, afin de mesurer un défaut d’inhibition chez les
patients et un lien entre défaut d’inhibition et excitabilité corticale. La mesure principale de l’épreuve comportementale,
le SSRT (stop signal réaction time) reflète la vitesse du processus inhibiteur cérébral. La seconde épreuve a permis les
mesures d’excitabilité corticale et des paramètres d’inhibition comme le SICI (short interval intracortical inhibition)
mesuré pendant la tâche et le CSP (période de silence cortical) mesuré au repos. Il s’agit de la première étude mesurant les paramètres d’inhibition intra-corticale chez des
patients schizophrènes pendant la réalisation d’une tâche
d’inhibition volitionnelle.
Les résultats comportementaux montrent un profil d’inhibition
comparable patients/contrôles. Les résultats obtenus via la
TMS seraient en faveur d’un défaut d’inhibition intra-corticale
pendant la tâche d’inhibition chez les patients, alors que les
mesures au repos ne permettent pas de différencier les
patients des contrôles.
Ces résultats sont particulièrement intéressants pour la compréhension des réseaux moteurs inhibiteurs dans la schizophrénie. Il semblerait que le dysfonctionnement des mécanismes inhibiteurs corticaux, plus particulièrement les voies
du GABAB, ne s’accompagne pas d’une perturbation d’inhibition volitionnelle. On pourrait supposer l’existence de circuits de compensation permettant une inhibition correcte
mise en jeu dès la préparation de l’action.
PO 117
ÉVOLUTION DES PERFORMANCES COGNITIVES
APRÈS REMÉDIATION COGNITIVE CHEZ
DES PATIENTS ATTEINTS DE SCHIZOPHRÉNIE
BRAHAM S., GASSAB L., LTAIEF F., MECHRI A., GAHA L.
Service de psychiatrie CHU de Monastir – Laboratoire de
Recherche Vulnérabilité à la maladie mentale LR05ES10,
MONASTIR, TUNISIE
Posters
Introduction : Les déficits cognitifs peuvent atteindre jusqu’à
85 % des patients atteints de schizophrénie. La mémoire,
l’attention et les fonctions exécutives comptent parmi les
domaines cognitifs les plus altérés, d’où la place de la remédiation cognitive dans la prise en charge de ces troubles.
Objectif : Comparer les performances cognitives d’une population de schizophrènes avant et après remédiation cognitive.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude prospective, expérimentale. Elle a concerné 15 patients répondant au diagnostic
de schizophrénie (selon les critères diagnostiques du DSM IV).
Tous les patients étaient en rémission depuis plus de 6 mois.
Cette population a bénéficié d’un programme de remédiation
assisté par ordinateur (REHACOM). La cure a comporté
8 séances de remédiation à raison de 2 séances par semaine.
Les fonctions cognitives entraînées étaient l’attention/concentration ; la mémoire topologique et le raisonnement logique.
L’évaluation neurocognitive était effectuée par : Le Vienna test
system (Cognitrone pour l’attention/concentration et Corsi pour
la mémoire topologique) ; le PM38 pour le raisonnement
logique et le SSTICS (Échelle Subjective d’Évaluation des Performances Cognitives dans la schizophrénie). Nous avons
effectué 3 temps d’évaluation : avant la remédiation cognitive
(T0), à la fin de la remédiation (T1) et après un mois (T2).
Résultats : À l’évaluation de l’attention/concentration, nous
avons noté une amélioration significative de tous les paramètres du COGNITRONE à T1 et T2 : nombre de réponses
positives (p < 10–4) ; nombre de refus corrects (p < 10–4) ;
temps moyen des réponses positives (p < 10–4) ; temps
moyen des refus corrects (p < 10–4) et temps total de passation (p < 10–4).
Une amélioration significative de la mémoire a été relevée au
CORSI et mesurée par l’empan de blocs immédiats et ceci à
T1 (p1 < 10–4) et T2 (p2 < 10–4). Le raisonnement évalué par
le PM38, montre aussi une amélioration significative du score
d’intelligence à T1 (p1 < 10–4) et qui s’est maintenue à T2
(p2 < 10–4). L’évaluation par le SSTICS montre une diminution significative des scores à T1 (p1 < 10–4) et T2 (p2 < 10–4).
Conclusion : Nos résultats confirment l’effet bénéfique de la
remédiation cognitive et l’intérêt de sa pratique chez les
patients schizophrènes.
PO 118
EFFET DE LA REMÉDIATION COGNITIVE SUR LES
SYMPTÔMES CLINIQUES DE LA SCHIZOPHRÉNIE
BRAHAM S., GASSAB L., BEN HAOUALA S., LTAIEF F.,
MECHRI A., GAHA L.
Service de psychiatrie CHU de Monastir – Laboratoire de
Recherche Vulnérabilité à la maladie mentale LR05ES10,
MONASTIR, TUNISIE
Introduction : La prise en charge de la schizophrénie vise
l’amélioration de dimensions positives et négatives de la
maladie. La remédiation est un outil récent faisant partie de
l’arsenal thérapeutique visant non seulement les troubles
cognitifs mais aussi les symptômes cliniques.
Objectif : Évaluer l’effet de la remédiation cognitive sur la
symptomatologie clinique (signes positifs, signes négatifs,
désorganisation) de patients suivis pour schizophrénie.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude prospective, expérimentale. Elle a concerné 15 patients répondant au diagnostic de schizophrénie (selon les critères diagnostiques du
DSM IV). L’âge moyen était de 31,0 ± 8,25 ans. Tous les
patients étaient en rémission depuis plus de 6 mois. Pour la
remédiation nous avons utilisé un programme de remédiation
assisté par ordinateur (REHACOM). La cure a comporté
8 séances de remédiation à raison de 2 séances par
semaine.
L’évaluation clinique était effectuée par les échelles
suivantes : PANSS, SAPS, SANS, BPRS et CGI et ceci avant
la remédiation (T0), à la fin de la remédiation (T1) et après
un mois (T2).
Résultats : Nous avons constaté une diminution significative
pour : les scores et sous-scores de la PANSS (p1 < 10–4) ;
(p2 < 10–4), les scores au BPRS (p1 < 10–4) ; (p2 < 0,0001),
les scores au SAPS (p1 = 0,17) ; (p2 = 0,02), les scores au
SANS (p1 < 10–4) ; (p2 < 10–4) et les scores du CGI
(p1 < 10–4) ; (p2 < 10–4).
Conclusion : Nos résultats semblent prometteurs quant au
double bénéfice que peut apporter la remédiation sur le plan
cognitif et clinique. Des études ultérieures sont à envisager
pour expliquer les mécanismes exacts de nos constatations.
PO 119
APPORT DE LA REMÉDIATION COGNITIVE
DANS LA QUALITÉ DE VIE DE PATIENTS ATTEINTS
DE SCHIZOPHRÉNIE
BRAHAM S., GASSAB L., BEN HAOUALA S., LTAIEF F.,
MECHRI A., GAHA L.
Service de psychiatrie CHU de Monastir – Laboratoire de
Recherche Vulnérabilité à la maladie mentale LR05ES10,
MONASTIR, TUNISIE
Introduction : La schizophrénie est une maladie chronique qui
altère la qualité de vie des patients schizophrènes. Il a été
démontré que les déficits cognitifs des patients schizophrènes étaient corrélés aux difficultés qu’ils rencontraient dans
leur vie quotidienne. Une prise en charge ciblée sur ces altérations cognitives pourrait être pourvoyeuse d’amélioration
dans la qualité de vie de patients schizophrènes.
Objectif : Étudier l’impact de la remédiation cognitive sur la
qualité de vie de patients suivis pour schizophrénie.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude prospective, expérimentale. Elle a concerné 15 patients répondant au diagnostic
de schizophrénie (selon les critères diagnostiques du
DSM IV). L’âge moyen était de 31,0 ± 8,25 ans. Tous les
patients étaient en rémission depuis plus de 6 mois. Pour la
remédiation nous avons utilisé un programme de remédiation
assisté par ordinateur (REHACOM). La cure a comporté
8 séances de remédiation à raison de 2 séances par semaine.
L’évaluation de la qualité de vie était effectuée par l’échelle
de qualité de vie validée en arabe (SF 36) et comportant 8
dimensions : activité physique, limitations due à l’état physique, douleurs physiques, santé perçue, vitalité, vie et relations sociales, limitations dues à l’état psychique et état
psychique ; et ceci avant la remédiation (T0), à la fin de la
remédiation (T1) et après un mois (T2).
57
10e Congrès de l’Encéphale
Résultats : Nous avons constaté l’augmentation significative
du score total de la SF36 (p1 < 10–4) ; (p2 < 10–4) et des différentes dimensions du SF36 : activité physique (p1 < 10–4) ;
(p2 < 10–4) ; limitations dues à l’état physique (p1 < 10–4) ;
(p2 = 0 ,04) ; douleurs physiques (p1 < 10–4) ; (p2 < 10–4) ;
santé perçue (p1 < 10–4) ; (p2 < 10–4) ; vitalité (p1 < 10–4) ;
(p2 < 10–4) ; vie et relations sociales (p1 < 10–4) ;
(p2 < 10–4) ; limitations dues à l’état psychique (p1 < 10–4) ;
(p2 < 10–4) et état psychique (p1 < 10–4) ; (p2 < 10–4).
Conclusion : Nos résultats semblent confirmer le rôle de la
remédiation cognitive dans l’amélioration de la qualité de vie
des patients schizophrènes. En effet la qualité de vie est améliorée après amélioration des performances cognitives.
Néanmoins d’autres facteurs peuvent y participer comme le
manque d’insight ou la présence d’effets indésirables des
traitements pharmacologiques.
PO 120
EFFET DE LA REMÉDIATION COGNITIVE SUR
LES HABILETÉS SOCIALES DE PATIENTS ATTEINTS
DE SCHIZOPHRÉNIE
BRAHAM S., GASSAB L., MECHRI A., LTAIEF F., GAHA L.
Service de psychiatrie CHU de Monastir – Laboratoire de
Recherche Vulnérabilité à la maladie mentale LR05ES10,
MONASTIR, TUNISIE
Introduction : La schizophrénie est associée à des troubles
cognitifs variés qui ont souvent des conséquences délétères
avec une perte de l’autonomie et une désinsertion sociale.
La remédiation cognitive semble avoir des effets bénéfiques
dans ce domaine.
Objectif : Évaluer l’effet de la remédiation cognitive sur les
performances sociales de patients suivis pour schizophrénie.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude prospective, expérimentale. Elle a concerné 15 patients répondant au diagnostic de schizophrénie (selon les critères diagnostiques du
DSM IV). L’âge moyen était de 31,0 ± 8,25 ans. Tous les
patients étaient en rémission depuis plus de 6 mois. Pour la
remédiation nous avons utilisé un programme de remédiation
assisté par ordinateur (REHACOM). La cure a comporté
8 séances de remédiation à raison de 2 séances par
semaine.
L’évaluation des habiletés sociales était effectuée par
l’échelle des habilités sociales (The Life Skills Profile : LSP)
comportant 5 dimensions : sociabilité, capacité de se gérer,
observance, comportement antisocial et étrangeté, et ceci
avant la remédiation (T0), à la fin de la remédiation (T1) et
après un mois (T2).
Résultats : Nous avons constaté une augmentation significative au score total du LSP (T0 : 62,73 ± 7,19) ; T1 :
68,47 ± 7,32 (p1 < 10–4) et T2 : 69,53 ± 5,44 (p2 < 10–4) et
pour les différentes dimensions de celui-ci : à T1 et T2 et
avec respectivement (p1 < 10–4 et p2 < 10–4).
Conclusion : Nos résultats confirment l’intérêt de la remédiation dans l’amélioration des performances sociales de
patients atteints de schizophrénie. Sa généralisation devrait
permettre de réduire l’handicap social de ces patients.
58
PO 121
DOUBLE PARRICIDE ET SCHIZOPHRÉNIE :
À PROPOS D’UN CAS
BOUT A., AARAB C., RAMMOUZ I., AALOUANE R.
CHU de Fès, FÈS, MAROC
Resté longtemps au sommet de la pyramide criminelle, le parricide est un crime rare dont la singularité réside dans sa forte
charge symbolique. En effet l’assassinat du père ou de la mère
a de tout temps suscité toutes sortes d’interrogations et d’incompréhensions. Le double parricide reste encore plus rare et révèle
généralement des pathologies psychiatriques lourdes.
Le lien entre la pathologie mentale, en l’occurrence la schizophrénie, et le parricide est bien établi, d’où l’intérêt d’étudier
les situations à risque et les facteurs prédictifs d’un passage
à l’acte.
Nous présentons donc l’étonnant cas d’un jeune homme chez
qui on a diagnostiqué une schizophrénie paranoïde avec un
délire à thématique mystique de mécanisme hallucinatoire.
Monsieur B était en prise avec des voix qui lui parlaient de
sa prophétie et qui l’exhortaient, pour se révéler prophète, à
purifier son entourage des esprits maléfiques. Un projet qu’il
a couvé pendant 3 ans avant d’accomplir ce qu’il avait à faire
selon son expression. Il passa donc à l’acte un soir où il trouva
dans la rue un couteau, événement qu’il interpréta comme
le signal tant attendu et promis auparavant par la voix. Monsieur B, après 2 mois du double parricide, est sous traitement
dans notre service. Il raconte son désarroi qui coïncide avec
la disparition des voix et une acceptation partielle de sa maladie, une période de transition qu’il vit difficilement et qui le
plonge dans une dépression sévère. Cette situation se voit
aggravée par l’abandon du reste de sa famille et la prise de
conscience de l’ampleur de l’acte et du regard d’autrui.
Cette présentation de cas nous permettra de nous pencher
sur une situation redoutée et dans certains cas évitables. Le
caractère prémédité qui fait la particularité de notre cas nous
permet d’analyser le processus depuis l’éclosion du projet
jusqu’au meurtre, et ce, dans l’optique de mieux en élucider
les facteurs déterminants et tirer des enseignements qui peuvent se révéler décisifs.
PO 122
ATTEINTE DE LA THÉORIE DE L’ESPRIT DANS
LA SCHIZOPHRÉNIE PRÉCOCE
BOURGOU S. (1), BOUDEN A. (1), AMADO I. (2),
TABBENE K. (1), BOURDEL M.C. (2), HALAYEM M.B. (1)
(1) Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
(2) Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Introduction : La théorie de l’esprit regroupe un ensemble de
capacités cognitives rendant possible l’attribution d’états
mentaux à autrui et permettant ainsi de comprendre et de prédire ses comportements. L’altération de cette capacité est
retrouvée dans plusieurs troubles psychiatriques dont la schizophrénie.
Objectif : Rechercher un déficit de la théorie d’esprit chez des
adolescents atteints de schizophrénie précoce et comparer
leurs résultats à ceux obtenus chez des sujets contrôles.
Posters
Méthodologie : C’est une étude cas-témoins, portant sur des
adolescents schizophrènes âgés de 13 à 17 ans. Le diagnostic de schizophrénie a été retenu selon les critères d DSM IV
complétés par la passation du Kiddie Sads. Les patients ont
été comparés à des témoins sains sans antécédents psychiatriques familiaux et appariés en fonction de l’âge et du
niveau scolaire.
La tâche expérimentale pour étudier la théorie de l’esprit était
« Les Triangles Animés ». Les réponses des participants ont
été évaluées selon 3 critères : le caractère approprié des états
mentaux, l’intentionnalité et la longueur de chaque réponse.
Résultats : L’échantillon était formé de 12 patients atteints de
schizophrénie précoce avec une moyenne d’âge de
14,75 ans. Ils ont été comparés à 12 témoins adolescents.
La moyenne du niveau d’étude des participants était de
7,4 années. Dans la modalité physique qui étudie la perception de la réalité, aucune différence n’a été notée entre
patients et témoins concernant l’intentionnalité et la longueur
des réponses (respectivement p = 0,618, p = 0,473).Quant
à la modalité biologique qui explore le discernement entre
entités physique et biologique, des différences significatives
entre patients et témoins ont été obtenues dans les trois critères de cotation. Dans la modalité psychologique qui évalue
l’intentionnalité, une différence nettement significative a été
notée dans le caractère approprié des réponses, l’intentionnalité et la longueur des réponses (respectivement p < 0,001,
p < 0,001, p = 0,006).
Conclusion : Les sujets atteints de schizophrénie précoce
présentent une atteinte de la théorie d’esprit qui n’est pas isolée. Ainsi ce déficit dans l’attribution d’états mentaux à autrui
est inclus dans le cadre plus général d’un déficit cognitif de
la causalité.
PO 123
SIGNES NEUROLOGIQUES MINEURS DANS
LA SCHIZOPHRÉNIE PRÉCOCE
BOURGOU S. (1), BOUDEN A. (1), AMADO I. (2),
TABBENE K. (1), HALAYEM M.B. (1)
(1) Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
(2) Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Introduction : Les signes neurologiques mineurs (SNM) correspondent à des anomalies neurologiques subtiles et diffuses, comprenant notamment des troubles de la coordination
motrice, de l’équilibre, de l’intégration sensorielle ou encore
de la latéralisation, ainsi que des mouvements anormaux. Ils
entrent dans le cadre des marqueurs dits « endophénotypiques ». Ces marqueurs sont stables dans le temps, non modifiés par l’évolution et le traitement. Ils existent chez des
patients atteints de maladies psychiatriques telles que la schizophrénie.
Objectif : Comparer la prévalence et les scores des signes
neurologiques mineurs (SNM) chez un groupe de patients
atteints de schizophrénie précoce par rapport à des témoins
sains et rechercher les corrélations avec les caractéristiques
cliniques de la schizophrénie.
Méthodologie : C’est une étude cas-témoins, portant sur des
adolescents schizophrènes âgés de 13 à 17 ans. Le diagnos-
tic de schizophrénie a été retenu selon les critères d DSM IV
complétés par la passation du Kiddie Sads. Les sujets ont
été comparés à des témoins sains sans antécédents psychiatriques familiaux et appariés en fonction de l’âge et du
niveau scolaire.
Les SNM ont été évalués à l’aide de l’échelle de Krebs et al.
Les patients schizophrènes ont été cliniquement évalués par
le Positive and Negative Syndrome Scale (PANSS).
Résultats : L’échantillon était formé de 12 patients atteints de
schizophrénie précoce avec une moyenne d’âge de
14,75 ans. Le sex-ratio était de 1,4.
La prévalence des NSS était de 100 % chez nos patients. Le
score total moyen des SNM était significativement plus élevé
chez les patients schizophrènes (29,29 ± 4,10 versus
7 ± 1,31 les témoins sains, p < 0,0001). Une corrélation positive entre le score de l’intégration motrice et le score du facteur positif de la PANSS a été retrouvée (p = 0,05).
Conclusion : Nos résultats concernant la relation entre signes
psychiatrique et anomalies neurologiques ne sont pas en
concordance avec les résultats de la plupart des travaux antérieurs. Un élargissement de notre échantillon permettrait de
confirmer ou d’infirmer ce constat.
PO 124
OBSERVANCE THÉRAPEUTIQUE ET FACTEURS
DE RECHUTE CHEZ LES SCHIZOPHRÈNES
ROCHDANI A., ELMOUEFFEQ A., LAABOUDI F.,
BELBACHIR S., SEKKAT F.Z.
Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC
La rechute chez les schizophrènes est un problème très
important qui est à l’origine de plusieurs hospitalisations, plus
souvent lié le à une mauvaise observance du traitement et
ce malgré les progrès réalisés dans le domaine des traitements pharmacologiques de la schizophrénie.
Les effets secondaires des médicaments, les facteurs environnementaux, la toxicomanie ou bien les facteurs liés à a la
pathologie en elle-même semblent les plus mis en cause
dans la mauvaise observance.
Dans notre étude nous allons essayer de relever ces différents facteurs à partir d’une étude rétrospective des dossiers
de malades hospitalisés à plusieurs reprises dans notre hôpital et comparer les résultats avec les données de la littérature.
PO 125
AUGMENTATION DE LA PERFUSION
DU PRECUNEUS CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS
DE SCHIZOPHRÉNIE AVEC UN INSIGHT PRÉSERVÉ
FAGET-AGIUS C. (1), BOYER L. (2), PADOVANI R. (1),
RICHIERI R. (1), MUNDLER O. (2), LANÇON C. (1),
GUEDJ E. (2)
(1) Sainte-Marguerite, MARSEILLE, FRANCE
(2) La Timone, MARSEILLE, FRANCE
Objectif : Notre étude a pour objectif d’explorer les bases neurales fonctionnelles sous tendant l’insight préservé chez les
patients atteints de schizophrénie.
59
10e Congrès de l’Encéphale
Méthode : Trente et un patients droitiers ayant un diagnostic
de schizophrénie paranoïde posé selon les critères du
DSM IV-TR ont été inclus. L’insight a été mesuré en utilisant
la SUMD (Scale to assess Unawareness of Mental Disorder).
Les patients ont été séparés en deux groupes : « patients
ayant un insight préservé » et « patients ayant un insight
altéré ». Le débit sanguin cérébral régional obtenu grâce au
99mTc-ECD-SPECT a été comparé entre les deux groupes
de patients en utilisant SPM (p < 0,001, corrigé pour le
volume). Les différences retrouvées en SPECT ont été dans
un second temps comparées aux données obtenues chez
18 sujets sains.
Résultats : Vingt et un des 31 patients inclus (67,7 %) avaient
un insight préservé. Il n’y avait pas de différences statistiquement significatives (p > 0,10) entre les patients ayant un
insight préservé et les patients ayant un insight altéré aussi
bien pour les caractéristiques socio-démographiques (âge,
sexe, niveau d’études), cliniques (durée d’évolution de la
maladie, PANSS) que pour le traitement. En comparaison aux
sujets sains, le groupe entier de patients montrait une hypoperfusion fronto temporale bilatérale (p < 0,001), sans différence statistiquement significative pour cette région entre les
deux groupes de patients (p > 0,05). De plus, les patients
ayant un insight préservé montraient une augmentation significative de la perfusion bilatérale du precuneus, en comparaison aux patients ayant un insight altéré (p = 0,021) ; seule une
tendance statistique a été observée en comparaison aux
sujets sains (p = 0,067). Aucune différence significative n’a
été trouvée pour la perfusion du precuneus entre les patients
ayant un insight altéré et les sujets sains (p = 0,421).
Conclusion : Cette étude montre que les patients souffrant de
schizophrénie ayant un insight préservé ont une augmentation
de la perfusion bilatérale du precuneus, région cérébrale impliquée dans la prise de conscience de soi. Ces résultats suggèrent que l’hyperperfusion du precuneus est un mécanisme
compensateur de l’hypoperfusion fronto temporale.
Introduction : La schizophrénie reste malgré les avancées
thérapeutiques biologiques, une maladie entraînant un handicap social. Par ailleurs, les troubles neurocognitifs dans la
schizophrénie sont fréquents (70 à 80 %) fortement corrélés
au dysfonctionnement social des patients. Plusieurs techniques de réhabilitation psycho sociale ont été mises en place
pour améliorer ces dysfonctionnements sociaux.
Objectif : On propose à travers une revue de la littérature de
présenter les différentes techniques de remédiation cognitive
et de préciser leurs intérêts dans la réhabilitation des patients
atteints de schizophrénie.
Méthode : Revue de la littérature sur la base de données
Medline allant de janvier 1990 à novembre 2010.
Résultats : Plusieurs études ont montré que les patients souffrant de schizophrénie ont des difficultés cognitives les empêchant de suivre les séances d’entraînement aux habiletés
sociales d’où l’intérêt des techniques d’entraînement ou de
remédiation cognitive.
Parmi ces techniques, le programme informatisé REHACOM
constitue un moyen d’entraînement individuel et ciblé de différentes fonctions cognitives.
Par ailleurs, l’IPT est un programme intégratif associant à la
fois l’entraînement des fonctions cognitives et celui des habiletés sociales. Il a montré son efficacité sur le fonctionnement
social et par conséquent sur la qualité de vie.
Conclusion : Les techniques de remédiation cognitive utilisées chez les patients souffrant de schizophrénie améliorent
leur qualité de vie, en permettant une meilleure performance
cognitive et de meilleurs résultats fonctionnels.
Mots clés : Cognitive rehabilitation ; Cognitive remediation ; Schizophrenia.
PO 127
LES EFFETS DE LA PSYCHO-ÉDUCATION DANS
LA SCHIZOPHRÉNIE
BEN AMMAR H., CHIHANI R., EL ATI T., AMMRA Y., ZALILA H.,
BOUSETTA A.
Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
PO 126
PLACE DE LA REMÉDIATION COGNITIVE
DANS LA RÉHABILITATION DES PATIENTS
ATTEINTS DE SCHIZOPHRÉNIE
CHIHANI R., EL ATI T., HLALI H., DERBEL I., MOUELHI L.,
HOMRI W., YOUNES S., ZAGHDOUDI L., LABBANE R.
Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
60
Introduction : La psycho-éducation est un processus à long
terme impliquant familles et patients et reposant sur des méthodes précises : les programmes psycho éducatifs. Au-delà de
sa dimension pédagogique, elle constitue une intervention thérapeutique dans la mesure où elle vise à une modification des
comportements et des pensées. Elle constitue aujourd’hui une
recommandation dans les guidelines internationaux.
Objectif : À travers une revue de la littérature, nous nous proposons de montrer le bénéfice apporté par la psycho-éducation, pour le patient et sa famille, sur diverses dimensions cliniques (rechutes, qualité de vie, insight).
Résultats : En bénéficiant des programmes de psycho-éducation, le taux de ré hospitalisation est réduit, l’observance
est meilleure, et le nombre de jours d’hospitalisation diminué.
Les schizophrènes ayant suivi un programme psycho éducatif présentent une meilleure qualité de vie subjective dans
plusieurs domaines.
Posters
Le niveau d’insight est meilleur chez les patients ayant bénéficié de la psycho-éducation sur toutes les dimensions de la
conscience du trouble.
Conclusion : De nombreuses études ont démontré un intérêt
thérapeutique majeur de la psycho-éducation sur de nombreuses dimensions cliniques de la schizophrénie, aussi bien
pour les patients que pour leur famille.
Il s’agit d’une pratique encore peu répandue : il reste à surmonter les réticences et à développer ces interventions en
complément des dispositifs de soins existants.
PO 128
QUALITÉ DE VIE DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES :
ÉTUDE COMPARATIVE ENTRE PATIENTS
SOUS NEUROLEPTIQUES CLASSIQUES
ET ANTIPSYCHOTIQUES
TARIQ N., KADIRI M., BELBACHIR S., SEKKAT F.Z.
Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC
Introduction : Si les neuroleptiques puis les antipsychotiques
sont une révolution thérapeutique dans le traitement des psychoses dont ils ont diminué la mortalité, ces derniers sont
aussi pourvoyeurs de nombreux effets secondaires au premier rang desquels figurent les symptômes extrapyramidaux.
Dans la littérature, une différence nette est opérée entre neuroleptiques de première génération et antipsychotiques atypiques en termes de modalité de prescription et d’effets
secondaires. Les neuroleptiques et antipsychotiques possèdent un profil pharmacologique distinct. Aussi bien neuroleptiques que antipsychotiques présentent des effets secondaires qui peuvent altérer d’une manière ou d’une autre la qualité
de vie des patients.
Objectif : Notre objectif est d’évaluer la qualité de vie des
patients schizophrènes traités par neuroleptiques classiques
et antipsychotiques et les comparer dans un second temps.
Méthode : C’est une étude sous forme d’enquête auprès de
200 malades diagnostiqués schizophrènes selon les critères
du DSM IV traités en hospitalier mais également en ambulatoire qui sont divisés en deux groupes : dans le premier les
patients sont traités exclusivement par neuroleptiques classiques et le second par antipsychotiques. Les deux groupes
ont les mêmes caractéristiques socio-démographiques et la
même forme de schizophrénie. Leur qualité de vie a été évaluée par l’échelle SF-36.
Résultats : Les résultats de cette enquête sont en cours.
PO 129
PERCEPTION PAR LA COMMUNAUTÉ DU DISCOURS
DE PATIENTS ATTEINTS DE SCHIZOPHRÉNIE
CHAMPAGNE-LAVAU M. (1), LIENHART A.S. (2), GIRER J. (2),
D’IMPERIO M. (2), WILQUIN H. (2)
(1) CNRS UMR 6057, AIX-EN-PROVENCE, FRANCE
(2) Aix-Marseille Université, AIX-EN-PROVENCE, FRANCE
La cognition sociale joue un rôle critique dans notre capacité
à interagir et à communiquer avec les autres (ChampagneLavau et al., 2006 ; 2009). Pour cette raison, des troubles de
cette capacité dans la schizophrénie entraînent souvent une
désinsertion sociale marquée et une rupture avec le système
éducatif et le monde professionnel. De nombreuses études
ont montré des perturbations de la cognition sociale dans la
schizophrénie, évaluant dans la majorité des cas l’aspect perception/compréhension plutôt que production (Couture et al.,
2006). Pourtant, au niveau de la production, le contenu du
discours mais aussi la prosodie reflètent des informations sur
le locuteur.
L’objectif de cette étude est de déterminer si la parole et le
contenu du discours des individus atteints de schizophrénie
contribuent à l’impression sociale négative que les gens ont
de la schizophrénie. Il s’agit dans un second temps de déterminer quels sont les critères (prosodie et/ou contenu du discours) susceptibles d’engendrer cette impression.
Deux étapes ont été développées pour répondre à cet objectif. Dans une première étape, un groupe de 10 participants
atteints de schizophrénie et un groupe de 10 participants contrôles sains appariés en âge, en niveau d’éducation et en
genre ont été enregistrés alors qu’ils racontaient une histoire
à partir d’une image. Dans une deuxième étape, un groupe
de 20 participants sains ignorant la provenance des discours
devaient écouter et juger (sur une échelle de 1 à 7) les discours produits par les individus avec schizophrénie et sans
schizophrénie selon des critères de forme (impressions concernant le locuteur) et de contenu linguistique. Une analyse
acoustique des productions a aussi été réalisée.
Les résultats de cette étude montrent une différence de perception entre les deux groupes de narrateurs. Cette différence témoigne d’une impression plus négative à l’égard des
narrateurs atteints de schizophrénie et semble d’autant plus
marquée que l’évaluation porte sur la narration plutôt que sur
l’impression que l’on se fait du locuteur. Cependant, certains
aspects de la prosodie semblent pouvoir rendre compte de
ces différences de perception.
PO 130
LES FACTEURS INFLUENCANT L’OBSERVANCE
THÉRAPEUTIQUE DANS LA SCHIZOPHRÉNIE
FEKIH-ROMDHANE F., BEN ASSI W., MAAMRI A.,
HADJ-SALEM M., ELLOUMI H., CHEOUR M.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : L’observance thérapeutique se définit comme
le suivi effectif et précis par le patient des prescriptions médicales.
Le défaut d’observance représente une problématique
importante dans la prise en charge des maladies mentales
et, en particulier, dans la schizophrénie. Elle met en jeu de
multiples déterminants : pharmacologiques, environnementaux, sociaux, psychologiques…
Objectif : Nous sommes proposés à travers ce travail d’étudier certaines composantes entrant en jeu dans la mauvaise
observance.
Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude prospective transversale qui a concerné 36 patients de sexe masculin répondant aux critères de DSM IV de « schizophrénie ». Nous
avons utilisé :
61
10e Congrès de l’Encéphale
– Un auto-questionnaire comprenant les caractéristiques
socio-démographiques, cliniques et thérapeutiques.
– Le « Test de l’évaluation de l’observance » (TEO) de Girerd.
– L’échelle d’évaluation d’insight Q8.
Résultats : Nous avons trouvé que la majorité de notre population était mauvais observants (61 %).
On n’a pas trouvé de corrélation entre l’observance et l’âge.
La moyenne d’âge était de 42,14 ans pour les bons observants et de 40,45 ans pour les mauvais observants (p = NS).
Les 2 groupes étaient comparables également concernant le
statut conjugal, le statut professionnel, le niveau socio-économique et la qualité du soutien familial.
On n’a pas relevé de différence significative quant au mode
d’internement : 57,14 % hospitalisations d’office chez les
bons observants contre 63,63 % chez les mauvais observants (p = NS).
Les groupes des observants et des non-observants n’étaient
pas distincts par les paramètres thérapeutiques. En effet, la
majorité de nos patients recevait un neuroleptique classique
retard (85,7 % versus 72,7 %, p = NS).
Nous avons en revanche trouvé une corrélation entre le score
d’insight et l’observance thérapeutique : une mauvaise conscience du trouble était relevée chez 21,4 % chez les observants, contre 59,09 % chez les non-observants (p = 0 ,014).
Conclusion : La présence d’une observance médicamenteuse défectueuse est un problème majeur dans la prise en
charge au long cours des sujets atteints de schizophrénie.
Il est important d’identifier les facteurs sur lesquels on peut
agir afin d’améliorer la qualité de l’observance et de diminuer
le risque de rechutes.
PO 131
HOMICIDE ET SCHIZOPHRÉNIE
HADJ SALEM M., MAAMRI A., CHARFI S., BEN ASSI W.,
FEKIH-ROMDHANE F., ELLOUMI H., CHEOUR M.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Introduction : La médiatisation de quelques faits divers
d’homicide commis par des schizophrènes tend à renforcer
dans l’opinion publique l’idée que le crime émane de la déraison. 48 % des français pensent que les schizophrènes sont
dangereux pour les autres. Par rapport à une population
indemne de pathologie mentale, la schizophrénie multiplierait
le risque de violence homicide par 4 à 16 chez l’homme et 6
à 26 chez la femme selon les études.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective sur dossier :
notre travail a porté sur tous les patients atteints de schizophrénie, de sexe masculin ayant été hospitalisés dans le service de psychiatrie légale de l’hôpital Razi, entre janvier 2000
et avril 2011, d’office selon l’article 29 de la loi 92-83 du 3 août
1992 modifiée par la loi 2004-40 du 3 mai 2004 suite à un nonlieu pour cause de démence au sens de l’article 38 du Code
Pénal Tunisien. L’acte médico-légal était « un homicide ».
Nous nous proposons de décrire le profil socio-démographique, clinique et criminologique de l’homicide schizophrène.
Résultats : Le nombre de patients colligés est 27 patients.
L’âge variait entre 20 et 44 ans, avec un âge moyen de
62
32,2 ans, 88,8 % étaient célibataires, le niveau socio-économique était faible pour la majorité d’entre eux. Le niveau d’instruction était primaire ou non scolarisé dans 55,55 % des cas,
connu psychotique avant le crime dans 77,77 % des cas,
souffrant de schizophrénie paranoïde dans 70,3 % des cas,
en arrêt de traitement psychotropes dans 100 % des cas.
Concernant le lien avec la victime nous avons noté 4 cas de
patricide, 3 cas de matricide, un cas d’avitolicide, 2 cas de
fratricides, 3 cas d’uxoricides, 1 cas de filicide, la victime était
une connaissance dans 8 cas et inconnue dans 5 cas.
Le crime était non prémédité dans 82 % des cas, commis par
armes blanches dans 80 % suite à une altercation avec la
victime dans 63 % des cas, motivé par un délire de persécution à mécanisme hallucinatoire à l’encontre de la victime
dans 70 % des cas.
Les patients reconnaissaient mais banalisaient leurs actes
(58 %) des cas et la majorité restait indifférents à leurs actes.
PO 132
TROUBLES SCHIZOPHRÉNIFORMES
ET TRAUMATISME CRÂNIEN
BAHRINI L., BERGAOUI H., CHENNOUFI L., OUANES S.,
GHACHEM R.
Hôpital Razi la Mannouba Tunis, TUNIS, TUNISIE
Les troubles schizophréniformes post traumatiques sont
encore de nos jours insuffisamment étudiés. Or, le risque de
développer un trouble schizophréniforme suite à un traumatisme crânien est deux à trois fois plus important que dans
la population générale.
Le lien entre psychose et traumatisme crânien fait l’objet de
nombreuses contestations et controverses. Il est considéré
par certains comme faisant partie des facteurs étiopathogéniques du trouble psychotique alors que d’autres auteurs le
décrivent plutôt comme un facteur précipitant le trouble schizophréniforme chez une personne prédisposée.
Nous illustrons ce lien par le cas d’un patient âgé de 40 ans
sans antécédents ni familiaux ni personnels qui a été victime
d’un acte de violence avec traumatisme crânien ayant
entraîné un coma de 23 jours et compliqué d’une épilepsie
généralisée puis temporale complexe qui a bien évolué sous
dépakine 1 500 mg/jour. Par ailleurs, ce patient aurait présenté un important choc émotionnel suite à cet événement.
Le patient nous consulte deux ans après le traumatisme avec
un tableau comportant un syndrome délirant, hallucinatoire
et dissociatif, évoluant depuis deux mois.
Plusieurs théories explicatives ont été alors proposées.
Parmi ces hypothèses, on peut citer la théorie cholinergique,
la neuroplasticité ainsi que la théorie neurodéveloppementale de la schizophrénie. Cette dernière s’intègre dans le concept de la vulnérabilité à la schizophrénie.
Le lien entre psychose et traumatisme crânien est encore très
discuté. Il dépasse largement le cadre purement étiopathogénique. Une meilleure élucidation des étiologies de cette
forme de psychose post-traumatique peut avoir d’énormes
répercussions sur l’indemnisation et le dédommagement des
sujets.
Posters
PO 133
ÉVALUATION DE LA PRISE EN CHARGE
DES FACTEURS DE RISQUE CARDIOVASCULAIRES
CHEZ LES SCHIZOPHRÈNES TUNISIENS
BOUHLEL S., BEN YOUNES S., BEN KHELIFA E., TLILI R.,
MELKI W., ELHECHMI Z.
Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : Les patients atteints de schizophrénie présentent une surmortalité prématurée liée en grande partie à une
prévalence élevée des maladies cardiovasculaires dans
cette population. Les troubles cognitifs et la désorganisation
liés à la schizophrénie ainsi que la stigmatisation de la maladie mentale peuvent influencer le recours aux soins et le
dépistage des comorbidités somatiques.
Objectif : Dans ce travail nous nous sommes proposés de
déterminer la prévalence du diabète, de l’HTA et des dyslipidémies dans une population de patients atteints de schizophrénie et d’évaluer le nombre de sujets qui sont déjà diagnostiqués et pris en charge pour de tels pathologies.
Méthode : Nous avons mené une étude descriptive et
transversale auprès de 150 patients atteints de schizophrénie et hospitalisés au service de psychiatrie F de l’hôpital
psychiatrique Razi de Tunis entre les mois de janvier et
juin 2010. La population étudiée comprenait 111 hommes et
39 femmes d’un âge moyen de 38,2 ans. Quinze patients ont
été hospitalisés pour la première fois dans notre établissement et le reste avaient une durée moyenne de prise en
charge de 12,7 ± 10,3 années. Les antécédents somatiques
des patients ont été recherchés. Un examen clinique avec
une mesure de la TA et de l’indice de masse corporelle ainsi
qu’un bilan biologique ont été pratiqués.
Résultats : En tout 14 patients avaient une hyperglycémie
dont seuls 4 (28,6 %) étaient déjà traités par des antidiabétiques oraux. Quatorze étaient hypertendus dont 6 (42,9 %)
étaient sous traitement antihypertenseur qu’ils prenaient
d’une façon irrégulière et sans respecter le régime désodé
et 91 avaient une dyslipémie dont seul 2 (2,2 %) étaient traités, un homme de 40 ans et femme de 43 ans.
Conclusion : Nos résultats rejoignent les données des études
américaines et européennes qui ont fait preuve d’un sous traitement des troubles métaboliques et cardiovasculaires dans
la schizophrénie. Une sensibilisation des médecins généralistes et des psychiatres à un dépistage précoce et une
meilleure prise en charge des maladies somatiques chez les
patients atteints de schizophrénie est nécessaire.
PO 134
ANALYSE D’ANTISACCADES ET SACCADES
MÉMORISÉES DANS UNE APPROCHE
NEURODÉVELOPPEMENTALE
DE LA SCHIZOPHRÉNIE
GADEL R. (1), COEN C. (1), SEASSAU M. (2), MORVAN Y. (1),
GAILLARD R. (1), MAGAUD E. (1), AMADO I. (1),
KREBS M.O. (1)
(1) Université Paris Descartes, Inserm U894, Centre d’Évaluation et de Recherche Clinique (CERC), Service Hospitalo-
Universitaire de Santé Mentale et de Thérapeutique, Centre
Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(2) Société e(ye)Brain, IVRY-SUR-SEINE, FRANCE
Objectif : Selon l’approche neurodéveloppementale de la
schizophrénie, des troubles cognitifs peuvent survenir précocement dans le développement cérébral et deviennent
décelables durant la maturation pubertaire. L’analyse des
mouvements oculomoteurs de patients stabilisés souffrant
de schizophrénie pourrait se révéler pertinente dans la
démarche de caractérisation de ces troubles d’un point de
vue développemental. Les anomalies retrouvées pourraient
refléter une immaturité, ou « dysmaturité » neuronale, telle
qu’elle est retrouvée dans l’enfance. Ainsi à la fin de l’enfance
on retrouve une variation des performances aux antisaccades selon la distance angulaire du stimulus, et aux saccades
mémorisées selon le délai de rétention du stimulus.
Méthodologie : Six patients souffrant de schizophrénie et
7 sujets contrôles sains ont été évalués à l’aide de paradigmes oculomoteurs d’antisaccades (AS) et de saccades
mémorisées (SM) sensibles à la maturation cérébrale.
Résultats : Les patients souffrant de schizophrénie montrent
un taux d’erreurs aux AS significativement plus élevé que les
contrôles, et aux SM une latence significativement plus élevée et une vitesse saccadique significativement plus courte.
Nous retrouvons chez les contrôles des variations du taux
d’erreurs aux AS en fonction de la distance angulaire du stimulus, et de la latence aux SM en fonction du délai de rétention, lorsque l’on introduit un effet d’âge. Ces variations ne
sont pas observées de manière similaire chez les patients.
Discussion : Les différences retrouvées entre patients et contrôles confirment les données de la littérature. En outre, les
patterns de performances aux AS et aux SM en fonction de
la distance angulaire et du délai de rétention diffèrent chez
les patients comparativement aux sujets sains. Ceci serait en
faveur, chez les patients souffrant de schizophrénie, d’une
dysmaturation neuronale des structures gérant les mouvements oculomoteurs. Ces résultats prometteurs nécessitent
d’être étendus à de plus larges échantillons.
PO 135
SCHIZOPHRÉNIE ET HOMICIDE INTRAFAMILIAL :
FACTEURS DE RISQUE ET PRÉVENTION
GHAZALI I., BRAM N., BASSI S., LASSOUED W.,
BOUJEMLA H., BECHEIKH D., RIDHA R.
Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
L’homicide intrafamilial est considéré comme un tabou social.
C’est un geste qui est le plus souvent associé à la folie. La
schizophrénie est le diagnostic le plus retrouvé. Néanmoins,
il semble que derrière le diagnostic global de schizophrénie,
un ensemble de facteurs de risque peut être identifié. Notre
travail a pour objectif de décrire le profil socio-économique,
clinique et criminologique des schizophrènes ayant commis
des meurtres intrafamiliaux, et d’identifier les facteurs de risque de passage à l’acte.
Il s’agit d’une étude rétrospective descriptive. Elle a porté sur
les patients atteints de schizophrénie, selon les critères diagnostiques de DSM IV, ayant commis des homicides intra63
10e Congrès de l’Encéphale
familiaux et hospitalisés, entre janvier 1998 et décembre 2009, dans le service de psychiatrie légale de l’hôpital
Razi. Les données ont été relevées à partir des dossiers
médicaux et administratifs et ont été analysées en utilisant
le logiciel EPI 6.
Nous avons relevé 27 cas d’homicides intrafamiliaux. L’âge
moyen à l’admission est de 31,5 ans. 70,4 % des cas vivaient
en milieu rural. Le niveau scolaire est primaire ou secondaire
dans 85,1 % des cas. Les patients sont célibataires et sans
profession dans 72,5 % des cas.
La cohésion familiale est absente dans 40,7 %. 15 % des
patients sont victimes de traumatismes dans leur enfance.
Dans la majorité des cas, c’est de la maltraitance physique.
La forme indifférenciée est la plus représentée (77,8 %). La
comorbidité avec l’abus de substance est retrouvée dans
15 % des cas. La majorité des patients (77,8 %) sont en arrêt
de traitement lorsqu’ils ont commis l’acte médico-légal.
Les antécédents judiciaires sont retrouvés dans 18,5 % des
cas. Les antécédents de violence physique sont retrouvés
dans 37 % des cas.
Presque la moitié des victimes (59,2 %) sont les parents. Les
armes blanches étaient utilisées chez 12 patients (44,4 %).
Le délire était présent dans 29,6 % des cas. Les hallucinations étaient présentes dans 48,1 % des cas.
La connaissance du profil socio-économique, clinique et
médico-légal des schizophrènes commettant des homicides
intrafamiliaux permet la prévention du passage à l’acte. Cette
prévention passe également par un suivi régulier par un thérapeute proche du lieu de vie du patient et par une psychoéducation du patient et de sa famille.
PO 136
FACTEURS LIÉS À L’OBÉSITÉ ABDOMINALE CHEZ
LES PATIENTS ATTEINTS DE SCHIZOPHRÉNIE
BOUHLEL S., BEN YOUNES S., KHELIFA E., TLILI R.,
MELKI W., ELHECHMI Z.
Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : L’obésité abdominale constitue l’un des principaux facteurs de risque cardiovasculaire en population générale. Or, les patients atteints de schizophrénie présentent une
forte morbidité cardiovasculaire liée à des facteurs intrinsèques à la schizophrénie ainsi qu’aux traitements neuroleptiques et au manque d’hygiène de vie marquant le mode de
vie de ces patients.
Objectif : Dans ce travail nous nous sommes proposés de
déterminer la prévalence de l’obésité abdominale dans une
population de patients atteints de schizophrénie et d’évaluer
les facteurs socio-démographiques, cliniques et thérapeutiques qui y sont liées.
Méthode : Nous avons mené une étude descriptive et transversale auprès de 150 patients atteints de schizophrénie et
hospitalisés au service de psychiatrie F de l’hôpital psychiatrique Razi de Tunis entre les mois de janvier et juin 2010.
L’obésité abdominale a été retenue selon les critères de la
Fédération Internationale du Diabète de 2005 spécifiques à
la population européenne par manque de données concernant la population nord africaine ou arabe. Les caractéristi64
ques socio-démographiques du patient et les antécédents
somatiques personnels et familiaux ont été recherché. Un
bilan biologique, un examen clinique ainsi qu’une mesure de
l’Indice de Masse Corporelle et de la TA ont été pratiqués.
Résultats : Une obésité abdominale a été constatée chez
38,6 % (N = 58) des patients avec un taux de 79,5 % (N = 31)
chez les femmes et de 24,5 % (N = 27) des hommes
(OR = 12,05, p < 0,001). L’obésité abdominale était également plus fréquente chez les patients ayant un moyen ou bon
niveau socio-économique (OR = 2,22, p = 0,001), ceux qui
avaient des problèmes d’obésité (p < 0,001), ceux qui étaient
traités par des antidépresseurs et ou des thymorégulateurs
(OR = 3,91, p < 0,001) et par plusieurs neuroleptiques (= 0,01)
et ceux qui avaient moins de 10 paquets années de tabagisme.
Conclusion : Une reconsidération des habitudes alimentaires
et des prescriptions médicamenteuses paraît judicieuse chez
les patients schizophrènes notamment de sexe féminin afin
de réduire le risque de morbidité cardiovasculaire dans cette
population.
PO 137
LES FACTEURS LIÉS AU DIABÈTE DANS
LA SCHIZOPHRÉNIE
BOUHLEL S., BEN YOUNES S., BEN KHELIFA E., TLILI R.,
MELKI W., ELHECHMI Z.
Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : La suggestion d’un lien entre diabète et schizophrénie n’est pas récente. La prévalence de cette anomalie
métabolique étant deux à trois fois plus fréquente chez les
schizophrènes qu’en population générale. Les étiologies de
cette comorbidité seraient multiples et certaines sont encore
sujettes à controverses.
Objectif : Dans ce travail nous nous sommes proposés de
déterminer la prévalence du diabète dans une population de
patients atteints de schizophrénie et d’évaluer les facteurs
socio-démographiques, cliniques et thérapeutiques qui y
sont associés.
Méthode : Nous avons mené une étude descriptive et
transversale auprès de 150 patients atteints de schizophrénie et hospitalisés au service de psychiatrie F de l’hôpital
psychiatrique Razi de Tunis entre les mois de janvier et
juin 2010. La population étudiée comprenait 111 hommes et
39 femmes d’un âge moyen de 38,2 ans avec une durée
moyenne de prise en charge de 12,7 ± 10,3 années. Les
caractéristiques socio-démographiques du patient et les
antécédents personnels et familiaux somatiques ont été
recueillis. Un examen clinique, un bilan biologique ainsi
qu’une mesure de l’indice de masse corporelle et de la TA
ont été pratiqués. Une hyperglycémie a été considérée
devant une glycémie à jeun supérieure ou égale à 6,1 mmol/L
ou un traitement antidiabétique en cours.
Résultats : Un seul patient de sexe masculin, âgé de 39 ans
avait un diabète de type 1. Un diabète de type 2 a été précédemment diagnostiqué chez quatre patients dont trois
hommes et une femme. Un diabète a été découvert lors de
cette étude chez 11 autres patients. Un total de 14 personnes
(9,3 %) avaient ainsi un diabète sucré de type 2 avec une
Posters
prévalence de 5,1 % chez les femmes et de 9 % chez les
hommes.
L’étude analytique a montré que le diabète était lié à l’indice
de masse corporelle (27,7 ± 5,7 kg/m2 vs. 23,23 ± 4,9 kg/m2,
p = 0,03), à un tabagisme inférieur à 10 paquet/année
(OR = 0,93, p = 0,02), à la durée d’évolution des troubles
(OR = 1,08, p = 0,01) et aux antécédents familiaux de diabète (OR = 4,94, p = 0,04).
Conclusion : Une surveillance régulière de la glycémie serait
judicieuse chez les patients schizophrènes dont les troubles
évoluaient depuis longtemps, ayant des problèmes de
surpoids ou d’obésité et des antécédents familiaux de diabète.
PO 138
LE SYNDROME MÉTABOLIQUE CHEZ LES PATIENTS
SCHIZOPHRÈNES NAÏFS AUX NEUROLEPTIQUES
BOUHLEL S., BEN YOUNES S., BEN MERIEM H.,
BEN KHELIFA E., MELKI W., ELHECHMI Z.
Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : Dans la littérature, la prévalence des anomalies
métaboliques chez les patients atteints de schizophrénie et
qui n’ont jamais reçu de neuroleptiques sont variables d’une
étude à une autre. Pour certains auteurs, ces prévalences
sont comparables à ceux de la population générale alors que
pour d’autres, elles seraient plus élevées indépendamment
de toute prise médicamenteuse. Les conférences de consensus des États-Unis et de l’Australie de 2004 ont conclu qu’il
n’était pas encore clair à cette date-là, si les troubles mentaux
entraînent ou non une augmentation de la prévalence des
anomalies métaboliques.
Objectif : Le but de ce travail était de comparer la prévalence
de syndrome métabolique (SM) et d’obésité chez un groupe
de patients schizophrènes naïfs aux neuroleptiques et un
groupe de patients déjà traités.
Méthode : Nous avons mené une étude descriptive et transversale auprès de 15 patients atteints de schizophrénie qui ont
été hospitalisés pour la première fois au service de psychiatrie
F de l’hôpital psychiatrique Razi de Tunis durant l’année 2010.
Ce groupe incluait 10 hommes et cinq femmes âgés entre 22
et 48 ans avec un âge moyen de 31,7 ± 8,36 ans. Le deuxième
groupe comprenait 135 patients schizophrènes d’un âge
moyen de 38,9 ± 11,6 ans, qui étaient connus du service et
traités par des neuroleptiques avec une durée moyenne de
prise en charge de 12,7 ± 10,3 années. Le diagnostic d’un syndrome métabolique a été retenu selon les critères de la définition de la Fédération Internationale du Diabète de 2005 (IDF),
selon la définition du « National Cholesterol Education program-Adult Treatment Panel III (ATP III) et la même définition
modifiée par l’AHA/NHLLBI » (ATP III a).
Résultats : Dans le groupe non traité le SM a été diagnostiqué
chez trois (20 %) patients selon l’IDF et un (6,6 %) patient
selon aussi bien l’ATP III que l’ATP III A contre des prévalences respectives de 18 %, 6,7 % et 19,2 % chez le groupe
traité sans que les différences ne soient significatives.
Conclusion : Nos résultats n’ont pas permis de mettre en évidence une éventuelle modification du statut métabolique
chez les patients schizophrènes avant et après traitement
neuroleptique.
PO 139
LA SCHIZOPHRÉNIE TARDIVE :
ÉTAT DES CONNAISSANCES ACTUELLES
JALLOULI I., CHIHANI R., EL ATI T., AMMAR Y., MOUELHI L.,
HOMRI W., YOUNES S., ZAGHDOUDI L., LABBENE R.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Depuis l’introduction du terme de schizophrénie à début tardif puis de celui de very-late-onset schizophrenia-like psychosis, les processus neuropathologiques sous
tendant ces formes tardives de schizophrénie n’ont pas été
déterminés.
Objectif : On se propose de faire le point sur les connaissances actuelles concernant l’existence d’éventuels processus
neurodégénératifs dans les formes tardives.
Méthodologie : Une revue de la littérature sur la base de données PubMed entre 1995 et 2011 a été effectuée.
Résultats : Les résultats reprennent divers champs d’investigations : clinique, anatomopathologie, imagerie. Au terme
de cette revue, deux hypothèses principales ont été testées :
d’abord la schizophrénie à début tardif est-elle prodromique
de la maladie d’Alzheimer ? Ensuite est-elle secondaire à une
pathologie cérébrovasculaire ? L’interprétation des résultats
permet quelques pistes. La schizophrénie à début tardif
comme prodrome de la maladie d’Alzheimer semble peu probable. Cependant une évolution démentielle à dix ans est
possible chez les sujets ayant un début très tardif des troubles. Au plan anatomopathologique, les schizophrènes à
début tardif pourraient être atteints d’une tauopathie limbique.
Les sujets les plus vulnérables décompenseraient spontanément avec l’âgé. D’autres sujets décompenseraient plus tardivement sous l’impact d’une pathologie cerebrovasculaire.
Cette tauopathie limbique pourrait être en lien avec des circuits cérébraux spécifiques à la schizophrénie à début tardif.
Ces circuits seraient différents de ceux impliqués dans la
schizophrénie débutant chez l’adulte jeune.
Conclusion : Les études réalisées dans les divers domaines
d’investigation ne permettent pas de conclure formellement
à des processus neurodégénératifs dans les formes tardives.
Une hypothèse intéressante est l’existence d’une tauopathie
limbique dans les formes tardives de schizophrénie. Les
sujets les plus vulnérables décompenseraient spontanément
avec l’âge. D’autres sujets décompenseraient plus tardivement sous l’impact d’une pathologie cérébrovasculaire.
Mots clés : Late paraphrenia ; Late-onset psychosis ; Late-onset
schizophrenia ; Paraphrenia ; VLOSP.
PO 140
DISCRIMINATION DE SA PROPRE VOIX
ET SCHIZOPHRÉNIE
GRAUX J., GOMOT M., ROUX S., BONNET-BRILHAULT F.,
CAMUS V., BRUNEAU N.
CHRU Bretonneau, TOURS, FRANCE
65
10e Congrès de l’Encéphale
Bien qu’il soit largement admis que les hallucinations auditives verbales résultent d’une confusion entre ses propres pensées et la voix d’une autre personne, les mécanismes physiopathologiques qui sous-tendent cette confusion sont
encore largement méconnus. Des études comportementales
ont montré que lorsque l’on fait écouter à des sujets schizophrènes hallucinés un enregistrement de leur propre voix,
ils l’attribuent préférentiellement à une autre personne. Ceci
suggère un dysfonctionnement des mécanismes de perception de sa propre voix. Récemment, des indices électrophysiologiques (MMN, P3a) ont été utilisés pour identifier des
marqueurs objectifs de la discrimination des voix humaines.
Cette approche a été utilisée dans cette étude de manière à
identifier des marqueurs objectifs de la discrimination de sa
propre voix chez des sujets contrôles sains et dans le but
d’étudier ultérieurement ces marqueurs chez les patients
schizophrènes hallucinés.
Des potentiels évoqués ont été obtenus lorsque des sujets
contrôles sains (N = 17) écoutaient passivement une séquence
oddball composée d’enregistrements de la voyelle /a/ prononcée soit par le participant, soit par des voix inconnues.
Les résultats chez les sujets sains, indiquent que la discrimination de la propre voix est associée à une réponse précoce
spécifique (la « pré-MMN ») qui implique un réseau neural
comprenant la région frontal inférieure gauche. De plus, nous
avons montré que la réponse d’orientation pré-attentionnelle
(indexée par l’onde P3a) était différente entre les conditions
« propre voix » et « voix inconnues », indiquant un switch
attentionnel plus important pour les voix inconnues que pour
la propre voix.
Les résultats préliminaires chez les patients schizophrènes
semblent montrer un profil de réponse spécifique à la propre
voix, mais cependant clairement distinct de celui observé
pour le groupe des sujets sains.
PO 141
COMORBIDITÉ SYNDROME DE GILLES
DE LA TOURETTE ET SCHIZOPHRÉNIE :
ILLUSTRATION À PARTIR D’UN CAS CLINIQUE
HECHMI S., KHENFIR A., ZALILA H., BOUSSETTA A.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Le syndrome de Gilles de la Tourette est un trouble neuropsychiatrique caractérisé par des tics moteurs et
vocaux. Des troubles psychiatriques, tel le trouble obsessionnel compulsif, le trouble déficit de l’attention hyperactivité, sont
très souvent associés. Le pronostic est généralement fortement influencé par cette comorbidité neuropsychiatrique.
Qu’en est-il de la comorbidité syndrome de Gilles de la Tourette et schizophrénie ? Quelle influence sur le pronostic et
l’approche thérapeutique pourrait avoir cette association ?
Description : Mme M., âgé de 21 ans, aux antécédents de
mouvements soudains, stéréotypés de secousse de l’épaule
et de coprolalie depuis l’enfance, diagnostiqué maladie de
Gilles de la Tourette, n’ayant reçu aucun traitement, la famille
ayant opté pour la tradithérapie, a présenté en 2008 une
symptomatologie obsessionnelle compulsive avec rangement symétrique de boîtes de cartons et rituels de lavage,
66
mis sous antidépresseurs et anxiolytiques sans aucune amélioration. L’évolution à un an a été marquée par l’aggravation
de la symptomatologie, l’apparition d’idées de référence, de
persécution et l’échec scolaire. L’examen psychiatrique a
relevé un apragmatisme, ainsi qu’une construction délirante
reposant sur une croyance d’ensorcellement à mécanisme
intuitif. Le patient a été mis sous aripiprazole avec bonne évolution à six mois des mouvements anormaux ainsi que du syndrome délirant.
Discussion : Le cas clinique exposé confirme l’aggravation
du pronostic du syndrome de Gilles de la Tourette par l’association à la schizophrénie. La prise en charge thérapeutique
doit être aussi bien surveillée devant un risque d’aggravation
de la symptomatologie obsessionnelle compulsive par les
antipsychotiques. Cela confirme ainsi tout l’intérêt de la surveillance de l’apparition de trouble psychotique dans le syndrome de Gilles de la Tourette.
PO 142
INFLUENCE DES FACTEURS SOCIODÉMOGRAPHIQUES SUR L’OBSERVANCE
THÉRAPEUTIQUE AU COURS DE LA MALADIE
SCHIZOPHRÉNIQUE
KHANFIR A., ZALILA H., ZOUARI O., HECHMI S., ARFAOUI S.,
GAHA N., BOUSSETTA A.
Service de psychiatrie « D » hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : L’une des raisons de l’échec thérapeutique
dans la schizophrénie est la mauvaise observance thérapeutique. Beaucoup de facteurs peuvent constituer une entrave
à l’observance thérapeutique. Nous nous sommes fixés pour
objectif d’étudier l’observance thérapeutique chez les
patients atteints de schizophrénie et d’individualiser les facteurs socio-démographiques qui y sont associés.
Objectif : Nous avons étudié l’impact des facteurs sociodémographiques des patients atteints de schizophrénie sur
l’observance thérapeutique.
Matériel et méthodes : Il s’agit d’une enquête transversale.
Cette étude a été menée auprès de 95 patients atteints de
schizophrénie ayant consulté en ambulatoire durant les mois
de janvier et février 2009 au service de psychiatrie D.
Résultats : 54 % des patients étaient observants. L’âge
moyen de notre échantillon était de 41,2 ans. Nous avons
retrouvé une légère prédominance masculine avec 52,6 %
d’hommes. Les hommes étaient plus fréquemment observants au traitement que les femmes (58,0 % vs. 33,3 %). La
majorité de nos patients n’étaient pas mariés soit 82,1 % de
l’effectif total. 96,8 % des patients avaient l’électricité. 22,1 %
avaient le chauffage. 6,3 % avaient la climatisation et 35,8 %
avaient l’eau chaude. Près de la moitié (42,1 %) de notre
population d’étude avait un niveau d’instruction primaire. Le
tiers avait été scolarisé jusqu’au secondaire (32,6 %) et
12,6 % étaient analphabètes. 5,3 % avaient eu une formation
professionnelle et seuls 7,4 % avaient atteint le supérieur.
Les trois quarts des patients interrogés étaient sans emploi
(75,8 %).
Discussion et conclusion : Certains facteurs socio-démographiques tels le sexe et la situation professionnelle se sont
Posters
révélés être corrélés à l’observance thérapeutique. Tandis
que d’autres ne l’étaient pas : l’âge, le niveau d’instruction,
le statut matrimonial et la situation socio-économique. Il faudrait étudier d’autres facteurs tels les caractéristiques cliniques, les facteurs liés au traitement et ceux liés à l’environnement du patient afin de mieux cerner et comprendre
l’observance thérapeutique.
PO 144
AGENTIVITÉ MOTRICE : UN OUTIL POUR
AMÉLIORER LE REPÉRAGE PRÉCOCE
DES PSYCHOSES
PO 143
LA REMÉDIATION COGNITIVE PAR
LE PROGRAMME CRT : À PROPOS DE DEUX CAS
Le repérage précoce des pathologies psychotiques chez les
jeunes est enjeu majeur en termes de prévention. Les entretiens cliniques d’aide au repérage précoce des psychoses
actuellement disponibles (i.e. : CAARMS) sont cependant
difficiles à utiliser du fait du caractère aspécifique des signes
prodromiques de ces pathologies. Aussi, l’objectif de cette
étude est de proposer une tâche motrice innovante permettant d’examiner l’un des signes les plus spécifiques des psychoses débutantes : le sens d’agentivité. Ce sens d’agentivité correspond à l’expérience immédiate que nous avons
d’être à l’origine de nos propres actions. Plus précisément,
nous souhaitons vérifier si ce sens d’agentivité motrice est
altéré dès la phase prodromique et/ou de psychose débutante.
32 jeunes patients (de 13 à 24 ans) et 36 participants contrôles appariés en âge participaient à cette étude. 15 de ces
jeunes patients étaient des individus à risque de développer
une pathologie psychotique (Ultra High Risk – UHR), et 17
étaient de jeunes patients psychotiques (First-Episode Psychosis – FEP). 7 tests neuropsychologiques ont été utilisés
afin de présenter le profil cognitif des patients. Nous avons
également utilisé une tâche motrice d’agentivité. L’objectif
était d’obtenir un indicateur objectif du degré de sens d’agentivité des participants. Pour cela, nous avons comparé l’excédant de force de préhension appliqué sur un objet tenu en
main au moment d’une collision, selon que cette collision était
produite par le participant lui-même (Task S) ou par l’expérimentateur (Task O).
Les résultats montrent que les adolescents sains appliquent
une meilleure adaptation de la force sur l’objet, lorsque la collision est générée par eux-mêmes plutôt que par autrui. À
l’inverse, chez les patients UHR et FEP, des niveaux de force
de préhension anormalement élevés sont appliqués lors des
collisions auto-générées, conduisant à une absence de différence entre les conditions S et O. Nos résultats montrent
également que la tâche d’agentivité motrice est plus sensible
que la batterie de tests neuropsychologiques utilisée pour ce
qui est de différencier les patients des contrôles.
En conclusion, nos résultats valident l’hypothèse qu’une perturbation du sens d’agentivité apparaîtrait précocement dans
l’apparition des psychoses.
NEFFATI H., DELLAGI L., HOUSSANI K., JOHNSON I.,
TRIKI R., HAJERI S., HOUA R., LABBANE A., HAMADOU R.,
TRABELSI S., BEN KHEDHER M., TABBANE K.
Hôpital psychiatrique Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : Les déficits cognitifs sont fortement corrélés au
dysfonctionnement social chez les patients souffrant de schizophrénie (SCZ). Les techniques d’entraînement cognitif
visent à améliorer ces déficits. Plusieurs programmes de
remédiation cognitive ont été conçus dont la Cognitive Remediation Therapy (CRT) mise au point par Delahunty, Reeder,
Wykes, Morice et Newton en 2001.
L’objectif est d’évaluer l’efficacité du CRT dans l’entraînement des fonctions cognitives chez les patients souffrant de
schizophrénie.
Méthode : Le CRT est un programme de remédiation cognitive type « papier crayon » qui vise à entraîner l’attention, la
mémoire et les fonctions exécutives.
Les fonctions cognitives sont évaluées avant et après le CRT
par plusieurs tests cognitifs : la mémoire par le Hopkins Verbal Learning Test, l’attention par le test du double barrage
de signes de Zazoo, la vitesse d’exécution par le test des
jetons, la symptomatologie clinique par la PANSS, l’estime
de soi par l’échelle de Rosenberg, l’évaluation subjective des
troubles de la mémoire par la STICSS et la qualité de vie par
l’échelle de compétences de vie.
2 patients âgés respectivement de 36 et 38 ans sont suivis
pour SCZ indifférenciée, et sont bien équilibrés.
Revue de la littérature : Recherche sur la base de données
MEDLINE de janvier 1993 à octobre 2011.
Résultats : L’évaluation préliminaire du 1er patient montre une
amélioration des troubles cognitifs après CRT : HVLT (31 vs.
37 mots), Au test de Zazoo (un indice de rendement de 8,73
vs. 17,34). À l’échelle d’estime de soi (Un score de 34 vs. 35).
À la STICSS (un score de 52 vs. 27). Au LSP (un score de 98
vs. 78). À la PANSS (un score de 67 vs. 55). Concernant le
2e patient, les résultats sont en cours d’analyse.
Trois essais randomisés et contrôlés utilisant la CRT ont montré leur efficacité sur les fonctions cognitives, les symptômes
psychotiques et l’estime de soi.
Conclusion : Le CRT semble constituer une alternative thérapeutique efficace en association avec les antipsychotiques
permettant ainsi aux patients souffrant de SCZ une adaptation socio-professionnelle et par conséquent une qualité de
vie satisfaisante.
Mots clés : Cognitive Remediation Thérapy ; Schizophrenia.
WILQUIN H., DELEVOYE-TURRELL Y.
Univ Lille Nord de France, VILLENEUVE D’ASCQ, FRANCE
PO 145
CANNABIS ET SCHIZOPHRÉNIE :
LA CONSOMMATION DE CANNABIS
PRÉCIPITE-T-ELLE L’APPARITION DE TROUBLES
SCHIZOPHRÉNIQUES ?
OUERTANI A., JRIDETTE S., EUCHI L., KAANICHE K.,
JOMLI R., ABOUB H., NACEF F.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
67
10e Congrès de l’Encéphale
Introduction : La consommation de cannabis est reconnue
comme un facteur de risque de survenue de troubles schizophréniques.
But du travail : Évaluer l’impact de la consommation du cannabis sur la précocité de survenue des prodromes psychotiques d’une schizophrénie.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective incluant des
patients (es) souffrant de schizophrénie ayant été hospitalisés dans le service de psychiatrie « A » de l’hôpital Razi entre
janvier 2006 et octobre 2011.
Les patients ont été répartis en deux groupes :
Groupe 1 : les patients ayant consommé du cannabis avant
la survenue de leur premier épisode psychotique (PEP).
Groupe 2 : les patients suivis pour schizophrénie n’ayant
jamais consommé du cannabis.
Résultats : Cent soixante et onze patients souffrant de
schizophrénie ont été colligés ; composés de 102 homes et
69 femmes. L’âge moyen est de 32 ans. Quarante-cinq
patients avaient consommé du cannabis avant la survenue
de leurs PEP et 126 patients n’ont jamais consommé de cannabis. Les patients consommateurs de cannabis étaient plus
jeunes que les non consommateurs lors de leur PEP (5 ans
de différence).
Conclusion : Les résultats de notre étude concordent bien
avec ceux de la littérature (Veen et al. 2005).
PO 146
ÉPISODE PSYCHOTIQUE AIGU EN DÉTENTION
CHARFI DERBEL S., HADJ SALEM M., MAAMRI A.,
ELLOUMI H., BEN ASSI W., GHARBI M., CHEOUR M.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Le milieu carcéral réalise un cadre de vie inhabituel contraire aux exigences fondamentales de l’homme. En
effet, il peut révéler, amplifier des dysfonctionnements ou des
troubles psychiques préexistants voire même en déclencher.
Objectif : Évaluer la prévalence des épisodes psychotiques
aigus inauguraux survenant en milieu pénitentiaire et dégager les caractéristiques socio-démographiques et cliniques
de ces patients.
Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective descriptive qui a porté sur les patients détenus transférés pour soins et dont le diagnostic retenu était « épisode
psychotique aigu inaugural », hospitalisés dans le service de
psychiatrie légale Razi entre janvier 2003 et avril 2011.
Résultats : Notre échantillon a comporté 35 patients dont 9
répondaient au diagnostic, l’âge allait de 18 à 35 ans avec une
moyenne de 25 ans. Tous les patients de notre échantillon
étaient célibataires ; 44,4 % étaient sans profession, 44,44 %
étaient journaliers. 1,11 % étaient des cadres. Les antécédents
judiciaires étaient retrouvés dans 55,55 %. La consommation
de cannabis a été notée dans 44,44 %. Un trouble de la personnalité a été retrouvé dans 44 %, surtout de type anti-social.
Le tableau psychotique était dominé par un syndrome délirant. Les thèmes les plus retrouvés étaient la persécution, la
possession et l’ensorcellement avec mécanisme principalement hallucinatoire auditif.
68
PO 147
VÉCU DE LA PRISE DE POIDS CHEZ
LES SCHIZOPHRÈNES
OUTARAHOUT M., TAIBI H., AZOUZI N., SABIR M.,
OUANASS A.
Hôpital Ar-Razi Chu Inb Sina, SALÉ, MAROC
La sédentarité et les psychotropes favorisent le surpoids chez
les patients schizophrènes. Cette prise de poids peut aggraver la perception du corps chez ces patients et conduire à
des troubles du comportement alimentaire et autres conséquences psychiatriques. L’objectif de ce travail est de dégager les caractéristiques démographiques et anthropométriques des patients schizophrènes de 18 à 65 ans, en
surcharge pondérale, hospitalisés à l’hôpital Ar-Razi de Salé.
Outre la détermination des facteurs de favorisants la prise
de poids, la perception des dimensions corporelles à l’aide
d’un questionnaire.
PO 148
VIOLENCE SUBIE PAR LES PATIENTES SOUFFRANT
DE SCHIZOPHRÉNIE
BEN MARIEM H. (1), ZALILA H. (1), KHELIFA E. (1),
MINIAOUI S. (2), BOUSSETTA A. (1)
(1) Service de psychiatrie « D » Hôpital Razi, MANNOUBA,
TUNISIE
(2) Service de psychiatrie « A » Hôpital Razi, MANNOUBA,
TUNISIE
La littérature scientifique est riche pour appuyer l’idée que la
pathologie mentale, notamment la schizophrénie, est un facteur de risque majeur de comportements agressifs ou violents. Mais peu d’études parlent de la violence subie par les
patients souffrant de schizophrénie notamment les femmes.
Les objectifs de notre étude étaient d’étudier la prévalence
de la violence dans une population hospitalière de patientes
suivies pour schizophrénie et de décrire leurs caractéristiques socio-démographiques et cliniques.
Il s’agissait d’une enquête rétrospective portant sur les
patientes qui ont été hospitalisées au moins une fois au service de psychiatrie D de l’hôpital Razi du 1er janvier 2011 au
15 octobre 2011 et chez qui le diagnostic de schizophrénie
a été retenu selon les critères du DSM IV.
Notre étude a concerné 108 patientes.
La prévalence de la violence était de 57,4 % (N = 62).
L’âge moyen était de 38,6 ans. La majorité des patientes
étaient mariées (38,7 %) et sans profession (73,9 %). Il
s’agissait d’une forme indifférenciée de la schizophrénie dans
69,6 % des cas, d’une forme paranoïde dans 17,4 % des cas.
Une tendance agressive ou impulsive a été notée chez
77,4 % des patientes.
La violence subie par les patientes était psychologique dans
87,1 % des cas, physique dans 41,9 % des cas et sexuelle
dans 3,2 % des cas.
Cette violence était causée par l’un des parents dans 22,6 %
des cas, par le conjoint dans 45,2 % des cas et par la fratrie
dans 29 % des cas.
Posters
La violence perpétrée à l’encontre des malades mentaux
demeure un problème trop ignoré. La lutte contre la stigmatisation par une meilleure information sur la maladie mentale
et une éducation des parents et des partenaires constituent
les moyens les plus efficaces pour lutter contre cette violence
et la prévenir.
PO 149
SCHIZOPHRÉNIE ET AUTOMUTILATION GÉNITALE :
À PROPOS D’UN CAS
téristiques cliniques, socio-démographiques et contextuels
de la violence chez ces patients.
Il s’agit de 60 patients schizophrènes, ayant un âge entre
20 ans et 44 ans (moyenne d’âge = 33,26 ans), 45 % des
patients étaient suivi en psychiatrie de façon régulière. La victime était connue du patient dans 65,4 % des cas, Un contexte délirant était présent dans 88,1 % des cas et une prise
d’alcool au moment de l’acte violent dans 8 % des cas. La
violence chez le schizophrène dépend de plusieurs facteurs
de risques.
KETTANI N. (1), HAFIDI H. (1), HLAL H. (1),
EL ALAMI SABIH A. (2), AALOUANE R. (1), RAMMOUZ I. (1),
EL AMMARI J.E. (2)
PO 151
LE PROFIL DU PARRICIDE SCHIZOPHRÈNE
(1) Service de psychiatrie CHU Hassan II, FÈS, MAROC
(2) Service d’urologie CHU Hassan II, FÈS, MAROC
LAGDAS E.
Les automutilations concernent des sujets qui, en toute conscience s’infligent délibérément et de façon répétée, des blessures sur leur propre corps, sans volonté apparente de se
donner la mort. Différentes formes peuvent être décrites :
entailles sur la peau, phlébotomies, morsures, brûlures ou
ulcérations causées par différents objets. Chez les psychotiques, elles peuvent prendre des formes plus graves : énucléations, arrachements de la langue ou des oreilles ou automutilations génitales ont été rapportés.
Nous exposons le cas d’un patient de 34 ans, sous neuroleptiques pour un trouble psychiatrique chronique non précisé depuis 3 ans, avec une mauvaise observance thérapeutique, admis au Service des Urgences du CHU de Fès pour
une autosection complète de la verge. L’anamnèse retrouve
la notion de troubles du comportement évoluant depuis
10 ans, à type de retrait socio-professionnel, négligence corporo-vestimentaire, bizarrerie comportementale et une incohérence du discours. L’examen psychiatrique trouvait un
patient dissocié, délirant et halluciné. Le diagnostic de schizophrénie paranoïde a été retenu, l’automutilation étant survenue dans un cadre délirant. Le patient a bénéficié d’une
prise en charge psychiatrique parallèlement à la réimplantation de la verge. La psychopathologie du patient et son profil
psychiatrique avant et après mise en route du traitement
seront abordés et comparés aux données de la littérature.
Le parricide est considéré comme le crime le plus grave et
contre nature, pourtant il est fréquent parmi les malades mentaux, en France il représente 2 à 3 % des homicides et 20 à
30 % des homicides psychotiques Dans cette étude nous
proposons de décrire le profil socio-démographique, clinique
et criminologique du parricide schizophrène.
PO 150
VIOLENCE ET SCHIZOPHRÉNIE : ASPECTS SOCIODÉMOGRAPHIQUES, CLINIQUES ET CONTEXTUELS
GOURANI M.E., BELHACHMI A., LABOUDI F., BELBACHIR S.,
SEKKAT F.Z.
Hôpital Ar-Razi de Salé, SALÉ, MAROC
La forte médiatisation des actes agressifs dont l’auteur est
un malade mental notamment schizophrène, alimente dans
l’imaginaire collectif l’idée qui fait de tout sujet schizophrène
une personne agressive par définition.
Dans le but de déstigmatiser la maladie mentale, en particulier le patient schizophrène, nous proposons une étude
rétrospective incluant des patients schizophrènes dont le
motif d’hospitalisation était essentiellement l’hétéro agressivité et dont l’objectif est de faire une description des carac-
Hôpital Arrazi de Salé, SALÉ, MAROC
Pour cela nous avons colligé un échantillon de patients parricides schizophrènes ayant déjà été hospitalisés ou actuellement hospitalisés à l’hôpital psychiatrique Arrazi de Salé à
l’unité homme fermée.
PO 152
LES TROUBLES COGNITIFS AU COURS
DE LA SCHIZOPHRÉNIE
BEN HOUIDI A., ZALILA H., ZGUEB Y., FARHAT I.,
BOUSSETTA A.
Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : Les troubles cognitifs dans la schizophrénie
contribuent de manière déterminante aux difficultés de la vie
quotidienne, sociale et professionnelle et représentent une
source de handicap. Depuis quelques décennies, nous assistons à un regain d’intérêt pour l’étude de ces troubles.
Objectif et méthodologie : Déterminer les troubles cognitifs
rencontrés au cours de la schizophrénie à travers le cas d’un
patient et en s’appuyant sur les données de la littérature.
Résultats : Monsieur B.N est âgé de 38 ans, ayant fait des
études universitaires en journalisme et travaillant comme
rédacteur de presse depuis une dizaine d’années dans des
journaux tunisiens en langue française. Il souffre depuis
6 ans d’une schizophrénie paranoïde. Le début de la maladie
a été insidieux, rapidement stabilisé par des neuroleptiques
classiques. L’évolution fut marquée par 4 rechutes processuelles. La symptomatologie était marquée par une dimension psychotique importante vécue avec une grande
angoisse de morcellement et des raptus suicidaires récurrents. À la sortie de l’hôpital, le patient luttait contre le négativisme en retournant à son travail après chaque hospitalisation, en reprenant ses lectures et la rédaction de ses articles
avec le même élan et la même compétence, de façon cohérente, bien structurées sans erreurs linguistiques ni syntaxiques ni sémantiques.
69
10e Congrès de l’Encéphale
Les déficits cognitifs touchent environ 85 % des schizophrènes. Les fonctions cognitives sont altérées de manières variables et l’évolution de ce déficit est différente d’un patient à
un autre.
Malgré la grande variabilité interindividuelle des déficits cognitifs, plusieurs études ont permis de dresser un profil cognitif
de la schizophrénie caractérisé par des altérations importantes
de l’attention, la mémoire et des fonctions exécutives.
L’atteinte concerne particulièrement les processus contrôlés,
les processus automatiques étant plus conservés.
Conclusion : Bien qu’ils n’aient pas de place dans les critères
diagnostiques, les troubles cognitifs représentent un aspect
important de la schizophrénie qui précède souvent le début
de la maladie et persistent après la rémission.
Ils ont une valeur prédictive majeure du pronostic fonctionnel
du patient et nécessitent une attention particulière de la part
du clinicien.
PO 153
QUAND SE POSE LA QUESTION DE L’IDENTITÉ…
LES DÉLIRES D’IDENTIFICATION DES PERSONNES
GHEORGHIEV C., CATRIN E., GAULT C., LEDUC C.
Hôpital d’instruction des armées Bégin, SAINT-MANDÉ, FRANCE
Le sentiment d’identité apparaît comme une certitude intime
imprégnant tout vécu, de sorte que sa mise en doute n’est ni
naturelle, ni spontanée. La maladie psychique peut venir le
mettre en question, que ce soit au travers de phénomènes
de dépersonnalisation au sein desquels Follin repérait une
« forme spécifique de l’angoisse en tant qu’elle est la mise
en question de la réalité de soi-même, l’imminence subjectivement éprouvée d’un danger menaçant l’intégrité de l’image
de soi », ou de manifestations cliniques plus construites telles
que les délires d’identification des personnes.
Les délires d’identification des personnes (DIP) appartiennent
au cadre plus vaste des Delusional Misidentification Syndromes (DMS), lesquels correspondent à un ensemble de délires
monothématiques où le processus de méconnaissance concerne électivement des personnes, des objets animés ou non,
ainsi que des lieux. Leur dénominateur commun réside dans
un trouble de l’identification de l’objet, étape finale du mécanisme de perception humaine permettant d’accéder au nom
ainsi qu’à l’identité de l’objet, soit à l’ensemble des informations
stockées en mémoire en relation avec ce dernier.
Une illustration clinique d’un syndrome d’illusion de Frégoli
est détaillée, pour préciser dans un deuxième temps le concept de DMS, depuis sa description historique à son cadre
nosographique actuel.
PO 154
COMPARAISON DE LA QUALITÉ DE VIE CHEZ TROIS
GROUPES : HAUT RISQUE DE TRANSITION
PSYCHOTIQUE, PREMIER ÉPISODE PSYCHOTIQUE
ET TÉMOINS SAINS
BRAHAM A., BEN ROMDHANE A., BANNOUR A.S.,
BEN NASR S., BEN HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, SOUSSE, TUNISIE
70
Introduction : De nombreux travaux ont montré l’altération de
la qualité de vie chez les patients atteints de troubles psychotiques. Selon certains auteurs, des altérations de la qualité de
vie pourraient exister dès la phase prépsychotique. Cependant, peu d’études se sont intéressées à la mesure de la qualité
de vie chez les sujets à haut risque de transition psychotique.
Objectif : Mesurer et comparer la qualité de vie chez trois
groupes de sujets : haut risque de transition psychotique
(UHR), premier épisode psychotique (PEP) et témoins sains.
Méthodologie : Nous avons mené une étude transversale
auprès de trois groupes : 24 sujets UHR positif selon les critères du CAARMS (The Comprehensive Assessment of At
Risk Mental States), 13 sujets ayant un premier épisode psychotique (PEP) et 22 sujets témoins sains. L’évaluation de
la qualité de vie a été réalisée à l’aide du MOS à 36-item ShortForm Health Survey (SF-36). Nous avons calculé le score global (SG) ainsi que les scores des huit dimensions (SMD) du
SF-36. La saisie et l’analyse des données a été faite à l’aide
du logiciel SPSS.18.
Résultats : Il existe une différence entre les trois groupes concernant le score globale de la qualité de vie (p < 10–3). Le
SG était comparable entre le groupe UHR et le groupe
témoins sains. Cependant, il existe une différence au niveau
de la composante mentale entre ces deux groupes
(p = 0,019). Le SG était plus élevé dans le groupe UHR par
rapport au group PEP (p < 10–3). Cette différence concerne
également la composante physique et mentale avec respectivement p < 10–3 ; p = 0,017.
Conclusion : Il ressort de notre travail, que la composante
mentale de la qualité de vie des sujets UHR est moins bonne
que les sujets témoins sains, mais meilleurs que celle des
sujets ayant un PEP. Ceci nous incite à améliorer les stratégies de détection et d’intervention au cours de la phase prodromique afin d’en améliorer le pronostic.
PO 155
INSIGHT ET SCHIZOPHRÉNIE
ELKADIRI M. (1), ELJARRAFI R. (1), BELBACHIR S. (2),
SEKKAT F.Z. (1)
(1) Centre Psychiatrique Ar-razi, chu ibn sina, RABAT, MAROC
(2) Centre Psychiatrique Ar-Razi, CHU Ibn Sina, RABAT, MAROC
Insight ou conscience du trouble mental occupe une place
croissante dans la pratique et la recherche en psychiatrie.
C’est une dimension essentielle de la psychopathologie qu’il
convient d’évaluer systématiquement car d’elle dépendent
en grande partie l’alliance thérapeutique, l’observance du
traitement, la probabilité de rechute et le pronostic.
Entre 50 et 80 % de la population de sujets affectés de schizophrénie présentent un déficit dans la conscience de leur
maladie, comparativement aux autres troubles mentaux
(psychotiques ou non). De ce fait, La mesure et l’évaluation
de l’insight dans la schizophrénie connaît un essor et un
regain d’intérêt depuis une vingtaine d’années.
Nous tenterons à travers cette étude sur une population de
schizophrène en rechutes et stabilisés, de mettre l’accent sur
les différents éléments influençant l’insight en utilisant
l’échelle d’évaluation : Insight Q8.
Posters
PO 156
SYMPTÔMES OBSESSIONNELS COMPULSIFS
ET SCHIZOPHRÉNIE : ILLUSTRATION CLINIQUE
BERGAOUI H., BAHRINI L., BRAM N., OUANES S.,
CHENNOUFI L., BOUASKER A., GHACHEM R.
Hôpital Razi, LA MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : La prévalence des symptômes obsessionnels
compulsifs (SOC) varie entre 3,5 et 20 % dans la schizophrénie (SCZ). Ses SOC semblent aggraver le pronostic de
la maladie. Cette association entre SOC et SCZ pose un problème non seulement diagnostique du fait de l’intrication des
symptômes mais aussi thérapeutique car plusieurs études
suggèrent l’apparition ou l’aggravation des SOC sous neuroleptiques atypiques, essentiellement sous clozapine.
Objectif : Étudier la comorbidité SOC et SCZ à travers l’évaluation des caractéristiques cliniques, évolutives et thérapeutiques.
Matériel et méthode : Revue de la littérature par recherche
sur la base de données Medline sur une période allant de
2000 à 2010 illustrée par 1 cas clinique.
Résultats et commentaires : Patient HK âgé de 30 ans. Il a
consulté pour tentative de suicide par strangulation.
À l’entretien : le patient est anxieux, le contact est facile. Le
discours est spontané verbalisant un syndrome hallucinatoire
à thématique sexuelle avec notion d’automatisme mental,
des obsessions idéatives avec une lutte anxieuse importante,
des conduites compulsives avec un vécu de dépersonnalisation, déréalisation et transformation corporelle. L’évolution
a été favorable sous Haldopéridol 20 mg/j et Clomipramine
175 mg/j. Le test de Rorschach relève une structure psychotique avec des défenses de type obsessionnel.
Les SOC précèdent l’apparition des symptômes schizophréniques dans 50 % des cas. Ils semblent aggraver le pronostic
des patients atteints de schizophrénie par l’anxiété et les
idées suicidaires qu’ils génèrent.
Certaines formes atypiques et sévères de TOC peuvent être
prises à tort pour une forme de schizophrénie pseudo-obsessionnelle. Pour faire la différence, des caractéristiques cliniques doivent être évaluées : le contenu des obsessions et
des compulsions, l’évolution du trouble et le handicap fonctionnel qu’il génère, la conscience du trouble (ou niveau
d’insight), la présence d’idées délirantes et la présence de
symptômes schizophréniques associés.
Une prise en charge efficace repose sur un traitement antipsychotique adéquat et sur traitement antidépresseur. Les
ISRS trouvent leur place dans cette indication.
Mots clés : Comorbidity ; Obsessive-compulsive disorder ; Schizophrenia.
PO 157
ANOMALIES DES POTENTIELS ÉVOQUÉS
COGNITIFS CHEZ LES PATIENTS AVEC PREMIER
ÉPISODE PSYCHOTIQUE
GASSAB L. (1), SAAFI M.A. (2), BELLI J. (1), DOGUI M. (2),
GAHA L. (1)
(1) CHU Monastir, MONASTIR, TUNISIE
(2) CHU Sahloul, SOUSSE, TUNISIE
Les études sur la phase initiale de la schizophrénie ont ouvert
la voie à de nouvelles perspectives en termes d’approche
diagnostique et thérapeutique. D’autre part, les anomalies de
l’onde P300 ont été largement rapportées chez les patients
atteints de schizophrénie, d’où l’intérêt de leur étude en tant
marqueur de la maladie.
L’objectif de notre étude était de comparer les différentes
composantes de l’onde P300 entre un groupe de patients
avec premier épisode psychotique, un groupe de patients
atteints de schizophrénie et un groupe de témoins sains.
Méthodologie : Notre étude a concerné un groupe de patients
avec un premier épisode psychotique aigu (« PEP » :
N = 12), un groupe de patients avec schizophrénie en rémission (« SCH » : N = 12) et un groupe de témoins sains
(« TS » : N = 12). Les 3 groupes étaient appariés un par un
selon l’âge, le sexe, et le niveau scolaire. L’âge moyen était
de 25,6 ans. Le sexe ration était de 4,7 (prédominance masculine). Les variables étudiées étaient les amplitudes et les
latences des composantes de l’onde P300 : N100, P200,
N200 et P300 (P3a et P3b).
Résultats : Comparé au groupe « TS », le groupe « PEP »,
a présenté un allongement significatif des latences de P200
en Cz, N200, P3a et P3b sur toutes les dérivations et une
baisse significative de l’amplitude de P3a sur toutes les dérivations. Le groupe « SCH », comparé au groupe « TS », a
présenté un allongement significatif des latences de N200,
P3a et P3b sur toutes les dérivations et une baisse significative de P3a en Fz. Le groupe « SCH » avait également un
allongement significatif de la latence de P3a sur toutes les
dérivations, comparé au groupe « PEP ».
Discussion et conclusion : Les données de la littérature sont
hétérogènes, quant à la présence des anomalies des potentiels évoqués cognitifs dans les premiers épisodes psychotiques. La plupart des études, ont rapporté des anomalies de
la composante P3a. Ces anomalies sont plus constantes
dans la schizophrénie. Nos résultats confirment la présence
de ces anomalies dès le premier épisode psychotique. Nous
soulignons l’intérêt de l’étude de l’onde P300 en tant que marqueur de la maladie schizophrénique et éventuellement en
tant qu’indice diagnostique et facteur pronostic dans les premiers épisodes psychotiques.
PO 158
FONCTION SEXUELLE DANS UN GROUPE
DE PATIENTS ATTEINTS DE SCHIZOPHRÉNIE :
CORRÉLATIONS AVEC LES CARACTÉRISTIQUES
CLINIQUES DE LA MALADIE
BRAHAM O., BEN ROMDHANE A., EL KISSI Y., BEN NASR S.,
BEN HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
Introduction : Bien que la sexualité des schizophrènes soit
fréquemment altérée, peu d’études se sont intéressées à en
déterminer les corrélations avec les caractéristiques de la
maladie, sans l’interférence des facteurs thérapeutiques
réputés être souvent délétères.
71
10e Congrès de l’Encéphale
Objectif : L’objectif de ce travail était d’étudier les corrélations
de la fonction sexuelle de patients schizophrènes, non traités,
avec les facteurs cliniques de leur maladie.
Méthodologie : Nous avons recruté 108 patients atteints de
schizophrénie (DSM IV) dans le service de psychiatrie du
CHU Farhat Hached (Sousse, Tunisie), en phase aiguë
(BPRS ≥ 40), naïfs ou en arrêt de traitement depuis au moins
trois mois. La mesure de la psychopathologie a été faite à
l’aide de la BPRS, la PANSS, la SAPS et la SANS. L’évaluation de la fonction sexuelle a été réalisée par l’Arizona Sexual
Experience Scale (ASEX).
Résultats : Le score global de l’ASEX était corrélé positivement à la SANS (r = 0,268 ; p = 0,011) et négativement à la
SAPS (r = 0,251 ; p = 0,018). L’excitation sexuelle
(r = 0,239 ; p = 0,012), la satisfaction (r = 0,248 ; p = 0,019),
l’érection et la lubrification vaginale (r = 0,216 ; p = 0,024)
étaient positivement corrélées à la SANS. La pulsion sexuelle
(r = 0,381 ; p < 10–3), l’excitation sexuelle (r = 0,332 ;
p < 10–3), l’érection et la lubrification vaginale (r = 0,366 ;
p < 10–3) étaient négativement corrélées à la SAPS.
Conclusion : Nos résultats suggèrent que les dimensions de
la fonction sexuelle des patients schizophrènes non traités
étaient d’autant plus altérées que la symptomatologie négative était importante et d’autant plus conservées que la symptomatologie positive était importante.
PO 159
ALTÉRATION DE LA FONCTION SEXUELLE
DES SCHIZOPHRÈNES SOUS TRAITEMENT
ANTIPSYCHOTIQUE : ÉTUDE PROSPECTIVE
MANNAI J., BEN ROMDHANE A., EL KISSI Y., BEN NASR S.,
BEN HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
Introduction : Les dysfonctions sexuelles chez les schizophrènes sont fréquentes et peuvent être dues à divers facteurs.
L’incrimination du traitement, souvent rapportée dans la littérature, a été rarement confirmée par des études prospectives.
Objectif : Les objectifs de ce travail étaient d’évaluer la fonction sexuelle chez des patients schizophrènes, non traités,
puis après leur mise sous traitement antipsychotique.
Méthodologie : Cent neuf patients atteints de schizophrénie
(DSM IV) ont été consécutivement recrutés dans le service
de psychiatrie du CHU Farhat Hached de Sousse (Tunisie).
L’évaluation de la fonction sexuelle (ASEX), a été réalisée
en deux temps :
– au moment du recrutement chez des patients non traités
ou en arrêt de traitement depuis au moins trois mois
– six mois après mise sous traitement antipsychotique
Les effets secondaires du traitement ont été évalués à l’aide
de l’échelle UKU.
Résultats : La fonction sexuelle des patients s’est altérée
après leur mise sous traitement antipsychotique. Cette altération a concerné le score global (p = 0,03), ainsi que toutes
les dimensions : le désir (p = 0,015), l’excitation (p = 0,006),
l’érection ou lubrification (p = 0,010), l’orgasme (p = 0,001)
et la satisfaction (p = 0,005). Le score global de l’ASEX était
72
positivement corrélé au score global de l’UKU (r = 0,331 ;
p = 0,014). Des corrélations positives ont été également trouvées entre le score global de l’UKU et l’orgasme (r = 0,303 ;
p = 0,028) et entre les effets secondaires endocriniens et
l’excitation sexuelle (r = 0,251 ; p = 0,049).
Conclusion : L’altération de la fonction sexuelle après mise
sous traitement, semble confirmer, de manière prospective,
l’implication des antipsychotiques dans les dysfonctions
sexuelles des schizophrènes.
PO 160
RÉACTIVITÉ À LA DOULEUR CHEZ LES PATIENTS
SCHIZOPHRÈNES : À PROPOS DE 3 CAS CLINIQUES
TOUHAMI M., OURIAGHLI F., LAFFINTY A., ABILKASSEM L.
Hôpital militaire Avicenne, MARRAKECH, MAROC
Introduction : Des observations cliniques ont rapporté un
comportement atypique des patients schizophrènes face à
la douleur. Il n’existe pas de consensus sur les mécanismes
en cause de ce phénomène. Cet état de fait rend difficile la
prise en charge de la douleur chez ces patients. Nous allons
illustrer, la problématique de cette réactivité anormale, à travers 3 cas clinique.
Discussion : Dans ces cas cliniques il s’agit de patients
atteints de lésions somatiques sévères, où la douleur constitue un moyen d’alerte, obligeant normalement le sujet à
demander de l’aide, et à mettre au repos son corps souffrant.
L’absence de ces réactions chez ces patients, a compliqué
leur prise en charge somatique, et pouvait être à l’origine de
complications graves. Une intervention rapide des équipes
psychiatriques, en collaboration avec les somaticiens, qui se
trouvaient dans l’incapacité à gérer ce genre de patients, a
permis tant bien que mal, de remédier à ces difficultés et
d’accompagner ces patients jusqu’à stabilisation de leur état.
Actuellement, deux hypothèses prédominent dans la littérature : La première stipule que les patients schizophrènes
seraient moins sensibles aux stimuli douloureux ; alors que
pour la deuxième, les seuils de sensibilité seraient identiques,
mais les schizophrènes présenteraient un problème d’expression de la douleur.
Conclusion : La douleur chez les schizophrènes est un problème de santé prioritaire, touchant une population vulnérable
et reste donc un défi à relever tant par les soignants que par
les Institutions. Une attention particulière doit être portée à cette
problématique par les équipes soignantes, en vue d’apporter
les soins appropriés à ces patients qui souffrent en silence.
PO 161
COMPORTEMENT SEXUEL CHEZ LES PATIENTS
ATTEINTS DE SCHIZOPHRÉNIE.
À PROPOS DE 60 CAS
BRAM N., RAFRAFI R., BERGAOUI H., BESSI S.,
EL HECHMI Z.
Hôpital Razi, ARIANA, TUNISIE
Introduction : La sexualité des patients atteints de schizophrénie a été longtemps contestée, réprimée et considérée
Posters
comme « taboue ». Avec l’évolution des mœurs sociales et
les progrès thérapeutiques, la sexualité des personnes souffrant de schizophrénie est devenue un point d’interrogation
et de réflexion. Toutefois, les connaissances sur la réalité du
comportement sexuel de cette population demeurent parcellaires. Ainsi, l’objectif de ce travail a été de décrire le comportement sexuel des patients schizophrènes.
Méthodologie : Une étude transversale descriptive a été
menée à l’hôpital psychiatrique Razi de Tunis auprès de 60
consultants (30 hommes et 30 femmes), atteints de schizophrénie ou de trouble schizo-affectif selon les critères du
DSM IV et en phase de stabilisation clinique. Les données
ont été recueillies à travers un entretien semi-structuré.
Résultats : Cette étude a montré que 58,3 % des patients
interrogés avaient une activité sexuelle au moment de
l’enquête, alors que 21,6 % n’en avaient pas. Près de 20 %
n’avaient jamais eu de rapports sexuels ni d’activité masturbatoire et 28,3 % des malades avaient une relation de couple
au moment de l’enquête, avec un nombre moyen de partenaires sur la vie de 4,24. Près de 25 % des patients affirmaient n’avoir pratiqué que des rapports hétérosexuels, 40 %
une activité masturbatoire exclusive et 25 % des rapports
homosexuels associés aux deux autres pratiques. L’absence
des rêves et des fantasmes érotiques a été notée chez 75 %
des malades.
Conclusion : Le comportement sexuel des patients atteints
de schizophrénie témoigne d’une tentative de regagner la
normalité malgré l’impact de la maladie schizophrénique sur
l’imaginaire sexuel et la dimension relationnelle.
PO 162
SCHIZOPHRÉNIE ET TROUBLES SEXUELS.
À PROPOS DE 60 CAS
BRAM N., RAFRAFI R., BERGAOUI H., GHAZALI I.,
EL HECHMI Z.
Hôpital Razi, ARIANA, TUNISIE
Introduction : La vie sexuelle des patients atteints de schizophrénie présenterait des particularités inhérentes à la
maladie, aussi bien au niveau des fantasmes, des représentations que sur le plan du comportement sexuel. Cette sexualité serait également distincte par un taux de troubles sexuels
supérieur à celui de la population générale. L’objectif de ce
travail a été d’évaluer le taux de troubles sexuels chez les
patients souffrant de schizophrénie.
Méthodologie : Une étude transversale descriptive a été
menée à l’hôpital psychiatrique Razi de Tunis auprès de 60
consultants (30 hommes et 30 femmes), atteints de schizophrénie ou de trouble schizo-affectif selon les critères du
DSM IV et en phase de stabilisation clinique. L’étude s’est
basée sur le CSFQ (changes in sexual functioning questionnaire) et sur un entretien semi-structuré.
Résultats : Près de la moitié des patients (45 %) présentaient
au moins une dysfonction sexuelle. Il s’agissait d’un trouble
du désir sexuel dans 55 % des cas, d’un trouble de l’excitation
dans 15 % des cas, d’un trouble de l’orgasme dans 30 % des
cas et d’une baisse du plaisir sexuel chez 31,7 % des
patients. Cinq patients (8,3 %) ont exprimé une sensation
d’inconfort envers leur sexe. Quatre patients (6,6 %) présentaient des impulsions sexuelles impliquant des objets inanimés, indispensables ou fortement préférés pour l’excitation
sexuelle.
Conclusion : Le dépistage et la prise en charge des troubles
sexuels chez les patients schizophrènes seraient indispensables pour une meilleure qualité de vie.
PO 163
REPRÉSENTATION DE LA SEXUALITÉ CHEZ
LES PATIENTS ATTEINTS DE SCHIZOPHRÉNIE.
À PROPOS DE 60 CAS
BRAM N., RAFRAFI R., BERGAOUI H., GHAZALI I.,
ELHECHMI Z.
Hôpital Razi, ARIANA, TUNISIE
Introduction : La schizophrénie est une maladie de l’appareil
psychique, considéré comme « premier organe sexuel ». Elle
touche donc la capacité à penser, à imaginer, à sentir, à percevoir. Le fonctionnement sexuel, et notamment les représentations de la sexualité seraient donc différentes chez les
patients schizophrènes. L’objectif de ce travail a été de
décrire les attitudes des patients schizophrènes envers la
sexualité.
Méthodologie : Une étude transversale descriptive a été
menée à l’hôpital psychiatrique Razi de Tunis auprès de 60
consultants (30 hommes et 30 femmes), atteints de schizophrénie ou de trouble schizo-affectif selon les critères du
DSM IV et en phase de stabilisation clinique. Les données
ont été recueillies à travers un entretien semi-structuré.
Résultats : Le but d’un rapport sexuel est le plaisir pour 30 %
des patients, la procréation pour 23,3 % et la satisfaction d’un
besoin physiologique pour 18,3 % des patients interrogés.
Près de 75 % des malades pensent que l’amour est indispensable pour les rapports sexuels, et qu’une relation amoureuse peut exister sans sexe. La masturbation, l’homosexualité et la sodomie sont considérées par près de 80 % des
patients comme des pratiques anormales, interdites par la
religion musulmane et par la société tunisienne. L’absence
de vie sexuelle est considérée comme un fait normal dans
50 % des cas.
Conclusion : La perception de la sexualité par les patients schizophrènes est infiltrée par les normes culturelles dominantes
et témoignerait d’un certain ancrage à la réalité sociale.
PO 164
SEXUALITÉ ET SCHIZOPHRÉNIE :
ÉTUDE COMPARATIVE EN FONCTION DU GENRE
BRAM N., RAFRAFI R., BERGAOUI H., BOUJEMLA H.,
ELHECHMI Z.
Hôpital Razi, ARIANA, TUNISIE
Introduction : La maladie schizophrénique revêt des spécificités inhérente au sexe tant sur le plan de la morbidité que
celui du pronostic. Il va sans dire que la sexualité « normale »
est une fonction déterminée par le genre. On se demanderait
donc si la vie sexuelle des patients schizophrènes puisse
73
10e Congrès de l’Encéphale
présenter des spécificités liées au sexe. Le but de ce travail
a été de comparer le comportement sexuel et ses troubles
ainsi que la représentation de la sexualité entre hommes et
femmes atteints de schizophrénie.
Méthodologie : Une étude transversale descriptive a été
menée à l’hôpital psychiatrique Razi de Tunis auprès de
60 consultants (30 hommes et 30 femmes), atteints de schizophrénie ou de trouble schizo-affectif selon les critères du
DSM IV et en phase de stabilisation clinique. L’étude s’est
basée sur le CSFQ (changes in sexual functioning questionnaire) et sur un entretien semi-structuré.
Résultats : Il ressort de cette étude que les femmes étaient
significativement moins actives sexuellement (40 % contre
76,6 %, p = 0,04), qu’elles avaient moins de partenaires sur
la vie (3,75 contre 7,89, p = 0,02) et que la masturbation était
une pratique essentiellement masculine (70 % contre
33,3 %). La prévalence des dysfonctions sexuelles était comparable entre les sexes. Les hommes présentaient plus de
troubles de l’excitation (30 % contre 16,6 %, p = 0,04). Le but
d’un rapport sexuel était plus souvent perçu comme un devoir
conjugal par les femmes (50 % contre 10 %). La masturbation et l’homosexualité étaient des pratiques désapprouvées
autant par les hommes que par les femmes.
Conclusion : Ces résultats semblent rejoindre le profil de la
population générale, où l’impact des normes sociales est
prépondérant.
PO 165
SEXUALITÉ ET SCHIZOPHRÉNIE ASPECTS
CLINIQUES ET THÉRAPEUTIQUES
BRAM N., RAFRAFI R., BERGAOUI H., BOUJEMLA H.,
ELHECHMI Z.
Hôpital Razi, ARIANA, TUNISIE
Introduction : La relation entre schizophrénie et troubles
sexuels est complexe et plurifactorielle. De nombreuses
hypothèses explicatives ont été formulées autour de ce phénomène. La sévérité de la symptomatologie clinique et
l’action des psychotropes contribueraient à la genèse des
dysfonctions sexuelles chez ces patients. L’objectif de cette
étude a été de corréler le taux et le type de dysfonctions
sexuelles avec les variables cliniques et thérapeutiques chez
une population de patients souffrant de schizophrénie.
Méthodologie : Une étude transversale descriptive a été
menée à l’hôpital psychiatrique Razi de Tunis auprès de
60 consultants (30 hommes et 30 femmes), atteints de schizophrénie ou de trouble schizo-affectif selon les critères du
DSM IV et en phase de stabilisation clinique. Les données
sexologiques ont été recueillies à travers le CSFQ (changes
in sexual functioning questionnaire). La symptomatologie clinique a été évaluée par l’échelle de Calgary et par le BPRS
(Brief psychiatric rating scale). Afin de faciliter l’analyse, le
BPRS a été réparti en 2 dimensions : positive et négative.
Résultats : Une association significative a été retrouvée entre
la présence de dysfonctions sexuelles et un âge de début précoce de la schizophrénie (17,2 ans contre 29,4 ans,
p = 0,01). Les patients présentant un trouble du désir sexuel
avaient des scores significativement plus élevés des items
74
négatifs du BPRS (15,7 contre 7,1, p = 0,03). Les malades
recevant des antipsychotiques classiques ainsi que des
associations de psychotropes avaient un taux significativement plus élevé de trouble de l’excitation sexuelle.
Conclusion : Bien que la relation entre troubles sexuels et
schizophrénie ne soit pas clairement démontrée, il semblerait
que le syndrome déficitaire et les neuroleptiques classiques
puissent interférer avec le déroulement « normal » de la
réponse sexuelle.
PO 166
MUSIQUE ET SCHIZOPHRÉNIE :
DÉPLOIEMENT D’UN ESPACE COMMUN DANS
LE PARTAGE DES FLUX DE CONSCIENCE
BALZANI C., CASSANO R., CASSIN J., NAUDIN J.,
VION-DURY J.
Pôle de Psychiatrie Universitaire Solaris, MARSEILLE, FRANCE
Différentes études randomisées soulignent l’intérêt d’une
musicothérapie dans la schizophrénie (Talwar et coll, 2006,
Ulrich et coll, 2007). D’une manière générale, il s’agit de musicothérapie active avec jeu d’ensemble sur instruments. Il est
difficile de comprendre comment la musique pourrait agir sur
les patients. Une hypothèse proposée par Schütz, un philosophe phénoménologue (Ecrits sur la musique, 1924-1956,
2007) est que l’effet de la musique relèverait du partage des
temporalités et des flux de conscience. Les méthodes d’imagerie sont, en l’état, trop réductionnistes ou complexes à mettre en œuvre pour la vérifier (Vion-Dury, sous presse). Une
alternative aux méthodes d’imagerie, en 3e personne, est de
choisir une approche en première personne, à partir des
remarques et verbalisations des patients eux-mêmes.
Nous avons constitué, sans aucune référence aux méthodes
de musicothérapie, un groupe d’écoute musicale hebdomadaire « passive » au sein du Pôle de Psychiatrie Universitaire
de Marseille. Le seul contrat explicitement passé avec les
patients est celui de se mettre dans une disponibilité qui
soit la plus totale possible pour l’écoute. Nous avons très
attentivement observé les comportements des patients et
recueilli leurs remarques et commentaires, dans des entretiens semi-directifs.
Depuis 3 ans, nous avons observé : 1) un véritable apprentissage de l’écoute attentive de la part des patients, y compris
très dissociés ou très déficitaires, 2) un apaisement immédiat
se prolongeant souvent la journée entière, que les patients
verbalisent d’eux-mêmes et dont ils manifestent le besoin, 3)
la création d’une relation de syntonie, de plus en plus fine,
entre tous les co-participants, que l’on peut attribuer, grâce
à certaines remarques, plus à un partage des flux de conscience et de la temporalité qu’à un effet propre à la relation
groupale ; « vous m’avez changé mon temps », 4) et pour
certains patients, une véritable aide thérapeutique, qu’ils considèrent « meilleure que les médicaments ».
Il semblerait que les méthodes en première personne et la
perspective phénoménologique soient particulièrement adéquates pour décrire (et comprendre) des phénomènes de très
haute complexité comme l’écoute musicale et son effet sur
la conscience.
Posters
PO 167
MESURE DE LA CONSCIENCE DU TROUBLE DANS
LA SCHIZOPHRÉNIE
FEKIH-ROMDHANE F., BEN ASSI W., MAAMRI A.,
ELLOUMI H., CHEOUR M.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
patients résistants connaîtra une amélioration cliniquement
significative des symptômes psychotiques sous clozapine.
À l’heure actuelle, il n’existe pas de consensus ni assez de
données pour la prise en charge des personnes ne répondant
pas ou partiellement à la Clozapine.
La littérature fournit des preuves modestes et à l’exception
de l’utilisation de la Lamotrigine.
Nous avons voulu étudier l’efficacité de la Lamotrigine dans le
traitement des patients ne s’améliorant pas sous Clozapine.
Méthodologie : L’étude a été menée au sein de l’hôpital psychiatrique Arrazi de Salé. 52 patients schizophrènes résistants ont été recrutés. 200 mg de Lamotrigine a été progressivement ajoutée au traitement par Clozapine déjà instauré.
L’évaluation clinique a été effectuée à l’aide de l’échelle CGI
d’amélioration (Clinical Global Impression).
Résultats : Une amélioration significative a été obtenue au
niveau de la symptomatologie schizophrénique aussi bien
positive que négative.
Conclusion : L’association lamotrigine-clozapine dans le traitement de la schizophrénie résistante peut être proposée
comme stratégie thérapeutique efficace dans la schizophrénie résistante ayant peu ou pas répondu à la Clozapine en
monothérapie.
Introduction : Nous proposons d’étudier, auprès d’une population de patients schizophrènes, les liens pouvant exister
entre les caractéristiques socio-démographiques et cliniques
des patients et le niveau de conscience de la maladie.
Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude prospective
transversale menée chez 42 patients de sexe masculin, présentant un diagnostic de schizophrénie (critères DSM IV-TR)
et suivis en ambulatoire.
Nous avons utilisé :
– Un questionnaire comprenant les caractéristiques sociodémographiques et cliniques.
– L’échelle d’évaluation d’insightQ8
Résultats : L’âge moyen de notre population est de 40 ; la
majorité des sujets sont célibataires (78,57 %) et n’ont pas
dépassé l’enseignement primaire (52,38 %).
4 patients sont considérés comme ayant un bon insight, 24
ont un insight nul ou mauvais et 14 ont un insight intermédiaire.
Les caractéristiques cliniques des patients semblent peu
liées au niveau de conscience du trouble ; ainsi, on ne trouve
aucune différence significative selon la forme clinique de
schizophrénie : 22 patients présentent une forme paranoïde
(CT = 2,59), 12 une forme indifférenciée (CT = 2,55), 7 une
forme désorganisée (CT = 1,7) et 1 une forme résiduelle
(CT = 1), p = NS. Il n’y a pas de différence selon la durée
d’évolution de la maladie et le nombre d’hospitalisations antérieures.
Le score d’insight est corrélé avec la situation maritale (insight
supérieur pour les patients mariés, p = 0,045).
Les fonctions cognitives (score MMSE) sont liées positivement à la conscience du trouble.
Enfin, si nous comparons le groupe à insight nul ou mauvais
au groupe ayant un bon insight, nous n’obtenons des différences significatives que pour la situation maritale (p = 0,028)
et pour le statut professionnel (p = 0,010).
PO 169
TROUBLES SEXUELS CHEZ LES SCHIZOPHRÈNES
PO 168
L’ASSOCIATION CLOZAPINE-LAMOTRIGINE :
INTÉRÊT DANS LA PRISE EN CHARGE
DE LA SCHIZOPHRÉNIE RÉSISTANTE
Mots clés : Qualité de vie ; Rémission ; Schizophrénie ; Sexuels ;
Troubles.
ELKADIRI M., AZIZI N., BELBACHIR S., OUANASS A.
Centre Psychiatrique Ar-Razi, RABAT, MAROC
La plupart des auteurs s’accordent sur le fait qu’un certain
nombre de patients schizophrènes résistent aux traitements
neuroleptiques, mais les critères de définition de cette résistance diffèrent sensiblement.
La Clozapine constitue le traitement de choix pour la schizophrénie résistante. Cependant, seulement un tiers des
ONEIB B., ELLOUDI H., MOUEFFEQ A., SABIR M.,
OUANASS A.
Clinique universitaire psychiatrique, Hôpital Arrazi, CHU Ibn
Sina, RABAT-SALÉ, MAROC
La schizophrénie et ses traitements constituent un désavantage majeur pour la sexualité des patients schizophrènes et
leur qualité de vie. Les troubles sexuels chez ces patients ne
sont pas souvent signalés ou recherchés systématiquement.
La plainte spontanée de la part des patients est faible : pourtant il existe un lien important entre le dysfonctionnent sexuel
et l’observance du traitement. Ce qui nécessite une information cognitive adaptée au niveau du patient afin d’éviter l’arrêt
du traitement.
L’objectif de notre étude est d’évaluer la prévalence de troubles sexuels chez les patients schizophrènes en rémission
selon l’échelle de Coleman.
Résultats : En cours.
PO 170
LIEN ENTRE STRESS ET PATHOLOGIE MENTALE :
REVUE DE LITTÉRATURE
TEFAHI B.
Hospitalier Spécialisé ERRAZI, ANNABA, ALGÉRIE
La pathologie mentale est le résultat d’une interaction complexe entre une vulnérabilité et des états de stress psychosociaux (modèle de Zubin, 1977).
75
Stre
ss
10e Congrès de l’Encéphale
Stress et pathologie mentale sont deux entités nosographiques différentes, leur lien se rapporte aux mécanismes biologiques qui augmentent la réponse comportementale du
sujet suite aux expositions cumulatives environnementales
(événements de vie, traumatisme d’enfance etc.).
Nous illustrerons à travers une revue de littérature faite sur
la base de données Pubmed en utilisant les mots clés
suivants : « stress », « mental illness », « neurobiologic »,
« psychosocial », « vulnerability » tous les paramètres neurobiologiques et psychosociaux qui expliquent ce lien afin
d’identifier les signes de rechutes incriminés dans la maladie
mentale pour une meilleure qualité de vie.
cacité de notre proposition thérapeutique concernant la
symptomatologie anxio-dépressive et les émotions positives
et donc le bien être subjectif. Par contre, des changements
de l’émotivité négative ou de l’alexithymie n’ont pas été constatés. Une articulation de trois générations TCC semble prometteuse. Toutefois, une meilleure élucidation du rôle des
dimensions émotionnelles et des processus affectifs nécessite davantage d’investigations. En conclusion, nos constats
sont mis en rapport avec ceux d’autres techniques novatrices
récentes telles que le traitement unifié des troubles émotionnels de Barlow (2010) et ceux des dernières avancées théorico-cliniques dans la régulation des émotions (Gross, 2007).
PO 172
EXISTE-T-IL DES DÉPRESSIONS
PROFESSIONNELLES ?
WILLARD M.
STRASBOURG, FRANCE
PO 171
LE TRAITEMENT DU TROUBLE D’ADAPTATION
ET DU STRESS PAR UNE COMBINAISON DE
TECHNIQUES DES TROIS VAGUES DE THÉRAPIES
COGNITIVES ET COMPORTEMENTALES :
UNE ÉTUDE PILOTE
ZACHARIOU Z., TRAN C., LASCAR P.
Clinique du Stress « Françoise Le Coz », Groupe Hospitalier
Paul Guiraud, GARCHES, FRANCE
Les psychothérapies de la 3e vague TCC considèrent les
techniques de gestion active des émotions comme des
méthodes d’évitement. Dans la perspective de dépasser les
clivages théoriques (acceptation vs. maîtrise des émotions)
nous avons élaboré une proposition thérapeutique d’articulation efficace et cohérente des techniques issues de trois
générations TCC. 17 patients ont été soignés en groupe par
des techniques de méditation en pleine conscience, d’acceptation et d’engagement et par des expositions comportementales. Nous examinons avant et après traitement les modificationssur les symptomes anxio-dépressifs, le contact avec
l’instant présent et l’émotivité positive-négative, l’alexithymie
à l’aide de : STAI-B (Spielberger Trait Anxiety Inventory), BDI
(Beck Depression Inventory), MAAS (Mindful Attention Awareness Scale), PANAS (Positive and Negative Affect Schedule), TAS-20 (Toronto Alexithymia Scale). Les scores indiquent une réduction des symptômes anxio-dépressifs et une
augmentation du contact avec l’instant présent et une amélioration de l’émotivité positive. Les résultats confirment l’effi76
Les problèmes psychosociaux dans le monde de l’entreprise
sont de plus en plus fréquents et de plus en plus graves (1).
L’augmentation continue du nombre de suicides au travail,
dont les médias se font régulièrement l’écho, en témoigne.
La France est, d’après l’OMS, l’un des pays les plus touchés
(2).
Pourtant, les réponses proposées dans le monde de l’entreprise restent limitées à la gestion du stress, semblant ignorer
l’existence de réels troubles de l’humeur d’origine professionnelle (3).
Il existe d’authentiques dépressions professionnelles qui surviennent suite à des difficultés dans le monde du travail et
s’expriment principalement au travail.
Ces dépressions représentent la majeure partie des dépenses médicales occasionnées par les problèmes de santé
mentale (Bureau International du Travail) (4).
La sémiologie de ces dépressions est spécifique, et les éléments de prise en charge, et principalement de prévention
primaire, sont très différents de ceux du stress professionnel.
De la même façon, le cadre législatif est surprenant. La
dépression n’existe pas dans le tableau des maladies professionnelles, et sa reconnaissance hors tableau est difficile,
avec en particulier, une absence de présomption d’origine.
Au contraire, le suicide est désormais de plus en plus fréquemment reconnu comme accident du travail.
Notre intervention, après avoir rappelé la sémiologie spécifique des troubles de l’humeur d’origine professionnelle, fera
le point sur les aspects de prévention spécifique et sur les
éléments de prise en charge possible (5).
Références
1. Nasse P. Légeron P., Rapport sur la détermination, la mesure et le
suivi des risques psychosociaux au travail FRANCE. Ministère du
travail, des relations sociales et de lasolidarité, 2008.
2. Moussavi S, Chatterji S, Verdes E, Tandon A, Patel V, Ustun B :
Depression, chronic diseases, and decrements in health : results
from the World Health Surveys. Lancet 2007, 370 : 851-58.
3. Servant D. Les programmes de gestion du stress au travail sont ils
efficaces ? La lettre du psychiatre 2011, VII : 25-27.
Posters
4. Raffaitin F., Raffaitin-Bodin C., Travail et dépression. L’encéphale
2008, 34, 4 : 434-439.
5. Willard M., La dépression professionnelle, Paris : Odile Jacob, 2011.
PO 173
LA NOUVELLE BIOLOGIE DE L’ÉTAT DE STRESS
POST TRAUMATIQUE : UN RETOUR À LA CLINIQUE
AUXEMERY Y.
(1) Hôpital d’instruction des Armées LEGOUEST, METZ,
FRANCE
Un état de stress posttraumatique (ESPT) ne survient jamais
par hasard : les conditions de possibilités d’un trauma sont
établies par des déterminants génétiques et psychologiques
qui s’intègrent de manière interactive au cœur d’un contexte
social. Loin de n’être qu’une réaction biologique spécifique
à un stress, la réponse psychotraumatique est également le
résultat d’une implication subjective du sujet dans l’événement auprès duquel il s’est investi psychiquement. La définition changeante de l’ESPT est issue d’une réflexion scientifique très déterminée par le contexte socio-culturel et dans
le même temps, le traumatisme psychique est régulièrement
causé par la faillite de valeurs sociales sécurisantes qui
étaient considérées comme immuables. Les études s’intéressant à l’interaction gènes/environnement ont retrouvé
qu’une susceptibilité biologique interagit avec des facteurs
extérieurs pour augmenter le risque de développement d’un
ESPT secondairement à un traumatisme psychique. Témoignage d’une vulnérabilité biologique, nous décrirons trois différentes formes cliniques d’ESPT en fonction de la neuromodulation principalement incriminée. Toutefois, malgré la mise
en évidence de facteurs de risque biologiques et sociaux,
aucune étude neurobiologique n’a décelé de marqueur qui
destinerait a priori et immanquablement un sujet à structurer
un ESPT en réaction à une situation de stress. À l’opposé,
l’étude psychopathologique découvre a posteriori que tel
sujet a nécessairement construit un syndrome de répétition
traumatique en fonction de la concordance de données signifiantes relatives à son histoire. Au-delà des conflits idéologiques, la clinique ne s’établit pas sur des référentiels figés :
l’évolution des techniques de génétique et de neuro-imagerie
participe à la modification de notre regard sur les traumatismes psychiques et leurs possibilités thérapeutiques. N’étant
pas simplement universel comme une réaction psychique ou
biologique à un stress pour au contraire s’attacher au singulier et aux circonstances sociales, le traumatisme individuel
du patient et sa théorisation par le clinicien-chercheur rejoignent la subjectivité de l’un comme de l’autre, via la subjectivité de l’époque à laquelle ils appartiennent.
PO 174
RÉVOLUTION TUNISIENNE :
QUEL IMPACT PSYCHOLOGIQUE ?
OUANES S., SAADA W., BOUASKER A., CHENNOUFI L.,
BERGAOUI H., BAHRINI L., GHACHEM R.
climat d’incertitude ont provoqué chez certains des réactions
psychologiques tantôt adaptées tantôt dépassées à l’origine
d’authentiques affections psychiatriques.
Objectif : Déterminer les différents troubles psychiatriques en
rapport avec la révolution tunisienne et établir le profil sociodémographique et clinique des patients présentant ces troubles.
Matériel et méthode : Nous avons mené une enquête transversale auprès des patients ayant consulté pour la première
fois au service de la consultation externe de l’hôpital Razi
entre le 15 janvier et le 15 juillet 2011 pour une symptomatologie déclenchée par les événements de la révolution. Le
recueil des données s’est fait au moyen d’une fiche comportant des données socio-démographiques et cliniques (antécédents, symptômes…). Les diagnostics ont été posés en se
référant aux critères du DSM IV-TR.
Résultats : La population est constituée de 85 patients
(76,5 % hommes, 23,5 % femmes) ayant un âge moyen de
41 ans ± 12 ans. 68,4 % sont mariés et 27,1 % sont célibataires. La catégorie professionnelle la plus représentée est
celle des agents de l’ordre (35,3 %) suivie des sujets sans
profession (14,1 %) puis des fonctionnaires (10,4 %). Les
troubles psychiatriques les plus fréquents sont les états de
stress post-traumatique (23,5 %), les troubles dépressifs
majeurs (22,4 %) et les troubles de l’adaptation avec anxiété
(15,3 %).
Conclusion : Cette étude souligne la diversité des troubles
psychiatriques pouvant se rencontrer à la suite d’un traumatisme psychique, en l’occurrence durant les événements de
la révolution tunisienne. Il est donc essentiel d’insister sur
l’importance d’un dépistage adéquat et d’une prise en charge
précoce de tels troubles.
PO 175
L’ÉPUISEMENT PROFESSIONNEL (BURN-OUT) :
UN PROBLÈME REEL
SEMAOUNE B., BAGHIRI S.
HCA, ALGER, ALGÉRIE
L’épuisement professionnel, aussi connu sous le nom de
burn-out, « d’incendie ou de brûlure interne », est un concept
qui a fait couler beaucoup d’encre au cours des deux dernières décennies. En recensant les écrits portant sur ce phénomène, on remarque que la documentation, en le définissant
et en le décrivant, a contribué à développer un vaste cadre
conceptuel. Bien que les domaines de la psychologie, de la
sociologie ainsi que du travail social aient tous abordé cet
objet d’étude, peu de recherches ont été menées auprès de
sujets et plus précisément auprès d’intervenant(e)s en soin
psychiatrique.
PO 176
LE COPING
SAIDANI H., SEMAOUNE B.
Hôpital Razi, La Manouba, TUNIS, TUNISIE
HCA, ALGER, ALGÉRIE
Au cours de la révolution tunisienne, la menace permanente
de mort, l’état d’alerte, le sentiment d’insécurité ainsi que le
Tout au long de sa vie, l’individu est confronté à une succession d’événements mineurs ou majeurs : naissance d’un
77
10e Congrès de l’Encéphale
enfant, changement d’emploi, maladies, blessures graves,
deuil, etc. Ces expériences peuvent être perçues comme
menaçantes par l’individu, induire des perturbations émotionnelles et avoir à long terme des effets néfastes sur la santé
physique et psychique.
L’individu ne reste pas habituellement passif par rapport à
ce qui lui arrive : il essaie de faire face. On parle de coping
pour désigner la façon de s’ajuster aux situations difficiles.
Dans cet article, nous présenterons : l’origine et l’évolution
du concept de coping, le concept de coping et la théorie cognitive du stress, la classification des différentes stratégies de
coping, et l’efficacité de ces stratégies dans l’ajustement aux
événements stressants.
Mots clés : Ajustement ; Coping ; Stress.
PO 177
AGENTS DE L’ORDRE ET RÉVOLUTION TUNISIENNE :
QUAND L’OPPRESSEUR DEVIENT OPPRIMÉ
OUANES S., ZGUEB Y., BOUASKER A., CHENNOUFI L.,
SAADA W., GHACHEM R.
Hôpital Razi, La Manouba, TUNIS, TUNISIE
Confrontation inopinée avec le Réel de la mort, culpabilité et
regrets, détérioration de l’image de soi : tel était l’état des
agents de l’ordre au cours et à la suite de la révolution tunisienne. Il s’agit un bouleversement total de leur situation
auquel ils devaient faire face, parfois non sans séquelles.
Objectif : Déterminer les différents troubles psychiatriques en
rapport avec la révolution tunisienne parmi les agents de
l’ordre et décrire les caractéristiques socio-démographiques
et cliniques qui leur sont associés.
Matériel et méthode : Nous avons mené une enquête transversale auprès des agents de l’ordre (agents de la police ou
de la garde nationale, les agents pénitentiaires et les militaires) ayant consulté pour la première fois au service de la consultation externe de l’hôpital Razi entre le 15 janvier et le
15 juillet 2011 pour une symptomatologie en rapport avec les
événements de la révolution. Le recueil des données s’est
fait au moyen d’une fiche comportant des données sociodémographiques et cliniques (antécédents, symptômes…).
Les diagnostics ont été posés en se référant aux critères du
DSM IV-TR.
Résultats : La population est constituée de 30 patients tous
de sexe masculin ayant un âge moyen de 37 ans ± 9 ans.
70 % sont mariés, 26,7 % sont célibataires et 3,3 % sont
veufs. Les troubles psychiatriques les plus fréquents sont les
états de stress post-traumatique (36,7 %), les troubles de
l’adaptation avec humeur dépressive et/ou anxiété (30 %),
les états de stress aigu (20 %) et les troubles dépressifs
majeurs (13,3 %). Les scènes traumatiques comprennent :
être agressé par les citoyens ou les militaires (56,7 %), avoir
été témoin d’un décès (20 %) et avoir participé à des affrontements imposés avec les manifestants (10 %).
Conclusion : Divers et parfois sévères sont les troubles psychiatriques observés chez certains agents de l’ordre après
la révolution tunisienne. Une prise en charge adéquate de
ces affections s’impose afin d’en limiter les séquelles.
78
PO 178
VARIATIONS DES STYLES DÉFENSIFS LIÉES
AU SEXE ET AUX ÉVÉNEMENTS STRESSANTS
BEN AICHA H., KHAMMOUMA S., DALDOUL A., KRIR M.W.,
HADJ AMMAR M., NASR M.
EPS-Mahdia, MAHDIA, TUNISIE
Une des principales manifestations de l’intérêt croissant à
l’égard des mécanismes de défense (MD) est le développement de l’approche évaluative. L’objectif de ce travail était
d’étudier les variations des styles défensifs chez les étudiants
en médecine.
C’est une étude transversale réalisée à la Faculté de Médecine de Monastir durant un mois en dehors de la période de
passation d’épreuves de performance auprès de 190 étudiants inscrits en 5e année. Les étudiants ont complété une
fiche préétablie de six items explorant les données sociodémographiques et anamnestiques et le Defense Style
Questionnaire à 40 items (DSQ-40) dans sa version en arabe
littéraire qui évalue les dérivés conscients des MD regroupés
en trois styles : mature, névrotique et immature.
Cent trente-six étudiants ont participé à cette étude. Les
résultats ont révélé que les étudiantes utilisaient plus significativement que leurs homologues les styles immature et
névrotique (13,2 vs. 4,4 % pour le premier et 25 vs. 9,6 %
pour le deuxième) et que le recours a été plus significatif au
style névrotique qu’à celui immature (22,8 vs. 9,6 %) en présence d’événements stressants, alors qu’en leur absence, il
a été plus significatif au style mature qu’à celui névrotique
(27,9 vs. 11,8 %).
PO 179
LES FACTEURS IMPLIQUÉS DANS LE BURN-OUT
CHEZ LES ENSEIGNANTS
FEKIH-ROMDHANE F., BEN ASSI W., MAAMRI A.,
HADJ-SALEM M., ELLOUMI H., CHEOUR M.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : L’enseignement est parmi les métiers induisant
le plus de stress professionnel car implique une responsabilité morale vis-à-vis d’autrui, plaçant les enseignants sous
l’influence d’une véritable éthique professionnelle.
Objectif : Nous sommes proposés à travers ce travail de relever les facteurs pouvant être responsables du syndrome
d’épuisement professionnel ou burn-out dans la profession
enseignante et leurs corrélations avec les différents sousscores du burn-out.
Matériel et méthodes : Nous avons mené une étude transversale descriptive auprès de 37 enseignants exerçant dans
deux écoles primaires à Tunis. Nous avons utilisé :
– Un questionnaire anonyme comprenant les caractéristiques socio-démographiques et professionnelles des enseignants.
– L’auto-questionnaire MBI (Maslach Burn Inventory) adapté
aux enseignants dans sa version française à 22 items.
Résultats : L’âge moyen des enseignants enquêtés était de
44,86 ans, à prédominance féminine (67,56 %).
Posters
Les causes du burn-out évoquées dans notre étude étaient
multiples.
Le comportement des élèves en classe et les élèves en
grande difficulté étaient les causes majeures du burn-out
pour presque trois quarts de notre population (86,5 % et
73 %). La surcharge du programme était rapportée par
70,3 % d’enseignants. L’absence de moyens et de temps de
formation était évoquée dans 70,3 % et la prise de décision
sans associer les enseignants dans 67,6 % des cas. La pression du temps pour finir le programme était citée par 62,2 %
de la population.
Le comportement des élèves en classe était corrélé à un
niveau de dépersonnalisation élevé (p = 0,036), la pression
du temps pour finir le programme était corrélée à un niveau
d’épuisement émotionnel élevé (p = 0,019), et la prise de
décision sans associer les enseignants était corrélée à un
accomplissement personnel bas (p = 0,04).
Conclusion : L’épuisement professionnel des enseignants
est considéré comme la conséquence de la confrontation des
idéaux de la profession avec la réalité du travail.
Des mesures préventives du burn-out devraient être instaurées contre les facteurs de risque modifiables.
PO 180
STRESS CHEZ LES PATIENTS ATTEINTS DE PELADE
SELLAMI R., MASMOUDI J., MNIF L., MALLEK S., TURKI H.,
JAOUA A.
CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
Introduction : La pelade est une affection dermatologique
multifactorielle considérée comme la résultante de facteurs
intrinsèques (trouble de la personnalité, vulnérabilité au
stress…) mais aussi auto-immuns. Notre objectif était d’évaluer l’implication du stress dans le déclenchement de la
pelade.
Sujets et méthodes : Il s’agissait d’une étude prospective et
réalisée en collaboration entre le service de Dermatologie et
le service de Psychiatrie « A » du CHU Hédi Chaker de Sfax.
Elle a concerné 50 patients atteints de pelade du cuir chevelu,
suivis à l’unité des consultations externes de dermatologie
au CHU Hédi Chaker à Sfax. Le recueil des informations a
été assuré à l’aide d’un questionnaire qui comprenait des
données socio-démographiques (âge, sexe, niveau d’instruction, niveau socio-économique) et des données relatives
à la maladie (type, évolution). Pour déterminer les situations
de stress, on a eu recours à l’échelle de Holmes et Rahe.
Résultats : L’âge moyen de nos patients était égal à
32,92 ans (ET = 11,815 ans).On a trouvé une prédominance
féminine (52 % versus 48 %). Pour le statut matrimonial,
52 % des patients étaient célibataires, 46 % étaient mariés
et 2 % d’entre eux étaient divorcés. Quatre-vingt quatre pour
cent des patients rapportaient un événement de vie précédant la pelade. Les problèmes personnels étaient mentionnés par 54 % des patients et les problèmes professionnels
par 44 %. Parmi les problèmes personnels et professionnels,
la blessure ou la maladie et le changement de situation
financière étaient respectivement les événements les plus
rapportés.
Conclusion : Cette étude évoque le rôle du stress dans la
pelade. De ce fait, il faut préconiser une prise en charge psychologique pour les patients qui annoncent un stress précédant la poussée de pelade.
PO 181
FACTEURS DU BURN-OUT EN MÉDECINE
GÉNÉRALE : LE RÔLE DU TYPE DE PRATIQUE.
UNE ÉTUDE BRUXELLOISE
DAGRADA H. (1), KORNREICH C. (2), SNACKEN J. (3),
LEDOUX Y. (4)
(1) CHU Saint-Pierre, Université Libre de Bruxelles (U.L.B),
BRUXELLES, Belgique
(2) CHU Brugmann, U.L.B, BRUXELLES, Belgique
(3) CHU Saint-Pierre, Vrije Universiteit Brussel (V.U.B),
BRUXELLES, Belgique
(4) Rijks Universiteit Gent (R.U.G), Sociologue, BRUXELLES,
BELGIQUE
Introduction : Le burn-out est répandu dans la population des
médecins généralistes. Les facteurs qui y contribuent sont
insuffisamment connus.
En pratique, la médecine générale en Belgique s’exerce en
pratique privée, en maison médicale (pratique de groupe
avec offre de soins forfaitaires) ou dans d’autres structures.
Objectif : L’objectif de cette étude est d’évaluer quels facteurs
de risques pourraient être liés au burn-out dans une population de médecins généralistes bruxellois francophones.
Méthode : Un groupe de médecins généralistes (N = 264) a
été invité à participer à cette étude. Cet échantillon étant
représentatif des différentes formes de pratique en Belgique.
Un questionnaire à 3 volets a été envoyé en décembre 2004.
Il porte sur les données personnelles, professionnelles, ainsi
que le Maslach Burnout Inventory. Le taux de réponse a été
de 33 % (N = 86). Les résultats ont été analysés par méthode
univariée ainsi que par régression linéaire itérative avec pour
variable dépendante le regroupement des trois dimensions
du burn-out en un seul indice.
Résultats : Ne pas prendre assez de précautions pour prévenir ou supporter le burn-out (absence de vigilance), vivre
seul (isolement affectif) et subir des conditions de travail insatisfaisantes, et enfin ne pas participer aux Groupes Balint
constituent des facteurs de risque du burn-out tout type de
pratique confondu et quel que soit le genre.
On retrouve des différences de facteurs de risque selon le
type de pratique. Tandis qu’en pratique privée les médecins
isolés affectivement et non vigilants sont plus à risque quel
que soit leur genre, en maison médicale se sont uniquement
les femmes dans la même situation qui connaissent un risque
accru.
Les médecins généralistes avec une pratique « autre », en
combinaison avec leur pratique principale, donc très actifs,
constituent une population moins sensible aux conditions de
travail.
Conclusion : La quantité de travail ne semble pas constituer
un facteur de risque. Les facteurs de burn-out ne sont pas
les mêmes selon le type de pratique exercée. L’isolement
affectif et non l’isolement au sein du milieu professionnel
79
10e Congrès de l’Encéphale
constitue un facteur de risque majeur de burn-out. Être attentif
au burn-out est protecteur.
PO 182
QUAND LA RÉVOLUTION REND FOU
BAHRINI L., OUANES S., CHENNOUFI L., BERGAOUI H.,
GHACHEM R.
Hôpital Razi la Mannouba Tunis, TUNIS, TUNISIE
Introduction : L’état de stress post traumatique (ESPT) est
décrit comme étant composé de trois groupes de
symptômes : les symptômes de répétition, les symptômes
d’évitement et les symptômes d’hyperstimulation. Cependant, de plus en plus d’études considèrent que les symptômes psychotiques devraient être ajoutés à cette liste. En effet,
la survenue de troubles schizophréniformes après un traumatisme psychique important n’est pas rare. En Tunisie et
après les événements de la révolution de janvier 2011, nous
avons noté plusieurs cas d’ESPT. Nous rapportons le cas
d’un ESPT avec survenue de troubles schizophréniformes.
Observation : Il s’agit d’une patiente âgée de 37 ans, divorcée
depuis 11 ans, mère d’un garçon de 13 ans et sans antécédents personnels ni familiaux. Elle présente depuis trois mois
et suite à traumatisme psychique important (elle a été témoin
d’une fusillade dans son quartier ayant entraîné la mort de deux
de ses voisins par balle) un délire polymorphe à mécanisme
hallucinatoire avec un thème délirant prévalent : la patiente
présente un délire de maternité ; elle serait mère de quatre
nouveaux nés et leur père imaginaire serait un homme qu’elle
nomme mais qu’elle ne connaît pas. Elle néglige son seul fils
avec négation totale de sa parenté. Elle nie le décès de son
père qui remonte à une dizaine d’années. Par ailleurs, elle est
devenue très irritable, insomniaque et de plus en plus isolée
et retirée. À l’entretien, le contact était superficiel et froid, les
affects émoussés et le discours pauvre, centré sur le délire de
maternité à mécanisme hallucinatoire et quelques idées de
persécution et de grandeur. La patiente a été mise sous neuroleptique et le tableau évolutif était en faveur d’une schizophrénie qui s’est stabilisée après optimisation du traitement.
Conclusion : La co-occurrence des symptômes psychotiques
et d’un ESPT ne fait plus aucun doute. Par contre, la relation
de cause à effet est encore discutée. D’une part, une structure
psychotique favorise le risque d’être exposé à un événement
potentiellement traumatique, d’autre part, un traumatisme psychique peut venir révéler et précipiter une psychose latente.
PO 183
STRESS PSYCHOSOCIAL ET MALADIE MENTALE
ADALI I., AMJAHDI A., MANOUDI F., ASRI F.
Équipe de recherche pour la santé mentale, Faculté de Médecine
et de pharmacie, Marrakech, Maroc., MARRAKECH, MAROC
Introduction : Le facteur « stress » est de plus en plus
reconnu comme facteur précipitant et aggravant l’évolution
de la maladie mentale est d’une grande complexité.
Patients et méthodes : Étude transversale descriptive sur un
échantillon de 100 patients (54 bipolaires et 45 schizophrènes), Le but de l’étude est de préciser le rôle les différents
80
types de stresseurs dans le déclenchement et l’évolution de
la maladie. L’échelle d’évaluation du stress est celle de Cungi.
Résultats : La moyenne d’âge est de 27,53 ans, avec une
prédominance masculine (67 %). Chez les patients schizophrènes : la présence d’événements stressants au cours
du premier trimestre de la grossesse a été trouvée chez
53,3 % des mères, dont le plus fréquent est le conflit familial
chez 30 %. Des stresseurs socio-environnementaux précédant le déclenchement de la maladie ont été notés chez 70 %
(professionnel dans 40 %, familial dans 23 %) ou les rechutes
chez 76,7 % (deuil dans 20 %, conflits familiaux dans 23 %).
Chez les patients bipolaires, un facteur stressant précédant
l’accès thymique a été noté chez 72,2 % : familial (20,4 %),
professionnel (14,9 %), personnel (35,2 %) ou social (9,4 %).
L’échelle d’évaluation de stress a objectivé un score élevé
de stress et de stresseurs chez 66,7 % des patients schizophrènes et 57,4 % des patients bipolaires.
Discussion : Le trouble bipolaire est associé à un taux élevé
de rechute malgré l’observance du traitement. Cela suggère
le rôle important des facteurs psychosociaux dans le cours
évolutif de cette pathologie. Plusieurs études ont montré que
les patients ayant une hérédité bipolaire ont un âge précoce
de début et nécessitent des stresseurs moindres pour déclencher un accès thymique. En outre, l’exposition à un stress
élevé est prédictrice de récurrence thymique. Chez les
patients schizophrènes, les événements de vie stressants
chez les patients et chez leurs mères au cours du premier
trimestre de grossesse semblent avoir un rôle précipitant le
déclenchement de la maladie et des récidives.
Conclusion : Des psychothérapies incluant des interventions
pour améliorer les facteurs psychosociaux défaillant sont
nécessaires pour une meilleure prise en charge.
PO 184
STRESS ET TROUBLES DES CONDUITES
ALIMENTAIRES CHEZ LES ADOLESCENTES
BENASSI W., FEKIH-ROMDHANE F., CHARFI S., MAAMRI A.,
ELOUMI H., ELOUMI H., CHEOUR M.
Hôpital Razi Manouba, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : On peut concevoir le stress comme un processus interactif global comprenant la totalité des facteurs
intervenants : le stimulus, la réponse au stimulus et le processus de perception et d’évaluation de la situation. Il est
omniprésent dans notre vie quotidienne ; et incriminé dans
la génération de plusieurs maladies cardiovasculaires, mais
aussi dans bon nombre de maladies psychiatriques.
Matériel et méthode : Nous avons réalisé une étude transversale auprès des lycéennes dans les établissements
secondaires publics de la ville de Manouba. Le choix des
lycéennes comme population cible était fonction de la nette
prédominance des TCA chez le sexe féminin et leur survenue
dans plus que 75 % des cas durant l’adolescence. L’EAT40
(Eating Attitude Test dans sa version longue à 40 items) était
utilisé pour l’évaluation des attitudes alimentaires dans les
populations non cliniques. L’évaluation du niveau de stress
a été faite à l’aide de l’échelle de Cohen et l’étude des antécédents personnels de traumatisme psychique.
Posters
Résultats : La moyenne d’âge de notre échantillon était de
14,6 ans, avec une prévalence des conduites alimentaires
pathologiques estimée à 12 %. 54,2 % de la population avec
TCA avait un score à l’échelle de Cohen entre 32 et 50, ce qui
correspond à un hyper stress, seulement 16,4 % des sujets
sans TCA avaient un niveau de stress élevé (P < 0,001). Seulement 16,7 % de la population avec TCA n’avait pas de
stress ; contre 51 % du groupe sans TCA (P < 0,03). Presque
la même proportion des deux groupes avait un score entre 24
et 31 sur l’échelle de Cohen ce qui correspond à peu de stress ;
29,1 % chez le groupe avec TCA et 33 % pour la population
sans TCA. Une différence significative a été notée entre les
deux groupes concernant les antécédents personnels de traumatisme psychique ; avec un pourcentage de 62,5 % des adolescentes avec TCA contre 39,2 % (N = 69) des participantes
indemnes de tout TCA (P < 0 ,001).
Conclusion : Il est devenu évident qu’une relation entre le
stress et les TCA existe et qu’elle serait médiée par un terrain
de vulnérabilité individuelle. En effet, de nombreux auteurs ont
montré une relation directe entre les TCA chez les adolescentes et leurs mauvaises stratégies d’adaptation au stress.
PO 185
IMPACT DU STRESS CHEZ LES ÉTUDIANTS
ACHECH H., DJEBBI R., JRIDETTE S., BANNOUR N.,
CHEOUR M.
Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : Le stress fléau du siècle, touche potentiellement les étudiants qui sont confrontés à un monde de l’emploi
en pleine mutation, une sélection croissante et des difficultés
socio-économiques. Le stress au cours des études universitaires est vécu comme le principal responsable de la dégradation de la qualité de vie, de conduites à risque vis-à-vis de
la santé et/ou de résultats médiocres aux examens.
Objectif : Nous nous proposons dans ce travail :
– D’évaluer le stress perçu et le niveau d’anxiété des étudiants.
– D’identifier les sources majeures de stress chez les étudiants.
Méthode : Nous avons mené une étude transversale réalisée
aux prés des étudiants de la faculté de médecine de Tunis
au cours du mois de janvier 2011, à l’aide d’un auto-questionnaire. Les niveaux de stress et d’anxiété étaient évalués
par la version française du Perceived Stress Scale (PSS) et
l’échelle d’anxiété de Hamilton.
Résultats : Au total, 50 étudiants ont participé à l’étude, soit
un taux de participation de 83 %.
La moyenne d’âge était de 22,64 ans. Le niveau socio-économique était essentiellement moyen (68 %).4 % des cas
présentait des antécédents psychiatriques. 50 % des participants avaient un niveau de stress élevé. La révolution tunisienne était l’événement le plus stressant chez 52 % des cas
suivi par les examens avec 32 % des cas. Le niveau d’anxiété
était moyen dans 46 % des cas et élevé dans 42 % des cas.
Les étudiantes présentaient des scores aux échelles de
stress perçu et d’anxiété plus élevés que les étudiants.
Une analyse bi variée nous a permis de constater que le
niveau de stress était négativement corrélé au niveau socioéconomique et également au niveau de l’anxiété.
Conclusion : La problématique du stress nous offre un cadre
explicatif et conceptuel pour appréhender les besoins et les
attentes des étudiants en matière de santé.
PO 186
ÉVALUATION DU STRESS EN POPULATION GÉNÉRALE
CHAPELLE F. (1), CALLAHAN S. (2)
(1) Centre de Thérapies Comportementales et Cognitives,
TOULOUSE, FRANCE
(2) Université Toulouse le Mirail II, TOULOUSE, FRANCE
Introduction : Le mot stress est utilisé dans un langage courant pour exprimer en fait différentes composantes : les stresseurs, la réaction physiologique, comportementale, cognitive
et émotionnelle, et ses conséquences. De la même façon il
est souvent associé au monde du travail alors qu’il peut se
retrouver dans d’autres domaines (lieu de vie, vie privée…).
Il est aussi souvent perçu comme péjoratif et sa composante
adaptative (et bénéfique) n’est pas mise en avant.
Afin d’évaluer au plus près les différentes composantes du
stress et d’en détailler leurs intrications avec les différentes
situations stressantes (vie professionnelle, vie privée, environnement), nous avons créé un questionnaire de 238 items. Ce
questionnaire présente de bonnes qualités psychométriques
(divergence correcte avec l’échelle de dépression de Beck et
l’échelle d’anxiété de Spielberger, bonne convergence avec
l’échelle de Mesure du Stress Psychologique de Lemyre).
Méthode : Passation d’un questionnaire regroupant 3 souséchelles (échelle des symptômes physiologiques et somatiques, échelle de cognitions inadaptées, échelle d’événements de vie stressants) auprès d’une population générale
(au travers d’un site internet d’accès libre).
Résultats : Nous présenterons les résultats en insistant sur
les caractéristiques somatiques d’expression du stress et le
repérage des cognitions liées plus spécifiquement au stress.
Conclusion : Ce nouveau questionnaire regroupant les différents aspects du stress doit permettre de définir plus finement
les composantes somatiques pertinentes et un repérage des
mécanismes cognitifs mis en place en situation de stress. Ces
deux points devraient permettre à la fois une meilleure définition du stress et amener une approche thérapeutique plus
spécifique au niveau cognitif.
PO 187
VOYAGES ET TROUBLES PSYCHIATRIQUES :
À PROPOS DE 22 CAS
LETAIEF L., BRAHAM A., BOUBAKER N., DARDOUR A.,
ZAAFRANE F., GAHA L.
Service de psychiatrie CHU de Monastir – Laboratoire de
Recherche Vulnérabilité à la maladie mentale LR05ES10,
MONASTIR, TUNISIE
Introduction : Le déplacement a été toujours très important
dans la plupart des cultures.
On se déplace pour le tourisme, pour le travail, pour le plaisir
de voyager ou motivé par une idée délirante. Ainsi les rapports entre voyage et pathologie mentale peuvent revêtir de
nombreux aspects. Le voyage peut être sous tendu par un
81
10e Congrès de l’Encéphale
trouble psychiatrique avéré, précipiter une décompensation
ou révéler un trouble psychiatrique.
Objectif : L’objectif de ce travail était de décrire les caractéristiques socio-démographiques et cliniques des touristes
étrangers qui ont été hospitalisés dans le service de psychiatrie du CHU Fattouma Bourguiba de Monastir.
Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective
menée dans le service de psychiatrie du CHU Fattouma Bourguiba de Monastir et ayant intéressé 22 patients étrangers
qui ont été hospitalisés au décours d’un voyage transfrontalier entre le 1er janvier 1995 et 31 décembre 2009.
Les données socio-démographiques et cliniques ont été
recueillies à l’aide d’une fiche pré-établie.
Résultats : Dans notre série la majorité des sujets étaient de
sexe masculin avec un sexe ratio de 2,66. L’âge moyen des
patients était de 41,45 ans. Quinze patients étaient célibataires. Parmi les patients, 12 avaient un travail régulier. 14
étaient suivis pour une pathologie psychiatrique chronique.
Les diagnostics retenus aux cours de l’épisode index étaient
la schizophrénie chez 9 cas, un trouble psychotique bref dans
6 cas, un trouble de l’humeur chez 5 cas et les troubles liés
à l’utilisation à une substance chez 2 cas.
Ces troubles avaient initié le voyage dans 6 cas et étaient précipités par le voyage chez 16 patients.
Conclusion : Il ressort de ce travail que les principaux troubles
qui ont été décompensés au cours du voyage étaient représentés par les troubles psychotiques, les troubles de l’humeur
et les troubles liés à une substance.
PO 188
REVIVISCENCE DE L’ÉTAT DE STRESS POSTTRAUMATIQUE À TRAVERS LES EXPERTISES
PSYCHIATRIQUES CHEZ LES ANCIENS
MOUDJAHIDINES
BENELMOULOUD O. (1), BENABBAS M. (2)
(1) EHS de Psychiatrie, CONSTANTINE, ALGÉRIE
(2) HMRUC, CONSTANTINE, ALGÉRIE
Les auteurs ont décelé un syndrome de stress post-traumatique (PTSD) avéré chez 60 anciens combattants de la guerre
d’Algérie vus dans le cadre d’une expertise psychiatrique
pour une éventuelle réévaluation du taux d’indemnisation
(taux d’incapacité partielle permanente : IPP).
Quarante-cinq ans après l’indépendance, nous avons pensé
rechercher la présence ou la persistance de troubles psychiques, en particulier le psychotrauma chez ces « rescapés »
de la révolution représentant une population jusque-là
asymptomatique et silencieuse.
Il s’agit d’une étude prospective qui a débuté au mois de
mars 2010 et qui se poursuit.
La population est représentée par des anciens(es) combattants(es) qui sont orientés vers le service de psychiatrie par
la direction des moudjahiddines de la wilaya de Constantine
en vue d’une éventuelle révision de leur taux d’IPP.
Le diagnostic est posé cliniquement par le psychiatre et confirmé par l’évaluation à l’échelle de Horowitz qui permet la
mesure subjective de l’impact d’un événement (score > 42).
82
Résultats : 28 anciens combattants ont présenté des signes
d’un psycho traumatisme avéré avec des conduites d’évitement (82 %) un syndrome de répétion (75 %) et des perturbations du sommeil (78 %). Ils sont tous de sexe masculin.
Tous les patients ont signalé une recrudescence de leurs
symptômes durant ces dix dernières années de violence
associés à des troubles dépressifs (36 %), un trouble anxiété
généralisée (29 %) et un trouble panique (18 %).
Mots clés : Anciens combattants ; État de stress post traumatique.
PO 189
CRISES PSYCHOGÈNES NON ÉPILEPTIQUES :
UNE PATHOLOGIE DU TRAUMATISME
PSYCHIQUE ?
RIBETON M., AUXEMERY Y.
Hôpital d’instruction des Armées LEGOUEST, METZ, FRANCE
Les crises psychogènes non épileptiques (CPNE) sont des
manifestations cliniques paroxystiques évoquant à tort des
crises comitiales. 20 à 30 % des crises pharmacorésistantes
sont en réalité des CPNE, lesquelles concernent 10 à 50 %
des adultes consultant en centre spécialisé d’épileptologie.
Le diagnostic est le plus souvent évoqué devant des manifestations paroxystiques pharmacorésistantes. La co-occurrence des CPNE avec d’authentiques épisodes épileptiques
est fréquente et le diagnostic clinique s’avère insuffisant pour
discriminer les deux types de crises. L’enregistrement
vidéoélectroencéphalographique est l’examen paraclinique
de choix pour affirmer un diagnostic positif et différentiel. Les
patients souffrant de CPNE présentent fréquemment un trouble psychiatrique comorbide à type de trouble dissociatif ou
somatoforme, mais également un trouble thymique ou
anxieux dont l’état de stress post-traumatique. Un traitement
psychotrope est indiqué dans plus de la moitié des cas afin
de prendre en charge ces comorbidités psychiatriques. Le
rôle du traumatisme psychique comme inducteur de trouble
dissociatif récurrent constitue une des perspectives étiopathogénique des CPNE. Une fois le diagnostic établi après
sept ans d’errance diagnostique en moyenne, le pronostic
reste réservé. Si une psychothérapie devra être proposée,
le neurologue garde un rôle central une fois le diagnostic de
CPNE annoncé au patient et l’accompagnement thérapeutique sera idéalement réalisé au sein d’une unité pluridisciplinaire.
PO 190
LA MIGRATION : UN FACTEUR DE RISQUE DE
LA SCHIZOPHRÉNIE ?
CHIHANI R., JALLOULI I., EL ATI T., AMMRA Y., MOUELHI L.,
HOMRI W., YOUNES S., ZAGHDOUDI L., LABBANE R.
Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Depuis une décennie, de nombreuses études
réalisées dans des différents pays d’Europe ont montré une
incidence accrue des troubles psychotiques chez les
migrants de première et de deuxième génération. Par les difficultés psychologiques et sociales qui l’accompagnent, le
Tro
uble
s
diss
ocia
tifs
Posters
processus de migration constitue un facteur commun de
stress chez tous les migrants.
Matériels et méthodes : L’objectif de notre travail était d’illustrer à travers trois cas cliniques et une revue de la littérature
la vulnérabilité aux troubles psychotiques chez les migrants
de première et de deuxième génération.
Résultats : Il s’agit de trois patients issus de parents d’origine
tunisienne qui sont nés et ayant séjourné en Europe durant
leur adolescence, suivis actuellement pour une schizophrénie. Les trois patients ont rapporté un vécu de discrimination
et d’échec social avec des conditions socio-économiques
moyennes d’où un échec du processus d’intégration.
Plusieurs études réalisées chez les migrants ont montré que
ces facteurs étaient souvent associés à une augmentation
du risque de schizophrénie mais d’autres hypothèses ont été
aussi avancées telles que l’exposition à des virus neurotrophiques existant en Europe, l’abus de substances psycho
actives et la déficience en vitamine D. Ces études n’ont pas
été réalisées dans plusieurs pays européens tels que la
France et l’Italie où réside la plus grande population d’origine
tunisienne et maghrébine.
Conclusion : La nécessité de continuer les recherches dans
ce domaine est évidente. En effet, s’il s’agit de l’illustration
du rôle des facteurs sociaux dans le développement de la
schizophrénie, les politiques de santé mentale et d’immigration devront prendre en compte ces faits.
PO 191
TRAITER LES TROUBLES DISSOCIATIFS D’ORIGINE
TRAUMATIQUE
GOLAY F. (1), AMETEPE L. (2)
(1) Institutions psychiatriques du Valais Romand, MONTHEY,
SUISSE
(2) 155, chemin de Lanusse 31200, TOULOUSE, FRANCE
Aujourd’hui, les troubles dissociatifs ne sont mis en valeur ni
dans les publications internationales, ni dans la formation
alors qu’ils concernent selon certaines études 5 % de la population générale. Ils sont devenus méconnus et donc sousdiagnostiqués.
Pourtant, depuis une quinzaine d’années, une nouvelle
approche psychothérapeutique a émergé, fondée sur la théorie de la dissociation structurelle de la personnalité et sur la
psychologie de Pierre Janet qui avait mis à jour au début du
e
XX siècle la dissociation et les traumatisations complexes
aboutissant aux troubles dissociatifs. Cette théorie a été réactualisée et adaptée grâce aux nombreux travaux de recherche en neurosciences des Pr Ellert Nijenhuis et Onno Van
der Hart (Hollande), et de Kathy Steele (USA). Elle permet
de comprendre sous un autre angle la clinique des traumatismes et de traiter ces patients qui ont vécu des événements
douloureux à répétition, généralement depuis l’enfance.
En démasquant des sous-systèmes d’actions, cette approche permet dans un premier temps une reconnaissance des
parties émotionnelles (PE) souffrantes de l’individu par la partie apparemment normale gérant le quotidien (PAN) qui a tendance à ignorer ou rejeter les (PE). Dans un second temps,
elle autorise une confrontation progressive avec les mémoi-
res traumatiques du patient en restant dans sa fenêtre de tolérance pour finalement réintégrer peu à peu les différentes parties blessées en une entité unique.
Pour mieux découvrir cette approche clinique, nous évoquerons le cas d’une patiente souffrant d’un trouble du comportement alimentaire depuis vingt années. Nous montrerons les
différents aspects de cette psychothérapie tant sur le plan diagnostique que thérapeutique en considérant le symptôme
comme une manifestation d’un sous-système (neurobiologique, émotionnel, comportemental et psychique) adaptatif.
Après la définition du trouble dissociatif et la description des
différents symptômes, nous évoquerons différents éléments
qui permettent l’évaluation (DES, SDQ-20, SDQ-5) et le diagnostic (SCID-D) de ces troubles, puis décrirons les différentes
étapes du traitement avec les résultats étonnants obtenus.
PO 192
LA CONSULTATION CONJOINTE MÉDECIN
RÉEDUCATEUR-PSYCHIATRE COMME
PRÉFIGURATION D’UNE DOUBLE PRISE
EN CHARGE D’UN TROUBLE SOMATOFORME
BOTEZ C. (1), LECAVORZIN P. (2)
(1) Centre hospitalier Guillaume Régnier, RENNES, FRANCE
(2) Centre de rééducation et de réadaptation fonctionnellesRennes Beaulieu, RENNES, FRANCE
Au sein d’un centre de rééducation fonctionnelle et de réadaptation, le psychiatre de liaison peut être amené à rencontrer des situations cliniques où le diagnostic de trouble somatoforme est posé ou discuté.
Qu’il s’agisse d’une comorbidité avec une affection somatique ou d’un diagnostic exclusif de trouble somatoforme, la
prise en charge est malaisée.
En s’appuyant sur la théorie psychanalytique, et à travers
deux exemples cliniques (un cas d’atteinte motrice des membres inférieurs, un cas d’hallucinations dans le cadre d’une
SEP), les auteurs tentent un éclairage des articulations possibles entre soins somatiques et soins psychiques, dans le
cadre d’une double prise en charge rééducative et psychiatrique, au sein de leur établissement.
La prise en charge rééducative se justifie par l’existence
même des troubles fonctionnels et par l’acceptation facile des
patients. Ce type d’abord corporel peut également s’appuyer
sur la notion de défaut de « holding » dans la psychogénèse
des troubles de somatisation.
La prise en charge psychiatrique est au départ inacceptable :
les patients refusent l’idée d’une causalité psychique, et le
diagnostic de conversion est perçu comme une blessure. Les
psychotropes sont inefficaces ou refusés. Les soins psychiatriques ont plus de chances d’être acceptés quand ils viennent comme corollaires de la prise en charge rééducative.
Idéalement, une psychothérapie devrait permettre d’effectuer des liens psychiques entre affects et représentations,
afin de lever le court-circuit corporel. Mais ce but est à la fois
difficile et dangereux, sur un temps court d’hospitalisation.
Un objectif plus raisonnable et pragmatique est de réduire
l’écart entre la blessure initiale et l’émergence d’une véritable
demande psychothérapeutique.
83
10e Congrès de l’Encéphale
Le travail du psychiatre de liaison apparaît ainsi comme un
travail préliminaire d’organisation des liens entre les différents acteurs de soins. L’expérience montre qu’un temps
minimum est nécessaire pour que s’effectue ce travail.
PO 193
CRISES PSYCHOGÈNES NON ÉPILEPTIQUES
ET TRAUMATISME PSYCHIQUE
LAFFINTI A.
Hôpital Militaire Avicenne, MARRAKECH, MAROC
Les Crises psychogènes non épileptiques sont des modifications paroxystiques du comportement, ressemblant à une
crise d’épilepsie sans modifications électrophysiologiques.
Bien que leurs critères de diagnostic soient acceptés par la
majorité des auteurs, il n’y a pas de consensus concernant
leur définition. Le fait que le DSM IV considère ce trouble
comme somatoforme et la CIM-10 comme trouble dissociatif
en est le reflet. Dans leur étiopathogénie deux mécanismes
sont évoqués dans la littérature : le rôle du traumatisme psychique comme inducteur des crises d’une part, et une prédisposition neurobiologique, d’autre part. Nous questionnons
dans ce travail ces deux mécanismes à travers l’analyse des
dossiers cliniques de 27 patients présentant des crises pharmacorésistantes adressés à notre service pour évaluation
psychiatrique et nous soulignons l’importance de la recherche active d’événements traumatiques dans la trajectoire de
vie de ces patients.
Anxi
été,
trou
ble
pani
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pho
bie,
TOC
PO 194
LA PERCEPTION DU SUPPORT SOCIALE CHEZ
LES ADOLESCENTS AYANT DES SYMPTÔMES
OBSESSIONNELS COMPULSIFS (SOC) ET
DE TROUBLE OBSESSIONNEL COMPULSIF (TOC) :
UNE ÉTUDE COMPARATIVE
RADY A. (1), SALAMA H. (2), WAGDY M. (3), KÉTAT A. (2)
(1) Université d’Alexandrie Faculté de Médecine, ALEXANDRIE,
ÉGYPTE
(2) Dept of Psychiatry – Alexandria University, ALEXANDRIE,
ÉGYPTE
(3) Institute of Public Health, ALEXANDRIE, ÉGYPTE
But du travail : Évaluer la prévalence de symptômes obsessionnels compulsifs OCS et la prévalence du TOC chez les
adolescents. Objectif secondaire : évaluer la perception des
composantes du soutien social chez les adolescents avec
OCS et le TOC.
Matériel et méthodes : Consentement du ministère de l’Éducation et de l’autorité générale de la population pour le questionnaire et les procédures ont été obtenus. L’étude est une
section transversale menée sur 1299 élèves du secondaire.
La taille de l’échantillon a été choisie avec l’hypothèse d’une
prévalence du TOC de 2 % conformément aux données de
la littérature. Les adolescents ont été recrutés dans les 3
zones éducatives du Gouvernorat d’Alexandrie. Les symptômes obsessionnels compulsifs ont été évalués à l’aide de
la version arabe de Lyeton obsessionnels version enfant
inventaire LOI-CV. Les étudiants avec un score supérieur à
84
35 ont été soumis à l’interview neuropsychiatrique internationale pour enfants MINI-KID version arabe pour évaluer les
comorbidités psychiatriques. Les patients TOC détectés par
MINI-KID ont été évalués par une interview psychiatrique
pour confirmer les critères du TOC selon le DSM IV-TR.
La perception du soutien social a été évaluée en utilisant
l’échelle de « provision et relation sociale PSR » version
arabe.
Résultats : La prévalence des symptômes obsessionnels
compulsifs était de 15,5 %, tandis que celle du trouble obsessionnel-compulsif a été de 2,2 %. Le score des sous-échelles
d’amis et de famille ont été 10,72 ± 3,53 et 16,83 ± 3,5 pour
le groupe TOC par rapport à 12,87 ± 3,04 et 18,62 ± 3,1 pour
le groupe OCS. La différence pour les deux sous-échelles
était significative à p < 0,001 pour la sous-échelle des amis
et à p < 0,002 pour la sous-échelle famille.
PO 195
AMYGDALITE RÉCURRENTE CHEZ
LES ADOLESCENTS AYANT DES SYMPTÔMES
OBSESSIONNELS COMPULSIFS (SOC) ET
DE TROUBLE OBSESSIONNEL COMPULSIF (TOC)
RADY A. (1), SALAMA H. (2), WAGDY M. (3), KÉTAT A. (2)
(1) Université d’Alexandrie Faculté de Médecine, ALEXANDRIE, ÉGYPTE
(2) Dept of Psychiatry – Alexandria University, ALEXANDRIE,
ÉGYPTE
(3) Institute of Public Health, ALEXANDRIE, ÉGYPTE
But du travail : Évaluer la prévalence de symptômes obsessionnels compulsifs SOC et la prévalence du TOC chez les
adolescents. Objectif secondaire : évaluer les cas d’amygdalite récurrente chez les adolescents avec SOC et TOC.
Matériel et méthodes : Consentement du ministère de l’Éducation et de l’autorité générale de la population pour le questionnaire et les procédures ont été obtenus. L’étude est une
étude transversale menée sur 1299 élèves du secondaire.
La taille de l’échantillon a été choisie avec l’hypothèse d’une
prévalence du TOC de 2 % conformément aux données de
la littérature. Les adolescents ont été recrutés dans les
3 zones éducatives du Gouvernorat d’Alexandrie. Les
symptômes obsessionnels compulsifs ont été évalués à
l’aide de la version arabe de Lyeton obsessionnels version
enfant inventaire LOI-CV. Les étudiants ayant un score
supérieur à 35 ont été soumis à l’entretien neuropsychiatrique international pour enfants MINI-KID version arabe pour
évaluer les comorbidités psychiatriques. Les patients TOC
détectés par MINI-KID ont été évalués par un entretien psychiatrique pour confirmer les critères du TOC selon le
DSM IV-TR.
L’amygdalite récurrente a été évaluée par un questionnaire
standardisé pour les parents.
Résultats : La prévalence des symptômes obsessionnels
compulsifs était de 15,5 %, tandis que celle du trouble obsessionnel-compulsif a été de 2,2 %. Quant à l’histoire d’amygdalite récurrente, aucune différence n’a pu être trouvée entre
sujet avec TOC et ceux avec des symptômes obsessionnels
compulsifs (X2 = 0,87, p > 0,05).
Posters
PO 196
KORO OR NOT KORO ?
MARTINEZ G., COUTURIER P.L., COSTEMALELACOSTE J.F., GALLARDA T., MACHEFAUX S., ROBLIN J.,
KREBS M.O.
CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Introduction : Le Koro – dérivé d’un terme malaisien signifiant
« tortue » – est un syndrome défini par la conviction que le
pénis se rétracte, pouvant alors disparaître dans l’abdomen
et se conclure par la mort du sujet. Il évolue sous forme d’attaques de panique, au cours desquelles les vérifications et les
stratagèmes pour éviter la disparition du sexe se multiplient.
S’il a été décrit initialement en Asie, où il s’inscrit souvent dans
de larges épidémies, on retrouve également des rapports de
cas isolés en Europe et en Amérique du Nord dès le début
du 20e siècle. Le tableau symptomatique, chez ces sujets
sans lien culturel ou ethnique avec l’Asie, est habituellement
incomplet, et son intrication avec d’autres troubles psychiatriques a été largement débattue dans les années 1970-1990.
De même, sa place en terme nosographique est encore difficile à définir : s’agit-il d’un équivalent dépressif, d’un trouble
somatoforme, d’un symptôme conversif ? Et quel poids
accorder à la part culturelle dans sa genèse, en particulier
dans les formes épidémiques ? En terme thérapeutique, la
place des antipsychotiques et des antidépresseurs est, elle
aussi, sujette à discussions.
Cas clinique : Nous rapportons le cas d’un patient de 37 ans,
d’origine ivoirienne, envahi de façon récurrente par la conviction que son sexe rétrécit et pourrait disparaître dans son
abdomen. Il présente des rituels de vérification envahissants.
Une lutte anxieuse et une honte sont associées à ce trouble,
vécu comme égodystonique. Toutefois, celui-ci est rationalisé par l’idée d’un sortilège.
Initialement, le diagnostic de trouble délirant non dissociatif,
potentiellement thymique, est retenu. L’évolution est favorable en quelques jours sous OLANZAPINE 10 mg/j.
L’observance est médiocre, la symptomatologie initiale réapparaît brutalement 5 mois après la sortie. Il est à nouveau
soulagé par une association OLANZAPINE 10 mg/j et PRAZEPAM 20 mg/j. Les diagnostics de trouble obsessionnel
compulsif et d’épisode dépressif sont discutés, et un traitement par SERTRALINE est instauré.
Conclusion : Ce cas illustre les difficultés diagnostiques et
thérapeutiques que peuvent poser de tels tableaux symptomatiques, pour lesquels la dimension culturelle ne doit pas
faire négliger une analyse sémiologique fine.
PO 197
L’ANXIÉTÉ CHEZ LES PATIENTS AU CABINET
DENTAIRE
LABOUDI F., ONEIB B., BELHACHMI A., SABIR M.,
OUANASS A.
Hôpital psychiatrique Arrazi, CHU Rabat Salé, RABAT, MAROC
L’anxiété du patient au cabinet dentaire est une réaction normale face à une mosaïque de peurs élémentaires : douleur,
inconnu, intrusion, perte de contrôle…
L’anxiété des soins dentaires, émotion née d’une incertitude
face à cette situation ou de l’appréhension d’un événement,
est bien connue en milieu dentaire. Elle entraîne, à court
terme, des comportements de non-coopération du patient et
à long terme, des situations d’évitements des soins et la
dégradation de l’état bucco-dentaire.
Objectif : L’objectif de notre travail est d’évaluer le degré
d’anxiété ainsi que sa prévalence chez les patients et de comprendre les causes et les mécanismes impliqués dans le
déclenchement de l’anxiété des soins dentaires.
Méthode : L’information a été recueillie par hétéro-questionnaire chez des patients adultes en en salles d’attente chez
des dentistes en octobre 2011.
L’évaluation psychiatrique a été faite à l’aide de l’échelle
d’anxiété de Hamilton.
PO 198
DES REPRÉSENTATIONS DU SOIN AU RECOURS
AUX SOINS DANS LES TROUBLES ANXIEUX
BENSAIDA M. (1), FECIH G. (1), MARDACI M.C. (1),
YAHIOUCHE A. (1), KACHA F. (2)
(1) Hôpital psychiatrique Errazi, ANNABA, ALGÉRIE
(2) EHS Mahfoud Boucebci Cheraga, ALGER, ALGÉRIE
Le but de ce travail est l’étude du recours aux soins dans les
deux populations d’Alger et de Tunis. Les croisements réalisés dans les deux études épidémiologies (santé mentale en
population générale), ont permis d’interroger le recours aux
soins au travers de l’analyse des représentations du soin au
sein des deux populations étudiées.
Les résultats obtenus traduisent comment les représentations
se configurent dans le choix du soin et comment elles se mobilisent pour permettre un choix qui peut se négocier et osciller
entre la biomédecine et les pratiques traditionnelles. Un aspect
important a été noté dans l’orientation que prennent les conduites thérapeutiques lorsque la représentation du soin fait
intervenir des croyances populaires magiques et/ou religieuses pour un proche présentant des troubles anxieux.
Sur le site de Tunis, le médicament est plus utilisé dans le
trouble panique (19,4 %) et l’anxiété généralisée (11,6 %).
Sur le site d’Alger on recourt aux médicaments dans la phobie-sociale (13,3 %) et le PTSD (13,9 %). Le recours aux religieux est fréquent dans l’agoraphobie (25 %) et l’agoraphobie avec trouble panique (22,2 %) sur le site de Tunis et plus
encore sur le site d’Alger : pour l’agoraphobie (31,6 %) et
pour le trouble panique avec agoraphobie (50 %).
La psychothérapie est utilisée avec une faible fréquence pour
les 2 sites qui favorisent plutôt l’aide et les conseils d’autres personnes avec des taux variant de 50 % pour le site d’Alger à
56 % pour le site de Tunis dans le cas de l’anxiété généralisée.
PO 199
LES TROUBLES OBSESSIONNELS COMPULSIFS
ET SCLÉROSE TUBÉREUSE DE BOURNEVILLE
À PROPOS D’UN CAS
BAHRINI L., CHENNOUFI L., OUANES S., BERGAOUI H.,
GHACHEM R.
Hôpital Razi la Mannouba Tunis, TUNIS, TUNISIE
85
10e Congrès de l’Encéphale
Introduction : La sclérose tubéreuse de Bourneville (STB) est
une maladie génétique multisystémique à transmission autosomique dominante caractérisée par le développement de
tumeurs bénignes à type d’harmatomes astrocytaires pouvant atteindre de nombreux organes : la peau, l’œil, le cœur,
les poumons, les reins et le cerveau. L’atteinte cérébrale au
cours de la STB entraîne des troubles neuropsychiatriques
très invalidants ; on citera l’épilepsie, l’autisme, le retard mental et dans de rares cas, des troubles obsessionnels compulsifs (TOC).
Observation : Nous allons rapporter le cas de la survenue d’un
TOC au décours d’une STB. Il s’agit d’un patient âgé de 35 ans,
aux antécédents familiaux d’une sœur atteinte de la STB. Il
est suivi en neurologie depuis l’âge de 18 ans pour une STB
découverte dans le cadre d’un bilan d’exploration de son épilepsie où l’imagerie cérébrale a montré des tubers corticaux
multiples. Il consulte par ailleurs en psychiatrie pour une symptomatologie qui évolue depuis 3 ans à type d’obsessions idéatives et de rituels de vérification. À l’entretien, le patient avait
une présentation et une hygiène irréprochables et son discours
verbalisait nettement un engouement au perfectionnisme et un
attrait démesuré pour l’ordre. Il a été mis sous antidépresseur
inhibiteur de la recapture de la sérotonine à double dose
(100 mg/j de sertraline) avec bonne évolution de la symptomatologie obsessionnelle. Par ailleurs, le bilan d’exploration
des autres organes a révélé une atteinte rénale et osseuse.
Les TOC n’ont toujours pas de cause clairement identifiée et
résultent probablement d’un ensemble de facteurs qui, combinés entre eux, entraînent l’apparition des symptômes. Plusieurs études semblent converger de nos jours vers une vulnérabilité biologique, probablement liée à l’héritabilité ou au
système neurologique.
Conclusion : L’organicité en tant qu’étiologie des TOC ne
peut pas être exclue et apparaît de plus en plus comme une
piste de recherche très intéressante dans le domaine thérapeutique comme en témoigne l’évolution des traitements psychochirurgicaux des TOC.
PO 200
ASSOCIATION TOC ET PSYCHOSE :
À PROPOS DE TROIS CAS
BÉJI R., YACCOUB I., EL KÉFI H., BEN CHEIKH A., EDDIF S.,
LAKHAL N., OUMAYA A., GALLALI S.
Hôpital Militaire de Tunis, TUNIS, TUNISIE
L’association TOC et psychose constitue un sujet d’actualité.
S’agit-il de deux pathologies distinctes avec possible co-morbidité ou d’une même entité où les symptômes de TOC atypiques feraient partie de la pathologie psychotique.
Nous rapportons dans notre travail le cas de trois patients
suivis à notre consultation ayant présenté des symptômes de
TOC et de troubles psychotiques durant leurs suivis.
Deux de nos patients, un homme et une femme âgés respectivement de 27 et de 33 ans avaient présenté une symptomatologie initiale d’allure névrotique. L’entretien psychiatrique avait révélé des plaintes somatiques et des attitudes
phobiques et obsessionnelles compulsives d’allure atypique
(absence de lutte anxieuse, précocité et intensité de l’apragmatisme, absence de critique). L’évolution a été marquée par
86
une mauvaise réponse au traitement antidépresseur et
l’apparition d’une pathologie psychotique.
Notre troisième patient âgé de 23 ans connu porteur de symptômes psychotiques a présenté un TOC invalidant après
quelques années d’évolution.
À travers nos observations et une revue de la littérature, on
se propose d’étudier les liens entre ces deux pathologies.
PO 201
L’ANXIÉTÉ PRÉOPÉRATOIRE : PRÉVALENCE
ET FACTEURS DE RISQUES
AMJAHDI A., ADALI I., MANOUDI F., ASRI F.
CPU IBN NAFIS, MARRAKECH, MAROC
L’anxiété préopératoire est un malaise physique et psychologique en lien avec une intervention chirurgicale. Il ne s’agit pas
nécessairement de peurs précises ou spécifiques mais plutôt
d’une sensation de malaise, une réaction de stress, qui peut
rester confuse ou porter sur différents aspects de l’hospitalisation. Lorsqu’elle est d’intensité faible à modérée, c’est une
réponse adaptée à une situation potentiellement anxiogène.
Lorsqu’elle est intense, elle peut remplir les critères d’un trouble
psychopathologique. Malgré ces conséquences médicales et
psychologiques parfois graves, il n’y a que très peu de littérature
destinée aux professionnels de santé francophones sur le sujet.
L’objectif de cette étude est d’évaluer la présence et l’intensité
de cette anxiété chez des patients en préopératoire, ainsi
d’étudier les facteurs de risque de ce trouble.
C’est une étude prospective ayant concerné un échantillon de
63 patients (jusqu’à présent) hospitalisés dans différents services de chirurgie au niveau du CHU MOHAMED VI de Marrakech durant le mois d’octobre. À l’aide de l’échelle : Amsterdam preoperative anxiety and information scale (APAIS).
Les résultats de notre étude sont en cours.
Il est établi que des niveaux importants d’anxiété préopératoire augmentent le risque de complications postopératoires
chez l’enfant comme chez l’adulte. Les professionnels impliqués dans le champ périopératoire, et notamment les psychologues cliniciens et les psychiatres, ont un important rôle
à jouer du fait de leurs compétences en matière d’évaluation,
de prévention et de prise en charge.
PO 202
LA QUALITÉ DE VIE DES PATIENTS ANXIEUX
TAIBI H., BELHACHMI A., OUTARAHOUT M., OUANASS A.
Hôpital Arrazi SALE, SALÉ, MAROC
Le trouble anxiété généralisée se caractérise par l’existence
d’une anxiété ou de soucis injustifiés ou excessifs et persistants, associés à divers symptômes de tension motrice, de
troubles neurovégétatifs et d’exploration hyper vigilante de
l’environnement. Cette anxiété évolue en dehors de symptômes spécifiques propres aux troubles phobiques, au trouble
panique ou au trouble obsessionnel compulsif.
Souvent chronique, ce trouble a un retentissement négatif sur
tous les aspects de la vie du patient, entraînant un handicap
relationnel et professionnel important.
Posters
Notre travail concerne 30 patients présentant un trouble
anxiété généralisée selon les critères diagnostiques DSM IV.
Il s’agit d’une étude descriptive de type transversale évaluant
la qualité de vie du patient anxieux, à l’aide de l’échelle de
qualité de vie SF-36 traduite et validée en arabe dialectale.
Ce travail nous permettra de mettre en exergue les différentes
altérations de la qualité de vie du patient anxieux et de proposer
quelques suggestions pour une meilleure prise en charge.
Tro
uble
s de
la
pub
erté
PO 203
PRÉDIRE LA SANTÉ DES ADOLESCENTS
ZDANOWICZ N., LEPIECE B., TORDEURS D., JACQUES D.,
REYNAERT C.
Université catholique de louvain, YVOIR, BELGIQUE
Objectif : Identifier les facteurs sociaux, familiaux, de personnalités et de contrôle de la santé qui influencent la santé physique, psychique, la consommation de médicaments et le
nombre de consultations, dans une étude prospective (2 ans)
en comparant adultes et adolescents.
Méthode : 20 participants (10 adultes et 10 adolescents) sont
inclus. Au départ est enregistré : l’âge, le sexe, la composition
familiale, les revenus, les maladies chroniques, la dynamique
familiale (Family Adaptation and Cohesion Scale), le lieu de
contrôle de la santé (Multidimensional Health Locus of Control), et la personnalité (NÉO Personality Inventory). Tous les
6 mois les différents paramètres de santé sont réévalués (12
Survey Factors, Hamilton Depression Scale), ainsi que la
consommation de médicament et le nombre de consultations.
Résultats : 1) l’âge a un effet délétère non seulement sur la
santé physique (r = – 0,628*) mais aussi sur la fréquence des
symptômes dépressifs (r = 0,576*). 2) Les adultes sont protégés contre ceux-ci par le nombre de personnes vivant sous
leur toit (r = – 0,588*). 3) Les idéaux de famille et de couple
sont plus importants que ceux qu’on a réellement. Plus ils
sont élevés plus les adultes sont en santé (r = 0,738*) et
moins les adolescents vont chez le médecin (r = – 0,648*).
4) Si pour les adultes c’est l’indépendance par rapport aux
autres qui est corrélée avec une bonne santé mentale
(r = – 0,829)** pour les adolescents c’est leur capacité à
gérer leurs désirs (r = 0,718)**.
Conclusion : S’il existe des mécanismes différents entre adolescents et adultes qui déterminent leurs niveaux de santé il
existe aussi des mécanismes communs : l’âge et notre besoin
d’amour. Plus nous sommes vieux plus nos santés se détériorent, plus nous rêvons d’amour plus elles s’améliorent. Les
différences portent, elles, sur la place que nous laissons aux
autres : le premier déterminant pour les adolescents est de
savoir gérer leurs propres désirs alors que pour les adultes
c’est l’indépendance vis-à-vis des autres qui compte.
PO 204
Abu
APPLICATION DE L’ENTRETIEN MOTIVATIONNEL
s,
DANS L’ADDICTION CANNABIQUE
addi
ctio TEFAHI B. (1), KACHA F. (2)
ns,
(1) Hospitalier Spécialisé ERRAZI, ANNABA, ALGÉRIE
(2) EHS Mahfoud Boucebci, ALGER, ALGÉRIE
L’addiction cannabique est un comportement renforcé par une
dépendance à une substance psycho active « le cannabis ».
L’application de l’entretien motivationnel pour prendre en
charge l’addiction cannabique nécessite la résolution de
l’ambivalence vis-à-vis du cannabis pour augmenter la motivation à l’arrêt.
Le but de notre étude est de déterminer l’impact de la motivation à l’arrêt chez les dépendants au cannabis selon les
critères DSM IV-TR.
Méthode : Étude descriptive rétrospective faite chez
50 patients dépendants au cannabis suivis au centre intermédiaire de soins pour toxicomanes (CIST) de Annaba
durant la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2009.
Nos résultats concernent une population jeune âgée de 20
à 35 ans dans 82 % des cas, exclusivement de sexe masculin, consommant plus de 10 joints par jour dans 50 % des cas
et durant une période de 5 ans dans 75 % des cas et en phase
de maintenance à l’arrêt du cannabis selon le cycle de Prochaska et Diclemente dans 66 % des cas.
Mots clés : Addiction ; Cannabis ; Entretien motivationnel ; Impact.
PO 205
POLYTOXICOMANIE ET THÉRAPIE
COGNITIVOCOMPORTEMENTALE
TEFAHI B. (1), KACHA F. (2)
(1) Hospitalier Spécialisé ERRAZI, ANNABA, ALGÉRIE
(2) EHS Mahfoud Boucebci, ALGER, ALGÉRIE
La thérapie cognitivocomportementale (TCC) dans la prise
en charge de la polytoxicomanie vise au changement comportemental du sujet afin de réduire ses réactions émotionnelles et de modifier ses croyances erronées.
Nous illustrerons notre intervention par une vignette clinique
pour discuter tous les paramètres qui nous semble importants
dans la prise en charge psychothérapique :
Monsieur A.M. âgé de 42 ans, divorcé et père de deux filles,
sans profession, demeurant à Skikda (Est-Algérien), venu
accompagné de son frère au centre intermédiaire de soins
pour toxicomanes de Annaba pour des soins à cause de sa
polytoxicomanie. Il alterne parfois mélange vin et bière et du
clonazépam (Rivotril®) et du buprénorphione (Subutex®). Il
fume, ainsi, régulièrement du cannabis de 4 à 5 joints par jour.
Il nous apprend qu’il est l’aîné d’une fratrie de 4 membres ; il
se décrit comme timide, évite toutes les situations de rejet avec
tendance à exagérer les difficultés relationnelles. Ses multiples
séparations avec sa femme, qui ont fini par le divorce, l’ont conduit à augmenter surtout sa consommation d’alcool. Il avoue
compter sur sa famille, se donner à la vente d’objets volés et
au trafic de tout genre pour financer sa consommation. Il dit
avoir de la chance de ne jamais être arrêté par la police.
Le menu thérapeutique proposé à Monsieur A.M. est une hospitalisation de courte durée (10 jours) avec un traitement
médicamenteux de sevrage et une TCC devant la symptomatologie dépressive, la polytoxicomanie et l’état socio-familial précaire (divorce, chômage, amis polytoxicomanes).
Cette thérapie cognitivocomportementale met l’accent sur les
facteurs psychologiques et comportementaux qui jouent un
87
10e Congrès de l’Encéphale
rôle dans le déclenchement et le maintien de l’anxiété et du
craving.
Mots clés : Centre intermédiaire de soins pour toxicomanes ;
Polytoxicomanie ; Prise en charge ; Thérapie cognitivocomportementale.
PO 206
LA PRISE EN CHARGE DE L’ADDICTION TABAGIQUE
SUIVIE AU CENTRE INTERMÉDIAIRE DE SOINS
POUR TOXICOMANES D’ANNABA (EST-ALGERIEN)
TEFAHI B. (1), KACHA F. (2)
(1) Hospitalier Spécialisé ERRAZI, ANNABA, ALGÉRIE
(2) EHS Mahfoud Boucebci, ALGER, ALGÉRIE
L’addiction tabagique est un comportement de consommation de tabac (nicotine) qui procure le plaisir marqué par un
échec répété de son contrôle et des dommages physiques
et psychiques.
Le but de notre étude est l’évaluation de l’efficacité d’un projet
thérapeutique de la dépendance tabagique (tabac et tabac
chiqué) au niveau du centre intermédiaire de soins pour toxicomanes (CIST) de Annaba.
Méthode : Étude de cohorte prospective faite sur 97 sujets
dépendants à la nicotine selon les critères DSM IV-TR suivis
durant la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2008.
Résultats : La tranche d’âge la plus touchée se situe entre
20 à 40 ans dans 60 % des cas, de sexe masculin dans 95,
87 % des cas, célibataire dans 68 % des cas, actifs dans
42 % des cas, 57 % des cas habitent un appartement en
milieu urbain, 78 % des cas consomment du tabac blanc et
19 % consomment le tabac chiqué ; l’âge de début de la consommation se situe entre 14 et 18 ans dans 44 % des cas,
la durée de la consommation est inférieure à 10 ans dans
33 % des cas. À l’analyse toxicologique urinaire, la cotinine
est positive dans 88 % des cas. Dans notre série, l’application
d’un projet thérapeutique (entretien motivationnel, traitement
substitutif, thérapie cognitivocomportemental) est efficace
chez nos patients, représenté par des états de rémissions
dans 48 % des cas. Les cas de rechute sont retrouvés dans
20 % des cas et les perdus de vue dans 29 % des cas.
Mots clés : Addiction ; CIST ; Prise en charge ; Tabac ; Tabac
chiqué.
PO 207
SEVRAGE DE BENZODIAZÉPINES (BZD)
EN THERMALISME PSYCHIATRIQUE
DUBOIS O. (1), SALAMON R. (2), VAUGEOIS C. (3)
(1) Cliniques et Thermes de Saujon, SAUJON, FRANCE
(2) ISPED – Université Bordeaux II, BORDEAUX, FRANCE
(3) Thermes, USSAT LES BAINS, FRANCE
La thérapeutique thermale est de plus en plus couramment
prescrite en psychiatrie, essentiellement utilisée comme
alternative aux thérapeutiques traditionnelles (anxiolytique,
TCC, etc.). Suite à l’étude STOP-TAG (1) qui a démontré l’efficacité du thermalisme comparativement à un traitement de
88
référence (paroxétine) sur 237 patients dans le trouble
anxiété généralisée (TAG), une expérimentation a été mise
en place en station thermale consistant à assurer le sevrage
de BZD pour des patients présentant une consommation
chronique et régulière de BZD ou apparentés.
11,2 % des français sont consommateurs réguliers de BZD.
20 % de l’ensemble des prescriptions de médecins généralistes concernent cette famille thérapeutique et 70 % des
prescriptions le sont pour une durée de plus de 5 ans.
À l’issue d’une enquête épidémiologique menée auprès d’un
échantillon représentatif de 353 médecins généralistes, il ressort que 4,2 % de leurs patients présentent l’association
d’une durée de traitement supérieure aux recommandations
et d’une indication au sevrage de BZD.
Suite à ce résultat, un groupe d’experts a rédigé un protocole
psycho-éducatif de sevrage à réaliser au cours d’une cure
thermale psychiatrique. Ce protocole a été expérimenté dans
quatre des cinq stations thermales psychiatriques françaises
en 2010 et 2011.
9 groupes thérapeutiques de 6 à 12 patients ont bénéficié
d’un encadrement et d’une évaluation dans le cadre de ce
protocole. Au total, 73 patients surconsommateurs réguliers
de BZD ont été suivis pendant 6 mois à l’issue de la cure.
Seuls 10 % sont sortis du protocole et hormis ceux-ci, il n’y
a pas eu de perdu de vue.
Nous présentons ici le module psycho-éducatif inspiré des
techniques TCC tel qu’il a été conçu par les experts et tel qu’il
a été appliqué aux curistes en station pendant leurs trois
semaines de cure, ainsi que les premiers résultats de cette
expérimentation.
Référence
1. Dubois O, et al. ; Balneotherapy versus paroxetine in the treatment
of generalized anxiety disorder, Complementary Therapies in Medicine (fév 2010).
PO 208
PRODUITS TOXICOMANOGENES ET CAS
D’INTOXICATIONS À BAMAKO
DIALLO T. (1), HAMI H. (2), MAÏGA A. (1), SOULAYMANI R. (3),
MOKHTARI A. (2), SOULAYMANI A. (2)
(1) Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie, BAMAKO, MALI
(2) Laboratoire de Génétique et Biométrie, Faculté des Sciences, Université Ibn Tofail, KÉNITRA, MAROC
(3) Centre Anti Poison et de Pharmacovigilance du Maroc,
RABAT, MAROC
Une étude rétrospective descriptive a été menée sur les cas
d’intoxications volontaires collectés dans deux Centres Hospitalo-Universitaires (CHU) et six Centres de Santé de Référence (CSREF) à Bamako au Mali sur la période allant de 2000
à 2010. L’objectif est de déterminer les principales caractéristiques des intoxications par les produits toxicomanogènes.
Durant la période de l’étude, nous avons collecté 41 cas
d’intoxications par ces produits, soit 6,4 % des intoxications
volontaires. Chez les 40 intoxiqués dont le produit responsable
était connu, 12 cas étaient dus au tabac, 11 cas à l’alcool,
Posters
9 cas aux drogues et 8 cas aux produits pharmaceutiques. Les
femmes représentaient 5 % de l’ensemble. L’âge moyen des
patients était de 31 ans. D’après les données analysées, les
adolescents ont constitué 10 % des cas et les enfants 5 %. Les
professionnels les plus concernés étaient les chauffeurs avec
25 % des cas, suivis par les étudiants (20 %) et les élèves
(12,5 %). Le délai entre la prise du produit et l’arrivée à l’hôpital
était en moyenne de 15 heures. Les signes cliniques étaient
dominés par des troubles du système nerveux et respiratoire :
agitation, somnolence, troubles de la conscience, dyspnée. La
prise en charge des patients était assurée par un traitement
évacuateur et symptomatique. L’évolution était défavorable
pour sept patients qui ont trouvé la mort.
PO 209
ACTUALITÉS SUR LES PROCESSUS DE CRAVING :
UNE ÉNIGME NEUROPHYSIOLOGIQUE
GORIN C. (1), LANCON C. (2)
(1) HIA Sainte-Anne, TOULON, FRANCE
(2) CHU Sainte-Marguerite, MARSEILLE, FRANCE
Le terme de craving est souvent retenu dans le sens que lui
donnent les Alcooliques Anonymes pour décrire un besoin
obsédant ou une envie irrépressible de boire de l’alcool, sous
l’effet de stimuli extérieurs, et en l’absence de syndrome de
sevrage. Il est aussi souvent défini comme reflétant un état de
recherche de drogue qui motive la consommation. Certains ont
avancé que le craving serait la conséquence, du moins en partie, d’élaborations cognitives complexes, associées à des images mentales, qui surviendraient en réaction à certains stimuli
de l’environnement ou états émotionnels. C’est en tout cas la
cible de développement d’interventions psychologiques spécifiques (optimisation du contrôle des pensées, prise en
compte des conséquences futures d’une action, inhibition de
réponses dominantes dans certains contextes). Mais ces définitions sont vagues et apportent peu de précisions sur la nature
exacte du phénomène. On s’interroge donc sur le concept du
craving. S’agit-il d’un symptôme témoin de la dysrégulation des
circuits neurobiologiques de la récompense ? D’un marqueur
clinique de l’atteinte d’un seuil critique, irréversible dans les
processus addictifs ? Traduit-il une tentative d’adaptation neurophysiologique sur un cerveau lésé par une substance addictive (comme dans les mécanismes démentiels), où seule la
prise de substance permet la remise en œuvre des mécanismes cognitifs de base ? Le craving implique-t-il systématiquement une réponse comportementale (décharge motrice) dans
un processus sous-cortical dominant ou existe-t-il à un niveau
supérieur, simplement mentalisé sans décharge motrice
associée ? On pense que l’hypodopaminergie durant le
sevrage joue un rôle clé dans le besoin compulsif de consommer, la recherche de produit et le risque de rechute. Cependant
les mécanismes sous-jacents au craving sont encore très mal
connus, et donnent lieu à de nombreuses études et interprétations conceptuelles. Il n’en demeure pas moins que la recherche sur le craving continue car, intimement lié au processus
de rechute, il constitue une énigme neurophysiologique, dont
une meilleure compréhension permettrait certainement de
mettre en place des actions de soins ciblées et de révolutionner
la prise en charge des patients.
PO 210
LES JEUX DE NON OXYGÉNATION : DE L’ASPHYXIE
VOLONTAIRE ET PASSAGÈRE À L’ADDICTION ?
ERNOUL A. (1), ORSAT M. (2), STÉPHANE R.D. (3)
(1) Centre de santé mentale angevin, LES PONTS-DE-CÉ,
FRANCE
(2) CHU, ANGERS, FRANCE
(3) Laboratoire de Processus de Pensée et Interventions,
ANGERS, FRANCE
Introduction : Les asphyxies volontaires et passagères se
déclinent principalement sous deux formes : les jeux de non
oxygénation, dont le « jeu du foulard », et l’hypoxyphilie. Ces
conduites impliquent l’induction d’une hypoxie cérébrale afin
d’éprouver une sensation de bien-être. À la différence du jeu
de non oxygénation, l’hypoxyphilie figure un acte sexuel.
L’objectif de notre travail est de caractériser ces deux types
d’asphyxies, peu connues du monde psychiatrique et pourtant
responsables de nombreuses complications dont le décès.
Méthode : Nous avons réalisé une revue systématique de la
littérature (Medline, ScienceDirect) de janvier 1988 à
août 2011 afin de préciser la terminologie de ces deux conduites, leur occurrence, leurs particularités cliniques et psychopathologiques avant de proposer quelques éléments de
dépistage et de prise en charge.
Résultats : Ces pratiques concernent deux types de population et répondent à deux nosographies différentes. Les jeux
de non oxygénation se rapprochent des conduites à risque
de l’adolescent. L’hypoxyphilie correspond à un acte masochiste du jeune adulte. Une addiction comportementale risque de marquer l’évolution de la pratique de ces asphyxies.
Sur le modèle de l’assuétude affectivo-comportementale, le
jeu de non oxygénation dispose d’un pouvoir addictogène
atteignant principalement les adolescents présentant des
troubles mentaux et addictifs. La dépendance à l’hypoxyphilie
se caractérise comme une addiction sexuelle de nature paraphilique. Or les sujets dépendants s’exposent au mécanisme
de tolérance et manifestent en conséquence le besoin
d’accroître les moyens d’accès au plaisir en augmentant le
nombre, la durée et l’intensité des hypoxies et donc le risque
de complications et de décès. Une dépendance comportementale s’impose alors comme un facteur de gravité.
Conclusion : Nous encourageons le clinicien à prendre connaissance des principaux signes d’alerte (terrain à risque,
modifications du comportement, érythème au niveau du cou,
troubles somatiques inexpliqués) afin de suspecter ces pratiques et d’évaluer la présence d’une éventuelle composante
addictive pour tout usager.
Mots clés : Addiction ; Conduites à risque ; Décès accidentel ; Jeux
de non oxygénation ; Jeux du foulard ; Paraphilie ; Prévention.
PO 211
DÉPENDANCE TABAGIQUE CHEZ
LES CONSULTANTS POUR TROUBLES ANXIEUX
ET DÉPRESSIFS EN TUNISIE
SEJIL I. (1), RAFRAFI R. (1), OUMAYA A. (2), GHACHEM R. (1),
GALLALI S. (3)
89
10e Congrès de l’Encéphale
(1) Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
(2) Hôpital militaire de Tunis, TUNIS, TUNISIE
(3) Hôpital Militaire de Tunis, TUNIS, TUNISIE
Introduction : La Tunisie est un pays à endémie tabagique.
La prévalence du tabagisme dans ce pays est de l’ordre de
30,4 %. Par ailleurs, la prévalence des troubles anxiodépressifs dans les consultations de tabacologie est trois fois
plus élevée que dans la population générale. Ces troubles
constituent un facteur d’échec et de rechute lors des tentatives d’arrêt du tabac.
Dans les consultations de psychiatrie, la prévalence du tabagisme, chez les consultants pour troubles anxieux et/ou
dépressifs, semble être plus élevée qu’en population générale,
mais malgré la récente mise en place d’une stratégie de lutte
antitabac en Tunisie, ces consultants ne bénéficient que rarement d’une consultation d’aide au sevrage tabagique.
Dans ce contexte, on se propose d’étudier les caractéristiques du tabagisme chez des malades suivis pour troubles
anxieux et/ou dépressifs et les comparer à des témoins sains.
Méthode : Étude de type cas-témoins, réalisée dans les services de consultation psychiatrique de l’hôpital Razi et de
l’hôpital militaire de Tunis, portant sur 30 cas (15 hommes et
de 15 femmes) consultant pour des troubles anxieux et/ou
dépressifs, diagnostiqués selon les critères du DSM IV-R
(dossiers médicaux) et 30 témoins recrutés parmi les accompagnateurs des patients, sélectionnés à l’aide du HAD test
(Hospital anxiety depression scale), appariés aux cas selon
l’âge et le sexe.
Résultats : 20 patients étaient fumeurs actifs soit une prévalence du tabagisme, tous troubles confondus, de 66,7 % vs.
30 % chez les témoins. Cette différence était statistiquement
significative (p = 0,05) avec un RR de 4,6 IC à 95 % = [1,513,8]. Le score moyen de Fagerstrôm était de 7 ± 1,5 vs.
4,7 ± 2,2 chez les témoins p = 0,01. Le score moyen de motivation à l’arrêt QMAT était de 10,3 ± 2,7 (motivation faible)
chez les patients vs. 14,4 ± 3,7 chez les témoins (motivation
moyenne) p = 0,01.
Conclusion : Les résultats de ce travail confirment l’importance du tabagisme chez les consultants en psychiatrie pour
troubles anxieux et/ou dépressifs et du degré de dépendance
physique et psychologique chez eux. Ces patients sont plus
exposés aux méfaits du tabagisme. La prévalence élevée du
tabagisme chez ces consultants, suggérerait la mise en place
d’une stratégie de lutte anti-tabac spécifique destinée à ces
patients.
PO 212
L’USAGE D’ANESTHÉSIANTS EN ADDICTOLOGIE :
UN NOUVEAU POTENTIEL
PSYCHOPHARMACOTHÉRAPEUTIQUE ?
BARBIER L. (1), STREEL E. (2), KHAZAAL Y. (1), KHAN R. (1)
(1) Hôpitaux Universitaires de Genève, GENÈVE, SUISSE
(2) Université Libre de Bruxelles, BRUXELLES, BELGIQUE
Le sevrage rapide d’opiacés sous anesthésie a pour but d’introduire rapidement les patients dans un programme d’abstinence. Ce programme est habituellement assisté par un antagoniste (naltrexone). Différentes techniques ont été décrites.
90
Trois grandes catégories d’anesthésiants sont utilisées :
ceux qui interagissent avec le récepteur GABA (ex. midazolam), ceux qui interagissent avec le récepteur NMDA (ex.
kétamine) et ceux qui disposent d’une plus grande variété de
cibles moléculaires (ex. isoflurane). Certains, comme le
midazolam, ont même pour intermédiaires les récepteurs
opioïdes.
Par ailleurs, certains agents anesthésiants, comme le midazolam et la kétamine, peuvent inhiber de manière sélective
le glutamate, sous-tendant l’hyperactivité des neurones
impliqués dans l’expression du sevrage des opioïdes, dont
au niveau du locus paragigantocellularis et du locus coeruleus, le plus important noyau noradrénergique du cerveau.
Des résultats d’études montrent une interférence avec les
signes de sevrage spécifiques à l’agent anesthésiant (ex.
diminution). Ces effets ont été interprétés dans le cadre d’un
masquage temporaire du syndrome de sevrage avec, plus
tard, une réapparition possible avec accentuation des signes.
Ce travail, basé sur des études récentes, fait l’état des lieux
d’un potentiel pharmacothérapeutique des agents anesthésiants par leur capacité à interférer activement avec le syndrome de sevrage, demandant encore aujourd’hui à être
exploité.
PO 213
TABAGISME CHEZ LE PERSONNEL DE LA SANTÉ
FARHAT I. (1), ZGUEB Y. (1), JOMLI R. (2), BEN HOUIDI A. (2),
NACEF F. (2)
(1) Hôpital Razi, ARIANA, TUNISIE
(2) Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Le tabagisme est la rencontre entre une substance psycho active : le tabac, et un individu prédisposé, évoluant dans un environnement socio-culturel favorable
Objectif : 1) Estimer la prévalence du tabagisme chez le personnel de la santé.
2) Déterminer les facteurs favorisant le tabagisme chez le
personnel médical.
Patients et méthodes : Étude transversale portant sur un
échantillon de quarante personnels de la santé de l’hôpital
Razi dont vingt sont fumeurs et le reste sont des témoins,
après avoir eu leur consentement. Cette étude s’est déroulée
durant les mois d’octobre et de novembre 2011.
Résultats : Données socio-démographiques : Le sexe ratio
était de 3. L’âge moyen était de 41 ans. La plupart de notre
échantillon avait un niveau d’étude universitaire : 89 % des
cas. Le taux des mariés était de 70 % des cas. Plus de la
moitié de notre échantillon était d’origine urbaine.
État thymique : – Échelle HADS global : 17 % présentaient
un trouble dépressif majeur (score ≥ 19)
– Sous échelles anxiété et dépression : 60 % de notre échantillon avait un score ≥ 10 pour la sous échelle de l’anxiété. 41 %
avait un score ≥ 10 pour la sous échelle de la dépression.
Évaluation de l’estime de soi : Chez le groupe de personnels
fumeurs : 77 % avaient une bonne estime de soi.
Conclusion : Le tabagisme est largement répondu chez le
personnel médical et paramédical. Il est associé significati-
Posters
vement aux troubles anxieux et dépressifs, à l’alcoolisme, à
une dynamique familiale perturbée. Une prise en charge de
ses facteurs est essentielle dans la lutte contre le tabagisme.
PO 214
USAGE THÉRAPEUTIQUE DE LA STIMULATION
CÉRÉBRALE DANS LES ADDICTIONS :
REVUE SYSTÉMATIQUE DE LA LITTÉRATURE
BILLARD S., FUMEY L., CHESNOY G., GAY A.,
GROSSELLIN A., LANG F.
CHU Saint-Étienne, SAINT-ÉTIENNE, FRANCE
Les mécanismes neurobiologiques de l’addiction commencent à être connus et les systèmes neuronaux impliqués sont
maintenant bien décrits. Les nouvelles techniques de stimulation cérébrale déjà utilisées en thérapeutique dans différentes pathologies psychiatriques font l’objet d’études de plus
en plus fréquentes dans le domaine des addictions.
Objectif : L’objet de cette revue systématique est de faire le
point sur l’efficacité des différentes techniques de stimulation
cérébrale dans les addictions.
Méthode : L’étude suit la méthode PRISMA. Une recherche
bibliographique a été menée sur trois bases de données électroniques (MEDLINE/PubMed, The Cochrane Library et PsycINFO) combinant les mots clés « stimulation », « transcranial magnetic stimulation », « transcranial direct current
stimulation », « deep brain stimulation », « intracranial electrical stimulation » et « vagus nerve stimulation » avec
« addiction » et « craving ».
Résultats : Dix-sept études ont été sélectionnées (9 pour la
rTMS, 4 pour la tDCS, 3 pour la DBS, 0 pour la ICES et 1
pour la VNS). Le nombre insuffisant d’études et l’hétérogénéité de leurs protocoles rendent impossible la réalisation
d’une méta-analyse. Les tailles d’échantillon sont relativement faibles. La plupart des études évaluent le craving, qui
est une notion subjective, très sensible à l’effet placebo.
Conclusion : L’effet thérapeutique des stimulations cérébrales sur les troubles addictifs reste encore mal connu malgré
quelques résultats encourageants, notamment en rTMS. Des
études plus homogènes, avec des échantillons de tailles plus
importantes sont nécessaires afin d’atteindre une plus
grande puissance statistique. En outre, l’utilisation de l’imagerie fonctionnelle pourrait permettre une meilleure compréhension des mécanismes d’action et une approche plus
ciblée et individualisée dans de futures études.
PO 215
VALIDITÉ ET FIABILITÉ DE LA VERSION FRANÇAISE
DU COCAÏNE CRAVING QUESTIONNAIRE BRIEF
KARILA L. (1), SERINGE E. (2), REYNAUD M. (1), PETIT A. (3)
(1) Hôpital Paul Brousse, centre d’enseignement, de recherche,
et de traitement des addictions, VILLEJUIF, FRANCE
(2) Hôpital Pitié Salpêtrière, PARIS, FRANCE
(3) Bichat-Claude Bernard, PARIS, FRANCE
Introduction : La cocaïne apparaît comme un élément essentiel du tableau des addictions en Europe, et est devenue la
deuxième substance la plus expérimentée après le cannabis
en France. Le craving, ou le désir irrépressible de consommer
une substance, joue un rôle majeur dans les faux pas et la
rechute[2]. Il n’existe pas d’échelle de craving validée en langue française. L’objectif de notre étude était d’évaluer la validité et la fiabilité d’une version française de la version à
10 items de l’échelle de craving en cocaïne (CCQ-Brief).
Méthode : 131 patients dépendants à la cocaïne, âgés de 18
à 65 ans, ont été suivis en ambulatoire, dans notre centre,
pendant une durée de douze mois, en 2009. Il leur a été administré un Mini-International Neuropsychiatric Interview (MINI)
et les patients ont rempli la version française du CCQ-Brief.
À la fin de l’entretien, une échelle d’impression clinique globale
(échelle CGIS) est remplie par le clinicien en aveugle au remplissage du CCQ-Brief. Nous avons évalué la consistance
interne de la version française en utilisant le coefficient alpha
de Cronbach, et étudié la corrélation de chaque item avec le
score total de l’échelle à l’aide du coefficient de Pearson. Une
analyse multi-factorielle a été réalisée. Seuls les items présentant un poids factoriel supérieur à 0,3 ont été retenus. La
validité convergente de notre échelle a alors été évaluée en
mesurant la corrélation entre le CCQ-Brief et la CGIS.
Résultats : Le score moyen (SD) du CCQ-Brief était de 3,4
(1,5). Le coefficient de Cronbach était de 0,88, et restait élevé
même en cas de suppression d’un item (de 0,86 à 0,88), traduisant une consistance interne élevée. Chaque item montrait une importante corrélation avec le score total (0,62 à
0,83). Leur poids factoriel variait de 0,47 à 0,83. La corrélation
entre le CCQ-Brief et le CGIS était importante (r = 0,49,
p < 0,0001), indiquant une validité convergente suffisante.
Conclusion : La version française de l’échelle de craving en
cocaïne à 10 items est donc un outil fiable, valide, permettant
d’évaluer les dimensions du craving chez les patients dépendants à la cocaïne en demande de traitement.
Mots clés : Addiction ; Cocaïne ; Craving ; Craving questionnaire.
PO 216
LE TABAGISME CHEZ LES MALADES MENTAUX :
ENQUÊTE AUPRÈS DE 200 MALADES SUIVIS
À LA CONSULTATION EXTERNE DE PSYCHIATRIE
ABIDA I., ZOUARI L., BEN THABET J., SALLEMI R.,
ELLEUCH E., ZOUARI N., MAALEJ M.
CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
Objectif : Évaluer la prévalence du tabagisme et identifier les
facteurs qui lui étaient associés chez les malades mentaux
suivis à la consultation externe de psychiatrie.
Sujets et Méthode : Notre étude était de type transversal. Elle
a porté sur 200 patients, suivis à la consultation externe de
psychiatrie au CHU Hédi Chaker à Sfax en Tunisie. Nous
avons utilisé le test de Fagerström de la dépendance nicotinique (FTND), l’échelle d’évaluation de l’akathisie provoquée
par un médicament de Thomas Barnes, et l’échelle des mouvements involontaires anormaux (AIMS). Dans le groupe des
fumeurs, nous avons distingué les patients ayant une faible
dépendance nicotinique (score de Fagerstom < 7) et les
patients ayant une forte dépendance nicotinique (score de
Fagerstom ≥ 7).
91
10e Congrès de l’Encéphale
Résultats : La prévalence du tabagisme était de 61 %. Les facteurs corrélés positivement au tabagisme étaient : le sexe (masculin) (p = 0,00), le diagnostic de schizophrénie (p = 0,008), le
nombre d’hospitalisations supérieur à 2 (p = 0,00), le traitement
par neuroleptiques (p = 0,00), la présence d’effets indésirables
(p = 0,000) et un score à l’AIMS supérieur à 9 (p = 0,00).
D’autres facteurs étaient corrélés négativement au tabagisme :
la mise sous antidépresseurs (p = 0,003) et le diagnostic de
trouble somatoforme (p = 0,01). Soixante-deux patients
fumeurs (50,8 %) avaient une forte dépendance nicotinique. La
forte dépendance nicotinique était associée à certains facteurs :
le statut matrimonial (marié) (p = 0,01), l’irrégularité professionnelle (p = 0,015), le nombre d’enfants (≥ 2) (p = 0,007), l’ancienneté de la maladie supérieure à 18 ans (p = 0,017), le nombre
d’hospitalisations supérieur à 2 (p = 0,05) et un score à l’AIMS
supérieur à 10 (p = 0,00).
Conclusion : Notre étude montre que les patients consultant
en psychiatrie sont non seulement vulnérables au tabac, mais
également à une forte dépendance nicotinique. Plusieurs facteurs semblent associés au tabagisme, entre autres, le traitement par les neuroleptiques classiques et la présence
d’effets indésirables. La prescription préférentielle des antipsychotiques atypiques et la réduction des effets indésirables
aideraient à prévenir et à lutter contre le tabagisme.
PO 217
DÉPENDANCE AU PMU
ENNAKR I., SOULAMI W., DOUFIK J., SABIR M., EL OMARI F.
Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC
Le jeu doit rester un loisir, un divertissement passager :
emportées par le désir de sensations toujours plus fortes, certaines personnes deviennent dépendantes aux jeux.
Le jeu pathologique est défini comme un comportement
répété et persistant, les jeux d’argent exposant à des conséquences sociales, professionnelles et individuelles négatives. Le jeu pathologique est une forme de trouble du contrôle
des impulsions.
Les problèmes de jeu ont des répercutions sur différents
aspects de la vie : financier, familial, état de santé, professionnel, etc.
Nous avons souhaité mener un travail de recherche chez des
sujets fréquentant des espaces de jeu (PMU) dans la région
Rabat Salé pour évaluer la prévalence de dépendance au
PMU à l’aide d’une échelle de dépendance.
PO 218
QU’EN EST-IL DES JEUX DE HASARD ET D’ARGENT
DANS UNE POPULATION D’ÉTUDIANTS ?
COEFFEC A. (1), BENOIT E. (2), GUYOT M.B. (3), ROMO L. (1),
CHEZE N. (1)
(1) Université de Paris Ouest Nanterre La Défense, NANTERRE,
FRANCE
(2) SEDAP, DIJON, FRANCE
(3) CHU de Dijon, DIJON, FRANCE
En Europe, la prévalence du jeu problématique (comprenant
le jeu excessif et le jeu à risque modéré) varierait de 1 à 2 %,
92
avec 1,3 % en France (données de l’Observatoire français des
drogues et des toxicomanies, septembre 2011). Les problèmes
de jeux de hasard et d’argent sont régulièrement associés à
des problèmes psychiatriques, tabagiques, alcooliques, familiaux, sociaux et financiers. L’objectif est d’explorer la prévalence du jeu problématique au sein d’une population d’étudiants, et son lien avec d’autres addictions et facteurs
psychologiques. Pour cela, 1825 étudiants ont renseigné un
questionnaire comprenant : la version abrégée de l’indice
Canadien du Jeu Problématique, l’échelle d’évaluation des
achats compulsifs d’Echebura, des items sur la dépendance
aux jeux vidéo adaptés des critères du Diagnostic Statistical
Manual version IV révisée, l’Alcohol Use Disorders Identification Test, le Short Tabac Test, le Cannabis Abuse Screening
Test, la Hospital Anxietyand Depression scale, les questionnaires d’Estime de Soi de Rosenberg, de satisfaction de vie de
Diener et deux questionnaires portant sur les troubles de l’attention avec hyperactivité à l’âge adulte (ASRS) et pendant
l’enfance (WURS). L’échantillon se compose de 15,2 % d’hommes et 84,8 % de femmes qui ont entre 17 et 59 ans
(μ = 24,2 ans ; s = 6,69). 5,2 % présentent un risque faible de
développer un problème lié aux jeux de hasard et d’argent,
1,7 % un risque modéré et 0,5 % ont un problème de jeux.
Parmi les joueurs 40,5 % jouent à des jeux de grattage ou
rapido, 9,3 % aux machines à sous et 1,4 % au PMU. Le score
total aux jeux de hasard et d’argent est corrélé positivement
(significatif à p < 0,05) aux scores totaux : des achats pathologiques (0,10), des jeux vidéo (0,46), de l’alcool (0,12), du cannabis (0,12), du tabac (0,10) et de la dépression (0,17) et négativement à la satisfaction de vie (– 0,06). Il n’y a pas de
corrélation avec l’anxiété et l’estime de soi.
PO 219
ESTIMÉ DE SOI ET DÉPENDANCE AUX OPIACES :
ÉTUDE COMPARATIVE ENTRE PATIENTS SOUS
TRAITEMENT SUBSTITUTIF ET PATIENTS
EN SEVRAGE
TARIQ N., SABIR M., EL OMARI F.
Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC
Introduction : Le traitement de la dépendance aux opiacés, et
notamment à l’héroïne par la méthadone est aujourd’hui disponible au sein du CHU Rabat-Salé. Même si ce traitement a
été d’un apport considérable, certains problèmes demeurent.
Les patients dépendants aux opiacés présentent un long parcours d’usage problématique de substance avec une panoplie
de dangers, un mode de vie particulier qui seraient à l’origine
d’une perturbation voire une baisse de leur estime de soi.
Objectif : Nous proposons ici d’évaluer l’estime de soi chez
les patients qui ont choisi le sevrage aux opiacés en hospitalier versus les patients ayant choisi le traitement substitutif
à base de Méthadone
Méthode : Étude cas témoin qui compare l’estime de soi au
moyen du questionnaire de Rosenberg d’un échantillon de
patients dépendants aux opiacés ; le premier groupe suit un
sevrage en hospitalier le second groupe suit un traitement
de substitution à base de méthadone.
Résultats : Les résultats de ce travail sont en cours.
Posters
PO 220
TROUBLES NEUROPSYCHOLOGIQUES LIÉS
À L’ADDICTION À LA COCAÏNE : LES PARAMÈTRES
QUI COMPTENT
SZPRYNC M. (1), PETIT A. (2), REYNAUD M. (3), KARILA L. (3)
(1) Hôpital Fernand Widal, PARIS, FRANCE
(2) Hôpital Bichat, PARIS, FRANCE
(3) Hôpital Paul Brousse, VILLEJUIF, FRANCE
Introduction : De nombreux travaux ont montré l’existence de
troubles cognitifs chez les patients dépendants à la cocaïne.
Notre travail nous a amenés à chercher les paramètres qui
influencent la survenue des troubles cognitifs chez les
patients dépendants à la cocaïne.
Matériel et méthode : Nous avons procédé à une étude de
cas sur 50 sujets dépendants à la cocaïne en demande de
traitement. Les sujets ont eu une évaluation clinique complète, explorant les paramètres de consommation. Ils ont
également suivi une batterie d’évaluation neuropsychologique explorant les différents champs des fonctions cognitives.
Résultats : Les 50 patients ont en moyenne 36 ans et sont
dépendants depuis 5 ans. Il y a 3 hommes pour une femme.
L’ancienneté des consommations est liée à la mémoire de
travail (r = – 0,388, p = 0,005). L’ancienneté de la dépendance est liée à la mémoire épisodique (r = – 0,337,
p = 0,017) et à des difficultés d’attention (r = 0,306,
p = 0,031). Le nombre de jours d’abstinence est lié à l’amélioration de la fluence verbale (r = 0,344, p = 0,014).
L’utilisation de la voie inhalée est liée à des performances
intellectuelles moins bonnes (OR = 0,82, p = 0,038), à une
mauvaise mémoire épisodique (OR = 0,87, p = 0,018) et des
difficultés de contrôle inhibiteur (OR = 2,58, p = 0,013).
Les co-consommations entraînent plus de troubles cognitifs. La
consommation de tabac est liée à des difficultés de fluence verbale (p = 0,039), à des difficultés attentionnelles (OR = 1,62,
p = 0,042) et à un trouble de la mémoire épisodique (p = 0,024).
La co-consommation d’alcool est liée à des difficultés en
mémoire de travail (OR = 3,75, p = 0,013) et à une moins
bonne vitesse de traitement (OR = 1,32, p = 0,027). La co-consommation de cannabis est liée à un mauvais contrôle inhibiteur
(OR = 2,47, p = 0,027) et à plus de fluctuations attentionnelles
(OR = 0,78, p = 0,01).
Discussion : L’ancienneté des consommations et de la
dépendance, ainsi que la voie d’administration et les co-consommations sont des paramètres déterminants dans l’apparition des troubles cognitifs chez les patients dépendants à
la cocaïne. L’importance de ces troubles cognitifs devrait inciter à une prise en charge par remédiation cognitive ciblée
chez ces patients.
PO 221
DE LA FÉE VERTE À L’HERBE DIABOLIQUE
EON-ANDRUETAN A., ANDRUETAN Y.
HIA Sainte-Anne, TOULON, FRANCE
Le 17 mai 2011, la loi interdisant l’absinthe est abolie après
presqu’un siècle de prohibition. Symbole d’une époque, phé-
nomène de société, l’absinthe souleva autant les passions
que les controverses. Adulée au 19e siècle, répandue dans
toutes les couches de la société, la « fée verte » devint en
quelques décennies, sorcière. Soupçonnée de rendre fou, de
favoriser l’alcoolisme, elle apparaît comme le fléau social à
abattre. Dans une société en guerre, la lutte contre l’alcoolisme passe en mars 1916 par son interdiction.
L’absinthe, à la lumière de son histoire, pourrait être rapprochée du cannabis. Cette « herbe diabolique » pour l’Inquisition, soulève depuis quelques décennies de nombreux débats
oscillant entre banalisation, dépénalisation et interdiction.
Les similitudes du traitement social de ces produits ne semblent pas anecdotiques. « Se rouler un joint », « le faire
tourner » est un rituel important au même titre que le cérémonial de préparation de l’absinthe qui créait une certaine
forme de socialisation. Pour certains, symbole de paix, de plénitude, le cannabis est pour d’autres la substance « qui rend
fou » (ou plutôt schizophrène), qui rend dépendant aux autres
drogues par escalade. De nombreux débats faits de passions
et de controverses agitent la société. Le cannabis prend une
place centrale sur la scène politique : les candidats s’emparant de ce débat. Son interdiction actuelle peut-elle être rapprochée de la prohibition de l’absinthe en 1916 ? Sert-elle de
tremplin à des actions de prévention autres en matière de
stupéfiants ?
Ce poster se propose d’explorer les rapprochements entre
la prohibition de la « fée verte » et les discours actuels législatifs et sanitaires autour de la pénalisation du cannabis.
PO 222
ADDICTION À INTERNET ET STRESS CHEZ
LES ÉTUDIANTS EN MÉDECINE
TRIFI M., ZARROUK L., KRIR M.W., SLAMA H., NASR M.
Hôpital universitaire Tahar Sfar de Mahdia, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : Bien que la dépendance à internet soit un problème d’addiction comportementale, elle n’est pas encore
répertoriée dans les manuels de classification des troubles
mentaux. C’est une difficulté qu’éprouve un individu à contrôler
l’abus d’utilisation d’internet. Cette addiction en milieu estudiantin retentit négativement sur le rendement universitaire.
Objectif : Les buts du travail étaient d’estimer la prévalence
d’addiction à internet chez une population d’externes, d’internes et de résidents en médecine exerçant au CHU de Mahdia,
évaluer le niveau de stress chez les participants et déterminer
la relation entre le stress et l’addiction à internet chez cette
population.
Matériels et méthodes : Nous avons mené une étude transversale auprès de 84 externes, internes et résidents des différents services du CHU Mahdia avec passation d’un autoquestionnaire anonyme comportant une fiche préétablie des
données socio-démographiques, l’échelle de stress perçu de
Cohen et l’échelle à 31 items Internet Addiction Scale de
Nichols et Nicki. Le logiciel SPSS 17.0 a été utilisé pour saisir
et analyser les données.
Résultats : Le taux de réponse était de 82 %, la moyenne
d’âge des participants était de 25,11 ans avec une prédominance féminine (60,7 %). La population qui a un niveau de
93
10e Congrès de l’Encéphale
stress perçu moyen était de 64,3 % et 35,7 % n’avaient pas
de stress. La prévalence de l’addiction à internet dans notre
échantillon était de 21,4 % dont 83 % présentent un niveau
de stress perçu moyen.
Conclusion : Les hypothèses quant à la cause de cette conduite addictive sont nombreuses, les changements de vie et
d’apprentissage à la faculté constituent des facteurs de stress
plus au moins propices à l’addiction à internet.
PO 223
LA MÉTHADONE, POUR COMBIEN DE TEMPS ?
LAQUEILLE X. (1), NATAF E. (2), DERVAUX A. (1)
(1) Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(2) CSAPA du CHV des Yvelines, antenne de Saint-Germainen-Laye, SAINT-GERMAIN-EN-LAYE, FRANCE
Contexte : Les traitements de substitution par méthadone,
diffusés en France depuis 1996, avaient été envisagés initialement comme des traitements transitoires, ayant pour but
l’arrêt de la consommation d’opiacés illicites et pour favoriser
l’insertion dans un processus thérapeutique afin d’élaborer
une vie sans dépendance, le suivi médical des pathologies
associées et la réinsertion sociale.
Il n’y a pas de durée optimale pour un traitement de substitution opiacé. Cependant, après près de 40 ans d’expérience
aux USA, on constate un allongement des durées de traitement. L’objectif de cette étude était d’évaluer la durée de traitement des patients recevant un traitement par méthadone
au CSAPA des Yvelines, créé en 1988, ou la prescription et
dispensation de méthadone a été réalisée à partir de 1996.
Méthode : L’étude a porté sur la durée de traitement des
patients recevant un traitement par méthadone suivis lors de
l’année 2010 au CSAPA des Yvelines, antennes de SaintGermain-en-Laye et de Mante la Jolie (N = 89). Un patient
décédé au cours de l’enquête a été exclu ainsi que 6 autres
patients en raison d’informations insuffisantes. La durée de
traitement a été évaluée à l’aide du logiciel informatique Progédis jusqu’en 2008 et du logiciel Eo de 2008 à 2010.
Résultats : L’âge moyen des patients inclus (N = 83) était de
41 ± 17 ans ; 72 % étaient des hommes ; 51 % travaillaient
en milieu normal (CDI : 34 %, CDD : 17 %) ; 41 % avaient une
sérologie VHC positive ; 8 % avaient une sérologie VIH
positive ; 42 % avaient des antécédents d’incarcération ;
85 % des patients avaient déclaré une consommation régulière de tabac, 67 % de cannabis, 38,5 % d’alcool, 34 % de
cocaïne, 11 % d’opiacés illégaux, 8 % de benzodiazépines
ou d’hypnotiques détournés de leur usage thérapeutique,
4 % d’ecstasy ou amphétamines.
Seulement 16 % des patients recevaient un traitement depuis
moins de 5 ans. La majorité des patients suivis recevaient
un traitement par méthadone depuis plus de 5 ans : 61 %
entre 6 et 10 ans, 18 % entre 11 et 15 ans et 5,5 % depuis
plus de 15 ans.
Conclusion : Cette enquête confirme que les traitements de
substitution aux opiacés tels que la méthadone sont prolongés, tendance qui semble se retrouver dans la majorité des
pays prescripteurs de traitement de substitution.
94
PO 224
PERCEPTIONS DES EFFETS DU CANNABIS DANS
UN SERVICE DE MÉDECINE DU TRAVAIL
LAQUEILLE X. (1), CLAUDIN S. (2), DERVAUX A. (1)
(1) Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(2) Service de médecine du travail CEA, SACLAY, FRANCE
Contexte : En France, la circulaire n° 90/13 du 9 juillet 1990
(non parue au JO) sur les questions éthiques, déontologiques, juridiques et techniques soulevées par le dépistage des
drogues en entreprise, initiée par le conseil supérieur de la
prévention des risques professionnels, a posé le principe que
le dépistage systématique des drogues n’était pas justifiée,
sauf pour certains postes de sécurité dans le transport maritime et aérien. L’objectif de cette étude était d’évaluer la perception des effets du cannabis et celle de l’éventuel intérêt
d’analyses toxicologiques urinaires systématiques en milieu
professionnel par les salariés et les membres des services
de médecine du travail.
Méthode : 60 sujets (30 salariés et 30 soignants du service
de santé au travail) ont accepté de participer à l’enquête dans
le service de médecine du travail du CEA Saclay, durant le
mois de mars 2011. Ils ont rempli un auto-questionnaire anonyme comprenant 1) des items socio-démographiques 2) des
questions sur la perception des effets de la consommation
de cannabis (attention, mémoire, performances au travail, risque d’accident de travail) 3) des questions sur la perception
de l’intérêt du dépistage du cannabis dans les urines.
Résultats : Les sujets étaient âgés en majorité (61 %) de plus
de 40 ans, 28 % étaient âgés de 25 à 40 ans, 10 % de moins
de 25 ans ; 55 % étaient de sexe masculin ; 80 % étaient en
CDI. Sur l’attention, 10 % des sujets ont déclaré que dans
leur opinion, la consommation occasionnelle de cannabis
n’avait pas d’effets, 43 % des effets modérés, 21 % des effets
moyens et 25 % des effets sévères (consommation régulière,
respectivement : 0 %, 12 %, 20 %, 68 %). Sur la mémoire,
22 % des sujets ont déclaré que la consommation occasionnelle n’avait pas d’effets, 30 % des effets modérés, 25 % des
effets moyens, 23 % des effets sévères (consommation régulière, respectivement : 2 %, 13 %, 20 %, 65 %). 40 % des
salariés et 54 % des soignants ont déclaré qu’il était intéressant de dépister systématiquement le cannabis dans les urines, mais seulement à la demande des sujets concernés.
Conclusion : Dans cette étude, le niveau de connaissance sur
les effets du cannabis en milieu professionnel était élevé. Plus
d’un tiers des sujets sont favorables à un dépistage toxicologique, mais pas systématique.
PO 225
ÉTUDES DES LIENS ENTRE CRAVING
ET IMPULSIVITÉ CHEZ DES PATIENTS ADMIS
AUX URGENCES POUR DES TROUBLES LIÉS
À LA CONSOMMATION D’ALCOOL
CHALMETON M. (1), MARFAING F. (1), CHAKROUN N. (1),
GENESTE J. (2), CHARPEAUD T. (2), ARNAUD B. (2),
PEREIRA B. (2), TEISSEDRE F. (1), IZAUTE M. (1),
SCHMIDT J. (2), BROUSSE G. (2)
Posters
(1) Clermont Université, Université Blaise Pascal, Unité de Formation et de Recherche de psychologie, Clermont-Ferrand
CNRS, UMR 6024, LAPSCO, CLERMONT-FERRAND, FRANCE
(2) CHU Clermont-Ferrand, CLERMONT-FERRAND, FRANCE
Introduction : Les troubles liés à l’alcool (TLA, abus ou dépendance) constituent une problématique complexe. Ils sont un
motif fréquent d’admissions aux urgences. Une composante de
ces troubles, le « craving » (ou désir intense de consommer et
de ressentir les effets de la substance), semble jouer un rôle
important, notamment dans le maintien de la dépendance et le
risque de rechute (1). Parallèlement, beaucoup d’études se sont
intéressées à la notion d’impulsivité au sein des TLA, comme
facteur prédisposant à l’abus ou la dépendance (2), mais peu
d’études se sont interrogées sur les associations entre l’impulsivité et le craving. Le but de notre travail était d’explorer les
associations entre impulsivité et craving dans les TLA.
Méthode : 102 patients admis aux urgences du CHU de
Clermont-Ferrand pour des troubles liés à l’alcool (15 abuseurs et 87 dépendants, MINI) ont été inclus. Le craving était
évalué à l’aide d’une Échelle Visuelle Analogique de Craving
et de l’OCDS (Obsessive Compulsive Drinking Scale).
L’impulsivité trait et état étaient évalués à l’aide des échelles
d’impulsivités de Van der Linden (UPPS), de Barrat (BIS) et
de Bechara (IGT).
Résultats : Nos résultats montrent l’existence d’une relation
entre impulsivité et craving autant chez les dépendants, que
chez les abuseurs : ainsi les mesures d’impulsivité et de
« craving » sont positivement corrélées (r = 0,447, p < 0,01).
Les patients dépendants ont des niveaux d’impulsivité et de
craving plus importants que les abuseurs (p < 0,001). Les
patients les plus impulsifs ont des niveaux de craving plus
élevés que les moins impulsifs, notamment sur les dimensions « Urgence » (p < 0,003) et « Recherche de sensation »
de l’UPPS (p < 0,09).
Conclusion : Les traits impulsifs en particulier d’urgence et de
recherche de sensation pourraient être des facteurs prédisposant au craving et à la difficulté du maintien de l’abstinence et
donc à la rechute chez les patients alcoolodépendants.
Références
1. Addolorato, G., Abenavoli, L., Leggio, L., & Gasbarrini, G. (2005).
How many cravings ? Pharmacological aspects of craving treatment
in alcohol addiction : A review. Neuropsychobiology 51 : 59-66.
2. Petry, N. (2001). Substance abuse, pathological gambling, and
impulsiveness. Drug and Alcohol Dependence 63 (1) : 29-38.
PO 226
CONDUITES ADDICTIVES COMORBIDES
AUX TROUBLES MENTAUX : ÉTUDE EN MILIEU
HOSPITALIER
BEN AICHA H., KHAMMOUMA S., DALDOUL A.,
BEN MAHMOUD I., HADJ AMMAR M., NASR M.
EPS-Mahdia, MAHDIA, TUNISIE
Bien que totalement distincts sur le plan nosographique, les
conduites addictives et les autres troubles mentaux, surtout
psychotiques, entretiennent des rapports très étroits de par
l’existence d’une importante comorbidité. Nos objectifs étaient
de décrire les spécificités de la conduite addictive, d’étudier
les caractéristiques du trouble mental associé et de préciser
la chronologie d’apparition de l’un par rapport à l’autre.
C’est une étude rétrospective réalisée au service de psychiatrie du CHU de Mahdia durant une période de 16 mois. Ont
été inclus tous les patients ayant parmi leurs antécédents ou
ayant présenté une conduite addictive durant la période
d’étude. Le DSM IV a été utilisé pour les critères diagnostiques.
Le nombre de malades répondant aux critères d’inclusion était
de 43 (10,7 % de l’ensemble des patients hospitalisés durant
la période d’étude). Les résultats ont révélé une moyenne
d’âge de 31,9 ans, une prédominance masculine (95,3 %), un
statut marital de célibataire (72,1 %), un taux de chômage
(51,2 %), une absence d’au moins un des parents au cours
de l’enfance (23,3 %) et une présence d’antécédents personnels de tentatives de suicide et judiciaires dans respectivement
14 et 46,5 % des cas. Le produit le plus consommé était le cannabis (53,8 %) suivi de l’alcool (44,2 %). La polyintoxication a
été notée dans 53,8 % des cas et la première expérience toxicomaniaque a eu lieu à l’étranger dans la moitié des cas.
Les motifs d’hospitalisation étaient essentiellement les troubles
de comportement (79,1 %), et les tentatives de suicide (11,6 %).
Les diagnostics de schizophrénie, du trouble bipolaire type I épisode le plus récent maniaque et du trouble dépressif majeur ont
été retenus respectivement dans 42, 18,6 et 11,6 % des cas.
Les conduites addictives ont précédé l’apparition du trouble
mental dans 74,4 % des cas avec un délai moyen de sept ans.
L’impact de l’usage de substance toxique chez les malades
mentaux est significatif par sa fréquence et son retentissement clinique et thérapeutique. Ainsi l’optimisation de la prise
en charge de la conduite addictive comorbide doit être un axe
thérapeutique majeur.
PO 227
ESTIME DE SOI CHEZ LES USAGERS DE DROGUES
EL JARRAFI R., ELKADIRI M., ELMOUEFFEQ A., SABIR M.,
EL OMARI F.
Hôpital Ar-Razi, RABAT-SALÉ, MAROC
La toxicomanie est un fléau mondial qui gagne rapidement
du terrain poussant l’OMS à le considérer comme un problème de santé publique. Tous les milieux socio-économiques sont concernés. La toxicomanie génère une marginalisation des individus, les plongeant dans la précarité et, de
ce fait, dans une situation d’exclusion sociale, majorée par
des difficultés affectant l’image de soi chez ces usagers de
drogues avec une quête de l’identité, entraînant ainsi une
dépréciation et sous estime de soi.
Qu’en est-il de l’estime de soi chez nos jeunes toxicomanes
marocains ?
Pour répondre à cette question, on va évaluer l’estime de soi
chez une population d’usagers de drogues hospitalisée à
l’UDPC de l’hôpital Ar-Razi, à l’aide de l’échelle d’estime de
soi de Rosenberg et on va la comparer avec une population
témoin appariée avec le recueil des données démographiques par un hétéro questionnaire.
Résultats : En cours.
Mots clés : Estime de soi ; Marginalisation ; Toxicomanie.
95
10e Congrès de l’Encéphale
PO 228
PRÉVALENCE DE LA TOXICOMANIE CHEZ
LE PATIENT BIPOLAIRE
ELLINI S., BEN HOUIDI A., JALLOULI I., ELLOUZE F.,
BEN ABLA T., M’RAD M.F.
Hôpital psychiatrique Razi, TUNIS, TUNISIE
Le trouble bipolaire se caractérise par une évolution chronique faite par l’alternance d’épisodes thymiques entrecoupés
de phases de rémission. Il s’agit d’une pathologie grave, marquée par la sévérité et la fréquence des rechutes, et les complications multiples y compris la co-morbidité alcoolique,
l’abus et/ou la dépendance à des substances psycho-actives.
Diverses notions épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques concernant la co-morbidité entre la maladie bipolaire et
la toxicomanie ont été individualisées par différents auteurs.
Il s’avère que cette comorbidité augmente le risque de violence de manière importante. L’abus et/ou la dépendance
aux substances sont associés dans des proportions variant
de 50 à 60 % à la violence parmi les sujets bipolaires en fonction des méthodes utilisées et des populations choisies. Dans
note travail, on va s’intéresser à rechercher la prévalence de
cette co-morbidité parmi une population de 40 sujets bipolaires et comparer nos résultats avec ceux de la littérature.
PO 229
PRÉVALENCE DE L’ADDICTION AUX SUBSTANCES
CHEZ LE PERSONNEL MÉDICAL À MARRAKECH
ADALI I., AMJAHDI A., MANOUDI F., ASRI F.
Équipe de recherche pour la santé mentale, Faculté de Médecine
et de pharmacie, Marrakech, Maroc., MARRAKECH, MAROC
Les conduites addictives chez les médecins au Maroc sont
encore mal connues : très peu d’études ont été réalisées pour
évaluer leur prévalence. Le silence sur ce sujet est dû en
grande partie à des facteurs culturels et à la réticence des
médecins à déclarer leur problème d’addiction.
Il s’agit d’une enquête transversale descriptive par questionnaire proposé à un échantillon de 120 médecins travaillant
au CHU Mohamed VI de Marrakech. L’objectif principal est
d’évaluer la prévalence de l’utilisation des produits suivants :
alcool, tabac, cannabis, cocaïne, héroïne, médicaments psychotropes et antalgiques. Le Questionnaire AUDIT a été utilisé pour quantifier la consommation d’alcool. La dépendance
au tabac a été évaluée par le score de Fagerström. Le mini
international neuropsychiatric interview (MINI) a évalué la
consommation dans les 12 mois précédents de cannabis,
cocaïne, héroïne, médicaments psychotropes et antalgiques.
Les répondeurs ont été classés en deux catégories : non consommateurs et consommateurs ; abuseurs et dépendants.
PO 230
ABUS DE CANNABIS EN MILIEU PSYCHIATRIQUE :
QUELLES SPÉCIFICITÉS ?
BELGHAZI D., KENDILI I., KADRI N., MOUSSAOUI D.
Centre hospitalier universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA,
MAROC
96
Contexte et objectif : Dans un pays comme le Maroc où la
présence du cannabis est séculaire, il est opportun d’étudier
les caractéristiques socio-démographiques, cliniques, toxiques et judiciaires des malades avec trouble mental abuseurs
de cannabis et les comparer aux patients sans cette comorbidité.
Patients et méthode : C’est une étude descriptive et analytique, menée au sein du Centre Psychiatrique Universitaire de
Casablanca sur 4033 dossiers de patients hospitalisés entre
janvier 2001 et janvier 2011.
Résultats : Profil socio-démographique : le sexe masculin
était prépondérant chez les malades mentaux abuseurs de
cannabis par rapport aux non abuseurs (95,7 % vs. 55,7 %
p < 0,001). Ils sont significativement plus jeunes (29 ± 8 vs.
34 ± 11 p < 0,0001), le plus souvent célibataires (85,2 % vs.
61,4 % p < 0,001). Bien que les deux groupes ont un taux
élevé de scolarisation, les abuseurs de cannabis ont arrêté
leurs études plus tôt : en primaire 34,7 % vs. 28,8 %, en
secondaire 54,8 % vs. 41,3 %, au niveau d’études supérieures 7,5 % vs. 16 % (p < 0,001). Les deux groupes sont inégaux face à l’emploi : les abuseurs de cannabis sont plus
sujets au chômage (87 % contre 79 % pour les non abuseurs,
p < 0,001). Usage de drogues : les abuseurs de cannabis
consomment significativement plus d’autres substances toxiques que les non abuseurs : ils sont aussi tabagiques (99 %
vs. 31 %), consommateurs d’alcool (56,7 % vs. 9,9 %), de
psychotropes (23,6 % vs. 0,09 %) (p < 0,001).
Diagnostic : le profil psychopathologique des deux groupes est
significativement différent. En effet chez les abuseurs de cannabis par rapport aux non abuseurs on dénombre 72,5 % vs.
34,6 % de troubles schizophréniques, 18,7 % vs. 33 % de troubles bipolaires, 4,1 % vs. 24,5 % de dépression (p < 0,001).
Antécédents judiciaires : 21,6 % des patients abuseurs de
cannabis ont été incarcérés contre 4,6 % des patients non
abuseurs (p < 0,001).
Conclusion : Les patients hospitalisés pour trouble mental
abuseurs de cannabis semblent être plus jeunes, moins instruits, d’un niveau social moindre, plus violents et souffrant
de troubles psychiatriques plus sévères que les non abuseurs. Il est important de mieux connaître le profil de ces
patients pour pouvoir comprendre le « succès » de cette drogue chez les sujets atteints d’un trouble psychiatrique et étudier l’impact du cannabis sur l’apparition de la maladie mentale et son évolution.
PO 231
TROUBLES LIÉS À L’UTILISATION DES SOLVANTS
VOLATILS : ÉTUDE RÉALISÉE À L’HÔPITAL
PSYCHIATRIQUE ARRAZI DE SALE (MAROC)
TAIBI H., BELHACHMI A., OUTARAHOUT M., SABIR M.,
ELOMARI F.
Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC
Les données épidémiologiques récentes de la consommation de drogue dans le monde suggèrent que l’usage des solvants volatiles est en recrudescence, en particulier chez les
enfants et adolescents de niveau socio-économique défavorisé. Les études suggèrent que les comorbidités psychiatri-
Posters
ques sont fréquentes, en particulier le trouble de personnalité
anti-sociale, les troubles de l’humeur et les troubles anxieux.
L’objectif de notre travail est d’évaluer la prévalence de
l’usage des solvants volatiles chez les patients suivis à l’Hôpital Arrazi de Salé, et de décrire leur profil socio-démographique, les caractéristiques et les facteurs prédicteurs de l’usage
des solvants volatiles.
PO 232
TEMPÉRAMENT ET TROUBLES DES CONDUITES
MOUELHI L., BEN BECHIR M., CHAABOUNI R., HOMRI W.,
YOUNES S., ZAGHDOUDI L., LABANE R.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Dans notre étude, nous avons cherché à
décrire la répartition des tempéraments selon certaines données socio-démographiques et à mettre en évidence d’éventuelles corrélations entre les différents tempéraments et certains troubles des conduites.
Méthode : Il s’agit d’une étude transversale descriptive et
comparative auprès de 269 personnes de la région du Grand
Tunis. On a évalué le tempérament à l’aide du TEMPS-A dans
ces versions française et tunisienne.
Résultats : On n’a pas noté de différence significative dans la
répartition des tempéraments selon l’âge. Les tempéraments
dépressif et cyclothymique étaient significativement plus fréquents chez les femmes (34,1 % vs. 11,9 % pour le tempérament dépressif et 39,3 % vs. 28,4 % pour le tempérament
cyclothymique). Le tempérament hyperthymique était plus fréquent chez les hommes (73,1 % vs. 48,9 %). Les tempéraments dépressif, cyclothymique et irritable étaient associés à
un bas niveau éducationnel, socio-économique et professionnel. Le tempérament hyperthymique était plus fréquent chez
les sujets à haut statut professionnel et socio-économique.
L’abus et la dépendance aux substances, la conduite automobile dangereuse et la recherche de sensations fortes étaient
corrélés au tempérament hyperthymique. Les pratiques
sexuelles à risque étaient corrélées au tempérament irritable.
Conclusion : Cette étude nous a permis de nous familiariser
avec le concept de tempérament et de cerner ses interactions
avec les facteurs socio-démographiques et les troubles des
conduites
PO 233
EFFETS ET CONTRIBUTIONS PARENTALES
DANS L’USAGE ET LA DÉPENDANCE AU CANNABIS
CHEZ LES ADOLESCENTS
LAGUERRE C.E. (1), VAVASSORI D. (2)
(1) Hôpital Casselardit, TOULOUSE, FRANCE
(2) Université Toulouse II – Le Mirail, TOULOUSE, FRANCE
Introduction : L’angoisse de séparation (ADS) chez les adolescents, parce qu’elle peut être le fait d’un trouble de
l’humeur à l’âge adulte, reste encore aujourd’hui un diagnostic très souvent méconnu.
Objectif : L’étude actuelle a évalué les relations entre dépendance au cannabis et dépendance familiale chez les adoles-
cents consommateurs de cannabis en comparaison aux adolescents non consommateurs de cannabis.
Buts : (i) Comparer les représentations parentales chez les
adolescents abuseurs/dépendants (A/D) au cannabis aux adolescents qui ne sont pas A/D au cannabis (ii) Identifier les patterns des comportements parentaux (iii) Évaluer la comorbidité
entre ADS et dépression chez les adolescents A/D au cannabis.
Méthode : Cette étude a comparé deux groupes : (1) les adolescents A/D au cannabis (n = 97) (2) les adolescents non
A/D au cannabis (n = 239). Les adolescents ont rempli les
questionnaires sur la fréquence de l’usage de cannabis
(Simons), les symptômes de dépendance au cannabis selon
le DSM IV (M.I.N.I Cannabis), les symptômes d’ADS chez les
adultes (Anxiety Separation Adulthood-SI, ASA-SI), les styles d’attachement (Questionnaire de l’Attachement chez
l’Adulte, QAA), le dysfonctionnement du processus séparation-individuation chez les adolescents (Dysfunctional Separation-individuation in early adolescent, DIS), les styles
parentaux perçus par les enfants (Parental Bonding Instrument, PBI) et les symptômes de dépression (Center for Epidemiologic Studies-Depression Scale, CES-D).
Résultats : Les adolescents A/D au cannabis avaient des
scores significativement plus élevés à l’échelle mesurant
l’ADS (ASA-27) (M = 22,4 ; SD = 15,6 vs. M = 18,7 ;
SD = 11,3 ; t (– 2,374) p < 0,05) et significativement plus bas
aux deux sous-échelles « soins » évaluant les représentations parentales (PBI) (forme mère : M = 22,4 ; SD = 6,5 vs.
M = 24,5 ; SD = 6 ; t (2,79) p < 0,01 ; forme père : M = 18,4 ;
SD = 6,5 vs. M = 21,6 ; SD = 7,4 ; t (3,385) p < 0,001) en
comparaison aux non consommateurs de cannabis. L’analyse de régression multiple n’a mis en évidence aucun prédicteur principal de la consommation de cannabis.
Conclusion : Les données de cette étude ont souligné l’importance du diagnostic d’ADS constituant un facteur de gravité
dans la consommation de cannabis chez les adolescents.
PO 234
ÉVALUATION PSYCHOPATHOLOGIQUE
ET LE PROFIL DES DÉPENDANTS DU CANNABIS
AU MAROC
LABOUDI F., SOULAMI W., ELAMMOURI A., SABIR M.,
OUANASS A.
Hôpital psychiatrique Arrazi, CHU Rabat Salé, RABAT, MAROC
De toutes les drogues illicites, les effets liés à la consommation de cannabis sont le plus souvent considérés comme relativement bénins tant sur le plan social que personnel.
Au-delà du plaisir immédiat que procure cette substance psycho-active Les liens entre le cannabis et les psychoses sont
multiples.
La dépendance au cannabis constitue un problème de santé
public au Maroc, les usages/dépendants au cannabis sont
estimés à 46 %.
L’objectif de notre travail est d’évaluer une population de dépendants sur le plan psychologique, social et démographique.
Pour se faire nous avons recrutés 50 patients hospitalisés au
centre d’addictologie à l’hôpital Ar-razi.
97
10e Congrès de l’Encéphale
Notre travail consiste à chercher les caractéristiques sociodémographiques, l’évaluation psychologique générale
(selon DSM IV), et avec l’ASI, ainsi que la comorbidité des
troubles mentaux.
PO 235
VÉCU DES PARENTS D’ENFANT USAGER
DE DROGUES
EL JARRAFI R., ELKADIRI M., SABIR M.
Hôpital Ar-Razi, RABAT-SALÉ, MAROC
Face à l’addiction de leurs enfants, les parents présentent
généralement les réactions suivantes : une anxiété permanente, un sentiment de culpabilité et d’échec, stress et frustration ou plutôt une situation fusionnelle, on dit que l’entourage est psychologiquement « intoxiqué » tout autant que
l’enfant toxicomane.
Dans cette étude cas-témoin, on va évaluer la qualité de vie
de parent d’enfants usagers de drogue et de la comparer avec
une population témoin ainsi qu’on va recueillir les caractéristiques démographiques de cette population à l’aide d’un hétéroquestionnaire.
Résultats : En cours.
Mots clés : Qualité de vie ; Parents d’enfant toxicomane ; Toxicomanie.
PO 236
ENFANTS ET ADOLESCENTS JOUEURS DE JEUX
VIDEO : AVATARS MAROCAINS
KENDILI I. (1), BERRADA S. (2)
(1) Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA,
MAROC
(2) Service d’addictologie chu Ibn Rochd, CASABLANCA,
MAROC
Introduction : L’industrie du jeu vidéo aux États-Unis dépasse
actuellement, en termes de profits, l’industrie cinématographique.
Aujourd’hui, le Maroc compte 1,5 million d’accès.
Objectif : Les buts de l’étude ont été de déterminer les différentes caractéristiques des enfants et adolescents dépendants aux jeux vidéo ainsi que d’évaluer la durée de jeu et
son impact négatif sur les relations familiales et sociales.
Méthodologie : Cette étude s’est voulue transversale descriptive, consistant en une unique évaluation. Deux cents personnes ont été questionnées et quarante sujets ont répondu
aux critères d’inclusion. Le recrutement s’est fait au hasard
dans des endroits publics.
L’évaluation découle d’un auto-questionnaire comprenant les
caractéristiques socio-démographiques et des informations
sur le jeu (types de jeux, motivation des joueurs, enjeux familiaux…).
Puis une passation du questionnaire de dépendance de
CUNGI/RETZ,
L’analyse statistique s’est effectuée par le logiciel SPSS dans
sa 11e version.
98
Résultats : L’échantillon est composé de 40 sujets ; le sexe
masculin est prédominant avec un pourcentage de 52,5 %.
La moyenne d’âge est de 12,9 ans ± 3,03 avec un minimum
de 7 ans et un maximum de 16. Par ailleurs, la moitié des
sujets questionnés ont des habitudes toxiques.
Les caractéristiques propres au jeu mises en évidence retrouvent tout d’abord des consoles fixes et portables utilisées par
32,5 % des sujets.
Selon cette étude, l’initiation aux jeux a été faite par le père
dans 30 % des cas…
Discussion : À notre connaissance, aucune étude épidémiologique sur les jeux vidéo n’a été publiée par un pays arabe.
La seule étude sur le jeu a concerné le jeu pathologique et
a trouvé que la prévalence des joueurs pathologiques au sein
d’une population de joueurs est de 53 %. La présente
enquête menée auprès d’une population d’enfants et d’adolescents a trouvé que sur 200 personnes évaluées par
l’échelle de Cunji 20 % présentaient une dépendance…
PO 237
L’ADDICTION FÉMININE : EXPÉRIENCE DE L’UNITÉ
FEMMES AU CENTRE NATIONAL DE TRAITEMENT,
PRÉVENTION ET DE RECHERCHE EN
ADDICTOLOGIE À L’HÔPITAL AR-RAZI SALE
OUAHID W., LABOUDI F., BELHACHMI A., SABIR M.,
EL OMARI F.
Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC
L’addiction féminine se distingue par le fait que les femmes
sont minoritaires par rapport aux hommes pour l’ensemble
des comportements addictifs, à l’exception des troubles des
conduites alimentaires, mais lorsqu’elles adoptent ces conduites, la gravité des effets est plus importante que chez les
hommes. Cette gravité s’accompagne de difficultés sanitaires, psychologiques et sociales.
Notre travail est une étude de type descriptive transversale
qui évalue les caractéristiques socio-démographiques et psychopathologiques des 46 patientes qui ont reçu des soins au
CNTPRA à l’hopital Ar-Razi.
Résultats : En cours
Mots clés : Addiction ; Femmes ; Maroc ; Psychiatrie.
PO 238
IMPACT DE L’HOSPITALISATION AU SEIN
D’UN SERVICE D’ADDICTOLOGIE CHEZ
LES PERSONNES DÉPENDANTES DE L’ALCOOL
BÉKAERT J.
Hôpital maritime de Zuydcoote, SAINT-POL-SUR-MER, FRANCE
L’alcoolo-dépendance a fait l’objet de nombreux écrits témoignant de la présence d’une estime de soi négative chez les
personnes alcoolo-dépendantes. (Adès & Lejoyeux, 1991 ;
Aubry, Gay, Romo & Joffre, 2004 ; Sessions, 1967). Définie
comme l’appréciation que l’individu porte globalement sur luimême, l’estime de soi lorsqu’elle est faible serait à la base
des problèmes de comportements des personnes alcoolo-
Alco
olis
me
Posters
dépendantes (Sessions, 1967) et faciliterait notamment le
recours aux substances (Aubry et al., 2004). La présente
contribution a pour objectif d’évaluer les effets d’une cure en
unité d’addictologie, associant une prise en charge psychologique individuelle et groupale, sur l’estime de soi des personnes alcoolo-dépendantes. Plus spécifiquement, cette
recherche vise à explorer les possibles modifications de
l’estime de soi opérées durant une cure de quatre semaines.
Pour répondre à cette hypothèse, les participants ont été évalués au moyen de l’échelle d’estime de soi (ÉES-10) validée
par Vallières & Vallerand (1990) au début ainsi qu’à la fin de
la cure. 32 participants âgés de 21 à 59 ans (âge moyen
= 41,66) et présentant une alcoolo-dépendance au SMAST
ont été inclus dans cette étude. Les résultats statistiques vont
dans le sens de l’hypothèse formulée et mettent en évidence
une estime de soi plus négative à l’entrée en cure [X = 26,08
(3,92)] en comparaison à la sortie [X = 28,4 (4,75)] à l’ÉES10. Le test de Wilcoxon montre une différence significative
entre ces deux moyennes (t = 105,5 ; p = 0,03). En conséquence, les personnes alcoolo-dépendantes semblent bénéficier d’une estime d’eux-mêmes plus positive en fin de prise
en charge en comparaison à l’entrée. Ainsi, ces données mettent en évidence une amélioration de l’estime de soi. Cette
cure en milieu hospitalier de quatre semaines, associant une
prise en charge individuelle et groupale à la demande du
patient, a été globalement efficace en termes d’estime de soi.
La discussion aborde l’apport de la prise en charge psychologique, comme lieu de mise en travail de l’estime de soi.
Comme le soulignent le Claire & Naudin (2000), l’estime de
soi reste un axe majeur efficient pour des interventions de
soins menées chez les personnes alcoolo-dépendantes.
PO 239
CRAVING ET ALCOOL : MODÈLES THÉORIQUES
ET THÉRAPEUTIQUES
GORIN C. (1), LANCON C. (2)
(1) HIA Sainte-Anne, TOULON, FRANCE
(2) CHU Sainte-Marguerite, MARSEILLE, FRANCE
La plupart des théories de l’addiction évoquent le rôle central
du craving dans l’acquisition et le maintien de la dépendance
aux drogues. Le craving est souvent décrit comme l’expérience subjective de l’état motivationnel directement responsable de tout comportement de consommation d’alcool chez
les alcooliques. Il peut être déclenché par des stimuli associés à des expériences antérieures d’usage de drogue, et persister à distance du comportement de boire. Les théories conventionnelles concernant le craving, se séparent en trois
modèles différents. D’une façon globale, on retrouve l’approche phénoménologique, les théories du conditionnement et
les théories cognitives. Ces approches théoriques se divisent
en deux classes, celles qui insistent sur les manifestations
de sevrage, et celles qui pointent les propriétés motivationnelles positives des drogues. Dans les hypothèses communes, il apparaît que le craving génère des modalités compulsives de consommation d’alcool. Le rôle central joué par le
craving dans les processus addictifs implique un certain nombre de conséquences thérapeutiques. Un médicament permettant de diminuer le craving pour l’alcool et par là-même
la motivation à boire serait donc un appoint pharmacologique
idéal au traitement de l’alcoolisme. Ainsi le modèle thérapeutique de suppression du craving d’Ameisen fait le postulat que
le modèle actuel de « réduction du craving » par les molécules thérapeutiques actuelles n’est qu’« infrathérapeutique ».
Dans toutes les études menées chez l’animal rendu dépendant à l’alcool, les molécules anti-craving précitées ne font
que réduire la motivation de l’animal à consommer de l’alcool.
En revanche, le liorésal, une de ces molécules, aurait comme
propriété unique de supprimer cette motivation à partir d’une
dose seuil de prescription. Un autre axe de recherche est
centré sur l’explication des processus cognitifs, émotionnels
et affectifs impliqués dans l’auto-renforcement des conduites
addictives. Les résultats de ce type de recherche sont immédiatement utiles pour concevoir et expérimenter des protocoles de type psychothérapique centrés sur la reconnaissance et le contrôle des stimuli, des émotions et des affects
habituellement engagés dans la répétition du comportement
addictif.
PO 240
NEURO-IMAGERIE ET CRAVING EN ALCOOLOGIE :
FOCUS ET ACTUALITÉS
GORIN C. (1), LANCON C. (2)
(1) HIA Sainte-Anne, TOULON, FRANCE
(2) CHU Sainte-Marguerite, MARSEILLE, FRANCE
Bien que les mécanismes sous-tendant les processus addictifs ne soient pas encore clairement élucidés, il est admis que
l’addiction résulte d’une interaction complexe entre un produit, un individu et son environnement. Le craving est décrit
comme l’expérience subjective du désir intense d’une substance addictive. Il mobiliserait des ressources cognitives et
influencerait les décisions sur l’usage de la substance, mais
il est difficile de le mesurer objectivement. La réactivité aux
stimuli étant le corrélat physiologique observable du craving,
des paradigmes d’exposition à des stimuli ont été combinés
à la neuro-imagerie afin de définir les circuits cérébraux impliqués lors de cette expérience subjective. L’activation des
régions impliquées dans le contrôle affectif et l’intégration
sensorielle a ainsi été démontrée. Il y a peu d’études en
neuro-imagerie décrivant les activations neuronales soustendant le craving chez les sujets alcoolo-dépendants. Mais
la revue de la littérature nous permet d’évoquer un consensus
quant à l’implication du thalamus, du cortex préfrontal, du cingulum et des régions limbiques. Par sa fréquence, l’alcoolisme altère l’anatomie et le fonctionnement cérébral dans
des populations à grande échelle. Ces modifications sont
indéniablement objectivées par les méthodes d’imagerie
cérébrale, qui démontrent l’implication d’un ensemble de
régions cérébrales cortico-sous-corticales dans l’addiction à
l’alcool. Lors de l’intoxication, un renforcement de leur activation en réponse à des stimuli liés à l’alcool a été mis en
évidence, ainsi que leur activation lors de l’envie de boire et
leur désactivation lors du sevrage. Le cortex frontal joue donc
un rôle majeur dans le cycle de l’addiction par son implication
dans les changements émotionnels et cognitifs qui perpétuent l’auto-administration. En conclusion, le craving reste un
phénomène fascinant pour la recherche clinique. Il continue
à être perçu comme un problème pratique majeur, à la fois
99
10e Congrès de l’Encéphale
par les cliniciens et les patients. Des avancées théoriques
récentes pourraient aider à faire la lumière sur la nature et
l’intérêt du craving, en permettant peut-être le développement de nouvelles approches thérapeutiques pour prévenir
la rechute et alléger la souffrance associée à l’addiction.
PO 241
L’ALCOOLISATION EXCESSIVE CHEZ LES
PERSONNES ÂGÉES EST-ELLE SOUS-ESTIMÉE ?
LAQUEILLE X. (1), DRAGOMIRESCU C. (2),
DRAGOMIRESCU M. (3), DERVAUX A. (1)
(1) Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(2) Centre Hospitalier, NOGENT-LE-ROTROU, FRANCE
(3) Centre Hospitalier, LONGJUMEAU, FRANCE
Contexte : En 2009, le conseil de l’Union Européenne a réalisé plusieurs rapports sur l’importance de la consommation
d’alcool chez les personnes âgées de plus de 60 ans dans
10 pays (qui n’incluaient pas la France). L’alcoolisation des
sujets âgés est méconnue et peut entraîner des conséquences sévères sur leur état de santé psychique et somatique.
Cependant, il existe une sous-estimation de la consommation
d’alcool dans cette population par les soignants, y compris
dans de nombreux services hospitaliers. L’objectif de l’étude
était d’évaluer la consommation d’alcool dans une population
de sujets âgés admis dans un service d’urgences pour chute.
Méthode : L’étude a porté sur 59 patients de sexe masculin âgés
de plus de 65 ans, autonomes à la marche, admis consécutivement dans le service d’urgence du Centre Hospitalier de
Nogent-le-Rotrou pour chute. La consommation d’alcool dans
les douze derniers mois a été évaluée selon les critères de
l’OMS, adaptés aux personnes âgées (14 verres par semaine).
Résultats : Parmi les patients âgés admis aux urgences,
36 % (N = 21) ont déclaré une consommation occasionnelle
(moins de douze verres par année, âge moyen :
74,1 ± 6,1 ans), 52 % (N = 31) avaient une consommation
régulière (moins de quatorze verres par semaine, âge
moyen : 73,5 ± 5,7) et 12 % (N = 7) présentaient une consommation supérieure à quatorze verres par semaine (âge
moyen : 73,3 ± 5,6 ans). Sept patients ont rapporté plus de
quatre chutes durant l’année, dont cinq étaient issus de la
catégorie de buveurs de plus de 14 verres par semaine. Les
abstinents et les buveurs occasionnels rapportent une seule
chute ou moins durant l’année écoulée.
Conclusion : Cette étude a retrouvé une fréquence plus
grande des chutes récentes parmi les sujets âgés de plus de
65 ans qui avaient une consommation d’alcool à risque. Elle
suggère que la recherche d’une consommation excessive
d’alcool devrait être systématique dans cette classe d’âge,
en particulier aux urgences : alcoolémie systématique à
l’admission, questionnaires de dépistage tels le CAGE,
recherche d’anomalies biologiques liées à l’alcool.
PO 242
BACLOFENE DANS LA PRISE EN CHARGE
DE L’ALCOOLO-DÉPENDANCE
HELALI H., MOUAFFAK F., HARDY P.
Hôpital Kremlin Bicêtre, KREMLIN BICÊTRE, FRANCE
100
La dépendance alcoolique représente un problème majeur
de santé publique.
L’abstinence alcoolique est une étape majeure dans le traitement.
Les progrès scientifiques ont permis d’avancer un certain
nombre d’hypothèses qui pourraient aider à une meilleure
compréhension des mécanismes génétiques et neurobiologiques de la vulnérabilité à la maladie alcoolique.
Utilisé initialement comme antiépileptique en 1920, le
baclofène est un analogue structural du GABA agoniste du
récepteur GABA-B. Cette molécoule a été délaissée, en raison de son manque d’efficacité dans l’indication comitiale.
Son retour à partir de 1972 sous le nom le Liorésal était motivé
par son indication comme myorelaxant d’action centrale.
Un faisceau d’arguments issus de la recherche neuropharmacologique, des études sur des modèles animaux et des
études cliniques sur l’homme convergent sur l’intérêt de
l’usage de cette molécule dans la prise en charge de la maladie alcoolique.
Nous avons mené une revue de la littérature de langue
anglaise et française en utilisant les mots clés suivants :
alcoolo-dépendance, Baclofène, craving.
Au total, cinq études ont rapporté des résultats en faveur de
l’efficacité du baclofène dans le maintien de l’abstinence et
la réduction du craving chez les patients alcoolo-dépendants.
Aucune étude au long cours sur l’efficacité du baclofène n’est
disponible sauf celle du cas auto reporté sur l’utilisation du
baclofène sur 9 mois sans rechute avec disparition totale du
craving.
Malgré les résultats encourageants, l’utilisation de cette
molécule dans le traitement de l’alcoolo-dépendance est limitée par l’absence de larges études cliniques employant des
fortes doses.
Le baclofène représente un médicament à intérêt potentiel
qui devrait être testé à un large niveau par des essais cliniques randomisés en double aveugle versus placebo.
Le baclofène représente une des plusieurs molécules qui
auraient montré des résultats prometteurs dans la gestion du
craving.
Le bénéfice-risque de ce médicament chez des patients
ayant des co-morbidités psychiatriques devrait être soigneusement évalué car associé avec une aggravation de la condition psychiatrique sous jacente dans quelques cas dans la
littérature.
PO 243
BACLOFENE DANS LA PRISE EN CHARGE
DU SYNDROME DE SEVRAGE ALCOOLIQUE
HELALI H., HOMRI W., MOUELHI L., BEN BECHIR M.,
YOUNES S., ZAGHDOUDI L., LABBENE R.
Hôpital Razi Manouba, ARIANA, TUNISIE
Le baclofène est une ancienne molécule commercialisé
depuis 1974 sous le nom de Liorésal.
C’est un analogue structural du GABA, agoniste du récepteur
GABA-B.
Posters
Le rôle d’une diminution de l’activité du système GABAergique dans l’hyperexcitabilité du sevrage est connu depuis
longtemps.
Nous avons mené une revue critique de la littérature de langue anglaise et française en utilisant les mots clés suivants
(alcoolo-dépendance, baclofène, sevrage).
Après une phase de lecture, nous avons procédé à la sélection sur des critères de pertinence des articles éligibles pour
notre revue.
Les études les plus anciennes sont partagées quant à l’efficacité du baclofène pour prévenir les complications du
sevrage d’alcool chez l’animal.
D’autres étaient en faveur d’une efficacité du baclofène pour
diminuer l’anxiété et les autres signes du sevrage d’alcool
chez les rats rendus alcoolo-dépendants.
Plusieurs études se sont attachées à rechercher une diminution du syndrome de sevrage d’alcool sous baclofène.
Si quelques études très préliminaires évoquent une efficacité
du baclofène pour prévenir voire traiter le syndrome de
sevrage alcoolique ou des opiacés, il n’y a guère d’étude
solide sur ce point. Il convient, en particulier, de démontrer
son apport par rapport aux benzodiazépines qui sont actuellement les produits de référence.
PO 244
ÉTUDE DES LIENS ENTRE IDÉATIONS SUICIDAIRES
ET IMPULSIVITÉ CHEZ DES PATIENTS ADMIS
AUX URGENCES POUR DES TROUBLES LIÉS
À LA CONSOMMATION D’ALCOOL
MARFAING F. (1), CHALMETON M. (1), CHAKROUN N. (1),
GENESTE J. (2), CHARPEAUD T. (2), ARNAUD B. (2),
PEREIRA B. (2), TEISSEDRE F. (1), IZAUTE M. (1),
SCHMIDT J. (2), BROUSSE G. (2)
(1) Clermont Université Blaise Pascal CNRS, UMR,
6024 LAPSCO, CLERMONT-FERRAND, FRANCE
(2) CHU Clermont-Ferrand, CLERMONT-FERRAND, FRANCE
Introduction : Les idéations suicidaires sont le facteur de risque le plus important des comportements suicidaires et sont
très répandues chez les individus qui souffrent d’un trouble
lié à l’alcool (TLA) (abus ou dépendance) (1). L’impulsivité
qui est fortement impliquée dans le comportement suicidaire
faciliterait la mise en acte d’idées suicidaires (2).
Objectif : Nous avons souhaité montrer que la présence
d’idéations suicidaires de désespoir et de détresse psychologique serait plus importante chez les patients alcoolodépendants que les abuseurs et étudier la relation entre les
idéations suicidaires et l’impulsivité (trait et immédiate) chez
des patients présentant un TLA.
Méthode : 102 patients admis aux urgences du CHU de
Clermont-Ferrand pour des troubles liés à l’alcool (15 abuseurs
et 87 dépendants, MINI) ont été inclus. La détresse psychologique, les symptômes dépressifs, le désespoir et les idéations
suicidaires étaient respectivement évalués à l’aide l’échelle K6,
l’inventaire de dépression de Beck (BDI-13), l’échelle de désespoir de Beck et la Suicide Scale Ideation de Beck. L’impulsivité
trait et état étaient évalués à l’aide des échelles d’impulsivité
de Van der Linden (UPPS), de Barrat (BIS) et de Bechara (IGT).
Résultats : Les patients dépendants à l’alcool présentent
significativement davantage de symptômes dépressifs
(p < .001), de désespoir (p < .05) et de détresse psychologique (p < .05) que les abuseurs. D’autre part, nos résultats
montrent que les patients impulsifs « traits » présentent plus
fréquemment des idées suicidaires que les non impulsifs
(p < 0,01 pour la BIS et l’UPPS). En revanche, nos résultats
n’indiquent pas de différence significative entre les groupes
abuseurs et dépendants sur les idéations suicidaires
(p > 0,05).
Conclusion : L’évaluation de la dysthymie et du potentiel suicidaire chez les personnes ayant des TLA est essentiel.
L’impulsivité doit être évaluée.
Références
1. Cottler, L. B., Campbell, W., Krishna, V. A., Cunningham-Williams,
R. M. & Abdallah, A. B. Predictors of high rates of suicidal ideation
among drug users. Journal of Nervous and Mental Disease 2005
193 : 431-437.
2. Mann, J., Waternaux, C., Haas, G.L. & Malone, K.M. Toward a clinical model of suicidal behavior in psychiatric patients. Am J Psychiatry 1999 156 : 181-189.
PO 245
LES CONDUITES D’AUTOMUTILATION :
LA SOUFFRANCE DE L’ÂME QUI PASSE PAR
LE CORPS
BEN AMMAR H., CHIHANI R., ZALILA H., BOUSSETTA A.
Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
L’automutilation est un phénomène peu étudié dans notre
société, il s’agit en fait d’un sujet tabou et il est difficile de
comprendre pourquoi une personne porte atteinte à son propre corps.
À travers les récits de 30 patients suivis en psychiatrie et
s’automutilant nous avons été en mesure de comprendre les
raisons de ce geste et comment il peut-être considéré comme
un mode d’adaptation.
Un questionnaire explorant les données socio-démographiques et cliniques ainsi que l’acte d’automutilation et ses
caractéristiques a été rempli pour chaque patient. L’analyse
des données a été réalisée à l’aide du logiciel SPSS.
Notre échantillon était exclusivement de sexe masculin d’âge
moyen 27 ans. Des conduites addictives étaient associées
dans 70 % des cas. Les répondeurs avaient tous un vécu
douloureux et le geste d’automutilation faisait suite à une
souffrance extrême. 83 % des sujets rencontrés ont toujours
été discrets sur leur comportement d’automutilation. Les raisons de cet acte sont nombreuses et se comprennent à travers l’histoire de chaque individu. Plusieurs réponses ont été
soulevées : l’agression, la fuite dans la douleur, le substitut
de langage, la manipulation de l’environnement ou un mode
d’adaptation, tout comme l’abus de drogue ou d’alcool. La
perception de ces personnes à leur environnement est presque toujours négative. Paradoxalement, l’automutilation leur
permet de vivre des sentiments positifs. Ceci ouvre la voie à
des approches d’interventions sociales.
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10e Congrès de l’Encéphale
PO 246
ANALYSE PSYCHOPATHOLOGIQUE
DES COMPORTEMENTS DÉVIANTS CHEZ
LES MILITAIRES EN OPÉRATIONS EXTÉRIEURES :
LE PHÉNOMÈNE DE DÉCROCHAGE
DU SENS MORAL
DUZAN A.C., CLERVOY P.
HIA Sainte-Anne, TOULON, FRANCE
La violence humaine existe depuis toujours. Dans le milieu
militaire, la violence au-delà du droit des conflits armés n’est
pas rare. Pourtant, les Conventions de Genève ont été érigées au niveau international pour définir des règles de protection des personnes en cas de conflit armé. Malgré tout
elles n’ont pas permis l’éviction d’affaires mémorables
comme le massacre de My Lai au Vietnam, les exactions
durant la guerre d’Algérie et le scandale de la prison d’Abu
Ghraib pour ne citer que les plus connues.
Régulièrement le sujet s’invite sur le devant de la scène
médiatique. Le dernier exemple en date est marqué par les
nombreuses révélations de l’association Wikileaks sur internet.
L’analyse du phénomène violent chez l’homme est complexe
mais laisse penser qu’il existe chez lui un dispositif psychologique de réactivité, en cas de menace perçue, le conduisant
à adopter un mouvement d’attaque orienté vers ce qui est
extérieur à soi. Ce dispositif semble avoir été sélectionné par
l’évolution comme mécanisme adapté de survie, lorsqu’il était
indispensable dans les temps ancestraux.
Un certain nombre d’actions éducatives notamment morales
tentent de le désamorcer, en essayant de décentrer l’individu
de lui-même et d’élargir sa vision égocentrique des situations
pour y considérer autrui. A contrario, d’autres facteurs continuent d’alimenter et d’entretenir le dispositif de réactivité
humaine, jusqu’à désactiver les processus d’autorégulation
morale appris (phénomène de « décrochage du sens
moral »). Ils relèvent à la fois de la situation (agents de stress,
phénomène de groupe, pression ou ambiguïté de l’autorité,
distance ou déshumanisation de la victime) et de l’individu
(vulnérabilité psychologique, alcoolisations, immaturité, faible capacité d’empathie, tendance au cynisme, assise morale
instable, fatalisme). Au total, ces facteurs sont susceptibles
à un moment donné de se mutualiser et de se potentialiser
telle une catalyse jusqu’à entraîner un risque élevé de passage à l’acte agressif. C’est ce qu’il peut notamment se produire chez les militaires, dans le contexte particulier de la
guerre, à l’égard des peuples étrangers, qu’ils soient civils
ou détenus.
PO 247
NÉONATICIDE ET DÉNI DE GROSSESSE :
ASSOCIATION OU LIEN ÉTIOPATHOGÉNIQUE ?
DUCROIX C., MOKRANI M., VACHERON M.N.
CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Le néonaticide reste le crime le plus incompréhensible pour
le grand public comme en témoigne la médiatisation de chaque affaire, en écho au silence entourant la mort de ces
102
enfants et aux tergiversations de la législation. Évoluant au
fil de l’histoire et de la culture des hommes, il ne peut désormais être entendu que comme un acte fou dans notre société
moderne où des moyens de prévention ont pourtant été mis
en place : légalisation de la contraception, de l’avortement,
accouchement sous X, abandon d’enfant…
Sa reconnaissance comme une entité propre depuis l’article
de Resnick en 1970, distincte de l’infanticide et du filicide, a
permis d’en mieux comprendre l’histoire et les mécanismes.
Les travaux les plus récents confirment les premières études,
où la part de la maladie mentale, psychotique ou dépressive,
n’est que très peu représentée, alors que le déni de grossesse paraît souvent présent chez ces femmes aux caractéristiques communes : jeune âge, célibat, immaturité affective,
grossesse non désirée.
L’universalité et la stabilité de la représentativité amènent à
poser la question de mesures préventives plus spécifiques
du déni de grossesse pour en permettre une prise en charge,
mais aussi pour en éviter le risque majeur : la répétition.
Nous proposons au cours de notre présentation de faire le
point sur la prévalence, les aspects cliniques et psychopathologiques, mais aussi d’envisager les mesures de prévention, à l’éclairage des données de la littérature.
Mots clés : Déni de grossesse ; Néonaticide ; Prévention ; Répétition.
PO 248
COMPORTEMENT VIOLENT ET DIAGNOSTIC
PSYCHIATRIQUE DANS LE CADRE EXPERTAL
BEN AICHA H., KHAMMOUMA S., ESSID N., DALDOUL A.,
HADJ AMMAR M., NASR M.
EPS-Mahdia, MAHDIA, TUNISIE
Même si le risque de violence associé aux troubles mentaux
graves est plus élevé que celui retrouvé dans la population
générale, le nombre absolu des agressions commises par les
patients reste faible. Les objectifs de ce travail étaient de dresser le profil socio-démographique, anamnestique et clinique
des sujets examinés dans le cadre d’une expertise psychiatrique pénale et d’étudier les types d’infractions commises.
C’est une étude rétrospective portant sur les rapports
d’expertises psychiatriques pénales effectuées durant une
période de sept ans au service de psychiatrie l’EPS de
Mahdia. Les données ont été recueillies à l’aide d’une fiche
préétablie comportant 23 items.
Au total, 68 rapports ont été colligés. Les caractéristiques
socio-démographiques étaient un âge en moyenne de
33,8 ans, un sex-ratio de 16, un niveau d’instruction primaire
dans 50 % de cas et une activité professionnelle absente
dans 72,1 % des cas. Les antécédents psychiatriques, les
conduites addictives et les antécédents judiciaires ont été
retrouvés respectivement dans 61,8, 54,4 et 33,8 % des cas.
Les principales infractions commises étaient par ordre
décroisant : les coups et les blessures (36,8 %), les vols
(22,1 %) et les viols (8,8 %). 92,6 % des sujets examinés
avaient un diagnostic sur l’axe I (DSM IV) : il s’agissait principalement de schizophrénie dans 20,6 % des cas, d’épilep-
Posters
sie dans 19,1 % des cas et de troubles de l’humeur dans
11,8 % des cas.
La littérature scientifique sur la violence des malades mentaux et le risque qu’ils représentent, s’est beaucoup précisée
grâce à l’apport des instruments de mesure de risque de violence. Ainsi, nos résultats devraient être interprétés avec prudence étant donné la rétrospectivité, le nombre réduit des
rapports étudiés et essentiellement l’absence d’une évaluation psychométrique spécifique du risque de violence.
PO 249
FILICIDE PATERNEL ET MALADIE MENTALE
BOUJEMLA H., BECHEIKH D., LASSOUED W., BASSI S.,
BRAM N., GHAZALI I., RIDHA R.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Le filicide ou meurtre d’un enfant par un parent
est un acte criminel rare avec une prévalence mondiale estimée à moins de 5 %.
Les publications sur ce sujet ont porté le plus souvent sur les
crimes infanticides commis par les mères, rendant le filicide
paternel, une entité peu documentée.
Au moment du passage à l’acte, la présence d’un trouble psychiatrique sévère préexistant semble être la situation la plus
fréquente.
Cet acte criminel est un phénomène complexe, marqué par
la pluralité de ses formes, ses causes multifactorielles et la
diversité de ses aspects psychopathologiques.
Méthodologie : Nous rapportons dans ce travail les cas de
quatre filicides et d’une tentative de filicide paternels dont les
auteurs ont été hospitalisés au service de psychiatrie légale
de l’Hôpital Razi suite à un non-lieu.
Nous nous proposons d’étudier les caractéristiques sociodémographiques, les antécédents psychiatriques et médicolégaux de ces patients, les diagnostics retenus, les circonstances et les modalités du filicide et enfin de comprendre la
dynamique psychopathologique de ce type de passage à
l’acte criminel.
Résultats : Nous avons relevé un cas de filicide et un autre
de tentative de filicide paternels chez deux patients schizophrènes, dont le passage à l’acte était sous tendu par des
idées délirantes de persécution ou de préjudice à l’encontre
de l’épouse ; le geste de violence n’étant pas dirigé contre
l’enfant en lui-même. Un autre cas était motivé par un désir
de vengeance contre la mère de l’enfant et un quatrième
patient a commis un filicide « altruiste » de ses deux filles afin
de les protéger de ses persécuteurs.
Enfin, notre dernier cas présentait un trouble de la personnalité.
Le reste des résultats est en cours.
PO 250
LES TROUBLES DU COMPORTEMENT DANS
LE SYNDROME DES POINTES-ONDES CONTINUES
AU COURS DU SOMMEIL
BENHIMA I., LAGDES I., ONEIB B., KISRA H.
Hôpital Ar-Razi, CHU Rabat, SALÉ, MAROC
Le syndrome des pointes-ondes continues au cours du sommeil (POCS) est une forme rare d’épilepsie. Sa prévalence
est estimée à 0,5 % des épilepsies de l’enfant. Il comporte
des crises généralisées ou partielles qui surviennent au cours
du sommeil et des absences atypiques survenant lors de
l’éveil. Le diagnostic se fait par la mise en évidence de pointes-ondes diffuses continues durant le sommeil lent à l’électroencéphalogramme. En plus des crises d’épilepsie, le syndrome de POCS peut se manifester par des troubles du
comportement ou des déficits neuropsychologiques acquis
comme des troubles du langage et de l’attention qui peuvent
être au premier plan. Certains patients peuvent être orientés
dans un premier temps vers les services de pédopsychiatrie
retardant ainsi la prise en charge. Dans d’autres cas les
patients chez qui le diagnostic de syndrome de POCS a été
posé sont adressés en pédopsychiatrie pour la prise de leurs
manifestations psychiatriques. Nous illustrerons la complexité de la prise en charge à travers un cas clinique.
PO 251
ASSOCIATIONS ENTRE LE STATUT NUTRITIONNEL
ET LE DÉVELOPPEMENT NEUROPSYCHOLOGIQUE,
COGNITIF ET COMPORTEMENTAL DES ENFANTS
EN MILIEU SCOLAIRE MAROCAIN
EL HIOUI M. (1), AHAMI A.O.T. (1), AZZAOUI F.Z. (1),
RUSINEK S. (2)
(1) Équipe de Neurosciences Cliniques, Cognitives et Santé,
Laboratoire de Biologie et Santé, Département de Biologie,
Faculté des Sciences, KENITRA, MAROC
(2) UFR de Psychologie, Université Charles De Gaulle, Lille 3,
LILLE, FRANCE
Introduction : Le lien entre la croissance et le développement
cognitif est difficile à établir. Les études d’association chez
les enfants en bas âge révèlent que la sous-nutrition peut
engendrer un développement déficitaire neuropsychologique, cognitif et comportemental.
Objectif : L’objectif de la présente étude est l’évaluation des
associations entre l’état nutritionnel et le développement neuropsychologique, cognitif et comportemental chez les enfants
scolaires d’un milieu socio-économique modeste.
Méthode : Le groupe d’étude est composé de 293 écoliers
âgés de 6 à 16 ans, d’un niveau socio-économique modeste.
Pour chaque enfant ont été réalisés : un questionnaire, pour
obtenir une information sur le statut socio-économique et
démographique de la famille, une mesure du taux de l’hémoglobine et du ferritine sérique. Les enfants ont subi un questionnaire pour l’appréciation du niveau du développement
neuropsychologique, cognitif et comportemental.
Résultats : Il apparaît que la fréquence des dysfonctions évaluées est plus prononcée chez les enfants de 6 à 10 ans. En
outre, l’insuffisance intellectuelle a été notée chez 77,9 % des
enfants anémiques. Il a été constaté une diminution significative
des performances spatiales et visuelles des enfants atteints
d’anémie par carence en fer. En plus, il a été noté une association significative entre l’anémie et l’hyperactivité (p < 0,05).
Conclusion : Les enfants carencés en fer présentent des
problèmes de coordination et d’équilibre et semblent plus
103
10e Congrès de l’Encéphale
renfermés et timides. Ces facteurs peuvent contrarier la
capacité d’un enfant à communiquer avec son environnement et aboutir à un amoindrissement des capacités intellectuelles.
PO 253
LES ATTITUDES DES INFIRMIERS VIS-À-VIS
DES PATIENTS QUI S’AUTOMUTILENT
Mots clés : Écolier ; Maroc ; Nutrition ; Troubles cognitivo-comportementaux.
Équipe de psychopathologie et moyens d’évaluation en
neurosciences ; Laboratoire de Neurosciences Cliniques et
Santé Mentale, Université Hassan II – Ainc Hock, Casablanca,
Maroc, CASABLANCA, MAROC
PO 252
VIOLENCE EN MILIEU PSYCHIATRIQUE
ET FACTEURS ASSOCIÉS
BEN AICHA H. (1), KHAMMOUMA S. (1), BOUANENE I. (1),
RIDHA R. (2), HADJ AMMAR M. (1), NASR M. (1)
(1) EPS-Mahdia, MAHDIA, TUNISIE
(2) EPS Razi Tunis, TUNIS, TUNISIE
L’appréciation du risque de violence oblige à dissocier les
données les plus subjectives infiltrant la notion de dangerosité de celles plus observables concernant les comportements violents. Notre objectif était d’identifier les facteurs
associés au passage à l’acte violent en milieu psychiatrique.
C’est une étude prospective sur une période de 4 mois portant sur 48 malades admis en mode d’office au service de
psychiatrie de Mahdia. Le critère de jugement « violence
institutionnelle » a été défini par la survenue d’au moins une
agression physique contre un malade ou un soignant et/ou
tout comportement ayant nécessité une contention physique.
Les variables explicatives étaient : les caractéristiques sociodémographiques, les antécédents psychiatriques et judiciaires, l’existence d’une conduite addictive, les données de
l’évaluation multiaxiale du DSM IV, les 18 items et les
5 dimensions de la Brief Psychiatric Rating Scale (BPRS) et
les scores de la Psychopathy Checklist-Revised (PCL-R) et
la Historical Clinical Risk-20 (HCR-20).
La survenue d’une violence institutionnelle a été notée dans
30,9 % des cas. À l’issue de l’analyse univariée, 3 variables
ont été associées à la violence institutionnelle : l’âge < 25 ans
(p = 0,02), l’inactivité professionnelle (p = 0,03) et l’item
« tension » de la BPRS (p = 0,02). Après l’inclusion d’autres
variables significatives au seuil de 20 % : l’âge au début des
troubles < 24 ans, le diagnostic de trouble bipolaire, les items
mégalomanie, désorganisation conceptuelle et excitation, les
dimensions anergie et activation de la BPRS et le score total
à la PCL-R et des variables forcées dans le modèle de régression (forward regression), seuls l’âge < 25 ans, l’inactivité
professionnelle et l’item « tension » de la BPRS ont émergé
comme des facteurs indépendants associés au passage à
l’acte violent.
Le constat de la non fiabilité des instruments conçus pour
l’évaluation du risque de violence alors que la BPRS semble
être prometteuse dans ce sens nous renvoie à la distinction
faite entre les deux aspects de la dangerosité et qui correspondent au « risque violent lié à la psychopathologie » ou
dangerosité psychiatrique et à la « capacité de récidive » ou
la dangerosité criminologique qui serait mieux appréciée par
la PCL-R et la HCR-20.
104
KASMI F., MAJRI N., AGOUB M., BATTAS O.
L’automutilation constitue un problème fréquent et sousestimé qui toucherait un nombre croissant d’adolescents et
de jeunes adultes. Ces derniers sont souvent insatisfaits des
soins fournis par les soignants qui se trouvent impuissants
devant ces patients.
L’objectif de notre travail est d’explorer les attitudes des infirmiers vis-à-vis des patients qui s’automutilent.
Nous avons utilisé une échelle de 33 items (ADSHQ : Attitudes Towards Deliberate Self-Harm Questionnaire) pour évaluer l’attitude des infirmiers exerçant au sein des services des
urgences du CHU IBN ROCHD.
Parmi 43 infirmiers, 35 ont retourné le questionnaire (soit un
taux de réponse de 82 %). Les items de l’échelle ont été
répartis en 4 catégories reflétant les attitudes des soignants
envers les patients qui s’automutilent :
– Qualité de la prise en charge : 89 % des soignants sont
satisfaits de la qualité des soins fournis à ces patients.
– Approche empathique : 55 % des soignants éprouvent de
l’empathie envers ces patients tandis que les autres se sentent exploités par eux et pensent qu’ils ne cherchent qu’à attirer l’attention et qu’ils entravent le système de la santé.
– Connaissances et le savoir faire : 60 % pensent avoir le
savoir et les compétences nécessaires pour communiquer,
conseiller et soigner ces patients.
– Capacité de travailler efficacement avec le système hospitalier et la réglementation judiciaire en vigueur : 85 % des soignants voient que le système hospitalier et la loi entravent
leur capacité à travailler efficacement avec ces patients.
PO 254
L’HYPERKALIEMIE SECONDAIRE À L’EXERCICE
PHYSIQUE INTENSE : UNE COMPLICATION RARE
DE L’ANOREXIE MENTALE. IMPORTANCE
DE LA COOPÉRATION PÉDIATRE-PÉDOPSYCHIATRE
VERNAY J. (1), BRIARD D. (2), ROUBINI A. (1)
(1) Guillaume Régnier, RENNES, FRANCE
(2) Pédiatrie CHU Hôpital sud, RENNES, FRANCE
L’hyperkaliémie est un trouble hydro-électrolytique potentiellement mortel en raison des troubles de la conduction et du
rythme cardiaque qu’elle entraîne. Parmi les causes d’hyperkaliémie, on trouve l’insuffisance rénale, la lyse cellulaire,
l’excès d’apport et l’exercice physique intense.
L’hyperkaliémie secondaire à l’exercice physique est connue
et décrite chez le sportif professionnel. Par contre il n’existe
pas de cas similaire rapporté chez les patients atteints d’anorexie mentale. Pourtant, ces patients présentent souvent des
conduites sportives intenses, aberrantes, dans le but de maî-
Tro
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Posters
triser leur poids ; elles constituent même un facteur de mauvais pronostic. Par ailleurs, on retrouve classiquement une
hypokaliémie chez ces patients qui sont en carences
d’apports.
Nous illustrons cette complication rare mais potentiellement
grave par un cas clinique.
Marie est une jeune patiente anorexique de dix ans hospitalisée en psychiatrie infanto-juvénile. Le bilan pratiqué à
l’entrée ainsi que trois bilans ultérieurs retrouvent une hyperkaliémie qui est asymptomatique. L’équipe observe des conduites de perte de poids avec exercices physiques intenses
et répétés. Marie nie toute activité physique lors des différents
entretiens. Un bilan complet permet d’écarter les autres causes d’hyperkaliémie. Les entretiens successifs avec le psychiatre et le pédopsychiatre permettent la levée du déni de
l’activité physique et l’arrêt de celle-ci. Dès lors, la kaliémie
se normalise. L’étiologie retenue pour cette hyperkaliémie est
donc l’exercice physique intensif. Il est probable qu’un certain
nombre d’hyperkaliémies isolées chez les patients anorexiques soient attribuées aux difficultés de prélèvements
compte tenu de la maigreur.
L’intérêt de ce cas clinique est de sensibiliser les soignants,
pédiatres et pédopsychiatres à l’hyperkaliémie chez l’anorexique qui pourrait constituer un marqueur de l’activité physique clandestine.
PO 255
USAGE D’INTERNET ET TCA
ALLOY G., SAINT FELIX V.
CH Macon, MACON, FRANCE
Certains professionnels de santé se sont particulièrement
intéressés au phénomène pro-ana et expriment leur inquiétude vis-à-vis de l’adhésion de leurs patientes à ce mouvement qui se diffuse largement par Internet.
Notre revue de la littérature à ce sujet a permis de mieux définir le mouvement pro-ana.
Les personnes qui adhèrent à ce mouvement diffusent et
échangent des informations sur des sites personnels appelés
blogs pro-ana dont la structuration et le contenu sont assez
stéréotypés d’un site à l’autre. Ils contiennent, entre autre des
messages ou des images visant à renforcer la motivation pour
maigrir, des conseils et des techniques visant à faciliter la
perte de poids et à dissimuler le trouble à l’entourage. Ces
sites favorisent donc l’apprentissage de comportements
compensatoires destinés à contrôler l’apport calorique, tels
que les conduites de vidage comme les vomissements provoqués ou les lavements, l’automédication avec des médicaments laxatifs, diurétiques ou coupe-faim, l’exercice physique excessif, la pratique du jeûne ou la mise en œuvre de
régimes stricts. Ces comportements peuvent avoir des conséquences somatiques graves notamment lorsqu’ils sont
cumulés.
Certains sites véhiculent des messages encourageant à
tromper la vigilance des professionnels de santé et à dissimuler les comportements pathologiques ou leurs conséquences. L’enquête préliminaire par autoquestionnaire que nous
avons réalisée sur un échantillon de cinquante patientes à
partir de plusieurs centres de prise en charge nous a permis
de montrer que vingt-cinq d’entre elles (soit la moitié de
l’échantillon) étaient concernées par une exposition à des
sites Internet créés par des personnes avec anorexie et/ou
boulimie. Vingt et une personne disent avoir mis en application des techniques apprises sur Internet.
Les professionnels de santé et les familles, doivent être informés de l’existence de ces sites et de leurs contenus et de
leur impact.
PO 256
L’ESTIME CORPORELLE DANS LES TROUBLES
DES CONDUITES ALIMENTAIRES,
EN LIEN AVEC L’ACTIVITÉ PHYSIQUE
GETAN S., ROCHAIX D., BONNET A.
Aix-Marseille Universités, AIX EN PROVENCE, FRANCE
Le corps est l’emblème de soi dans une société guidée par
l’image. Les troubles des conduites alimentaires s’inscrivent
dans l’évolution des standards esthétiques et dans le champ
des addictions comportementales. Ils témoignent d’un rapport au corps problématique. Le corps est dénié (Moreau,
2003) au profit d’un corps-objet qu’il est nécessaire de contrôler afin d’assurer l’équilibre narcissique et la sauvegarde
de l’identité (Jeammet, 2000). Les TCA sont aussi en lien
avec l’activité physique excessive (Afflelou, 2004), laquelle
est en lien avec l’estime de soi (Fox, 1997). À travers cette
étude, nous questionnons le rapport au corps, plus précisément l’estime corporelle chez des sujets souffrant de TCA,
ainsi que l’impact d’un engagement dans une pratique sportive sur la perception du corps chez ces mêmes sujets.
La méthodologie quantitative permet d’évaluer : les TCA
(EAT-40, Gardner, 1979), la dépendance à l’activité physique
(EDS, Hausenblas, 2002) et l’estime corporelle (ISP, Ninot,
2000). Les résultats mettent en avant le lien positif entre les
TCA et l’engagement dans une activité physique (r = 0,219)
ainsi qu’entre cet engagement et l’estime corporelle
(r = 0,229). Par ailleurs, les sujets présentant un TCA ont une
estime corporelle inférieure à celle des autres sujets
(p = 0,000). De plus pour ces sujets, la perception du corps
évolue négativement avec l’engagement dans l’activité physique (p = 0,000).
Dans le cadre des TCA, l’activité physique ne permettrait pas
au sujet de médiatiser son rapport au corps dans le sens
d’une reconstruction de l’estime corporelle. Elle serait alors
intégrée au fonctionnement du TCA, un fonctionnement
addictif par lequel les sensations sont mises en avant afin de
contrôler le corps. Cette étude nous amène à penser différemment la thérapeutique avec ces sujets, et notamment
l’articulation avec des activités physiques.
Références
1. Afflelou, S. (2004). Quels liens entre pratiques sportives et troubles
du comportement alimentaire ? Presse Med, 22, p. 1601-5.
2. Fox, K.R. (1997). The physical self and processes in self-esteem
development. In K.R. Fox (Ed.), From motivation to well-being. United States : Human Kinetics.
3. Moreau, G., Lesquelen, N. (2003). In. I. Gasman & J.F. Allilaire. Psychiatrie de l’enfant, de l’adolescent et de l’adulte. Paris : Masson.
105
10e Congrès de l’Encéphale
PO 257
MÉCANISMES DE L’IMPULSIVITÉ LIÉS
AUX CRISES BOULIMIQUES
PERROUD A.
Clinique des Vallées, VILLE LA GRAND, FRANCE
Contexte : Les personnes souffrant de boulimie (BN) et d’anorexie-boulimie (AN-B) font état d’un sentiment de perte de contrôle au cours de leurs crises. Elles ont des scores plus élevés
aux échelles d’impulsivité et présentent des signes spécifiques
lors de tâches neuropsychologiques évaluant l’impulsivité.
Objectif : Définir quels mécanismes de l’impulsivité sont
associés aux crises.
Méthode : 65 patientes suivies en milieu hospitalier spécialisé (23 anorexiques restrictives et 22 anorexiques boulimiques et 20 boulimiques) ont été comparées à 20 sujets sains
appariés en terme de sexe et d’âge.
Les tests utilisés ont été : Wisconsin Card Sorting Test, StopSignal, Go/No-Go, Simon, Delay Disconting, Risk Taking,
Race 15 et Balloon Analog Risk Taking Task en contexte neutre et face à des stimuli alimentaires.
Résultats : Les sujets sains présentent un enchainement de
3 mécanismes cognitifs : recueillir et analyser les informations, raisonnement conduisant à une décision, inhibition ou
non du comportement moteur. Les traits impulsifs des sujets
AN-B et BN se sont avérés fortement corrélés (r = 0,96). Pour
moitié ils reposent sur une inhibition attentionnelle et motrice.
Les crises des sujets AN-B sont caractérisées par la prise de
décision (55 %) et l’attention (32 %) tandis que celles des BN
essentiellement par l’attention (83 %). Les analyses des scores d’impulsivité aux 8 tâches discriminent nettement les crises des AN-B et des BN (OR = 0,019, 95 % ; OR = 0,36,
95 %, respectivement).
Conclusion : En situation de crise de boulimie, les sujets BN
ont tendance à se montrer plus passifs envers les informations externes et bloquent leurs habiletés cognitives supérieures. Les sujets AN-B tendent plutôt à être distraits de
l’objectif par une surcharge de leurs compétences cognitives
par les informations de l’environnement. L’entraînement de
ces sujets à recruter efficacement leurs processus cognitifs
supérieurs face à un stimulus alimentaire pourrait présenter
une voie intéressante d’amélioration des traitements.
PO 258
PICA ET COMORBIDITÉ PSYCHIATRIQUE
CHEZ L’ADOLESCENT
COTE C., SAHNOUN L., SABBAH I., RAPPAPORT C.,
BERDAH S.
Hôpital Robert Ballanger, AULNAY-SOUS-BOIS, FRANCE
Le pica est une pathologie rare caractérisée par l’ingestion
de substances non nutritives pendant au moins un mois. La
prévalence chez les patients souffrant de pathologie psychiatrique est plus élevée que la prévalence en population générale. Les comorbidités les plus fréquentes sont les retards
mentaux, les troubles du spectre autistique et la schizophrénie. L’un des facteurs psychopathologiques rencontré fré106
quemment est la carence affective précoce. La physiopathologie de ce trouble reste mal connue. Dans de nombreuses
études sont associés pica et anémie ferriprive. L’anémie est
décrite comme la cause et la conséquence du pica sans qu’un
lien significatif n’ait pu être établi.
Nous présentons deux cas de pica observés dans un service
de pédopsychiatrie pour adolescents à l’hôpital Robert Ballanger d’Aulnay-sous-Bois. Le premier cas est celui d’une
adolescente de 16 ans hospitalisée à plusieurs reprises dans
le service pour des troubles du comportement avec trouble
des conduites dans un contexte socio-familial défavorisé. Elle
a ingéré régulièrement du plâtre et de la lessive. Le deuxième
cas est celui d’un garçon souffrant d’une pathologie du spectre autistique de 13 ans hospitalisé dans les suites d’une
fugue. Nous l’avons vu ingérer des mouchoirs en papier.
Dans les deux cas a été retrouvée une anémie.
Les deux cas décrits présentent des similitudes. Ils avaient
tous deux une anémie microcytaire ferriprive. Dans leur histoire on a pu retrouver un contexte de carences précoces.
Enfin, ils présentent chacun des comportements autoagressifs : tentatives de suicide à répétition chez la jeune fille et
automutilations dans un contexte de frustration chez le jeune
garçon. Ce qui amène à nous interroger sur l’entité nosographique du pica et sa pertinence diagnostique. Il existe des
divergences dans la description du trouble entre le DSM IV
et la CIM-10. Lorsqu’il est associé à une comorbidité psychiatrique, cela exclut le diagnostic selon la CIM-10. Pour le
DSM IV le pica peut être associé à un autre trouble. L’analyse
psychopathologique des patients souffrant de pica au cours
d’études spécifiques pourrait apporter de nouvelles hypothèses étiopathogéniques et permettre une meilleure prise en
charge de ce trouble.
PO 259
ESTIME DE SOI, QUALITÉ DE VIE ET DÉPRESSION
CHEZ LE BOULIMIQUE
TRABELSI I., ARIBI L., OMRI S., GHORBEL N., ABBES M.,
FEKI A., AMAMI O.
CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
Objectif : Évaluer l’estime de soi, la qualité de vie (QDV) et
la dépression chez une population de patients boulimiques.
Patients et méthode : Nous avons réalisé une étude transversale descriptive et analytique portant sur 30 patients boulimiques suivis au service d’endocrinologie au CHU Hédi
Chaker Sfax Tunisie. Pour chaque patient, ont été recueillies
les données socio-démographiques et cliniques.
L’évaluation de l’estime de soi a été réalisée à l’aide de
l’échelle de l’estime de soi de Rosenberg et la qualité de vie
par l’échelle SF36 « 36 items Short-Form Health Survey ».
Pour l’évaluation de la dépression, nous avons utilisé le score
« BDI » (13 items Beck depression inventory).
Résultats et commentaires : L’âge moyen était de 33,7 ans
avec une prédominance féminine (66 %).
La qualité de vie était altérée dans 60 % des cas. La prévalence d’une faible estime de soi était de 54 %.
La dépression a été notée dans 80 % des cas. Pour 73,3 %
des patients, la dépression était légère à modérée.
Posters
Conclusion : La dépression, l’altération de la qualité de vie
et la faible estime de soi sont fréquemment retrouvées chez
les boulimiques. Ceci souligne l’importance de prendre en
compte toutes ces dimensions psychologiques chez les
patients présentant une boulimie et de rechercher une comorbidité dépressive.
PO 260
MILIEU FAMILIAL ET ADOLESCENTES ATTEINTES
DE TROUBLES DES CONDUITES ALIMENTAIRES
BENASSI W., FEKIH-ROMDHANE F., MAAMRI A.,
HADJSALEM M., ELOUMI H., CHEOUR M., CHEOUR M.
Hôpital Razi Manouba, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : L’étiopathogénie des troubles des conduites
alimentaires est mal connue. De nombreuses hypothèses ont
été développées, y compris une hypothèse évoquant le rôle
du milieu familial.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude transversale réalisée
auprès de 3 établissements secondaires publics de la ville de
Manouba. L’objectif était d’estimer la prévalence des TCA chez
les lycéennes et de déduire les facteurs de risque familiaux
impliqués, tout en les comparant avec les données de la littérature. Le EAT40 (Eating Attitude Test dans sa version longue
à 40 items) a été utilisé pour le dépistage des populations noncliniques. Chez les 200 adolescentes enquêtées, nous avons
étudié les antécédents familiaux psychiatriques et en particulier les antécédents de TCA, la relation parent-enfant, ainsi que
le type de relation entre les deux parents et le niveau socioéconomique et intellectuel des parents.
Résultats : L’âge moyen de notre échantillon était de
14,6 ans, La prévalence des conduites alimentaires pathologiques est estimée à 12 %. La fréquence la plus élevée des
TCA est retrouvée chez les participantes ayant un surpoids :
56 %, contre 28,3 % parmi celles qui avaient un IMC normal
et 19,3 % parmi les adolescentes maigres. Cette différence
était significative (P < 0,05). 20,8 % des participantes avec
TCA avaient des antécédents familiaux psychiatriques contre
15,3 % du groupe sans TCA mais la différence est non significative. Le niveau économique était comparable chez les
deux groupes, par contre on a noté une différence significative entre les deux échantillons concernant le comportement
des parents surtout celui de la mère, jugée rigide chez les
deux tiers des adolescentes avec TCA contre 12 % du groupe
sans TCA (P < 0,001) ainsi qu’un niveau universitaire significativement plus présent chez les mères des participantes
avec TCA.
PO 261
TROUBLES DES CONDUITES ALIMENTAIRES
CHEZ LES DIABÉTIQUES
BEN HOUIDI A., FARHAT I., ZGUEB Y., JOMLI R., NACEF F.
Hôpital Razi, Mannouba, TUNISIE
Introduction : Les troubles du comportement alimentaire
chez le diabétique pourraient induire une perturbation de
l’équilibre glycémique avec une anarchie alimentaire et des
écarts de régime.
Le but de notre étude est de déterminer la prévalence des
troubles des conduites alimentaires chez les diabétiques et
de chercher une éventuelle corrélation avec les paramètres
cliniques de la maladie.
Méthodologie : Cents diabétiques one été recrutés à la consultation externe du service des maladies nutritionnelles, et
ont passé le test BITE validé en langue arabe. Nous avons
recueilli en même temps les éléments socio-démographiques, cliniques et thérapeutiques.
Résultats : Notre population était composée de 63 femmes
et de 37 hommes soit un sexe ratio de 1,7. L’âge moyen de
nos patients était de 47 ± 14 ans avec des extrêmes allant
de 18 à 60 ans. L’ancienneté du diabète est de 10 ± 9 ans.
La moyenne de l’HBA1C est de 10 ± 2,6 %. Vingt pour cent
(20,6 %) des diabétiques avaient une boulimie ou une frénésie alimentaire.
Une corrélation significative a été retrouvé entre ce trouble
de comportement alimentaire et le type du diabète (p = 0,02),
le surpoids (p = 0,001), l’obésité (p = 0,000), l’hypertension
artérielle systolique et diastolique (p est égale successivement à 0,05 et 0,019).
Aucune corrélation n’a été objectivée entre ce trouble du comportement alimentaire et le sexe, l’équilibre glycémique,
l’hypercholestérolémie, et le type du traitement.
Conclusion : Notre étude a montré que la boulimie et la frénésie alimentaire sont deux troubles du comportement assez
fréquents chez les diabétiques nécessitant une prise en
charge métabolique, diététique et psychiatrique.
PO 262
THÉRAPIE COMPORTEMENTALE DIALECTIQUE
ET TROUBLE DE PERSONNALITÉ BORDERLINE :
ÉTUDE NATURALISTE D’EFFICACITÉ
Tro
uble
s de
la
CARRUZZO EVÉQUOZ E., CAILLET-ZAHLER S.,
pers
LE FRANÇOIS DES COURTIS N., PAGE D.
onn
Centre hospitalier universitaire vaudois, Secteur psychiatrie alité
adulte ouest, PRANGINS, SUISSE
Cette étude naturaliste évalue l’efficacité d’une adaptation
sur 9 mois de la thérapie comportementale dialectique (TCD)
de M. Linehan (1993). Auprès de 14 patients helvétiques
souffrant d’un trouble de la personnalité borderline (TPB), des
entretiens semi-structurés, une batterie de questionnaires
(pré-post), les dossiers médicaux et des fiches d’auto-observations ont permis de recueillir des données sur la symptomatologie du TPB et dépressive, le nombre de tentatives de
suicide, d’automutilations et de comportements impulsifs, la
médication, la gestion émotionnelle, l’adhésion au traitement.
Les tests statistiques non paramétriques montrent une amélioration significative de l’intensité du TPB et de la gestion des
émotions ; une amélioration non significative des symptômes
dépressifs et aucun effet du traitement sur la médication,
l’adhésion au traitement et les comportements impulsifs. Ces
résultats confirment l’intérêt et la faisabilité d’une TCD sur 9
à 12 mois dans un contexte clinique.
107
10e Congrès de l’Encéphale
PO 263
COMORBIDITÉ TROUBLES DE L’HUMEURTROUBLES DE LA PERSONNALITÉ :
REVUE DE LA LITTÉRATURE
MINIAOUI S., MEZIOU O., KHELIFA E., MERSNI M.,
ABOUB H., NACEF F.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
De nombreuses études ont démontré le lien qui existe entre
certains troubles de la personnalité et les troubles de
l’humeur.
La personnalité, qui est caractérisée par une certaine stabilité, confère à l’individu son Moi singulier, son identité.
Concernant le trouble unipolaire, il a été rapporté, d’une part,
que les personnalités borderline et histrionique prédisposeraient à des épisodes dépressifs majeurs, et d’autre part, que
50 % des patients ayant présenté au moins un épisode
dépressif majeur avaient un trouble de la personnalité sur
l’axe II.
Quant aux troubles bipolaires, un patient sur deux aurait un
trouble de la personnalité associé, avec une prédominance
de la personnalité borderline.
L’objectif de notre travail est d’étudier, au travers d’une revue
de la littérature, le lien entre les troubles de la personnalité
et les troubles de l’humeur. Nous nous proposons de relever
les aspects épidémiologique, clinique et pronostique de cette
comorbidité.
PO 264
PRISE EN CHARGE DU TROUBLE
DE LA PERSONNALITÉ BORDERLINE PAR
LA THÉRAPIE COGNITIVOCOMPORTEMENTALE
MADOUI F.Z.
Ehs de psychiatrie, CONSTANTINE, ALGÉRIE
Le trouble de la personnalité borderline est caractérisé par
une instabilité de l’humeur, des relations interpersonnelles et
de l’image de soi-même.
Les sujets borderline, sont décrits comme des êtres impulsifs,
tolérants difficilement les affects pénibles et la détresse, et
ils y répondent en général et de façon récurrente, par de la
revendication et la colère.
Les actes auto ou hétéro agressifs, sont une réponse à cette
difficulté à gérer cette dysphorie de l’humeur et le suicide en
général, très violent et impulsif, reste la complication majeure
de cette pathologie.
Les décharges émotionnelles intenses, les attitudes marginales et provocatrices de ces sujets, entre-maillées par un
vécu dépressif (sentiment de vide), ont fait rapprocher ces
états, de certains troubles particuliers de l’humeur, tels que
les troubles bipolaires (Akiskal, 1985). On retrouve souvent,
dans l’histoire de ces patients, un vécu traumatique et des
histoires d’abus et de violence.
Ce rappel théorique sera illustre par le récit d’une vignette
clinique, celle de Mme TS, âgée de 34 ans, médecin anesthésiste de profession, et qui souffre d’un trouble de la personnalité borderline.
108
Mme TS, est connue pour avoir des relations instables, un
comportement délétère, des sautes d’humeur et de l’impulsivité. Comme de nombreuses personnes atteintes de ce
trouble, elle présente également un problème d’addiction.
Au cours de la prise en charge, notre priorité a été d’établir
une alliance thérapeutique, à la fois chaleureuse et cadrante,
afin d’encourager la patiente à initier le changement et à
accepter ses émotions et ses pensées.
Secondairement, nous avons entrepris un travail de restructuration cognitive, aussi bien pour traiter la dépression, que
pour aider la patiente, à se débarrasser des attitudes négatives et hostiles qui l’empêchaient d’avoir une vie familiale et
professionnelle satisfaisante. Un traitement chimiothérapique antidépresseur, a été prescrit tout au long de la thérapie.
Des entretiens motivationnels ont été faits, pour amorcer le
changement vers l’abstinence vis-à-vis des drogues.
PO 265
PERSONNALITÉ BORDERLINE, AUTOMUTILATIONS
ET SUICIDE : À PROPOS D’UN CAS
JALLOULI I., DERBEL I., EL ATI T., CHIHANI R., MOUELHI L.,
BEN BECHIR M., HOMRI W., YOUNES S., ZAGHDOUDI L.,
LABBANE R.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : La personnalité borderline pose un problème
majeur de santé publique en termes d’utilisation de ressources médicales et de mortalité. C’est en effet le trouble de la
personnalité le plus fréquent en psychiatrie et aussi celui qui
est le plus à risque suicidaire.
Objectif : Nous illustrons à travers un cas les liens entre automutilations et suicide chez un patient souffrant de personnalité borderline.
Matériel et méthode : On se propose de rapporter un cas de
patient ayant reçu un diagnostic de personnalité borderline
avec plusieurs tentatives de suicide dont une par brûlure et
des automutilations à répétition.
Cas clinique : Il s’agit du patient Z.R. âgé de 33 ans, issu d’un
mariage non consanguin, benjamin d’une fratrie de 6, scolarisé jusqu’en 6e année primaire, célibataire, poly toxicomane
depuis qu’il avait l’âge de 13 ans, suivi en psychiatrie depuis
l’âge de 19 ans pour une personnalité borderline. Dans ses
antécédents plusieurs automutilations à la moindre contrariété occasionnant des plaies cutanées de différents sièges,
une tentative de suicide par brûlure nécessitant l’hospitalisation au service des brûlés avec des lésions de brûlures à la
face postérieure du cou et du cuir chevelu (surface brûlée
estimée à 6 %, de 2e degré intermédiaire à profond par
endroits). Autres antécédents : une tentative de suicide par
ingestion médicamenteuse de Laroxyl sans contexte
dépressif ; une tentative de suicide par avalement de lames
à rasoir pour laquelle il a été opéré ; une tentative de suicide
par pendaison avec plan suicidaire bien élaboré. Les hospitalisations sont au nombre de 14 en tout. Un traitement par
neuroleptiques à action prolongée, anxiolytiques, thymorégulateur et antidépresseur a été mis en place.
Conclusion : À travers cette observation, on perçoit que les
automutilations et les gestes suicidaires présentent des
Posters
caractéristiques communes : survenue précoce et caractère
répétitif du comportement. Ces deux concepts se différencient néanmoins par l’intention suicidaire, absente en cas
d’automutilation. Ainsi le psychiatre doit être plus vigilant
chez des patients souffrant de personnalité borderline avec
des antécédents communs de tentatives de suicide et d’automutilations répétées, car ces patients sous-estiment le potentiel létal de leur comportement auto agressif.
PO 266
IMPULSIVITÉ DANS LE TROUBLE
DE LA PERSONNALITÉ BORDERLINE
ET LE TROUBLE BIPOLAIRE :
DIFFÉRENCES ET SIMILITUDES
KOLLY S., KRAMER U., MARQUET P.
Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV), LAUSANNE,
SUISSE
La distinction entre un trouble bipolaire et un trouble de la
personnalité borderline est souvent source de controverses.
L’établissement du diagnostic est rendu difficile par la présence de symptômes communs aux deux troubles, comme
l’instabilité affective ou l’impulsivité. Il a été démontré que
l’impulsivité était plus marquée chez des patients bipolaires
que chez des sujets contrôles, aussi bien en phase maniaque
qu’en phase euthymique. Dans le trouble de la personnalité
borderline, l’impulsivité joue un rôle central et constitue une
caractéristique du trouble. Afin de faciliter l’établissement du
diagnostic, il pourrait être utile d’identifier les éventuelles différences d’impulsivité entre ces deux troubles. Des différences pourraient être retrouvées en termes de nature de l’impulsivité, d’intensité de l’impulsivité, de fréquence des actes
impulsifs par exemple. Pour tenter de répondre à ces questions, nous proposons de passer en revue la littérature sur
le sujet et de rendre compte des caractéristiques de l’impulsivité du trouble de la personnalité borderline et du trouble
bipolaire. La mise en perspective permettra de relever les
similitudes et les différences concernant ces deux groupes
de patients.
PO 267
LIENS ENTRE DIMENSIONS SCHIZOTYPIQUES
ET CRÉATIVITÉ CHEZ LES APPARENTES
DE PREMIER DEGRÉ DE PATIENTS PSYCHOTIQUES
tés. Chaque participant a passé le questionnaire de personnalité schizotypique et l’épreuve 7 de la forme A du test de
pensée créative de Torrance.
Résultats : Le score total moyen de schizotypie était de
19,8 ± 12,4 et le score total moyen de créativité était de
20,4 ± 10,9. Une corrélation positive a été trouvée entre les
scores de schizotypie et de créativité, qui a concerné à la fois
les scores totaux (r = 0,862, p < 0,001) et les scores des différentes dimensions de la schizotypie. Toutefois, au-delà du
score seuil de 30, ces corrélations n’étaient plus constatées.
Conclusion : Nos résultats suggèrent l’existence d’une relation complexe entre schizotypie et créativité. Cette relation
d’abord positive s’atténue par la suite semblant ainsi obéir à
une « loi de seuil ».
PO 268
L’UN STABLE, L’AUTRE MOINS
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adol
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ents
LETANG E.
Centre Marcel Foucault, MONTPELLIER, FRANCE
Un changement de lieu de résidence et d’exercice professionnel de Nantes à Montpellier nous confronte depuis 5 ans
à une inflation du diagnostic d’hyperactivité assorti d’une
prescription médicamenteuse de méthylphénidate.
Formé à la pédopsychiatrie au début des années 1980 où
l’on parlait encore d’enfant instable, nous retenons désormais
le terme d’enfant perturbateur.
En étayant notre réflexion sur des exemples cliniques extraits
d’une pratique en secteur de pédopsychiatrie puis en ITEP
et en CMPP, nous proposons une approche critique de la
« nouvelle économie psychique » de C. Melman qui vise à
situer la prise en charge de l’enfant du côté d’un « retour de
la figure paternelle autoritaire ».
Si la prescription médicamenteuse s’avère parfois utile, elle
ne nous semble jamais suffisante car l’enfant qui s’agite souffre surtout d’un « complexe de déprivation » (Winnicott) qui
nécessite, de la part du thérapeute, une attitude bienveillante
et contenante, donc appuyée bien davantage sur des valeurs
maternelles.
LAHMAR M.A., LTAIEF L., MECHRI A., GAHA L.
PO 269
LA PHOTO-ÉLICITATION :
DÉFINITION ET UTILISATION EN RECHERCHE CHEZ
L’ADOLESCENT. L’EXEMPLE DE QUALIGRAMH
CHU Fattouma Bourguiba, MONASTIR, TUNISIE
LACHAL J. (1), MORO M.R. (2), REVAH-LEVY A. (2)
Introduction : Les relations entre créativité et pathologie mentale ont été beaucoup discutées. Une des pistes explorées
est la personnalité schizotypique. Celle-ci représenterait à la
fois un terrain de prédisposition à la créativité et aux psychoses.
L’objectif de notre étude était d’explorer les relations entre
schizotypie et créativité dans un groupe d’apparentés des
patients psychotiques.
Sujets et méthode : 51 apparentés de premier degré des
patients schizophrènes et bipolaires I (28 hommes et
23 femmes, d’âge moyen de 38,8 ± 12,9 ans) ont été recru-
(1) CHU, CLERMONT-FERRAND, FRANCE
(2) INSERM U669/Maison des Adolescents, Hôpital Cochin,
PARIS, FRANCE
QUALIGRAMH, un groupe de recherche appartenant à
l’unité INSERM U669 – PSIGIAM, cherche à développer la
recherche qualitative dans le domaine de la psychiatrie de
l’adolescent. Les méthodes qualitatives sont en plein essor
en recherche médicale. Elles visent à investiguer le point de
vue du sujet, son expérience de vie, son monde intérieur.
Elles sont particulièrement bien adaptées à la psychiatrie,
où le vécu du patient est au cœur de la prise en charge. Plus
109
10e Congrès de l’Encéphale
encore, elles sont les plus efficaces lorsqu’on étudie un phénomène complexe, difficile à décrire sur un plan théorique.
L’équipe de QUALIGRAMH a transposé un outil méthodologique socio-anthropologique, la photo-elicitation, pour l’utiliser en recherche en psychiatrie de l’adolescent. Une photographie, prise par le sujet et commentée lors d’entretiens,
permet de générer un matériel d’une grande richesse. Les
premiers résultats obtenus chez des adolescents souffrant
de pathologies du poids montrent que la photo-élicitation est
parfaitement adaptée à la recherche dans cette population
clinique.
PO 270
TROUBLES NEUROPSYCHOLOGIQUES
COMPLIQUANT UNE INTOXICATION
AU MONOXYDE DE CARBONE
BENALI A. (1), ZERHOUNI A. (2), OUAHMANE Y. (2),
SATTE A. (2), OUHABI H. (2), MOUNACH J. (2)
(1) Service de Psychiatrie. Hôpital d’Instruction des Armées
Percy, PARIS, FRANCE
(2) Hôpital Militaire MedV, RABAT, MAROC
FIG. 2. — IRM cérébrale, coupe axiale.
Introduction : Le monoxyde de carbone (CO), produit de combustion incomplet de matière organique, est un gaz très toxique, incolore et inodore. L’intoxication au CO est grave et
souvent responsable d’une morbimortalité importante.
Observation : Garçon de 12 ans, droitier, scolarisé, sans
antécédents pathologiques notables, fut admis au service
des urgences pour bilan de troubles de conscience d’installation brutale. L’examen clinique à l’admission trouvait un
enfant confus, sa nuque était souple, il n’y avait pas de signes
de focalisation ni de syndrome akinéto-hypertonique. L’imagerie par résonance magnétique cérébrale montrait des
lésions en hypersignal T2 (fig. 1) et FLAIR (fig. 2 et 3) du cortex pariéto-occipital, des hippocampes et des pallidums. Les
FIG. 3. — IRM cérébrale, coupe axiale.
FIG. 1. — IRM cérébrale, coupe coronal.
110
examens biologiques, l’étude du liquide cérébrospinal et la
recherche de toxiques dans les urines étaient sans particularités. L’évolution sous oxygénothérapie fut marquée par
l’amélioration de l’état de conscience de l’enfant. Cependant,
il était devenu agité et irritable, présentant des troubles du
comportement gestuel et verbal ainsi que des troubles mnésiques et des troubles instrumentaux comprenant une alexie,
une agraphie ainsi qu’une agnosie des couleurs.
Discussion : Surnommée le silent killer par les Anglo-saxons,
l’intoxication au CO (IOC) est l’une des intoxications accidentelles les plus fréquentes. L’IOC est à l’origine de séquelles
neuropsychologiques comprenant des désordres cognitifs et
Posters
affectifs. Leur fréquence varie en fonction de la sévérité de
l’IOC. L’IRM cérébrale serait plus sensible et plus spécifique
pour détecter des anomalies de signal de la substance blanche profonde, de l’hippocampe ou du cortex cérébral. L’oxygène est l’élément thérapeutique indispensable administré à
pression normale ou à pression élevée dans des chambres
hyperbares.
Conclusion : En raison du risque élevé de mortalité et la sévérité des séquelles neuropsychiques, la seule notion de l’exposition au risque doit faire évoquer le diagnostic d’intoxication
au monoxyde de carbone en situation d’urgence.
PO 271
SYMPTÔMES CONVERSIFS ET DÉPRESSION
DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT
HAMMAMI M., HALALYEM S., HAMZA M., BEN YOUSSEF H.,
ABBES Z., CHARFI F., OTHMAN S., BELHADJ A., BOUDEN A.,
HALAYEM M.B.
Hôpital Razi Tunisie, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Si tous les auteurs s’accordent sur la présence
des modifications thymiques fondamentales, comme base du
diagnostic de dépression, peu d’importance est donnée aux
autres signes souvent associés qui peuvent faire égarer le
diagnostic. En particulier, les spécificités culturelles ont une
influence sur les manifestations dépressives. Au Maghreb,
l’expression physique des symptômes sous forme de plaintes
somatiques et de conversions ont été décrites chez l’adulte
(Douki et al. 1989), ainsi que chez l’enfant déprimé en Tunisie
(Bouden et Guesmi 2008).
Objectif : Notre travail a pour objectif de décrire et d’évaluer
la fréquence des symptômes conversifs (SC) chez des
enfants et des adolescents tunisiens suivis pour des troubles
dépressifs, ainsi que de les comparer, à travers une étude
de la littérature, à des populations de cultures différentes.
Méthodologie : Ce travail a consisté en une étude rétrospective des dossiers d’enfants ayant consulté au Service de
Pédopsychiatrie de l’Hôpital Razi entre janvier 2008 et
juin 2011 et chez qui le diagnostic de troubles dépressifs a
été retenu selon les critères du DSM IV. Des patients âgés
de 6 à 19 ans ont été inclus. Ont été recherchés tous les
symptômes conversifs tels que décrits dans le DSM IV.
Résultats et discussion : 119 enfants et adolescents âgés de
6 à 19 ans ont été inclus dans l’étude. L’âge moyen de la
population était de 11,6 ans (DS : 2,9). Le sexe ratio était de
1,1 garçon pour une fille. Les symptômes conversifs étaient
présents dans 22,7 % des cas.
Il n’y avait pas de rapport entre les comorbidités, les antécédents personnels et familiaux et les manifestations conversives. Les SC étaient significativement plus fréquentes chez
les enfants dont le père avait un niveau faible d’éducation
(p = 0 ,013). Les conversions étaient significativement plus
fréquentes chez les filles (p = 0,006).
Parmi les conversions retrouvées, les pertes de connaissances étaient plus fréquentes chez les filles (p = 0,004), quand
le niveau scolaire du père était faible (p = 0,001), et quand
l’origine géographique était rurale (p = 0,016).
PO 272
APPORT DU RÉGIME DIÉTÉTIQUE SANS GLUTEN
ET SANS CASÉINE DANS L’AUTISME :
À PROPOS D’UN CAS
HAMMAMI M., OTHMAN S., HADHRI I., HARRATHI A.,
HALALYEM S., ABBES Z., CHARFI F., BELHADJ A.,
BOUDEN A., HALALYEM M.B.
Hôpital Razi Tunisie, TUNIS, TUNISIE
Introduction : L’autisme est un trouble du développement
affectif et cognitif. Son origine est multifactorielle, incriminant
notamment des facteurs génétiques et environnementaux.
Plusieurs orientations thérapeutiques ont été proposées,
dont l’approche diététique basée sur l’application d’un régime
alimentaire. Cette alternative est sous tendue par les différentes hypothèses qui mettent en avant des facteurs neurobiologiques et neurochimiques impliquées dans l’autisme.
L’objectif de ce travail est d’illustrer à travers un cas d’un
enfant autiste mis sous régime sans gluten et sans caséine
l’évolution des symptômes sous cette diététique, ainsi que
l’intérêt et les limites d’une telle approche thérapeutique.
Cas clinique : Il s’agit d’un enfant âgé de 2 ans et demi, issu
d’un mariage consanguin, aux antécédents personnels
d’allergie cutanée à type de dermatite atopique. Il présente
depuis l’âge de 1 an et demi un tableau fait d’isolement et de
retrait, d’immuabilité, de perte du langage, d’évitement du
regard, d’absence de pionting. Il présente aussi une hypersensibilité sensorielle, des moments d’angoisse, des stéréotypies gestuelles et vocales, des jeux stéréotypés, avec un
langage écholalique très pauvre. Le diagnostic d’autisme
infantile a été retenu selon les critères de DSM IV, avec à la
CARS un score à 30 ce qui correspond à un autisme d’intensité moyenne.
Le patient a été mis sous régime sans gluten et sans caséine
pour une durée de six mois : nous avons noté une amélioration de la symptomatologie notamment une amélioration de
la qualité de la communication, une amélioration progressive
du langage, il fixe bien le regard, il pointe du doigt pour désigner un objet. Nous avons aussi noté une nette diminution
des stéréotypies et des moments d’angoisse. Cependant, il
garde des difficultés dans les gestes symboliques, les jeux
de faire semblant ainsi que pour la socialisation.
Conclusion : Le recours à un régime alimentaire sans gluten
et sans caséine chez les enfants autistes, qui est basé sur
l’hypothèse d’un excès d’activité opioïde dans l’autisme, suscite un intérêt chez les chercheurs et un espoir chez les
parents. Toutefois les résultats restent inconstants et parfois
contradictoires et méritent plus d’études.
PO 273
MOTIFS DE CONSULTATION DES ADOLESCENTS
EN PÉDOPSYCHIATRIE
BEN YOUSSEF H., HALAYEM S., HARRATHI A.,
BEN AMOR A., ABBÉS Z., CHARFI F., OTHMEN S.,
BELHADJ A., BOUDEN A., HALAYEM M.B.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
111
10e Congrès de l’Encéphale
Introduction : Les motifs de consultation en psychiatrie de
l’adolescent varient énormément selon l’endroit où se fait la
consultation. Le trait commun de la majorité des consultations,
toutefois, est qu’elles sont rarement demandées par l’adolescent lui-même. Il y a le plus souvent un agent demandeur :
parent, travailleur social, médecin scolaire, juge, etc.
Objectif : L’objectif de notre travail est de déterminer les
caractéristiques démographiques, cliniques, familiales et
scolaires des adolescents qui consultent au service de
Pédopsychiatrie de l’Hôpital Razi, unique hôpital psychiatrique en Tunisie.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective basée sur
les dossiers des adolescents âgés de 13 à 17 ans et qui ont
consulté à l’Hôpital Razi. On été pris en compte dans l’analyse des données :
– le demandeur de soins (parents, adolescent lui-même,
école…),
– le motif de consultation,
– le diagnostic,
– la sévérité du retentissement scolaire et familial,
– le niveau scolaire,
– le degré d’adhésion de l’adolescent à la prise en charge.
Résultats et discussion : Cent vingt-quatre adolescents ont été
inclus dans l’étude. L’âge moyen était de 14,5 et le sexe ratio
de 1,06. Les troubles du comportement représentaient le motif
de consultation le plus fréquent. La tolérance familiale des troubles psychiatriques, caractéristiques des populations du
Maghreb, comme la peur de la stigmatisation expliquent en partie la prédominance des troubles sévères du comportement.
PO 274
BÉGAIEMENT ET ANTÉCÉDENTS FAMILIAUX
DE TROUBLES DU LANGAGE
HAMMAMI M., HALALYEM S., HAMZA M., HARBAOUI A.,
ABBES Z., CHARFI F., OTHMAN S., BELHADJ A., BOUDEN A.,
HALALYEM M.B.
Hôpital Razi Tunisie, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Le bégaiement est un trouble de l’émission verbale touchant le débit élocutoire : il traduit une difficulté de faire
correspondre le cours de la pensée et l’organisation praxique
à l’origine du langage. C’est un trouble fréquent et encore mal
connu tant sur le plan psychopathologique que sur le plan thérapeutique. Néanmoins, la constatation d’une corrélation entre
les antécédents familiaux de troubles du langage et le développement d’un bégaiement a été retrouvée dans plusieurs études, impliquant une origine constitutionnelle au bégaiement.
Objectif : Notre travail a pour objectif d’étudier les antécédents familiaux de trouble du langage chez l’enfant bègue
tunisien, ainsi que de rechercher les antécédents personnels
d’autre trouble du langage oral ou écrit.
Méthodologie : Ce travail est une étude rétrospective des
dossiers d’enfants ayant consulté au Service de Pédopsychiatrie de l’Hôpital Razi entre janvier 2009 et décembre 2010 pour bégaiement. Une fiche comportant des données socio-démographiques, ainsi que des données
concernant les antécédents familiaux d’éventuels troubles du
langage ont été documentées.
112
Résultats et discussion : 21 enfants âgés de 3 à 17 ans ont
été inclus dans l’étude. L’âge moyen de la population était
de 8 ans et 7 mois. Le sexe ratio était de 20 garçons pour 1
fille. Les antécédents familiaux de trouble du langage ont été
retrouvés chez 42,85 % des enfants : bégaiement dans 88 %
des cas, autres troubles du langage tel que retard simple du
langage, troubles articulatoires, dysphasie dans 20 % des
cas. Les antécédents personnels d’autres troubles du langage sont retrouvés chez 28,5 % des enfants. Les types de
bégaiement retrouvés sont : tonique dans 38 % des cas, clonique chez 43 % et tonico-clonique dans 19 % des cas.
PO 275
IMITATION DANS L’AUTISME :
REVUE DE LITTÉRATURE
HARRATHI A., HALAYEM S., BELHADJ A., BEN YOUSSEF H.,
ABBES Z., CHARFI F., OTHMAN S., BOUDEN A.,
HALAYEM M.B.
Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : Les troubles de l’imitation ont été associés à
l’autisme au travers de travaux nombreux aux méthodologies
diverses. Toutefois, la force et la nature du lien entre autisme
et imitation font encore débat.
Méthodologie : On se propose de réaliser une revue de la littérature basée sur une recherche sur medline utilisant les mots
clé suivants : imitation, skills, autism spectrum disorders.
À partir des 206 articles retrouvés nous avons sélectionné 2
revues de la littérature ainsi que 21 études contrôlées
publiées entre 1991 et 2011.
Résultats : Des résultats contradictoires sont retrouvés, en
rapport avec le nombre restreint des différents effectifs, et les
différences méthodologiques ainsi que les facteurs
confondants : implication dans la tâche, déficience intellectuelle, expérience des sujets.
Cependant, on retrouve une prédominance des déficits de
l’imitation au niveau des gestes sans signification, et à un
moindre degré des gestes familiers, des gestes au sens
connu et des gestes faits à l’aide de supports concrets. Ces
déficits ne sont pas mieux expliqués par les troubles de la
mémoire, de l’attention ou les troubles praxiques retrouvés
habituellement dans cette population.
L’imitation n’est pas un phénomène unitaire, et implique plusieurs facteurs notamment représentationnels et de coordination perceptivo-motrice.
PO 276
DIFFICULTÉS SCOLAIRES CHEZ
LES CONSULTANTS EN PÉDOPSYCHIATRIE
HARRATHI A., CHARFI F., HARBAOUI A., HAMMAMI M.,
ABBES Z., HALAYEM S., OTHMAN S., BELHADJ A.,
BOUDEN A., HALAYEM M.B.
Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : De nos jours l’essentiel de la vie extrafamiliale
d’un enfant et d’un adolescent est centré sur l’activité scolaire.
Ceci se traduit dans notre consultation de pédopsychiatrie
Posters
par une augmentation du nombre de consultants pour difficultés scolaires. Une telle demande émane la plupart du
temps des parents eux-mêmes.
Objectif : Rechercher parmi les consultants en pédopsychiatrie ceux ayant des difficultés scolaires et en déterminer les
caractéristiques cliniques.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective analysant
les dossiers des enfants et adolescents ayant consulté en
pédopsychiatrie durant l’année 2009.
Résultats : 576 dossiers ont été analysés. 410 soit 71 % des
consultants étaient scolarisés.
248 soit 60,5 % des enfants scolarisés avaient des difficultés
scolaires.
Deux pics où les difficultés scolaires sont les plus fréquentes :
à 9 ans et à 12 ans.
Les diagnostics les plus fréquemment corrélés aux difficultés
scolaires sont le retard mental et la dépression.
Le trouble spécifique des apprentissages a été diagnostiqué
chez uniquement 2,4 % des enfants.
Conclusion : Les enfants et adolescents présentant des difficultés scolaires sont beaucoup plus nombreux que ce qu’on
croyait surtout lorsqu’il s’agit d’une population de consultants
en pédopsychiatrie. Ceci renvoie à la nécessité de rechercher
l’existence de difficultés scolaires chez tout consultant et
l’existence d’une souffrance psychologique chez tout enfant
en échec scolaire.
PO 277
DIAGNOSTICS DES ADOLESCENTS
MIS EN OBSERVATION
GODEAU V., NEU D., PELEMAN K., VERBANCK P., MINNER P.
CHU Brugmann ULB Service de psychiatrie, BRUXELLES,
BELGIQUE
Introduction : Les hospitalisations sous contrainte légale
(appelées « Mises en observation », « MEO ») sont moins
fréquentes chez les patients mineurs, mais posent plus fréquemment des problèmes et questionnements sociétaux,
diagnostiques voire éthiques.
La loi belge prévoit les mêmes critères de MEO quel que soit
l’âge du patient. En pratique, différents diagnostics et situations
peuvent conduire à une MEO chez des patients mineurs.
Objectif : Afin de déterminer si une remise en question éventuelle de la pertinence de ces critères « universels » est justifiée, nous avons exploré et comparé les diagnostics établis
pour les patients hospitalisés sous contrainte en fonction de
l’âge, dans une institution psychiatrique universitaire belge.
Méthode : De 1998 à 2009, 34413 contacts de patients vus
et examinés aux urgences psychiatriques d’un centre hospitalier universitaire bruxellois ont été enregistrés (encodés
dans une banque de données structurée). Dans cette population, nous avons recensé 1833 MEOs au total. Nous avons
distingué deux groupes de patients en fonction de leur âge :
ceux âgés de 12 à 18 ans et ceux ayant plus de 18 ans.
Des tests statistiques de comparaison de fréquences (Chi2)
ont été effectués (SPSS 19, IBM™ inc) afin d’explorer les différences dans ces deux échantillons de population.
Résultats : Parmi l’ensemble des MEOs, les décompensations
psychotiques occupent largement la place de tête. Les proportions des différents diagnostics parmi les MEOs étaient statistiquement différentes entre les deux groupes (p < 0,001)
sauf pour les décompensations psychotiques. Les prévalences respectives changent également à travers l’adolescence.
Conclusion : Une remise en question des critères de l’application d’une hospitalisation sous contrainte légale chez des
patients mineurs est certainement pertinente.
Nous avons montré, en accord avec la littérature existante, que
l’utilisation de critères diagnostiques catégoriels doit se discuter en psychiatrie juvénile tant au niveau de l’adéquation que
de la nécessité. Ceci afin d’améliorer la prise en charge, d’éviter la stigmatisation et de permettre une lecture évolutive des
problématiques socio-psychologiques chez les adolescents.
PO 278
L’IMPACT DE L’UTILISATION DE FACEBOOK SUR
L’ESTIME DE SOI DES ADOLESCENTS MAROCAINS
LABOUDI F., ROUDIES R., BENAISSA M., SABIR M.,
OUANASS A.
Hôpital psychiatrique Arrazi, CHU Rabat Salé, RABAT, MAROC
L’utilisation des sites de réseaux sociaux virtuels permet la
participation au développement social, affectif et cognitif des
adolescents, (Roberts, Foehr, & Rideout, 2005).
Il y a une croissance rapide de la popularité de ces sites.
Parmi ces sites : Facebook avec 350 millions d’utilisateurs
en 2009.
L’objectif de ce travail est d’évaluer la prévalence de l’utilisation de Facebook chez un échantillon d’adolescents, d’estimer le retentissement de son utilisation sur l’estime de soi
des adolescents, de référer les facteurs de risque de son
mauvais usage.
Matériels : C’est une étude prospective, descriptive et analytique, sur 120 élèves d’un collège de Rabat âgés entre 12
à 15 ans qui sont colligés avec consentement éclairé des élèves et du directeur du collège.
Les adolescents qui ont accepté de participer à l’étude ont
été inclus. Ceux qui ont refusé ont été exclus.
Méthode : On a utilisé un hétéro-questionnaire avec des données socio-démographiques, la durée de l’utilisation quotidienne de Facebook, les raisons poussant à le consulter, les
attentes et l’impact de son utilisation sur l’image sociale.
Nous avons évalué l’estime de soi par l’échelle de Rosenberg
(par rapport au sujet et par rapport au profil mis sur Facebook).
Une analyse statistique uni et multivariée est réalisée par le
logiciel SPSS.
PO 279
LES TROUBLES DU COMPORTEMENT
CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT
OUERIAGLI NABIH F., TOUHAMI M., LAFFINTI A.,
ABILKASSEM L.
Équipe de recherche sur la santé mentale, Faculté de Médecine et
de Pharmacie Caddi Ayad, Marrakech, MARRAKECH, MAROC
113
10e Congrès de l’Encéphale
Les Troubles du comportement occupent une place importante dans la psychopathologie de l’enfant et l’adolescent. Il
s’agit d’une symptomatologie fréquente, bruyante, le plus
souvent associée à d’autres pathologies psychiatriques.
Cette comorbidité est un facteur prédictif d’une apparition
précoce d’autres comportements perturbateurs, d’une évolution plus rapide et plus défavorable du trouble et de nombreux problèmes scolaires et sociaux. L’intérêt de notre étude
est d’évaluer la comorbidité psychiatrique entre les différents
troubles du comportement d’une part et avec les autres
pathologies psychiatriques d’autre part.
Nous avons mené une étude rétrospective sur une période de
deux ans auprès de 120 enfants et adolescents adressés en
consultation pédopsychiatrique pour trouble du comportement.
Le diagnostic des troubles du comportement et des pathologies associées a été fait selon les critères diagnostiques
DSM IV-TR. L’analyse des résultats a été faite par épi-nfo10.
L’âge moyen de notre échantillon est de 7,34 ans avec des
extrêmes entre 30 mois et 17 ans. 90 % de notre échantillon
sont des garçons. Le diagnostic du TDAH est retrouvé dans
68 % des cas, les troubles de conduites dans 17 % des cas,
le TOP dans 25 % des cas.
La comorbidité des troubles du comportement est notée dans
70 % des cas et 68,7 % ont au moins 2 troubles du comportement concomitants. La comorbidité avec les troubles des
apprentissages est notée dans 28,3 %, avec les troubles
anxieux dans 23 % des cas, avec les troubles de l’humeur
dans 13,3 % des cas, avec l’abus de substance dans 15 %
des cas et avec les autres affections médicales dans 10,8 %
des cas.
Les troubles de comportement restent un motif fréquent de consultation en pédopsychiatrie, la comorbidité psychiatrique est
multiple, la prise en charge est multidisciplinaire et dépend du
type du trouble du comportement et de la pathologie associée.
PO 280
CYBERADDICTION À L’ADOLESCENCE
CHOUIKH A., BOURIGUA W., MISSAOUI S., NOUIRA O.,
BOUSSAID N., GADDOUR N., GAHA L.
Hôpital Fattouma Bourguiba Monastir, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : L’usage de l’Internet s’est développé de façon
ubiquitaire et exponentielle pour habiter la vie quotidienne
des adolescents. Formidable source de données qui modifie
profondément les liens d’accès à la connaissance, Internet
peut également conduire à des effets délétères.
Objectif : Réaliser une mise au point sur les risques que peut
entraîner l’utilisation massive de l’Internet sur la santé des
adolescents, particulièrement dans le domaine de la santé
mentale.
Matériels et méthodes : Il s’agit d’une enquête conduite
auprès de classe de 2e et 3e année secondaires au niveau
de deux lycées tirés au sort au niveau de la ville de Monastir.
On a procédé au recueil de données à l’aide du test de Young
et d’une fiche épidémiologique.
Résultats : On a pu enquêter auprès de 1006 adolescents :
L’âge moyen était de 17 ans (entre 15 ans et 20 ans) et le
sex-ratio M/F de 0,7.
114
11,3 % répondaient aux critères de cyberaddiction selon le
test de Young et 56,4 % présentaient quelques symptômes
de cyberdépendance.
Les sujets ayant un degré important de dépendance avaient
plus de troubles du sommeil, des manifestations anxieuses,
une régression des résultats scolaires. L’usage d’Internet
était souvent considéré comme un refuge des tensions psychiques.
Conclusion : L’usage d’Internet chez les adolescents n’est
pas dénué de risques et peut conduire à des tableaux addictifs associés à des symptômes psychopathologiques.
PO 281
TROUBLE ENVAHISSANT DU DÉVELOPPEMENT
ET DYSPHASIE : DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
OU COMORBIDITÉ. RÉFLEXION À TRAVERS
DEUX CAS CLINIQUES
BEDOUI BOURGUIBA A. (1), RAUMOND E. (2),
SANSON C. (2), LAROCHE JOUBERT M. (2), CORNALI D. (1),
SERRE PRADERE G. (2), WELNIARZ B. (1), BAUBET T. (2),
MORO M.R. (2)
(1) EPS Ville Evrard, PARIS, FRANCE
(2) Centre réfèrent du langage, Service de psychopathologie de
l’enfant, Hôpital Avicenne, BOBIGNY, FRANCE
Les troubles spécifiques du langage sont des troubles graves
qui affectent son développement et sa genèse et qui entravent les capacités de communication et peuvent être source
de souffrance psychologiques et d’isolement social. Dans ce
travail on essaye de réfléchir à travers deux situations cliniques sur quelles formes peuvent prendre les troubles du langage et la difficulté de poser le diagnostic différentiel avec
un trouble envahissant du développement. Le premier cas
est un enfant J âgé de 11 ans qu’on a rencontré dans le cadre
d’une évaluation clinique au centre référent du langage de
l’hôpital Avicenne dans le but de confirmation du diagnostic
d’une dysphasie. Il a présenté un retard d’apparition du langage avec des premières phrases vers l’âge de 10 ans malgré une prise en charge intensive en orthophonie. Dans son
anamnèse on retrouve des éléments témoignant de trouble
de la relation et de la communication. L’examen clinique montre une mauvaise structuration de la pensée et du discours
avec une difficulté à laisser une place pour l’autre dans son
jeu. L’évaluation du langage montre des éléments de dyssyntaxie et des difficultés importantes au niveau de l’accès
au sens.
Le deuxième cas, un garçon C, âgé de 7 ans, qu’on a vu au
Centre Médico Psychologique de Bobigny pour retard
d’apparition du langage aussi. Même si la prise en charge en
orthophonie a permis le développement de quelques compétences langagières, son discours est resté simple marqué
par un agrammatisme et surtout absence de lien entre les
phrases. L’examen de C révèle un contact particulier avec
un sourire plaqué malgré les situations d’échec dans lesquelles il peut se retrouver. Le discours est incohérent avec un
saut du coq à l’âne et absence de lien logique. Des difficultés
importantes de la compréhension sont aussi notées. Pour les
deux enfants, le retard important du langage oral contraste
avec un niveau de lecture supérieur à celui des enfants de
Posters
leurs âges. L’accès au langage écrit a permis de développer
et de soutenir les acquisitions orales.
Dans ces deux situations, malgré les éléments en faveur
d’une dysphasie au bilan orthophonique, ce diagnostic ne
peut être retenu en raison de la présence d’éléments de mauvaise structuration de la pensée et de la personnalité.
PO 282
AUTISME QUELLE PLACE POUR
LES PSYCHOTROPES : EXPÉRIENCE DU CENTRE
DE PÉDOPSYCHIATRIE HÔPITAL ARRAZI DE SALE
TARIQ N., BENHIMA I., KISRA H.
Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC
Introduction : L’autisme est un trouble précoce, grave et durable du développement associant des anomalies de la socialisation, de la communication, des intérêts et des activités.
Les patients présentant des syndromes autistiques ont souvent des anomalies cérébrales de nature morphologique,
structurelles, histologique et neurobiologique ayant pour une
part, une origine génétique complexe, variable selon les
patients qui peuvent présenter des comorbidités neuro psychiatriques diverses d’où l’intérêt de prescrire.
Objectif : Le but de mener ce travail est d’évaluer les habitudes
de prescription des praticiens du centre de pédopsychiatrie de
l’hôpital Arrazi de Salé dans le cas des troubles envahissants
du développement, indications qui se confrontent par moments
aux exigences des parents, de l’école et de la société.
Méthodologie : C’est une étude rétrospective qui a inclus un
nombre de patients qui s’étend sur une année d’activité du centre de pédopsychiatrie de l’hôpital Arrazi, tous diagnostiqués
présentant un trouble envahissant du développement selon les
critères du DSM IV-TR confirmé par les échelles : ADOS et ADIR et qui ont bénéficié d’une prescription pour une raison ou une
autre et d’étudier la nécessité de telle prescription tout en mesurant le bénéfice/risque de telles conduites thérapeutiques.
Résultats : En cours.
PO 283
ANOREXIE MENTALE MASCULINE : À PROPOS
D’UN CAS
NOUIRA O., MISSAOUI S., CHOUIKH A., BOUSSAID N.,
HANNACHI R., GADDOUR N., GAHA L.
Service de Psychiatrie, CHU Fattouma Bourguiba, MONASTIR,
TUNISIE
Introduction : L’anorexie mentale masculine est peu étudiée
en raison de la rareté des cas observés. Pour certains
auteurs, elle représente près de 10 % des cas d’anorexie
mentale tous âges confondus, pour d’autres, elle est un trouble exclusivement féminin.
L’objectif de ce travail est de rapporter un cas d’anorexie mentale chez un garçon de 12 ans et de le discuter au vue des
données de la littérature.
Étude de cas : Riadh, un garçon de 12 ans, est adressé à la
consultation de pédopsychiatrie en novembre 2010 pour restriction alimentaire et perte de poids.
L’histoire des troubles remonte à quelques mois, quand
Riadh a annoncé à ses parents qu’il souhaitait suivre un
régime parce qu’il se trouvait « gros ». Depuis, il a commencé
à restreindre ses apports alimentaires et à pratiquer de l’exercice physique et des conduites de purgations.
Progressivement, les restrictions alimentaires se sont aggravées l’amenant parfois à ne rien manger pendant toute une
journée. Depuis quelques semaines, une négligence corporo-vestimentaire s’est ajoutée à ce tableau.
À noter qu’il y a un an, Riadh a assisté au décès, par accident
de la voie publique, de son frère aîné auquel il était très lié.
L’examen psychiatrique trouve un syndrome dépressif, une
peur de grossir et une perturbation de l’image du corps.
Le diagnostic d’une anorexie mentale associée à une dépression a été retenu.
Le traitement a consisté en une prise en charge psychologique et un traitement pharmacologique.
L’évolution a été marquée par une amélioration des conduites
alimentaires avec une prise de poids progressive et stabilisation de l’humeur. Cependant l’évolution au long cours a été
émaillée par des rechutes.
Conclusion : L’anorexie mentale, témoignant d’une souffrance psychique, touche aussi bien les garçons que les filles.
La symptomatologie de la forme masculine est comparable
à celle de la forme féminine avec toutefois des particularités.
Son apparition est brutale, souvent suite à un événement de
vie impliquant un changement notable.
Par ailleurs, elle s’inscrit dans une organisation psychopathologique plus définie que chez les filles. De nombreuses
études montrent l’existence quasi systématique d’une
comorbidité, notamment un épisode dépressif majeur.
Sa prise en charge, plus difficile chez le garçon, doit être précoce et multidisciplinaire.
PO 284
PRONOSTIC DES HALLUCINATIONS AUDITIVES
DE L’ENFANT (MOINS DE 12 ANS) RÉSULTATS
PRÉLIMINAIRES
MERAT Y.M., COMEAU C.
CHUS, SHERBROOKE, QC, CANADA
Objectif : Les hallucinations auditives chez l’enfant (moins de
12 ans) sont plus fréquentes que généralement décrit dans
la littérature. Leur caractère le plus souvent « nonpsychotique » est assorti d’un pronostic favorable. Néanmoins, ce pronostic apparaît moins bon dans certains cas.
Méthode : À partir de 25 cas, les auteurs examinent :
– Les hallucinations exclusivement auditives.
– Les hallucinations auditives accompagnées d’autres phénomènes hallucinatoires.
– Les diagnostics associés et comorbidités.
– Les traitements mis en œuvre.
– L’évolution sur un an.
Résultats :
– Les hallucinations exclusivement auditives apparaissent
généralement comme non-psychotiques et sont accessibles
115
10e Congrès de l’Encéphale
à la psychothérapie. Elles évoluent généralement rapidement vers leur disparition.
– Les hallucinations auditives accompagnées d’autres phénomènes hallucinatoires (en particulier visuels) sont plus
réfractaires.
– Particulièrement dans le cas où elles sont accompagnées
de diagnostics de TOC ou de Tourette.
– Une attention particulière est donnée aux enfants présentant une perception paranoïde de leur environnement.
– Les cas réfractaires et accompagnés ont justifié dans certains cas une thérapeutique psychotrope.
Conclusion :
– Les hallucinations auditives non-psychotiques représentent la majorité de nos cas. Elles évoluent favorablement en
psychothérapie.
– Les hallucinations auditives « accompagnées » (hallucinations visuelles, comorbidités) sont plus réfractaires à la psychothérapie et leur évolution sur 1 an apparaît moins favorable ainsi que leur pronostic.
– Pour précision du pronostic, il apparaît intéressant de réévaluer l’évolution sur 5 ans des cas cliniques présentés.
PO 285
SAISON DE NAISSANCE ET RISQUE D’AUTISME
BOUSSAID N., MISSAOUI S., MHALLA A., NOUIRA O.,
GADDOUR N., GAHA L.
Monastir, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : Différents facteurs génétiques et environnementaux ont été rapportés comme associés à un plus grand
risque d’apparition de troubles autistiques dans leur progéniture. Selon des études récentes, le risque de trouble envahissant du développement pourrait être influencé par la saison de naissance.
Objectif : Vérifier si certains mois ou saisons de la conception
sont associés à un risque accru de troubles du spectre autistique.
Matériel et méthode : Étude descriptive portant sur
161 enfants ayant un trouble autistique selon les critères du
DSM IV-TR suivis à la consultation du pédopsychiatrie de
CHU Monastir. Les informations concernant le mois et la saison de naissance sont recueillies à partir des dossiers médicaux à l’aide d’une fiche préétablie.
Résultats : les caractéristiques générales des enfants autistes ont révélé un âge moyen de 4,6 ± 3,3 ans, une prédominance masculine (85,7 %). La répartition selon la saison de
naissance était respectivement 31,1 % en été, 26,1 % en
automne, 21,7 % en printemps et 21,1 % en hiver. La majorité
de nos patients sont conçus en juin, septembre et décembre
(respectivement 12,4 %, 11,2 % et 10,6 %) mais il n’y avait
pas de prédominance claire d’un mois de conception.
Conclusion : Contrairement aux données de la littérature, nos
résultats ne permettent pas de tirer des conclusions évidentes quant à l’existence de particularités saisonnières de la
survenue d’autisme.
116
PO 286
SIGNES AUTISTIQUES MINEURS CHEZ
LES PARENTS D’ENFANTS AUTISTES
BOUSSAID N., MISSAOUI S., GADDOUR N.
Monastir, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : L’autisme est une pathologie à déterminisme
génétique probable. Certaines recherches sont en faveur de
l’existence d’un spectre large d’autisme. Ainsi des sujets
apparentés aux patients autistes auraient des traits autistiques atténués.
L’objectif de ce travail a été de rechercher l’existence de traits
autistiques chez les parents d’une population clinique
d’enfants suivis pour autisme.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude descriptive portant
sur les parents de 57 (54 pères et 54 mères) enfants atteints
d’un trouble du spectre de l’autisme (trouble envahissant du
développement selon les critères du DSM IV), ayant consulté
en pédopsychiatrie au CHU de Monastir. L’évaluation des traits
autistiques mineurs a été réalisée à l’aide de L’AutismeSpectrum Quotient (AQ) qui est constitué de 50 items quantitatifs
répartis en 5 sous-échelles : imagination, communication,
attention aux détails, attention divisée et socialisation.
Résultats : Le score total moyen à l’AQ était de 20,99 avec
des scores allant de 6 à 45. 49,1 % des parents avaient des
traits autistiques avérés. Le score total moyen des femmes
(21,59) a été légèrement plus élevé que celui des hommes
(20,38) sans corrélation statistiquement significative. La
comparaison des scores moyens pour chacune des 5 sous
échelles de l’AQ pour les deux genres a montré des scores
moyens presque égaux.
Il n’existait pas de corrélation significative entre l’âge des
parents et le score total de l’AQ.
Discussion et conclusion : Nos résultats rejoignent ceux de
certaines études démontrant l’existence de traits autistiques
mineurs chez les apparentés d’enfants autistes. D’autres études portant sur des effectifs plus importants et en comparaison avec des populations témoins sont nécessaires afin
d’étayer ces résultats.
PO 287
LES INTOXICATIONS AIGUËS CHEZ LES ENFANTS
DE TANGER-TETOUAN AU MAROC
TOILABIYA L. (1), SOULAYMANI A. (1), HAMI H. (1), OUAMMI
L. (2), MOKHTARI A. (1), ACHOUR S. (2), SOULAYMANI R. (2)
(1) Laboratoire de Génétique et Biométrie, Faculté des Sciences, Université Ibn Tofail, KÉNITRA, MAROC
(2) Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance, RABAT, MAROC
Objectif : Décrire les caractéristiques épidémiologiques et
cliniques des intoxications chez les enfants de la région de
Tanger-Tétouan au Maroc.
Méthode : Une étude rétrospective de toutes les intoxications
aiguës chez les enfants de moins 16 ans collectées par
Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du Maroc
(CAPM) dans la région de Tanger-Tétouan entre 1980
et 2008 a été réalisée.
Posters
Résultats : Au total, le CAPM a reçu 2 151 enfants de moins
de 16 ans, soit 30 % sur l’ensemble des cas d’intoxication collectés dans la région sur la même période. Ces déclarations
provenaient à 79 % des zones urbaines. L’âge moyen était
de 7,2 ± 4,7 avec des extrêmes allant de la naissance à
15 ans. Les enfants de 5 à 14 ans suivis par ceux de 1 à 4 ans
étaient les plus touchés. Le sex-ratio était de 1,02. La circonstance accidentelle était la plus représentée (96 %), suivie de la circonstance suicidaire (4 %). Tous les types de produits ont été impliqués dans ces intoxications. Les produits
gazeux, les aliments et les médicaments sont les produits les
plus incriminés avec respectivement 537, 529, et 337 cas. Le
tableau clinique était dominé par des douleurs abdominales,
des diarrhées, des nausées, des vomissements et des
céphalées. Après observation et traitement, l’état de 57 %
des enfants a évolué vers la guérison. Une létalité de 1,4 %
a été enregistrée.
Conclusion : Les intoxications chez les enfants restent fréquentes et graves. Les parents et les personnels de santé
doivent être conscients du danger potentiels des intoxications
afin de les prévenir ou limiter les conséquences.
PO 288
PLAINTES SOMATIQUES DANS LA DÉPRESSION
DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT
HAMZA M., HALAYEM S., HAMMAMI M., HARBAOUI A.,
ABBES Z., OTHMAN S., CHARFI F., BELHAJ A., BOUDEN A.,
HALAYEM M.B.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : La reconnaissance tardive de la dépression de
l’enfant, tient aux spécificités sémiologiques de cette dernière. Des symptômes tels que les plaintes somatiques, les
régressions sur le plan sphinctérien, l’agressivité ou encore
les manifestations conversives peuvent, à cet âge, se présenter au premier plan.
Objectif : Notre travail a pour objectif de décrire et d’évaluer
la fréquence des plaintes somatiques (PS) chez des enfants
et des adolescents tunisiens suivis pour des troubles dépressifs, ainsi que de les comparer, à travers une étude de la littérature, à des populations de cultures différentes.
Méthodologie : Ce travail a consisté en une étude rétrospective des dossiers d’enfants ayant consulté au Service de
Pédopsychiatrie de l’Hôpital Razi entre janvier 2008 et
juin 2011 et chez qui le diagnostic de trouble dépressif a été
retenu selon les critères du DSM IV. Des patients âgés de 6
à 19 ans ont été inclus. Les enfants souffrant de troubles
organiques notamment de troubles neurologiques et de
maladies douloureuses ont été exclus afin de ne pas confondre les douleurs secondaires à ces troubles de celles associées à la dépression, de même que les enfants présentant
un retard mental moyen, sévère où profond chez qui les difficultés d’expression peuvent altérer le recueil sémiologique.
Résultats et discussion : 119 enfants et adolescents âgés de
6 à 19 ans ont été inclus dans l’étude. L’âge moyen de la population était de 11,6 ans (DS : 2,9). Le sexe ratio était de 1,1
garçon pour une fille. Les PS étaient présentes dans 37 % des
cas et ne touchaient qu’un seul territoire dans 24,4 % des cas,
2 territoires dans 9,2 % des cas et 3 territoires dans 3,4 % des
cas. Les céphalées étaient majoritairement représentées
(27,7 %), suivies des douleurs abdominales (14,3 % des cas).
La présence de plaintes somatiques était significativement corrélée à la présence d’une comorbidité anxieuse (p = 0,035).
PO 289
MALADIE DE STURGE-WEBER-KRABBE ?
À PROPOS D’UN CAS
OUTARAHOUT M., LAGDAS E., TAIBI H., KISRA H.
Hôpital Ar-Razi Chu Inb Sina, SALÉ, MAROC
Syndrome congénital associant un angiome plan – qui
s’étend sur tout un côté du visage avec une prédilection pour
la région de la paupière supérieure et du pourtour de l’œil –,
un angiome situé à la face externe du cerveau et, parfois, un
angiome situé sur la choroïde. Il s’agit dans ce travail du cas
d’une fillette de 9 ans, présentant un angiome plan à la face,
admise au service de consultation de pédopsychiatrie de
l’hôpital Ar-Razi pour prise en charge d’un retard scolaire.
L’évaluation ultérieure à déterminer un retard mental avec
comitialité révélant la maladie de Sturge Weber Krabbe.
PO 290
L’ADAPTATION FAMILIALE DE L’ENFANT ATTEINT
D’ÉPILEPSIE
HADJKACEM I. (1), AYEDI H. (2), KHEMAKHEM S. (3),
KHEMAKHEM K. (1), MOALLA Y. (4), GHRIBI F. (5)
(1) Assistante, SFAX, TUNISIE
(2) Professeur agrégée, SFAX, TUNISIE
(3) Residente, SFAX, TUNISIE
(4) Professeur, SFAX, TUNISIE
(5) Chef service, SFAX, TUNISIE
Introduction : Le but de cette étude était d’évaluer l’adaptation
familiale de l’enfant atteint d’épilepsie.
Matériels et méthodes : L’étude était rétrospective et descriptive portant sur 33 enfants et adolescents atteints d’épilepsie,
âgés entre 6 et 16 ans et qui ont consulté au service de pédopsychiatrie de Sfax durant une période s’étalant du 1er janvier
2006 au 31 décembre 2008. Ont été exclus de cette étude les
enfants atteints de troubles psychopathologiques avérés pouvant retentir sur la scolarité tels que retard mental, trouble
envahissant du développement, trouble dépressif, trouble
anxieux ou d’autres pathologies organiques chroniques.
Résultats : Les enfants atteints d’épilepsie avaient des difficultés d’adaptation au sein de la famille dans 46,9 % des cas.
L’attitude parentale a été marquée par une hyperprotection
notée dans 42,3 % des cas alors qu’un rejet a été observé
dans 15,4 % des cas. Dans 30,7 % des cas, aucune perturbation relationnelle n’a été relevée.
Dans sa relation avec ses parents, l’enfant épileptique avait
des attitudes régressives dans 35,4 % des cas. Il était opposant dans 25,8 % des cas, dépendant de ses parents dans
22,6 % des cas et agressif dans 19,3 % des cas.
La relation de l’enfant épileptique avec sa fratrie a été marquée par : l’agressivité dans 36,4 % des cas et la rivalité dans
13,6 % des cas.
117
10e Congrès de l’Encéphale
Conclusion : L’épilepsie chez l’enfant retentit de façon négative aussi bien sur l’adaptation de l’enfant au sein de sa famille
que sur sa relation avec ses parents et sa fratrie. Une information et un accompagnement des parents sur cette pathologie peuvent aider l’enfant à une meilleure adaptation familiale.
PO 291
BÉGAIEMENT ET COMORBIDITÉ
HAMZA M., HAMMAMI M., HALAYEM S., BEN YOUSSEF H.,
ABBES Z., OTHMAN S., CHARFI F., BELHAJ A., BOUDEN A.,
HALAYEM M.B.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Trouble de la fluidité de la parole caractérisé
par des répétitions ou des prolongations involontaires de syllabes, le bégaiement représente un handicap qui touche environ 1 % de la population. Son étiopathogénie reste incertaine.
Outre ses répercussions sociales, le bégaiement peut s’associer dans certains cas à d’autres troubles psychiatriques.
Objectif : Notre travail a pour objectif de décrire et d’évaluer
la fréquence des troubles comorbides chez les enfants tunisiens suivis pour bégaiement, d’étudier les facteurs déclenchants de ce trouble et de les comparer aux données de la
littérature.
Méthodologie : Ce travail a consisté en une étude rétrospective des dossiers d’enfants ayant consulté au Service de
Pédopsychiatrie de l’Hôpital Razi entre janvier 2009 et
décembre 2010 pour bégaiement. Une fiche épidémiologique comportant des données socio-démographiques ainsi
que des données sur les antécédents familiaux de trouble du
langage a été remplie.
Résultats : 21 enfants et adolescents âgés de 3,5 ans à
17 ans ont été inclus dans l’étude. L’âge moyen de la population était de 8,7 ans. Le sexe ratio était de 20 garçons pour
une fille.
Une comorbidité a été retrouvée dans 57,14 % des cas : dans
16,6 % des cas il s’agissait d’un trouble anxieux ; un trouble
dépressif était présent dans 8,3 % des cas ; dans 16,6 % des
cas on retrouvait des troubles oppositionnels associés et
58,3 % des enfants présentaient des troubles sphinctériens.
La présence d’un facteur déclenchant a été retrouvée dans
28,5 % des cas. Les conjugopathies étaient majoritairement
représentées avec 33,3 % des cas. Les autres facteurs
retrouvés étaient : la naissance d’un puîné, un accident de
la voie publique ou encore la circoncision.
PO 292
PROFIL PSYCHOLOGIQUE DES PARENTS
DES ENFANTS ATTEINTS D’ENCOPRÉSIE :
ÉTUDE TUNISIENNE
WALHA A., BOUSLAH S., HADJ KACEM I., AYEDI H.,
MOALLA Y., GHRIBI F.
Hôpital Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
Introduction : L’apprentissage de la propreté est un élément
clé dans la compréhension étiopathogénique de l’encoprésie
chez l’enfant. Le rôle des interactions parents-enfant reste
118
essentiel au cours de cet apprentissage, et ces interactions
dépendent notamment des ressources psychologiques des
parents.
L’objectif de ce travail était d’étudier le profil psychologique
des parents des enfants atteints d’encoprésie.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective et
descriptive portant sur 91 dossiers d’enfants encoprétiques
ayant consulté au service de pédopsychiatrie de Sfax (Tunisie) et ce sur une période de 7 ans.
Résultats : Nous avons noté la présence de troubles mentaux
du spectre anxio-dépressif chez les parents des enfants
encoprétiques dans 6,6 % des cas.
Nous avons relevé chez les parents, et notamment les mères
d’enfants encoprétiques des traits de personnalité pathologique dominés par les traits obsessionnels dans 19,8 % des
cas et anxieux dans 11 % des cas.
L’intolérance des parents face à l’encoprésie que présentaient leurs enfants était estimée à 53,8 % des cas.
Conclusion : Notre étude confirme le fait que le fonctionnement
familial est primordial dans l’installation et la pérennisation de
l’encoprésie chez l’enfant. Ainsi la prise en charge de ce dernier devrait s’adapter à son propre contexte familial en assurant une guidance, voire une psychothérapie parentale.
PO 293
QUALITÉ DE VIE DES PARENTS D’ENFANT
PORTEUR DE MALADIE CHRONIQUE
EL JARRAFI R., ELKADIRI M., GOURANI M.S.,
BELBACHIR S., SEKKAT F.Z.
Hôpital Ar-Razi, RABAT-SALÉ, MAROC
L’incidence des maladies chroniques chez les enfants est
très importante, représentant ainsi un véritable problème de
santé dans le monde. Sous le terme de maladie chronique,
on englobe des affections comme l’asthme, la cardiopathie
mais aussi l’obésité ou encore les phénomènes d’hyperactivité, avec troubles de l’attention.
Une maladie chronique de l’enfant interfère sur la vie de la
famille et peut être source de grande préoccupation pour les
parents et affecter négativement leur qualité de vie.
L’objectif étant d’évaluer le retentissement de la maladie
chronique des enfants sur la qualité de vie des parents, on
a utilisé à cet effet un questionnaire structuré pour obtenir des
informations sur les caractères démographiques et sur la
maladie chronique ainsi que l’échelle de qualité de vie SF 36.
PO 294
DIFFICULTÉS SCOLAIRES CHEZ LES ENFANTS
ATTEINTS D’ÉPILEPSIE
HADJKACEM I. (1), AYEDI H. (2), KHEMAKHEM S. (3),
WALHA A. (4), MOALLA Y. (5), GHRIBI F. (6)
(1) Assistante, SFAX, TUNISIE
(2) Professeur agrégée, SFAX, TUNISIE
(3) Résidente, SFAX, TUNISIE
(4) Assistant, SFAX, TUNISIE
(5) Professeur, SFAX, TUNISIE
(6) Chef de service, SFAX, TUNISIE
Posters
Objectif : L’objectif de cette étude a été de déterminer la fréquence des difficultés scolaires et de relever ses différents
types chez des enfants atteints d’épilepsie.
Matériels et méthodes : L’étude était rétrospective et descriptive portant sur 33 enfants et adolescents atteints d’épilepsie,
âgés entre 6 et 16 ans et qui ont consulté au service de pédopsychiatrie de Sfax durant une période s’étalant du premier
janvier 2006 au 31 décembre 2008. Ont été exclus de cette
étude les enfants atteints de troubles psychopathologiques
avérés pouvant retentir sur la scolarité tels que retard mental,
trouble envahissant du développement, trouble dépressif, trouble anxieux ou d’autres pathologies organiques chroniques.
Résultats : Les difficultés scolaires ont été observées chez
84,8 % des enfants atteints d’épilepsie. Ces difficultés se sont
installées de façon progressive dans 80,8 % des cas et de
façon brutale dans 19,2 % des cas avec une évolution continue dans 84,6 % des cas et une fluctuation de la symptomatologie dans 15,4 % des cas.
Chez ces enfants, nous avons relevé un retard scolaire dans
35,70 % des cas, un fléchissement scolaire dans 28,60 %
des cas, un désinvestissement scolaire dans 17,90 % des
cas, un échec scolaire dans 14,30 % des cas alors que le
refus scolaire a été noté dans 7,10 % des cas.
Les troubles des apprentissages ont été observés dans
32,10 % des cas, rattachés par l’enfant à des difficultés de
mémorisation dans 14,30 % des cas, des difficultés d’attention et de concentration dans 32,10 % des cas.
Conclusion : Cette étude montre la fréquence élevée des difficultés scolaires chez les enfants atteints d’épilepsie. D’où
l’évaluation de la scolarité chez tout enfant atteint d’épilepsie
est indispensable afin de détecter ces difficultés scolaires et
d’élaborer un projet thérapeutique adapté et multi discipliné.
PO 295
TROUBLES MENTAUX SOUS-JACENTS
À L’ENCOPRÉSIE CHEZ L’ENFANT. À PROPOS
D’UNE ÉTUDE TUNISIENNE DE 91 CAS
WALHA A., HADJ KACEM I., BOUSLAH S., AYEDI H.,
MOALLA Y., GHRIBI F.
Hôpital Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
Introduction : La prise en charge de l’enfant atteint d’encoprésie sous entend l’évaluation d’une éventuelle structure
psychopathologique à la quelle se rattacherait le symptôme
encoprétique. Notre objectif était d’étudier les troubles mentaux sous-jacents à l’encoprésie chez l’enfant.
Matériel et méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective et
descriptive portant sur 91 dossiers d’enfants atteints d’encoprésie ayant consulté au service de pédopsychiatrie de Sfax,
sur une période de 7 ans.
Résultats : Le symptôme encoprétique s’inscrivait dans des
pathologies avérées dans 33 % des cas. Il s’agissait dans
6,6 % des cas d’un trouble dépressif, dans 5,5 % des cas d’un
trouble phobique, dans 4,4 % d’un trouble oppositionnel avec
provocation, dans 3,3 % des cas d’un trouble somatoforme,
dans 2,2 % des cas d’un trouble des conduites, dans 2,2 %
des cas d’un trouble obsessionnel compulsif et enfin dans
2,2 % des cas d’un trouble de l’adaptation.
Conclusion : Inscrire l’encoprésie dans son éventuel cadre
nosographique permet une prise en charge appropriée voire
une meilleure évolution de ce symptôme.
PO 296
ADAPTATION DU SOMMEIL CHEZ LES ENFANTS
EN MATERNELLE
ELKADIRI M., ELJARRAFI R., BELBACHIR S., SEKKAT F.Z.
Centre Psychiatrique Ar-razi, chu ibn sina, RABAT, MAROC
Un nombre important d’études a permis de mettre en évidence le rôle essentiel du sommeil de l’enfant tant du point
de vue physiologique que psychologique. En effet il est admis
que le respect quantitatif et qualitatif du sommeil permet un
développement harmonieux et favorise les apprentissages
néanmoins les troubles du sommeil chez les enfants restent
fréquents surtout en âge préscolaire du fait du nouveau mode
de vie qui leur est imposé, de l’angoisse de séparation et parfois de certaines erreurs éducatives.
Les parents jouent un rôle important dans l’adaptation au
sommeil de leurs enfants, mais parfois demeures incapables
de régler à eux seuls certains troubles, d’où l’intérêt d’avoir
recourt à des professionnels.
L’objectif de notre travail est de repérer les différentes variétés
cliniques de troubles du sommeil chez 50 enfants en classe
de maternelle, analyser les différents facteurs pouvant contribuer à leur genèse et parfois à leur pérennisation, et évaluer
le niveau de connaissances des parents dans ce domaine.
PO 297
ESTIME DE SOI CHEZ LES ENFANTS
ET LES ADOLESCENTS ATTEINTS DE DIABÈTE
DE TYPE I
KHEMAKHEM K., MOALLA Y., MALLEK S., HADJ KACEM I.,
WALHA A., AYADI H., HACHICHA M., GHRIBI F.
CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
Introduction : L’objectif de la présente étude était d’étudier
l’estime de soi chez les enfants et les adolescents atteints
de diabète type I.
Matériel et méthodes : Notre étude était transversale, portant
sur 22 enfants et adolescents, âgés de 7 à 18 ans, suivis au
service de pédiatrie au CHU Hédi Chaker de Sfax pour diabète de type I. Ont été exclus de l’échantillon les patients
atteints d’un retard mental associé.
L’évaluation de l’estime de soi a été réalisée au moyen de
l’inventaire de l’estime de soi de Coopersmith dans sa forme
scolaire qui permet de mesurer les attitudes évaluatives
envers soi-même dans le domaine, social, familial général et
scolaire (un score à l’échelle générale < 18,64 est considéré
comme pathologique).
Résultats : Parmi nos patients :
– 46 % des patients ont un score > 18,64 à l’échelle générale,
– une baisse de l’estime de soi a été notée chez 54 % des
patients soit un score < 18,64 à l’échelle générale.
Conclusion : Les résultats de la présente étude montrent que
la majorité des enfants et adolescents atteints de diabète
119
10e Congrès de l’Encéphale
présentent une mésestime de soi générale ce qui justifie un
accompagnement psychologique afin de prévenir la survenue des troubles dépressifs.
PO 298
TROUBLES DE STRESS POST TRAUMATIQUE CHEZ
LES ENFANTS DES RÉFUGIÉS LIBYENS
MOUHADI K.
Hôpital militaire d’instruction mohamed V, RABAT, MAROC
L’état de stress post-traumatique (ESPT) est la principale
conséquence psychopathologique résultant de l’exposition à
un événement majeur, tels ceux menaçant la vie ou l’intégrité
du sujet ou ceux où il est spectateur de la mort d’autrui. Les
connaissances concernant l’enfant ont beaucoup progressé
ces dernières années, en particulier sur le plan clinique. On
sait maintenant que les états de stress post-traumatiques
existent chez l’enfant, voire le très jeune enfant, et qu’ils ne
reflètent pas la carence parentale mais bien, comme chez
l’adulte, les conséquences de l’exposition à un événement
catastrophique, indispensable à ce diagnostic.
Juste après l’insurrection du peuple libyen contre son régime
et l’affluence des réfugiés au poste frontalier de Ras Jedir,
un hôpital médico-chirurgical de campagne marocain a été
installé à Choucha puis transféré à Zarzis. C’est un hôpital
multidisciplinaire, humanitaire et sanitaire, qui assure une
centaine de consultations par jour. Au cours des consultations psychiatriques de cet hôpital, on a repéré plusieurs cas
de troubles de stress post traumatiques chez les adultes
libyens mais surtout chez les enfants.
À travers deux cas cliniques on va illustrer la clinique des troubles chez l’enfant. Le premier cas clinique est celui d’un
enfant de 6 ans qui a présenté : des somatisations douloureuses, des difficultés accrues de séparation, des productions répétitives (dessins). La deuxième observation concerne un enfant de 12 ans qui a présenté, en plus des
manifestations d’ESPT, des troubles du sommeil, le retour
de phobies spécifiques, des comportements régressifs (énurésie), des modifications dans les jeux, des symptômes
anxieux et dépressifs marqués.
On va étudier également des dessins réalisés par ses enfants
traumatisés par les combats en Libye. Le dessin d’enfant est
un message. Il parle, il raconte, explique tout ce que l’enfant
ne peut pas formuler verbalement.
PO 299
STABILITÉ DIAGNOSTIQUE À TRAVERS LE TEMPS
CHEZ LES ADOLESCENTS
KASMI F., MAJRI N., KADIRI N., MOUSSAOUI D.
CHU Ibno Rochd, CASABLANCA, MAROC
Le diagnostic de certitude dans la pathologie mentale constitue très souvent une problématique pour les psychiatres et
surtout chez l’adolescent vu l’atypicité de son tableau clinique
et l’évolution de ce tableau.
Objectif : Suivre la stabilité diagnostique chez les adolescents hospitalisés au Centre Psychiatrique Universitaire IBN
ROCHD de Casablanca durant les dix dernières années.
120
Méthode :
– Étude de suivi concernant les adolescents dont l’âge est
compris entre 15 et 18 ans hospitalisés entre 2000 et 2010.
– Fiche d’exploitation contenant une partie socio-démographique et le diagnostic retenu pour chaque hospitalisation.
– L’analyse statistique est faite par SPSS dans sa 11e version.
Résultats :
– 99 adolescents sont hospitalisés entre 2000 et 2010.
– 63,4 % sont hospitalisés une seule fois.
– 26,6 % sont hospitalisés plus de 2 fois, 70 % d’entre eux
ont gardé le même diagnostic alors que 30 % ont changé de
diagnostic.
– 80 % des adolescents hospitalisés plus de 2 fois pour schizophrénie et pour trouble bipolaire ont gardé le même diagnostic au cours des hospitalisations ultérieures.
– 8 % des patients sont admis lors de la 1re hospitalisation
pour accès psychotique aigu, ils ont tous évolué vers une
schizophrénie.
– D’après cet échantillon, on ne peut déterminer la relation
entre l’abus de drogue et la maladie psychiatrique. Cependant, tous les sujets de l’échantillon qui sont toxicomanes ont
une maladie psychiatrique.
PO 300
LES IMPACTS SUR L’ENFANT D’AVOIR
UN PARENT MALADE
MAAMRI A., HADJ SALEM M., CHARFI S.,
FEKIH-ROMDHANE F., ELLOUMI H., CHEOUR M.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Introduction : La santé mentale d’un enfant est en grande partie tributaire de l’équilibre de sa structure familiale et, en particulier, du statut psychique de ses parents.
Objectifs et méthodologie : Développer les différents impacts
constatés chez l’enfant ayant un parent malade, pour aborder
ensuite les lignes principales de l’accompagnement thérapeutique à travers une vignette clinique au service de psychiatrie « E » de l’hôpital Razi de Tunis.
Résultats : Il s’agit de Mr S, âgé de 42 ans, dont les troubles
remontent à 6 ans, marqués par l’apparition d’un délire de
persécution, d’ensorcellement et de préjudice suite à un événement traumatisant. Quelques mois après, son épouse
Mme M avait présenté les mêmes symptômes que lui, partageant les mêmes idées délirantes.
Mr S avait déménagé avec sa famille dans un autre petit village, toujours poursuivi par ses persécuteurs. L’évolution
avait été marquée par l’aggravation des troubles du comportement. En effet, il avait empêché ses deux enfants (7 et
11 ans) d’aller à l’école par crainte qu’ils ne soient kidnappés.
Puis leur avait interdit les sorties.
C’est à ce moment-là que les enfants avaient demandé de
l’aide aux oncles qui s’étaient inquiétés et avaient demandé
une hospitalisation d’office aux parents. À l’examen, Mr S
avait un syndrome délirant de persécution, de préjudice et
d’ensorcellement. Le diagnostic retenu est un trouble délirant
type persécution (DSM IV).
Posters
À l’examen, Mme M avait les mêmes propos délirants que
son mari. Le diagnostic de trouble psychotique partagé
(DSM IV) a été retenu.
PO 301
PROFIL ÉPIDÉMIO-CLINIQUE DES ENFANTS
VICTIMES DE SÉVICES. À PROPOS DE 191 CAS
KENDILI I. (1), EL ARABI H. (2), DAHBI F. (2), KADRI N. (1)
(1) Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA, MAROC
(2) Service de pédiatrie, CASABLANCA, MAROC
Introduction : Le mot sévice désigne toute forme de mauvais traitements physiques et/ou affectifs, mais aussi les sévices
sexuels, de négligence ou d’exploitation commerciale ou autre
entraînant un préjudice réel ou potentiel pour la santé de l’enfant.
Objectif de l’étude : Caractéristiques épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et évolutives marocaines.
Matériel et méthodes : C’est une étude rétrospective
(janvier 2004 – juillet 2011) incluant les enfants de 0 à 15 ans
victimes de maltraitance physique et/ou sexuelle hospitalisés
en pédiatrie 2, en chirurgie pédiatrique, en réanimation.
Résultats : Les résultats retrouvent 151 cas (79 %) découverts par les parents. Les sévices retrouvés sont à type de
lésions anales pour 20 % des cas, de lésions de la vulve pour
9 % d’entre-eux et 7 % de brûlures…
Discussion : La Violence sexuelle est au premier plan pour
les filles et le pronostic reste grave. La nécessité d’une prise
en charge multidisciplinaire se fait primordiale et tous les
acteurs sont sollicités : ONDE, services hospitaliers, associations, société civile et médias.
PO 302
TROUBLE OBSESSIONNEL COMPULSIF
ET TICS DANS LE CADRE D’UNE INFECTION
STREPTOCOCCIQUE (PANDA) :
À PROPOS D’UN CAS
OUERIAGLI NABIH F., ADALI I., LAFFINTI A., TOUHAMI M.,
ABILKASSEM L.
Équipe de recherche sur la santé mentale, Faculté de Médecine
et de Pharmacie Caddi Ayad, Marrakech, MARRAKECH, MAROC
Certains enfants développent un TOC avec ou sans tics à la
suite d’une réaction auto-immunitaire provoquée par une
infection streptococcique : ce trouble est désigné par l’acronyme anglais de PANDAS (paediatric autoimmune neuropsychiatric disorder associated with streptococcal infection).
Son identification est basée sur des caractéristiques cliniques
et biologiques bien particulières : une physiopathologie autoimmune, des anomalies structurelles cérébrales, un marqueur sérique et une clinique spécifique. Ce que nous allons
illustrer à travers ce cas clinique.
Yasmina B, est une fille âgée de 10 ans ; elle nous a été adressée en consultation en raison de l’apparition brutale d’un arrachage compulsif des cheveux ayant entraîné une alopécie
quasi-complète et un refus scolaire. Trois semaines avant la
consultation, elle a subitement ressenti le besoin irrépressible
d’arracher ses cheveux et de compter les cheveux perdus.
Durant la même période sont apparus des tics moteurs : toutes
les trois ou quatre minutes elle soulevait les épaules et frottait
sa nuque contre ses vêtements. Dans ses antécédents familiaux, une cousine maternelle était suivie pour un TOC. Dans
ses antécédents personnels récents, on note la survenue au
cours de ces douze derniers mois de plusieurs épisodes
d’angine. Le diagnostic de TOC et Tics dans le cadre d’une
infection streptococcique a été suspecté et confirmé par le
dosage des anticorps antistreptolysine (ASLO) qui était positif.
La VS et la CRP étaient élevées ; le prélèvement pharyngé a
objectivé la présence du streptocoque beta-hémolytiques du
groupe A. L’enfant a été mis sous antibiothérapie associée à
une corticothérapie par son médecin ORL. Un traitement à
base d’antidépresseur (sertraline à raison de 50 mg/jour) et
une TCC ont été préconisés. Six mois après, une dimunition
remarquable des compulsions et des tics a été notée.
L’hypothèse d’un modèle dysimmunitaire du TOC ou TOCPANDAS pourrait expliquer 5 à 10 % des TOC de l’enfant et
de l’adolescent. Des études familiales récentes montrent une
prévalence de TOC ou de tics dans les familles des enfants
souffrant de PANDAS. L’infection ORL serait alors un déclencheur de la maladie et non une cause.
PO 303
ÉTAT DE STRESS POST TRAUMATIQUE CHEZ
LES ENFANTS DES RÉFUGIÉS LIBYENS
MOUHADI K. (1), OTHEMAN Y. (1), BICHRA M.Z. (2)
(1) Hôpital militaire d’instruction Mohamed V, RABAT, MAROC
(2) Hôpital d’instruction Mohamed V, RABAT, MAROC
L’état de stress post-traumatique est la principale conséquence psychopathologique résultant de l’exposition à un
traumatisme psychique majeur. La survenue de ce trouble
chez l’enfant est maintenant bien reconnue. Les connaissances cliniques dans ce domaine ont beaucoup progressé ces
dernières années. La particularité de ce trouble survenant à
cet âge, sera illustrée à travers 3 cas cliniques d’enfants âgés
de 6, 8 et 12 ans, qui ont fui les combats lors du récent conflit
armé en Lybie ; en mettant l’accent sur l’importance de
l’exploration des fonctions symboliques, notamment du jeu
et du dessin. Une autre particularité rencontrée dans ce contexte de guerre chez cette population, est celle de la prise en
charge qui est nécessairement double, prenant en compte
aussi les autres membres de la famille, dont la participation
dans les soins est généralement recommandée.
PO 304
COMMENT UNE SYMPTOMATOLOGIE D’ALLURE
SCHIZOPHRÉNIQUE DEVIENT UN SYNDROME
DÉVELOPPEMENTAL DE GERSTMANN :
CAS D’UNE JEUNE FEMME DE 27 ANS
RAMPAZZO A. (1), ALEXANDRE C. (1), CACHIA A. (2),
WILLARD D. (1), GAILLARD R. (3), AMADO I. (1),
KREBS M.O. (3)
(1) Centre Référent Remédiation et Réhabilitation Psychosociale, Centre Hospitalier Sainte-Anne, Service-Hospitalo-Universitaire de Santé Mentale et Thérapeutique, Inserm U894,
PARIS, FRANCE
121
10e Congrès de l’Encéphale
(2) Centre de Psychiatrie & Neurosciences, UMR INSERM 894,
Centre Hospitalier Sainte-Anne ; Groupe d’imagerie neurofonctionnelle du développement, UMR CNRS 6232, Sorbonne ; Université Paris Descartes – UFR de Psychologie, Sorbonne Paris,
PARIS, FRANCE
(3) Service-Hospitalo-Universitaire de Santé Mentale et Thérapeutique, Inserm U894, Centre Hospitalier Sainte-Anne, PARIS,
FRANCE
En psychiatrie, il est souvent difficile de faire le lien entre troubles d’apprentissage dans l’enfance et symptomatologie à
l’âge adulte.
Melle J, 27 ans est suivie depuis l’enfance pour des difficultés
d’apprentissage. À 19 ans, elle est hospitalisée pour un épisode psychotique d’allure schizophrénique. On retrouve
dans l’enfance des troubles du caractère, et à l’adolescence
des troubles du comportement alimentaire. Dans les suites
de l’hospitalisation, les symptômes psychotiques régressent
et prédominent des symptômes anxieux sévères. Il existe
aussi des troubles de l’attention invalidants, bien améliorés
par le methylphénidate 54 mg. Traitement actuel en plus :
chlorpromazine 300 mg, valproate de sodium 500 mg, amisulpride 600 mg, clonazépam 3 mg.
Une évaluation neuropsychologique est effectuée six mois
après introduction du méthylphénidate afin d’évaluer les progrès cognitifs et d’étayer les difficultés d’apprentissage.
À l’examen, le fonctionnement intellectuel est hétérogène
(QIV > QIP). Sont retrouvés : une dyscalculie, des difficultés
praxiques motrices et visuo-constructives, une agnosie digitale, une dysgraphie et une confusion droite-gauche. Il existe
des difficultés attentionnelles, une impulsivité, influant sur les
capacités mnésiques et exécutives, en plus d’une dyslexie
et d’une dysorthographie.
La co-occurrence d’une agnosie digitale, d’une confusion
droite-gauche, d’une dyscalculie, et d’une dysgraphie évoque la présence d’un syndrome développemental de Gerstmann (SDG). Peu décrit sous cette forme, il est plus fréquemment rencontré chez l’adulte suite à des lésions du gyrus
angulaire de l’hémisphère dominant. Dans la littérature, le
SDG est associé à un QI hétérogène en faveur du QIV, une
dyspraxie visuo-constructive, une dyslexie, des difficultés
attentionnelles, et des troubles du comportement. Chez
Melle J, un retard mental a été exclu et on s’oriente vers un
diagnostic de troubles mixtes du développement et des
apprentissages. À la lumière de ces nouveaux éléments de
compréhension, des stratégies thérapeutiques et d’orientation professionnelle ont été proposées. Cette observation met
en avant la nécessité en psychiatrie d’une complémentarité
d’une évaluation neuropsychologique chez des patients présentant un tableau développemental atypique.
Tro
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PO 305
ANALYSE DES ÉVALUATIONS POUR AMÉLIORER
LE DIAGNOSTIC DES TROUBLES ENVAHISSANTS
DU DÉVELOPPEMENT (TED)
PHILIPPE P., MAES N., RAMAEKERS V., SCHOLL J.M.,
BOUTE M., DI DUCA M., THOMAS A., TROMME I.,
VRANCKEN G.
CHU Université de Liège, LIÈGE, BELGIQUE
122
Au centre de Référence Autisme de Liège, nous analysons
les évaluations réalisées par l’équipe. Nous cherchons à
savoir si nos résultats sont cohérents et s’ils sont en accord
avec la littérature. Nous espérons par cette réflexion améliorer le travail de diagnostic des troubles envahissants dans
notre centre.
Les données de 325 patients rencontrés entre juin 2006 et
décembre 2010 sont encodées : données épidémiologiques
(âge/sexe), développementales (niveau de développement
évalué avec le PEP-R ou le Vineland)/niveau d’intelligence
(mesuré avec l’échelle de Wechler), évaluation des signes de
trouble envahissant du développement (ADI/CARS/ADOS)
ainsi que le diagnostic posé (autisme typique, syndrome
d’Asperger, TED NS ou exclusion du diagnostic de TED). Pour
43 patients, les résultats biologiques tirés de recherches du
Professeur Ramaekers sont également repris. Et enfin, pour
quelques patients, sont ajoutés les résultats du Profil Sensoriel
de Dunn (qui investiguent les particularités sensorielles et les
réponses comportementales et émotionnelles qui y sont liées).
À noter que nous ne possédons pas de résultats complets
pour chaque patient car les bilans différents selon l’âge et les
capacités du patient. Les résultats sont calculés à partir du
nombre de réponses effectivement rapportées.
Voici les premiers résultats de nos analyses.
A) Spécificité et sensibilité des outils utilisés
CARS
CARS
CARS enfants
adolescents
Sensibilité 87,3 % 90,2 %
(IC 95 %)
Spécificité 92,3
96,3 %
(IC 95 %)
ADI
ADI
enfants
ADI
adolescents
57,1 % 73,2 % 74,3 %
--------
85,7 % 63,6 % 58,8 %
-----
B) Épidémiologie : 56 % d’enfants (entre 1 et 12 ans), 14 %
d’adolescents (de 13 à 17 ans), 30 % d’adultes (18 ans et
plus) ; sexe-ratio : 3,5 garçons pour une fille.
C) Données cliniques
Diagnoctic
TED
66 % (N = 216)
Autisme
typique
45 %
(N = 145)
Asperger
14 %
(N = 45)
TED-NS
8 % (N = 26)
Non TED
33 %
(N = 109)
Âge moyen
12,2 ans
25/145
(17 %)
39/55
(71 %)
22,3 ans
8,7 ans
11,8 ans
3/45 (7 %)
1/26 (4 %)
8/109 (7 %)
Épilepsie
Troubles
du sommeil
Troubles
de la régulation
Troubles
alimentaires
Retard
de langage
9/11 (82 %) 11/14 (79 %)
65/68
16/18
16/17
56/65
6/8
9/10
99/116
(85 %)
5/30 (17 %) 16/20 (80 %) 48/76 (63 %)
Posters
PO 306
Dém
RÔLE DU PHARMACIEN DANS LA PRISE EN CHARGE
enc
DES PATIENTS SOUFFRANT DE DÉMENCE DE TYPE
e
ALZHEIMER ET DE LEURS AIDANTS NATURELS
SAVOYE J. (1), BEDHOMME S. (1), VENNAT B. (1),
TOURTAUCHAUX R. (2)
(1) Faculté pharmacie, CLERMONT-FERRAND, FRANCE
(2) CHU, CLERMONT-FERRAND, FRANCE
Dans la Démence de type Alzheimer parallèlement aux symptômes tels que le déclin cognitif, apparaît une perte d’autonomie avec dépendance progressive. Fréquemment le patient
reste à domicile et à la charge de son entourage proche. De
l’annonce diagnostique à l’évolution « naturelle » de la maladie, l’aidant va devoir faire face à des difficultés spécifiques.
Si diverses ressources sont à disposition des aidants, de
nombreuses questions subsistent en particulier concernant
le rôle des multiples intervenants comme par exemple le
pharmacien d’officine.
Une enquête « Alzheimer et aidants naturels » a été réalisée
par les étudiants de la Faculté de Pharmacie (étude prospective de type transversale) dans le cadre de leur stage de
sixième année, s’appuyant sur des données collectées lors
d’entretiens avec des aidants naturels.
Les résultats obtenus permettent d’approfondir les connaissances sur les difficultés et les attentes des aidants. Plus d’un aidant
sur deux est le conjoint et dans un tiers des cas il s’agit d’un enfant
de la personne souffrant de DTA. Un tiers des aidants a recours
à un traitement psychotrope (plus de 2 psychotropes utilisés).
Quant aux attentes des aidants un sur deux n’est pas demandeur d’aides spécifiques alors que plus de 40 % disent ressentir une charge en s’occupant de leur proche.
Si des aides sont souhaitées il s’agit d’aides à domicile et
financières, d’informations, d’écoute et de possibilité de disposer de temps de répit.
Ces résultats nous indiquent que si le maintien à domicile
reste la solution privilégiée par les aidants, elle représente
néanmoins une charge de travail conséquente et difficilement
réalisable seul. De plus la prise en compte de l’état de la santé
mentale et la nécessité du suivi sanitaire des aidants apparaissent primordiales.
Des pistes de réflexion à propos du rôle du pharmacien d’officine vis-à-vis des aidants sont à développer. En effet ce dernier peut dépasser le simple rôle de relayeur d’information
en s’impliquant davantage dans l’organisation de la prise en
charge (délivrance des médicaments et attention particulière
à la compréhension du traitement par le patient et l’entourage
(notion des effets indésirables et de la iatrogénie), prise de
conscience des aidants de la nécessité du répit par exemple).
PO 307
UN DÉFICIT DU CHAMP VISUEL : LE DÉBUT
DE MANIFESTATION DE DÉMENCE
RADY A. (1), ABOU EL WAFA H. (2), ELKHOLY O. (2)
(1) Université d’Alexandrie Faculté de Médecine, ALEXANDRIE,
ÉGYPTE
(2) Dept of Psychiatry – Alexandria University, ALEXANDRIE,
ÉGYPTE
La littérature rapporte que les déficits du champ visuel sont
un signe fréquent dans la démence d’Alzheimer. Ceux qui
peuvent même pré-exister à la maladie dans sa forme classique. Souvent ils ne sont pas recherchés par les médecins
travaillant dans le domaine. Ce cas concerne un professeur
d’université à la retraite présentant une anomalie du champ
visuel avant que les manifestations typiques de la maladie
d’Alzheimer apparaissent. Ce rapport de cas évoque la pertinence du dépistage de la démence chez les personnes
âgées avec des anomalies du champ visuel.
PO 308
UN DIAGNOSTIC PEUT EN CACHER UN AUTRE :
DÉMENCE FULGURANTE ET PSYCHIATRIE
COSTEMALE-LACOSTE J.F., ROBLIN J., MACHEFAUX S.,
GAILLARD R.
(1) Centre hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Introduction : La maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ) est une
maladie rare ayant une incidence annuelle de 0,5 à 1,5 par
millions d’habitants. Elle est liée à une forme anormale de la
protéine de prion située sur le chromosome 20. L’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) a défini des critères
s’appuyant sur la clinique (démence d’apparition récente
d’évolution rapide), des anomalies pseudo-périodiques ou
périodiques à l’électro-encéphalogramme, des hyperintensités en imagerie par résonance magnétique (IRM) pondérée
en FLAIR et en diffusion dans des zones particulières, et la
présence de la protéine 14-3-3 dans le liquide céphalo-rachidien (LCR). Nous rapportons le cas d’un patient de 79 ans
avec présentation psychiatrique d’une MCJ.
Cas clinique : Un patient de 79 ans a été adressé en hospitalisation sous contrainte dans notre hôpital pour épisode
maniaque délirant avec aggravation d’un trouble de la personnalité, délire paranoïaque interprétatif et imaginatif en
réseau avec une impression d’être sur écoute et filmé à son
domicile. Le patient était incohérent, ludique, insomniaque,
désorienté en temporo-spatial. Une consultation mémoire
effectuée il y a quelques mois devant une plainte mnésique
n’avait pas révélé d’anomalie particulière.
Examen neurologique : syndrome frontal intense, syndrome
pseudo-bulbaire, trouble de la déglutition, limitation de la verticalité du regard, hypophonie, astasie-abasie, réflexes
ostéo-tendineux vifs, rigidité extra-pyramidale légère, tendance à la festination.
Examens complémentaires : biologie sans anomalie pouvant
expliquer le tableau, EEG avec présence d’ondes triphasiques puis d’une comitialité. IRM montrant une atrophie bi-hippocampique à prédominance gauche et des hypersignaux
sous corticaux en FLAIR. La ponction lombaire montrait la
présence d’une protéine 14-3-3 positive (sensibilité 90 %).
Discussion : Le diagnostic retenu est celui de MCJ sporadique probable selon les critères OMS devant la clinique et des
examens complémentaires typiques.
Conclusion : La géronto-psychiatrie intègre des diagnostics
nécessitant une connaissance globale de la médecine en raison des formes psychiatriques de certaines pathologies
gériatriques. Ce cas de MCJ atypique nous le rappelle.
123
10e Congrès de l’Encéphale
PO 309
FORMATION DES SOIGNANTS À LA PRISE
EN CHARGE NON PHARMACOLOGIQUE
DE L’APATHIE EN EHPAD : ÉTUDE STIM-EHPAD
LEONE E. (1), DEUDON A. (1), BAUCHET M. (1),
BORDONE N. (1), PIANO J. (1), LEE J. (1), LAYE M. (1),
DELVA F. (2), DAVID R. (1), FAURE S. (3), ROBERT P. (1)
(1) CHU de Nice, NICE, FRANCE
(2) INSERM U897, BORDEAUX, FRANCE
(3) UNSA – Université de Nice Sophia Antipolis, NICE, FRANCE
Les revues de la littérature sur les prises en charge non médicamenteuses des SPCD indiquent que la formation du personnel soignant a des résultats prometteurs.
Objectif : Évaluer l’efficacité d’une formation aux stratégies
de stimulation sur les troubles du comportement à type d’apathie chez des résidents présentant une MA ou une pathologie
apparentée et vivant en EHPAD.
Étude contrôlée, randomisée dans 16 EHPAD, évaluateurs
et statisticiens indépendants et aveugles à la répartition des
résidents et des établissements.
Population : 230 résidents avec une MA et apathiques (critères
diagnostic de l’apathie) répartis en 2 groupes. Le Groupe Intervention (GI) qui a bénéficié d’une formation sur des savoirs
faire visant la réduction de l’apathie et d’une structuration des
activités d’animation. Ces informations ont été regroupées
dans des fiches distribuées aux soignants. Le Groupe Référence (GR) qui a gardé son fonctionnement habituel.
Méthodes d’évaluation : À l’inclusion, 1 puis 3 mois après la
fin de l’intervention avec l’IA-C, le NPI-ES, les IADL de Katz
et 2 échelles d’observation.
Résultats : 59,1 % de la population a un score IA-C ≥ 7. Au
NPI, 86,9 % de la population est défini par au moins un des
trois troubles : dépression, anxiété et/ou apathie. 70,9 % de
la population présente un syndrome apathique et 40,4 % a
un score au NPI > 7 à cet item. Les analyses statistiques montrent une différence significative des scores d’évolution entre
les 2 groupes uniquement pour la dimension émoussement
affectif de l’IA-C (p < 0,005). Ces résultats sont confirmés par
ceux retrouvés à l’échelle d’observation. Il existe par ailleurs
une augmentation significative (p < 0,05) de l’autonomie des
résidents du GI pour la toilette, l’habillage et les transferts
items de l’échelle de Katz, par rapport à ceux du GR.
Conclusion : L’émoussement affectif semble être la dimension de l’apathie répondant le plus aux modifications des interactions soignants/résidents. De plus, nous avons observé
une amélioration de l’autonomie des résidents dans les actes
de la vie quotidienne. En effet, un des objectifs de la formation
était d’aider les soignants à mieux interagir et reconnaître les
émotions des résidents et de valoriser les prises d’initiatives.
PO 310
« QU’EST CE QUI VOUS INTÉRESSE ? »
ENQUÊTE SUR LES INTÉRÊTS DE 601 RÉSIDENTS
VIVANT EN EHPAD
LEONE E. (1), DECHAMPS A. (2), PIANO J. (1), DEUDON A. (1),
BEYNEIX A. (3), WARGNIER A.M. (4), BALARD P. (5),
SORIANO D. (6), MALLEA P. (2), ROBERT P. (2)
124
(1) CHU de Nice, NICE, FRANCE
(2) EA CoBTek – Université de Nice Sophia Antipolis, NICE,
FRANCE
(3) EHPAD CCAS Ancien Combattant, NICE, FRANCE
(4) EHPAD Villa Hélios, NICE, FRANCE
(5) EHPAD Résidence Corniche Fleurie, NICE, FRANCE
(6) EHPAD Le Clos de Cimiez, NICE, FRANCE
Introduction : Le manque d’engagement dans les activités est
une caractéristique commune des résidents vivant en Établissement d’Hébergement pour Personne Âgée Dépendante (EHPAD). Comme l’apathie est le trouble du comportement le plus fréquent, la compréhension des intérêts des
résidents est une étape importante pour améliorer et adapter
au mieux les interventions et les prises en charge.
Objectif : Décrire les intérêts pour certaines activités des résidents vivant en EHPAD.
Méthode et matériel : Une version électronique du Test d’intérêt « tilt » qui regroupe 40 images d’activités a été développée
et adapté pour l’IPAD. Les résidents étaient invités à répondre
par oui ou par non à la question « êtes-vous intéressé par
cette activité ? », et pour chaque réponse « oui », le résident
avait alors à classer l’activité dans une des quatre catégories :
travail, loisirs, famille, personnel.
Population : 601 résidents de 19 EHPAD du sud de la France
ont rempli le questionnaire de Mars à mai 2011.
Résultats : Les 601 résidents (femmes, n = 484) inclus avaient
un âge moyen de 85,9 ans répartis de la manière suivante :
45,3 % avaient un âge compris entre 80 et 89 ans, 36,1 %
compris entre 90 et 99 ans. Le niveau d’éducation était principalement de l’école primaire (36 %) au secondaire (30,8 %).
35,3 % des résidents inclus avaient un diagnostic de démence.
Parmi les 40 activités présentées à chaque résident,
« déguster un bon repas » a été défini comme l’activité la plus
intéressante par 83 % des résidents, suivie par « bien
s’habiller » par 75,9 % et « regarder la télévision » par 75,5 %.
Les femmes ont rapporté plus d’intérêt pour les activités
« regarder les photos de famille » et « être avec les petitsenfants » par rapport aux hommes (p < 0,01). Nous avons
constaté que les résidents avec un diagnostic de démence
manifestaient significativement moins d’intérêt comparativement à des résidents sans diagnostic de démence ou sans
trouble cognitif (p < 0,01).
PO 311
LES TROUBLES COGNITIFS CHEZ LES SUJETS
ÂGÉS HÉMODIALYSÉS
HAMMAMI S. (1), BEN ALAYA H. (2), HARRABI Y. (3),
GAHA L. (2)
(1) CHU Monastir, LR Nutrition humaine et Santé Vasculaire,
Université de Monastir, MONASTIR, TUNISIE
(2) Service de Psychiatrie CHU Monastir, MONASTIR, TUNISIE
(3) Service d’Épidémiologie Sousse, SOUSSE, TUNISIE
Les troubles cognitifs sont fréquents chez les sujets âgés
hémodialysés. Ils sont peu étudiés en Tunisie.
Objectif :
– Déterminer la prévalence des troubles cognitifs chez les
patients hémodialysés âgés
Posters
– Identifier les facteurs potentiellement associés aux troubles
cognitifs.
Patients et méthodes : Étude transversale descriptive, effectuée auprès des patients âgés de plus de 60 ans, hémodialysés chroniques depuis au moins 4 mois dans les différents
centres de dialyse de la ville de Mahdia. Les données sont
collectées par un questionnaire. Les patients ont bénéficié
d’un test de dépistage de la dépression GDS à 30 items et
d’un instrument d’évaluation des fonctions cognitives, le Mini
Mental State Évaluation traduit en arabe dialectal.
Résultats : L’enquête a inclus 54 patients (28 femmes et
26 hommes), d’âge moyen 68 ± 6 ans. Trois quarts des sujets
étaient analphabètes (N = 39), le tiers de la population se plaignait d’un niveau socio-conomique bas (N = 16). Parmi les
hémodialysés 87 % avaient une à plusieurs pathologies chroniques associées à l’insuffisance rénale. Les événements les
plus traumatisants chez nos patients concernent par ordre de
fréquence une douleur permanente (30,5 %), un handicap
physique (17,4 %), la perte d’un proche (15 %), la pauvreté
(15 %), les conflits (15,2 %), les maladies graves (6,5 %). Le
score GDS moyen était à 15 ± 7. La symptomatologie dépressive (GDS > 15) était retrouvée chez 57 % de la population.
Les scores de MMSE variaient de 12 à 30 avec une moyenne
de 23,4. Le MMSE < 24 était retrouvé chez 54 %. Trois patients
avaient une démence grave. L’approche analytique a montré
que l’âge avancé, le sexe féminin, l’analphabétisme, l’absence
de conjoint, la présence d’une dépression et d’une anémie
étaient statistiquement (p < 0,05) liés aux troubles cognitifs.
Discussion et conclusion : Cette étude montre que plus que
50 % de la population âgée hémodialysée présente une
démence qui touche essentiellement la femme âgée vivant
seule dépressive et ou anémique. Il est donc primordial de
faire une évaluation objective pour distinguer les causes
réversibles des troubles dégénératifs liés à l’âge et les prendre en charge à un stade précoce.
PO 312
LE DÉLIRE DANS LA DÉMENCE
RIEUCAU A.
Hôpital Émile Roux, LIMEIL BRÉVANNES, FRANCE
L’approche psychodynamique du sujet dément s’est d’abord
limitée à l’analyse des pertes que subit l’appareil psychique. Les
productions démentielles telles que les hallucinations mnésiques étaient ainsi envisagées en termes de régression et
d’échec de l’épreuve de réalité. Ce n’est que dans un second
temps que le délire a pu être regardé comme une forme de mentalisation, contribuant à limiter la désorganisation qu’engendre
l’état démentiel. Pour l’approche neuropsychiatrique, les symptômes psychologiques et comportementaux des démences
sont directement liés aux lésions neuronales. S’ils ont un sens
qu’il est nécessaire de comprendre, il n’en demeure pas moins
qu’ils sont ainsi conceptualisés comme des symptômes à soigner. La clinique actuelle s’oriente petit à petit vers une démarche intégrative où le sujet dément est considéré dans sa
globalité : les troubles cognitifs viennent rencontrer la singularité
d’une personnalité. Les symptômes comportementaux doivent
donc également être envisagés comme des tentatives d’adaptation psychique face aux traumatismes provoqués par la mala-
die. Mais cette vie psychique qui perdure ne l’est pas qu’en fonction de la maladie : le sujet continue à être traversé par diverses
angoisses, notamment par celles inhérentes à tout travail du
vieillir. Quelles vont être les répercussions d’un fonctionnement
intellectuel troublé sur les aménagements défensifs nécessités
par le vieillissement ? Les troubles cognitifs affaiblissent le fonctionnement de la pensée du sujet. En altérant notamment les
limites entre réalités extérieure et affective, ils favorisent l’émergence d’une néo-réalité chez certains sujets ayant pour fonction
d’assurer la permanence du Moi et de lutter contre les angoisses
de castration et de mort. Nous illustrerons notre propos par
l’étude de deux vignettes cliniques de femmes ayant présenté
au cours de leurs pathologies neurodégénératives des éléments délirants (érotomaniaques et de persécution). Nous nous
interrogerons sur l’efficacité et l’évolution de ces organisations
défensives lors de la progression de la maladie.
PO 313
PSEUDODÉMENCE : DE QUOI PARLE-T-ON ?
RÉACTUALISATION D’UNE HISTOIRE GERMANIQUE
VINET-COUCHEVELLOU M., SAUVAGNAT F.
Université Rennes 2, RENNES, FRANCE
L’actualité gérontologique est toute focalisée sur la démence
Alzheimer. Malgré les promesses de la technologie, cette maladie et ses syndromes apparentés relèvent toujours d’un diagnostic clinique. À ce sujet, le diagnostic entre démence et état d’allure
démentielle lié à une problématique psychique reste souvent difficile à effectuer. Ces états subjectifs particuliers renvoient à la
notion de pseudodémence dont la terminologie « pseudo » (1)
met d’ailleurs en évidence un double questionnement clinique,
ici psychiatrique et neurologique. Issue du domaine psychiatrique, la référence à la pseudodémence perdure de nos jours sous
la dénomination « pseudodémence dépressive » ou, plus radicalement, « dépression ». Dans le cadre de notre recherche de
Doctorat, nous avons constaté qu’un état de l’art mené à partir
des bases numériques de données (medline) ne permet pas de
remonter à la publication initiale définissant le concept de pseudodémence. De plus, les nombreux travaux contemporains (2)
se réfèrent en fait essentiellement à l’article du psychiatre anglosaxon Kiloh, « Pseudo-dementia » (3), présenté comme texte
de référence qui a réactualisé en 1961 l’intérêt pour la pseudodémence. Enfin, lorsqu’elles sont mentionnées, les références
fondamentales sont mal identifiées et peu développées. Ce travail se propose donc de discuter les concepts de 4 textes fondateurs de la notion de pseudodémence en présentant les écrits
des maîtres de la psychiatrie allemande de la fin 19e et du début
du 20e siècle. Il s’agira également, par cette réactualisation, de
montrer toute la pertinence des modèles originaux définis par
ces auteurs et d’apporter un éclairage critique à la question
actuelle de l’évaluation des états démentiels.
Références
1. Laurens S., « Analyse du rôle des faux et des pseudos » Le cas
d’Achille, diagnostiqué possédé, puis pseudo-possédé, par Pierre
Janet, Revue internationale de Psychosociologie, 2003/21 Vol. IX,
p. 163-177.
2. Donnet A., Dassa D., Azorin J-M, Pseudodémences dépressives,
EMC Psychiatrie [37-280-B-10], 1993.
3. Kiloh L G, Pseudo-dementia, Acta Psychiatrica Scandinavia, 1961,
37, 336-351.
125
10e Congrès de l’Encéphale
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PO 314
ÉVALUATION DE LA DÉPENDANCE PAR L’OUTIL
AGGIR CHEZ UNE POPULATION ÂGÉE BÉNÉFICIANT
DE PRESTATIONS MÉDICO-PSYCHO-SOCIALES
À DOMICILE
GAHA L. (1), LETAIEF L. (1), ALLANI S. (1), HARRABI I. (2)
(1) CHU de Monastir, MONASTIR, TUNISIE
(2) Service de médecine préventive CHU de Sousse, SOUSSE,
TUNISIE
Introduction : La dépendance constitue un défi majeur pour
le système médico-social et l’évaluation de son degré est une
étape incontournable pour une meilleure prise en charge des
personnes âgées.
Objectif : Évaluation du degré de dépendance par l’outil
AGGIR (Autonomie Gérontologie Groupes Iso-Ressources),
chez une population âgée.
Méthodologie : Il s’agit d’une enquête transversale et descriptive réalisée auprès de 40 personnes âgées bénéficiant
de prestations médico-psycho-sociales à domicile.
La collecte des données s’est effectuée à l’occasion de la première visite aux domiciles des personnes âgées à l’aide d’une
fiche pré-établie.
La grille AGGIR a été utilisée pour évaluer le degré de la
dépendance pour chaque personne et son classement dans
un groupe iso-ressource (GIR).
Les fonctions cognitives ont été mesurées par le MMSE.
Résultats :
– L’âge moyen était de 80,4 ans, le sex-ratio femme/homme
était de 2,07.
– Les atteintes lésionnelles le plus fréquentes étaient les
maladies ostéo-articulaires chez 75 % des personnes âgées.
– Un déficit cognitif a été retrouvé dans 52,5 %.
– 30 % des personnes âgées appartenaient aux GIR 1 et GIR
2 (dépendance lourde).
– 35 % des personnes âgées appartenaient aux GIR3 et GIR
4 (dépendance moyenne).
– 35 % des personnes âgées appartenaient aux GIR 5 et GIR
6 (absence de dépendance).
Discussion/Conclusion : Les proportions élevées de dépendance dans notre population d’étude peuvent être expliquées
par les multiples facteurs de vulnérabilité liés à l’âge avancé
et à l’existence de plusieurs pathologies somatiques chroniques.
L’outil AGGIR constitue un instrument de mesure du degré
de dépendance simple pratique et utile pour les soignants qui
s’occupent des personnes âgées à domicile afin d’adapter
et d’organiser leurs aides.
PO 315
LA RÉALITÉ POSTCOMMOTIONNELLE
DU SYNDROME SUBJECTIF DES PATIENTS
TRAUMATISÉS CRÂNIENS
AUXEMERY Y., RIBETON M.
Hôpital d’instruction des Armées LEGOUEST, METZ, FRANCE
126
Si l’on retrouve une différence majeure de gravité initiale entre
les implications somatiques d’un traumatisme crânien sévère
comparées à celles apparemment bénignes d’un traumatisme crânien léger, les conséquences à long terme des deux
types de chocs sont loin d’être négligeables. Nombre de
patients ayant subi un traumatisme crânien léger vont développer des souffrances durables qui contrastent avec la négativité de l’examen clinique et des explorations complémentaires. Le syndrome post-commotionnel (SPC) réside aux
confins de symptômes somatiques (céphalées, vertiges, fatigue), cognitifs (trouble de mémorisation et de concentration)
et affectifs (irritabilité, labilité émotionnelle, dépressivité,
anxiété, trouble du sommeil). Pris isolément, les symptômes
du SPC sont peu spécifiques et intègrent d’autres cadres
nosographiques comme l’épisode dépressif caractérisé et/ou
l’état de stress post-traumatique. Si le SPC peut s’établir chez
des sujets sans antécédent de traumatisme crânien en
venant ainsi témoigner d’une souffrance purement psychique, des indices neurobiologiques font état de lésions neurales dans les suites de traumatismes crâniens légers.
L’ancienne dénomination de « syndrome subjectif des traumatisés crâniens » doit-elle être abandonnée du fait que des
atteintes neurobiologiques soient devenues objectivables ?
Au-delà de toute opposition d’une causalité psychique ou
somatique, le traumatisme est entendu à la fois comme
épreuve de l’onde de choc sur le cerveau et comme événement psychotraumatique, ces deux dimensions présentant
chacune des caractéristiques objectives et subjectives. La
recherche d’une atteinte neuropathologique est cardinale
pour proposer un modèle étiologique et objectiver des lésions
qui devront être documentées dans une perspective médicolégale. Mais dans le cadre des soins, cette division théorique du cerveau et de l’esprit est moins opérante : l’accompagnement psychothérapique viendra au contraire étayer
l’indivisibilité du sujet, lui, qui a été confronté au « fracas ».
PO 316
HALLUCINATIONS AUDITIVES ET PERTES
SENSORIELLES
COLE P.
Université Catholique de Louvain, BRUXELLES, BELGIQUE
Introduction : Les expériences hallucinatoires ne sont pas
spécifiques des troubles psychotiques et on les observe dans
d’autres situations, notamment dans le cadre des déprivations sensorielles auditives.
Cas clinique : Homme de 42 ans présentant une surdité postlinguale, non appareillé, et qui décrit l’apparition d’hallucinations auditives, non décrits comme des acouphènes. L’histoire clinique ne révèle pas d’antécédents psychiatriques.
L’examen psychiatrique ne révèle pas d’éléments en faveur
d’un trouble psychotique.
État des lieux : La proportion des gens ayant des hallucinations auditives est sous-estimée en raison du stigmate associé, d’où la constatation clinique d’une réticence des gens à
se confier.
Des hallucinations auditives en association avec une perte
auditive sont décrites soit de manière isolée, soit en association avec des problèmes cérébraux (lésions du tronc cérébral,
Posters
lésions corticales et maladies neurologiques). Le plus souvent, ces hallucinations se manifestent sous forme musicale
chez des personnes âgées présentant une surdité acquise
progressive, de longue date et souvent d’un degré modéré
à sévère. Des rares cas ont été décrits chez des personnes
sourdes pré-linguales.
Facteurs associés
Des facteurs tel un bruit faible ambiant et une période d’activité réduite sont des facteurs associés à une aggravation des
hallucinations. Par ailleurs, l’usage de drogue augmente le
risque hallucinatoire. Des paramètres telles les attentes de
la personne, sa suggestibilité ou la qualité du signal (ratio
signal bruit) décrit comme favorisant le déclenchement d’hallucinations chez les personnes schizophrènes ne semblent
pas présents chez les personnes déficientes auditives présentant des phénomènes hallucinatoires en dehors d’un trouble psychiatrique.
Modèle théorique
Aucun modèle explicatif ne démontre clairement ce qui
amène certaines personnes ayant un problème auditif à
développer des hallucinations. Plusieurs hypothèses existent, d’une part au niveau périphérique (problèmes d’hydrops
endolymphatique dans l’oreille interne provoquant un syndrome d’oreille hyperactive) ou au niveau central (modèle de
désafférentation).
Conclusion : La présence d’hallucinations auditives en cas
de déprivations auditive est un modèle intéressant d’étude
des phénomènes hallucinatoires.
PO 317
MUTISME AKINÉTIQUE RÉVÉLANT
UNE THROMBOPHLÉBITE CÉRÉBRALE
DU POST-PARTUM
MOUNACH J. (1), BENALI A. (2), SATTE A. (1),
OUAHMANE Y. (1), ZERHOUNI A. (1), OUHABI H. (1)
(1) Hôpital Militaire MedV, RABAT, MAROC
(2) Service de Psychiatrie. Hôpital d’Instruction des Armées
Percy, PARIS, FRANCE
Introduction : Les thrombophlébites cérébrales du postpartum sont caractérisées par leur polymorphisme clinique.
Nous rapportons un cas de thrombose veineuse cérébrale
(TVC) du post-partum à expression neuropsychiatrique.
Observation : Patiente de 28 ans, droitière, sans antécédents
pathologiques, présenta une semaine après l’accouchement,
suite à un conflit familial, des troubles de comportement avec
apathie, refus de tout contact et un plafonnement du regard.
Son état général était conservé et aucun signe d’infection
n’était constaté. L’examen neurologique trouvait une hémiparésie droite. Le scanner cérébral montrait une hypodensité
sus-tentorielle droite. Le complément angio-IRM cérébrale
mettait en évidence un accident vasculaire cérébral ischémique capsulo-thalamique droit en rapport avec une thrombophlébite du sinus droit. Le bilan étiologique était négatif. La
patiente était mise sous anticoagulants. L’évolution était favorable en une semaine avec la reprise du contact verbal.
Discussion : Les thromboses veineuses cérébrales (TVC)
surviennent le plus souvent au décours d’un accouchement
normal et jusqu’à dix semaines après l’accouchement. Les
signes cliniques les plus fréquemment rencontrés sont : les
céphalées, un syndrome d’hypertension intracrânienne,
associé à des signes de souffrance cérébrale et/ou de signes
déficitaires, voire un état comateux. Le tableau clinique peut
se résumer en des troubles d’allure psychotique, polymorphe
et labile, marqué par un état confusionnel quasi-constant
allant de l’obnubilation à la stupeur, une fluctuation de
l’humeur, une forte note d’anxiété, pouvant faire penser à une
exagération du baby blues ou à une psychose puerpérale et
conduisant ainsi à des errements diagnostiques. Dans le cas
de notre patiente, le diagnostic de psychose puerpérale avait
été évoqué devant la survenue dans le post-partum, d’un
tableau psychiatrique avec l’existence d’un événement
déclenchant. Néanmoins la présence de signes de focalisation à l’examen neurologique plaidait plus en faveur d’une
pathologie organique en particulier une TVC du post-partum.
Conclusion : La thrombose veineuse cérébrale du postpartum est un diagnostic qu’il faut évoquer chez toute femme
présentant, dans les suites d’un accouchement, un tableau
neuropsychiatrique.
PO 318
ACTUALITÉ SUR LA PSYCHOSE CORTICO-INDUITE :
SPÉCIFICITÉS CLINIQUES ET THÉRAPEUTIQUES
AIRAGNES G., ROUGE-MAILLART C., GARRE J.B.,
GOHIER B.
CHU Angers, ANGERS, FRANCE
Les effets indésirables neuropsychiatriques des corticoïdes
touchent 34 % des patients, dont 6 % de réactions sévères.
Les liens entre dysfonction de l’axe corticotrope et troubles
psychiatriques ont été clairement définis. Une modulation de
l’activité des récepteurs aux glucocorticoïdes à l’échelle cellulaire et des remaniements du lobe temporal à l’échelle
macroscopique sont mis en cause. Les effets secondaires
neuropsychiatriques des corticoïdes sont dose dépendants
et ils apparaissent fréquemment pendant les cinq premières
semaines de traitement.
Nous proposons le cas d’un patient qui a présenté une réaction psychotique aiguë, d’allure confuso-onirique, vraisemblablement secondaire à la prise de corticoïdes, et dont le
passage à l’acte hétéroagressif au cours de cet épisode avait
conduit au décès de son épouse. Cette illustration nous permet de rappeler la clinique de la psychose cortico-induite et
l’importance d’en détecter précocement les symptômes évocateurs afin de proposer rapidement un réajustement
thérapeutique : diminution posologique et association avec
un thymorégulateur ou avec un antipsychotique comme
l’halopéridol ou la chlorpromazine, dans le cas où la corticothérapie ne peut être stoppée. L’efficacité de l’olanzapine et
de la rispéridone semble être réservée aux formes cliniques
subaiguës. L’efficacité prophylactique du lithium est démontrée mais sa toxicité ne permet pas de le recommander en
pratique. L’utilisation de la carbamazépine et du valoproate
reste insuffisamment documentée pour être recommandée.
La lamotrigine et la mémantine permettraient d’améliorer partiellement les altérations de la mémoire déclarative et de la
mémoire de travail, régulièrement présentes chez les
127
10e Congrès de l’Encéphale
patients sous corticothérapie. Certaines études étudient
l’intérêt des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine. Les
posologies doivent être adaptées au cas par cas et la rapidité
d’amélioration est très variable.
En conclusion, nous rappelons l’importance de dépister précocement les tableaux de psychoses cortico-induites et
d’informer les patients et leur entourage des risques d’effets
indésirables psychiques des stéroïdes.
PO 319
MANIFESTATIONS PSYCHIATRIQUES DU DÉFICIT
EN VITAMINE B12 : À PROPOS D’UN CAS
ELLINI S., ELLOUZE F., BEN HOUIDI A., OUANES S.,
BEN ABLA T., MRAD M.F.
Hôpital psychiatrique Razi, TUNIS, TUNISIE
Un cas de manifestations psychiatriques d’un déficit en vitamine B12 de découverte tardive chez une femme de 40 ans
avec disparition de seulement quelques symptômes suite à la
suppplémentation vitaminique B12 a été le sujet de notre discussion. Des signes neurologiques ont été aussi mis en évidence. L’évolution sous traitement par l’administration de vitamine B12 parentérale était partiellement favorable. Il s’agit
d’une pathologie qui reste souvent méconnue voire inexplorée,
essentiellement en raison de ses manifestations cliniques frustes. Sa gravité potentielle est en rapport avec ses éventuelles
complications, en particulier neuro-psychiatriques. De nombreuses observations cliniques, ainsi que des études menées
sur ce sujet, ont été rapportées dans la littérature.
PO 320
COMORBIDITÉS SOMATIQUES CHEZ LES PATIENTS
HOSPITALISÉS DANS UN SERVICE DE PSYCHIATRIE
DE L’ADULTE : ÉTUDE PROSPECTIVE SUR 24 MOIS
BARRIMI M., HLAL H., RAMMOUZ I., AALOUANE R.
CHU Hassan II, FÈS, MAROC
La problématique de la prise en charge somatique de patients
souffrants d’affections psychiatriques constitue aujourd’hui
un enjeu important dans la prise en charge globale de ces
patients.
Cette comorbidité péjore le pronostic pour ces deux types de
pathologies, rend plus complexe la prise en charge thérapeutique et retentit sur le pronostic vital.
Nous nous sommes appuyés dans ce travail sur l’expérience
du service de psychiatrie au CHU Hassan II de Fès, dans le
but d’avoir un aperçu sur la nature des pathologies organiques observés en milieu psychiatrique et décrire les difficultés rencontrées en matière du diagnostic et de prise en
charge de ces comorbidités organiques.
Patients et méthodes : C’est une étude portant sur les
patients consultant aux urgences psychiatriques ou hospitalisés au service de psychiatrie, puis transférés pour avis aux
services médico-chirurgicaux du CHU de Fès, sur une
période de 24 mois du janvier 2010 au décembre 2011.
L’abord somatique des patients a été basé sur un entretien
psychiatrique avec un examen clinique complet, par la suite
128
le patient est adressé à l’un des services médico-chirurgicaux
du CHU pour avis spécialisé.
Le recueil des informations a été effectué sur une fiche de
renseignements cliniques standards comportant 23 items :
Éléments socio-démographiques, éléments cliniques psychiatriques, motif de consultation spécialisée, diagnostic
somatique retrouvé, prise en charge et évolution.
Résultats : Sur une période de 22 mois, allant du janvier 2010
à octobre 2011, 70 patients ont été inclus dans cette étude.
Les motifs de demandes d’avis auprès des services médicochirurgicaux étaient : la suspicion d’une cause organique
dans 33 % des cas, la présence d’un signe d’appel organique
dans 27 % des cas et la présence d’un syndrome confusionnel dans 12 % des cas. Les services médicaux-chirurgicaux
les plus sollicités étaient : les urgences dans 35 % des cas,
suivi par la neurologie dans 23 % des cas. La nature de la
comorbidité somatique observée était : association fortuite
dans 34 % des cas, effets secondaires des psychotropes
dans 20 % des cas et manifestations psychiatriques révélant
une pathologie organique dans 16 % des cas. Le reste des
résultats à 24 mois est en cours.
PO 321
UN SYNDROME DE CONVERSION BIEN TRADUIT
GILQUIN A.F., SARAVANE D.
EPS de Ville-Evrard, NEUILLY-SUR-MARNE, FRANCE
Une patiente de 37 ans est hospitalisée pour incurie totale
(juin 2011) et alitement prolongé, dans un contexte de douleurs lombaires et sciatiques gauches persistantes, rapportées à une hernie discale L4-L5 (avec suivi neurochirurgical,
infiltrations locales et traitement anti-inflammatoire per os).
Les antécédents psychiatriques sont constitués d’un trouble
de la personnalité histrionique sévère, avec tentatives de suicide multiples.
L’examen neurologique d’entrée relève un trajet douloureux
hyperalgique L5 gauche, sans anesthésie en selle, note une
importante répercussion de la douleur sur la motricité des
membres inférieurs, sans systématisation ni précision possible du déficit, et la présence d’une incontinence mixte.
Un nouvel avis neurochirurgical évoque les antécédents
pléomorphes de l’intéressée : épisodes de somatisation,
admissions antérieures multiples aux urgences, symptomatologie neurologique fluctuante, non systématisée, et discordance absolue entre l’examen clinique et les résultats de
l’imagerie, l’événement actuel étant alors considéré comme
un « syndrome de conversion grave ». Un accompagnement
de la patiente dans sa « régression » est proposé par les soignants qui, face à l’échec, développent un contre-transfert
particulièrement négatif.
L’apparition en quinze jours d’un syndrome pyramidal des
quatre membres : signe de Babinski et trépidation épileptoïde
du pied gauche, paraparésie progressive des membres supérieurs (déficit de la préhension) impose, malgré de nouvelles
divergences d’opinion, une IRM cervicale qui visualise une
volumineuse hernie discale C4-C5 (hypersignal médullaire
T2 en regard), suivie d’une décompression neurochirurgicale
puis d’une rééducation encore en cours. La récupération de
Posters
la motricité des membres supérieurs est totale, avec une
réduction notable du syndrome douloureux et moteur du
membre inférieur gauche.
Ce cas clinique illustre l’impérieuse nécessité d’une attitude
neutre du médecin somaticien en regard de troubles dits
somatoformes en milieu psychiatrique ; une vigilance, particulière, un examen clinique soigneux et renouvelé permettront en l’absence de retard diagnostique, de dépister des
pathologies au pronostic organo-fonctionnel parfois sévère.
PO 323
SYNDROME MANIAQUE EN POSTOPÉRATOIRE
D’UN ÉNORME KYSTE HYDATIQUE
FRONTOPARIÉTAL
PO 322
MANIFESTATIONS PSYCHOTIQUES INAUGURALES
D’UN SYNDROME DE FAHR
Introduction : La localisation intracrânienne du kyste hydatique est relativement rare. Les troubles psychiatriques sont
rarement décrites dans les cas des KH cérébraux publiés.
Nous rapportons le cas d’une fille âgée de huit ans, présentant un syndrome maniaque survenant un mois après cure
chirurgicale d’un énorme kyste hydatique fronto-pariétal.
Observation : F.L. fille âgée de 8 ans, unique de sa fratrie,
ayant dans ses antécédents un contact avec les chiens qui
a présenté des céphalées chroniques évoluant depuis 3 ans
avec une macrocranie d’aggravation progressive, sans
vomissements ni crises convulsives ni déficit moteur.
Au terme de ces 3 années, elle a présenté une aggravation
rapide avec apparition des troubles de conscience et installation d’un coma.
Une TDM cérébrale a objectivé un énorme kyste hydatique
fronto-pariétal d’environ 12,9 sur 11,6 cm. La patiente a été opérée le même jour avec réalisation d’une énucléation du kyste.
Un mois en postopératoire, la famille a constaté des troubles
de comportement et l’examen psychiatrique a confirmé un
syndrome maniaque. La patiente a été traitée par un thymorégulateur (dépakine à 400 mg par jour) et un antipsychotique
(lévomépromazine à 25 mg par jour) avec une évolution favorable à 1 an.
Discussion : La localisation cérébrale du kyste hydatique est
rare : 1 à 2 %. La symptomatologie neuropsychiatrique est peu
spécifique, elle associe de façon variable un syndrome d’hypertension intracrânienne et des signes comitiaux ou déficitaires.
Les kystes hydatiques cérébraux peuvent se manifester au
début de leur évolution par des troubles psychiatriques.
Dans la littérature, rares sont les études qui ont rapporté les
troubles psychiatriques du kyste hydatique cérébral. Il n’y a
pas eu de publication décrivant les troubles psychiatriques
post opératoires du kyste hydatique à notre connaissance,
ce qui est le cas de notre patiente dont le kyste hydatique est
révélé par un coma et les troubles psychiatriques ne sont
révélés qu’en postopératoire.
Conclusion : Le kyste hydatique cérébral est rare, la prise en
charge doit être précoce pour éviter les séquelles qui peuvent
être d’ordre neuropsychiatriques en cas des kystes énormes
méconnus et non opérés ou même en post chirurgical.
SAADA W., ELLOUZE F., OUANES S., LAHMER A.,
BEN ABLA T., MRAD M.F.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Le syndrome de Fahr se réfère aux pathologies avec calcifications des ganglions de la base du cerveau dont la forme
idiopathique est la maladie de Fahr. C’est une pathologie rare
à diagnostic radiologique qui peut avoir différentes manifestations psychiatriques. 40 % des patients se présentent avec
des manifestations psychiatriques : manifestations psychotiques ou troubles cognitifs ou troubles de l’humeur. La prise
en charge des manifestations psychotiques est souvent délicate parce que ces patients répondent de façon variable aux
neuroleptiques avec souvent une intolérance neurologique
à ces médicaments et risque plus important de syndrome
malin selon la littérature.
Cas clinique : Il s’agit d’un patient âgé de 52 ans sans antécédents particuliers admis dans notre service pour un délire
de jalousie et des hallucinations visuelles évoluant depuis
9 mois avec une hétéroagressivité vers son épouse. À
l’examen : le patient est irritable, réticent. Il ne présente ni
troubles cognitifs ni éléments dépressifs.
Il a été mis sous neuroleptiques Moditen à dose progressive
jusqu’à une dose de 200 mg. Il a présenté une intolérance
neurologique avec une rigidité et un tremblement non corrigés par les anticholinergiques ce qui a nécessité l’arrêt des
neuroleptiques pendant quelques jours. Un bilan biologique
a objectivé une hypocalcémie sévère à 1,1 mmol/l avec une
hyperphosphorémie à 1,88 mmol/l ce qui a nécessité une
correction en collaboration avec les internistes par le gluconate de calcium. On a pu atteindre une calcémie à 2,11 mmol.
Le patient a été gardé sous Calpéros 2cp/J et Stérogyl
5 gouttes/J.
Un scanner cérébral réalisé dans le cadre de l’exploration
d’un premier épisode psychotique a montré des calcifications
des ganglions de la base du cerveau. Un syndrome de Fahr
a été retenu. On l’a adressé en médecine interne pour exploration. Bien que le Moditen ait été introduit à faible dose :
50 mg/J, le patient a présenté de nouveau un parkinsonisme,
d’où sa mise sous amisulpiride 400 mg et correcteur. Au suivi
à la postcure, il y a eu une mise à distance du délire et une
disparition des troubles du comportement mais le patient a
présenté de nouveau une rigidité avec une asthénie. En conséquence, on était obligé d’arrêter de nouveau le neuroleptique.
RHARRABTI S. (1), ZAMMAMA H. (1), CHTAO N. (2),
ALOUANE R. (1), RAMMOUZ I. (1), KHATTALA K. (3)
(1) Service de psychiatrie, FÈS, MAROC
(2) Service de neurologie, FÈS, MAROC
(3) Service de chirurgie pédiatrique, FÈS, MAROC
PO 324
SYNDROME MANIAQUE APRÈS CURE
D’UN ADÉNOME HYPOPHYSAIRE INVASIF
RHARRABTI S. (1), ZAMMAMA H. (1), BOUXID H. (2),
ALOUANE R. (1), RAMMOUZ I. (1), AJDI F. (2)
(1) Service de psychiatrie, FÈS, MAROC
(2) Service d’endocrinologie, FÈS, MAROC
129
10e Congrès de l’Encéphale
Introduction : Les tumeurs hypophysaires représentent 10 %
de l’ensemble des tumeurs intracrâniennes et sont découvertes le plus souvent entre 35 et 65 ans. Le syndrome
maniaque après la cure chirurgicale d’une tumeur cérébrale
est rarement décrit. Nous rapportons le cas d’une fille de
16 ans opérée pour un adénome hypophysaire invasif, et qui
présente un syndrome maniaque révélant une récidive tumorale.
Observation : Il s’agit d’une fille de 16 ans, sans antécédents
particuliers, qui présente des troubles psychiatriques, 4 mois
après la cure chirurgicale d’un adénome hypophysaire invasif
révélé par un retard de croissance et un syndrome d’hypertension intracrânienne et confirmé par l’IRM. La patiente a
présenté des troubles de sommeil, un excès alimentaire, une
logorrhée et l’examen psychiatrique a confirmé un syndrome
maniaque. L’IRM de contrôle a objectivé une récidive tumorale. L’évolution a été bonne sous antipsychotique atypique
(olanzapine 5 mg par jour), avec un recul de 4 mois.
Discussion : L’adénome hypophysaire est rarement symptomatique, survient généralement chez l’adulte jeune, et la
forme invasive représente 40 % des adénomes ; les manifestations psychiatriques isolées en rapport avec une tumeur
hypophysaire peuvent être source de retard diagnostique.
Cette observation a plusieurs particularités, D’une part c’est
une tumeur hypophysaire qui est survenue chez un enfant ;
la tumeur fut opérée et la récidive après acte chirurgical a
été révélée par des manifestations psychiatriques.
Conclusion : L’apparition des troubles psychiatriques après
l’exérèse d’un adénome hypophysaire doit faire rechercher
une récidive tumorale ; la prise en charge est psychiatrique
et neurochirurgicale.
PO 325
LA PSYCHOSE MYXOEDÉMATEUSE :
À PROPOS D’UN CAS
OUANES S., BAHRINI L., BOUASKER A., ZGUEB Y.,
CHENNOUFI L., BERGAOUI H., DABOUSSI A., GHACHEM R.
Hôpital Razi – La Manouba, TUNIS, TUNISIE
Alors que de nombreuses endocrinopathies sont susceptibles d’induire des manifestations psychiatriques, ces dernières peuvent faire dérouter le diagnostic notamment
lorsqu’elles inaugurent voire résument le tableau.
Nous rapportons le cas d’une jeune femme de 26 ans qui a
consulté en psychiatrie pour un tableau de délire chronique
érotomaniaque de mécanisme hallucinatoire auditif, visuel et
cénesthésique associé à un syndrome d’automatisme mental. Les explorations ont conclu à une psychose en rapport
avec une thyroïdite de Hashimoto. Tous les symptômes psychiatriques ont complètement disparu après un mois de traitement substitutif par la L-thyroxine, en l’absence de tout traitement antipsychotique.
Ce cas illustre les difficultés diagnostiques que pose la psychose myxœdémateuse qui demeure une entité largement
méconnue à laquelle il faudra penser devant un tableau de
psychose notamment chez une femme jeune.
PO 326
ACCÈS PSYCHOTIQUE AIGU RÉVÉLANT
UNE POUSSÉE DE NEUROLUPUS
RHARRABTI S. (1), ELAYOUBI K. (2), KHAMMAR Z. (2),
ALOUANE R. (1), RAMMOUZ I. (1), BONO O. (2)
(1) Service de psychiatrie, FÈS, MAROC
(2) Service de médecine interne, FÈS, MAROC
Introduction : Le neurolupus est une complication grave de
la maladie lupique, rarement révélé par des manifestations
psychiatriques sans autres signes neurologiques. Nous rapportons le cas d’une patiente atteinte du LED et qui a présenté
un accès psychotique révélant une atteinte neurologique.
Observation : Il s’agit de Madame MN âgée de 47 ans, connue atteinte de lupus érythémateux disséminé depuis 2003.
La patiente a été hospitalisée au service de médecine interne
pour des céphalées et une fièvre évoluant depuis un mois.
Quatre jours après son admission, elle a présenté un syndrome confusionnel avec agitation et tentative de suicide. Le
bilan biologique et scannographique était normal. Une
semaine après, la patiente a présenté de façon brutale un
syndrome délirant et un syndrome hallucinatoire avec des
éléments dissociatifs. Le diagnostic d’un épisode psychotique bref selon la DSMIV a été retenu.
L’examen neurologique était normal. L’IRM cérébral a objectivée une démyélinisation sustentorielle confirmant un neurolupus. Un traitement immunosuppresseur à base de corticoïde associé au cyclophosphamide est instauré.
La patiente était mise sous olanzapine à la dose de 5 mg par
jour associé à un anxiolytique. L’évolution est marquée par
la disparition des symptômes après un mois.
Discussion : L’atteinte neurologique lupique peut être à l’origine d’un retard diagnostique dans les formes psychiatriques
pures. La présence des lésions démyélinisantes dans le système nerveux central se traduit cliniquement par un déficit
moteur à type de paraplégie spastique, un déficit visuel et une
altération mentale. Dans notre observation, la poussée du
neurolupus est apparue huit ans après le diagnostic de la
maladie. Le diagnostic est retenu par l’apparition d’un trouble
psychotique chez une patiente présentant des céphalées
depuis 2 mois avec un épisode de confusion mentale, une
démyélinisation cérébrale dans l’IRM cérébrale. L’examen
neurologique est strictement normal ce qui fait la particularité
de notre cas clinique.
Conclusion : L’atteinte neuropsychiatrique au cours du lupus
systémique constitue une complication grave. Elle doit être
recherchée même devant des signes psychiatriques purs afin
de pouvoir instaurer un traitement précoce.
PO 327
QUALITÉ DE VIE ET HANDICAP
FARHAT I. (1), ZGUEB Y. (2), JOMLI R. (2), BEN HOUIDI A. (2),
NACEF F. (2)
(1) Hôpital Razi, ARIANA, TUNISIE
(2) Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
On compte, actuellement, 151 423 personnes handicapées
parmi la population tunisienne, dont 25 % sont jeunes appar130
Posters
tenant à la tranche d’âge 15 à 29 ans. Les handicapés
moteurs représentent 42,1 %. L’évaluation de la qualité de
vie, son maintien, et son amélioration doivent rester une priorité dans tout programme de prise en charge des personnes
handicapées. La dépendance causée par le handicap
entraîne une altération importante de la qualité de vie.
Objectif :
– Évaluer la qualité de vie de sujets souffrant d’un handicap
moteur.
– Identifier les principaux domaines d’altération de la qualité
de vie.
– Décrire l’intérêt et les limites d’utilisation de l’échelle WHOQOL-100 de l’OMS dans notre propre contexte.
Méthodologie : Enquête transversale descriptive incluant
60 patients souffrant d’un handicap moteur majeur (âge
≥ 18 ans). Tous les patients ont répondu à un questionnaire
comprenant les données socio-démographiques, et les
caractéristiques cliniques de l’handicap moteur. Nous nous
sommes basés sur le questionnaire de qualité de vie de
l’OMS dans sa version longue à 100 items (WHOQOL-100).
Résultats : Notre étude a concerné 60 personnes, avec une
moyenne d’âge de 35,8 ans, dont 31 sont des femmes, et 36
sont célibataires, 3 ont divorcé après la survenue du handicap. 1/3 des sujets avaient un niveau secondaire (34 %),
81 % des sujets avaient cessé de travailler. Seulement 8 %
recevaient une indemnité. Environ 32 % de la population ne
bénéficient pas de couverture sociale, 47 % vivent en institution. Le score moyen global de la qualité de vie était altéré
pour tous les domaines sauf celui de la spiritualité. Le niveau
d’altération est comparable à celui de l’insuffisance rénale
terminale ou des accidents vasculaires cérébraux. La facette
qui a le score le plus bas est celle de l’activité sexuelle, proche
de celle des schizophrènes. Le score moyen global pour la
santé en général est de 47,7 bien plus bas que celui du groupe
des non malades : 67,9.
Conclusion : La qualité de vie des handicapés est multifactorielle, elle est intriquée avec la sévérité du handicap, le lieu de
vie et la dépression. Une action en synergie des 4 champs :
social, médical, psychologique, et de l’insertion professionnelle
pour combattre l’exclusion des handicapés est impérative.
PO 328
PRÉVALENCE ET FACTEURS CORRÉLÉS
À LA DÉPRESSION CHEZ LES SUJETS ATTEINTS
DE SCLÉRODERMIE SYSTÉMIQUE :
À PROPOS D’UNE ÉTUDE TRANSVERSALE
ABIDA I., BEN THABET J., FRIGUI M., SALLEMI R.,
SNOUSSI M., ZOUARI N., ZOUARI L., BAHLOUL Z.,
MAALEJ M.
CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
La sclérodermie systémique est une maladie auto-immune
faisant partie du groupe des connectivites. La chronicité de
la maladie et le handicap qu’elle génère font que les symptômes psychiatriques sont fréquemment rencontrés et sont
largement dominés par la dépression. Cette dernière conduit
à une aggravation du pronostic de la maladie et une altération
de la qualité de vie.
Objectif : Évaluer la prévalence de la dépression chez les
malades sclérodermiques et identifier les facteurs qui lui sont
associés.
Nous avons mené une étude transversale, réalisée entre le
mois de juillet 2010 et septembre 2011, portant sur tous les
malades atteints de sclérodermie systémique suivis au service de médecine interne au CHU Hédi Chaker de Sfax (Tunisie). Pour chaque patient, nous avons relevé les caractéristiques socio-démographiques, cliniques et thérapeutiques.
Pour évaluer les symptômes dépressifs, nous avons utilisé
l’échelle de Beck (BDI).
Nous avons recensé 25 patients dont la moyenne d’âge était
de 44,2 ans ± 12,75 avec une prédominance féminine. L’âge
de début de la maladie était de 37,32 ± 10,51 ans. La durée
moyenne d’évolution de la maladie était de 7,64 ans ± 5,04.
Les douleurs articulaires étaient notées chez tous nos malades.
Onze (44 %) présentaient une dépression au moment de l’évaluation modérée dans sept cas (63,63 %), sévère dans quatre
cas (36,36 %) et 25 % avaient déjà présenté au moins un épisode dépressif. Parmi les onze patients, trois cas (27,3 %)
recevaient un traitement antidépresseur et anxiolytique.
La dépression chez les sujets sclérodermiques était significativement associée avec certaines variables socio-démographiques (le fait de vivre seul (p = 0,001) et le bas niveau
d’instruction (p = 0,00)), les douleurs articulaires (0,028),
l’atteinte digestive (0,03), l’atteinte pulmonaire (0,01) et le
traitement par corticoïdes (0,002).
Notre travail confirme le taux élevé de dépression chez les
sujets atteints de sclérodermie systémique. Elle est principalement associée à la douleur, à l’existence d’une cause iatrogène et à l’existence d’une atteinte viscérale. Rechercher la
dépression chez les patients atteints de sclérodermie systémique devrait être fait de façon systématique afin d’optimiser
à temps l’action thérapeutique.
PO 329
ÉVALUATION DE LA DÉPRESSION DANS
LA MALADIE DE PARKINSON IDIOPATHIQUE
SMAOUI S. (1), ZOUARI L. (1), BOUKHRIS A. (2),
SALLEMI R. (1), DAMAK M. (2), TURKI E. (2), FEKI I. (2),
MILEDI M.I. (2), BEN THABET J. (1), MHIRI C. (2),
MAALEJ M. (1)
(1) CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
(2) CHU Habib Bourguiba, SFAX, TUNISIE
Objectif : Estimer la prévalence de la dépression chez les
malades atteints de la maladie de Parkinson idiopathique et
mettre en exergue les facteurs associés.
Patients et méthodes : Il s’agissait d’une étude de type transversal réalisée sur une durée de 5 mois à partir du 1er mai 2011
portant sur les malades suivis à la consultation externe de Neurologie du CHU Habib Bourguiba de Sfax (Tunisie) pour maladie de Parkinson idiopathique (MPI). Pour évaluer la dépression, nous avons utilisé l’échelle de Beck (Beck depression
inventory ou BDI). Une dépression sévère a été retenue à partir
d’un score de 16. Pour évaluer handicap moteur et le retentissement sur la vie quotidienne, on a utilisé respectivement
le stade de Hoehn et Yahr et l’échelle de Schwab et England.
131
10e Congrès de l’Encéphale
Résultats : Notre étude a porté sur 90 patients. Ils étaient de
sexe masculin dans 57,77. Ils avaient un âge moyen de
65,4 ans avec des extrêmes de 39 ans et de 86 ans. L’âge
moyen de début de la maladie était de 58,57 ans. Ils étaient
des retraités dans 83,33. La prévalence de la dépression
sévère était de 37,77 à l’échelle de Beck. La dépression était
statistiquement associée à la présence de cas similaire dans
la famille (p = 0,05), à un délai de consultation inférieur à 1 an
(p = 0,05), au degré de handicap évalué par le stade de
Hoehn et Yahr (> au stade 2,5) (p = 0,04), au degré de retentissement de la maladie sur les activités de la vie courante
évalué par l’échelle de Shwab et England (< 50 %)
(p = 0,001), à la forme trémo akinéto rigide (p = 0,05), à la
présence de douleurs et de signes sensitifs (p = 0,001), de
troubles digestifs (p = 0,032), de troubles sexuels (p = 0,017)
et de troubles cognitifs (p = 0,006).
Conclusion : La dépression est fréquente au cours de la maladie de Parkinson et souvent sous-estimée. Elle peut inaugurer le tableau clinique ou être une complication de la maladie.
Il faut s’acharner à la dépister et à la traiter afin d’améliorer
la qualité de vie des patients.
PO 330
VITILIGO ET QUALITÉ DE VIE
ELMOUEFFEQ A., ROCHDANI A., ONEIB B., BELBACHIR S.,
SEKKAT F.Z.
Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC
Le vitiligo est une dermatose pigmentaire fréquente, responsable d’un grand préjudice esthétique, avec un retentissement social et psychologique très important à l’origine de conflits familiaux et de problèmes d’insertion sociale, pouvant
aller jusqu’à la stigmatisation et la discrimination dans certains postes de travail, où le physique et le relationnel sont
très importants.
La comorbidité psychiatrique est importante au cours du
vitiligo : il existe une relation étroite entre qualité de vie et vitiligo.
Notre travail a pour but d’évaluer la qualité de vie chez des
patients atteints de vitiligo.
PO 331
LA QUALITÉ DE VIE CHEZ LES TRANSPLANTÉS
RENAUX
LABOUDI F., SOULAMI W., DOUFIK J., SABIR M.,
OUANASS A.
Hôpital psychiatrique Arrazi, CHU Rabat Salé, RABAT, MAROC
La transplantation rénale est la greffe d’organe vascularisé
la plus couramment réalisée.
C’est un des traitements de l’insuffisance rénale chronique.
La prise en charge est conjointe : néphrologique, psychologique.
L’évaluation de la qualité de vie s’avère importante car elle
est un des éléments qui permettent de juger l’efficacité et la
qualité de la prise en charge du patient dans sa globalité.
L’objectif de notre travail consiste à estimer l’impact d’une
telle transplantation sur la qualité de vie des insuffisants
rénaux chroniques.
132
Il s’agit d’une enquête transversale auprès d’un échantillon
de malades porteurs d’un greffon fonctionnel, au CHU Rabat
Salé, avec une mesure de la qualité de vie par hétéro-questionnaire SF36 (QUALITÉ DE VIE).
PO 332
LA PATHOMIMIE, L’ARBRE QUI CACHE LA FORÊT
HAMADA S. (1), BENALI A. (2), BENZEKRI L. (1),
SENOUCI K. (1), HASSAM B. (1)
(1) CHU Ibn Sina, RABAT, MAROC
(2) Hôpital d’instruction des armées Percy – Clamart, CLAMART, FRANCE
Introduction : Les pathomimies peuvent se définir comme une
maladie autoprovoquée dans un état de conscience claire par
le patient lui-même, au niveau de son revêtement cutanéomuqueux ou de ses phanères. Les aspects cliniques cutanés sont
très variés et le diagnostic est évoqué devant des lésions aux
contours nets, souvent géométriques, situées sur des zones
facilement accessibles, un début brutal, des récidives inexpliquées, une amélioration ou guérison des lésions sous occlusif
ou plâtre et une grande tolérance pour des lésions très affichantes. La notion de secret est importante.
Observation : Patiente de 38 ans, divorcée, mère de trois
enfants, sans profession. Ayant consulté en dermatologie
pour une lésion de la joue droite, d’apparition aiguë spontanée selon les dires de la patiente, faisant 5 cm de grand axe,
bien limitée, de surface ulcérée et recouverte de fine croûte
noirâtre. La séméiologie des lésions cutanée, le siège accessible et le contexte familial ont fait suspecter une pathomimie.
Des soins à bases de pansements gras en occlusion ont été
prescrits avec une lettre pour consultation psychiatrique. La
patiente avait consulté plusieurs confrères dermatologues.
Discussion : La pathomimie représente environ 0,2 % des
consultations en dermatologie, le plus souvent chez l’adulte
jeune de 15 à 35 ans avec prédominance féminine. Classiquement, il s’agit d’automutilations sous forme d’ulcérations
d’apparition brutale sur une peau saine aux bords bien limités.
La cicatrisation est traînante, émaillée de surinfections. Sur
le plan psychiatrique il peut s’agir de troubles de l’adaptation
en rapport avec un trouble de la personnalité sous-jacent,
d’abus et/ou de dépendance à l’alcool ou à d’autres substances ou encore de symptômes dépressifs.
Conclusion : Le diagnostic et la prise en charge de la pathomimie cutanée est une situation particulière que le dermatologue
devrait être capable de reconnaître sur des arguments somatiques et psychologiques. Le traitement comprend à la fois des
soins locaux ainsi qu’une prise en charge psychologique après
avoir instauré une relation de confiance avec le patient.
PO 333
ALEXITHYMIE ET DÉPRESSION DANS
L’HYPERTENSION ARTÉRIELLE
OUERIAGLI NABIH F., LAFFINTI A., TOUHAMI M.,
ABILKACEM L.
Équipe de recherche sur la santé mentale, Faculté de Médecine
et de Pharmacie Caddi Ayad, MARRAKECH, MAROC
Posters
Le concept d’alexithymie signifie l’absence de mots pour
décrire ses émotions. Il fut créé pour désigner un déficit affectif et cognitif dans la reconnaissance et l’expression émotionnelle. L’alexithymie est considérée comme un facteur de vulnérabilité à l’expression de troubles psychosomatiques telle
l’hypertension artérielle (HTA). Selon la littérature 50 % de
patients souffrant d’hypertension artérielle essentielle souffrent d’alexythimie.
Nous avons réalisé une étude dans le service de cardiologie
sur une période d’une année (septembre 2010 – septembre 2011), dont le but est de mesurer le degré d’Alexithymie
chez les patients présentant une hypertension artérielle chronique et d’établir des corrélations entre cet état psychologique, la sévérité et la durée d’évolution de l’hypertension artérielle et la dépression. L’alexithymie a été mesurée par
l’échelle de Toronto dans sa version à 20 items (TAS-20). La
dépression a été évaluée par l’échelle d’Hamilton. Les analyses statistiques ont été réalisées avec le logiciel SPSS.
Notre échantillon est composé de 150 sujets. L’âge moyen
des patients était de 49,34 ans avec des extrêmes entre 18
et 70 ans. 61 % de notre échantillon étaient des femmes. Une
HTA légère (systolique entre 140-159 mmhg et diastolique :
90-99 mmhg) a été notée chez 10 % des patients, une HTA
modérée (systolique : 160-179/diastolique : 100-109) dans
22 % des cas et une HTA sévère (systolique : 180/diastolique : 110 mhg) dans 68 % des cas. La durée d’évolution était
de plus de deux ans dans 80 % des cas. Le score moyen de
la TAS-20 était de 54,75. Les scores moyens des trois principaux facteurs de la TAS-20 ont été aussi mesurés. Les corrélations entre TAS-20, HAM-D et la sévérité de l’HTA étaient
significatives.
L’alexithymie reste un facteur prédisposant à la dépression
en cas d’HTA sévère. Son identification est importante pour
prévenir la survenue de la dépression et optimiser une prise
en charge globale de l’HTA chronique.
PO 334
SOUFFRANCE PSYCHOLOGIQUE DES PATIENTES
EN RÉMISSION D’UN CANCER DU SEIN
CHARFI N., MNIF L., MASMOUDI J., SALLEMI R.,
GUERMAZI M., JAOUA A.
CHU Hédi Chaker Sfax Tunisie, SFAX, TUNISIE
Introduction : Le cancer du sein entraîne une souffrance psychologique exprimée sous forme d’anxiété et de dépression
qui perdurent même à distance du traitement carcinologique.
Objectif : – Déterminer la prévalence de l’anxiété et de la
dépression chez les femmes en rémission d’un cancer du
sein non métastatique comparée à celle de la population
générale.
– Évaluer l’état global de santé des patientes et chercher un
éventuel lien avec ces troubles émotionnels.
Sujets et méthodes : Il s’agissait d’une étude transversale et
comparative incluant 50 patientes en rémission d’au moins
trois mois d’un cancer du sein non métastatique et 50 femmes
indemnes. Les dossiers médicaux ont été recrutés du service
de gynécologie au CHU Hédi Chaker de Sfax (Tunisie) et par
la suite les patientes éligibles ont été convoquées. L’évalua-
tion de l’anxiété et de la dépression a été effectuée à l’aide
de l’échelle HAD de Zigmund et Snaith et l’évaluation de l’état
global de santé, à l’aide de l’échelle générale de la qualité
de vie EORTC QLQ-C30.
Résultats : L’âge moyen de nos patientes était de 52,06 ans
(± 10,07 ans). Elles étaient en rémission à la moyenne de
17,4 mois (± 9,43 mois).
Comparativement aux sujets témoins, les patientes présentaient davantage d’anxiété (42 % vs. 28 %) et de dépression
(44 % vs. 24 %).La différence entre les deux groupes a été
significative en terme seulement de dépression (p = 0,035).
L’état global de santé des patientes était significativement
plus altéré que celui des témoins (p = 0,001). Cette altération
était significativement plus importantes chez les patientes
anxieuses (p = 3,10–4) et déprimées (p = 6,10–9), en comparaison les patientes avec humeur normale.
Conclusion : Du fait de leur prévalence plus élevée chez les
patientes atteintes d’un cancer du sein et de leur impact négatif sur la santé générale, il est recommandé de rechercher la
dépression et l’anxiété même à distance du traitement carcinologique.
PO 335
LE TROUBLE DYSPHORIQUE PRÉMENSTRUEL
LETAIEF L., ZAAFRANE F., CHIRAZ A., BRAHAM A.,
FALEH R., GAHA L.
Service de psychiatrie CHU de Monastir – Laboratoire de
Recherche Vulnérabilité à la maladie mentale LR05ES10,
MONASTIR, TUNISIE
Introduction : Le rapport entre menstruations et troubles mentaux a été relaté depuis l’antiquité et les répercussions des
menstruations sur le fonctionnement psychique des femmes
ont été étudiées depuis le 19e siècle, révélant l’influence du
cycle sur les pathologies mentales connues ou constatant la
survenue de manifestations physiques ou psychiques durant
la période prémenstruelle et menstruelle. Le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) se caractérise par une humeur
dépressive, une anxiété et une labilité émotionnelle marquées, ainsi qu’une diminution de l’intérêt pour les activités,
se manifestant pendant la phase lutéale du cycle.
Objectif : Évaluer la prévalence du trouble dysphorique prémenstruel et préciser les facteurs qui lui sont associés.
Méthode et matériel : Il s’agit d’une enquête épidémiologique
rétrospective et prospective, qui a été réalisée à l’EPS Fattouma Bourguiba de Monastir, auprès d’un échantillon de
200 femmes en âge de procréation, durant la période
d’avril 2002 à septembre 2003. L’évaluation s’était effectuée
par la passation de deux échelles (le Premenstruel Assessement Form et le Moss Men, struel Distress Questionnaire)
évaluant le syndrome prémenstruel et le trouble dysphorique
prémenstruel, et d’un questionnaire explorant les caractéristiques socio-démographiques, anamnestiques, gynécologiques et obstétricales et environnementales et les attitudes
envers les menstruations.
Résultats : Le TDPM, était présent chez 5 % des femmes à
l’évaluation rétrospective et chez seulement 3 % à l’évaluation prospective.
133
10e Congrès de l’Encéphale
Il avait une relation significative aux deux temps d’évaluation
avec le jeune âge, le niveau élevé de stress, et le vécu négatif
des menstruations.
Conclusion : Le trouble dysphorique prémenstruel est classé
dans le DSM IV parmi les troubles de l’humeur non spécifié.
Malgré sa faible prévalence, son dépistage permettrait une
meilleure prise en charge en vue d’améliorer la qualité de vie
des femmes.
PO 336
LA DÉPRESSION DU POST-PARTUM. À PROPOS
D’UNE ENQUÊTE AUPRÈS DE 40 PARTURIENTES
LETAIEF L., ZAAFRANE F., LAHMAR M.A., FALEH R., GAHA L.
Service de psychiatrie CHU de Monastir – Laboratoire de
Recherche Vulnérabilité à la maladie mentale LR05ES10,
MONASTIR, TUNISIE
Introduction : Les dépressions du post-partum (DPP) présentent en occident, la plus fréquente complication du postpartum. Elles constituent un problème de santé publique du
fait de leur fréquence (10-15 %) et de leur gravité.
Il s’agit d’une pathologie multifactorielle, dépendante de facteurs psycho-socio-culturels, biologiques et psycho-dynamiques.
Objectif : Estimer la prévalence de la DPP et rechercher les
facteurs qui lui sont associés.
Méthodes et Matériel : Il s’agit d’une enquête prospective
descriptive et comparative, menée au service de Gynécologie et d’Obstétrique du CHU de Monastir, regroupant toutes
les femmes (N = 600) ayant accouché durant la période la
période d’étude.
L’évaluation avait consisté à révéler les caractéristiques
socio-démographiques, anamnestiques, gynécologiques,
obstétricales, néonatales et environnementales et à passer
entre la 1re et la 2e semaine du post-partum les échelles :
– De dépression postnatale d’Edimbourg
– Du support social : Maternity Social Support Scale.
Résultats : La prévalence de la DPP était estimée à 10 %.
La recherche des facteurs de risque a montré que la dépression était significativement associée à : la désirabilité de la
grossesse, les pathologies lors de la grossesse, le degré de
satisfaction conjugale ; l’état civil ; l’état de santé du nouveau
né ; les antécédents personnels psychiatriques ; la qualité du
support social ; le terme du nouveau-né ; le suivi de la grossesse, le niveau socio-économique.
Discussion : La DPP serait moins fréquente en Tunisie. Ceci
serait en rapport avec certaines particularités culturelles.
La maternité dans notre culture est réservée et source d’honneur et de reconnaissance : la fécondité accroît le respect
pour la femme et renforce sa place dans la famille.
La culture arabe exige un haut niveau du support à la maman
dans la période post-natale, ou la nouvelle parturiente se
trouve aidée, assistée et soutenue par les membres de la
famille.
Conclusion : Nos résultats consacrent l’existence de grossesse à risque psychique. Ils appellent à des mesures de pré134
vention aux différents temps de la grossesse et du postpartum.
PO 337
PEUT-ON DEVENIR ADDICT À SA DOULEUR ?
EON-ANDRUETAN A.
HIA Sainte-Anne, TOULON, FRANCE
Goodman en 1990 étend la notion d’addiction au domaine
des addictions comportementales. Tout comportement pourrait être source d’addiction : l’addiction au jeu, l’addiction au
sexe, l’addiction au travail… Certains, même s’ils sont souvent critiqués, étendent cette notion aux émotions en parlant
en particulier d’addiction à l’amour. Le comportement addictif
envahit tous les champs d’action du sujet. Lors de douleur
chronique, celle-ci met le patient hors du champ du monde.
Elle le retranche de ses activités. Elle s’installe dans le quotidien et envahit chaque instant de l’existence. Tout le vécu
de l’individu est centré sur cette douleur. Face à ces constatations nous pouvons nous demander si certains patients
peuvent devenir addict à leur douleur.
Certains sujets s’accaparent complètement cette identité de
« douloureux » ; la douleur fait partie d’eux, les décrit complètement. Au point que guérir de cette douleur devient
impossible car retentit comme une perte identitaire. Plus
qu’addicts, ils deviennent dépendants de la douleur ; dans le
sens où certes ils n’éprouvent pas de plaisir à subir le phénomène douloureux mais ne peuvent envisager vivre sans
car leur identité même serait remise en cause. Se réapproprier leur vécu, leur histoire, reconstruire un avenir hors de
la douleur est complexe mais nécessaire chez ces patients.
PO 338
FOLIE À DEUX : À PROPOS D’UN CAS
MAAMRI A., CHARFI S., HADJ SALEM M., BEN ASSI W.,
ELLOUMI H., CHEOUR M.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Introduction : La folie à deux est une entité psychiatrique considérée comme rare.
La question de l’éventuelle diffusion d’un sujet à un autre de
troubles délirants est intrigante. Le discours d’un délirant
semble souvent hermétique et impénétrable et ne doit pas
a priori trouver écho chez l’autre. Il existe pourtant des cas
où cette diffusion du délire semble survenir.
L’objectif de notre travail est de présenter un cas de folie à
deux admis à l’hôpital Razi au mois de mai 2011 et de présenter une revue récente de la littérature.
Résultats : Il s’agit de Mr S, âgé de 42 ans, dont les troubles
remontent à 6 ans, soit un an après le décès de son père ; il
est arrivé par ses propres moyens à découvrir que son père
avait des biens qui sont sous la direction de certaines personnes de voisinage. Depuis, apparition d’un délire de persécution, d’ensorcellement et de préjudice ; il était devenu
revendicateur ; il a entamé des procédures judiciaires qui
n’ont pas abouti. 3 ans après, Mr S a déménagé avec sa
famille à un autre petit village, toujours poursuivi par ses persécuteurs. L’évolution a été marquée par l’aggravation des
Posters
troubles du comportement. En effet, il avait empêché ses
enfants d’aller à l’école par crainte qu’ils ne soient kidnappés.
Puis il a interdit les sorties à tous les membres de la famille
et à lui-même.
C’est à ce moment-là que ses frères se sont inquiétés et ont
demandé une hospitalisation d’office. À l’examen un syndrome délirant de persécution, de préjudice et d’ensorcellement. Le diagnostic retenu est un trouble délirant type persécution (DSM IV).
Mme M, âgée de 51 ans, épouse de Mr S, a été hospitalisée
d’office le même jour que lui pour des troubles du comportement ayant débuté quelques mois après l’éclosion du délire
de son mari avec à l’examen les mêmes propos de son mari.
Le diagnostic de trouble psychotique partagé (DSM IV) a été
retenu.
Conclusion : La contagion des maladies mentales est impossible dans les conditions habituelles, dans lesquelles un sujet
délirant est un élément original, « anormal », au regard de
son entourage. Or la part subjective de définition de la norme
est problématique dans le cas de la folie à deux, puisque
l’évaluateur familial est lui-même délirant.
PO 339
LA PRISE EN CHARGE EN PÉDOPSYCHIATRIE
D’UNE MALADIE GÉNÉTIQUE RARE : LE CAS
DU SYNDROME DE WOLCOTT-RALLISON
drome de répétition traumatique marqué par les reviviscences diurnes et les cauchemars reproduisant l’expérience
vécue, une hypervigilance et des conduites d’évitement.
C’est plusieurs années après la rencontre traumatique que
nous rencontrons ces deux patients en consultation. Ils sont
adressés pour douleurs chroniques et invalidantes, et les
soins médicaux entrepris jusqu’à présent n’ont permis ni le
soulagement de leurs troubles, ni la découverte d’une étiologie organique de ceux-ci.
La symptomatologie traumatique, jamais verbalisée par les
patients, a évolué pendant six à huit mois après leurs accidents respectifs, puis s’est progressivement estompée, et
c’est alors le corps qui a pris le relais pour exprimer leur souffrance.
Des manifestations somatiques sont fréquemment présentes
chez les patients présentant un état de stress post-traumatique. La difficulté rencontrée par les personnes concernées
pour verbaliser ce qui est au-delà des mots, soit l’expérience
du néant de sa propre mort, et la honte qui accompagne souvent l’expérience vécue, retardent et compliquent la prise en
charge. La plainte somatique exprime alors une souffrance
psychique toujours présente, et peut masquer la dimension
psychologique des troubles.
À partir de l’histoire clinique de ces deux patients et d’une
revue de la littérature, nous soulignerons la fréquence
actuelle de ces formes cliniques atypiques d’état de stress
post-traumatique, et l’intérêt de les détecter précocement.
BENHIMA I., ONEIB B., LAGDES I., KISRA H.
Hôpital Ar-Razi, CHU Rabat, SALÉ, MAROC
Le syndrome de Wolcott-Rallison est une maladie génétique
à transmission autosomique récessive. C’est une entité très
rare, seuls 60 cas ont été décrits dans la littérature. La prévalence est plus élevée dans les pays où la consanguinité
est fréquente. Ce syndrome associe un diabète néonatal permanent, une dysplasie épiphysaire multiple, des épisodes
d’insuffisance hépatique aiguë et d’autres manifestations
dont les troubles du développement et le retard mental. La
prise en charge somatique est lourde et le pronostic est péjoratif.
À travers ce travail nous décrirons les manifestations psychiatriques chez une patiente suivie au sein de l’unité de
pédopsychiatrie de l’hôpital Ar-Razi et les particularités de la
prise en charge.
PO 340
DOULEURS CHRONIQUES ET ÉTAT DE STRESS
POST-TRAUMATIQUE, À PROPOS DE DEUX CAS
AMBROSINO M., MÈLE E.
HIA Robert Picqué, BORDEAUX, FRANCE
Monsieur H et Monsieur N sont deux patients qui présentent
une symptomatologie similaire. Lors de graves accidents,
une chute d’un échafaudage pour l’un, un accident de la voie
publique pour l’autre, ils ont tous deux été confrontés au réel
de leur propre mort. Les complications physiques immédiates
ont été minimes mais le retentissement psychique a été
majeur pour chacun d’entre eux, avec l’apparition d’un syn-
PO 341
PSORIASIS ET ÉTAT DE STRESS POSTTRAUMATIQUE, À PROPOS D’UN CAS
AMBROSINO M., MÈLE E.
HIA Robert Picqué, BORDEAUX, FRANCE
Madame B nous est adressée en consultation par son dermatologue qui la suit depuis deux ans pour un psoriasis invalidant, résistant aux traitements médicamenteux et à la photothérapie prescrits. Elle est décrite comme anxieuse par son
médecin qui l’encourage à s’inscrire dans un suivi psychologique régulier.
Il s’agit d’une femme de cinquante-huit ans, sans enfant, qui
vit seule avec sa mère depuis toujours. Elle est anxieuse et
déprimée depuis l’apparition du psoriasis qui l’handicape et la
fait souffrir au quotidien. Il est apparu brutalement, quelques
jours après une expérience traumatique, le voisin de Madame
B s’étant suicidé sous ses yeux par défenestration…
Les soins médicaux imposés par le développement de la
maladie de peau et le retentissement psychique de celle-ci
ont permis à cette patiente de s’inscrire dans une démarche
psychothérapeutique. Le psoriasis devait régresser progressivement au fil des consultations en même temps que la
patiente s’autorisait la verbalisation de l’expérience traumatique et des conséquences de celle-ci, puis, dans un
deuxième temps de son parcours de vie et de questionnements anciens jamais abordés auparavant.
À partir d’une brève revue de la littérature, nous évoquerons
la relation entre affections dermatologiques et pathologies
traumatiques, ainsi que les spécificités du travail psycho135
10e Congrès de l’Encéphale
thérapique réalisé avec les patients présentant une telle
comorbidité.
PO 342
LA PRÉVALENCE DES TROUBLES PSYCHOTIQUES
ET DE L’HUMEUR CHEZ UNE POPULATION DU SUD
DU MAROC ATTEINTE DE SCLÉROSE EN PLAQUES
ADALI I. (1), AMJAHDI A. (1), MANOUDI F. (1), ASRI F. (1),
LOUHAB N. (2), HAJJAJ I. (2), KISSANI N. (2)
(1) Équipe de recherche pour la santé mentale, Faculté de Médecine
et de pharmacie, Marrakech, Maroc., MARRAKECH, MAROC
(2) Service de neurologie, CHU Mohamed VI, MARRAKECH,
MAROC
Introduction : Dès les premières descriptions anatomo-cliniques de la SEP, l’existence de symptômes psychiatriques a
été rapportée.
Patients et méthodes : Nous avons étudié de façon rétrospective une population de 100 patients atteints de SEP suivis
en consultation de neurologie au CHU Mohamed VI à Marrakech (étude toujours en cours). L’objectif principal est la
détermination de la prévalence des troubles psychotiques et
de l’humeur.
Nous avons utilisé les critères DSM IV-R pour les troubles psychiatriques et les critères de Mac Donald pour le diagnostic de
SEP. L’analyse des résultats a été faite par le logiciel SPSS.
Résultats préliminaires : La moyenne d’âge de l’échantillon
général est de 32 ans, avec des extrêmes entre 27 et 52 ans,
les deux tiers de sexe féminin. La durée d’évolution de la
maladie est de 19 ans en moyenne. La prévalence de la
dépression est de 40 %, une dysthymie a été notée chez les
deux tiers des patients déprimés, un épisode hypomanaique
a été noté chez 3 patients. Dix pour cent des patients avaient
déjà eu des idées suicidaires. Chez 10 %, un trouble psychotique (un délire de persécution) a été trouvé. Un trouble psychotique bref était inaugural de la SEP chez 5 patients. Les
hallucinations auditives ont été notées chez 20 % des
patients ayant une localisation temporale de la SEP.
Discussion : Les troubles de l’humeur sont fréquents et d’apparition précoce dans la SEP. La dépression est la mieux documentée, sa prévalence varie entre 16 et 46 % selon les études.
La fréquence des troubles bipolaires a été estimée à moins de
10 % ; les épisodes maniaques ont surtout été décrits comme
inauguraux de la maladie. Une étude canadienne a montré que
les symptômes psychotiques étaient au moins deux fois plus
fréquents qu’en population générale, cela nous porte à penser
que les symptômes psychotiques pourraient être considérés
comme un événement à part entière de SEP.
PO 343
CÉPHALÉES CHRONIQUES ET TROUBLES ANXIODÉPRESSIFS
ADALI I. (1), MANOUDI F. (1), ASRI F. (1), ADALI N. (2),
KISSANI N. (2)
(1) Équipe de recherche pour la santé mentale, Faculté de Médecine
et de pharmacie, Marrakech, Maroc., MARRAKECH, MAROC
(2) Service de neurologie, CHU Mohamed VI, MARRAKECH,
MAROC
136
Les céphalées font partie des symptômes les plus fréquents
dans la consultation médicale courante. Leur association
avec les troubles psychiatriques, a toujours été soulignée par
les cliniciens. Aujourd’hui, la classification de l’International
Headache society (1988), reconnaît la dépression et l’anxiété
comme des étiologies possibles aux céphalées de
tension. L’étude vise à évaluer cette association en cherchant derrière toutes céphalées qui se présentent en consultation de neurologie et de psychiatrie la présence d’un trouble
anxieux ou dépressif. Ceci, tout en précisant le type de céphalées selon la classification de l’International Headache
society. C’est une étude descriptive portant sur 45 consultants au service de neurologie de Marrakech, évalués par un
hétéro questionnaire. La moyenne d’âge des patients est de
30 ans, avec une prédominance féminine de 80 % ; la majorité des patients sont mariés dans 83,3 %, ils sont analphabètes dans 6,8 %. Un trouble dépressif a été retrouvé chez
50 % des patients. Un trouble anxieux a été retrouvé chez
40 % des patients. Les types de céphalées les plus fréquents
sont les céphalées de tension et les migraines à 70 % et à
60 %. L’examen des rapports entre anxiété, dépression et
céphalées est riche tant sur le plan théorique en ce qui concerne les causes possibles des comorbidités, qu’en ce qui
concerne les conséquences pratiques que ces associations
peuvent avoir sur la prise en charge des patients. Une prise
en charge psychologique adaptée doit être proposée,
à défaut de quoi la souffrance risque d’envahir le sujet et de
devenir un mode de vie.
PO 344
UN SYNDROME D’EKBOM ?
GARCIA M., DELRIEU J., SCHMITT L., VELLAS B.
CHU Toulouse, TOULOUSE, FRANCE
Yvette, 91 ans, est hospitalisée pour syndrome délirant avec
hallucinations visuelles, évoluant depuis 15 jours.
Antécédents : HTA ; Ostéoporose ; AVC fronto-temporal
gauche ; Hyperthyroïdie ; Kératose actinique ; Aucun antécédent psychiatrique ; Personnalité obsessionnelle.
Biographie : Veuve, sans enfants. Certificat d’études. Citadine. Ancienne femme de ménage.
Histoire de la maladie : En octobre 2010, elle est hospitalisée
pour agitation psychomotrice, compulsions de nettoyage,
hallucinations visuelles (insectes). Le bilan retrouve un fécalome, un globe vésical, et une hyperthyroïdie. L’EEG est
aspécifique. Le TDM cérébral retrouve la séquelle d’AVC, des
lacunes et une leucoaraïose. Un neuroleptique est pris
15 jours puis arrêté sans réapparition des symptômes psychotiques. Le bilan neuropsychologique évoque un déclin
cognitif léger vasculaire (MMSE à 25/30).
En août 2011, elle est hospitalisée pour syndrome délirant
avec hallucinations (« bêtes luisantes »). Elle a des compulsions de grattage. Elle souffre d’une kératose actinique. On
évoque un syndrome d’Ekbom.
Évolution en hospitalisation : Il n’y a pas de véritable conviction délirante d’infestation parasitaire, ni d’hallucinations
cénesthésiques. Les hallucinations visuelles disparaissent,
et les comportements compulsifs persistent. Yvette répond
Posters
seulement à certains critères diagnostiques du syndrome
d’Ekbom (femme âgée, délire dermatozoïque). Il existe une
personnalité obsessionnelle. Cette ancienne femme de
ménage présente une dermatose squameuse. L’IRM cérébrale montre une atrophie temporale. Un bilan neuropsychologique montre un déclin cognitif majoré (MMSE à 18/30) en
faveur d’une pathologie neurodégénérative. L’EEG montre
des pointes-ondes frontales gauches. L’hypothèse d’une épilepsie partielle séquellaire de l’AVC est retenue, favorisée par
une pathologie neurodégénérative débutante. La Prégabaline est introduite à visée anti-épileptique et anxiolytique.
Évolution à distance : 1 mois plus tard, Yvette est hospitalisée pour rechute délirante. Un neuroleptique atypique est instauré, permettant une amélioration importante. Des hallucinations persistent, mais sans retentissement fonctionnel.
L’évolution est donc en faveur du diagnostic psychiatrique.
PO 345
APPORT DE L’IMAGERIE CÉRÉBRALE PAR
RÉSONANCE MAGNÉTIQUE AU COURS
DE L’ENCÉPHALOPATHIE HÉPATIQUE : À PROPOS
DE DEUX OBSERVATIONS
EL KÉFI H. (1), EL MOHSNI B. (2), BÉJI R. (1), YACCOUB I. (1),
EDDIF S. (1), LAKHAL N. (1), OUMAYA A. (1), GALLALI S. (1)
(1) Hôpital Militaire de Tunis, TUNIS, TUNISIE
(2) Hôpital la Rabta, TUNIS, TUNISIE
L’encéphalopathie hépatique est une maladie neuropsychiatrique complexe et potentiellement réversible secondaire à
une hépatopathie aiguë ou chronique. Ses aspects sont polymorphes et sa physiopathologie est mal élucidée.
Les auteurs rapportent l’observation de deux patients âgés
de 24 et de 47 ans. Le premier avait une cirrhose post virale
B et le deuxième avait une cirrhose post stéatohépatite non
alcoolique (NASH), compliquées d’une encéphalopathie
hépatique. Chez les deux patients le scanner cérébral avait
mis en évidence une hypodensité pallidale bilatérale et l’IRM
cérébrale avait montré des anomalies de signal plus diffuses
intéressant les noyaux gris centraux.
À partir de ces observations et d’une revue de la littérature,
les auteurs discutent l’apport de l’IRM cérébrale dans le diagnostic et la physiopathologie de l’encéphalopathie hépatique.
PO 346
ÉVALUATION DES TROUBLES DÉPRESSIFS
ET ANXIEUX EN CONSULTATION SPÉCIALISÉE
DE CARDIOLOGIE
ADALI I. (1), AMJAHDI A. (1), MANOUDI F. (1), ASRI F. (1),
GANZRI A. (2), HATTAOUI M. (2)
(1) Équipe de recherche pour la santé mentale, Faculté de Médecine
et de pharmacie, Marrakech, Maroc., MARRAKECH, MAROC
(2) Service de cardiologie, CHU Mohamed VI, MARRAKECH,
MAROC
Introduction : Selon les estimations de l’OMS, les cardiopathies et les maladies dépressives seront les deux premières
sources d’incapacité en 2020. La relation entre ces deux troubles fut l’objet d’études sérieuses depuis 1930 lors de la
découverte d’une forte incidence de mortalité cardiaque chez
les patients mélancoliques.
Sujets et méthodes : Étude transversale descriptive dans
l’unité de cardiologie du CHU Mohamed VI de Marrakech.
L’objectif principal était d’évaluer la prévalence des troubles
dépressifs et anxieux avec l’échelle diagnostique du mini
DSM IV.
Résultats : 120 patients ont été interviewés pour cette étude.
L’âge moyen était de 47,5 ans, la moitié était de sexe masculin, 23 % ayant des habitudes toxiques avec une dépendance spécifique au tabac chez 100 %. Les cardiopathies les
plus fréquentes étaient les valvulopathies chez 36,7 %, les
cardiopathies ischémiques chez 26,7 %, et les cardiopathies
hypertensives chez 13,3 %. La durée moyenne d’évolution
de la cardiopathie était de 48,8 mois. Les maladies dépressives qui ont été diagnostiquées étaient : épisode dépressif
majeur chez 43,3 %, dysthymie chez 26,7 % et double
dépression chez 10 %. La durée moyenne d’évolution de la
maladie dépressive était de 30 mois. Le trouble panique a
été diagnostiqué chez 25 % et le trouble d’anxiété généralisée chez 20 %.
Discussion : La relation entre dépression et cardiopathie est
étroite ; plusieurs théories ont été émises pour l’expliquer. En
effet, la dépression est un facteur de risque pour la morbidité
et la mortalité cardiaque en particulier pour les cardiopathies
ischémiques : 46,2 % des patients admis pour cardiopathie
ischémique étayent dépressifs. Ce résultat dépasse celui de
la littérature où la prévalence de la dépression chez les coronariens est de 20 %. La littérature n’a pas montré de relation
significative entre le trouble anxiété généralisé ou panique
et les cardiopathies ischémiques ce qui a été également
retrouvé dans notre série.
Conclusion : Dépression et anxiété doivent être cherchées
de manière systématique chez tout patient souffrant de cardiopathie.
PO 347
MANIFESTATIONS D’ALLURE PSYCHOGÈNE ET
HYPOKALIÉMIE CHRONIQUE : À PROPOS D’UN CAS
EL KÉFI H. (1), EL MOHSNI B. (2), YACCOUB I. (1), BÉJI R. (1),
EDDIF S. (1), LAKHAL N. (1), OUMAYA A. (1), GALLALI S. (1)
(1) Hôpital Militaire de Tunis, TUNIS, TUNISIE
(2) Hôpital la Rabta, TUNIS, TUNISIE
L’hypokaliémie se définie par une diminution du taux plasmatique du potassium au-dessous de 3,5 mmol/l. Les conséquences cliniques de l’hypokaliémie sont multiples : cardiovasculaires, neuro musculaires, endocriniennes et
peuvent être rattachées à tort à une pathologie psychiatrique.
Nous rapportons le cas d’un patient âgé de 47 ans, aux antécédents d’hypertension artérielle, sous diurétiques depuis
3 ans. Le patient est suivi depuis 2 ans en psychiatrie pour
un trouble somatisation (asthénie, douleurs musculaires et
ostéo-articulaires, constipation…) et mis sous traitement psychotrope. Une hypokaliémie profonde a été retrouvée : après
explorations et examens complémentaires, l’origine médicamenteuse de l’hypokaliémie a été retenue. Le changement
de l’antihypertenseur a permis la normalisation de la kaliémie
137
10e Congrès de l’Encéphale
avec régression des plaintes somatiques et arrêt du traitement psychotrope.
À partir de cette observation, nous proposons d’étudier les
symptômes psychiatriques de l’hypokaliémie chronique.
PO 348
RTMS ET FIBROMYALGIE :
ÉTAT DES CONNAISSANCES ACTUELLES
ET ÉTUDE PRÉLIMINAIRE
BESSET A., GIORDANA B., LANTERI-MINET M., POPOLO M.,
PRINGUEY D., BENOIT M.
CHU de Nice, NICE, FRANCE
Contexte et objectif : La fibromyalgie (FM) soulève des problèmes diagnostiques, étiopathogéniques et thérapeutiques.
La stimulation magnétique transcrânienne répétée (rTMS)
pourrait avoir un intérêt du fait de son efficacité démontrée
dans la dépression et envisagée dans les douleurs neuropathiques, car il existe une proximité physiopathologique entre
ces trois affections.
Méthode : Après une revue actualisée de la littérature
(Medline) sur ce trouble, nous avons débuté une étude pilote
au CHU de Nice. Les patients sélectionnés par un diagnostic
de fibromyalgie (critères de l’American College of Rheumatologyde 2010) ont bénéficié de 20 séances de rTMS à 1 Hz sur
le cortex préfrontal dorso-latéral droit pendant 4 semaines.
L’évolution clinique a été jugée par une échelle visuelle analogique de la douleur (EVA), le Fibromyalgia Impact Questionnaire (FIQ), le Brief Pain Inventory (BPI), la Hamilton Depression Rating Scale 17 items, la Montgomery and Asberg
Depression Rating Scale, le Beck Depression Inventory et
l’échelle de Covi.
Résultats et discussion : L’existence de désordres neurologiques centraux a été évoquée dans la FM, à l’origine d’un défaut
d’inhibition des messages douloureux. La FM a également une
forte comorbidité psychiatrique et des similitudes symptomatologiques avec la dépression et les troubles anxieux, qui interrogent sur les liens unissant éventuellement ces troubles. À
ce jour, aucun traitement n’a fait la preuve d’une efficacité
majeure. Sur les cinq études consultables ayant évalué le traitement de la FM par rTMS, quatre rapportent des résultats
positifs. Notre étude préliminaire n’a pas montré d’efficacité
statistiquement significative pour les 7 patients inclus, sauf
pour l’échelle d’anxiété de Covi, suggérant une efficacité sur
la composante anxieuse du trouble. Néanmoins, les scores
aux échelles évaluant la FM (EVA, FIQ, BPI) ont diminué de
façon cliniquement significative chez 3 patients. Il n’a pas été
relevé d’événements indésirables sévères. Cette étude est
poursuivie afin de procéder à des analyses complémentaires
et de rechercher des marqueurs prédictifs de réponse.
PO 349
HOMICIDE ET PSYCHOSE :
CARACTÉRISTIQUES DU PARANOÏAQUE
HADJ SALEM M., CHARFI S., MAAMRI A.,
FEKIH-ROMDHANE F., BEN ASSI W., ELLOUMI H.,
CHEOUR M.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
138
Introduction : Il existe peu de données épidémiologiques concernant l’homicide du délirant paranoïaque et cela d’autant
plus que les études internationales regroupent ou confondent
sous le terme de « psychotique » les délirants schizophrènes
et paranoïaques. Les quelques données disponibles retrouvent, selon les séries, une fréquence de 0,9 à 5,4 % de paranoïaques auteurs de meurtre. Le diagnostic de paranoïa multiplierait par six le risque d’homicide chez l’homme. Dans ce
travail nous nous proposons de décrire les caractéristiques
de l’homicide paranoïaque.
Méthodologie : Notre travail a porté sur tous les patients
atteints de psychose, de sexe masculin ayant été hospitalisés
dans le service de psychiatrie légale de l’hôpital Razi, entre
janvier 2000 et avril 2011, d’office selon l’article 29 de la loi
92-83 du 3 août 1992 modifiée et complétée par la loi 200440 du 3 mai 2004 suite à un non-lieu pour cause de démence
au sens de l’article 38 du Code Pénal Tunisien. L’acte
médico-légal était « un homicide ».
Résultats : Nous avons colligé au total 35 patients homicides
psychotiques : nous avons retrouvé six sujets paranoïaques
auteurs de meurtres soit 17,14 % des meurtriers.
Ce sont des sujets d’âge mur, autour de la cinquantaine,
mariés (100 %), pères de famille (77 %), majoritairement
sans emploi (54 %), ou dans 34 % des cas en activité au
moment des faits.
Leur enfance a été marquée par des pertes (décès d’un ou
des deux parents) (66,6 %). Ils n’ont pas d’antécédents judiciaires ni psychiatriques (83,33 %).
Les victimes de notre série de patients sont toutes des conjointes (6/6).
La scène type du crime a été : crime au domicile conjugale
(6/6), prémédité (4/6), commis par une arme blanche (5/6),
suit à une altercation avec la victime (3/6), motivé par un délire
de jalousie (6/6), d’ensorcellement (4/6), à mécanisme interprétatif et intuitif. Tous les patients présentaient un soulagement juste après leurs. Cinquante pour cent des agresseurs
consommaient de l’alcool.
Conclusion : Pour les paranoïaques, le meurtre est une réaction de légitime défense : le meurtre s’impose comme seule
issue. La vengeance ou la jalousie motivent l’acte homicide
(« Si je ne l’avais pas fait, je serais toujours cocu »).
PO 350
ÉVALUATION DE LA DÉPRESSION CHEZ
LES ENFANTS ET LES ADOLESCENTS ATTEINTS
DE DIABÈTE DE TYPE I
KHEMAKHEM K., MOALLA Y., MALLEK S., WALHA A.,
HADJ KACEM I., AYADI H., HACHICHA M., GHRIBI F.
CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
Introduction : L’objectif de la présente étude était d’évaluer
la dépression chez les enfants et les adolescents atteints de
diabète de type I.
Matériel et méthodes : Notre étude était transversale, portant
sur 32 enfants et adolescents (12 garçons et 20 filles) âgés
de 7 à 18 ans et suivis au service de pédiatrie au CHU Hédi
Chaker de Sfax pour diabète de type I. Ont été exclus de
l’échantillon les patients atteints d’un retard mental associé.
Posters
Une auto-évaluation de la symptomatologie dépressive est
réalisée au moyen de l’échelle d’évaluation de la dépression
chez l’enfant : CDI (Child Depression Inventory) dans sa version arabe.
Résultats : Parmi les patients évalués :
– 23 patients ont un score au CDI inférieur à 15 (soit 71,87 %
des cas).
– 8 patients ont un score au CDI compris entre 15 et 30 (soit
25 % des cas).
– un seul patient a un score à l’échelle CDI supérieur à 30
(soit 3,12 % des cas).
Conclusion : L’évaluation psychométrique de la dépression
chez les enfants et les adolescents atteints de diabète type
I permet de dépister certains patients à risque de dépression.
La recherche d’une telle comorbidité entre diabète et dépression s’avère être d’une grande importance en raison de ses
effets aussi bien sur l’évolution de la maladie que sur la qualité
de vie des patients.
PO 351
LES TROUBLES DU SOMMEIL CHEZ
LES TUBERCULEUX
BOUHARNA T., ADALI I., AMJAHDI A., BOUTABIA S.,
MANOUDI F., ASRI F.
CHU Mohamed VI, Hôpital Ibn Nafis, MARRAKECH, MAROC
Introduction : La perturbation du sommeil peut se voir dans
plusieurs pathologies chroniques : neurologiques, cardiaques, psychiatriques. Les causes infectieuses ont été rarement étudiées. Notre étude vise à rechercher les troubles du
sommeil qui surviennent chez les patients tuberculeux avant
et au cours du traitement antituberculeux.
Patients et méthodes : Étude prospective du 21 juin 2010 au
6 août 2010 au centre spécialisé de tuberculose de Marrakech sur 132 malades suivis pour toute forme de tuberculeuse après au moins deux mois de traitement antibacillaire,
à l’aide du questionnaire du réseau « Morphée ».
Résultats : Vingt-neuf pour cent des malades colligés présentaient des troubles du sommeil. Il s’agit de 15 femmes et
23 hommes avec une moyenne d’âge de 36 ans. Cinquantecinq pour cent avait une tuberculose pulmonaire contre 45 %
avec tuberculose extrapulmonaire. Soixante-dix-neuf pour
cent des cas avaient une insomnie d’endormissement, 44 %
une sensation de ne pas dormir, 8 % présentaient une terreur
nocturne et 8 % faisaient des rêves d’angoisse. Dans 27 %
des cas les troubles du sommeil étaient liés aux signes généraux de tuberculose et sans cause décelable chez les autres
patients. Quatre-vingt-quinze pour cent des cas ont rapporté
une nette amélioration sous traitement antibacillaire après
une durée de 34 jours en moyenne.
Conclusion : L’association trouble du sommeil et tuberculose
est fréquente, d’où la nécessité de l’information du malade
et son éducation, pour une meilleure adhérence au traitement
antibacillaire.
PO 352
DÉPRESSION, ANXIÉTÉ ET QUALITÉ DE VIE
DANS LE TROUBLE FACTICE CUTANÉ :
ÉTUDE COMPARATIVE
MANNAI J. (1), EL KISSI Y. (1), KNANI N. (2), NOUIRA R. (2),
BEN HADJ ALI B. (1)
(1) Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE,
TUNISIE
(2) Service de Dermatologie, CHU Farhat Hached, SOUSSE,
TUNISIE
Introduction : Bien que le trouble factice cutané (TFC), corresponde à une manifestation psychologique d’expression
cutanée souvent invalidante, le profil psychologique et la qualité de vie des patients souffrant de ce trouble n’ont pas été
évalués de manière comparative.
Objectif : L’objectif de ce travail était de comparer le profil psychologique et la qualité de vie d’un groupe de patientes atteintes de TFC avec celles d’un groupe contrôle.
Matériel et méthode : Trente patientes ont été recrutées dans
le service de dermatologie du CHU Farhat Hached de Sousse
(Tunisie). Le diagnostic de TFC a été retenu selon les critères
du DSM IV. Le groupe contrôle comportait 30 patientes suivies pour affections cutanées chroniques, appariées pour
l’âge et la durée d’évolution. L’évaluation a été faite à l’aide
de la HAD-S pour les symptômes anxieux et dépressifs et du
SF-36 pour la qualité de vie.
Résultats : Comparées aux témoins, les patientes avaient
des scores similaires de dépression et d’anxiété, mais une
qualité de vie globale plus altérée (p < 10–3). Elles avaient
des scores plus bas aux dimensions d’activité physique
(p < 10–3), de limitation due à l’état physique (p = 0,024), de
douleurs physiques (p < 10–3), de perception de leur santé
(p < 10–3), de vitalité (p = 0,005), de dysfonctionnement
social (p = 0,003), de limitations dues à l’état psychique
(p < 10–3) et de santé psychique (p < 10–3).
Conclusion : Bien qu’elles ne soient pas plus déprimées ou
plus anxieuses, les pathomimes avaient une qualité de vie
plus altérée que celle des patientes ayant d’autres dermatoses chroniques ; Ce qui plaiderait en faveur d’un impact négatif spécifique du TFC.
PO 353
ÉVALUATION DES PRODUITS DE GLYCATION
AVANCÉE (AGE), PAR AUTOFLUORESCENCE
CUTANÉE, DANS UNE POPULATION DE SUJETS
SCHIZOPHÈNES
KOUIDRAT Y. (1), LOAS G. (2), LALAU J.D. (1), AMAD A. (3),
DESAILLOUD R. (1)
(1) Hôpital SUD, AMIENS, FRANCE
(2) Hôpital Pinel, AMIENS, FRANCE
(3) Hôpital Fontan, LILLE, FRANCE
Introduction et objectif : De nombreuses études montrent que
les sujets schizophrènes ont un risque cardiovasculaire
accru. Les produits de produits de glycation avancée (AGE)
sont considérés comme des marqueurs du stress métabolique et contribuent au développement des maladies cardio139
10e Congrès de l’Encéphale
vasculaires. L’objectif était d’évaluer par un système de
mesure non invasive l’autofluorescence cutanée (AF), marqueur corrélé aux niveaux d’AGE tissulaires, dans une population de sujets schizophrènes.
Patients et méthodes : Les taux d’AGE mesurés par autofluorescence cutanée ont été évalués chez 55 patients schizophrènes, sans antécédent de diabète ni insuffisance
rénale, en utilisant le lecteur AGE-ReaderTM (DiagnOptics
Technologies, Groningen, Pays-Bas). Après appariement
pour l’âge, les taux d’AGE des sujets schizophrènes ont été
comparés aux valeurs de références d’AGE, publiées antérieurement et établies à partir d’une cohorte de 428 sujets
volontaires sains.
Résultats : Parmi les patients, 62 % étaient de sexe masculin,
l’âge moyen était de 43 ± 11 ans. L’IMC moyen était de 25,9
± 4,3 kg/m2. La durée de la maladie était de 16 ± 8 ans. La
clairance de la créatinine (MDRD) était de 90 ± 16 ml/min.
La glycémie à jeun mesurée à 0,87 ± 0,1 g/l. Les taux de triglycérides et de HDL étaient de 1,28 ± 0,79 g/l et 0,46
± 0,12 g/l respectivement. Tous les patients étaient sous neuroleptiques.
Les taux d’AGE des patients atteints de schizophrénie étaient
significativement augmentés par rapport à ceux du groupe
témoin 2,46 ± 0,51 UA (unités arbitraires) et 1,85 ± 0,26 UA
respectivement (p < 0,0001). Les taux d’AGE étaient significativement corrélés à l’âge (r = 0,49) et à la durée de la maladie (r = 0,57) (p < 0,0001).
Conclusion : Nos données suggèrent que l’accumulation
accrue des AGE dans la schizophrénie, pourrait être impliqué
dans le développement du processus d’athérosclérose. Des
études complémentaires sont nécessaires pour déterminer
l’utilité de cette mesure non invasive en pratique clinique.
PO 354
PSORIASIS ET DÉPRESSION
BENHIBA H., HAMADA S., LAMCHAHAB F.Z., SENOUCI K.,
AIT OURHROUI M., HASSAM B.
CHU Ibn Sina, RABAT, MAROC
Introduction : Au cours du psoriasis, la co-morbidité psychiatrique constitue une composante importante. Il est nécessaire
de rechercher les symptômes dépressifs chez les patients
atteints de psoriasis afin de leur proposer une prise en
charge thérapeutique globale. Nous avons voulu, par une
étude menée en consultation de dermatologie du CHU Ibn
Sina-Rabat, apprécier la corrélation psoriasis-dépression.
Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude prospective sur
une période de 3 mois (8 juillet 2011 – 7 octobre 2011)
menée au centre de consultation de dermatologie du CHU
Ibn Sina de Rabat. Notre étude incluait tous les patients psoriasiques de plus de 15 ans, toutes formes cliniques confondues. Les critères d’exclusion étaient tous les patients de
moins de quinze ans, et tous les patients ayant reçu un traitement anti-dépresseur antérieur.
Discussion et résultats : Nous avons colligé 40 patients.
L’évaluation de la dépression était mesurée par l’échelle de
Beck en langue française. Le questionnaire nécessitait une
tierce personne pour les patients analphabètes et ceux qui
140
ne métrisaient pas la langue française. Les deux sexes ont
été atteints de façon égale. La dépression était d’autant plus
importante que le niveau d’éducation est moins élevé. Il
s’agissait surtout de dépression d’intensité moyenne à modérée avec quelques cas de dépression sévère. Les signes cliniques retrouvés étaient soit des plaintes énoncées par le
malade à type de fatigue, troubles du sommeil, anorexie…,
soit des éléments rapportés par son entourage (changement
de comportement). La sévérité de la dépression corrélait
avec la sévérité du prurit, qui n’est pas lié à la sévérité du
psoriasis, alors que l’amélioration du prurit était associée à
une amélioration des symptômes dépressifs. Inversement,
les patients rapportaient une amélioration très nette de leur
état cutané lorsque leur équilibre psychique s’améliore.
Conclusion : La dépression est de loin la maladie psychique
la plus fréquemment rencontrée durant le psoriasis. Actuellement, des facteurs biologiques (élévation des taux de substance P et de TNF, baisse des taux de sérotonine) pourraient
aussi expliquer l’association psoriasis-dépression.
PO 355
PRESCRIPTION DES ANTIPSYCHOTIQUES
ET SYNDROME MÉTABOLIQUE :
RÉALITÉS DU TERRAIN
BENABBAS M. (1), BENELMOULOUD O. (2)
(1) HMRUC, CONSTANTINE, ALGÉRIE
(2) EHS de psychiatrie, CONSTANTINE, ALGÉRIE
Il s’agit d’un suivi d’une population de malades répondant au
diagnostic de schizophrénie (DSM IV), repartie en 3 groupes
selon les principes de la randomisation (chaque groupe recevra un traitement spécifié).
L’objectif de cette étude est de comparer l’efficacité des médicaments sur la schizophrenie et éventuellement l’apparition
d’un syndrome métabolique secondaire au traitement.
Le premier groupe sera mis neuroleptique classique (Halopéridol), le 2e sous antipsychotique atypique (Olanzapine) et le
3e sous Risperidone.
L’âge moyen est de 35 ans avec 40 % (F) et 60 % (M).
Un bilan complémentaire est pratiqué avant l’instauration de
tout TRT.
Il s’agit d’un bilan comprenant triglycérides, cholestérol, glycémie, pesée avec : IMC (indice de masse corporelle), prise
de la TA et ECG.
7 malades ont présenté une hyperglycémie associée à une
hyperlipidémie avant l’instauration du traitement et de ce fait
ont été orientés en consultation de médecine interne.
3 malades ont présenté des chiffres tensionnels élevés et
donc orientés en Cardiologie.
Le suivi des malades s’est étalé sur 15 semaines. La prise
de poids a commencé à partir de la 5e semaine pour la plupart
des malades, le gain de poids varie entre 5-8 kg.
Concernant l’E.C.G, aucun signe électrique pathologique n’a
été décelé lors de l’étude.
Les chiffres tensionnels sont jugés limites par les cardiologues pour 2 malades et de ce fait une courbe de tension leur
a été demandée à chaque contrôle.
Posters
PO 356
LA MORTALITE À L’HÔPITAL PSYCHIATRIQUE
BENELMOULOUD O. (1), BENABBAS M. (2)
(1) EHS de psychiatrie, CONSTANTINE, ALGÉRIE
(2) HMRUC, CONSTANTINE, ALGÉRIE
Méthodologie : Étude de type rétrospectif qui s’intéresse aux
cas des morts subites survenues au niveau de l’EHS psychiatrique Mahmoud Belamri depuis l’année 1994 à 2003.
Sont exclus de l’étude les cas de mort par suicide, et les décès
suite à une affection médicale préexistante et connue.
Résultats : Le dépouillement des dossiers a permis de recenser 10 cas de mort subite sur une période de 10 ans.
15 000 hospitalisations ont été recensées depuis 1994, ce
qui donne une fréquence de un décès pour 1 500 malades
hospitalisés.
L’âge : 7 décès sont survenus entre 30-60 ans, 3 entre 2030 ans.
État général à l’admission : 8 malades décédés avaient un
état général conservé à leur admission, 2 un état général peu
conservé (un syndrome infectieux avec des escarres au
niveau d’une fesse, présence d’abcès au niveau des deux
pieds)
Diagnostic d’entrée : Le diagnostic à l’admission pour les
10 malades était :
Schizophrénie (N = 6).
Troubles du caractère et du comportement (N = 2).
Refus alimentaire (N = 1).
État Dépressif Majeur (N = 1).
Discussion : Dalery et coll. indiquent que le schizophrène est
plus vulnérable à une mort subite.
Plusieurs interrogations persistent : le bilan dit standard estil suffisant pour éliminer une affection somatique sousjacente ? L’ECG est-il systématique pour tout malade hospitalise en psychiatrie même en l’absence de signes d’appels ?
Est-on en droit d’exiger la présence d’un médecin interniste
au sein de l’EHS psychiatrique face à une demande croissante, le psychiatre ayant tendance a scotomiser l’examen
somatique ?
PO 357
ALEXITHYMIE ET POLYARTHRITE RHUMATOÏDE
HALOUANI N., BEN THABET J., AKROUT R., SELLAMI R.,
FOURATI H., ZOUARI L., MAALEJ M., BAKLOUTI S.
CHU Hédi Chaker Sfax, SFAX, TUNISIE
La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie systémique
auto immune. Elle représente un modèle classique de maladie psychosomatique qui peut être provoquée ou aggravée
par des facteurs psychologiques.
Objectif : Nous nous sommes proposés de dépister l’alexithymie en tant que comorbidité psychiatrique, chez une population de patients souffrant de PR, en vue d’étudier son rapport avec l’évolutivité de la maladie.
Patients et méthodes : Une étude de type transversal été
menée auprès de 75 patients, souffrant d’une polyarthrite
rhumatoïde, hospitalisés ou consultant à titre externe au service de Rhumatologie au CHU Hédi Chaker à Sfax. Pour chaque patient, nous avons recueilli les données socio-démographiques, cliniques et para cliniques ainsi que les indices
fonctionnels et d’activité de la maladie rhumatoïde. Le dépistage de l’Alexithymie a été effectué par l’échelle d’alexithymie
de Toronto à 20 items. Les données étaient analysées par
le logiciel SPSS version 18.
Résultats : L’âge moyen de notre population était de 53 ans
4 mois (32-78 ans). Le sexe ratio (H/F) était de 0,97. L’EVA
douleur était en moyenne de 80,5 mm. La valeur moyenne
de la vitesse de sédimentation (VS) était de 73,9 mm à la première heure. La valeur moyenne de la CRP était de 61,9 mg/l.
Le facteur rhumatoïde était positif chez 84,5 % des patients
avec un taux moyen de 257 UI/l. Les ACPA étaient positifs
chez 42,6 % des patients. Soixante pour cent des patients
présentaient une alexithymie au moment de l’étude. Cette
alexithymie était statistiquement corrélée au score d’activité
de la maladie (DAS28), à la vitesse de sédimentation, à la
présence d’atteinte extra articulaire et à l’existence de conflits
familiaux (respectivement : p = 0,048, p = 0,016, p = 0,001).
Les patients alexithymiques étaient dans 75 % des cas de
sexe féminin, au chômage dans 80 % des cas, et ayant perdu
tout soutien familial dans 63 % des cas.
Tro
PO 358
ÉTUDE DES TROUBLES SEXUELS DANS UNE SÉRIE uble
s
DE 30 SCHIZOPHRÈNES
sex
BEN MAHMOUD S. (1), ZOUARI L. (2), DAMAK M. (2),
uels
SALLEMI R. (2), MAÂLEJ M. (2)
(1) Hôpital de Gabès, GABÈS, TUNISIE
(2) CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
L’objectif de notre étude était d’évaluer la sexualité des sujets
atteints de schizophrénie.
Patients et méthodes : Nous avons mené une enquête transversale auprès de 30 schizophrènes suivis à l’unité des consultations externes de psychiatrie au CHU Hédi Chaker à
Sfax.
Pour l’étude du comportement sexuel, nous avons utilisé le
Sexual Behavior Questionnaire.
Résultats : L’âge moyen des patients de notre étude était de
34,9 ans (ET = 7,4). Le sex-ratio (H/F) était de 1. Le niveau
socio-économique était bas dans 86,7 % des cas. Vingt pour
cent étaient mariés.
Sur le plan professionnel, 86,7 % étaient inactifs. La durée
moyenne d’évolution de la maladie était 10,33 ans. La totalité
des patients de notre étude était sous neuroleptiques classiques. Dans 73,3 % des cas, le traitement antipsychotique
consistait en des neuroleptiques à action prolongée (NAP),
avec une posologie moyenne de 30,93 mg d’équivalent en
halopéridol. L’observance du traitement était jugée bonne
dans 96,7 % des cas. Soixante-quinze pour cent ne signalaient pas de troubles sexuels antérieurs au traitement neuroleptique. Lors de l’étude, 93,3 % rapportaient des dysfonctions sexuelles : 60 % signalaient une absence ou une baisse
importante du désir ; 83,3 % disaient ne plus avoir de rapport
sexuel, 76,7 % signalaient un trouble de l’excitation sexuelle.
141
10e Congrès de l’Encéphale
Le taux des patients non satisfaits de leur vie sexuelle était
de 6,6 %. Le taux de ceux qui avaient rapporté une activité
masturbatoire était de 36,7 %.
Conclusion : Notre étude a montré que la sexualité des malades atteints de schizophrénie était très fréquemment perturbée. Certains neuroleptiques atypiques qui interfèrent peu
sur le métabolisme de la prolactine seraient particulièrement
utiles pour stabiliser la maladie sans altérer la vie sexuelle
de ces patients. La prise en charge et la prévention devraient
reposer aussi sur l’information et l’éducation des psychotiques chroniques, en matière de sexualité, dans le cadre des
programmes de réhabilitation.
PO 359
INTÉRÊT DE LA PRÉVENTION CHEZ LES AUTEURS
MINEURS DE VIOLENCES SEXUELLES
PRUD’HOMME C., LAZUTTES S., LACAMBRE M.,
COURTET P.
CHU Lapeyronie, MONTPELLIER, FRANCE
Conformément à la dynamique initiée par le plan psychiatrie
et santé mentale et au cahier des charges défini par la circulaire du 13 avril 2006, relative à la prise en charge des auteurs
de violences sexuelles, a été créé en Languedoc Roussillon
un Centre Ressource pour les Intervenants auprès des
Auteurs de Violences Sexuelles. C’est en toute légitimité et
avec les compétences requises que le CRIAVS-LR souhaite
s’impliquer et s’engager dans des actions d’éducation à la
santé auprès des jeunes.
Notre société est confrontée à une réalité affligeante : celle
de la violence sexuelle subie et perpétrée par les mineurs.
Les agressions sexuelles à l’égard des enfants, dès leur plus
jeune âge, sont beaucoup plus fréquentes qu’on ne le pense.
Les agresseurs sexuels appartiennent à tous les milieux
sociaux, les victimes également. Ces jeunes sont impliqués
dans des actes de viols collectifs, d’exploitation d’image
pédopornographique, de happy slapping…
Les agressions sexuelles commises par des adolescents ne
sont judiciarisées que depuis peu. Les affaires de mœurs ont
considérablement augmenté depuis les années 90 : elles
représentent plus de la moitié de la délinquance des moins
de 13 ans. C’est une problématique très complexe suscitant
bien souvent le désarroi des parents mais aussi des professionnels, faisant l’objet de difficultés pour la prise en charge.
Dans cette réalité des auteurs mineurs, il est toutefois nécessaire de rappeler qu’un certain nombre de ces jeunes ont été
eux-mêmes victimes de violences sexuelles dans leur passé.
Les caractéristiques de l’agression sexuelle, celles de
l’enfant et de l’environnement dans lequel il évolue sont
autant de facteurs susceptibles de moduler l’impact de cette
agression sexuelle à court et à long terme. Sans prise en
charge, les conséquences des violences sexuelles sur les
mineurs sont dramatiques sur les plans affectif, psychologique, social, médical et sexuel.
Plus ces interventions auront lieu tôt dans la vie de l’enfant,
plus elles seront bénéfiques pour l’enfant lui-même et pour
la société. Par ailleurs, la détection précoce des cas associée
à la prise en charge des enfants victimes et de leurs familles
142
dans la durée peut aider à réduire la répétition des mauvais
traitements et à en atténuer les conséquences.
PO 360
ÉVALUATION DIAGNOSTIQUE DES MALADES
MENTAUX AGRESSEURS SEXUELS
MAAMRI A., DJEBBI R., GHAZALI I., BECHIKH D., RIDHA R.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Introduction : L’infraction sexuelle est définie comme
l’ensemble des crimes et des délits à caractère sexuel : toute
menace, tentative ou acte sexuel réel avec une personne non
consentante ou incapable de donner son consentement.
Parmi les délinquants sexuels, les malades mentaux avérés
sont peu représentés (5 % à 10 %), mais posent des problèmes quant à leur prise en charge.
Objectif : Ils consistent à préciser les diagnostics les plus fréquents chez les malades mentaux agresseurs sexuels afin
d’orienter une prise en charge adaptée et d’éviter le risque
de récidives.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective, descriptive
auprès de 42 hommes ayant été hospitalisés d’office selon
l’article 29 de la loi 92-83 du 3 août 1992 modifiée par la loi
2004-40 du 3 mai 2004, suite à un non-lieu pour cause de
démence au sens de l’article 38 du code pénal tunisien,
entre 1990 et 2010, dans le service de psychiatrie légale de
l’hôpital Razi pour agressions sexuelles.
Résultats : Notre étude a porté sur 42 hommes, dont l’âge
moyen au moment de l’acte était de 34,6 ans. La majorité était
célibataire. Le niveau d’instruction était primaire pour 68 % des
patients. La plupart avait une instabilité professionnelle. Le
niveau socio-économique était mauvais pour 55 % des cas.
La majorité avait des antécédents psychiatriques (78 %) et la
moitié avait des antécédents d’hospitalisations antérieures.
Les patients hospitalisés avaient un diagnostic selon l’axe I du
DSM IV dans 80 % et selon l’axe II dans 76 % des cas. Selon
l’axe I, les diagnostics étaient la schizophrénie (67 %), la paraphilie (8,8 %), le trouble bipolaire (5,8 %), les troubles de
l’adaptation (5,8 %), le trouble délirant, le trouble induit par le
cannabis, le délirium et la démence dans des proportions égales, soit 3 % des cas. Selon l’axe II, les diagnostics étaient un
retard mental (31 %), une personnalité antisociale (28 %), une
personnalité schizoïde (28 %), une personnalité paranoïaque
(9 %) et une personnalité borderline (3 %). Les antécédents
suicidaires, de violence, judiciaires, d’abus de substances et
d’agressions sexuelles étaient chargés.
PO 361
DE L’HYPERSEXUALITÉ À L’ADDICTION SEXUELLE
FEKI A., BEN THABET J., JARDAK F., SALLEMI R., ZOUARI N.,
ZOUARI L., MAÂLEJ M.
CHU hédi chaker, SFAX, TUNISIE
Les nuances entre hypersexualité et addiction sexuelle sont
discutées depuis longtemps. Une implication psychopathologique est souvent évoquée mais les avancées récentes de
la neurobiologie et celle de l’imagerie permettent d’étudier les
soubassements hormonaux de l’état d’addiction sexuelle.
Posters
Notre objectif était d’éclaircir les subtiles distinctions entre
« hypersexualité », et « addiction sexuelle », à travers les
données neuropsychologiques, neurobiologiques, et celles
de l’imagerie.
Nous avons mené une recherche sur « sciences direct » et
« pubmed » en nous basant sur les mots clés suivant :
Hypersexualité ; dépendance, addiction sans substance ;
addiction sexuelle et compulsion sexuelle.
Le terme « hypersexuality disorder » est une notion qui fera
probablement son entrée en 2013 dans la 5e édition du
manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux
(DSM V). Celui-ci viendra remplacer l’expression favorite des
médias à sensation, la fameuse « addiction sexuelle ».
Sa phénoménologie présente des similitudes avec celles des
dépendances aux substances : euphorie et désir incoercible
en présence de l’objet sexuel ou de stimuli associés, humeur
triste, anhédonie, trouble du sommeil en cas de manque de
l’objet sexuel, focalisation de l’attention et pensées intrusives
sur l’objet sexuel, et, dans certains cas, comportements inadaptés ou problématiques amenant à une détresse ou à des
altérations cliniquement significatives, avec poursuite de ce
comportement malgré la connaissance des effets négatifs.
Des études humaines et animales suggèrent que les régions
cérébrales, à savoir, l’insula, le cingulum antérieur, le cortex
orbitofrontal et les neurotransmetteurs (en particulier la dopamine) impliqués dans la dépendance aux substances le sont
également dans l’addiction sexuelle. L’ocytocine (OT), impliquée dans l’attachement et la mise en couple, est également
un facteur des dépendances aux substances et sans substances.
Les données actuelles ont permis d’inclure l’addiction
sexuelle dans une nomenclature diagnostique officielle et de
la classifier comme une addiction comportementale. Des études cliniques et scientifiques sont nécessaires pour améliorer
la compréhension et le traitement de ces états.
rieurs. Les patients hospitalisés avaient un diagnostic selon
l’axe I du DSM IV dans 80 % et selon l’axe II dans 76 % des
cas.
Les motivations du passage à l’acte étaient un syndrome délirant (50 %), un syndrome hallucinatoire (40 %) et des fantasmes sexuels déviants (33 %) avec une violence associée
dans 42 % des cas.
Les actes commis étaient à type d’attentats à la pudeur
(45 %), de viols ou tentatives de viol (33 %), d’outrages à la
pudeur (8 %), de détournement de mineur (4 %), d’attentat
à la pudeur et tentative de sodomie (4 %), d’attentat à la
pudeur puis homicide (4 %) et de viol puis homicide (4 %).
La victime est unique dans 88 % des cas, multiples dans 12 %
des cas. Le sexe de la victime était féminin dans 58 % des
cas. La victime était mineure dans 40 % des cas.
La victime était un membre de la famille dans 16 % des cas,
un voisin dans 12 %, une connaissance dans 10 % et un
inconnu dans le reste des cas.
Le taux de récidive était de 20 % sans traitement, et de 5 %
après sortie de l’hôpital.
Les victimes étaient de profils différents entre la première
agression et les agressions suivantes.
Conclusion : Les agressions sexuelles sont souvent responsables de blessures visibles mais aussi invisibles liées au
trauma psychique, lui-même générateur de conséquences
cliniques graves. Ces conséquences peuvent être immédiates ou encore retardées, d’où l’importance de faire une analyse victimologique et une bonne prise en charge des victimes, en plus de trouver des solutions pour les auteurs
d’agressions sexuelles.
PO 363
LA SEXUALITÉ AU TROISIÈME ÂGE À L’OMBRE
DU CHANGEMENT DES IMPÉRATIFS SOCIAUX
TARIQ N., ROCHDANI A., BELBACHIR S., SEKKAT F.Z.
PO 362
MOTIVATIONS DES MALADES MENTAUX AUTEURS
D’AGRESSIONS SEXUELLES ET PROFIL
DES VICTIMES
MAAMRI A., GHAZALI I., BOUJEMLA H., DJEBBI R.,
BECHIKH D., RIDHA R.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Introduction : La délinquance sexuelle constitue une préoccupation majeure de santé publique en raison des graves
conséquences pour les victimes de certains délits sexuels
comme le viol ou la pédophilie, et du profil particulier des victimes (femmes et enfants).
Objectif : Les objectifs de notre travail consistent à préciser
les motivations du passage à l’acte et le profil des victimes
des malades mentaux agresseurs sexuels.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective, descriptive
de 42 dossiers d’agressions sexuelles, menée au service de
psychiatrie légale de l’hôpital Razi de Tunis.
Résultats : Notre étude a porté sur 42 hommes. La majorité
des patients avaient des antécédents psychiatriques (78 %)
et la moitié avait des antécédents d’hospitalisations anté-
Hôpital arrazi, SALÉ, MAROC
La sexualité joue un rôle important dans la santé, la qualité
de vie et le bien-être général des individus. Pourtant, la
sexualité des personnes âgées reste un sujet tabou qui est
rarement abordé.
Le vieillissement entraîne des changements corporels structuraux et fonctionnels qui affectent la vie sexuelle. Ainsi, les
systèmes nerveux, sanguin et endocrinien subissent des
changements qui influencent l’expression de la sexualité. Un
changement physiologique important chez la femme est
l’avènement de la ménopause.
Le désir, l’activité et la satisfaction sexuels sont grandement
influencés par le bien-être physique et psychique.
Ce travail étudie la sexualité de 120 couples âgés de plus de
60 ans. Sa méthodologie repose sur l’échelle d’évaluation
« Mc Coy Sexual Rate » qui permet d’appréhender la sexualité du sujet âgé dans ses composantes biologiques, psychologiques, affectives, et sociales.
Les résultats de ce travail sont en cours.
143
10e Congrès de l’Encéphale
PO 364
INTERNET ET SON INFLUENCE SUR LA SEXUALITÉ
DES ADOLESCENTS
TARIQ N., KADIRI M., BELBACHIR S., SEKKAT F.Z.
Hôpital Arrazi, SALÉ, MAROC
Introduction : Internet connaît une expansion rapide au sein
des foyers et les jeunes sont donc de plus en plus amenés
à l’utiliser dans un but tant scolaire que d’information ou de
loisirs, notamment en matière de sexualité.
Il apparaît que des risques au niveau de la sexualité (sexualité
compulsive, perversion, hypersexualité) mais aussi au
niveau de la santé (manque de prévention des MST) semblent être présents et imputables en partie à un certain usage
d’Internet. Internet est aussi par son accessibilité, sa confidentialité et la quantité d’informations qu’il propose un outil
de communication et d’enseignement extraordinaire.
Objectif : Mener une enquête auprès des adolescents usagers d’internet afin d’élucider l’impact des moyens de communication en particulier l’internet sur leur sexualité.
Méthode : Nous avons recruté 500 adolescents au niveau
des cybercafés et des lycées représentant ainsi un échantillon de la population générale sur l’axe Kénitra-Mohammedia, ils ont répondu à un auto-questionnaire anonyme comportant huit questions fermées.
Résultats : En cours.
PO 365
ENTRE ADDICTION ET PERVERSION :
UNE RÉFLEXION SUR
LA CYBERPÉDOPORNOGRAPHIE
TEILLARD-DIRAT M. (1), LACAMBRE M. (1),
MOUSSIER M. (2), COURTET P. (1)
(1) CHU Lapeyronie, MONTPELLIER, FRANCE
(2) CHS Thuir, PERPIGNAN, FRANCE
Notre société post moderne, dite, de consommation, nous
facilite, à l’orée des dernières technologies, l’accès à de nouvelles perspectives de communication et d’information. Ainsi,
l’un de ses moyens est l’interface virtuelle que propose internet, véritable support d’un accès illimité aux images entrevues et inter-dites qu’est la cyber-pédopornographie.
Psychologue clinicienne, en poste au sein du CRIAVS-LR
(Centre Ressource pour les intervenants auprès d’Auteurs
de Violences Sexuelles en Languedoc Roussillon) nous
avons pu constater, dans le cadre du soin, l’apparition de
cette nouvelle problématique transgressive sanctionnée par
l’article 227-23 du code pénal.
Cette nouvelle problématique vient questionner notre clinique quand à l’existence chez ces sujets d’une économie psychique singulière, qui se révèle à travers les rapports que le
sujet entretient avec l’image pédopornographique.
Le téléchargement est attisé par le désir impérieux qui anime
le sujet de prendre possession de l’objet au sein de l’image.
Cependant, il n’y a plus d’objet unique, dans la mesure où celuici s’est perdu dans la nuit de ses origines, aux origines de l’objet
et du sujet et qui vient s’inscrire sous l’ordre du manque. L’objet
144
de l’image pédopornographique, mis en scène par le sujet, n’est
alors qu’un objet partiel pour lequel le besoin d’emprise se transforme en une exigence compulsive où l’image trouvée est moins
l’aboutissement de quelque chose que l’ouverture sur un nouvel
espace, un espace infini appelant de nouvelles recherches.
Les images visionnées, telles des « objets transitoires », ont
pour fonction de combler ce manque et par conséquent de
protéger le sujet d’affects menaçants et dépressifs. L’image,
qu’elle soit objet d’addiction ou objet fétichique, a pour le sujet
cette double visée narcissique : réparer l’image endommagée de soi et maintenir l’illusion d’un contrôle omnipotent.
Par conséquent, interroger la clinique des perversions et des
addictions, comme mécanisme de défense dans la problématique de la cyber-pédopornographie, nous permet d’alimenter notre réflexion quand à la perspective, ou pas, d’une
économie psychique singulière, dans laquelle le sujet se
constituerait viticme-addict à sa conduite perverse fétichisée.
PO 366
VIRGINITÉ DANS LA SOCIÉTÉ MAROCAINE :
DES ORIGINES SOCIO-ANTHROPOLOGIQUES
AUX AVATARS CULTURELS
KENDILI I. (1), BELGHAZI D. (1), BERRADA S. (2), KADRI N. (1)
(1) Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA,
MAROC
(2) Service d’addictologie, CASABLANCA, MAROC
Introduction : Il n’existe pas d’explication simple sur les
multiples significations ou sur les fonctions de la virginité. Ce
concept grec, romain ou encore égyptien est plus ancien que
les religions.
Qu’en est-il de la perception de la virginité dans la société
marocaine du 21e siècle ?
Quelle est la part de l’hétérogénéité socio-économique et des
us dans cette perception ?
Quelle place tient-elle encore dans le conditionnement sociétal et quelles-en sont les conséquences sur l’éducation
sexuelle des nouvelles générations ?
Méthodologie : L’étude est descriptive transversale suivant
un questionnaire anonyme pour l’ensemble des sujets, ceci
s’étant effectué en entretien individuel.
L’analyse permet de dresser un portrait du sujet suivant ses
perceptions et leurs conséquences éducatives sur la future
génération ainsi que de croiser et de vérifier les données,
d’approfondir la perception individuelle de la perception
sociétale et filiale, mais également de dresser un comparatif
entre les perceptions d’individus selon les données sociodémographiques et des disparités stratifiées.
L’analyse s’est faite à partir du logiciel Epi-info 6 fr.
Résultats : Les résultats retrouvent un Sexe féminin prédominant.
La préservation de la virginité jusqu’au mariage est préconisée par notre échantillon pour 67 % de ceux qui considèrent
qu’elle est importante dans notre société…
Discussion : Les résultats sont probants en faveur d’un
conditionnement social encore très présent et souligné par
les 85 % de sujets qui lui donnent une hégémonie due à la
Posters
société, ses us et ses normes avec un faible pourcentage qui
renvoie au religieux ; lequel spécifions-le impose une virginité
jusqu’au mariage aux deux sexes
Conclusion : Au Maroc, un grand nombre de femmes intellectuelles dénoncent la sacralisation de la virginité et ses conséquences sociétales sur la femme. Cependant, malgré les
pamphlets féministes, la controverse subsiste.
PO 367
LA SEXUALITÉ DES HOMMES INFERTILES :
ÉTUDE COMPARATIVE ET CORRÉLATIONS AVEC
LES SCORES DE PSYCHOPATHOLOGIE
BEN ROMDHANE A. (1), EL KISSI Y. (1), HIDAR S. (2),
KHAIRI H. (2), BEN HADJ ALI B. (1)
(1) Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE,
TUNISIE
(2) Service de Gynécologie, CHU Farhat Hached, SOUSSE,
TUNISIE
Introduction : Parmi les études sur l’infertilité, rares ont été
celles qui se sont intéressées à en évaluer l’impact sur la
sexualité et le vécu psychologique des hommes.
Objectif : Les objectifs de ce travail étaient de comparer la
fonction sexuelle d’hommes infertiles avec celle d’hommes
témoins et d’en étudier les corrélations avec les scores de
psychopathologie.
Matériel et méthodes : Nous avons recruté 100 hommes consultant pour infertilité dans le service de Gynécologie-Obstétrique du CHU Farhat Hached de Sousse (Tunisie). L’évaluation a porté sur une mesure de la fonction sexuelle (IIEF15), de l’anxiété (STAI), de la dépression (BDI) et de l’estime
de soi (EES). Ils ont été comparés à 100 hommes ayant fait
preuve de leur fertilité, appariés pour l’âge, le milieu et la
durée du mariage.
Résultats : Les patients ont rapporté plus de rapports sexuels
que les témoins (p < 10–3), mais avec une moindre satisfaction (p = 0,017). Le désir était corrélé négativement à
l’anxiété (r = – 0,244 ; p = 0,014) et à la dépression
(r = – 0,283 ; p = 0,004) et positivement à l’estime de soi
(r = 0,284 ; p = 0,04). L’érection était corrélée négativement
à l’anxiété (r = – 0,291 ; p = 0,003) et positivement à l’estime
de soi (r = 0,361 ; p < 10–3). L’orgasme était corrélé négativement à l’anxiété (r = – 0,274 ; p = 0,003) et à la dépression
(r = – 0,236 ; p = 0,018) et positivement à l’estime de soi
(r = 0,298 ; p = 0,03).
Conclusion : Les hommes infertiles ont rapporté plus de rapports sexuels que les témoins, mais avec une moindre satisfaction. Les dimensions de leur fonction sexuelle étaient
corrélées aux niveaux d’anxiété, de dépression et d’estime
de soi.
PO 368
FONCTION SEXUELLE ET QUALITÉ DE VIE
DANS UN GROUPE DE PATIENTS SCHIZOPHRÈNES
NON TRAITÉS
BEN ROMDHANE A., EL KISSI Y., BRAHAM O., BEN NASR S.,
BEN HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
Introduction : Peu d’études se sont intéressées à la fonction
sexuelle des patients schizophrènes non traités ainsi qu’au
retentissement de son altération sur leur qualité de vie.
Objectif : Les objectifs de cette étude étaient de comparer la
fonction sexuelle de patients schizophrènes non traités à
celle de sujets témoins et d’en étudier les corrélations avec
la qualité de vie.
Méthodologie : Nous avons recruté 108 schizophrènes
(DSM IV) dans le service de Psychiatrie au CHU Farhat
Hached (Sousse, Tunisie), durant deux ans. Ils étaient en
phase aiguë (BPRS ≥ 40), non traités ou en arrêt de traitement depuis au moins trois mois. Le groupe contrôle était
composé de 108 donneurs de sang, appariés pour l’âge et
le sexe et indemnes de troubles psychotiques (MINI-Plus).
L’évaluation de la fonction sexuelle a été faite à l’aide de
l’ASEX (Arizona Sexual Experience Scale) et celle de la qualité de vie à l’aide du SF-36.
Résultats : Les patients schizophrènes avaient des rapports
sexuels moins nombreux (p < 10–3) que les témoins. Cependant, le score total de l’ASEX n’était pas différent entre les
deux groupes. En ce qui concerne la qualité de vie, l’activité
physique était corrélée négativement avec la pulsion sexuelle
(r = – 0,293 ; p = 0,002), l’excitation (r = – 0,383 ; p < 10–3)
et la satisfaction globale (r = – 0,243 ; p = 0,023). La santé
psychique était corrélée positivement avec la pulsion
sexuelle (r = 0,225 ; p = 0,019).
Conclusion : Bien qu’elle ne soit pas plus altérée que celle
des témoins, la fonction sexuelle des schizophrènes non traités semble interférer avec plusieurs dimensions de la qualité
de vie des patients.
PO 369
FONCTION SEXUELLE ET PSYCHOPATHOLOGIE
DES FEMMES CONSULTANT POUR INFERTILITÉ :
ÉTUDE COMPARATIVE ET ANALYTIQUE
MTIRAOUI A. (1), EL KISSI Y. (1), EL AYOUBI K. (1),
HIDAR S. (2), KHAIRI H. (2), BEN HADJ ALI B. (1)
(1) Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE,
TUNISIE
(2) Service de Gynécologie, CHU Farrhat Hached, SOUSSE,
TUNISIE
Introduction : Beaucoup d’études ont évalué le vécu psychologique ou le vécu sexuel des femmes infertiles, alors que
peu d’entre elles ont porté conjointement sur ces deux
aspects.
Objectif : L’objectif de ce travail était de comparer la fonction
sexuelle de femmes infertiles avec celle de femmes témoins
et d’en étudier les corrélations avec les scores de psychopathologie.
Matériel et méthodes : Nous avons consécutivement recruté
100 femmes, consultant pour infertilité dans le service de
Gynécologie-Obstétrique du CHU Farhat Hached de Sousse
(Tunisie). L’évaluation a consisté en une mesure de la fonction sexuelle (FSFI) ainsi que de l’anxiété (STAI), de la
dépression (BDI) et de l’estime de soi (EES). Elles ont été
comparées à 100 femmes ayant fait la preuve de leur fertilité,
appariées pour l’âge, le milieu et la durée du mariage.
145
10e Congrès de l’Encéphale
Résultats : Les femmes infertiles ont rapporté plus de rapports sexuels que les témoins (p < 10–3) mais ne présentaient
pas de différences concernant les dimensions de la fonction
sexuelle du FSFI. Quant aux corrélations avec la psychopathologie, le désir était corrélé négativement à la dépression
(r = – 0,223 ; p = 0,026) et positivement à l’estime de soi
(r = 0,218 ; p = 0,029). L’excitation était corrélée négativement à l’anxiété (r = – 0,291 ; p = 0,003) et à la dépression
(r = – 0,337 ; p = 0,001) et positivement à l’estime de soi
(r = 0,240 ; p = 0,016). L’orgasme était corrélé négativement
à l’anxiété (r = – 0,274 ; p = 0,003) et à la dépression
(r = – 0,371 ; p < 10–3).
Conclusion : Comparées aux témoins, les femmes infertiles
avaient une plus grande fréquence de rapports sexuels, sans
altération de leur fonction sexuelle.
Thér
ape
utiq
ues
psy
chot
rope
s
PO 370
ADOLESCENTS SOUS ANTIPSYCHOTIQUES
DE SECONDE GÉNÉRATION : QUEL PROTOCOLE
DE SURVEILLANCE ?
SAMSON J., LINCOT B., GIRAUDEAU N., OTURBON F.,
N’GOME J.F., QUENTIN J.C.
LAPS’ADO, Centre Hospitalier de Saintonge, SAINTES, FRANCE
Introduction : Dans les publications récentes, les antipsychotiques de seconde génération (ASG) semblent moins bien
tolérés sur le plan métabolique chez les adolescents comparativement aux populations adultes. Nous avons voulu évaluer les modalités de prescription et le suivi des effets secondaires sous ASG dans un service d’hospitalisation de jour
(HDJ) pour adolescents.
Méthode : Une étude rétrospective a été menée sur 29 dossiers d’adolescents de 13 à 17 ans suivis sur une période de
6 mois. Ils ont reçu au moins un ASG. Les critères étudiés
étaient la présence ou non d’une fiche de surveillance dans le
dossier, la réalisation de l’ECG en début de traitement, l’indication ou non de la taille, du poids et leur réévaluation régulière,
la réalisation ou non du bilan biologique initial et le suivi.
Résultats : 75 % des patients étaient sous rispéridone, 10 %
sous aripiprazole, 6,9 % sous amisulpride et 5 % sous olanzapine. La fiche de surveillance a été retrouvée dans 80 %
des dossiers. L’ECG n’a été réalisé que dans 36 % des cas.
La taille a été notée dans 80 % des cas initialement mais seulement pour 26 % des patients à 6 mois. Le poids est initialement mesuré dans 83 % des dossiers et contrôlé tous les
mois chez seulement 16 % des adolescents. Un bilan biologique a été pratiqué dans la moitié des cas (bilan lipidique
50 % et glycémie 40 %).
Discussion : Nous proposons plusieurs axes pour améliorer
la surveillance : prise en compte de la molécule prescrite, utilisation des courbes d’indice de masse corporelle en fonction
de l’âge et du sexe, implication de l’équipe soignante pour la
mesure du poids et de la taille à intervalles réguliers et la prise
en compte du risque d’hyperprolactinémie. La réalisation des
prélèvements biologiques et de l’ECG doit être réalisée sur
place.
Conclusion : Les résultats de l’évaluation sont décevants
compte-tenu des enjeux. Une fiche de surveillance interactive
146
CALADO est à l’étude. Elle permettra, en précisant le sexe,
la molécule et la date de début de traitement d’imprimer une
fiche de surveillance optimisée à insérer dans le dossier du
patient.
PO 371
PSYCHOTROPES ET APTITUDE AÉRONAUTIQUE :
INFORMATION ET GESTION DU PATIENT
COLAS M.D.
HIA PERCY, CLAMART, FRANCE
Tout psychiatre, quel que soit son cadre d’exercice, peut avoir
dans sa patientèle un personnel navigant professionnel
(pilote de ligne, hôtesse de l’air, steward…) ou non professionnel (pilote privé d’aéroclub). Dans cette population soumise à des visites médicales régulières, les affections psychiatriques sont rares, a priori incompatibles avec le milieu
aéronautique en raison des manifestations cognitives, psychomotrices ou comportementales qui les accompagnent.
Quand elles surviennent, certains navigants ont tendance à
solliciter une thérapeutique ponctuelle et à refuser les psychotropes de type antidépresseur pour continuer à voler.
En tant qu’expert psychiatre de l’aéronautique civile et militaire, nous proposons un panorama des situations cliniques
les plus rencontrées, comme les troubles anxieux ou les états
dépressifs. Les normes d’aptitude européennes en vigueur
dans cette profession contre-indiquent la prise de psychotropes ce qui implique une inaptitude au vol durant le traitement.
À distance de l’arrêt progressif de ce dernier, le conseil médical de l’aéronautique civile peut être sollicité, après passage
devant l’expert d’un centre médical agréé, pour prendre une
décision d’aptitude par dérogation. L’activité aéronautique ne
doit pas comporter de risque décelable pour l’état de santé
du navigant. L’affection psychiatrique doit être parfaitement
consolidée, sans séquelle ou comorbidité, et ne pas retentir
sur la sécurité aérienne.
Il convient donc d’informer les personnels navigants en soins
des incidences de leurs troubles psychiques sur leur aptitude.
C’est avant tout l’affection nécessitant un traitement psychotrope qui impose d’être prudent. Ne pas se soigner pour
continuer à voler est une prise de risque incompatible avec
un métier de sécurité. La responsabilité du sujet et de son
médecin peut être engagée.
PO 372
CATATONIE ET ANTIPSYCHOTIQUE ATYPIQUE :
À PARTIR DU CAS D’UNE PATIENTE BIPOLAIRE
LAFORGUE E., AUGY J., DELAUNAY V., LAMBERT P.
CHU de Nantes, NANTES, FRANCE
La catatonie est décrite depuis Kalhbaum. Actuellement, les
critères diagnostiques de la catatonie dans le DSM IV-TR
sont : l’écholalie, l’échopraxie, l’activité motrice excessive et
d’apparence stérile, l’immobilité motrice et catalepsie, le
négativisme extrême, la stéréotypie et le maniérisme. Selon
les critères du DSM IV, la présence de deux de ces signes
cliniques, pendant au moins 24 h, est suffisante pour le diagnostic de catatonie.
Posters
La catatonie peut avoir diverses étiologies somatiques, psychiatriques et pharmacologiques. Les données de la littérature convergent vers un dysfonctionnement des systèmes
GABA-ergique, glutamatergique et dopaminergique à l’origine de la catatonie. Sa prévalence, dans la population des
patients psychiatriques, indépendamment de leur diagnostic,
serait de 7,6 à 38 %. Plus de la moitié des patients atteints
de catatonie présenteraient un trouble bipolaire. Le taux de
mortalité est d’autant plus élevé que la catatonie pharmacoinduite peut évoluer vers un syndrome malin des neuroleptiques ou un syndrome sérotoninergique.
Mme X., âgée de 56 ans, a présenté une catatonie non maligne au décours d’une dépression mélancolique, résistante
aux différents traitements proposés (antidépresseur inhibiteur de la recapture de la sérotonine-noradrénaline, électroconvulsivo-thérapie (ECT) et adjonction récente de Cyamemazine à visée anxiolytique) dans le cadre d’un trouble bipolaire de type 3, traité par Aripiprazole depuis un an. L’arrêt
des antipsychotiques et une chimiothérapie par lorazepam
et zolpidem ont permis une résolution de la symptomatologie.
À la lumière de ce cas clinique, nous discuterons des différents traitements possibles de la catatonie (fortes doses de
lorazepam, ECT, stimulation transcrânienne) et de la place,
encore débattue, des antipsychotiques atypiques dans l’étiologie et le traitement de la catatonie.
PO 373
PSYCHOTROPES ET GROSSESSE
BARBIER J., STANCIU R., GUCCIARDO L., KORNREICH C.
Hôpital Brugmann, BRUXELLES, BELGIQUE
La prescription médicamenteuse durant la grossesse est toujours une affaire délicate. En particulier, les médications psychotropes présentent un risque potentiel de tératogénicité et
de complications péri- et postnatales. En effet, toutes les
molécules étudiées jusqu’à ce jour passent dans une certaine
mesure la barrière placentaire et se retrouvent dans le liquide
amniotique et dans le lait maternel.
C’est pourquoi nous avons réalisé cette revue de la littérature
dans le but d’aider nos confrères à choisir le psychotrope le
mieux adapté pour une patiente enceinte. Nous avons étudié
les articles publiés durant les dix dernières années concernant les classes d’antidépresseurs, d’antipsychotiques, de
thymorégulateurs et de benzodiazépines utilisés chez la
femme enceinte.
PO 374
ÉVOLUTION DE PRESCRIPTION DES
ANTIPSYCHOTIQUES ATYPIQUES DANS LES
PSYCHOSES AIGUËS : À PROPOS D’UNE ÉTUDE
COMPARATIVE DANS UN MILIEU HOSPITALIER
ELATI T., CHIHANI R., JALLOULI I., YOUNES S., HOMRI W.,
MOUALHI L., ZAGHDOUDI L., LABBENE R.
Hôpital Razi, MANOUBA, TUNISIE
Objectif : Notre objectif était de déterminer l’évolution de
prescription des antipsychotiques atypiques dans les psychoses aiguës en milieu hospitalier et de préciser leurs critères de prescriptions.
Méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective transversale
comparant le nombre de malades hospitalisés dans le service
de psychiatrie C durant l’année 2005 pour : bouffé délirante
aigu, accès maniaque et dépression mélancolique première
épisode et qui ont été mis sous neuroleptique atypique par
rapport à ceux hospitalisés pendant l’année 2010 pour les
mêmes étiologies. Notre étude précisera aussi certaines données biographiques de ces patients, les différents types de
neuroleptiques atypiques et leurs critères de prescription.
Résultats : Il s’agit d’un échantillon de 32 patients, 9 durant
l’année 2005 et 23 durant l’année 2010. Prédominance féminine : 63 % de femmes contre 37 % d’hommes. La majorité de
nos patients sont d’âge jeune : ce critère représente une bonne
indication pour la prescription des neuroleptiques atypiques. La
plupart de nos patients ont un bon niveau scolaire à un niveau
d’éducation élevé : ceci incite à la mise sous neuroleptiques
atypiques vu leur supériorité sur les fonctions cognitives.
Dans notre travail, le Solian (amisulpride) représente la molécule la plus utilisée en raison de sa disponibilité à l’hôpital.
D’autres molécules comme la Rispéridone, sont de plus en
plus prescrites et ceci ne concerne que les patients bénéficiant d’une couverture sociale permettant ainsi aux cliniciens
un plus large choix de prescription.
Une dizaine d’années de recul après leur introduction en
Tunisie, la prescription des neuroleptiques de seconde génération est en augmentation, mais reste encore moyenne, en
particulier en milieu hospitalier, et ce malgré les guidelines
qui les recommandent en première intention dans les psychoses aiguës.
Conclusion : La prescription des antipsychotiques atypiques
est en augmentation dans les psychoses : ceci est motivé par
leur bonne tolérance et leur meilleure efficacité. L’amélioration de l’accessibilité des patients à ces produits peut garantir
une meilleure prise en charge thérapeutique.
PO 375
PRESCRIPTION DE PSYCHOTROPES CHEZ
DES ADOLESCENTS EN CONSULTATION
DE PÉDOPSYCHIATRIE
BEN YOUSSEF H., HALAYEM S., HAMMAMI M., HAMZA M.,
ABBÉS Z., CHARFI F., OTHMAN S., BELHAJ A., BOUDEN A.,
HALAYEM M.B.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Les études concernant la prescription de psychotropes chez l’adolescent sont, du fait de leurs implications
éthiques et méthodologiques, peu nombreuses. De ce fait,
l’évaluation hétérogène des indications et du rapport bénéfice/risque de la majorité des produits est source d’expériences et de conduites souvent contradictoires.
Objectif : Déterminer la fréquence et le type de prescription
médicamenteuse (psychotropes et autres) chez des adolescents suivis en consultation de pédopsychiatrie au service de
pédopsychiatrie de l’Hôpital Razi de Tunis.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur
des adolescents de 13 à 17 ans reçus en consultation de
pédopsychiatrie entre janvier 2011 et septembre 2011. Les
données prises en compte dans l’analyse des données sont :
147
10e Congrès de l’Encéphale
– le type de prescription de médicaments,
– le motif de consultation,
– le recours à l’hospitalisation,
– la tolérance au traitement
Résultats : Cent vingt-quatre adolescents ont été inclus dans
l’étude. L’âge moyen était de 14,5 ans. Trente quatre patients
soient 27 % étaient mis sous traitement dès la première consultation. L’état de santé de 7 patients avaient nécessité
l’hospitalisation.
Conclusion : La prescription de psychotropes chez l’adolescent en Tunisie demeure une alternative de seconde intention.
PO 376
À PROPOS D’UN CAS DE DRESS SYNDROME LIÉ
À L’OLANZAPINE
DE MARICOURT P. (1), DESCAMPS V. (2), KREBS M.O. (1),
OLIÉ J.P. (1), LOO H. (1), GAY O. (1)
(1) CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(2) Hôpital Bichat Claude Bernard APHP, PARIS, FRANCE
Le DRESS syndrome (« Drug Reaction with Eosinophilia and
Systemic Symptoms » pour réaction médicamenteuse avec
éosinophilie et symptômes systémiques) ou syndrome
d’hypersensibilité médicamenteuse est une toxidermie pouvant mettre en jeu le pronostic vital par la survenue de manifestations systémiques. Ce syndrome rare (incidence estimée à 1/1 000 à 1/10 000) survient dans un contexte de prise
médicamenteuse. Le délai d’apparition depuis l’introduction
du médicament suspecté, généralement long de 2 à
8 semaines est un élément important dans le diagnostic de
DRESS. La physiopathologie semble complexe : les manifestations cliniques seraient liées à la réponse immune causée par les réactivations virales de virus du groupe Herpes :
HHV-6, HHV-7, CMV, EBV faisant la gravité du tableau.
Nous souhaitons rapporter le cas de DRESS survenu dans
les deux mois ayant suivi l’introduction de l’olanzapine chez
une patiente de 44 ans suivie depuis quinze ans pour un trouble schizophrénique, sans autre antécédent notable.
Ce DRESS avait débuté par une fièvre à 40 ˚C apparue brutalement avec frissons et vomissements, rapidement suivie
d’une éruption cutanée morbiliforme non prurigineuse puis
de douleurs abdominales, insomniantes et spasmodiques.
Le tableau a conduit à une hospitalisation en urgence (avec
un passage de quelques jours en réanimation). Le diagnostic
de DRESS Syndrome a été retenu sur les arguments
suivants : érythrodermie avec œdème du visage, hyperéosinophilie, adénopathies périphériques, atteinte hépatique. Un
traitement par dermocorticoides a permis une amélioration
clinique rapide. Compte tenu de son imputabilité intrinsèque
et extrinsèque, le médicament incriminé était l’olanzapine.
Le cas de notre patiente est révélateur de la difficulté diagnostique de ce syndrome, de l’évolutivité et de la gravité
potentielle du tableau. La réintroduction et le maintien d’un
traitement antipsychotique ont néanmoins été possibles, y
compris malgré de nouvelles manifestations cutanées, jugulées par un traitement local. Une surveillance prolongée est
requise, des manifestations d’auto-immunité pouvant survenir à distance de l’épisode initial.
148
PO 377
INTERACTION ENTRE CLOZAPINE ET
LEVOMEPROMAZINE, À PROPOS D’UN CAS
BASSI S., BECHIKH D., BRAM N., BOUJEMLA H.,
LASSOUED W., GHAZALI I., RIDHA R.
Hôpital Razi Tunisie, TUNIS, TUNISIE
La clozapine est le traitement de choix des schizophrénies
résistantes.
Elle est utilisée généralement en monothérapie, mais on se
trouve parfois obligé de l’associer à d’autres psychotropes
devant des cas sévères.
Parmi ces associations il y a l’adjonction de la lévomépromazine.
Mais est ce que cette association n’a pas de répercussion
sur l’effet de la clozapine ?
Nous nous sommes proposés à travers une illustration par
un cas clinique de voir l’interaction entre la clozapine et la
levomepromazine.
Le patient MB suivi pour schizophrénie résistante sous leponex, nozinan et dépamide n’a pas présenté d’amélioration clinique malgré des fortes doses de clozapine et une stagnation
de la clozapinémie à des doses infra thérapeutiques bien
qu’on ait augmenté les doses de clozapine.
En se basant sur des cas rapportés dans la littérature d’interaction entre la lévomépromazine et la clozapine, nous avons
essayé de vérifier l’effet de l’arrêt du nozinan sur la clozapinémie.
Le résultat était une augmentation de la clozapinémie pour
atteindre des doses thérapeutiques.
Bien que ce nombre réduit de cas ne nous permet pas de
tirer des conclusions, nous devons être prudent des interactions entre la clozapine et la lévomépromazine.
PO 378
ANALYSE PHARMACEUTIQUE
DES PRESCRIPTIONS ET MÉDICAMENTS
PSYCHOTROPES : ÉTUDE MULTICENTRIQUE
À PARTIR DE LA BASE ACT-IP©
PARENT G.
CHS Novillars, BESANCON, FRANCE
L’analyse pharmaceutique est un moyen efficace pour réduire
l’iatrogénie médicamenteuse et constitue une activité réglementaire en France. En cas de problème lié à la thérapeutique,
une Intervention Pharmaceutique (IP), définie comme « toute
proposition de modification de la thérapeutique médicamenteuse initiée par le pharmacien » peut être émise. La Société
Française de Pharmacie Clinique (SFPC) a créé l’observatoire
Act-IP© permettant aux pharmaciens hospitaliers de documenter et analyser leurs IP sur un site internet. Ce travail propose une analyse descriptive des IP concernant les médicaments psychotropes documentés dans Act-IP©.
Étude observationnelle de 4202 IP, issues de 61 hôpitaux français, documentées dans Act-IP© sur une période de 30 mois
et comprenant un médicament psychotrope (classification
ATC N05 psycholeptiques, N06 psycho-analeptiques et N07
autres médicaments du système nerveux) : classes pharma-
Posters
cologiques, problèmes médicamenteux, types d’interventions
et acceptation par le prescripteur.
L’âge moyen des patients est de 64,1 ans, le sexe ratio H/F
1,17. La répartition des principales classes de médicaments
psychotropes est homogène : antipsychotiques 23 %, anxiolytiques 20 %, hypnotiques & sédatifs 22 % et antidépresseurs 25 %. Les principes actifs les plus fréquents sont : zopiclone (11 %), zolpidem (7 %), hydroxyzine (5 %), rispéridone
(4 %). Une posologie supra thérapeutique est le problème le
plus fréquent (25 %), notamment celle des hypnotiques chez
le sujet âgé avec la prescription d’emblée d’un comprimé de
zopiclone au lieu d’un demi, suivie par une non conformité
aux consensus (14 %), un plan de prise non optimal (10 %),
comme la prescription informatique d’Haldol décanoas® tous
les jours ou l’oubli d’arrêt de la rispéridone orale 3 semaines
après le début des injections retard, l’utilisation de formes
galéniques inadaptées (écrasement de comprimés d’Atarax®
pour passage en SNG alors qu’il existe une forme buvable).
Les interventions sont une modification du choix du médicament (38 %), une adaptation posologique (32 %). Les médecins ont modifié leur prescription pour 56 % des IP.
Ce travail sera complété par une évaluation de la pertinence
des IP basé sur l’analyse des recommandations de bonne
pratique et l’expertise d’un groupe de cliniciens.
PO 379
PRESCRIPTION DES BENZODIAZÉPINES CHEZ
LES PATIENTS SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE
BEN MARIEM H. (1), ZALILA H. (1), KHELIFA E. (1),
MERSNI M. (2), BOUSSETTA A. (1)
(1) Service de psychiatrie « D » Hôpital Razi, MANNOUBA,
TUNISIE
(2) Service de psychiatrie « G » Hôpital Razi, MANNOUBA,
TUNISIE
L’anxiété est un symptôme clinique dominant dans la phase
prodromique et accompagne souvent le premier épisode
schizophrénique. Les benzodiazépines, bien que controversées, gardent chez le malade souffrant de schizophrénie des
intérêts multiples portant sur la diminution de l’anxiété, l’amélioration du sommeil, la sédation de l’agitation, et les états
catatoniques. Certains auteurs rapportent même leur intérêt
dans la diminution de la posologie neuroleptique et dans
l’amélioration de la relation médecin-malade.
L’objectif de notre étude était d’étudier la prévalence de la
prescription de benzodiazépines chez une population hospitalière de patientes souffrant de schizophrénie et d’évaluer
leur intérêt dans la prise en charge thérapeutique.
Il s’agissait d’une enquête rétrospective portant sur les
patientes qui ont été hospitalisées pour la première fois au
service de psychiatrie D de l’hôpital Razi du 1er janvier 2011
au 15 octobre 2011 et chez qui le diagnostic de schizophrénie
a été retenu selon les critères du DSM IV.
Notre étude a porté sur 47 patientes.
La prévalence de la prescription de benzodiazépines était de
25,5 % (N = 12)
L’observance était bonne chez 75 % des patientes sous
anxiolytiques contre 40 % chez les patientes ne recevant pas
d’anxiolytiques. La différence était statistiquement significative (p = 0,036).
La dose moyenne des neuroleptiques était statistiquement
inférieure chez les patientes recevant une benzodiazépine
avec p = 0,043.
Bien que les benzodiazépines gardent une place importante
dans la prise en charge thérapeutique des rechutes schizophréniques, il faut toutefois se méfier d’une prescription au
long cours vu leur retentissement neurocognitif et le risque
de dépendance.
PO 380
RELATION ENTRE LES INTERNES DE PSYCHIATRIE
ET LES LABORATOIRES PHARMACEUTIQUES
EN FRANCE ET EN EUROPE, L’ÉTUDE PRIRS
DEL VALLE E. (1), VAN EFFENTTERRE A. (1), SIBEONI J. (1),
ATTYASSE I. (1), GULOKSUZ S. (2), GAMA MARQUEZ J. (2),
JAUHAR S. (2), RIESE F. (2)
(1) AFFEP, PARIS, France
(2) EFPT, PARIS, FRANCE
L’industrie pharmaceutique est l’est des secteurs économiques les plus rentables au monde. Son marché le plus
porteur : les psychotropes. Au bout de la chaîne on trouve le
psychiatre prescripteur et son patient. Alors que les relations
entre psychiatrie et laboratoires pharmaceutiques sont bien
connues, décriées par certains et encouragées par d’autres,
la fédération européenne des internes en psychiatrie (EFPT)
et l’Association Française Fédérative des Étudiants en Psychiatrie (AFFEP) ont souhaité se focaliser sur la relation entre
ces laboratoires et les internes, prescripteurs de demain.
L’étude PRIRS (Psychiatric Resident – Industry Relationship
Survey) a donc été menée dans une vingtaine de pays
d’Europe dont la France. Il s’agit d’un auto-questionnaire, distribué à des internes de psychiatrie entre février et juin 2011,
regroupant une soixantaine d’items concernant directement
les interactions industrie pharmaceutique/internes de psychiatrie. Ont été recherchés, d’une part les modalités pratiques de ces relations, et d’autre part, l’aspect plus subjectif
et le vécu des internes interrogés. Quel est l’impact de cette
relation sur les prescriptions de l’interne ? Quels regards portent les internes sur les informations et l’enseignement dispensés par l’industrie ? Quelles attitudes ou quels comportements adoptent les internes vis-à-vis de l’industrie
pharmaceutique ? Au-delà de ces questions, il s’agit aussi
d’étudier et de discuter le positionnement de l’interne, mais
aussi de l’hôpital en général et des médecins responsables
d’unité en particulier, vis-à-vis des liens entre l’industrie pharmaceutique et les internes en psychiatrie français.
Dans ce poster, nous présenterons et discuterons les résultats de cette étude en France et nous la comparerons aux
résultats obtenus chez des internes d’autres pays européens
afin de mettre en évidence d’éventuelles disparités.
PO 381
HYPERPROLACTINEMIE ET ANTIPSYCHOTIQUES
DAMAK R., BOURGOU S., KAANICHE K., NACEF F., DOUKI S.
EPS Razi, service de psychiatrie A, TUNIS, TUNISIE
149
10e Congrès de l’Encéphale
L’hyperprolactinémie est un effet latéral connu de longue date
des traitements antipsychotiques (AP). Cette élévation est
même considérée comme le reflet de l’action positive des AP
sur les réseaux dopaminergiques et en particulier sur le système tubéro-infundibulaire qui régule la sécrétion hypophysaire de la prolactine. Cependant, l’hyperprolactinémie reste
sous estimée et ses symptômes sont peu rapportés par les
patientes bien qu’il existe des preuves de leurs conséquences à long terme, osseuse et carcinogenèse.
L’objectif de notre étude est d’évaluer l’importance de l’hyperprolactinémie chez des patientes suivies pour un trouble
bipolaire type 1 sous traitement neuroleptique et de dégager
une attitude thérapeutique appropriée.
Méthodologie : Étude rétrospective descriptive, étayée par la
littérature, portant sur les dossiers de patientes suivies pour
un trouble bipolaire type 1, selon les critères du DSM IV, qui
ont été hospitalisées entre janvier 2009 et octobre 2011. Les
patientes étaient non ménopausées et étaient sous AP durant
au moins 6 mois.
Résultats préliminaires : 50 % des patientes étaient célibataires et 40 % des patientes (8) étaient mariées. L’âge moyen
des patientes était de 35,6 ans (ET = 6,4), l’âge de début
moyen de la maladie était de 26 ans (ET = 8,9). La majorité
des patientes étaient sous AP classiques (80 %). Quatre
patientes avaient présenté des signes d’hyperprolactinémie
à type d’aménorrhée (3 cas) et de galactorrhée (1 cas). Le
dosage de prolactine n’a été effectué que dans un seul cas
(87 ng/ml). La conduite était de diminuer la dose du neuroleptique dans deux cas.
Conclusion : En pratique, il n’est pas absolument nécessaire
de surveiller le taux de prolactine sans l’existence de signes
cliniques indésirables qui peuvent alors justifier d’un dosage
sanguin de prolactine, d’une diminution de dose, voire d’un
changement de traitement. Si la modification thérapeutique n’a
rien changé, les patients doivent avoir une imagerie hypophysaire afin d’éliminer une cause tumorale d’hyperprolactinémie.
Pris
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PO 382
LA PRISE EN CHARGE DE LA TOXICOMANIE DANS
LA PRISON LIBANAISE CENTRALE POUR HOMMES
IMAD J., NASSIF H., AYA H., ACHOUR Z., KHOURY J.,
ABI HABIB R., SOUFIA M.
AJEM, ROUMIEH, LIBAN
L’association Justice et Miséricorde (AJEM) est une organisation non gouvernementale, à but non lucratif, créée en 1996 et
dont la mission est l’intervention auprès des prisonniers et de
leurs familles. Le travail d’AJEM se déroule dans la prison de
Roumieh, prison Libanaise centrale pour hommes, qui compte
environ 3 700 prisonniers. L’approche d’AJEM est multidisciplinaire et concilie entre les pôles individuel (le prisonnier et sa
famille) et collectif (la société) tout en tenant compte des facteurs
conjoncturels (politique, économique, social et idéologique).
Afin de pouvoir assurer cette prise en charge, l’association
compte les départements suivants : Psychiatrique, Psychologique, Infirmier, Sociale, Recherche, et Légale.
Cette équipe pluridisciplinaire opère sur plusieurs projets
notamment :
150
– La toxicomanie : Ce programme est divisé en deux volets :
1) La prise en charge des usagers dans les différents bâtiments de la prison
2) La réhabilitation dans le centre spécialisé : expérience
pilote qui dure depuis quatre ans déjà
– Les victimes de torture
– Les réfugiés et les demandeurs d’asile
– Les condamnés à la peine de mort
– La prévention et l’éducation
– L’insertion socio-professionnelle
– Les malades atteints de VIH
Dans ce poster nous présenterons le fonctionnement et les
modalités de prise en charge des différentes équipes. Nous
détaillerons particulièrement le programme de prévention et
de réhabilitation de la toxicomanie, projet adopté par l’AJEM
et appliqué auprès des usagers dans les différents bâtiments
et ceux admis au centre de réhabilitation.
PO 383
COMBIMOD : PRISE EN CHARGE INTEGRATIVE
ET PERSONNALISÉE EN RÉHABILITATION SOCIALE
CHEZ 3 PATIENTS SOUFFRANT
DE SCHIZOPHRÉNIE RÉSISTANTE
MANDEL S., JLIDI A., LAMBERT T., HOCHARD C.,
GAUTIER C., ORENS S., GERET L., BRALET M.C.
CHI Clermont-de-l’Oise, CLERMONT-DE-L’OISE, FRANCE
Les patients souffrant de schizophrénie résistante représentent 15 à 20 % des patients atteints de schizophrénie, malgré
les avancées pharmacologiques liées à l’utilisation de la clozapine et à l’amélioration des connaissances sur les facteurs
prédictifs de mauvais pronostic. Ces patients sont la plupart
du temps dans une impasse thérapeutique et leur coût de
prise en charge est élevé tant pour le patient, pour sa famille
que pour le système de soins. Les études d’efficacité concernant des programmes de remédiation cognitive ou d’éducation thérapeutique dans la schizophrénie s’intéressent
majoritairement aux premiers épisodes schizophréniques. Or
nous faisons l’hypothèse que ces techniques de réhabilitation
peuvent s’appliquer aux patients souffrant de schizophrénie
résistante dans le cadre d’un programme de soins individualisé associant des programmes de remédiation cognitive et
d’éducation thérapeutique après une évaluation clinique,
cognitive (neurocognitive et sociale) et fonctionnelle spécifique. Nous vous proposons la description de 3 prises en
charge spécifique en réhabilitation chez 3 patients souffrant
de schizophrénie résistante au centre CRISALID du CHI de
Clermont-de-l’Oise (région Picardie). Ces prises en charge
ont pour objectif l’amélioration de l’autonomie de chaque
patient. Elles proposent une prise en charge individualisée,
intégrative, CombiMOD, associant des modules d’éducation
thérapeutique et de remédiation cognitive. Afin de définir chaque programme CombiMOD, les patients seront évalués à
partir de la PANSS, d’une échelle d’insight et d’estime de soi,
de la BECS et de 2 instruments mesurant la théorie de l’esprit
et la discrimination des émotions sur les visages. À partir de
ces évaluations, chaque patient a participé à un module
Posters
d’éducation thérapeutique (MODip, MODen) et/ou de remédiation cognitive (IPT/RECOS). Au terme de ces prises en
charge, les patients ont de nouveau été réévalués. Les résultats montrent une amélioration symptomatique et cognitive
pour les 3 patients avec une sortie de l’hôpital pour 2 des
patients sur 3. Ce programme individualisé CombiMod nous
paraît donc également prometteur pour les patients souffrant
de schizophrénie résistante.
PO 384
INTÉRÊT D’UN PROGRAMME INTÉGRATIF
(COMBIMOD) DANS LA PRISE EN CHARGE
DES DÉFICITS EN COGNITIONS SOCIALES CHEZ
LES PATIENTS SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE :
RÉSULTATS PRÉLIMINAIRES
CATINAUD D., JLIDI A., LAMBERT T., HOCHARD C.,
GAUTIER C., ORENS S., GERET L., BRALET M.C.
CHI Clermont-de-l’Oise, CLERMONT-DE-L’OISE, FRANCE
Les techniques de remédiation cognitive ont montré leur efficacité dans la prise en charge des patients schizophrènes
stabilisés, par l’amélioration des cognitions de base tels que
les troubles attentionnels, mnésiques, langagiers et exécutifs. L’apport des programmes de réhabilitation psychosociale a permis de développer ces techniques dans le domaine
des déficits en cognitions sociales. Ainsi, le centre de réhabilitation psycho-sociale CRISALID (Centre de Réhabilitation
psycho-sociale Intersectoriel pour la Schizophrénie et l’Aide
à L’autonomie Individualisée) du Centre Hospitalier Inter
Départemental de Clermont-de-l’Oise (60) développe des
programmes et les inclus dans une prise en charge intégrée
du patient sous le terme commun de CombiMOd (Combinaison de plusieurs MOdules d’éducation thérapeutique et de
remédiation cognitive dans un projet individualisé de réhabilitation médico-psycho-social). Nous avons donc évalué les
bénéfices d’un programme spécifique constitué d’un module
de psycho-éducation (MODip : MODule d’information sur la
pathologie) et de l’IPT (Integrated Psychological Therapy) sur
un groupe de huit patients schizophrènes stabilisés, admis
dans ce centre au mois de juin 2011. Cette étude préliminaire
ne s’est basée que sur les dix premières semaines de programme, et l’absence de groupe témoin ne nous permet pas
de tirer de conclusions définitives, mais on remarque que ce
programme a permis d’obtenir une amélioration des troubles
des patients sur un plan cognitif, symptomatique, ainsi qu’une
tendance à l’amélioration des déficits en théorie de l’esprit.
L’utilisation de la remédiation cognitive, ainsi que celle
d’autres techniques spécifiques de réhabilitation telles que
la psycho-éducation et l’entraînement des compétences
sociales permettent probablement d’améliorer le pronostic
fonctionnel de la schizophrénie, et notamment l’intégration
sociale et professionnelle.
PO 385
UN GROUPE THÉRAPEUTIQUE POUR FEMMES
ALCOOLO-DÉPENDANTES
TORDEURS D., JACQUES D., ZDANOWICZ N., REYNAERT C.
L’intérêt scientifique concernant l’alcoolo-dépendance
décroît sensiblement au fil des années. La personne alcoolique n’a cependant pas déserté l’hôpital, que l’on travaille
en médecine interne ou en psychiatrie, et les récentes études
indiquent que les femmes sont de plus en plus souvent
confrontées à cette problématique. Pourtant, les propositions
de traitement, du type « postcure » ou autre, concernent
encore essentiellement les hommes ; les femmes doivent
s’adapter à un contexte de soins qui leur est souvent peu
approprié.
Depuis un an, s’inspirant de la littérature, de nos recherches,
des travaux de Murray Bowen et des groupes Alcooliques
Anonymes, nous avons créé un programme permettant un
suivi pluridisciplinaire de la femme dépendante alcoolique.
Le GTFAD (Groupe Thérapeutique pour Femmes AlcooloDépendantes) est composé de 6 femmes souffrant de dépendance alcoolique. Il se déroule sur une période relativement
courte (13 semaines) avec des visites fréquentes, des échanges intra-groupes multipliés et des intervenants diversifiés
qui abordent différentes thématiques : la relaxation, la prise
de conscience de son corps et l’image de soi, l’activité physique et psychologique (art-thérapie), la motivation et l’aspect
somatique.
L’objectif du GTFAD est de faire émerger les capacités et les
ressources de la patiente au moyen du groupe et au sein de
celui-ci. Les réunions multidisciplinaires classiques font place
à un système de soins dans lequel la patiente n’est plus uniquement la spectatrice d’une théorie médico-psychologique
sous-jacente et préétablie mais l’actrice du groupe qui
deviendra thérapeutique.
PO 386
RESPECT DES MESURES D’HYGIÈNE DE VIE DANS
LES TROUBLES DÉPRESSIFS
MINIAOUI S., MERSNI M., KHELIFA E., BEN MERIEM H.,
ABOUB H., NACEF F.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
Les troubles dépressifs représentent l’affection la plus fréquente en psychiatrie. Des mesures d’hygiène de vie sont
indiquées quelque soit l’intensité de l’épisode dépressif. Le
non respect de ces mesures pourrait exposer à un risque plus
élevé de rechute.
L’objectif de notre travail, est d’étudier le niveau de connaissance et le degré d’application des mesures d’hygiène de vie
chez des patients atteints de troubles dépressifs.
Ainsi, nous avons mené une étude transversale descriptive
sur 36 patients atteints de troubles dépressifs, stabilisés et
suivis au service de psychiatrie « A » de l’Hôpital Razi.
La majorité des patients était suivi pour un trouble dépressif
majeur, épisode isolé (88 %) et la plupart n’arrivaient pas à
reconnaître les symptômes annonciateurs de rechute (83 %).
Parmi les patients qui étaient sensibilisés à au moins une
mesure d’hygiène de vie (83 %), la majorité ignorait plusieurs
de ces mesures.
Notre étude a ainsi mis en évidence le manque d’information
chez nos patients concernant les mesures d’hygiène de vie.
CHU Mont-Godinne, YVOIR, BELGIQUE
151
10e Congrès de l’Encéphale
PO 387
HALLUCINATIONS SOUS TRAITEMENT
ANTALGIQUE
PARIS P., BARRY S., HAMRIOUI M., DONNEAU D.
CHG de Dreux, DREUX, FRANCE
Les antalgiques non morphiniques ont des effets secondaires
neuropsychiatriques qu’il ne faut pas négliger. Ils peuvent
induire des phénomènes hallucinatoires qui peuvent demander de modifier le traitement ou qui peuvent être contrôlés
par les neuroleptiques.
Nous proposons, à partir des données de la littérature, de
décrire les principaux troubles psychotiques (hallucinations,
délires) en lien avec les antalgiques des deux premiers niveaux
OMS, les conditions habituelles de leur survenue, leur rapport
avec la pathologie en cause et le profil des patients utilisateurs.
Nous essayerons de cerner, pour ces médicaments, les principaux facteurs d’une bonne tolérance psychique ainsi que
l’environnement optimum de leur prescription.
Ensuite, nous envisageons d’aborder la place de ces molécules antidouleur dans la pharmacopée antalgique, à la
lumière des autres moyens thérapeutiques.
Après avoir évoqué quelques réserves d’utilisation, au regard
du principe de précaution, nous discuterons les modalités
générales d’emploi, en psychiatrie, de ces antalgiques afin de
limiter la iatrogénie, notamment chez les personnes âgées.
PO 388
ASPECTS COGNITIFS DES COMPORTEMENTS
CRÉATIFS
GRANIER F.
CHU Casselardit-Purpan, TOULOUSE, FRANCE
Les neurosciences apportent des éclairages nouveaux sur la
créativité. Et la diversité croissante des indications de l’art-thérapie apporte un matériel clinique et artistique de plus en plus
riche à propos des comportements créatifs. C’est le cas en psychiatrie, en neurologie, en gériatrie, et en pédopsychiatrie.
Après un rappel historique, est abordée l’actualité (neuroesthétique). Le terrain expérimental de l’atelier, et la clinique
de l’esthétique sont présentés.
Les aspects cognitifs proprement dits comprennent successivement, les données récentes de la neurophysiologie de la
perception, les liens émotions – cognitions, les fonctions exécutives pour la réalisation concrète des œuvres, les facteurs
de motivations, la dimension interactive à travers les études
du cerveau social (reconnaissance des émotions, empathie,
TOM), l’insight et l’accès à l’identité d’artiste, la conscience
esthétique avec les capacités de métareprésentation de cette
activité, la relation à l’œuvre (excitation, et attachement) ; les
données évolutionnistes, et enfin un comportement créatif
très particulier avec la pensée divergente.
Ces aspects purement cognitifs rendent compte essentiellement des difficultés et des limites des techniques d’expression. Des exemples cliniques les illustrent. Mais ils ne sont
pas incompatibles avec l’approche psychodynamique de la
création dans ce qu’elle apporte à l’économie du sujet.
152
PO 389
LE YOGA, OUTIL DE LA CLINIQUE INFIRMIÈRE
DANS LA PRISE EN CHARGE DE L’ANXIÉTÉ
ET DE LA DÉPRESSION
DULONG F.
CHS Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Qu’est-ce que le yoga ? Démarche globale et expérimentale,
le yoga vise l’harmonisation des facultés corporelles, affectives et mentales.
Par la pratique de postures et de respirations conscientes,
le yoga conduit à un relâchement des tensions et à un apaisement se traduisant chez le pratiquant par une meilleure
concentration et une plus grande disponibilité.
Quel intérêt pour la psychiatrie ? En psychiatrie, le yoga peutêtre utilisé en tant que médiation corporelle visant la mise à
distance des ruminations anxio-dépressives. En complément
d’un suivi psychiatrique et d’une éventuelle psychothérapie,
sa pratique permet de réduire le stress et l’anxiété en apportant une profonde détente en même temps qu’un regain
d’énergie. Ressource pour les patients, la « relation d’aide
par le yoga » peut conduire à une meilleure anticipation des
périodes de crise et prévenir le risque de rechute dépressive.
Un partenariat entre médecin et infirmier clinicien : sur indication du psychiatre, l’infirmier clinicien (spécialisé dans
l’enseignement du yoga) reçoit le patient en entretien
d’accueil puis il programme des séances à un rythme régulier.
La séance de yoga comprend des temps de relaxation, de
travail postural et d’exercices de respiration. Elle se termine
par un moment de détente allongé ou par une assise silencieuse. La durée moyenne d’une séance est d’une heure.
Yoga et thérapie de groupe : Le yoga est utilisé dans les thérapies basées sur la pleine conscience (MBCT/MBSR),
notamment dans les groupes du Dr C. André à Sainte-Anne
(exercices de pleine conscience du corps et de la respiration).
Nombre de patients [2009-2011] = 90
Effets neurophysiologiques : Sécrétion de B. endorphines,
taux de dopamine et de sérotonine augmentés (Buckworth
and Dishman, 2003).
Autres effets observés :
– Apaisement et profonde détente sensation de bien-être
émotionnel, regain d’énergie (Granath, Ingvarsson, Von
Thiele et Lundberg, 2006)
– Baisse du stress et des ruminations anxio-dépressives,
meilleure qualité du sommeil (Khalsa, 2007).
Résultats :
– Excellents retours des patients auprès de leurs médecins.
– Prise de recul vis-à-vis de la pathologie, gain d’autonomie.
PO 390
ÉTUDE PRATIQUE SUR L’OBSERVANCE
THÉRAPEUTIQUE DANS LA SCHIZOPHRÉNIE
À PROPOS DE 90 CAS
AZZEDDINE R.
CHU d’Oran, ORAN, ALGÉRIE
Posters
Introduction : La schizophrénie est une maladie chronique,
nécessitant une prise en charge au long cours. L’observance
thérapeutique est essentielle dans la prise en charge de la
maladie mentale et en particulier dans la schizophrénie.
L’inobservance est responsable de rechutes, de résistance
au traitement, d’un nombre important d’hospitalisation, et le
coût financier qui en découle est élevé.
Objectif : Nous avons mené un travail pratique afin de relever
les facteurs responsables de la mauvaise observance thérapeutique chez le schizophrène.
Méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective, avec comme
population de référence les malades hospitalisés aux urgences psychiatriques au niveau du centre hospitalo-universitaire d’Oran durant l’année 2011, nous avons effectué un
recueil des données socio-démographiques et médicales à
partir de 90 dossiers de malades schizophrènes ayant rempli
les critères de DSM IV de la schizophrénie.
Résultats : Nous avons remarqué que l’âge moyen des
patients non observant est de 35 ans, le sexe masculin représente 83 %, la majorité était célibataires et inactifs, soit 80 %
des patients proviennent d’un milieu défavorisé.
La schizophrénie était paranoïde dans 72 % des cas, 19 %
désorganisée et 9 % indifférenciée et 72 % des patients de
notre étude ont des conduites addictives (surtout le cannabis).
88 % présentaient des effets secondaires et seulement 40 %
avaient un bon soutien familial.
L’observance thérapeutique est médiocre à 81 %.
Les causes de la mauvaise observance d’après notre étude
sont :
– les effets secondaires des neuroleptiques dont 88 %,
– conduites addictives surtout le cannabis dont 72 % des cas,
– un mauvais insight dont 66 % des cas,
– un mauvais soutien familial dont 60 % des cas.
PO 391
LA STIMULATION MAGNÉTIQUE TRANSCRÂNIENNE
RÉPÉTÉE
ELLINI S., BEN HOUIDI A., JALLOULI I., OUANES S.,
ELLOUZE F., BEN ABLA T., M’RAD M.F.
Hôpital psychiatrique Razi, TUNIS, TUNISIE
Les maladies mentales représentent un enjeu de santé publique de premier ordre du fait de leur prévalence dans la population générale. Malgré les progrès réalisés en psychopharmacologie, un important pourcentage de troubles dépressifs
répond partiellement aux stratégies thérapeutiques pharmacologiques et psychothérapeutiques. L’alternative thérapeutique
dans le contexte de dépression résistante restait jusqu’alors
l’électroconvulsivothérapie. De nouvelles approches thérapeutiques sont actuellement utilisées. La stimulation magnétique
transcrânienne répétée a été validée ces dernières années
comme une thérapeutique antidépressive en monothérapie par
la FDA, ouvrant la voie à une application qui vient compléter
l’arsenal thérapeutique dans les troubles de l’humeur. Dans
notre travail, on propose de faire le point sur l’utilisation en pratique clinique de cette nouvelle approche thérapeutique utilisée
dans les troubles dépressifs et la schizophrénie.
PO 392
LES APPROCHES FAMILIALES DANS
LES PSYCHOSES DÉBUTANTES : ÉTAT DES LIEUX
DES PRATIQUES EN FRANCE EN 2011
GUERNION N., BODENEZ P., GARLANTEZEC R., LE GALL F.,
LE GALUDEC M., MESMEUR C., WALTER M.
CHRU Brest, BREST, FRANCE
Introduction : En 2003, le consensus français sur le diagnostic
et les modalités thérapeutiques des schizophrénies débutantes
préconise l’instauration d’un travail avec les familles dès le
début des troubles et en déplore la faible utilisation en France.
Objectif : Dresser un état des lieux, en 2011, en France
métropolitaine, des approches familiales proposées au cours
de la prise en charge des patients présentant une psychose
débutante par les secteurs de psychiatrie adulte.
Méthode : Une enquête nationale a été réalisée auprès de
698 praticiens hospitaliers-chefs de secteurs, chargés de
répondre pour les pratiques de leur secteur. Les questionnaires étaient auto-administrés par voie électronique. L’utilisation d’un logiciel de sondage en ligne permettait l’envoi des
questionnaires et le recueil automatique des données.
Résultats : 25,4 % des psychiatres interrogés ont répondu.
77 % des répondants proposent des approches familiales.
Celles-ci sont souvent unifamiliales (89 %), basées sur le
soutien et l’information (60 %). Les approches multifamiliales
restent peu utilisées. Le tiers de ces répondants propose des
approches spécialement adaptées aux psychoses débutantes. 80 % des psychiatres considèrent l’accompagnement de
ces familles comme insuffisant. Dans les secteurs ne proposant pas d’approche familiale, le manque de personnel et de
moyens est considéré comme le principal facteur limitant
l’instauration de ce type d’approche. 78 % d’entre eux n’envisagent pas d’en mettre en place dans le cadre des psychoses
débutantes malgré le manque d’alternative à leur disposition.
Discussion : À notre connaissance, il s’agit de la première
étude nationale de ce type sur le sujet. Elle a permis de récolter de nombreuses informations malgré les limites induites
par la nature fermée des questions. L’intérêt d’un partenariat
précoce avec les familles semble bien perçu et les réponses
sont en faveur d’une évolution des pratiques. Cependant,
l’intégration dans le fonctionnement institutionnel d’approches familiales, à ce stade des troubles, semble rencontrer
certains obstacles et les résultats dévoilent certains paradoxes. Le manque de moyens ne masquerait-il pas d’autres
difficultés plus complexes, peut-être situées dans les enjeux
de la relation famille/institution ?
PO 393
IMPACT DE L’HYPNOSE DE GROUPE SUR
LA PRESCRIPTION DE PSYCHOTROPES CHEZ
DES PATIENTS HOSPITALISÉS
AMETEPE L.
Clinique Aufrery, BALMA, FRANCE
Introduction : Que ce soit Messmer au XVIIIe siècle avec son
baquet ou Erickson au milieu du XXe siècle de façon informelle,
153
10e Congrès de l’Encéphale
l’hypnose de groupe a été souvent utilisée avec réussite. Certains thérapeutes l’utilisent dans une dimension systémique et
dynamisante avec des patients ayant les mêmes pathologies
telles que la boulimie l’ESPT (État de Stress Post Traumatique)
ou les addictions. Alors que dans le domaine de la douleur,
l’hypnose est de plus en plus étudiée, très peu d’études ont
été menées dans le champ des troubles anxieux et de l’insomnie qui font pourtant partie des indications classiques.
Objectif : Comparer les deux groupes témoin (N = 17) et hypnose (N = 38) sur des caractéristiques diagnostiques et sur
la modification de prescription de psychotropes et d’hypnotiques (benzodiazépines).
Méthode : Schéma : étude rétrospective, descriptive, exploratoire sur une période de 7 mois.
Site : Clinique Toulousaine.
Patients : 55 patients hospitalisés, ayant des pathologies
variées en excluant les paranoïaques, les états délirants
aigus, les états maniaques et mélancoliques.
Intervention : Chaque mercredi de 4 à 10 patients participaient à des séances d’hypnose de groupe qui duraient de
30 à 45 minutes avec pour thématique centrale la sécurité,
l’estime de soi, l’adaptabilité et l’autonomisation en laissant
libre court à la créativité du thérapeute.
Analyse statistique : Test de t-Student apparié de comparaison des différences du nombre moyen de traitement par
groupe avant-après avec seuil de signification fixée à 5 %
(p < 0,05).
Résultats : La population étudiée (N = 55) se caractérise par
une prédominance de troubles bipolaire (40 %), traumatique
(30 %) et dépressif (25 %). Les résultats principaux montrent
que dans le groupe hypnose (N = 37) à partir de 4 séances,
la diminution des benzodiazépines était significative
(p = 0,02). Il n’existe pas de différence significative sur la prescription globale des psychotropes entre les deux groupes.
Conclusion : Ces résultats, originaux et pertinents observés
sur un seul site, nécessitent d’être évalués par une méthodologie plus robuste dans le cadre d’une étude prospective,
collaborative et multicentrique et qui inclut l’évolution thérapeutique sur une plus longue durée.
PO 394
LE CENTRE DE RÉHABILITATION
PSYCHOSOMATIQUE DE JOUR : ÉVALUATION
CLINIQUE D’UN GROUPE THÉRAPEUTIQUE
TORDEURS D., LEPIÈCE B., DELIÈGE S., FOUREZ B.,
ZDANOWICZ N., REYNAERT C.
CHU Mont-Godinne, YVOIR, BELGIQUE
Introduction : Le Centre de Réhabilitation Psychosomatique
de Jour (CRPJ) a pour objectif d’offrir aux patients souffrant
de troubles dépressifs, anxieux, psychosomatiques et/ou
relationnels, un programme ambulatoire de rééducation fonctionnelle de durée limitée (2 périodes consécutives de
5 jours), visant à favoriser leur réinsertion dans la famille et
la société. Ce traitement court et intensif comprend une thérapie orientée autour d’un groupe de 8 à 10 personnes qui
rencontrent différents intervenants (psychiatre, psycholo154
gues, assistants sociaux, ergothérapeute, art-thérapeute et
infirmières) sous forme d’approches collective et individuelle.
Objectif : Évaluer, à 6 mois, l’efficacité clinique du CRPJ.
Méthodologie : 52 sujets (34 femmes et 18 hommes) âgés
de 46,75 ± 10,86 ans ont complété une batterie de questionnaires psychologiques abordant la qualité de vie et la santé
mentale (Visual Analogic Scale, Pennebaker Inventory of
Limbic Languidness, Ways of Coping, Beck Depression
Inventory, Hospital Anxiety and Depression Scale, SF-12) à
3 moments différents (tps 0 : début, tps 1 : fin du séjour, tps
2 : 6 mois après le CRPJ).
Résultats : À l’admission, les sujets présentent, en moyenne,
une symptomatologie anxieuse (HADSanx : 12,12 ± 4,31) et
dépressive (BDI : 28,92 ± 12,83 ; HADSdep : 10,80 ± 4,89).
Des différences sont déjà observables au temps 1 et les scores restent significativement moins élevés au temps
2(HADSanx : 3,22 ± 3,04 ; HADSdep : 7,88 ± 4,85 ; BDI :
19,33 ± 13,47). En ce qui concerne la qualité de vie, les données indiquent une amélioration significative du bien-être
subjectif (VAS : p < 0,001), de la capacité à faire face (VAS :
p < 0,001), d’une diminution des plaintes somatiques
(p = 0,03) et de la qualité de vie dans son aspect psychologique (SFm-12 : p < 0,001). Ces résultats sont corrélés à un
changement dans certaines stratégies d’adaptation telles
que l’évitement (WCQev : p = 0,005), la résolution active du
problème (WCQpps : p = 0,008) et la reformulation positive
de la situation (p = 0,002).
Conclusion : Pour ces patients présentant une symptomatologie dépressive, anxieuse, psychosomatique et/ou relationnelle, le CRPJ offre une alternative efficace au séjour hospitalier classique. L’amélioration clinique est constatée dès la
fin du séjour et se maintient à 6 mois.
PO 395
LES TÂCHES À DOMICILE EN REMÉDIATION
COGNITIVE ET LEUR INTÉRÊT DANS LA VIE
QUOTIDIENNE DES PATIENTS SOUFFRANT
DE SCHIZOPHRÉNIE
MALANGIN B. (1), WILLARD D. (1), RAMPAZZO A. (1),
MASQUELIER J.Y. (2), GAILLARD R. (2), KREBS M.O. (2),
AMADO I. (1)
(1) Centre Référent en Remédiation et Réhabilitation Psychosociale, SHU, Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
(2) Service Hospitalo-Universitaire de Santé Mentale et Thérapeutique, Hôpital Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
La remédiation cognitive vise à entraîner les fonctions
cognitives : attention, mémoire, raisonnement, fonctions exécutives. Elle améliore le quotidien des patients et leur autonomie. RECOS (Remédiation COgnitive pour les patients
Schizophrènes ou troubles associés) est une technique individuelle semi-informatisée avec des exercices effectués en
séance et des tâches à domicile (TaD) hebdomadaires de
60 minutes chacune. Leur contenu est à discuter entre patient
et thérapeute, en lien direct avec les troubles cognitifs et leurs
répercussions dans le quotidien du patient.
Ces tâches, proposées dès la première séance font suite à
un travail métacognitif afin de définir les objectifs pertinents.
Posters
Le choix de la TaD est déterminé par un ensemble de questions auxquelles le patient répond en donnant des exemples
de situations de sa vie quotidienne qui lui sont difficiles. Il
devra préciser la fréquence, l’intensité, les répercussions et
les situations dans lesquelles ces difficultés se manifestent.
Les TaD ne se font pas nécessairement à domicile ; elles se
font en revanche sans la présence du thérapeute.
L’objectif des tâches à domicile est d’appliquer dans les situations de vie quotidienne les techniques et stratégies développées en séance. C’est par un transfert d’apprentissage
que ces compétences peuvent s’améliorer.
À titre d’exemple nous évoquerons pour un patient un exercice de lecture et résumé de texte visant à améliorer la
mémoire verbale. Pour un second patient, nous proposerons
la réalisation de recettes et repas afin d’améliorer les fonctions exécutives et le raisonnement.
À chaque séance le thérapeute inscrit sur le cahier des TaD
du patient la description détaillée de l’exercice et les techniques et stratégies prévues. Les résultats et les difficultés rencontrées sont discutés avec le thérapeute.
Les points importants pour une bonne alliance thérapeutique
sont :
– s’assurer que le patient en comprend parfaitement l’intérêt,
– tenir compte de ses souhaits et centres d’intérêt,
– s’assurer que les tâches soient réalisables.
Cette technique permet à l’infirmière thérapeute RECOS
d’accompagner au quotidien plusieurs patients suivis en
remédiation et préfigure le soutien ultérieur pour une réinsertion réussie à l’issue du programme.
PO 396
LA CONSOMMATION DES SOMNIFÈRES CHEZ
UNE POPULATION ÂGÉE VIVANT À DOMICILE
HAMMAMI S. (1), HAMMAMI N. (2), SIDAOUI L. (2),
BEN AMOR N. (2), HAJEM S. (3), GAHA L. (4)
(1) CHU Monastir, LR Nutrition humaine et Santé Vasculaire,
Université de Monastir, MONASTIR, TUNISIE
(2) LR Nutrition Humaine et santé Vasculaire, Université Monastir, MONASTIR, TUNISIE
(3) Institut National de Santé Publique, TUNIS, TUNISIE
(4) Service de Psychiatrie CHU Monastir, MONASTIR, TUNISIE
L’objectif de notre travail est d’évaluer la consommation des
somnifères chez les personnes âgées vivant à domicile et ses
rapports avec les caractéristiques socio-démographiques
ainsi qu’avec les pathologies chroniques les plus fréquentes.
Patients et méthodes : Dans le cadre de l’enquête régionale
menée sous l’égide de l’Organisation Mondiale de la Santé
en collaboration avec l’Institut National de Santé Publique et
l’APPAM Monastir, une enquête a été menée sur un échantillon représentatif de la population de la région. La Mini GDS
traduit en arabe dialectal a été utilisée pour évaluer l’état
dépressif. Nous n’avons retenu que la rubrique « consommation des somnifères » pour ce travail.
Résultats : L’échantillon est constitué de 598 personnes
(66 % femmes, âge moyen 72,3 ± 7,4 ans) représentatives
de la population âgée vivant à domicile de Monastir. La con-
sommation des somnifères a été notée chez 10 % des cas
(N = 60). Elle est plus importante chez les femmes (11,9 %
vs. 6 %, p = 0,02). La consommation des somnifères est aussi
importante pour les sujets âgés de plus que 80 ans (14 % vs.
9 %, p < 0,05), vivant seul (13,3 % vs. 7,5 % p < 0,05), hypertendus (12,2 vs. 7,4 % p = 0,03), à risque de dépression
(14,7 % vs. 6,5 %, p < 0,05), ceux qui consomment plus que
3 médicaments (14,2 vs. 7,4 %, p = 0,001). Par ailleurs le diabète ainsi que le niveau d’étude ne semble pas influencer la
consommation des somnifères. Parmi les personnes âgées
qui consomment les somnifères 44 % (n = 26) ont chuté au
moins une fois pendant la dernière année.
Conclusion : Cette étude confirme que les troubles de sommeil
sont fréquents avec l’avancée en âge, en partie en raison des
modifications liées au vieillissement et en partie en raison de
la présence des maladies. L’utilisation de somnifères devrait
être particulièrement limitée, étant donné le risque accru
d’effets secondaires néfastes. En effet, plusieurs études ont
confirmé une augmentation du risque de chute et de fracture
chez les personnes âgées consommant des somnifères.
PO 397
QUELLE ÉVOLUTION PSYCHIQUE POUR
LES AUTEURS D’INFRACTIONS SEXUELLES
EN PSYCHOTHÉRAPIE DE GROUPE ?
PERROT M.
Université de Bourgogne, DIJON, FRANCE
En France la recherche sur l’efficience des psychothérapies
de groupe pour les auteurs d’infractions sexuelles en est à
ses prémices. L’objectif de notre étude est d’apporter des éléments de compréhension sur l’évolution psychique de ces
sujets pris en charge en thérapie de groupe, en croisant leur
auto-évaluation, l’évaluation des thérapeutes et du chercheur
sur la base d’un test-retest à deux ans.
À ce jour l’étude a été réalisée auprès de neuf auteurs
d’infractions sexuelles, condamnés ou mis en examen pour
des infractions diverses : exhibitionnisme, téléchargement
d’images pédopornographiques, agression sexuelle sur
mineur, viol sur mineur. Tous bénéficient d’une prise en
charge groupale, certains ont également une thérapie individuelle. Les sujets sont tous volontaires pour participer à une
recherche sur les psychothérapies de groupe dans le cadre
d’une thèse de psychologie.
Au regard de la littérature scientifique sur les auteurs de violences sexuelles et sur l’évaluation des psychothérapies,
nous avons choisi d’évaluer certaines dimensions : les troubles de la personnalité, l’aménagement défensif, le type
d’attachement, les représentations de soi et des autres,
l’alliance aidante, les caractéristiques du contre-transfert et
de la relation psychothérapeutique, ainsi que le point de vue
des thérapeutes concernant les caractéristiques psychopathologiques, psycho-criminologiques et psycho-sexologiques.
Les premiers résultats ne montrent pas de changement au
niveau des mécanismes de défense. Le Rorschach révèle
moins de signes de détresse émotionnelle ainsi que des
représentations de soi et des autres de meilleure qualité. Du
155
10e Congrès de l’Encéphale
point de vue des thérapeutes, le changement majeur repéré
est le développement des capacités d’insight.
Des recherches futures sur un nombre plus important de
sujets permettraient d’obtenir des résultats plus significatifs.
Elles pourraient également déterminer les facteurs liés à une
meilleure évolution et l’impact de l’association avec une thérapie individuelle. De plus, du fait de l’absence de groupe contrôle, notre recherche permet uniquement de dire que ces
sujets ont évolué et non que ces changements sont attribuables à la thérapie de groupe.
PO 398
ÉTUDE PRÉLIMINAIRE DU LIEN ENTRE SELFSTIGMATISATION ET OBSERVANCE DU
TRAITEMENT ANTIPSYCHOTIQUE ORAL CHEZ
23 VOLONTAIRES SOUFFRANT DE SCHIZOPHRÉNIE
DAUGA D., TANDONNET L., CHABAUD L.
Centre hospitalier Laborit, POITIERS, FRANCE
Introduction : L’image du malade mental dans la société a
toujours été fortement dévalorisée. La psychologie sociale
nous permet de comprendre la souffrance que les stéréotypes infligent aux patients concernés. Ainsi nous sommes
encouragés à poursuivre nos recherches sur la self-stigmatisation pour mieux identifier son impact sur la prise en charge
des patients psychotiques.
Objectif : Examiner le lien entre la self-stigmatisation et
l’observance.
Méthode : Nous avons évalué chez 23 volontaires souffrant
de schizophrénie, trouble schizotypique et troubles délirants
la self-stigmatisation par l’échelle de self-stigmatisation de la
maladie mentale SSMIS (1) et l’observance par la MARS (2,
3). Nous avons exclu les patients sous antipsychotique à longue durée d’action et ceux qui souffraient de persécution.
Résultats : Nous trouvons un lien significatif entre self-stigmatisation et observance après avoir pris en compte
l’influence de l’âge, du sexe, du statut marital. Le score de la
MARS et le 4e sous-scores de la SSMIS « auto-dévalorisation » (hurt-self) ont un coefficient de corrélation r = – 0,5
(p < 0,025). Nous précisons que d’autres résultats sont attendus, nous sommes en train d’analyser les données.
Conclusion : Traiter la self-stigmatisation permettrait d’améliorer l’observance médicamenteuse. La self-stigmatisation
doit être abordée par les soignants comme source de souffrance et d’aggravation de la schizophrénie. Ces résultats
vont dans le sens d’une mobilisation nécessaire des psychiatres pour lutter contre les stéréotypes dont sont victimes les
patients.
Références
1. Corrigan PW, Watson AC, Barr L, et al. The self-stigma of mental
illness : implication for self-esteem and self-efficacy. J Soc Clin Psychol 2006 ; 25 : 875-84.
2. Thompson K, Kulkarni J, Sergejew AA, et al. Reliability and validity
of a new Medication Adherence Rating Scale (MARS) for the psychoses. Schizophr Res 2000 ; 42 : 241-7.
3. Misdrahi D, Verdoux H, Llorca PM, et al. Therapeutic adherence and
schizophrenia : the interest of the validation of the french translation
of Medication Adherence Rating Scale (MARS). Encéphale 2004 ;
30 (4) : 409-10.
156
PO 399
LA CONTENTION PHYSIQUE ET SES APPLICATIONS
EN MILIEU PSYCHIATRIQUE
BEN HOUIDI A., ELLINI S., BOUZOUITA I., ENNAOUI R.,
ELLOUZE F., BEN ABLA T., MRAD M.F.
Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : Le recours à la contention physique en milieu
psychiatrique diffère selon les circonstances. Entre un moyen
thérapeutique ou un recours abusif, les limites sont parfois
difficiles à établir.
Dans ce travail, les auteurs se proposent d’étudier la prévalence de la contention physique en milieu psychiatrique, ses
différentes indications et l’évaluation de son apport thérapeutique.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude rétrospective faite sur
dossiers médicaux des malades. Nous avons recruté tous les
patients hospitalisés au service de psychiatrie « D » de l’hôpital Razi durant le mois de juillet 2011. Nous avons divisé cet
échantillon en deux groupes ayant nécessité ou non une contention physique que nous avons comparés.
Résultats : La prévalence de la contention physique était de
24 %. Ce moyen était plus utilisé chez les hommes et les
patients jeunes.
Les pathologies les plus impliquées sont la schizophrénie, les
personnalités pathologiques chez le sexe masculin contre les
troubles de l’humeur chez les femmes.
La contention des patients se fait sans recours au médecin
traitant dans les cas d’agitation extrême.
Le traitement prescrit était dans la majorité des cas par voie
injectable.
Les complications étaient : complications thromboemboliques et escarres lorsque la prescription se prolonge.
Conclusion : La contention physique est une mesure de soin
qui doit être appliquée avec prudence, sous prescription
médicale et une surveillance stricte, car outre ses apports thérapeutiques et protecteurs pour le patient elle peut représenter un risque pour lui.
PO 400
E.M.I., ÉQUIPE MOBILE D’INTERVENTION, INTÉRÊT
DE LA MOBILITÉ D’UNE ÉQUIPE DE SECTEUR
POUR FACILITER L’ACCÈS AUX SOINS
PERONY A., SEBEYRAN A., JOST-DALIFARD F.,
ILIOPOULOS M., GAUILLARD J.
Centre hospitalier Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Le maillage sectoriel en France offre à sa population, des
soins variés et complémentaires mais hétérogènes en fonction de l’aire géographique desservie, des moyens, de l’organisation, des fondements théoriques du service.
Malgré la diversité et la densité de l’offre de soin, le milieu
urbain plus tolérant que solidaire est pourvoyeur de nombreux signalements demandant une prise en compte rapide.
Si le patient ne veut ou ne peut venir aux soins, alors les soins
doivent pouvoir lui être apportés. C’est bien souvent à son
Urg
enc
es
Posters
domicile que le contact peut être pris, lors de visites comme
le prévoyait le fonctionnement du secteur psychiatrique à son
origine.
L’objectif de l’Équipe Mobile d’Intervention (EMI), est d’aller
rapidement à domicile, évaluer une situation de crise, afin
d’engager un contact spécialisé avec le patient, non connu
ou perdu de vue, et de l’orienter vers la structure de soins
spécifiques la plus adaptée. Elle permet en outre le soutien
de l’entourage dans sa mobilisation.
Cette approche tente de limiter les retards dans les prises en
charge, les interventions différées ou à l’inverse intempestives, compliquant l’accès aux soins des patients, mais aussi
générant une souffrance psychique pour les familles.
En effet, une évaluation diligente au domicile ne se traduit
pas systématiquement par une admission en soins psychiatriques à la demande d’un tiers (SPDT), bien au contraire.
À travers une présentation de l’EMI, du contexte de sa naissance tant politique que théorique, de la description de son
organisation, et de son fonctionnement depuis 2 ans, illustré
par des vignettes cliniques, nous montrerons l’intérêt de la
mobilité des équipes soignantes médicalisées au sein du secteur.
PO 401
ÉVALUATION DE LA DANGEROSITÉ DU
PARANOÏAQUE À TRAVERS UNE OBSERVATION
MAAMRI A., FEKIH-ROMDHANE F., CHARFI S.,
HADJ SALEM M., ELLOUMI H., CHEOUR M.
Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
L’objectif de notre travail est de rapporter les facteurs de dangerosité du malade mental psychotique à travers un cas de
malade paranoïaque.
Résultats : Mr I.T âgé de 32 ans, fonctionnaire à la garde
nationale, marié depuis 4 ans, père de 2 enfants, est admis
pour idées de fémicide. Il est connu tabagique, alcoolique. Il
est décrit méfiant, réticent à se confier, douteux et psychorigide (personnalité paranoïaque). Les troubles psychiatriques
ont débuté suite à son mariage, marqués par des doutes sur
la fidélité de sa femme, le rendant irritable, plus douteux, cherchant à la suivre partout et agressif. Depuis 2 ans, notion de
tentative d’homicide à l’encontre de la personne de sa femme,
suivie de tentative de suicide. Mr I.T a été arrêté pendant
quelques jours sans qu’il reçoive une prise en charge psychiatrique. Quelques semaines après l’incident, sa femme est
revenue avec ses enfants vivre avec lui. Devant la persistance de la violence conjugale, elle a quitté la maison. La
séparation a induit chez lui une symptomatologie dépressive,
des conduites addictives et la réapparition des idées d’homicide à l’encontre de sa femme.
À l’admission, il était réticent, déni total des troubles.
Conclusion : La paranoïa est peu représentée dans les études de dangerosité des malades mentaux, peut-être du fait
de sa faible incidence et de la difficulté à obtenir la participation de ces patients à des projets de recherche. Elle doit
cependant être considérée comme un risque de violence
important, nécessitant une compréhension fine et spécifique.
PO 402
RÉFLEXION SUR L’APPLICATION DE LA LOI
DE JUIN 1998 CONCERNANT LES AUTEURS
D’INFRACTIONS SEXUELLES DEPUIS SES
DERNIÈRES ÉVOLUTIONS LÉGISLATIVES
Légi
slati
on
LE GAL V. (1), MANZANERA C. (2), SENON J.L. (1)
(1) CH Henri Laborit, POITIERS, FRANCE
(2) CHRU – Montpellier, MONTPELLIER, FRANCE
Depuis le vote de la loi du 17 juin 1998 relative à la prévention
et à la répression des infractions sexuelles, nous assistons
à une succession de textes législatifs renforçant le coté sécuritaire de cette loi donnant le sentiment d’une tendance à la
« psychiatrisation » de la délinquance.
L’extension progressive du champ d’application de l’injonction de soins à d’autres domaines que celui de la délinquance
sexuelle renforce ce sentiment. La crainte d’une remise en
cause du fragile équilibre santé-justice que traduisait le texte
originel est bien réelle.
Partant de la lecture psychiatrique des déviances sexuelle
en dessinant ses limites et mettant en parallèle l’évolution de
la pénologie en la matière, ce travail fait, au travers d’une
étude descriptive, l’état des lieux de l’application concrète
dans un département rural de la loi de 98 depuis son évolution
dans la loi du 10 août 2007 en partant des médecins coordonnateurs.
Les résultats confirment de réelles difficultés d’applications
et soulignent les risques encourus d’une sur-psychiatrisation
de la délinquance au détriment d’un abord pluridisciplinaire.
PO 403
PÈRES AUTEURS D’INFANTICIDE : À PROPOS
DE DEUX CAS CLINIQUES
ELGHAZOUANI F., HAFIDI H., RAMMOUZ I., AALOUANE R.
Hôpital Ibn Al Hassan, CHU Hassan II, FÈS, MAROC
L’infanticide est un crime rare, mais dramatique, très souvent
rapporté chez les mères en donnant l’impression que cet acte
est commis souvent par les mères que par les pères. Pourtant,
les données épidémiologiques montrent que le pourcentage
de pères infanticides est égal ou supérieur à celui des mères
infanticides. Nous rapportons deux cas de pères infanticides ;
le premier est un homme de 46 ans qui, après 20 ans de retrait
social et d’activité réduite, a égorgé ses deux petites filles à
domicile en l’absence de sa femme. L’examen psychiatrique
a révélé une froideur affective, des hallucinations à contenu
persécutoire et parfois effrayant ordonnant des actes agressifs. Le deuxième infanticide est perpétré par un homme de
65 ans ayant comme antécédent deux épisodes dépressifs
majeurs. Il se plaignait d’une insomnie, d’une anhédonie et
d’une clinophilie depuis six mois. Brutalement et en l’absence
de sa femme, il est devenu agressif et incontrôlable. Il a tué
ses deux petits enfants en les noyant dans une baignoire. Au
retour de son épouse cardiaque, bouleversée par cet acte, il
a tenté de s’égorger sans préméditation ni idées suicidaires
préalables. À la lumière de ces deux cas cliniques, nous discuterons les caractéristiques cliniques des mères et des pères
infanticides ayant une maladie mentale grave.
157
10e Congrès de l’Encéphale
PO 404
ÉTABLISSEMENT DE DÉFENSE SOCIALE
DE TOURNAI (BELGIQUE) :
DONNÉES ÉPIDÉMIOLOGIQUES,
CLINIQUES ET CRIMINOLOGIQUES
OSWALD P. (1), DUCRO C. (2), CORNU P.J. (1),
SALOPPÉ X. (2), PHAM T. (2), DELAUNOIT B. (1)
(1) CRP Les Marronniers, TOURNAI, BELGIQUE
(2) Centre de Recherche en Défense Sociale, TOURNAI,
BELGIQUE
En Belgique, la loi de Défense Sociale stipule qu’un inculpé
en état de démence, de déséquilibre mental grave ou de débilité mentale le rendant incapable du contrôle de ses
actions peut faire l’objet d’une mesure, et non d’une peine,
appelée internement. Chaque interné dépend d’une Commission de Défense Sociale qui le place le plus souvent dans
un établissement de Défense Sociale (EDS). Il existe deux
EDS dont celui du Centre Régional de Soins Psychiatriques
(CRP) « Les Marronniers », vaste établissement de 350 lits.
En collaboration avec le Centre de Recherche en Défense
Sociale (CRDS), nous avons organisé une évaluation systématique de tous les patients internés à l’EDS en appliquant
une méthodologie clinique rigoureuse. La population d’étude
est composée de 229 patients internés qui ont signé le consentement éclairé. Le Mini International Neuropsychiatric
Interview (MINI), l’échelle d’intelligence de Wechsler pour
adulte, troisième édition (WAIS-III), le Structured Clinical
Interview for DSM IV Axis II Disorders (SCID II) sont les outils
qui ont permis de compléter la caractérisation clinique de
notre échantillon. Âgés en moyenne de 42 ans (DS 10,2), nos
patients présentent une durée de séjour en EDS de 7 ans (DS
6,45). Leur parcours délictueux est caractérisé pour 48,8 %
d’entre eux par un délit sexuel (viol, tentative de viol, attentat
à la pudeur ou outrage public aux mœurs). Le Quotient Intellectuel moyen est de 71,4 (DS 17,6). Selon le MINI, les diagnostics les plus souvent rencontrés sont les troubles psychotiques (37,4 %), les troubles de l’humeur (31,4 %), les
troubles anxieux (23,2 %), les troubles addictifs (17,2 %). Les
troubles de personnalité évalués à la SCID II ont rapporté une
prévalence de 57,3 % du cluster B, 36,7 % du cluster A et
24,8 % du cluster C. Dans notre échantillon, 33,2 % ne présentaient aucun diagnostic sur l’axe I, 26,8 % aucun diagnostic sur l’axe II et 13,4 % ni sur l’axe I ni sur l’axe II. Ces données confirment l’hétérogénéité de la population internée.
Considérant les prévalences élevées de patients délinquants
sexuels et de patients présentant un retard mental, elles
nécessitent le développement de projets adaptés à ces populations très spécifiques.
PO 405
CARACTÉRISATION SOCIO-DÉMOGRAPHIQUE
ET CLINIQUE DES PATIENTS MÉDICOLÉGAUX
DU SERVICE DE PSYCHIATRIE DU CHU
MOHAMED VI DE MARRAKECH
ADALI I., AMJAHDI A., MANOUDI F., ASRI F.
Équipe de recherche pour la santé mentale, Faculté de Médecine
et de pharmacie, Marrakech, Maroc., MARRAKECH, MAROC
158
Introduction : Les actes de violence commis par les malades
mentaux sont de plus en plus mis en exergue par les médias.
Patients et méthodes : Étude descriptive portant sur une
population de 51 patients médicolégaux hospitalisés au service de psychiatrie du CHU Mohamed VI de Marrakech, dans
le but de déterminer leurs caractéristiques socio-démographiques et cliniques, et de déterminer les caractéristiques des
crimes commis.
Résultats : La majorité est de sexe masculin (80 %), la
moyenne d’âge est de 32 ans. Les sujets sont majoritairement célibataires (90 %), sans emploi (70 %). Ils ont des
antécédents toxiques dans la majorité des cas (90 %) et judiciaires dans le tiers des cas. Le crime ou délit était inaugural
de la maladie mentale dans le tiers des cas. Les diagnostics
retenus sont la schizophrénie dans 60 %, le trouble bipolaire
dans 20 %, et l’épilepsie dans 10 %. Les types de crime
étaient des actes de violence dans la majorité des cas : homicide dans 30 % et actes de coups et blessures dans 70 %.
Les victimes étaient connues dans 60 %. Dans 70 % des cas,
une psychopathologie délirante motivait l’acte de violence.
Quatre thématiques délirantes dominaient : la persécution,
le syndrome d’influence, le délire mystique et la mégalomanie. L’acte de violence était commis de façon impulsive dans
30 % des cas.
Discussion : Plusieurs études se sont axées sur la différence
entre les meurtriers malades mentaux et sains ; le meurtrier
présentant une maladie mentale grave a les mêmes caractéristiques socio-démographiques que tout meurtrier :
homme jeune, isolé, aux antécédents judiciaires, consommant des toxiques.
PO 406
ÉTATS PSYCHOTIQUES ET RÔLE PATHOGÈNE
DU MILIEU CARCÉRAL
TOUITOU D. (1), GOUREVITCH R. (2)
(1) SMPR, Maison d’arrêt, FRESNES, FRANCE
(2) CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Introduction : Les enquêtes soulignent l’importante prévalence des troubles psychiques en milieu carcéral, le rôle
pathogène de celui-ci étant alors souvent mis en avant pour
des pathologies courantes (états de stress, affects dépressifs, troubles du sommeil…). Il persiste des interrogations
dans le cadre des troubles psychotiques et c’est pourquoi
nous avons procédé à une revue de littérature sur le sujet.
Résultats : Les maladies psychotiques chroniques comme
les états psychotiques aigus et transitoires sont fréquentes
en prison. La prison peut être considérée comme un milieu
expérimental, les caractéristiques du milieu carcéral semblant propices à favoriser l’émergence de symptômes psychotiques. Trois situations peuvent être dégagées : la
décompensation du trouble psychotique préexistant (schizophrénie en majorité, paranoïa) ; l’entrée dans un processus
schizophrénique chez un détenu pour lequel le motif d’inculpation est souvent un acte médico-légal et dont l’incarcération favorise l’émergence de la symptomatologie ; la propension de certains troubles de la personnalité (notamment
borderline à expression psychopathique) à exprimer des
Posters
symptômes psychotiques transitoires (la notion de psychose
carcérale est ainsi débattue). Les difficultés d’adaptation fréquemment associées à ces entités cliniques peuvent expliquer en partie l’attribution d’un rôle pathogène au milieu de
la détention. Certaines des caractéristiques de ce milieu
pouvant être considérées comme « pro-psychotiques » sont
par exemple : le régime disciplinaire, la promiscuité aggravée
par la surpopulation carcérale, la perte des contacts familiaux
et sociaux, le parcours judiciaire incertain… Nous illustrons
ces données par des vignettes cliniques tirées de notre expérience.
Conclusion/Perspectives : Il semble ainsi se dégager ce que
l’on pourrait appeler « l’équation psychotique carcérale », à
savoir qu’un individu fragile (personnalité, psychose…) placé
en détention serait à risque plus élevé d’expression de symptômes psychotiques. Les caractéristiques carcérales apparaissent comme le détonateur d’un engin explosif ne demandant qu’à être amorcé. Ces manifestations symptomatiques
sont évidemment sources de rejet aussi bien des pairs, que
de l’Administration Pénitentiaire.
PO 407
DISPARITÉ INTERDÉPARTEMENTALE
DES MESURES D’HOSPITALISATION D’OFFICE
OU ADMISSION EN SOINS PSYCHIATRIQUES
SUR DÉCISION DU REPRÉSENTANT DE L’ÉTAT.
RÉFLEXION À PARTIR DE LA MISE EN PLACE
D’UNE ÉTUDE COMPARATIVE ENTRE LA VIENNE
ET LA CHARENTE
HARIKA G. (1), MANZANERA C. (2), GOUDEAUX M.J. (1),
SENON J.L. (1)
(1) CHL Poitiers, POITIERS, FRANCE
(2) CHRU Montpellier, MONTPELLIER, FRANCE
La loi du 27 juin 1990, modifiée par celle du 4 mars 2002,
réformée par celle du 5 juillet 2011 définit les principes de
l’hospitalisation sans consentement, dérogation au principe
général selon lequel tout soin nécessite le consentement du
patient. Entre 1998 et 2007, le nombre total de mesures
d’hospitalisation sans consentement a connu une hausse de
14 %, des disparités régionales existant avec des taux qui
varient respectivement dans des écarts de 1 à 5 et de 1 à 9
selon les départements. Ce constat national est aussi
observé localement entre deux départements limitrophes tels
que la Vienne et la Charente.
Ce travail est une étude descriptive rétrospective actuellement en cours, en collaboration entre le Centre Hospitalier
Henri Laborit de Poitiers et le Centre Hospitalier Camille
Claudel d’Angoulême, ayant pour but de mettre en évidence
les critères pertinents qui amènent à la mise en place d’une
hospitalisation d’office.
L’étude se base sur l’analyse des données présentes dans
les dossiers des patients. Le centre d’évaluation des pratiques professionnelles de Poitiers a mis en place un masque
de saisie informatisé. Ce masque de saisie correspond à une
grille de lecture permettant de relever toutes les informations
concernant le patient et les conditions d’hospitalisation ainsi
que quatre échelles (HDRS, BPRS, PCL-R, CGI).
En moyenne, sur huit ans, le taux d’hospitalisation sous contrainte est de 19 % dans la Vienne dont 8 % en hospitalisation
d’office et de 12 % en Charente dont 43 % en hospitalisation
d’office. Cette disparité a été vérifiée sur plusieurs années
sans qu’aucune explication ne soit fournie. Uniquement 8 %
des hospitalisations d’office sont levées au cours des
24 heures contre 21 % en Charente. La question de l’indication de l’hospitalisation d’office peut alors se poser.
Pour bien comprendre l’importance liée à cette décision et ses
conséquences, des observations préliminaires ont été analysées et elles ont souligné de grandes disparités d’utilisation
de l’hospitalisation d’office. Cette étude permet d’émettre des
hypothèses permettant de comprendre l’origine de ces différences de pratique : médicale, administrative ou culturelle.
PO 408
POLITIQUE DE SANTÉ MENTALE EN TUNISIE :
LECTURE CRITIQUE DE LA LÉGISLATION
EN VIGUEUR
BERGAOUI H., RAFRAFI R., BAHRINI L., BRAM N.,
OUANES S., CHENNOUFI L., BOUASKER A., GHACHEM R.
Hôpital Razi, LA MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : La maladie mentale a toujours suscité un grand
intérêt qui puise son origine dans la complexité et l’originalité
de l’être humain. Le malade mental a connu différents
statuts : d’un marginal assimilé à un hors-la-loi emprisonné
à celui d’un aliéné déshumanisé il a fini par rejoindre la communauté et le droit humain. La loi 92-83 du 3 août 1992 a
permis d’établir le droit des malades mentaux au respect de
leur liberté individuelle et aux soins adaptés. La loi 92-83 a
été complétée par la loi 2004-40 du 3 mai 2004.
Objectif : Étudier la politique de santé mentale à travers le
profil évolutif du nombre des hospitalisations avec consentement (HL) ou sans consentement (HSC = HO + HDT) entre
les années 2000 et 2009.
Méthodologie : Étude rétrospective portant sur les archives
de l’unité de santé mentale de l’administration de l’hôpital
Razi. La population étudiée a inclus les patients hospitalisés
à l’hôpital Razi, sous le mode d’HL ou HSC. Une répartition
des différentes modalités selon la sectorisation a été réalisée.
Résultats et discussion : Le nombre d’hospitalisations libres
a diminué (r = – 0,9, p = 0,01) et le nombre des HDT et des
HO a augmenté (r = 1, p = 0,01 ; r = 0,78, p = 0,01) pour un
nombre d’hospitalisations total constant (r = – 0,4, p > 0,05).
S’agit-il d’un souci éthique ? S’agit-il d’un véritable changement de la nature des troubles aboutissant à l’hospitalisation ?
S’agit-il d’un abus de recours à ces modalités parfois proposées pour pallier à des défaillances familiales ou sociales ?
Pour les HO, à partir de 2004, il y a eu une nette régression
du nombre des hospitalisations hors couverture sectorielle.
La loi 2004-40 du 3 mai 2004 a consolidé la sectorisation. Ses
bénéfices ont pu être notés puisque les patients pouvaient
accéder aux soins de proximité. Mais ce bénéfice reste en
deçà des attentes vu l’absence d’équipes pluridisciplinaires
dans tout le territoire sectoriel, la capacité d’accueil restreinte
des services de psychiatrie aux zones d’intérieur par rapport
à la capitale.
159
10e Congrès de l’Encéphale
PO 409
HOMMES, FEMMES ET POLITIQUE DE SANTÉ
MENTALE EN TUNISIE
BERGAOUI H., OUANES S., RAFRAFI R., BAHRINI L.,
BRAM N., CHENNOUFI L., BOUASKER A., GHACHEM R.
Hôpital Razi, LA MANNOUBA, TUNISIE
Introduction : En Tunisie, la législation en matière de santé
mentale s’est progressivement mise en place depuis l’époque beylicale. En effet, la loi 92-83 du 3 août 1992 est venue
marquer l’histoire des lois relatives à la santé mentale avec
la prise en considération des droits des malades mentaux et
des libertés individuelles. La loi 92-83 a été complétée par la
loi 2004-40 du 3 mai 2004.
Objectif : Étudier la politique de santé mentale en Tunisie à
travers l’étude de la répartition des modalités d’hospitalisation selon le sexe.
Méthodologie : Étude rétrospective portant sur les archives
de l’unité de santé mentale de l’administration de l’hôpital
Razi. La population étudiée a inclus les patients hospitalisés
à l’hôpital Razi, sous le mode d’HL ou HSC. Une répartition
des différentes modalités selon le sexe a été réalisée.
Résultats et discussion : De 2000 à 2009, il y avait une augmentation du nombre d’hommes passant de 704 à 1 232 pour
les HO et de 20 à 561 pour les HDT.
Pour les femmes, leur nombre était oscillant pour les HO
autour de 200 par an. Par contre, pour les HDT, le nombre
de femmes était en augmentation progressive passant de
2 femmes en 2000 à 317 femmes en 2008.
Les hommes étaient hospitalisés selon le mode HO plus que
selon le mode HDT (p = 0,03).
Les femmes étaient hospitalisées plus selon le mode HDT
que selon le mode HO (p = 0,03).
Il y avait une différence statistiquement significative entre le
sexe ratio des patients hospitalisés selon le mode HO par rapport au mode HDT (p = 0,04).
Les femmes présenteraient moins de dangerosité dans leurs
états d’agitation qui sont mieux maîtrisables : les membres
de leur famille arrivent à les ramener aux urgences d’où leur
hospitalisation selon le mode HDT.
Cette différence pourrait aussi être perçue d’un côté socioculturel. En effet, la procédure d’HO obligeant le recours aux
forces de l’ordre (au moins pour le transport de l’intéressé)
suscite une certaine réticence de la famille de patientes vue
l’image stigmatisante de la maladie mentale d’une part et de
la procédure judiciaire d’autre part.
PO 410
HOSPITALISATION SOUS CONTRAINTE :
SA PERCEPTION PAR LE MALADE MENTAL
DERBEL I., AMMAR Y., JALLOULI I., HELLALI H., ATI T.,
CHIHANI R., MOUELHI L., HOMRI W., YOUNES S.,
ZAGHDOUDI L., LABBENE R.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Le patient psychiatrique souffre toujours d’une
difficulté de la relation à l’autre, au monde extérieur et à soi.
160
La relation soignant-soigné repose sur une asymétrie fondamentale qui implique forcément le pouvoir du premier et
l’absence du pouvoir du second. L’hospitalisation sous contrainte ne fait que mettre l’accent sur cette inégalité. Comment
est-elle perçue par le malade mental ?
Objectif : Déterminer la perception des patients quant à l’hospitalisation sous la contrainte.
Méthodologie : Revue de la littérature sur la base de données
Medline de la période allant de 2000 à 2011.
La passation d’un questionnaire traduit en arabe dialectal
chez 40 patients souffrant de troubles psychiatriques chroniques suivis au service de psychiatrie « C ».
Résultats : – Rappel de Loi 92/83 du 3 août 1992 réformée
par la loi 40 du 3 mai 2004, relative à la santé mentale et aux
conditions d’hospitalisation en raison de troubles mentaux.
– Taux élevé des hospitalisations d’office dans notre groupe
(42 %).
– 20 % des patients sont contre l’hospitalisation sous contrainte. L’hospitalisation d’office n’en reste pas moins perçue
comme une décision du pouvoir juridique face à laquelle on
ne peut rien, surtout dans un pays où on est soit décideur
soit exécutant.
– Pour la majorité de nos patients (70 %) une hospitalisation
sous la contrainte a été bénéfique pour eux : la privation provisoire de leur liberté leur a permis par la suite de trouver un
état de soulagement et d’adaptation satisfaisant.
Mots clés : Démocratie ; Liberté ; Loi ; Psychiatrie.
PO 411
UN TOUT PETIT MONDE ? ANALYSE
DES COLLABORATIONS PSYCHIATRIQUES
UNIVERSITAIRES FRANÇAISES À PARTIR
DES PUBLICATIONS EN CO-AUTEURS
MICOULAUD-FRANCHI J.A., VION-DURY J., NAUDIN J.
Solaris, MARSEILLE, FRANCE
Introduction : Connaître les collaborations scientifiques est
important pour pouvoir se situer dans un champ disciplinaire.
La bibliométrie et particulièrement les graphes de collaboration sont une méthode objective pour analyser ces relations.
Le nombre de co-publications est un indicateur de la distance
entre collaborateurs. Dans le domaine universitaire psychiatrique français nous ne connaissons pas de tels travaux. Nous
proposons donc une première tentative d’analyse des collaborations entre professeurs universitaires français en utilisant la base de données ISI web of knowledge.
Méthode : À partir du réseau de l’AFFEP (Association Française Fédérative des Étudiants en Psychiatrie), l’ensemble
des noms des professeurs de psychiatrie française en exercice a été listé. Nous avons ensuite recueilli depuis 1990 le
nombre d’articles publiés (et référencés dans la base de données ISI web of knowledge) entre professeurs français, et
entre professeurs français et étrangers. En fixant un seuil à
10 publications, nous avons modélisé les liens collaboratifs
entre villes universitaires, traçant ainsi une cartographie psychiatrique universitaire française.
Autr
es
Posters
Résultats : Certaines villes peuvent être considérées comme
« intégrées » avec un réseau collaboratif important. C’est le
cas d’Amiens, Montpellier, Marseille, Nantes, et bien sûr
Paris (qui ne présente cependant pas de liens avec toutes
les villes de France). 33 % des villes de province présentent
des collaborations étrangères. Certaines villes peuvent être
plus « indépendantes » comme Lyon.
Discussion : Plusieurs limitations existent à cette analyse.
Tout d’abord la force des collaborations ne tient pas compte
des « impact factor » des revues, mais uniquement du nombre de publications. Par ailleurs, nous nous sommes uniquement intéressés à la collaboration entre PU-PH, ce qui conduit à négliger des collaborations entre pôles de psychiatrie.
Enfin cette analyse est rétrospective, sur vingt ans, et ne peut
tenir compte des collaborations actuelles n’ayant pas encore
donné lieu à des publications. Il n’en reste pas moins que les
graphes de collaboration peuvent être des outils nouveaux
et intéressants pour analyser les collaborations scientifiques
psychiatriques.
PO 412
L’ADHÉSION AUX SOINS DANS LA MALADIE
MENTALE
TEFAHI B.
Hospitalier Spécialisé ERRAZI, ANNABA, ALGÉRIE
La maladie mentale comme entité caractérisée par des altérations de la pensée, de l’humeur et du comportement est
associée à une détresse importante et à un dysfonctionnement de longue durée.
L’adhésion aux soins est primordiale dans la prise en charge
de la maladie mentale. Elle se définit comme le suivi effectif
et précis des prescriptions médicamenteuses, psychothérapiques et psycho-éducatives.
Nous illustrerons notre intervention à travers une revue de
littérature faite sur la base des données Pubmed en utilisant
les mots clés suivants : « membership », « care support »,
« mental illness », « relapse », « quality of life » pour identifier les différents facteurs favorisant l’adhésion aux soins afin
d’éviter d’éventuelles rechutes pour une meilleure qualité de
vie des malades mentaux.
Mots clés : Adhésion aux soins ; Maladie mentale ; Qualité de vie ;
Rechute.
PO 413
LE QUESTIONNAIRE D’ÉVALUATION DE
LA FAMILLE, VERSION FRANÇAISE DU FAMILY
ASSESSMENT DEVICE : ADAPTATION ET
EXPLORATION DES PRINCIPALES PROPRIÉTÉS
PSYCHOMÉTRIQUES
GUÉNOLÉ F. (1), BALEYTE J.M. (1), REVAH-LÉVY A. (2),
EGLER P.J. (1), NEGADI F. (3), FALISSARD B. (4),
SPERANZA M. (5)
(1) CHU de Caen, CAEN, FRANCE
(2) Hôpital d’Argenteuil, ARGENTEUIL, FRANCE
(3) CHU Pitié-Salpêtrière, PARIS, FRANCE
(4) Université Paris-sud, PARIS, FRANCE
(5) CH Versailles, LE CHESNAY, FRANCE
Objectif : Créer une adaptation française du Family Assessment Device (FAD ; un auto-questionnaire pour l’évaluation
multidimensionnelle du fonctionnement familial) et explorer
ses propriétés psychométriques et sa structure.
Méthode : Le FAD a été adapté en français et utilisé dans
3 groupes : des apparentés de malades psychiatriques
(n = 102), un groupe de patients chirurgicaux et leurs apparentés (n = 106), et un groupe non-clinique (n = 115 ; avec
retest à 15 j). Nous avons exploré : 1) la stabilité temporelle,
en calculant les coefficients de corrélation intra-classe (CCI)
test-retest pour les sous-échelles du questionnaire ; 2) la consistance interne, en calculant les coefficients de Cronbach
pour l’ensemble du questionnaire et ses sous-échelles ; 3)
la validité discriminante, par la comparaison intergroupes des
sous-scores (ANCOVA) et du nombre de sous-scores supérieur aux normes (χ2). Enfin, la structure a été explorée par
une analyse factorielle exploratoire en composantes principales.
Résultats : La stabilité temporelle était satisfaisante pour toutes les sous-échelles (CCI : 0,78-0,90). Seuls le questionnaire dans son ensemble et sa sous-échelle « Fonctionnement général » avaient une consistance interne satisfaisante
(Cronbach : 0,89 et 0,76). Les sous-scores du groupe psychiatrique étaient tous supérieurs à ceux du groupe non-clinique (p < 0,05), et supérieurs à ceux du groupe chirurgical
pour 5 d’entre eux sur 7 (p < 0,05). Tous les sous-scores du
groupe médical sauf un (« Réponse affective ») étaient supérieurs à ceux du groupe non-clinique (p < 0,05). Le nombre
de sous-scores excédant la norme était supérieur dans le
groupe psychiatrique comparé aux deux autres (p < 0,05), et
supérieur dans le groupe chirurgical comparé au groupe nonclinique (p < 0,05). L’analyse factorielle a objectivé un
modèle à 3 facteurs ne recoupant pas la structure originale
du FAD.
Conclusion : Le Questionnaire d’Évaluation de la Famille,
adaptation du FAD, est un outil valide pour la pratique et la
recherche clinique ; sa sous-échelle « Fonctionnement
général » constitue une version abrégée satisfaisante de
l’ensemble du questionnaire. En revanche, la structure
dimensionnelle ne recoupe pas celle de l’original et sa validation nécessiterait des analyses complémentaires.
PO 414
COMMENT AMÉLIORER LA PRISE EN CHARGE
DES TROUBLES DU SOMMEIL CHEZ LE SUJET ÂGÉ.
INTERFACE ENTRE UN SERVICE DE PSYCHIATRIE
ET UN EHPAD
TOURTAUCHAUX R. (1), BARJAUD M. (2),
VAILLE PERRET E. (1), RACHEZ C. (1), PEURON L. (1),
FLORENTIN A. (1), LEGRAND G. (1), JALENQUES I. (1)
(1) CHU, CLERMONT-FERRAND, FRANCE
(2) EHPAD, ROCHEFROT MONTAGNE, FRANCE
Les troubles du sommeil chez le sujet âgé et leur prise en
charge représentent une problématique de santé publique en
raison de la fréquence élevée des prescriptions de psycho161
10e Congrès de l’Encéphale
tropes et des conséquences potentielles liées aux effets indésirables de ces médicaments (iatrogénie, chutes, hospitalisations…).
Dans le cadre de l’activité d’un secteur psychiatrique, le Psychiatre intervenant dans des Établissements d’Hébergement
pour Personnes Âgées Dépendantes est sollicité régulièrement pour des avis concernant les troubles du sommeil.
Un manque d’adéquation quant à l’utilisation des hypnotiques
a été constaté (évaluation des troubles, indication des thérapeutiques…).
Cette thématique de travail pluriprofessionnel a donc été
choisie comme sujet d’EPP en collaboration avec le médecin
coordonnateur d’un EHPAD.
L’objectif d’amélioration était d’optimiser la consommation
des hypnotiques et des psychotropes pour une prise en
charge adaptée et personnalisée des troubles du sommeil en
améliorant la gestion (évaluations et réponses apportées)
des troubles du sommeil par les équipes (EHPAD, Psychiatrie de secteur).
Un plan d’action a été élaboré comprenant la réalisation d’une
enquête de prévalence, l’évaluation du niveau d’endormissement des résidents lors du premier passage en début de nuit,
l’élaboration de préconisations en matière de prescription
d’hypnotiques, l’amélioration de l’organisation du circuit du
médicament adapté au fonctionnement de l’EHPAD, la formation des équipes soignantes aux troubles du sommeil (clinique,
troubles psychiatriques associés, traitements psychotropes),
la sensibilisation des résidents à la nature des troubles du sommeil et leurs prises en charge et la mise en place d’une « Fiche
réflexe » d’évaluation des troubles du sommeil.
À JO 63 résidents bénéficiaient de prescriptions d’hypnotiques et/ou psychotropes puis à 1 année 22 résidents
(24,4 %) et à 2 années 13 résidents (14,4 %).
Une évaluation de l’impact des mesures sera réalisée annuellement en utilisant comme indicateur EPP annuel le taux (%)
de prévalence de la prescription d’hypnotiques et/ou psychotropes utilisés à visée hypnotique dans le but de réajuster si
nécessaire la qualité des pratiques des soignants au plus près
des prises en charge proposées aux résidents de l’EHPAD.
PO 415
AMÉLIORER L’ORGANISATION ET LA QUALITÉ
DE L’INFORMATION POUR UN MEILLEUR SUIVI
POSTHOSPITALISATION D’UN SUJET ÂGÉ
SOUFFRANT D’UN TROUBLE PSYCHIATRIQUE
VAILLE PERRET E. (1), TOURTAUCHAUX R. (1),
LAPALUS F. (2), RACHEZ C. (1), PEURON L. (1),
FLORENTIN A. (1), LEGRAND G. (1), JALENQUES I. (1)
(1) CHU, CLERMONT-FERRAND, FRANCE
(2) EHPAD, SAINT-AMANT-TALLENDE, FRANCE
La prise en charge des personnes âgées présentant un trouble psychiatrique est un enjeu de santé publique en termes
de spécificité, de globalité de la prise en charge, de prise en
charge post hospitalisation.
L’interface avec le médecin généraliste est une préoccupation constante et la qualité des informations médicales et
162
paramédicales utiles à la prise en charge après une hospitalisation est essentielle.
Au sein du CHU un des services de psychiatrie a une forte
implication dans la prise en charge des sujets âgés.
Lors de rencontres informelles avec les médecins généralistes partenaires du service, des dysfonctionnements ont été
identifiés concernant le contenu d’informations dans les courriers de sortie (informations diagnostiques et thérapeutiques,
sur le suivi et la conduite à tenir). Une réflexion a été mise
en œuvre pour travailler sur cette EPP porteuse d’améliorations potentielles avec création d’un groupe de travail pluridisciplinaire qui s’est réuni régulièrement dans le but de créer
un compte rendu standardisé de sortie et une fiche soignante.
Les Enjeux d’amélioration étaient d’optimiser l’échange
d’informations médicales et paramédicales pour une
meilleure continuité dans la prise en charge du patient en
améliorant le contenu des courriers médicaux de sortie et des
« fiches soignantes » en sensibilisant les psychiatres et les
soignants à la qualité des informations nécessaires à transmettre et en harmonisant la qualité de l’information.
Après la réalisation d’un Audit clinique ciblé un courrier médical de sortie d’hospitalisation et un courrier médical de suivi
ont été proposés et validés avec des modalités d’application
et créés sur informatique.
La fiche soignante est en cours d’élaboration avec bilan
d’autonomie psychique et physique et nature des soins techniques. Elle sera adressée au Médecin traitant lors de la sortie
d’hospitalisation avec le courrier de sortie et complétée par
les IDE.
L’évaluation concernant les courriers médicaux consistera en
un nouvel audit clinique ciblé et celle de la fiche soignante
pourrait se réaliser avec les EHPAD et les médecins généralistes partenaires.
PO 416
LES TROUBLES DU SOMMEIL EN ONCOLOGIE :
L’APPORT DU PSYCHIATRE
REICH M., BOUCHARD M.
Centre Oscar Lambret, LILLE, FRANCE
Les troubles du sommeil et plus particulièrement les insomnies, sont très fréquemment retrouvés chez les patients porteurs de cancers. Leur prévalence est estimée selon les études entre 30 à 50 % (10 % dans la population générale) avec
une chronicisation des troubles retrouvée chez près de 75 %
de patients ayant survécu à leur cancer. Cependant, ils restent
encore trop peu diagnostiqués et donc le plus souvent non
pris en compte. S’ils sont souvent sous tendus par une symptomatologie somatique avec au premier chef, l’existence de
douleurs physiques et un état d’asthénie persistant, les causes psychiatriques ne doivent pas être négligées (troubles
anxio-dépressifs, syndrome confusionnel). Pourtant, ces
insomnies représentent un vrai inconfort pour ces malades,
avec des répercussions non négligeables sur leur qualité de
vie et sur l’adaptation psychologique à la maladie tumorale.
Il est donc important de pouvoir repérer ces troubles par un
entretien détaillé et précis en s’appuyant tant sur les classifications nosographiques internationales (CIM10, ICSD-2,
Posters
DSM V-TR) que sur des questionnaires validés en oncologie
(échelle de somnolence d’Epworth, échelle de Pittsburg,
index de sévérité de l’insomnie). Le psychiatre exerçant dans
un centre de lutte contre le cancer pourra apporter son expertise afin de faciliter tant l’évaluation diagnostique des troubles
du sommeil que leur prise en charge incluant traitement
médicamenteux (hypnotiques, antidépresseurs, anxiolytiques, antipsychotiques) et non médicamenteux (TCC).
Mots clés : Cancer ; Hypnotiques ; Insomnie ; Psychiatre ; Troubles
du sommeil.
PO 417
LA NEURASTHÉNIE : ENTRE HISTOIRE
ET MODERNITÉ ?
ORSAT M. (1), RICHARD-DEVANTOY S. (2)
(1) CESAME, CHS du Maine et Loire, SAINT-GEMMES-SURLOIRE, FRANCE
(2) Laboratoire Processus de Pensée et Interventions, UPRES
EA 2646, Université d’Angers, UNAM FRANCE, ANGERS,
FRANCE
Introduction : La neurasthénie est un concept nosologique
qui émerge à la fin du XIXe siècle aux États-Unis grâce aux
travaux de Beard, puis gagne l’Europe au début du XXe siècle.
Terme aujourd’hui obsolète, la neurasthénie avec ses avatars symptomatologiques pourrait-elle trouver dans le syndrome de fatigue chronique, né dans les années 1990, un
prolongement contemporain ?
Méthode : Un travail d’analyse de la littérature et de bibliographie historique précisera l’histoire du concept de Beard.
Une lecture psychanalytique de la neurasthénie complétera
les référentiels actuels de diagnostics pour comprendre sous
quelles formes la neurasthénie peut encore y figurer.
Résultats : Un détour historique nous permet d’observer le
mouvement opéré par cette entité nosologique faisant passer
la neurasthénie d’une maladie « en vogue » à un concept très
discret dans les manuels diagnostics modernes et reclus au
rang de pathologie historique. La neurasthénie est un exemple de maladie s’inscrivant dans un « contexte » médical,
social et historique, marqué par de profondes mutations de
la société de la fin du XIXe siècle, qui affectent l’architecture
familiale, l’organisation du travail et les modes de consommation. Après Beard, Freud aborde la question de la neurasthénie, notamment lorsqu’il sépare « névroses d’angoisse »
et « névroses actuelles » – auxquelles la neurasthénie appartient. Mais c’est essentiellement Ferenczi qui explore cette
maladie à la lumière de la psychanalyse.
Puis, au gré des évolutions conceptuelles de la psychiatrie
du XXe siècle, la neurasthénie passe en retrait et perd son
hégémonie en tant qu’entité alors même que les symptômes
qu’elle réunit et les souffrances qu’elle nomme se pérennisent et se prolongent très probablement au début du
XXIe siècle sous des formes variées : « syndrome de fatigue
chronique », « fibromyalgie » voire « dysthymie »…
Conclusion : La contribution du concept de neurasthénie à
notre clinique actuelle justifiait un éclairage historique et clinique. Cet héritage souligne l’inscription de la maladie dans
un « temps social » et dans une « époque clinique », inter-
pellant le clinicien soucieux d’interroger sa pratique et les
cadres nosographiques, parfois rigides et contraignants,
dans lesquels elle s’exerce.
PO 418
LA PARENTALITÉ DES MALADES MENTAUX :
RÉFLEXIONS À PARTIR DE LA CRÉATION
D’UN GROUPE DE PAROLE D’ENFANTS
DE PARENTS SUIVIS EN PSYCHIATRIE
ETIENNE A., CHARLERY M., BOUVET V., PAPIN A.,
LEMESLE-BELAIFA F.
CHS Cesame, LES PONTS DE CE, FRANCE
Grâce aux grandes avancées thérapeutiques, les patients
souffrant de troubles mentaux graves sont mieux insérés
dans la société et parfois deviennent parents. Souvent la
maladie mentale vient altérer certains aspects de la parentalité, définie selon trois axes que sont l’exercice, l’expérience, la pratique de la parentalité. Il est primordial de reconnaître les difficultés parentales et la détresse des enfants de
parents mentaux liées aux troubles psychiatriques.
À Angers, la création d’un réseau « Parentalité » entre les
secteurs de psychiatrie, la maternité du CHU, les services
sociaux du Conseil Général, a permis de penser ensembles
l’accompagnement et les soins de nos patients et de leurs
enfants. Cette réflexion conjointe est indispensable à la mise
en place d’une représentation commune et permet ainsi d’éviter l’écueil du clivage lié aux positions contre-transférentielles
résultant des projections parentales.
Une des initiatives issues de ce réseau a été l’ouverture en
2008 d’un groupe de parole d’enfants de parents malades
mentaux, coanimé par des professionnels de psychiatrie
générale et de pédopsychiatrie. À partir des situations cliniques d’enfants ayant participé à ce groupe de parole, nous
avons essayé de présenter les mécanismes de défense à
l’œuvre chez ces enfants, de relever les thèmes abordés
grâce à l’identification aux pairs, de montrer l’évolution des
liens parents-enfants mais également de témoigner du défi
que constitue le travail commun de professionnels happés
par des mouvements identificatoires.
PO 419
ÉVALUATION DE LA CONTENTION PHYSIQUE
EN PSYCHIATRIE PAR L’ÉQUIPE INFIRMIÈRE :
ÉTUDE RÉALISÉE AUPRÈS D’INFIRMIERS
PSYCHIATRIQUES LIBANAIS
KAZOUR F. (1), KANAAN M. (2), HADDAD C. (2),
ABOU MRAD R. (2), FARAJ M. (2), RAHBANI M. (2),
HADDAD G. (1), EL HACHEM C. (3), RICHA S. (3)
(1) Hôpital Psychiatrique de la Croix, JAL EL DIB, LIBAN
(2) Université Libanaise, BEYROUTH, LIBAN
(3) Université Saint-Joseph, BEYROUTH, LIBAN
Introduction : L’utilisation de la contention physique en psychiatrie est peu fréquente, et réservée aux patients agressifs,
admis sous contrainte ou non compliants au traitement.
L’objectif de l’étude est d’évaluer les connaissances et pratiques des infirmiers psychiatriques au Liban sur la contention.
163
10e Congrès de l’Encéphale
Méthode : Un auto-questionnaire de 24 questions est rempli
par les infirmiers psychiatriques portant sur : les données
socio-démographiques, les indications, la pratique, les dangers, et la réaction infirmière face à la contention physique.
Résultats : 80 infirmiers psychiatriques (48 femmes et
32 hommes) de 6 hôpitaux ont répondu au questionnaire.
89 % des infirmiers trouvent un bénéfice direct à la contention
physique ; 61 % ont reçu une formation professionnelle à la
pratique de la contention, 70 % l’utilisent dans le cadre d’un
protocole et 36 % l’utilisent sans prescription médicale. La
contention est utilisée dans les cas d’hétéro-agressivité
(33 %), auto-agressivité (23 %) et de chute (30 %). Les diagnostics les plus à risque de contention : schizophrénie
(27 %), abus de substance (24 %), trouble délirant (23 %) et
manie (13 %). 90 % affirment que la contention physique
assure un meilleur contrôle du service, mais 48 % considèrent qu’elle comprend un risque pour le patient. Elle serait à
l’origine d’un ressenti de culpabilité et d’incompétence chez
10 % et 5 % des infirmiers inclus.
Conclusion : La contention physique est toujours largement
pratiquée parmi les infirmiers psychiatriques au Liban, comparé aux études internationales. Elle est toujours pratiquée
en partie sans prescription dans un contexte d’auto- et hétéroagressivité dans le but d’assurer un meilleur contrôle du service. L’absence de loi libanaise sur la pratique de la contention et le nombre élevé de patients par infirmier serait à l’origine de telles pratiques intenses et mal contrôlées.
Références
1. Bowers L, Van Der Merwe M, Nijman H, Hamilton B, Noorthorn E,
Stewart D, Muir-Cochrane E. The practice of seclusion and time-out
on English acute psychiatric wards : the City-128 Study. Arch Psychiatr Nurs. 2010 Aug ; 24 (4) : 275-86.
2. Bowers L, Van Der Merwe M, Paterson B, Stewart D. Manual
restraint and shows of force : The City-128 study. Int J Ment Health
Nurs. 2011 Jul 6. doi : 10.1111/j.1447-0349.2011.00756.x.
PO 420
INFLUENCE DU MILIEU DE VIE DES PERSONNES
AGÉES DANS L’ACTIVATION DES SCHÉMAS
COGNITIFS DYSFONCTIONNELS :
ÉTUDE COMPARATIVE RÉALISÉE CHEZ
80 SUJETS ÂGÉS
OBEID S. (1), KAZOUR G. (1), RICHA S. (2), KAZOUR F. (1)
(1) Hôpital Psychiatrique de la Croix, JAL EL DIB, LIBAN
(2) Université Saint-Joseph, BEYROUTH, LIBAN
Introduction : Les schémas cognitifs « précoces » de Young
représentent des modèles importants et envahissants pour
l’individu, constitués de souvenirs, d’émotions, de pensées
et de sensations corporelles. L’objectif de notre recherche
consiste dans l’étude du niveau d’activation des schémas
cognitifs dysfonctionnels spécifiques au troisième âge en
fonction des milieux de vie (maison de retraite et domicile).
Méthode : Passation du « Questionnaire de Schémas de
Young » (YSQ) dans sa forme courte à 80 personnes âgées
(40 vivants en maison de retraite et 40 à domicile avec au
moins une personne). La « Mini Mental State Examination »
(MMSE) est utilisée pour éliminer une démence.
164
Résultats : Il s’agit de 2 groupes chacun constitué de
40 sujets (20 hommes et 20 femmes dans chaque groupe)
âgés entre 65 et 90 ans. 35 % sont mariés, 32,5 % célibataires, 30 % veufs et 2,5 % divorcés. Pas de différences significatives entre les 2 groupes concernant l’âge, le niveau éducatif et économique. Pas de différence dans la fréquence de
visites des enfants et proches. Les schémas cognitifs dysfonctionnels spécifiques aux personnes âgées (surcontrôle
émotionnel, de carence affective, abandon, méfiance, exclusion et dépendance) sont significativement plus activés chez
les résidents en maison de retraite comparés aux sujets résidents à domicile. Il n’y a pas de différence significative dans
l’activation du schéma de vulnérabilité.
Discussion : Il existe une relation entre les schémas cognitifs
dysfonctionnels spécifiques au troisième âge et les milieux de
vie. Ces schémas précoces dysfonctionnels activés, à l’origine
de dysrégulations émotionnelles ou interpersonnelles sont
toujours actifs à l’âge de la retraite. Ils diffèrent selon les milieux
de vie. Il reste à déterminer si les schémas ont toujours été
actifs, ou réactivés lors du processus de vieillissement, avec
la perte d’autonomie, ou lors de l’institutionnalisation.
Références
1. Schmidt NB, Joiner TE. Global maladaptive schemas, negative life
events, and psychological distress. Journal of psychopathology and
behavioral assessment 2004, 26 : 65-72.
2. Young J. La thérapie des schémas. Approche cognitive des troubles
de la personnalité, Bruxelles : De Boeck ; 2006.
PO 421
ÉVALUATION DES MÉCANISMES DE DÉFENSE :
COMPARAISON ENTRE UNE ÉCHELLE DE MESURE
STANDARDISÉE ET L’EXAMEN PROJECTIF
DURIAUX S. (1), EPERON D. (1), MICHAUD L. (1),
ZECCA G. (2), DE ROTEN Y. (2), MICHEL L. (1),
DESPLAND J.N. (1), BERNEY S. (1)
(1) CHUV, Dpt de psychiatrie, LAUSANNE, SUISSE
(2) Institut de Psychologie, Université de Lausanne, LAUSANNE, SUISSE
Introduction : Les mécanismes de défenses sont des processus psychologiques automatiques qui protègent l’individu de
l’anxiété ou de la perception de dangers ou de facteurs de
stress internes ou externes (DSM IV). Dans une conception
structurelle de l’organisation de personnalité, la constellation
défensive est constitutive du fonctionnement psychique
(Bergeret, 1985 ; Kernberg, 1989). Selon le modèle de l’Intervention Psychodynamique Brève (IPB, Despland, Michel & de
Roten, 2010), la prise en compte des mécanismes de défense
et de l’organisation de personnalité contribue à la construction
de l’hypothèse psychodynamique et à la formulation de cas
nécessaires à la prise en charge psychothérapeutique.
Objectif : Notre objectif est de comparer les mécanismes de
défense repérés avec les Échelles de mesure des mécanismes
de défense (DMRS, Perry, Guelfi, Despland & Hanin, 2006,
pour la version française, et P-DMRS, Berney et coll., 2009) à
l’évaluation de la personnalité au travers de l’examen projectif
(Test de Rorschach, Rorschach, 1920, et TAT, Thematic Aperception Test, Murray, 1935) analysé selon le modèle théorique
Posters
de l’École de Lausanne (Husain, Rossel & Merceron, 2001 ;
Rossel, Husain & Merceron, 2005). Nous interrogeons l’existence d’une validité convergente entre ces deux instruments
dans l’évaluation des mécanismes de défense, ainsi qu’entre
le niveau d’organisation de personnalité (diagnostic structurel)
et les différents mécanismes de défenses repérés.
Méthode : (1) dans le cadre d’une consultation psychothérapeutique pour étudiants, le premier entretien de 20 sujets
tout-venant est enregistré en audio, transcrit de façon standardisée, puis coté quantitativement à l’aide du DMRS et du
P-DMRS ; (2) les mêmes 20 sujets effectuent ultérieurement
un examen projectif de la personnalité.
Résultats : Les données sont en cours de recueil et d’analyse.
Les résultats préliminaires seront présentés.
PO 422
PROFIL DU CONSULTANT ÂGÉ À L’HÔPITAL RAZI
EN TUNISIE : À PROPOS DE 159 CAS
DRIRA S. (1), GHACHEM R. (1), KOUBAA W. (2)
(1) Hôpital Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
(2) Maghreb médical, TUNIS, TUNISIE
Problematique : Le vieillissement de la population tunisienne
a vu croître le nombre de personnes âgées sollicitant les soins
psychiatriques. Les études s’intéressant à la pathologie mentale du sujet âgé restent pourtant rares.
But du travail : Étudier le profil clinique, socio-démographique
et thérapeutique du consultant âgé, sa demande et son parcours de soins ainsi que les réponses de soins dans le service
de consultation de l’hôpital Razi.
Méthode : Nous avons effectué une étude rétrospective descriptive incluant tous les patients âgés de soixante ans et plus
et consultant pour la première fois en ambulatoire à l’hôpital
Razi durant les neuf mois allant du premier janvier au
30 septembre 2010.
Résultats : 159 patients âgés ont été inclus représentant
8,8 % des nouveaux consultants. L’âge moyen de notre
population est de 73 ans et le sexe ratio est de 0,8. Dans notre
échantillon 89 % des cas étaient analphabètes ou ayant un
niveau d’instruction faible. 57 % sont mariés, 33 % sont veufs
et la majorité vivait en famille.
Le délai entre l’apparition des troubles et la consultation psychiatrique était de 3 ans. Ces patients étaient adressés principalement par les médecins de première ligne suivis par les
médecins des urgences psychiatriques et les neurologues.
90 % de nos patients avaient des pathologies nouvelles. Le
diagnostic de dépression était retrouvé dans 36 % des cas,
celui de démence était retrouvé dans 36 % des cas aussi. Le
diagnostic des troubles anxieux était posé dans 10 % des
cas, celui de trouble délirant dans 11 % des cas. Une comorbidité somatique a été retrouvée dans trois quarts des cas.
Les anxiolytiques ont été prescrits dans 56 % des cas, les
antidépresseurs dans 46 % des cas et les neuroleptiques
dans 32 % des cas.
Conclusion : Les troubles dépressifs et les démences sont
les principales pathologies sollicitant la consultation psychiatrique chez les sujets âgés. Malgré leur gravité et leur fré-
quence, ces troubles restent tolérés, banalisés, méconnus
et sous diagnostiqués et le délai de consultation est tardif.
PO 423
L’ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE EN PSYCHIATRIE :
UNE NOUVELLE ACTIVITÉ
DE PHARMACIE CLINIQUE ?
JAVELOT H.
Établissement Public de Santé Alsace Nord, BRUMATH, FRANCE
Selon l’OMS, l’éducation thérapeutique du patient (ETP) vise
à aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences
dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. Le pharmacien hospitalier apparaît comme un
partenaire incontournable dans la réalisation des programmes d’ETP.
Les bénéfices de l’éducation thérapeutique en psychiatrie
sont aujourd’hui décrits dans de multiples publications. Ces
données concernent l’ensemble des grandes pathologies
traitées dans nos établissements de santé mentale comme
la schizophrénie, la dépression, le trouble bipolaire ou encore
le trouble déficitaire d’attention avec hyperactivité.
La mise en place de l’ETP en France est relativement récente,
notamment en psychiatrie. Si un grand nombre de programmes ont été validés par les différentes Agences Régionales
de Santé françaises au début de l’année 2011, très peu concernent la santé mentale. Pourtant, la création « des ateliers
du médicament » est une démarche ancienne en psychiatrie,
initiée par les pharmaciens hospitaliers, et dont l’approche
éducative pour favoriser l’observance des patients s’intègre
pleinement dans la dynamique de l’ETP. Ces ateliers ont été
initialement proposés par les Drs Biscay et Fabre en collaboration avec les laboratoires Lilly en 2002. Cependant, les
ateliers du médicament ne correspondent pas à un véritable
programme pluridisciplinaire d’éducation thérapeutique. Le
programme ARSIMED (Aider à Reconnaître les SIgnes de
la maladie et des MEDicaments) a justement été créé depuis
par les Drs Biscay et Augeraud dans le but de structurer un
programme d’ETP pluridisciplinaire et intégrant : le diagnostic éducatif, la personnalisation du programme, la mise en
œuvre avec les outils pédagogiques adaptés et une phase
d’évaluation. Plusieurs établissements sont aujourd’hui
expérimentateurs de ce programme.
La dynamique insufflée par les ateliers du médicament et
prolongée par le programme ARSIMED doit permettre
aujourd’hui aux pharmaciens hospitaliers en psychiatrie de
s’orienter résolument vers cette nouvelle activité de pharmacie clinique que constitue l’ETP.
PO 424
CHOIX D’UNE BATTERIE NEUROPHYSIOLOGIQUE
ADAPTÉE À LA CLINIQUE PSYCHIATRIQUE
FAUGERE M., CERMOLACCE M.,
MICOULAUD-FRANCHI J.A., BALZANI C., NAUDIN J.,
VION-DURY J.
Laboratoire de Neurobiologie de la Cognition, pole 3C,
MARSEILLE, FRANCE
165
10e Congrès de l’Encéphale
Introduction : Les potentiels évoqués cognitifs pourraient
apporter des arguments diagnostic et pronostic et aider à la
décision et au suivi thérapeutique chez les patients souffrant
de pathologies psychiatriques. Ces explorations permettraient en effet d’observer le fonctionnement cognitif des
patients au plus près de leur physiologie cérébrale, d’avoir
une approche moins indirecte et plus affranchie des questions d’intersubjectivité et, en complément de l’EEG, d’évaluer les effets iatrogènes des neuroleptiques, ce que les batteries neuropsychologiques classiques ne permettent pas.
Objectif : Choisir une batterie d’examens de neurophysiologie
permettant : 1) l’obtention d’un rapport signal sur bruit de qualité afin d’obtenir des résultats interprétables individuellement
(et secondairement à des fins de recherche), et 2) la création
un compte-rendu rapide, accessible et d’intérêt pour le clinicien
permettant d’adapter au mieux la prise en charge du patient.
Résultats : Parmi les différents potentiels évoqués cognitifs
existants, certains semblent prévaloir quant à à leur utilité.
Une batterie d’examens type évaluerait ainsi le filtrage sensoriel avec la P50, la mobilisation attentionnelle avec la P300,
l’accès sémantique avec la N400, les processus d’anticipation et de préparation motrice avec la Variation de Contingente Négative et l’analyse des temps de réaction avec P300,
N400 et VCN confondus.
Discussions et perspectives : Les conditions de mise en
œuvre et de passation de tels examens (immobilité, contrôle
des mouvements oculaires) sont discutées pour la mise en
routine clinique de cette batterie d’examens de potentiels
évoqués cognitifs dans une unité fonctionnelle dédiée à l’intérieur d’un pôle de psychiatrie universitaire. De plus l’interprétation des résultats de ces examens difficile et austère pour
un clinicien non familier avec la discipline sera évaluée, afin
de créer une sémiologie neurophysiologique permettant de
définir des marqueurs d’état, de trait, de pronostic et d’indication thérapeutique pour les pathologies psychiatriques.
PO 425
LA COGNITION DANS LA SCHIZOPHRÉNIE
ET LE TROUBLE BIPOLAIRE : LE VIEILLISSEMENT
A-T-IL LE MÊME EFFET DANS CES DEUX
PATHOLOGIES ?
DELMAS C. (1), VALLÉE L. (2), OPOLCZYNSKI G. (2),
COIGNARD C. (2), GABRIELLI C. (2), WALLACH C. (2),
HANNEQUIN D. (3), BRETEL F. (2), BOURGEOIS V. (2),
HAOUZIR S. (2), CAMPION D. (4), GUILLIN O. (1)
(1) Unité INSERM U614, Service de Psychiatrie, Pôle Rouen
Rive Droite, Centre Hospitalier du Rouvray, ROUEN, FRANCE
(2) Service de Psychiatrie, Pôle Rouen Rive Droite, Centre Hospitalier du Rouvray, ROUEN, FRANCE
(3) Unité INSERM U614, Service de Neurologie, CHU Rouen
IFRMP, ROUEN, FRANCE
(4) Unité INSERM U614, ROUEN, FRANCE
Objectif : Des troubles cognitifs sont présents dans la schizophrénie et de façon moins importante dans le trouble bipolaire. Les avancées récentes en neurocognition et plus globalement en neurosciences vont dans le sens d’un continuum
entre les deux troubles. Le but de notre étude était de comparer les fonctions neurocognitives d’une population jeune,
166
âgée de 20 à 35 ans et d’une population plus âgée, de 50 à
65 ans, souffrant de trouble bipolaire ou de schizophrénie
selon les critères du DSM IV-TR et de déterminer s’il existait
un effet de l’âge différent sur les performances cognitives
dans ces deux troubles.
Méthode : Soixante-six patients ont été inclus dans l’étude
dont 14 sujets schizophrènes jeunes, 16 schizophrènes
âgés, 13 bipolaires jeunes et 23 bipolaires âgés.
Résultats : Dans notre échantillon, les patients schizophrènes ont des résultats plus faibles que les patients du même
âge souffrant de trouble bipolaire pour le MMSE, le test de
l’horloge, la figure de Rey, le Trail Making Test partie B, la
BREF, le test des cartes de Wisconsin partie catégorie et le
test de dénomination DO80. L’effet de l’âge sur les performances était plus important dans la schizophrénie que dans
le trouble bipolaire en ce qui concerne les résultats au MMSE,
à la partie B du Trail Making Test (temps et nombre d’erreurs)
et en ce qui concerne le test des cartes de Wisconsin partie
catégorie.
Conclusion : Le vieillissement pourrait avoir des conséquences plus importantes dans la schizophrénie que dans le trouble bipolaire.
PO 426
LIEN ENTRE SANTÉ MENTALE ET MATURITÉ
DES STYLES DE DÉFENSE
BEN AICHA H., KHAMMOUMA S., BEN MAHMOUD I.,
HADJ AMMAR M., NASR M.
EPS-Mahdia, MAHDIA, TUNISIE
Parmi les outils à auto-administration évaluant les mécanismes de défense (MD) figure en premier, le Defense Style
Questionnaire à 40 items (DSQ-40) d’usage très courant et
considéré comme l’un des instruments de référence en
recherche clinique. L’objectif de ce travail était d’étudier le
lien entre la santé mentale et la maturité des styles défensifs.
C’est une étude transversale réalisée durant un mois en
dehors de la période de passation d’épreuves de performance auprès de 136 étudiants en 5e année de médecine.
Ont été complétés une fiche préétablie de six items explorant
des données générales, le DSQ-40 dans sa version en arabe
qui évalue les dérivés conscients des MD regroupés en trois
styles : mature, névrotique et immature et le Général Health
Questionnaire de Goldberg à 30 items (GHQ-30) dans sa version validée en arabe qui est conçu pour dépister la morbidité
psychiatrique dite « mineure » en situant le répondant grâce
à une valeur seuil de six dans l’un des deux Niveaux Symptomatiques (NS) : NS1 (Score au GHQ ≤ 6) – basse symptomatologie « non-cas » ou NS2 (Score au GHQ > 6) – haute
symptomatologie « cas probables ».
La mesure de la santé mentale a révélé un NS2 chez 25,7 %
des étudiants. L’évaluation au DSQ-40 a montré que 47,8 % des
étudiants utilisaient le style mature. L’analyse a permis d’établir
une concordance statistiquement significative entre le NS2 et le
style immature avec un coefficient Kappa de 0,72 et p < 0,01.
En effet, parmi 74,3 % des étudiants ayant un NS1, uniquement
0,7 % utilisaient le style immature, par contre, parmi 25,7 % de
ceux ayant un NS2, 16,9 % utilisaient le style immature.
Posters
Quoique ces résultats ne tranchent pas le débat autour du
caractère « trait » ou du caractère « état-dépendant » des
dérivés conscients des MD, néanmoins, ils démontrent la
plasticité du système défensif qui, dans certaines conditions,
ouvre la porte à de nouvelles configurations défensives résultantes d’une conjonction de facteurs variés et complexes.
PO 427
IMPACT DU GENRE SUR L’ÉVALUATION
DE LA PERTINENCE POUR SOI DES ÉMOTIONS
D’AUTRUI
CHADWICK M., CONTY L., GREZES J.
FRANCE
Les troubles cliniques de l’anxiété sont deux fois plus fréquents
chez les femmes que chez les hommes. Ce phénomène est
parfois expliqué par un traitement différentiel des émotions
entre les deux genres. Les femmes se caractériseraient notamment par une hypersensibilité aux émotions négatives, cependant, la raison d’une telle hypersensibilité reste inconnue. Nous
proposons qu’elle puisse être due à une difficulté chez les femmes à filtrer les informations pertinentes pour le soi. Pour tester
cette hypothèse, nous avons présenté des expressions faciales
et corporelles neutre ou de colère à des participants. La réponse
électrodermale (RED) et l’évaluation subjective de l’intensité de
colère exprimée et menace ressentie ont été enregistrées. Le
degré de pertinence des stimuli émotionnels était manipulé en
variant le degré d’implication des sujets : les expressions
étaient soit orientées vers le participant soit déviées de 45 %
afin de donner l’impression d’être orientées vers une autre personne. Nos résultats montrent que cette manipulation expérimentale était effective puisque les expressions corporelles et
faciales de colère dirigées vers le sujet étaient toujours jugées
comme plus menaçantes que les expressions dirigées vers
autrui. Cette différence n’est cependant pas retrouvée pour
l’intensité de colère exprimée. Nos résultats sont plus mitigés
quant à l’influence du genre. Pour les expressions corporelles,
nous n’observons pas d’influence du genre. Pour les expressions faciales, nous observons une RED plus faible chez les
femmes par rapport aux hommes, bien que les femmes aient
évalué subjectivement ces expressions émotionnelles comme
étant globalement plus menaçantes que les hommes. Les hommes montrent un gradient de RED en fonction du niveau d’implication et de l’émotion, et distinguent clairement la colère vers
soi de la colère vers autrui subjectivement. Il semblerait qu’il y
ait une moindre cohérence entre les mesures subjectives et les
mesures objectives (RED) chez les femmes par rapport aux
hommes. Ces résultats suggèrent que le degré de pertinence
attribué aux expressions émotionnelles d’autrui diffère entre les
femmes et les hommes et pourrait expliquer, en partie, l’hypersensibilité aux émotions négatives des femmes.
Introduction : La suspension consiste à insérer des crochets
sous la peau en les répartissant pour qu’ils puissent supporter
le poids de l’individu surélevé. Les performances artistiques
se rapprochent, par leurs caractéristiques, des conduites à
risques (Bonnet et al., 2003) dont les auteurs soulignent la
recherche de dépassement de soi et des limites physiques.
Objectif : Le but de la recherche est d’étudier le rapport du
sujet à l’acte de suspension à travers l’analyse de la construction du discours et les thématiques évoquées.
Méthodologie : L’analyse sémantique du discours du performer et la mise en évidence d’un lexique spécifique à l’aide
du logiciel Tropes (Zoom VF7) a révélé une temporalité particulière autour de l’acte de suspension.
Résultats :
Épisode 1
Épisode 2
Thématiques Sensation (1)
Corps (2)
Temps (1)
Terre (2)
Gens (1)
Sensation (1)
Photographie (1)
Épisode 3
Corps (2)
Gens (2)
Terre (1)
La temporalité de l’acte s’étend à la construction du texte présenté de façon chronologique. Nous observons :
– La mise en place (préparation psychique-matérielle) : la
dimension temporelle pose cadre de l’acte ;
– L’action : le sujet décrit les phases d’habituation par lesquelles il passe lors de la suspension. Le temps parait en suspens et les éléments clivés (opposition tête/corps ; terre/
pieds ; corps suspendu/corps relié au sol) ;
– L’après-coup : le sujet décrit le moment où il regagne le sol
et aborde la dimension positive de l’expérience.
Discussion : Nous nous interrogeons sur la place que le corps
occupe dans cette pratique. Il devient un matériau sur lequel
des expérimentations peuvent être menées. Nous questionnons également ce que l’auteur souhaite déclencher chez son
lecteur. La démarche semble s’inscrire, comme la photographie
ou la vidéo, dans la continuité de l’acte de suspension, comme
si l’acte était optimisé pour fournir le plus de plaisir possible.
Références
1. Bonnet, A., Pedinielli, J-L., & Rouan, G. (2003). Bien-être subjectif
et régulation émotionnelle dans les conduites de risques. Le cas de
la plongée sous-marine. L’Encéphale, 29 (6), p. 488-495.
2. Rochaix, D., Bonnet, A. & Pedinielli, J.-L. (2011). Approche exploratoire du discours autour de la suspension dans le cadre du body
art. Annales Médico-psychologiques, 169 (5), p. 292-296.
PO 429
CONSTRUCTION D’UN DISCOURS AUTOUR
D’UN CORPS MODÈLE
ROCHAIX D.
PO 428
APPRÉHENSION DE LA TEMPORALITÉ AUTOUR
DE L’ACTE DE SUSPENSION À TRAVERS
LE DISCOURS D’UN PERFORMER
ROCHAIX D.
Université de Provence, AIX EN PROVENCE, FRANCE
Université de Provence, AIX EN PROVENCE, FRANCE
Introduction : La modification corporelle (MC) ou bodmod
(body modification) est une « altération délibérée (semi) permanente du corps incluant des procédures telles que le
tatouage et le piercing » (Featherstone, 1999). Son approche
demeure sociologique (LeBreton, 2002) et anthropologique
167
10e Congrès de l’Encéphale
(Rouers, 2008), rarement orientée vers la psychologie clinique et la psychopathologie. Nous connaissons certaines particularités de la modification corporelle (techniques/pratiques) mais que savons-nous du discours des sujets
concernant l’acte de modification ?
Méthodologie : Nous proposons une analyse de discours
(logiciel Tropes-ZoomVF7 et EMOTAIX) autour de l’acte de
modification à partir d’entretiens semi-directifs abordant le
ressenti émotionnel → Ressentez-vous de l’appréhension
avant l’acte/Que ressentez-vous avant, pendant et après ?
La population est constituée de 4 femmes (M : 20,5 ans) inscrites dans le milieu de la MC présentant en moyenne 9,5
modifications (tatouages/piercings/stretch/scarification).
Résultats :
– tendance à la minimisation de l’acte : c’était plus papotage
avec le tatoueur, donc pas d’appréhension ; c’est quand
même un pas un minimum important parce que c’est définitif ;
– distanciation émotionnelle/généralisation : c’est enthousiasmant ; c’est chiant ; y’a de la douleur ;
– émotions majoritairement négatives (lexique négatif :
barbare ; fatiguée ; peur) et employées au présent.
Discussion : Une charge émotionnelle semble maintenue au
moment de l’énonciation du discours autour de l’acte de MC
puisque celui-ci est au présent. Les sujets présentent toutefois ces émotions de façon neutre, sans l’emploi du je, avec
une tendance à généraliser le discours sur un mode défensif
(rationalisation, dénégation). La reconnaissance de l’appréhension et de la douleur est évitée, marquant une forme
d’incongruence à la motivation de l’acte.
Références
1. Bonnet, A., Fernandez, L., Piolat, A. & Pedinielli, J.-L. (2008).
Changes in Emotional States Before and After Risk Taking in Scuba
Diving. Journal of Clinical Sport Psychology, 2 p. 25-40.
2. Piolat, A. & Bannour, R. (2009). EMOTAIX : un scénario de Tropes
pour l’identification automatisée du lexique émotionnel et affectif.
L’année psychologique, 109 p. 655-698.
PO 430
EXISTE-T-IL UNE PHARMACIE CLINIQUE
SPÉCIFIQUE EN SANTÉ MENTALE ?
JAVELOT H.
Établissement Public de Santé Alsace Nord, BRUMATH, FRANCE
La Pharmacie Clinique est généralement définie comme une
démarche d’optimisation des thérapeutiques au lit du patient.
Cette présentation sous-entend en réalité l’ensemble des
activités cliniques que le pharmacien est amené à mener,
notamment dans le domaine hospitalier, face aux prescriptions. Aujourd’hui l’éducation thérapeutique du patient (ETP)
amène le pharmacien à dépasser ce rôle clinique « détaché »
du patient pour devenir un partenaire à part entière du suivi
pluridisciplinaire du patient en participant à son programme
thérapeutique.
Peu d’études ont été réalisées sur les erreurs médicamenteuses en psychiatrie et nous disposons de très peu de données
de synthèse à ce sujet (Maidment et al., 2006 ; Procyshyn
et al., 2010). La plupart des erreurs relevées par ces études
168
sont liées aux aspects « administratifs » de la prescription ou
à l’administration. Peu d’erreurs détectées sont imputables à
la distribution ou à des erreurs de jugement clinique. Deux
situations particulières sont identifiées comme étant « à risque » : l’utilisation fréquente des prescriptions en « si besoin »
et le manque de suivi et de connaissance des personnes à surveiller du fait de leur traitement. Parmi les situations génératrices d’erreur la « fragmentation » des soins des établissements de santé mentale peut également être source
d’iatrogénie. Les prescriptions émanant du psychiatre et du
somaticien doivent faire l’objet d’une vérification de synthèse
par le pharmacien en termes d’interactions médicamenteuses.
Aujourd’hui, le pharmacien, notamment dans le cadre de
l’ETP et du fait de son intégration croissante dans la vie des
services, doit participer à la connaissance des traitements et
à l’apprentissage de la détection de leurs effets indésirables
potentiels par les patients et parfois les soignants. Les interventions du pharmacien dans le cadre de l’ETP sont précieuses pour guider le patient vers une observance optimisée,
garante du succès thérapeutique initial et de la prévention
des rechutes. La transmission d’informations sur la détection
des signes cliniques permettant l’administration optimale des
prescriptions en « si besoin » (sur le plan psychiatrique,
comme somatique) est une autre facette de l’utilité de son
intervention au sein des services.
PO 431
ÉCHANGE ET IMPLICATION DES PROFESSIONNELS
DANS LA FORMATION CONTINUE
GUILLON M.S., WURMBERG D., MONAMI R., STOLZ L.,
KACENELEN G., MONTÉLÉONE D.
Centre Hospitalier de Rouffach, ROUFFACH, FRANCE
Introduction : Tout professionnel de la santé est dans l’obligation de participer au développement professionnel continu
avec l’objectif de perfectionner ses connaissances et d’améliorer la qualité des soins (chap II du titre VIII du livre III de la
IVe partie du Code de la Santé Publique). Au CH de Rouffach,
des séminaires cliniques interdisciplinaires ont été mis en
place sur base du volontariat pour les intervenants.
Objectif : – transmission des connaissances théoriques
– optimiser les pratiques cliniques dans les prises en charge
thérapeutique
– favoriser l’interdisciplinarité
Méthode : Dans une dimension de pluridisciplinarité, un
comité d’organisation s’est formé. Un protocole de mise en
œuvre a été rédigé. Le programme de séminaires pour une
année a été établi, soumis au service de formation de l’établissement et validé.
Population cible : Tous les professionnels de santé du CH
de Rouffach.
Séminaires cliniques interdisciplinaires : – Cadre de travail :
intervention collective par des orateurs bénévoles et d’obédiences différentes.
– Principes de base : apports théoriques, illustrations cliniques et débats.
– Thèmes définis par les orateurs en fonction de leurs intérêts
de recherche.
Posters
– But : favoriser l’échange et l’enrichissement des pratiques
entre professionnels.
Résultats : Sur une période de un an, les résultats obtenus
sont les suivants :
– 6 séminaires inclus dans la formation continue,
– 17 orateurs en intervention collective,
– diversité et spécificité des thèmes,
– apports théoriques structurés et de qualité,
– échanges interdisciplinaires des pratiques professionnelles,
– illustrations cliniques à partir d’expériences de terrain,
– participation de 267 professionnels à l’ensemble de ces
séminaires, qu’ils souhaiteraient pérenniser,
– pré-programmes établis pour 2012 et 2013.
Conclusion : Cette initiative a suscité un intérêt marqué
auprès des soignants ; elle contribue à développer, à renforcer une dynamique professionnelle au sein de l’établissement. De plus, elle s’inscrit pleinement dans le plan de formation de l’hôpital et de ses contraintes.
PO 432
VERS UNE ALLIANCE TRANSFRONTALIÈRE
EN PSYCHIATRIE ET SANTÉ MENTALE :
QUELLES CONDITIONS DE RÉUSSITE ?
FOND-HARMANT L.
Crp-sante, STRASSEN, LUXEMBOURG
Selon l’Union Européenne, en psychiatrie et santé mentale,
un accroissement des échanges et de la coopération entre
les états membres est recommandé. De nombreux besoins
en termes de recherche ont été signalés ainsi que la nécessité d’établir des liens entre la recherche, le terrain des professionnels et l’élaboration des politiques. Plusieurs rapports
nationaux et internationaux (notamment OMS et CCOMS,
Commission Européenne, UIEPS, Union Internationale
d’Éducation et de Promotion de la Santé, Ministères de la
santé…) visent l’amélioration des services de psychiatrie
dans et hors de l’hôpital et préconisent la mise en réseaux
de professionnels.
La zone transfrontalière Wallonie-Luxembourg-LorraineSarre est une localisation privilégiée au centre de l’axe NordSud européen pour la recherche et l’intervention en psychiatrie et santé mentale, en raison des visions, des problématiques et des interventions différentes de ces quatre pays.
Notre projet consiste à créer une alliance transfrontalière en
prévention et promotion de la santé mentale sous la forme d’un
réseau pilote. Dans le domaine des réseaux professionnels,
la Sarre, très en avance en « Psychiatrie sociale » ou
« Psychiatrie communautaire », organise depuis déjà près de
20 ans des actions de prévention et de promotion à la santé
mentale des professionnels de 1re ligne, hors psychiatrie. Les
autres régions transfrontalières ont mis en place diverses
actions de promotion de la santé mentale intéressantes également, mais ponctuelles et localisées chacune dans leur territoire. Ces actions ne sont pas coordonnées entre elles.
Notre communication a pour objectif de présenter les conditions de réussite du projet PPSM « Prévention Promotion de
la Santé Mentale » structuré en activités de recherche (dont
2 doctorants) et en actions-pilotes. Initié en 2009, financé par
le FEDER, Fonds Européen de Développement Régional,
PPSM regroupe 11 partenaires des 4 régions : Chercheurs
universitaires, praticiens de la psychiatrie, professionnels du
médico-social et du social, association d’usagers. Il a pour
finalité de contribuer au dynamisme d’ensemble de la Grande
Région en termes de Psychiatrie et de Santé Mentale, tout
en atténuant les disparités en prévention et en promotion
entre les 4 composantes.
PO 433
COPING ET QUALITÉ DE VIE DANS LA SLA
MONTEL S. (1), SPITZ E. (1), ALBERTINI L. (2)
(1) Université de Metz, METZ, FRANCE
(2) Hôpital l’Archet, NICE, FRANCE
Introduction : L’objectif de cette étude était d’examiner le style
de coping de 49 patients atteints de sclérose latérale amyotrophique et leurs liens avec la qualité de vie perçue (QdV)
de ces patients.
Méthode : 49 sujets ont rempli un document permettant de
collecter leurs caractéristiques cliniques et socio-démographiques. Ensuite, chaque participant devait compléter un
questionnaire de coping le Brief COPE, ainsi qu’un questionnaire de QdV le SF-36.
Résultats : L’analyse des corrélations a montré une forte relation entre la recherche du soutien émotionnel et les dimensions du fonctionnement physique (p = 0,01) et émotionnel
(p = 0,02) du SF-36 ; l’expression des sentiments et la santé
mentale (p = 0,04); la réévaluation positive et la santé mentale (p = 0,03); le désengagement comportemental et le fonctionnement émotionnel (p = 0,03).
Discussion : Notre étude démontre clairement les liens existants
entre certains styles de coping et certaines dimensions de la
QdV. Nous comprenons mieux l’importance de prendre en
compte les stratégies de coping lorsqu’il s’agit d’accompagner
les patients SLA afin de préserver le plus possible leur QdV.
PO 434
REGARDS CROISÉS ENTRE PSYCHIATRIE,
RELIGION ET SOCIÉTÉ : MOÏSE ÉTAIT-IL
SCHIZOPHRÈNE ?
QUINTILLA Y. (1), CAUSSE J.D. (2), VISIER L. (3)
(1) Interne-CHU La Colombière, MONTPELLIER, FRANCE
(2) UM3-Département de psychanalyse, MONTPELLIER,
FRANCE
(3) UM1-Département de sociologie, MONTPELLIER, FRANCE
Introduction : Notre question n’est pas polémique. À la lecture
des textes bibliques, on peut se demander quelle aurait été
la place du discours de l’homme Moïse dans la société et dans
la psychiatrie d’aujourd’hui. C’est à travers la figure symbolique de la religion mais aussi de l’exclusion qu’est Moïse que
nous allons étudier les (r)apports passés et présents entre
religion, psychiatrie et société.
Le délire Mosaïque : Moïse est un personnage biblique. Nous
abordons le récit mythique du buisson-ardent et du Mont
169
10e Congrès de l’Encéphale
Sinaï sous l’angle sémiologique du délire. Néanmoins, il faut
garder toute la prudence nécessaire et le respect dû à ces
écrits fondateurs des grandes religions monothéistes.
De la psychanalyse aux neurosciences : Dans « L’homme
Moïse et la religion monothéiste » Freud pose les bases d’une
origine psychique aux mythes religieux. Les travaux en Neurothéologie de A. Newberg et C. Urgesi ont pu montrer
l’importance des lobes temporaux et pariétaux dans le sentiment de religiosité ou dans les productions mystiques.
Des stigmates à la stigmatisation : Les stigmates sont les
blessures infligées à Jésus de Nazareth lors de la crucifixion.
Pour E. Goffman, les stigmates sont les caractéristiques des
individus que l’on peut ainsi catégoriser. Dans « Asiles », il
introduit le concept d’institution totale comme lieu de regroupement de personnes définies par leur stigmate.
De l’intolérance asilaire à la tolérance religieuse : C’est avec
le concept d’institution disciplinaire que Foucault va aborder
le thème de la folie et remettre en cause sa place dans la
société. Freud avait soulevé ce problème en disant que :
« Les religions portent le caractère des symptômes psychotiques, mais en tant que phénomène de masse elles sont
soustraites à la malédiction de l’isolement ».
Conclusion : En conclusion, on peut rappeler que notre question n’est pas polémique mais utilise les symboles religieux
pour réfléchir sur la place du psychotique dans la société. On
peut, suite à cette réflexion, expliciter cette phrase de Freud :
« J’ai été obligé d’ériger une statue (de l’homme Moïse)
effrayante de grandeur sur un socle d’argile, de sorte que
n’importe quel fou pourra le renverser. ». Le fou est, dans cet
essai, à la fois Moïse et le psychotique, comme dans une mise
en abyme schizophrénique.
Le Moïse de Michel Ange.
PO 435
NOTRE CONFRÈRE EST ATTEINT D’AFFECTION
PSYCHIATRIQUE, FAUT-IL LE DÉCLARER ?
AIOUEZ K., BENHABILES S., HOUHAT N., BENATMANE T.
CHU Mustapha, ALGER, ALGÉRIE
Le thème de « médecin malade » et particulièrement le retentissement de la maladie sur son activité « peut-il exercer et
comment ? » est une réalité indiscutable et cela concerne
aussi bien les affections organiques invalidantes que les conséquences de l’épuisement professionnel « burn-out » dont
l’issue est incertaine, en passant par les conduites addictives
170
jusqu’enfin les affections psychiatiques, thématique de notre
sujet de discussion illustré par le cas d’un chirurgien, hospitalisé au sein du service de psychiatrie, souffrant de schizophrénie, une affection qui altère profondément les facultés
cognitives c’est-à-dire le jugement, le raisonnement, la prise
de décision médicale ou chirurgicale, le sens moral et l’éthique.
Il est grand temps d’avoir un débat offrant matière à réflexion
autour de certaines questions : Faut-il les déclarer ? Quel
est leur devenir professionnel ? Comment les réhabiliter ?
Quelle est l’alternative ?
Le cas de médecins atteints d’affections psychiatriques soulève plusieurs questions qui dérangent et agressent nos convictions, mais nous plaidons coupable car c’est volontaire.
Notre responsabilité va vers les patients qui ont un droit fondamental à une médecine de qualité et aussi vers les médecins d’aujourd'hui et de demain dans leur exercice médical.
Ceci requiert une déontologie active tournée vers les nôtres
dans la difficulté, où confraternité prend son véritable sens.
PO 436
ORGANISATION DE PERSONNALITÉ :
COMPARAISON ENTRE UNE ÉVALUATION CLINIQUE
ET UNE ÉCHELLE DE MESURE STANDARDISÉE
DES MÉCANISMES DE DÉFENSE
MICHAUD L. (1), DURIAUX S. (1), EPERON D. (1),
ZECCA G. (2), DE ROTEN Y. (2), MICHEL L. (1),
DESPLAND J.N. (1), BERNEY S. (1)
(1) Centre de Consultation Psychiatrique et Psychothérapique,
Département de Psychiatrie-CHUV, LAUSANNE, SUISSE
(2) Institut de Psychologie, Université de Lausanne, LAUSANNE, SUISSE
Introduction : Dans une conception structurelle de l’organisation de personnalité, le fonctionnement défensif, le degré
d’intégration de l’identité et le rapport à la réalité sont
constitutifs du fonctionnement psychique (Bergeret, 1985 ;
Kernberg, 1989). Dans la pratique de l’Intervention Psychodynamique Brève (IPB, Despland, Michel & de Roten, 2010),
la prise en compte de l’organisation de personnalité contribue
à la construction de l’hypothèse psychodynamique et à la
formulation de cas nécessaires à la prise en charge psychothérapeutique.
Objectif : Notre étude compare l’évaluation clinique qualitative de l’organisation de personnalité, telle que pratiquée de
manière usuelle dans l’IPB, avec une mesure quantitative des
mécanismes de défense selon une méthode structurée et
validée (DMRS, Perry, Guelfi, Despland & Hanin, 2006, pour
la version française, et P-DMRS, Berney et coll., 2009). Notre
objectif est d’interroger notre pratique clinique en étudiant le
degré de concordance entre ces deux approches.
Méthode : L’étude porte sur 50 sujets investigués dans le
cadre d’une consultation psychothérapeutique pour étudiants. Au terme du premier entretien, les cliniciens remplissent un questionnaire ad hoc, développé pour le besoin de
l’étude, portant sur les mécanismes de défense (présents/absents), l’identité (intégrée/diffuse) ainsi que
l’épreuve de réalité (conservée/perdue). De manière paral-
Posters
lèle, le premier entretien est enregistré en audio, transcrit de
façon standardisée, puis coté quantitativement par un évaluateur externe à l’aide du DMRS et du P-DMRS.
Résultats : Les données sont en cours de recueil et d’analyse.
Les résultats préliminaires seront présentés.
PO 437
EFFETS COMPORTEMENTAUX DES
ÉLÉCTROCONVULSIVE STIMULATIONS SUR
LE MODÈLE ANIMAL DE LA SOURIS STOP-KO
DALL’IGNA G. (1), SUAUD-CHAGNY M.F. (2),
HOLTZMANN J. (1), ANDRIEUX A. (3)
(1) CHU Grenoble, LA TRONCHE, FRANCE
(2) CH Le Vinatier, LYON, FRANCE
(3) Institut des Neurosciences de Grenoble, GRENOBLE,
FRANCE
La souris STOP-KO est générée par invalidation du gène
codant pour la protéine STOP, protéine associée aux microtubules. Ce modèle animal constitue un modèle chronique
de pathologie psychiatrique validé. L’ECT est un traitement
utilisé en pratique clinique ayant démontré son efficacité.
Cependant ses modalités d’action thérapeutique sont encore
peu connues et leur exploration a conduit à l’élaboration des
ECS reproduisant le mode opératoire de l’ECT chez
l’animal. Dans cette étude, nous avons exploré l’effet des
ECS sur le comportement des souris STOP-KO en comparant un groupe de souris STOP-KO et un groupe de souris
sauvages à l’issue d’un traitement chronique par ECS.
Matériel et méthode : L’analyse comportementale a été
menée de manière dimensionnelle en explorant la dimension
thymique au travers du test de nage forcée et la dimension
négative au travers d’un test d’interaction sociale. Les tests
comportementaux ont été effectués à différentes échéances
après une administration répétée d’ECS comportant
10 séances. Il s’agit de deux tests comportementaux dans
lesquels des déficits sont documentés chez les souris STOPKO en comparaison des souris sauvages.
Résultats : L’exploration sociale de l’intrus des souris STOPKO et des souris sauvages n’est pas différente pendant une
dizaine de jours après la fin des ECS. Une différence significative apparaît à J21 et se confirme un mois après la fin des
ECS. Immédiatement après la fin des ECS, les souris STOPKO effectuent autant de comportements de « climbing » et
se montrent moins immobiles que les souris sauvages au
cours du test de nage forcée.
Conclusion et perspectives : Ces résultats sont en faveur
d’effets bénéfiques des ECS chez les souris STOP-KO sur
l’interaction sociale apparentée à la dimension négative et sur
la composante motivation/résignation apparentée à la dimension thymique. Ces données permettent d’envisager une
poursuite de l’étude des effets des ECS sur ce modèle animal
de neuroplasticité altérée. À terme la mise en perspective des
effets comportementaux et neurobiologiques permettrait
d’apporter des éléments de compréhension plus fine concernant les modalités d’action de l’ECT sur un système préalablement altéré.
PO 438
L’UTILISATION DES RÉSEAUX SOCIAUX PAR
LES JEUNES MINEURS
ROMO L. (1), COEFFEC A. (1), LEPILLIET N. (2), CHEZE N. (1)
(1) Université de Paris Ouest Nanterre La Défense, NANTERRE, FRANCE
(2) Cabinet privé sur Hendaye, HENDAYE, FRANCE
Ces dernières années, l’intérêt croissant des plus jeunes pour
les réseaux sociaux nous fait nous interroger sur l’utilisation
qu’ils en ont. Face à des jeunes gens qui n’ont pas toujours
conscience de l’impact de ce qu’ils mettent sur la toile, nous
avons souhaité explorer comment les jeunes utilisent cette
nouvelle forme de communication, ainsi que les caractéristiques de ces jeunes quant à leur symptomatologie dépressive, leur estime de soi et leur satisfaction de vie. 393 élèves
mineurs de 13 à 17 ans (dont 53,9 % de garçons) des collèges et lycées du sud-ouest de la France ont renseigné un
questionnaire sur l’utilisation des réseaux sociaux. Ce questionnaire élaboré en s’inspirant de celui de K. Young sur
l’addiction à Internet, comprend 20 items qui ont trait à l’utilisation des réseaux sociaux et ses éventuelles répercussions. Nous avons effectué une analyse en composantes
principales pour les 17 premiers items du questionnaire et
nous avons retenu deux facteurs expliquant 43 % de la
variance totale. On constate que tous les items apparaissent
sur le premier axe en une seule dimension globale et sur le
deuxième axe on trouve quatre sous-dimensions (sauf un
item isolé) composées respectivement de 3 items concernant les échanges amicaux, de 5 items concernant le retrait
social, 4 items concernant le temps passé sur les réseaux
sociaux et 4 items concernant les problèmes familiaux et scolaires que cela peut poser. Concernant les 3 derniers items
qui ont été analysés séparément car les modalités de réponses sont différentes, on constate que les temps moyens
passés par jour sur les réseaux sociaux sont dépassés dans
plus de la moitié des cas. Les jeunes ont également répondu
à des questionnaires portant sur la symptomatologie
dépressive (Center for Epidemiologic Studies Depression
Scale), la satisfaction de vie (de Diener) et l’estime de soi (de
Rosenberg). Nos résultats montrent que 13,3 % des jeunes
rapportent une symptomatologie dépressive sévère au cours
de la semaine écoulée, 34,5 % ont une faible satisfaction de
vie et 63,5 % une faible estime de soi.
PO 439
EMPATHIE, NEURONES MIROIRS : QUAND L’AUTRE
DEVIENT MOI
AIOUEZ K., BENATMANE T.
CHU Mustapha, ALGER, ALGÉRIE
Dimension fondamentale de toute relation thérapeutique,
l’empathie, est cette capacité à comprendre les émotions et
les sentiments des autres en relation avec soi. Elle est un
aspect important de la cognition sociale, modulé par l’attention et la motivation. Elle présente 2 composantes : une
cognitive et l’autre émotionnelle, aux corrélats neurologiques
séparés.
171
10e Congrès de l’Encéphale
L’empathie permet d’obtenir une connaissance sur l’état psychologique d’autrui appelée « théorie de l’esprit » ; elle implique différent processus : perceptif, cognitif, motivationnel et
mnésique interagissant entre eux. Decety developpe un
modèle à 2 composantes : une capacité innée et non consciente à ressentir que les personnes sont « comme nous »
présente chez les primates non humains qui sollicitent des
« neurones miroirs » qui s’activent à la simple observation
des congénères et une capacité consciente à nous mettre
mentalement à la place de l’autre, propre à l’homme qui sollicite les régions préfrontales.
La compréhension des sous-bassements neurocognitifs de
l’empathie, nous permet de comprendre des pathologies de
l’empathie, telles que les personnalités narcissique et antisociale, et d’autres troubles comme l’autisme et la schizophrénie. Ceci ouvre l’amélioration des prises en charge ainsi
que des rapports humains en général.
PO 440
AUTOSTIGMATISATION DES MALADES MENTAUX
RHOULAM H. (1), AGOUB M. (2), MOUSSAOUI D. (1),
BATTAS O. (2)
(1) Centre Psychiatrique Universitaire Ibn Rochd, CASABLANCA,
MAROC
(2) Laboratoire de Neurosciences Cliniques et Santé Mentale,
Faculté de Médecine de Casablanca, CASABLANCA, MAROC
Introduction : Les préjugés stigmatisants tel que la dangerosité des malades mentaux, leur incompétence, ainsi que la
responsabilité de leur maladie sont très répandues, et entraînent les patients à réduire leur cercle social en anticipation
au rejet, d’où leur isolement et le retrait social.
Objectif : L’intérêt de cette étude est d’évaluer l’importance
de l’auto stigmatisation chez les malades mentaux.
Méthode : Nous avons mené une étude transversale ayant
inclus 80 patients souffrant de maladies mentales et suivis
au Centre Psychiatrique Universitaire de Casablanca,
Questionnaire préétabli par les auteurs pour le recueil des
données socio-démographiques
Échelle d’auto stigmatisation traduite en arabe et validée pour
évaluer leur niveau de stigmatisation.
L’analyse de données a été réalisée par le logiciel SPSS dans
sa 17e version.
Résultats : Les principales caractéristiques de la population :
85 % de nos patients sont des hommes, 73,9 % schizophrènes, leur moyenne d’âge 34,6 ans, 61,3 % avec habitudes
toxiques. Pour 66,7 % d’entre eux le début des troubles était
avant 20 ans.
16,3 % avaient un niveau sévère d’auto stigmatisation,
30,1 % un niveau modéré, 27,5 % un niveau moyen et 26,3 %
un niveau minime ou absence d’auto stigmatisation.
Discussion : L’auto stigmatisation n’est pas inévitable.
Dans une étude antérieure 41,7 % des scores d’auto stigmatisation étaient dans la catégorie moyenne à élevée : dans
notre étude ce score est de 73,9 %
Un haut niveau d’auto stigmatisation est dû à la perception
par le sujet d’événements stigmatisants et non à des distorsions cognitives.
172
Il est possible que l’auto stigmatisation réduise la motivation
et le désir de guérison et donc l’adhérence aux prescriptions
médicales : l’intervention pour réduire l’auto stigmatisation
devrait améliorer le pronostique des troubles mentaux.
Les thérapeutes doivent prendre en considération le contexte
culturel ainsi que le niveau de stigmatisation de leurs patients
lors de l’entretien, en vue d’améliorer leurs projets thérapeutiques.
PO 441
CANCER DU SEIN ET RETENTISSEMENT SOCIOFAMILIO-PROFESSIONNEL
CHARFI N., MNIF L., MASMOUDI J., SALLEMI R.,
GUERMAZI M., JAOUA A.
CHU Hédi Chaker Sfax Tunisie, SFAX, TUNISIE
Introduction : Le cancer du sein constitue pour la patiente et
pour son entourage une épreuve existentielle ébranlante touchant tous les aspects de la vie.
Objectif : Étudier les différents changements au niveau des
domaines social, familial et professionnel au cours de la
période de rémission d’un cancer du sein.
Sujets et méthodes : Il s’agissait d’une étude transversale
incluant 50 patientes en rémission d’au moins trois mois d’un
cancer du sein non métastatique. Les dossiers médicaux ont
été recrutés du service de gynécologie au CHU Hédi Chaker
de Sfax (Tunisie) et par la suite les patientes éligibles ont été
convoquées. L’évaluation avait consisté à un entretien semidirigé fait par un seul investigateur.
Résultats : L’âge moyen de nos patientes était de 52,06 ans
(± 10,07 ans). Elles étaient en rémission à la moyenne de
17,4 mois (± 9,43 mois).
Pour les rapports sociaux, 50 % des patientes déclaraient
que leur réseau social était devenu restreint après le cancer
vu les conduites d’évitement. Cet évitement était expliqué par
une perte de l’envie de communication (40 %), une modification de l’image du corps (36 %) ou une peur des commentaires (24 %).
Sur le plan familial, la majorité des patientes (92 %) avaient
signalé un renforcement du soutien affectif de leur famille.
Une seule patiente célibataire avait jugé que la maladie était
responsable de la prolongation de son célibat alors que pour
le reste la situation maritale était immuable.
Sur le plan professionnel, les 18 patientes actives avaient
présenté un changement de leur statut professionnel au
cours de la rémission. Chez ces patientes, le chômage par
incapacité physique était la principale cause.
Conclusion : Le cancer du sein a un effet dévastateur sur le
plan relationnel mais dans notre société valorisant la solidarité et la cohésion cette épreuve pourrait être perçue positivement dans certains cas.
PO 442
L’APPROCHE CATÉGORIELLE ET L’APPROCHE
DIMENSIONNELLE : HISTOIRE ET ÉPISTÉMOLOGIE
WIDAKOWICH C., HUBAIN P., LINKOWSKI P.
Hôpital Erasme, ULB, BRUXELLES, BELGIQUE
Posters
L’opposition méthodologique entre l’approche catégorielle et
l’approche dimensionnelle apparaît comme l’enjeu principal
pour la réorganisation du savoir psychiatrique actuel. Nous
proposons de parcourir l’interaction entre ces deux abords
dans la construction de notre édifice nosographique.
Après une période exclusivement marquée par l’abord catégoriel dans le DSM III (1980) et le DSM IV (1994), l’abord
dimensionnel revient aujourd’hui de façon complémentaire
avec des modèles spectrales (le spectrum affectif chez Akiskal, le spectrum schizophrénique chez Parnas, ou des dimensions de la personnalité chez Cloninger), marquant l’élaboration du futur DSM V, prévu pour 2013.
Dans ce poster, les auteurs proposent de développer les avantages et inconvénients des deux approches et de les mettre
en tableau comparatif dans une perspective historique.
PO 443
TROUBLES DE L’ADAPTATION : FACTEURS
ASSOCIÉS ET SYMPTÔMES CLINIQUES SUR
UNE ÉTUDE RÉTROSPECTIVE DE 166 CAS
BEN AMOR L., ZARROUK L., BEN MAHMOUD I., ESSID N.,
SLAMA H., NASR M.
Hôpital universitaire Tahar Sfar de Mahdia, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : Le concept de facteur de stress et sa relation
avec la survenue des troubles de l’adaptation offrent à cette
entité nosographique une place toute particulière en clinique
psychiatrique. Les troubles de l’adaptation désignent une
défaillance des mécanismes d’adaptation face à un facteur de
stress avec un retentissement marqué sur l’affect et la fonctionnalité du sujet. Les objectifs de cette étude étaient de déterminer la fréquence de ces troubles en milieu psychiatrique hospitalier et de dégager leurs profils clinique et évolutif.
Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude descriptive et rétrospective portant sur 166 patients hospitalisés au service de psychiatrie du CHU Mahdia pour trouble de l’adaptation selon les
critères DSM IV-TR. Les données ont été recueillies à l’aide
d’un questionnaire préétabli. L’échelle de Holmes et Rahe a
aussi été utilisée pour évaluer la sévérité du stress perçu.
Résultats : La fréquence des troubles de l’adaptation en
milieu psychiatrique hospitalier était de 4,99 %. Ces troubles
survenaient essentiellement chez des patients jeunes
(moyenne d’âge de 27,73), de sexe féminin (75 %), célibataires (62 %), en chômage (29,2 %), d’origine rurale
(78,1 %), ayant un niveau scolaire ne dépassant pas le primaire (44,8 %), avec un niveau socio-économique bas
(47,9 %), et sans antécédents psychiatriques (58 %). Les
troubles de l’adaptation étaient le plus souvent aigus
(58,9 %), déclenchés par des facteurs de stress psychosociaux souvent uniques (72,9 %), et de sévérité modérée
(91,7 %). Les tentatives de suicide ont représenté le motif
d’hospitalisation le plus fréquent (55,2 %). Le diagnostic était
dans 41,7 % un trouble de l’adaptation avec à la fois anxiété
et humeur dépressive. L’évolution des troubles était favorable
dans 86,5 % des cas, après une courte hospitalisation de
10,41 jours en moyenne.
Conclusion : La prise en charge des troubles de l’adaptation
ne se limite pas aux symptômes qui ont amené à consulter,
mais devrait envisager le patient sous l’angle de l’origine de
son trouble, du conflit qui a généré sa détresse. Au-delà du
contexte de l’urgence, le psychiatre doit tenter d’inscrire une
approche thérapeutique globale prenant en compte les
dimensions psychosociales.
PO 444
ÉTUDE COMPARATIVE DES ASPECTS ÉVOLUTIVES
ENTRE TROUBLE SCHIZOPHRÉNIFORME
ET TROUBLE PSYCHOTIQUE BREF
TRIFI M., ZARROUK L., BEN AICHA H., SLAMA H., NASR M.
Hôpital universitaire Tahar Sfar de Mahdia, MAHDIA, TUNISIE
Introduction : La survenue d’un premier épisode délirant aigu
chez l’adolescent ou l’adulte jeune représente toujours une
épreuve à l’issue incertaine, d’autant plus que le clinicien n’a
pas à sa disposition les éléments cliniques pour en entrevoir
l’évolution. C’est dans ce sens que le DSM a séparé la classique bouffée délirante aiguë en trouble psychotique bref et
en trouble schizophréniforme en rapprochant ce dernier de
la schizophrénie.
Objectif : L’objectif de notre travail était de comparer les
caractéristiques évolutives entre le trouble schizophréniforme et le trouble psychotique bref.
Méthodologie : C’est une étude rétrospective et descriptive
durant une période de onze ans (2000-2010) regroupant tous
les patients hospitalisés au service de psychiatrie de Mahdia
soit pour trouble psychotique bref (N = 31) soit pour trouble
schizophréniforme (N = 37) et répondant aux critères diagnostiques du DSM IV-TR.
Résultats : La moyenne d’âge était plus importante dans le trouble psychotique bref (34,6 ans) que dans le trouble schizophréniforme (24,5 ans). La prédominance féminine dans les
troubles psychotiques brefs était de 64 % contre 35 % dans le
trouble schizophréniforme. Le trouble schizophréniforme a
évolué dans 43 % des cas vers une schizophrénie et dans 19 %
des cas vers la forme désorganisée, tandis que les troubles psychotiques brefs ont évolué dans 19 % des cas vers une schizophrénie et dans 6 % des cas vers une forme désorganisée.
Une rémission a été obtenue dans 8 % des cas avec les troubles schizophréniformes contre 22 % pour le trouble psychotique bref. La récidive est une caractéristique évolutive du trouble
psychotique bref présente dans 22 % des cas de notre étude.
Conclusion : Cette étude montre une évolution plus favorable
du trouble psychotique bref ce qui montre la fiabilité du DSM
sur ces deux catégories diagnostiques. Ceci peut avoir des
répercussions thérapeutiques, les cliniciens alertés par les
modalités évolutives doivent se séparer de certaines contingences afin de ne pas enfermer le patient dans ces symptômes et dans le risque d’une chronicisation.
PO 445
LA MALADIE MENTALE AUX YEUX
DES PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ TUNISIENS
BOUZID K., BEN THABET J., MAALEJ BOUALI M.,
SALLEMI R., ZOUARI N., ZOUARI L., MAALEJ M.
CHU Hédi Chaker, SFAX, TUNISIE
173
10e Congrès de l’Encéphale
Notre objectif était d’apprécier la perception des professionnels de la santé exerçant dans un milieu autre que psychiatrique, des maladies mentales, des malades mentaux et du
personnel travaillant dans un établissement psychiatrique.
L’étude a consisté en une enquête auprès de professionnels
de la santé exerçant dans des services hospitaliers non psychiatriques, aux CHU Hédi Chaker et Habib Bourguiba de
Sfax, en Tunisie. Ceux-ci devaient répondre à un questionnaire anonyme comportant 15 items : 5 relatifs à la perception de la maladie mentale, 5 sur la perception du malade
mental et 5 sur la perception du travail dans un service de
psychiatrie.
Sur 44 personnels sollicités, 40 ont répondu au questionnaire
(20 médecins et 20 paramédicaux), soit un taux de réponse
de 90 %. La maladie mentale était plus fréquemment considérée comme synonyme de folie par les paramédicaux que
par les médecins sans qu’il y eût de lien significatif (30 % versus 10 %). Le pourcentage des paramédicaux qui pensaient
que toute maladie mentale était responsable de violence,
était le double de celui des médecins (50 % versus 25 %). Il
y avait plus de médecins qui considéraient la maladie mentale
comme incurable (45 % versus 25 %).
Le malade mental devrait être exclu de la société selon 25 %
des paramédicaux et 5 % des médecins. L’irresponsabilité
des malades mentaux suite à leurs actes, était une considération significativement plus fréquemment retrouvée chez les
paramédicaux que chez les médecins (35 % versus 5 %,
p = 0,0044).
Les médecins considéraient plus fréquemment que les paramédicaux, que le travail en psychiatrie pourrait avoir des
répercussions négatives (85 % versus 45 %, p = 0,019). Les
paramédicaux étaient plus nombreux que les médecins à
penser que l’affectation dans un service de psychiatrie pouvait constituer une mesure disciplinaire (40 % versus 25 %).
La perception de la maladie mentale, des malades mentaux
et du travail dans un service de psychiatrie, surtout par les
professionnels paramédicaux, paraît mêlée à des idées
péjoratives ; ceci pourrait être à l’origine d’une stigmatisation
des malades et du personnel du milieu psychiatrique. Une
sensibilisation par une information éclairée s’avère nécessaire.
PO 446
TRADUCTION ET VALIDATION TUNISIENNE
D’UNE ÉCHELLE DE MESURE DE L’OBSERVANCE
MÉDICAMENTEUSE : LA « MEDICATION
ADHERENCE RATING SCALE »
HAJERI S., HAOUA R., JOHNSON I., DELLAGI L.,
HAMADOU R., LABBENE A., TRIKI R., HOUSSEINI K.,
TRABELSI S., TABBANE K.
EPS Razi, LA MANOUBA, TUNISIE
L’observance médicamenteuse est l’adéquation entre le
comportement du patient et les recommandations de son
médecin concernant une prescription médicamenteuse. La
mauvaise observance thérapeutique augmente la fréquence
des rechutes et le nombre d’hospitalisations et grève le pronostic de la maladie. Différentes méthodes de mesure de
174
l’observance sont disponibles comprenant l’entretien clinique, les dosages médicamenteux plasmatiques ou urinaires,
l’utilisation de piluliers ou encore les auto-questionnaires.
Ces derniers ont l’avantage d’être non intrusifs, peu coûteux
et de passation facile et rapide. La MARS (Medication Adherence Rating Scale) est l’un des auto-questionnaires les plus
répandus pour mesurer l’observance médicamenteuse.
Les auteurs se proposent dans ce travail de traduire et de
valider la MARS (Medication Adherence Rating Scale) en
arabe dialectal au sein d’une population de patients atteints
de troubles psychotiques.
La MARS est un auto-questionnaire à 10 items auxquels les
patients répondent par oui ou non. On côte 1 si la réponse
du patient traduit une bonne observance et 0 dans le cas contraire. Un score compris entre 0 et 5 signifie une mauvaise
observance. Un score entre 6 et 10 signifie une bonne observance.
La première étape de l’étude a été de traduire les items de
la MARS en dialecte tunisien après plusieurs réunions de
consensus. La deuxième étape a consisté en la réalisation
d’une étude de validation au sein d’une population de
100 patients atteints de troubles du spectre de la schizophrénie ou de trouble bipolaire avec caractéristiques psychotiques (selon les critères du DSM IV). Les patients ont été évalués par la Positive And Negative Syndrome Scale (PANSS),
la batterie tunisienne d’évaluation des fonctions cognitives,
la Scale to Assess Unwareness of Mental Disorders (SUMD),
la MARS dans sa version tunisienne et une mesure objective
de l’engagement du patient dans les soins de santé mentale.
Nous présenterons les propriétés psychométriques de
l’échelle ainsi traduite à travers une évaluation de sa fiabilité
par la mesure de sa consistance interne et de sa stabilité au
cours du temps, une étude de sa structure dimensionnelle
par une analyse en composantes principales et une évaluation de sa validité convergente.
PO 447
DIMINUTION DU TAUX DE GLUTATHION CHEZ
DES PATIENTS NAÏFS PRÉSENTANT UN PREMIER
ÉPISODE PSYCHOSE
MHALLA A. (1), RAFFA M. (2), ATIG F. (2), KERKENI A. (2),
MECHRI A. (1)
(1) Laboratoire de recherche « vulnérabilité aux psychses » service de psychiatrie CHU Fattouma Bourguiba, MONASTIR,
TUNISIE
(2) Laboratoire de recherche oligo-éléments, radicaux libres et
antioxydants, département biophysique, Faculté de Médecine,
Université de Monastir, MONASTIR, TUNISIE
Introduction : Il y a des preuves solides que les radicaux libres
peuvent jouer un rôle important dans la physiopathologie des
maladies mentales notamment la schizophrénie. Les radicaux libres ont une durée de vie très courte et sont généralement inactivés ou récupérés par des antioxydants. Les
antioxydants les plus importants sont les antioxydants non
enzymatiques comme le glutathion (GSH).
Objectif : Le but de cette étude était de déterminer les taux
de glutathion chez des patients présentant un premier épi-
Posters
sode psychotique et avant tout traitement antipsychotique en
comparaison à des témoins sains.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude cas-témoins menée sur
vingt-trois patients (20 hommes et 3 femmes d’âge
moyeN = 29,3 ± 7,5 ans) hospitalisés pour premier épisode
psychotique (trouble schizophréniforme ou trouble psychotique bref) et 40 témoins sains (36 hommes et 9 femmes, âge
moyeN = 29,6 ± 6,2 ans). Chez les patients, des échantillons
de sang ont été obtenus avant l’instauration du traitement
antipsychotique. Les taux de glutathion : glutathion total
(GSHt), le glutathion réduit (GSHr) et glutathion oxydé
(GSSG) ont été déterminés par spectrophotométrie.
Résultats : Les taux plasmatiques du glutathion total (GSHt)
et réduit (GSHr) étaient significativement plus bas chez les
patients que chez les témoins : 560,4 ± 123,6 μmol/l vs.
759,5 ± 260,9 μmol/l (p = 0,001) pour le GSHt et
512,1 ± 117,7 μmol/l vs. 732,2 ± 274,6 μmol/l (p < 0,001)
pour le GSHr. Alors que le taux du glutathion oxydé (GSSG)
était significativement plus élevé chez les patients. Par
ailleurs, une corrélation positive a été trouvée entre les scores
des symptômes positifs à la SAPS et les taux du GSHt et du
GSHr avec respectivement r = 0,50, p = 0,04 et r = 0,51,
p = 0,03.
Conclusion : Nos observations ont conclu à une diminution
des taux plasmatiques de GSH chez des patients naïfs
atteints d’un premier épisode psychotique. Le déficit
en GSH semble être impliqué dans la psychose, et peut être
un bio-marqueur indirect important du stress oxydatif dans la
schizophrénie aux stades précoces de la maladie.
PO 448
QUELS FACTEURS INFLUENCENT LE CHOIX
DES ÉTUDIANTS EN MÉDECINE VERS
UNE CARRIÈRE EN PSYCHIATRIE ?
ANDLAUER O. (1), GUICHERD W. (2), HAFFEN E. (1),
SECHTER D. (1), BONIN B. (3), KITTY S. (4), LYDALL G. (5),
MALIK A. (6), BHUGRA D. (7), HOWARD R. (7)
(1) CHU Besançon, BESANCON, FRANCE
(2) CHS La Chartreuse, DIJON, FRANCE
(3) CHU Dijon, DIJON, FRANCE
(4) Tavistock & Portman NHS Trust, LONDON, ROYAUME-UNI
(5) University College London, LONDON, ROYAUME-UNI
(6) Hampshire Partnership NHS Trust, SOUTHAMPTON,
ROYAUME-UNI
(7) Institute of Psychiatry, King’s College London, LONDON,
ROYAUME-UNI
Introduction : Alors que les besoins en santé mentale sont
en croissance constante, et malgré une augmentation
récente du nombre de psychiatres en formation, 30 % des
postes de Praticiens Hospitaliers ne seraient pas pourvus
dans les hôpitaux psychiatriques français. La question du
recrutement des psychiatres est donc un enjeu de santé
publique pour les années à venir.
Objectif : Identifier les facteurs qui influencent le choix des
étudiants en médecine vers une carrière en psychiatrie.
Méthode : Dans le cadre de l’étude internationale multicentrique ISoSCCiP (International Study of Student’s Carreer
Choice in Psychiatry) réalisée pour la World Psychiatric Association, 131 étudiants en 6e année de médecine à Besançon
(N = 65) et Dijon (N = 66) ont répondu à un questionnaire en
ligne.
Résultats : 24 % des étudiants interrogés sont décidés ou
considèrent sérieusement s’orienter vers la psychiatrie.
En comparaison avec leurs autres collègues, les étudiants
s’orientant vers la psychiatrie sont significativement plus
influencés par une expérience personnelle ou familiale de
maladie mentale, et ont une meilleure image de la psychiatrie
(questionnaire Attitudes Towards Psychiatry).
Ils sont plus satisfaits de leurs enseignements de psychiatrie,
ont plus fréquemment effectué un stage en service de psychiatrie (57 vs. 28 %), qu’ils estiment de meilleure qualité, au
cours duquel ils ont eu plus de responsabilités, et ont été plus
fréquemment en contact avec des personnes en guérison ou
consultant volontairement. Le nombre d’heures cumulées de
cours et de stage est corrélé significativement au degré de
motivation vers une carrière en psychiatrie.
Les étudiants s’orientant vers la psychiatrie considèrent que
cette spécialité offre un équilibre entre vie et travail plus favorable que les autres disciplines, et accordent plus d’importance à ce facteur. Ils accordent moins d’importance au
niveau de rémunération ainsi qu’au prestige de la discipline.
Conclusion : Accroître la quantité et la qualité des interactions
des étudiants en médecine avec la psychiatrie, notamment
afin de diminuer la stigmatisation qui lui est associée, permettrait d’accroître le nécessaire recrutement en psychiatrie.
PO 449
SANTÉ MENTALE ET QUALITÉ DE VIE DU PATIENT
INSOMNIAQUE
BEN AICHA H., KHAMMOUMA S., TRIFI M., BEN AMOR L.,
HADJ AMMAR M., NASR M.
EPS-Mahdia, MAHDIA, TUNISIE
L’insomnie est un symptôme dont la fréquence est importante
en médecine générale. Elle affecte la santé mentale et
s’accompagne le plus souvent d’une détresse psychologique
pouvant aller jusqu’à un handicap professionnel et/ou social.
Le présent travail avait pour objectifs d’estimer la prévalence
de l’insomnie chez les consultants en première ligne, de
décrire les caractéristiques cliniques de ce trouble, d’en évaluer le retentissement sur la santé mentale et la qualité de
vie (QdV) et d’identifier des facteurs de risque sur lesquels
le praticien pourrait agir.
C’est une étude transversale réalisée durant trois mois
auprès de 350 consultants dans quatre centres de soins de
santé de base de la région de Mahdia. Les informations ont
été recueillies à l’aide d’un questionnaire préétabli de
33 items et l’évaluation de la santé mentale et de la QdV a
été effectuée respectivement à l’aide du questionnaire général de santé de Goldberg (GHQ) et de l’échelle générique la
SF-36.
Les résultats ont révélé que les consultants avec plainte
d’insomnie représentaient 38 % des sujets. Une santé mentale négative et une altération de la QdV étaient retrouvées
respectivement chez 89,5 et 95,5 % des patients. L’approche
175
10e Congrès de l’Encéphale
analytique a permis de mettre en évidence que l’âge avancé,
le statut matrimonial de divorcé et de veuf, le bas niveau d’instruction, l’absence d’activité occupationnelle, la présence
d’une pathologie aiguë, d’antécédents psychiatriques et d’un
événement stressant récent sont corrélés à la survenue d’une
insomnie, d’une détresse psychologique et d’une altération
de la QdV.
Le caractère multifactoriel de l’insomnie fait que toutes les
composantes étiologiques devraient être dépistées et prises
en compte dans la mise en œuvre des modalités thérapeutiques adaptées en vue d’améliorer la QdV des consultants
avec plainte d’insomnie.
PO 450
CALVITIE ET ESTIME DE SOI
EL JARRAFI R., ELMOUEFFEQ A., ELKADIRI M.,
BELBACHIR S., SEKKAT F.Z.
Hôpital Ar-Razi, RABAT-SALÉ, MAROC
La chevelure a toujours été chargée d’une symbolique très
forte, établissant un langage social avec une fonction sémiotique comparable à celle des vêtements, signant ainsi la différence des sexes et des générations.
Comme Samson, la longue chevelure symbolise la puissance
physique, sociale ou la force de vie, dû peut être à son caractère imputrescible et sa capacité de pousser sans cesse ; elle
a toujours été l’apanage des rois et des princes.
Qu’en est-il pour l’homme moderne, la perte de ses cheveux
a-t-elle un impact sur son estime de soi ?
L’objectif de ce travail est d’évaluer l’estime de soi à l’aide
de l’échelle de Rosenberg, chez des hommes présentant une
calvitie avec le recueil des données démographiques par un
hétéro-questionnaire.
Résultats : En cours.
Mots clés : Calvitie ; Estime de soi.
PO 451
INSIGHT CLINIQUE CHEZ LES SUJETS À HAUT
RISQUE DE TRANSITION PSYCHOTIQUE
BEN ROMDHANE A., BRAHAM A., BANNOUR A.S.,
BEN NASR S., BEN HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
Introduction : L’insight clinique est défini par la conscience
d’être atteint d’un trouble mental, des conséquences sociales
du trouble et de la nécessité du traitement. L’insight a été largement étudié chez des sujets psychotiques mais peu étudié
chez les sujets à haut risque de psychose (UHR).
Objectif : Évaluer l’insight clinique chez les sujets UHR et le
comparer par rapport à un groupe de patients atteints d’un
premier épisode psychotique.
Méthodologie : C’est une étude transversale comparative
menée auprès de 2 groupes de sujets âgés de 16 à 30 ans :
un premier groupe de 24 sujets UHR selon les critères de la
CAARMS (Comprehensive Assessment of at risk mental States) et un deuxième groupe de 13 sujets atteints d’un PEP.
176
L’insight clinique a été évalué dans ses trois dimensions par
le SAI-E (The Extended Schedule Assessment of insight) :
conscience de la maladie, interprétation des symptômes et
perception de la nécessité du traitement. C’est une échelle
à 9 items. Le score maximum est de 26. Plus le score est faible plus l’insight est altéré. Le SAI-E et la CAARMS ont été
traduits et validés en arabe.
Résultats : Nous avons trouvé une altération de l’insight chez
les sujets UHR avec un score moyen global de 18,64 ; celui
de la conscience de la maladie était de 11,07 ; de l’interprétation des symptômes de 3,20 et de la perception de la nécessité du traitement de 4,21. Comparativement au groupe de
sujets PEP, le score global, celui de la conscience de la maladie et celui de l’interprétation des symptômes sont plus élevés
chez les sujets UHR (18,64 vs. 12,07 ; p < 10–3) (11,76 vs.
6,76 ; p < 10–3) (3,20 vs. 1,96 ; p = 0,009). Nous n’avons pas
noté de différence significative entre les 2 groupes concernant la perception de la nécessité du traitement.
Conclusion : Il ressort de notre étude que l’altération de l’insight clinique précéderait l’apparition de la psychose. Ces altérations toucheraient surtout la dimension perception de la
nécessité du traitement.
PO 452
PRISE EN COMPTE DES SIGNALEMENTS PAR
L’ENTOURAGE : ÉVALUATION DES PRATIQUES
PROFESSIONNELLES DANS TROIS SECTEURS
DE PSYCHIATRIE GÉNÉRALE REGROUPÉS
EN PÔLE
BOITEUX C., ANDREU I., ALBOUY D., BABRONSKI M.,
BARBOUX C., BASIRE N., GUERNION T., MARTA C.,
GOUREVITCH R.
CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Introduction : Dans diverses circonstances la demande de
soins psychiatriques n’émane pas explicitement de la personne concernée : c’est l’entourage familial ou social qui
signale une situation, les secteurs de psychiatrie générale
étant alors les premiers interlocuteurs. Nous avons voulu
évaluer l’origine de ces signalements et notre façon d’y donner suite, pour in fine favoriser l’accès aux soins.
Méthode : Nous avons mené une EPP (Évaluation des Pratiques Professionnelles) avec pour objectif l’évaluation prospective et systématique des signalements sur une période
de 3 mois, à l’aide d’une grille de renseignements pré-établie.
Ont été étudiés l’origine des signalements reçus dans les 3
CMP du 15e arrondissement de Paris, les motifs puis les éléments cliniques rapportés, l’entourage social et médical impliqué, enfin les décisions prises par les équipes de CMP. Trois
mois après la fin de l’inclusion, nous avons repris l’ensemble
des dossiers ainsi instruits et rassemblé les éléments portés
à notre connaissance entre-temps : action engagée de notre
part, données cliniques recueillies, éventuel accès aux soins
et sous quel mode.
Résultats : Nous avons instruit 21 dossiers pour une période
définie d’évaluation de 3 mois. Nous présentons ici les résultats détaillés apportés par ce travail. Les personnes signalées, majoritairement par leur famille, étaient le plus souvent
Posters
des hommes âgés de 25 à 45 ans, ayant déjà été pris en
charge dans le passé et présentant d’après l’entourage des
idées délirantes ou des troubles des conduites. Dans tous
les cas les CMP ont initié des actions visant à faciliter l’accès
aux soins (conseil à l’entourage, courrier, proposition de rendez-vous, visite à domicile…). Cependant 38,1 % des personnes signalées n’avaient pas encore accédé à des soins
spécialisés lors de l’évaluation à trois mois.
Conclusion : Étape fondamentale de la demande de soins
dans des situations pathologiques fréquentes et souvent
complexes, la prise en compte du signalement par l’entourage est l’une des missions cardinales des services de secteur psychiatrique. Notre travail permet d’en pointer certaines
spécificités : il a en outre été suivi d’un plan d’actions d’amélioration dont nous présentons les grandes lignes.
PO 453
CORRÉLATIONS DE L’INSIGHT COGNITIF CHEZ
LES SUJETS À HAUT RISQUE DE TRANSITION
PSYCHOTIQUE AVEC LA NATURE
DE LA SYMPTOMATOLOGIE
BEN ROMDHANE A., BRAHAM A., BANNOUR A.S.,
BEN NASR S., BEN HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
Introduction : La mesure et l’évaluation de l’insight connaît
un regain d’intérêt depuis plusieurs années d’autant plus qu’il
s’agit d’un facteur déterminant pour l’observance thérapeutique. Beck et al. ont défini un autre aspect de l’insight d’un
point de vue cognitif incluant l’évaluation et la correction des
croyances distordues et des fausses interprétations. Chez les
patients psychotiques, la symptomatologie positive est corrélée à la certitude de ses propres réflexions. Toutefois, la
relation entre insight et la nature de la symptomatologie chez
les sujets à haut risque de psychose (UHR) a été peu étudiée.
Objectif : Évaluer l’insight cognitif chez les sujets UHR et en
étudier les corrélations avec la nature de la symptomatologie
chez les sujets UHR.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale menée
auprès de 24 sujets UHR selon les critères de la CAARMS
(The Comprehensive Assessment of At Risk Mental States).
Ils étaient âgés de 16 à 30 ans. L’évaluation de l’insight cognitif a été faite par le BCIS (The Beck Cognitive Insight Scale).
Le BCIS comprend deux dimensions : le Self relectiveness
(SR) ou capacité de réflexion sur soi et le Self certainty (SC)
ou la certitude de soi dans ces réflexions. Le composite Index
(CI) ou différence entre les deux scores témoigne de la
dimension SR ajustée selon la SC. La CAARMS a été validée
en arabe littéraire et le BCIS est en cours de validation. La
symptomatologie a été évaluée par la PANSS, la BPRS, le
HAMD-21, la SAPS et la SANS.
Résultats : L’âge moyen de nos sujets était de 19,8 ans. Le
score moyen de la SR chez les UHR était de 15,95, celui de
la SC de 8,91 et du CI de 7,04. Nous n’avons pas trouvé de
corrélation ni entre la SR et la SC et la sévérité de la symptomatologie positive, négative et dépressive. Par contre, le
CI était négativement corrélé avec la sévérité de la symptomatologie négative (r = – 0,438 ; p = 0,032).
Conclusion : Il ressort de notre travail, que l’insight cognitif
serait altéré chez les sujets UHR et que ces altérations
seraient d’autant plus importantes que la symptomatologie
est négative.
PO 454
ASPECTS PSYCHOLOGIQUES ET SOCIOCULTURELS DE LA CIRCONCISION NON
THÉRAPEUTIQUE
OUTARAHOUT M., LAGDAS E., TAIBI H., SABIR M.,
OUANASS A.
Hôpital Ar-razi Chu inb sina, SALÉ, MAROC
La circoncision est une pratique ancestrale notamment chez
les mâles de confession juive ou musulmane. Au Maroc elle
a connu un développement dans sa pratique où elle est de
plus en plus médicalisée. Cependant son statut n’est pas très
clair. Dans ce travail nous proposons de déterminer un profil
socio-culturel et psychologique chez les parents demandant
la circoncision, ainsi que le vécu psychologique de l’enfant
circoncis. Pour l’évaluation, un questionnaire sera proposé
à une file active de parent en service de chirurgie pédiatrique.
PO 455
SOINS PSYCHIATRIQUES À DOMICILE
DANS TROIS SECTEURS DE PSYCHIATRIE
GÉNÉRALE REGROUPÉS EN PÔLE :
VERS UNE ÉQUIPE MOBILE DEDIÉE
ANDREU I., BOITEUX C., ALBOUY D., BABRONSKI M.,
BARBOUX C., BASIRE N., CLOSTRE M., GUERNION T.,
MARTA C., NOIROT I., ORVOIRE K., GOUREVITCH R.
CH Sainte-Anne, PARIS, FRANCE
Introduction : Trois secteurs parisiens regroupés en pôle ont
étudié l’éventuelle utilité d’une équipe mobile dédiée aux
interventions à domicile. Nous présentons ici le travail préparatoire à sa mise en place, ses missions et ses moyens.
Méthodes/résultats : L’évaluation préalable a comporté :
– enquête auprès des associations de famille en 2008 et 2011 ;
– évaluation des besoins ressentis au sein du pôle ;
– questionnaires adressés à nos partenaires généralistes en
2008 et 2011 ;
– enquête prospective systématique sur 30 hospitalisations ;
– évaluation prospective systématique des visites à domicile
(VAD) réalisées par nos 3 CMP sur 2 mois consécutifs
(modalités, typologie des patients, résultats) ;
– évaluation rétrospective des VAD sur l’année 2010 (nombre, file active, personnel) ;
– visite auprès d’une autre équipe spécialisée en Ile-de-France ;
– EPP portant sur les suites données par nos équipes aux
signalements par l’entourage.
Nous avons pu identifier les besoins suivants, qui seront les
missions de « l’équipe mobile d’intervention et de liaison
intersectorielle (EMILI) » :
– recevoir et évaluer tout signalement ou demande de soins
psychiatriques à domicile ;
177
10e Congrès de l’Encéphale
– effectuer l’évaluation psychiatrique à domicile si nécessaire ;
– assurer des soins psychiatriques intensifs à domicile dans
le cadre de la prise en charge d’états subaigus en alternative
à une hospitalisation et en vue de mettre en place un suivi
ambulatoire ;
– coordonner et assurer les soins nécessaires à la préparation d’une hospitalisation si elle s’avère nécessaire.
Le dispositif qui impliquera l’entourage et les partenaires
sanitaires et sociaux se caractérisera par sa disponibilité et
la densité de la réponse mais ne se substituera pas aux interventions traditionnelles des secteurs. Son action sera évaluée quotidiennement et limitée dans le temps. Il s’adressera
à toute personne de plus de 16 ans domiciliée dans le
15e arrondissement non encore connue des secteurs, ou
pour qui une unité du pôle sollicite l’intervention de l’équipe
mobile pour un objectif donné.
Conclusion/perspectives : L’activité de cette équipe mobile
sera évaluée selon des critères cliniques et médico-économiques. Ses moyens initiaux sont décrits et seront ajustés
en fonction de cette évaluation.
PO 456
INSIGHT COGNITIF CHEZ LES SUJETS À HAUT
RISQUE DE TRANSITION PSYCHOTIQUE
BEN ROMDHANE A., BRAHAM A., BANNOUR A.S.,
BEN NASR S., BEN HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE,
TUNISIE
Introduction : Il est actuellement admis que les sujets psychotiques présentent un faible insight. Récemment Beck
et al. ont défini l’insight d’un point de vue cognitif. L’insight
cognitif inclut l’évaluation et la correction des croyances distordues et des fausses interprétations. Cet aspect de l’insight
a été étudié chez les sujets psychotiques mais rarement chez
les sujets à haut risque de transition psychotique (UHR).
Objectif : Évaluer l’insight cognitif chez un groupe de sujets
UHR et le comparer à un groupe de sujets atteints d’un premier épisode psychotique.
Méthodologie : Nous avons mené une étude transversale
comparative auprès de deux groupes de sujets : un premier
groupe de 24 sujets UHR selon les critères de la CAARMS
(The Comprehensive Assessment of At Risk Mental States)
et un deuxième groupe de 13 sujets atteints d’un premier épisode psychotique (PEP). L’évaluation de l’insight cognitif a
été faite par le BCIS (Beck Cognitive Insight Scale). Le BCIS
comprend deux dimensions : le Self reflectiveness (SR) ou
capacité de réflexion sur soi et le Self certainty (SC) ou la
certitude de soi dans ces reflexions. Plus le score de SR est
élevé et celui de SC faible plus l’insight est meilleur. Le composite Index (CI) ou différence entre les deux scores témoigne de la dimension SC ajustée selon la SC. La CAARMS a
été traduite et validée en arabe littéraire et le BCIS a été traduit et est en cours de validation.
Résultats : L’âge moyen de notre échantillon était de
20,91 ans. Le score moyen de SR chez les sujets UHR était
de 15,95, celui du SC de 8,91 et du CI moyen de 7,04. Nous
n’avons pas de trouvé de différences significatives entre les
178
deux groupes de sujets, UHR et PEP, dans aucune des
dimensions de l’insight cognitif.
Conclusion : Dans notre étude, les sujets UHR présenteraient des altérations de l’insight cognitif. Ces altérations
seraient aussi importantes que celles présentes chez les
sujets atteints d’un premier épisode psychotique.
PO 457
TEMPÉRAMENT ET PATHOLOGIES
PSYCHIATRIQUES
MOUELHI AMAMI L., BEN BECHIR M., HELALI H., HOMRI W.,
YOUNES S., ZAGHDOUDI L., LABANE R.
Hôpital Razi, TUNIS, TUNISIE
Introduction : Depuis l’Antiquité, le concept de tempérament
a suscité beaucoup de polémiques, et l’association tempérament et troubles mentaux s’est imposée dès lors comme
une évidence. De nos jours, ce concept fait l’objet de plusieurs études qui s’intéressent surtout aux liens entre troubles de l’humeur et tempéraments. Dans ce travail, nous nous
sommes proposés de décrire la répartition des tempéraments
en population générale, de rechercher des corrélations entre
les différents tempéraments et de mettre en évidence d’éventuelles associations entre tempéraments et certaines pathologies psychiatriques.
Méthode : Nous avons mené une étude transversale descriptive et comparative auprès de 269 personnes de la région du
Grand Tunis. L’évaluation du tempérament a été faite grâce
au TEMPS-A versions française et tunisienne.
Résultats : Le tempérament hyperthymique était le tempérament prédominant dans notre échantillon avec une prévalence de 61 %. Les tempéraments dépressifs, cyclothymiques et irritables étaient fortement et positivement corrélés
entre eux. Le tempérament hyperthymique était corrélé négativement aux tempéraments dépressif et cyclothymique. Les
personnes avec un tempérament dépressif ou cyclothymique
avaient plus souvent des antécédents personnels de dépression et de troubles anxieux et des antécédents familiaux de
troubles bipolaires.
Conclusion : L’étude des tempéraments, la mise en évidence
de leur impact sur la santé mentale nous permettraient une
meilleure compréhension de certaines pathologies psychiatriques et notamment les troubles de l’humeur. Ceci aurait
des implications dans le choix thérapeutique et le pronostic
de ces pathologies.
PO 458
BURN-OUT CHEZ LES ÉTUDIANTS EN MÉDECINE
ONEIB B., ELLOUDI H., LABOUDI F., SABIR M., OUANASS A.
Clinique universitaire psychiatrique ; Hôpital Arrazi ; CHU Ibn
Sina, RABAT-SALÉ, MAROC
Le burn-out ou le syndrome d’épuisement professionnel est
caractérisé par un ensemble de signes, de symptômes et de
modifications du comportement en milieu professionnel. Des
modifications morphologiques, fonctionnelles ou biochimiques de l’organisme du sujet atteint sont observées dans certains cas. Le diagnostic de cet état de fatigue classe cette
Posters
maladie dans la catégorie des risques psychosociaux professionnels et comme étant consécutive à l’exposition à un
stress permanent et prolongé.
Pour notre étude, nous n’avons pas retenu la définition
« classique », celle qui concerne les personnes impliquées
professionnellement auprès d’autrui, puisque les étudiants
en médecine ne sont pas encore tous aux contacts des
patients. Nous avons utilisé la définition « générale », celle
qui concerne l’ensemble des individus, que leur travail les
amène ou non à s’engager auprès d’autrui. Cette conception
considère le burn-out comme un syndrome psychologique à
trois dimensions : épuisement émotionnel, cynisme et réduction de l’efficacité professionnelle.
L’objectif de notre étude est de déterminer la prévalence de cette
maladie au niveau des étudiants de médecine de la faculté de
médecine et de pharmacie de Rabat en fonction de l’échelle
MBI-GS (Maslach Burnout Inventory – General Survey).
PO 459
EXPRESSION ÉMOTIONNELLE DANS LES FAMILLES
DES PATIENTS SCHIZOPHRÈNES, BIPOLAIRES
ET DIABÉTIQUES : ÉTUDE COMPARATIVE
MANNAI J., MTIRAOUI A., BANNOUR A.S., BRAHAM O.,
BEN ROMDHANE O., BEN NASR S., BEN HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, CHU Farhat Hached, SOUSSE, TUNISIE
Introduction : Plusieurs études ont montré qu’une expression
émotionnelle (EE) élevée pourrait avoir une influence négative sur le cours évolutif de certains troubles mentaux notamment la schizophrénie et le trouble bipolaire.
L’objectif de notre étude était de comparer l’EE familiale entre
un groupe de patients atteints de trouble bipolaire, un groupe
des sujets atteints de schizophrénie et un groupe témoin.
Méthodologie : Il s’agit d’une étude transversale comparative.
Nous avons recruté 47 patients schizophrènes, 37 patients
bipolaires et 30 témoins suivis pour diabète.
L’EE a été évaluée chez les parents de premier degré des
patients et des témoins à l’aide du « Family questionnaire »
(FQ) à 20 items, traduit en dialecte tunisien. Ce questionnaire
explore deux dimensions : la critique et la sur-implication
émotionnelle.
Résultats : Nous avons trouvé une différence significative
entre les trois groupes de parents concernant les deux dimensions de la FQ. En effet, le score moyen de la Critique était
de 27,74 ± 6,02, 23,63 ± 6,08 et 19,10 ± 6,47 (p < 10–3) respectivement chez les parents des patients schizophrènes,
bipolaires et diabétiques. Le score moyen de la sur-implication émotionnelle dans les trois groupes était respectivement
de 31,12 ± 4,71, 29,47 ± 6,18 et 25,16 ± 6,88 (p < 10–3).
Chez les parents des patients schizophrènes et des patients
bipolaires, la critique et la sur-implication émotionnelle étaient
plus élevées lorsque les patients étaient en rechute.
Chez les parents des patients bipolaires, nous avons objectivé une corrélation positive entre le nombre d’épisodes
dépressifs et le score de la sur-implication émotionnelle.
Conclusion : Nous avons trouvé un niveau plus élevé d’EE
chez les parents des patients souffrant de schizophrénie et
de trouble bipolaire comparativement aux témoins diabétiques. Les EE étaient liées au taux de rechutes dans les deux
groupes de patients et la sur-implication émotionnelle était
liée au nombre des épisodes dépressifs pour les patients
bipolaires. Ces résultats soulignent l’influence de l’atmosphère familiale sur le cours évolutif des troubles mentaux.
Une approche familiale serait alors nécessaire afin d’améliorer la prise en charge de ces patients.
PO 460
LE CIL, LE SYNDROME DE BARDET-BIEDL ET
L’HIPPOCAMPE : UNE NOUVELLE ANTENNE POUR
LES MALADIES NEURO-PSYCHIATRIQUES ?
BENNOUNA-GREENE V. (1), KREMER S. (2),
STOETZEL C. (3), CHRISTMANN D. (2), FOUCHER J. (2),
DURAND M. (1), SCHUSTER C. (2), ZINETTIBERTSCHY A. (2), VERLOES A. (4), SIGAUDY S. (5),
HOLDER-ESPINASSE M. (6), GODET J. (7), BRANDT C. (7),
MARION V. (3), DIETEMANN J.L. (2), DOLLFUS H. (1),
DANION A. (7)
(1) CHRU de Strasbourg et Équipe Avenir-Inserm EA3949 Université de Strasbourg, STRASBOURG, FRANCE
(2) CHRU de Strasbourg, STRASBOURG, FRANCE
(3) Équipe Avenir-Inserm EA 3949, Université de Strasbourg,
STRASBOURG, FRANCE
(4) APHP-Robert Debré, PARIS, FRANCE
(5) CHU de la Timone, MARSEILLE, FRANCE
(6) CHRU de Lille, LILLE, FRANCE
(7) CHRU Strasbourg, STRASBOURG, FRANCE
Le syndrome de Bardet-Biedl (BBS) est une ciliopathie rare
définie cliniquement par l’association d’une rétinopathie pigmentaire précoce, d’une polydactylie, d’une obésité, d’un
hypogonadisme, d’une atteinte rénale et de troubles cognitifs.
34 patients souffrant du BBS ont eu une évaluation de leurs
fonctions cognitives et mnésiques, de troubles psychiatriques éventuels et une imagerie cérébrale par résonance
magnétique nucléaire (IRM). Dans notre cohorte les patients
présentent dans un tiers des cas un retard mental sévère,
dans un tiers des cas un retard mental léger à moyen et dans
un tiers des cas un quotient intellectuel normal. Des troubles
neuropsychologiques tels qu’une lenteur d’idéation, des difficultés d’attention et des traits obsessionnels compulsifs ont
été retrouvés. Notre découverte principale a été de trouver
une dysgénésie hippocampique à l’IRM chez 42,3 % des
patients de notre cohorte. De plus, nous montrons chez le
sujet sain l’expression de protéines BBS dans le cerveau et
dans l’hippocampe en particulier. L’hippocampe se développe entre 10 et 18 semaines de gestation durant la vie
fœtale humaine et il constitue un haut lieu de neurogénèse
à l’âge adulte. Les modèles animaux murins montrent que la
neurogénèse hippocampique, en particulier chez la souris
adulte, nécessite un cil primaire intact. La dysgénésie hippocampique et le phénotype neuropsychiatrique variable
retrouvé chez nos patients montrent l’impact complexe du cil
primaire dans le système nerveux central. Ces résultats nous
encouragent à investiguer davantage le rôle possible du cil
primaire dans l’hippocampe et d’autres structures cérébrales.
179
10e Congrès de l’Encéphale
PO 461
SYNDROME DE CAPGRAS SUITE À UN ÉVÉNEMENT
STRESSANT : À PROPOS D’UN CAS
BENASSI W., FEKIH-ROMDHANE F., HADJSALEM M.,
CHARFI S., ELLOUSE F., BEN ABLA T., M’RAD M.F.
Hôpital Razi Manouba, MANOUBA, TUNISIE
Introduction : L’illusion des sosies, est un délire d’identification des personnes, caractérisé par la croyance qu’une ou
plusieurs personnes proches du sujet ont été remplacées par
des doubles. Malgré sa rareté, les travaux à son sujet se sont
multipliés récemment : outre sa curieuse clinique, l’illusion
des sosies intrigue par sa nature même. S’agit-il d’un syndrome, circonscrit et autonome, ou d’un symptôme épiphénomène d’une pathologie sous-jacente ?
Objectif : Notre objectif était d’illustrer un cas clinique d’illusion des sosies, suite à un vécu de stress en rapport avec
les derniers événements politiques du pays.
Méthode : On se propose de rapporter un cas d illusion des
sosies survenu lors d’un trouble psychotique bref réactionnel
à un état de stress.
Résultats : Il s’agit d’une patiente âgée de 50 ans sans antécédents familiaux psychiatriques, ni antécédents personnels
pathologiques, veuve mère de 3 enfants, sans profession,
hospitalisée par le biais des urgences sous le mode hospitalisation à la demande d’un tiers, pour troubles de comportement d’installation brutale 3 jours après le début des bouleversements politiques, et présentant à l’examen : une
anxiété extrême, un délire de persécution à l’encontre des
snipers et un délire que ses enfants sont remplacés par des
doubles, ces doubles sont physiquement identiques à ses
enfants mais ils veulent la tuer. Elle explique l’existence de
ces doubles par le fait que chacun de ses enfants avait son
jumeau volé dès la naissance par des personnes qu’elle ne
connaît pas pour les préparer en vue de la tuer.
L’examen somatique était strictement normal. La biologie
était correcte.
EEG et scanner cérébral étaient normaux.
L’évolution sous neuroleptiques était marquée par la disparition de la symptomatologie au bout de 7 jours avec une
bonne critique de l’épisode.
Conclusion : Lors de sa description en 1923 par Joseph
Capgras, l’illusion des sosies était considérée comme une
entité syndromique. Cependant la multiplicité et la diversité
des contextes cliniques dans lesquels ce syndrome a été
décrit, ont conduit de nombreux auteurs à le considérer
comme un symptôme. Dans notre cas clinique, ce symptôme
entre dans le cadre d’un trouble psychotique bref réactionnel
à un état de stress.
PO 462
QUALITÉ DE VIE D’UN GROUPE DE SUJET
À HAUT RISQUE DE TRANSITION PSYCHOTIQUE :
IMPACT DE LA SYMPTOMATOLOGIE CLINIQUE
BRAHAM A., BEN ROMDHANE A., BANNOUR A.S.,
BEN NASR S., BEN HADJ ALI B.
Service de Psychiatrie, SOUSSE, TUNISIE
180
Introduction : La qualité de vie a été largement étudiée chez
les sujets psychotiques. Plusieurs auteurs se sont intéressés
à étudier l’impact de la symptomatologie clinique sur cette
qualité de vie. Cependant peu d’études ont évalué la qualité
de vie chez les sujets en phase prépsychotique.
Objectif : L’objectif de ce travail était de mesurer la qualité
de vie chez un groupe de sujets à haut risque de transition
psychotique (UHR) et d’en étudier les corrélations avec les
caractéristiques cliniques.
Méthodologie : Nous avons mené une étude transversale
auprès de 24 sujets UHR positifs définis selon les critères de
la CAARMS (The Comprehensive Assessment of At Risk
Mental States) dans sa version validée en arabe. La mesure
de la qualité de vie a été réalisée à l’aide du MOS à 36-item
Short-Form Health Survey (SF-36) dans sa version validée
en langue arabe. La symptomatologie clinique a été évaluée
à l’aide de BPRS-24, SANS, SAPS et HAMD-21. L’analyse
des données a été faite à l’aide du logiciel SPSS.18.
Résultats : L’âge moyen de notre échantillon était de 19,91
± 2,5 ans et le sexe ratio était de 1,11. Le score global de la qualité de vie était de 103. Nous avons noté une corrélation négative
entre le score globale du SF-36 et celui de la BPRS (r = –0,432 ;
p = 0,035), la SAPS (r = – 0,519 ; p = 0,009) ; et la SANS
(r = – 0,540 ; p = 0,006). Ainsi plus la symptomatologie psychotique, aussi bien positive que négative, est prononcée, plus la
qualité de vie est altérée. Nous n’avons pas trouve de corrélation
avec la symptomatologie dépressive.
Conclusion : Dans notre travail, la qualité de vie était corrélée
négativement à la symptomatologie psychotique, positive et
négative. Ces résultats suggèrent que l’altération de la qualité
de vie précède l’entrée dans la psychose. Ceci souligne
l’importance d’une détection précoce en vue d’améliorer la
prise en charge.
PO 463
MALADIE MENTALE CHEZ LE SUJET ÂGÉ :
À PROPOS DE 100 CAS
ACHECH H. (1), DJEBBI R. (2), BANNOUR N. (1),
JRIDETTE S. (1), BOUSSETTA A. (1)
(1) Hôpital Razi, MANNOUBA, TUNISIE
(2) Hôpital Razi, BOUMHEL, TUNISIE
Introduction : En Tunisie, la population âgée de 65 ans et plus
ne cesse de croître. Les projections démographiques laissent
entrevoir que le processus de vieillissement de la population
tunisienne se poursuivra et qu’en 2029, celle-ci comptera
17,7 % des personnes âgées de 60 ans et plus. L’OMS
estime que les troubles mentaux constituent l’une des premières causes de morbidité liée au vieillissement.
Objectif : Préciser les caractéristiques socio-démographiques, cliniques et thérapeutiques de cette population.
Méthode : Il s’agit d’une étude rétrospective sur dossier.
Notre travail a porté sur tous les patients âgés de plus de
60 ans hospitalisés, entre janvier 2007 et novembre 2010
dans le service de psychiatrie « D » de l’hôpital Razi. Nous
avons recensé 100 cas.
Résultats : L’âge moyen était de 66,7 ans avec une prédominance masculine (58 %). 51 % des patients vivaient en
Posters
milieu urbain et 49 en milieu rural, 52 % des patients étaient
analphabètes et les trois quarts de notre échantillon étaient
mariés.
Plus de la moitié de notre population était hospitalisée pour
des troubles du comportement à type d’instabilité psychomotrice et d’agressivité, 21 % pour trouble délirant, 17 % pour
des troubles de l’humeur, 15 % pour les troubles du sommeil,
9 % pour des troubles mnésique et 6 % pour tentative de suicides. La durée moyenne d’hospitalisation était de 3,4 semaines, avec un minimum d’une semaine et un maximum de
6 semaines. La schizophrénie est l’étiologie la plus fréquemment retrouvée (33 %), suivie par la démence (26 %), les
troubles délirant (21 %), les troubles de l’humeur (16 %) et
les troubles dépressifs (4 %).
PO 464
FRATRICIDE PSYCHOTIQUE : ASPECTS
PSYCHOPATHOLOGIQUES ET MÉDICO-LÉGAUX
BRAM N., BECHEIKH D., BESSI S., LASSOUED W.,
GHAZALI I., RIDHA R.
Razi, ARIANA, TUNISIE
Introduction : Le fratricide désigne l’action de tuer un frère ou
une sœur. Il peut être réactionnel, précipité par des motivations situationnelles ou utilitaires. Il peut être, par ailleurs,
associé à une maladie mentale sévère, telle que la schizophrénie. Comparativement aux autres crimes intrafamiliaux,
peu de travaux ont étudié le fratricide psychotique, notamment dans ses dimensions psychopathologique et médicolégale.
Ainsi, l’objectif de ce travail a été de décrire les caractéristiques médicolégales et d’étudier les facteurs psychopathologiques liés au fratricide psychotique.
Méthodologie : Ce travail s’est basé sur l’étude du cas d’un
patient de sexe masculin atteint de schizophrénie, auteur
d’un fratricide et hospitalisé dans le service de psychiatrie
légale de l’hôpital psychiatrique Razi de Tunis.
Résultats : Monsieur M.H. âgé de 24 ans est célibataire, ayant
un bon niveau éducationnel et socio-économique. Il est issu
d’une grossesse non désirée avec notion de souffrance périnatale et antécédent de traumatisme crânien en bas âge. Il présente une schizophrénie indifférenciée (selon les critères du
DSM IV), évoluant depuis l’âge de 20 ans, avec mauvaise
observance thérapeutique. La personnalité prémorbide est de
type schizoïde. L’acte médico-légal était un fratricide. Sur le
plan psychopathologique, le père a été précocement exclu
(père dominé et absent psychiquement). La relation mère-fils
est fusionnelle, ambivalente, revêtant un caractère incestueux.
L’homicide était sous-tendu par un délire à thématique
sexuelle avec identification projective envers la victime.
Sur le plan médico-légal, le patient présentait plusieurs éléments de dangerosité : intensité du syndrome hallucinatoire
et délirant, mauvaise adhésion au traitement, potentiel suicidaire élevé et tentatives d’agression sexuelle envers la sœur.
Conclusion : Le fratricide psychotique s’inscrit dans un continuum entre la maladie schizophrénique et les dynamiques
familiales morbides. Ces mécanismes gagnent à être approfondis par des études extensives.
PO 465
À PROPOS D’UN CAS DE VASCULARITE
CÉRÉBRALE ASSOCIÉE À UNE POLYARTHRITE
RHUMATOÏDE
AKROUT R., BEN JEMAA S., FOURATI H., HACHICHA I.,
EZZEDDINE M., MHIRI C., BAKLOUTI S.
CHU Hédi Chaker Sfax, SFAX, TUNISIE
Au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR), les angéites du
système nerveux central (SNC) sont rares. Les manifestations neurologiques les plus fréquentes de la PR sont les neuropathies périphériques et la compression médullaire par
luxation des vertèbres cervicales. Nous rapportons une
observation de vascularite cérébrale isolée au cours d’une
PR.
Observation : Patiente BN âgée de 52 ans admise pour des
céphalées tenaces associées à un trouble de la marche évoluant depuis un mois. Cette patiente est suivie pour polyarthrite rhumatoïde séropositive et destructrice depuis 8 ans.
Elle reçoit un traitement de fond à base de méthotrexate et
une faible dose de corticoïdes. L’examen neurologique ainsi
que le testing musculaire n’ont pas montré de déficit moteur.
Un EMG des 4 membres était normal. Le scanner cérébral
était sans anomalies. Une IRM cérébrale a mis en évidence
des anomalies de signal diffuses punctiformes à type d’hyper
signal T2 FLAIR à la jonction cortico-sous corticale, frontale
et pariétale type vascularite. Il n’y avait pas d’atteinte cutanée
ni rénale évoquant une atteinte vasculaire systémique. L’examen ophtalmologique ainsi que l’angiographie rétinienne
n’ont pas montré de vascularite rétinienne. Le bilan immunologique a conclu à un facteur rhumatoïde positif à 512 UI/ml,
des AAN positifs à 1/640 type homogène et l’absence de
cryoglobuline ou de complexes immuns circulants. Devant
l’absence de troubles sensitivo-moteurs objectifs ou de
signes d’atteinte systémique, une corticothérapie à forte dose
n’a pas été jugée nécessaire. On a opté pour une intensification du traitement par méthotrexate. L’évolution était favorable marquée par la disparition des céphalées. L’état neurologique reste stable après un recul de cinq mois.
Conclusion : Les vascularites cérébrales sont exceptionnellement primitives. Elles sont le plus souvent secondaires aux
vascularites systémiques mais peuvent aussi être associées
à une maladie systémique notamment au lupus érythémateux systémique (LES), au syndrome de Sjögren, à la maladie
de Behçet et plus rarement à la polyarthrite rhumatoïde (PR).
Dans ce cas ils en constituent un facteur de gravité pouvant
engager le pronostic vital en l’absence d’une prise en charge
thérapeutique rapide.
PO 466
DÉTRESSE PSYCHOLOGIQUE EN PÉRIODE
PÉRINATALE ET STRATÉGIES D’ADAPTATION
GEORGE A., LUZ R., SPITZ E.
Université Metz, METZ, FRANCE
Parmi les troubles psychologiques de la période périnatale,
la dépression postnatale a été beaucoup étudiée. Mais peu
nombreuses sont les études concernant d’autres troubles
181
10e Congrès de l’Encéphale
comme les symptômes cliniques de l’anxiété. Les objectifs de
cette étude sont (1) d’évaluer la prévalence de l’anxiétéet de
la dépression en pré et postnatal. (2) d’étudier le lien entre
l’anxiété et la dépression durant cette période ; et (3) de travailler sur les stratégies d’adaptation des femmes en détresse
versus des femmes ne démontrant pas de troubles psychopathologiques avant et après leur accouchement. Notre étude
a commencé en 2009, elle est toujours en cours et intègre
aujourd’hui 240 femmes enceintes (T1). Les femmes ont une
moyenne d’âge de 29,66 ans (4,5 ans), la grande majorité vit
avec le père de l’enfant (86 %) et est primipare (85 %). Elles
ont rempli un questionnaire avec l’HAD-Anxiété (VF, Lepine,
1985), l’EPDS-Dépression (VF, N. Guedeney & Fermanian,
1998) et le Brief COPE (stratégies de coping, Muller & Spitz,
2003) au 3e trimestre de leur grossesse. 8 semaines après
leur accouchement, 101 femmes ont à nouveau répondu aux
questionnaires. Dans notre échantillon 18,1 % de femmes
enceintes sont dépressives (EPDS ≥ 11), 21,3 % anxieuses
182
(HAD-A ≥ 10) et 16,7 % présentent les deux troubles.
L’anxiété et la dépression en prepartum sont ainsi très liées
(r = 0,63, p < 0,01). En postpartum, 31,7 % des femmes sont
dépressives et 26,7 % anxieuses avec une comorbidité très
élevée (r = 0,80, p < 0,01). Concernant la comparaison des
stratégies d’adaptation entre les femmes en détresse aiguë
(symptômes dépressifs et anxieux) avec les femmes saines
à T1, nous avons pu constater des différences : les femmes
souffrant d’anxiété et de dépression utilisent plus l’auto-accusation (blâme) (β = 5 ; p < 0,001) et la religion (β = 1, 68 ;
p < 0,05) et moins le coping actif ( = – 0,21 ; p < 0,04) et la
réinterprétation positive (β = – 0,34 ; p < 0,04). Ainsi, les femmes en détresse mettent en place plus de stratégies nonadaptatives et surtout le blâme, le fait de se faire des reproches en lien avec un sentiment de culpabilité. Les analyses
pour le postpartum sont en cours, elles préfigurent également
un effet du blâme (β = 4,6 ; p < 0,001) et de la réinterprétation
positive (β = 0,21 ; p < 0,08).
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