
 
  Carlos Leitao, économiste en chef  514-350-3000
 Sébastien Lavoie, économiste  514-350-2931
 Stéphane Martial, stagiaire  514-350-2881
  Martine Bérubé, assistante de recherche  514-350-3006 
Taux de survie d’au moins 99,8 % chez 
les Canadiens, malgré les décès liés à la 
pandémie 
Pour pouvoir évaluer les effets économiques, il est important de tenir 
d’abord compte des conséquences pour la population.  
•  L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti qu’une 
pandémie occasionnerait au moins de 2 à 7 millions de décès 
dans le monde entier et que plus de 10 millions de personnes 
auraient besoin de soins médicaux. D’après les chiffres actuels 
sur la population mondiale (6,6 milliards de personnes), nous 
pouvons affirmer qu’au moins 99,8 % des humains devraient 
survivre. Les plus vulnérables seraient les personnes de 15 à 
50 ans et les femmes enceintes.   
•  Santé Canada estime que de 4,5 à 10,6 millions de Canadiens 
seraient déclarés cliniquement malades, c’est-à-dire qu’ils 
seraient incapables de se rendre au travail. Cela représente une 
proportion de 15 à 35 % de la population et ne comprend pas 
les personnes qui contracteraient le virus et se sentiraient 
malades, mais poursuivraient leurs activités habituelles. Santé 
Canada estime également que de 2,1 à 5,0 millions de 
personnes auraient besoin de soins en clinique externe, de 
34 000 à 138 000 personnes auraient besoin d’être 
hospitalisées et de 11 000 à 58 000 personnes mourraient au 
Canada pendant une pandémie d’influenza. En comparaison, 
environ 8 000 Canadiens meurent chaque année de la grippe 
saisonnière. 58 000 personnes ne représentent que 0,2 % de la 
population canadienne (qui s’élevait à 31 612 897 personnes au 
recensement de 2006). En d’autres mots, au moins 99,8 % des 
Canadiens devraient survivre.  
•  Comme environ 24 % de la population du Canada vit dans la 
province de Québec, nous pouvons déduire que de 2 600 à 
14 000 Québécois pourraient mourir pendant une pandémie 
d’influenza. Le gouvernement du Québec a également défini 
son propre scénario : 2,6 millions de personnes seraient 
affectées sur huit semaines, soit près du tiers de la population 
de la province. Sur ces 2,6 millions, 1,5 million de personnes 
pourraient avoir besoin de soins médicaux, 34 000 personnes 
pourraient avoir besoin d’être hospitalisées. Cette estimation se 
situe environ au milieu de la fourchette de 2 600 à 14 000 que 
nous avions déduite à partir des chiffres de Santé Canada. 
•  Recherche économique VMBL abonde dans le même sens que 
Santé Canada. Par exemple, supposons que l’épidémie se 
déclare en 2008 et dure toute une année. Suivant ces 
hypothèses, VMBL Recherche économique estime qu’en 2008, 
la population du Canada et du Québec  se maintiendrait en cas 
de pandémie légère et fléchirait très légèrement en cas de 
pandémie grave. Par la suite, en 2009, la croissance 
démographique du Canada et du Québec reprendrait sa 
tendance normale, soit entre 1,0 % et 0,7 %, respectivement 
(voir tableau 1 en annexe).  
Effets néfastes de la pandémie plus 
importants pour l’économie 
En termes relatifs, les effets néfastes de la pandémie seraient plus 
importants pour l’économie que pour la population. Les estimations 
des conséquences économiques sont sujettes à un haut degré 
d’incertitude, car elles sont fonction de la gravité et de la durée de la 
pandémie, ainsi que de la réaction des ménages, des entreprises, 
des gouvernements, etc. Cela dit, nous pouvons affirmer avec plus 
de certitude qu’une grippe pandémique perturberait l’économie dans 
le monde entier : Même si la pandémie se déclarait dans une seule 
région du monde, tous les pays seraient affectés, en raison de la 
mondialisation, des chaînes d’approvisionnement planétaires et du 
commerce international. Par conséquent, de petites économies 
ouvertes comme celles du Canada et du Québec seraient très 
touchées.  
Certains organismes ont tenté de quantifier les effets néfastes d’une 
pandémie sur l’économie. Ces études, menées depuis quelques 
années, se fondent sur différentes séries d’hypothèses et de 
méthodologies. La plupart en viennent à la conclusion qu’une 
pandémie de grippe freinerait considérablement la croissance du PIB 
réel durant toute la période de pandémie, suivie d’une reprise rapide. 
•  D’après la Banque mondiale, une pandémie mondiale 
d’influenza chez les êtres humains entraînerait un fléchissement 
du PIB mondial de 2 % ou plus, soit l’équivalent de 
800 milliards $US par an. Le Fonds monétaire international 
(FMI) a déclaré que l’économie mondiale connaîtrait un impact 
marqué mais de courte durée (pendant un ou deux trimestres) 
en cas de pandémie grave, et qu’elle reprendrait rapidement. 
•  Le bureau du budget du Congrès américain (CBO) prévoit 
qu’une vague d’influenza pandémique pourrait faire chuter le 
PIB réel de 5 % au pire et, au mieux, elle ne créerait qu’une ride 
à la surface de l’économie (recul de 1,5 % de la croissance du 
PIB réel). Pour fins de comparaison, les récessions typiques 
que nous avons connues depuis la Seconde Guerre mondiale 
ont réduit la croissance du PIB réel américain de 4,7 %. Le CBO 
prévoit que l’économie américaine se remettrait de la pandémie, 
tout comme elle s’est remise des autres désastres naturels et 
des autres difficultés. Le CBO affirme également que les 
secteurs des loisirs, des arts et de l’hébergement seraient les 
plus touchés par la pandémie.  
•  Le ministère fédéral des Finances du Canada, pour sa part, 
semble plus optimiste que tout autre organisme. Il prévoit que si 
une pandémie de grippe se propage au Canada, cela pourrait 
retrancher 14 milliards $ de l’économie du pays et que la 
croissance du PIB diminuerait de 1,2 point de pourcentage.