Résultats:
La série étudiée était exclusivement masculine. L’âge moyen des
patients était de 41,3 ans. Ils étaient mariés dans 55,6 % des cas
et sans enfants dans 66,7 % des cas. Le niveau d’instruction ne
dépassait pas les études primaires dans 51,8% des cas.
Une histoire familiale de trouble de l’humeur a été trouvée
chez 22,2 % des patients.
Des antécédents personnels de tentative de suicide (TS) ont été
notés chez 18,5 % des patients.
Introduction:
La présence de symptômes psychotiques dans une dépression
constitue, à la fois, un indice de bipolarité et un facteur de sévérité
majorant le risque suicidaire .
Dépression avec caractéristiques psychotiques :
aspects cliniques, thérapeutiques et évolutifs dans une série de patients tunisiens
Auteurs : S. Omri, N. Charfi, J. Ben Thabet, M. Maâlej, N. Zouari, L. Zouari, M. Maâlej.
Adresse : service de psychiatrie « C » , CHU Hédi Chaker Sfax Tunisie
13 ème congrès de l’encéphale 21, 22 et 23 Janvier 2015
CONCLUSION :
Devant un 1er EDM‚ il faudrait envisager l'éventualité du début d'un
TBP‚ a fortiori si l'épisode est sévère avec KK psychotiques. Ceci est
particulièrement important pour la PEC et le suivi à moyen et à long
terme de ces patients pour prévenir d’éventuels virage de l’humeur.
Références : [1] Hardy P. Dépressions sévères : morbi-mortalité et suicides. L’Encéphale 2009; 7: S269S271 [2] Akiskal HS. Searching for behavioral indicators of bipolar II in patients presenting with major depressive episodes : the « red sign », the « rule of three » and other biographic signs of temperamental extravagance, activation and hypomania. Journal of
Affective Disorders 2005 ; 84 : 279290. [3] Monroe SM, Harkness KL. Life stress, the « kindling » hypothesis, and the recurrence of depression : considerations from a life stress perspective. Psychol Rev 2005 ; 112 : 41745.[4] Pélissolo A. Les dépressions sévères : quels concepts ? quels critères ? L’Encéphale 2009; 7: S243S249.[5] Melartin TK, Rytsala HJ,
Leskela US, et al. Severity and comorbidity predict episode duration and recurrence of DSMIV major depressive disorder. J Clin Psychiatry 2004 ; 65 : 810-9. [6] Olié E., Courtet P. Dépression récurrente : facteurs de risque, facteurs de vulnérabilité. L’Encéphale 2010 Supplément 5, S117S122. [7] American Psychiatric Association. DSM IV-TR : Diagnostic and
Statistical Manual of Mental Disorders. 4th rev. Ed. Washington, DC : American Psychiatric Association, 2000.
Objectif:
Décrire les aspects sociodémographiques, cliniques, thérapeutiques
et évolutifs d’un premier épisode dépressif majeur (EDM) avec
caractéristiques (KK) psychotiques chez des patients tunisiens
Patients et méthodes:
Il s’agissait d’une étude rétrospective et descriptive ayant porté sur
les dossiers de 27 patients hospitalisés au service de psychiatrie
« C » au CHU Hédi Chaker de Sfax (Tunisie) au cours de la période
allant de Janvier 1998 à Août 2014 et pour lesquels le diagnostic d’un
EDM avec KK psychotiques (DSM-IV-TR) a été initialement retenu.
Les données sociodémographiques, cliniques, thérapeutiques et
évolutives ont été relevées sur une fiche préétablie.
La durée moyenne du suivi : 35,4 mois
59,2 % des patients ont poursuivi leur suivi à la consultation externe
L’évolution de l’EDM s’est faite vers:
trouble bipolaire TBP: 25,9% des cas
trouble dépressif majeur récurrent : 18,5 % des cas
trouble schizoaffectif : 7,4% des cas.
virage de l’humeur, ayant nécessité l’hospitalisation ( 2 patients sous
ATD tricycliques)
Discussion:
Lorsqu’il a traité la dépression avec KK psychotiques, le DSM-IV
s’est référé à la mélancolie délirante et aux tableaux voisins de la scz
de la psychopathologie classique. Il a admis que c’était une
dépression sévère et que les KK psychotiques non congruentes à
l’humeur étaient de plus mauvais pronostic (37 % de nos patients).
Les KK mélancoliques (40,7% de nos patients) sont plus fréquentes
lorsqu’existent déjà des KK psychotiques marquant une sévérité
supplémentaire et majorant ainsi les risques suicidaire et de
récurrence ultérieure [3, 4].
18,5 % de nos patients ont antérieurement tenté de se suicider et
29,6 % ont été admis suite à une TS.
L’incidence du suicide chez les sujets déprimés varie avec la
sévérité du trouble 15 % en cas de dépression sévère (patients
hospitalisés) [1]. cette incidence est réduite à 6 %, lorsque sont
pris en compte l’ensemble des troubles dépressifs [1].
Un intérêt particulier doit être accordé aux TS et idées suicidaires
vu, qu’au même titre que les KK psychotiques, ils sont plus
spécifiquement décrits dans les dépressions bipolaires [2].
L’évolution était marquée par la récurrence dans 18,5 %.
La sévérité de l’épisode index est considérée par ++ auteurs comme
un indicateur de récurrence dépressive [5,6] et d’après DSM-IV :
60 % des patients ayant présenté un premier EDM vont récidiver [7].
Les données concernant le risque d’évolution d’un trouble
dépressif vers un trouble bipolaire sont disparates, avec un taux
de conversion diagnostique compris entre 5 et 75 % [8] . Dans
notre série ce taux était de 25,9 %.
KK psychotiques, mélancoliques, TS indices de bipolarité++
Il faut rester vigilant quant à l’éventuelle apparition de signes de
bipolarité chez tout malade suivi pour un trouble dépressif. Leur
présence a un impact thérapeutique important puisque les ATDs
notamment tricycliques sont incriminés dans l’induction de cycles
rapides ainsi que dans le virage de l’humeur (2 de nos patients).
Âge moyen de début des
troubles 39 ans et 6 mois
Hospitalisation : sous contrainte
libre 96,3 %
3,7 %
Principaux
motifs d’ hospitalisation:
troubles du comportement
TS
55,6 %
29,6 %
Durée moyenne d’hospitalisation
25 jours
KK psychotiques
: non congruentes à l’humeur 37 %
KK
mélancoliques 40,7 %
Idées suicidaires
13,6 %
Patients mis sous antidépresseur (ATD) : 92,6 %
ATD tricyclique
40,7%
ATD type ISRS
51,9 %
ATD + antipsychotique (AP) : 85,1 %
Thymorégulateur (TR ): 33,3 %
AP 1ère génération
74,1%
AP 2ème génération
18,5 % TR + AP: 3,7 %
TR+ ATD: 3,7 %
TR+ AP+ AP : 25,9 %
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