Dans cette perspective, et compte tenu de l'histoire scientifique, psychologique,
pédagogique et médicale liée aux difficultés ou troubles d'apprentissage du
langage oral et écrit, suggérer des recommandations pour mieux aider à l'école et
hors de l'école les enfants appelés "dysphasiques" ou les enfants appelés
"dyslexiques", requiert à la fois :
u De l'humilité scientifique :
Près de 100 ans de recherche n'ont pas permis de cerner précisément par
exemple, ni l'étiologie, ni les trajectoires développementales de ces
difficultés ou troubles et ni les interventions éducatives et pédagogiques
pertinentes auprès des élèves. Aujourd'hui encore des querelles existent
parfois teintées de controverses idéologiques.
u Du discernement :
La question fondamentale face à ce type de problème est simple à poser :
comment, par exemple, différencier un mauvais lecteur ou un lecteur faible
d'un enfant présentant un trouble spécifique de l'apprentissage de la lecture
? La réponse est importante non seulement pour définir ce trouble (s'il existe)
mais parce qu'elle a évidemment des répercussions considérables pour des
milliers d'enfants ou d'adolescents.
Un seuil de dysfonctionnement de l'apprentissage de la lecture relativement
élevé en identifiera trop et en étiquettera inévitablement quelques uns, au
risque de leur faire du tort, alors qu'un seuil relativement bas n'en identifiera
pas assez et privera probablement certains d'entre eux de services
pédagogiques et thérapeutiques dont ils pourraient bénéficier.
u De la distance face aux pressions diverses :
Les intérêts multiples des protagonistes en jeu - enfants, familles et
associations, enseignants, administrations, cliniciens et chercheurs - ne