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La vie après un arrêt cardiaque.
Entre repos et reprise, un nouvel équilibre?
Une petite pause… et en avant !
D’après Stand still… and move on. Véronique Moulaert, Caroline Van Heugten, Jeanine Verbunt et Derick
Wade ; Adelante centre of Expertise in rehabilitation and Audiology. Activity and Life After Survival of a Cardiac
Arrest ALASCA.
Anne Peskine, Pascale Pradat-Diehl, Alain Cariou
Ce document est destiné aux personnes ayant subi un arrêt cardiaque, ainsi qu’à leurs proches.
L’objectif est de préciser les séquelles possibles d’un arrêt cardiaque, en particulier les changements
concernant les processus mentaux, les émotions et le caractère ainsi que leur retentissement dans la
vie de tous les jours.
LE CHOC
Un arrêt cardiaque est un choc ; un choc pour votre cœur, un choc dans votre vie et celle de vos
proches et enfin un choc pour votre cerveau.
Un choc pour votre cœur
Notre cœur est le moteur de notre corps. Il pompe le sang à travers tout le corps, des pieds à la tête
et bien sûr au cerveau. Le sang apporte l’oxygène et les nutriments dont nous avons besoin et
remporte les déchets. Un arrêt cardiaque est aussi un arrêt circulatoire : si le cœur s’arrête, le sang
ne circule plus dans le corps. Tous les organes peuvent donc en souffrir mais le cerveau est l’organe
le plus sensible à l’interruption de la circulation sanguine.
Un choc émotionnel pour vous et vos proches
Un arrêt cardiaque ne touche pas que la victime mais aussi tous ses proches. Après un arrêt
cardiaque, vous devenez un « survivant », un « ressuscité ». Parfois, certains de vos proches, famille,
amis ou collègues, étaient présents lors de votre malaise et lors de la réanimation cardio-pulmonaire
(le « massage cardiaque ») ; certains ont pu participer directement à votre réanimation en vous
massant ou en alertant les secours. Ils vous ont « sauvé la vie ».
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Dans la plupart des cas, il s’est passé un certain temps pendant lequel votre survie n’était pas
certaine. Il est naturel, après un tel choc, que des sentiments de peur et d’insécurité se développent,
et ce pour vous comme pour vos proches.
Vous vous demandez peut-être: pourquoi moi ? Comment aller de l’avant ? Et si ça recommençait ?
Un choc pour le cerveau
Le cerveau est le centre régulateur de nos pensées comme de notre personnalité ; on le compare
parfois à un ordinateur : il gère toutes les fonctions de notre corps. Le cerveau a un besoin crucial de
sang, qui lui apporte oxygène et sucre. Lors d’un arrêt cardiaque, aucun sang n’arrive au cerveau.
C’est un choc pour le cerveau. Si un arrêt cardiaque dure plus de 5-6 minutes sans aucune
réanimation, le tissu cérébral s’abîme. C’est ainsi que des lésions cérébrales apparaissent.
Lésions cérébrales
Les manifestations des lésions cérébrales varient d’une personne à l’autre. Des changements
peuvent apparaître dans le contrôle du mouvement, les sensations et perceptions, les sentiments et
le cours de la pensée. Ce sont souvent ce que l’on appelle les « conséquences invisibles » car ces
changements de caractère ou de sensations ne sont pas visibles de l’extérieur, comme le serait une
paralysie par exemple. Et pourtant elles peuvent avoir un impact sur votre vie et celles de vos
proches.
Pendant les mois qui suivent votre arrêt cardiaque, votre cerveau récupère souvent beaucoup et
vous noterez des progrès relativement rapides. Cependant, certains troubles peuvent persister.
Il est important pour vous de reconnaitre ces troubles, d’en prendre conscience, et de les
comprendre; les changements de caractère peuvent être remarqués par votre famille ou des
professionnels de santé mais rester invisibles pour les gens qui vous connaissent moins bien.
Changement dans la pensée
Après avoir subi des dommages pendant l’arrêt cardiaque, le fonctionnement du cerveau peut être
modifié. Voici quelques exemples des troubles les plus fréquents.
Troubles de mémoire : vous oubliez des choses dont vous vous souveniez facilement avant ; en
général les souvenirs anciens sont bien conservés mais les nouvelles informations sont vite oubliées.
Conseils : utilisez un agenda et notez les choses importantes.
Lenteur : vous réfléchissez et agissez plus lentement.
Conseil : planifiez en amont les choses à faire. Choisissez les plus importantes et prenez en compte
votre lenteur dans l’organisation de votre journée. Apprenez à dire non !
Distractibilité : vous avez des difficultés à vous concentrer, vous avez du mal à reprendre le fil d’une
activité si vous êtes interrompu.
Conseil : essayez de vous isoler au calme quand vous avez une tâche difficile à faire. Eteignez la radio,
la télévision, fermez votre téléphone !
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Difficultés à faire plusieurs choses à la fois : il vous est difficile de mener deux actions de front,
comme parler en faisant la cuisine.
Conseil : ne faites pas deux choses à la fois... ; planifiez vos activités à l’avance en prenant en compte
vos difficultés.
Planifier, s’organiser est devenu plus difficile
Conseil : organisez-vous à l’avance, écrivez votre plan d’action ou la liste de ce que vous devez faire,
et revenez régulièrement pour vérifier que vous le suivez bien.
Fatigue et manque d’endurance: vous êtes plus fatigué qu’avant, vous vous fatiguez plus vite, et
vous mettez plus de temps à récupérer.
Conseil : évitez d’enchaîner plusieurs activités, organisez votre temps avec de petites pauses. Alternez
les efforts intellectuels avec de efforts physiques.
Nervosité, irritabilité : vous vous énervez plus facilement, « démarrez au quart de tour ». Cela peut
être aggravé par la fatigue.
Conseil : organisez des pauses, isolez-vous quand vous êtes fatigué.
Changements émotionnels
Un arrêt cardiaque peut changer le ressenti de vos émotions.
Après un arrêt cardiaque, de nombreux patients se sentent anxieux. En général, on ne se souvient
pas de l’arrêt cardiaque, mais c’est effrayant de penser que c’est arrivé et qu’on n’a rien vu venir.
Souvent, les personnes ont peur d’une récidive, d’un deuxième arrêt cardiaque. Ils se privent de
certaines activités, supposées à risque. Mais cette privation peut renforcer le sentiment de peur et
d’insécurité. Après avoir eu le feu vert de votre cardiologue, reprenez tranquillement vos activités.
Les ressentis émotionnels peuvent aussi être modifiés : certains se sentent plus émotifs, d’autres au
contraire plus passifs, comme indifférents. Une tendance dépressive peut aussi apparaître, parfois
plusieurs mois après l’arrêt cardiaque. La dépression doit être prise en charge, parlez-en à votre
médecin.
Changement de caractère
La lésion cérébrale peut aussi induire un changement de caractère ou de comportement : certains
deviennent impulsifs, agités et d’autres au contraire passifs et sans initiative. Vous pouvez ne pas
repérer ce changement de caractère ; ce sont parfois vos proches qui vous le signaleront.
Trouver un nouvel équilibre
Il est important de retrouver son équilibre entre ses activités et le repos. Il faut donc prendre en
compte votre fatigabilité qui s’est modifiée depuis votre arrêt cardiaque.
Fixez-vous des objectifs raisonnables, sans stress. Une bonne organisation et la planification de ce
que vous devez faire et de plages de repos vous permettront de faire plus de choses ; vous éviterez
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aussi des frustrations qui seraient liées à une mauvaise prise en compte de vos difficultés. Et n’en
faites pas trop : Ecoutez votre corps, il a droit au repos. Ecoutez votre tête, elle a droit au repos
aussi !
Alterner des périodes d’activités intellectuelles et d’activité physique est un très bon moyen
d’améliorer votre santé et votre endurance. On peut se relaxer en ayant une activité physique, en
faisant ou en écoutant de la musique, avec d’autres loisirs, et parfois en ne faisant rien pendant un
moment !
Votre arrêt cardiaque a aussi touché les autres
Informations pour les familles et aidants
L’arrêt cardiaque d’une personne touche aussi ses proches, conjoint, enfant, parents, amis,
collègues. Si un de vos proches a eu un arrêt cardiaque, cela a un impact sur votre vie.
Une autre personne
L’arrêt cardiaque a pu changer votre proche. Les lésions cérébrales peuvent changer la manière dont
une personne pense, ressent les émotions et agit. Cela peut avoir des conséquences sur vos relations
avec elle. L’intimité peut elle aussi être modifiée. Il est important de parler de ces changements et de
chercher des solutions.
Retrouver la confiance
La peur d’une récidive, d’un nouvel arrêt cardiaque est souvent forte chez les proches d’un
« ressuscité ». Le risque est alors de le surprotéger ; il faut chercher à retrouver une certaine
tranquillité.
Prenez soin de vous
Vous aiderez mieux votre proche si vous restez en bonne santé et prenez du temps pour vous !
N’hésitez pas à demander de l’aide à d’autres membres de la famille ou à des professionnels si vous
vous sentez débordés ou épuisés.
Plus d’informations ?
Avez-vous des questions après la lecture de ce document ? N’hésitez pas à vous rapprocher de votre
médecin traitant pour plus d’information.
Vous pouvez aussi vous adresser au CRFTC crftc.org.. ;
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