Revue de presse
Thyrotoxicose gestationnelle :
enfinunsecond cas de mutation
durécepteur de la TSH
P. Rodien et al. ont décrit pour la première
fois en 1998, au sein d’une même famille,
l’existence d’une hyperthyroïdie gestation-
nelle récidivante en lien avec une mutation
du récepteur de la TSH (Thyroid Stimulating
Hormone) [R-TSH], le rendant anormale-
ment sensible à l’action de l’hCG (Human
Chorionic Gonadotropin). Mais, depuis, aucune
mutation n’a pu être détectée malgré des
recherches itératives. La même équipe vient
de rapporter un second cas de mutation du
R-TSH, qui porte sur le même codon (183)
mais avec un génotype différent. Ce cas ouvre
de nouvelles pistes de réflexion quant à la
traduction clinique, et donc aux patientes à
dépister. L’hyperémèse gravidique a débuté
à 9 semaines d’aménorrhée (SA), en regard
de taux d’hCG peu élevés (60 000 UI/l). Les
vomissements inco ercibles étaient asso-
ciés à une perte de poids majeure (20 kg),
à une tachycardie, à un tremblement des
extrémités et à un goitre diffus homogène.
Utilisation du pegvisomant
dansla“vraievie” : que nous
apprend l’étude française
ACROSTUDY ?
Bien que le traitement de première inten-
tion de l’acromégalie consiste en une exé
-
rèse chirurgicale de l’adénome hypophysaire
somatotrope, les traitements médicaux
trouvent leur place en cas de contre-indica-
tion ou d’échec de la chirurgie. Le pegviso-
mant, antagoniste du récepteur de l’hormone
de croissance (GH), est utilisé le plus souvent
en combinaison avec les analogues de la
somatostatine, lorsque ceux-ci aboutissent
à un contrôle insuffisant de la maladie (1).
au glucose des souris diabétiques n’était pas
améliorée par l’inhibition de la signalisation
du glucagon. Ces travaux redonnent donc
à l’insuline un rôle majeur dans le contrôle
glycémique.
Bertrand Duvillié,
Inserm U1016, institut Cochin, Paris
• Steenberg VR, Jensen SM, Pedersen J et al. Acute disruption
of glucagon secretion or action does not improve glucose
tolerance in an insulin-deficient mouse model of diabetes.
Diabetologia 2016;59(2):363-70.
La sécrétion de TSH était freinée, en regard
de taux très élevés de T4 (100 pmol/l) et de
T3 (> 40 pmol/l) et en l’absence d’anticorps
antithyroïdiens. La patiente a nécessité un
traitement par propylthiouracile (PTU) tout
au long de la grossesse (doses allant de 100
à 300 mg/j) et a donné naissance, au décours
d’une prééclampsie, à un garçon à 36 SA pré-
sentant un goitre avec une TSH au 95e percen-
tile (25 mUI/l) en rapport probable avec le
traitement par PTU. Les patientes à dépister
seraient donc celles présentant une hyper-
émèse gravidique précoce, sévère et durable,
associée à une sécrétion de TSH freinée en
l’absence d’anticorps antithyroïdiens et pour
des concentrations normales d’hCG.
Nicolas Chevalier, CHU de Nice
• Coulon AL, Savagner F, Briet C et al. Prolonged and severe
gestational thyrotoxicosis due to enhanced hCG sensitivity
of a mutant thyrotropin receptor. J Clin Endocrinol Metab
2016;101(1):10-1.
Les essais cliniques ont montré une norma
-
lisation de l’IGF1 (Insulin-like Growth Factor 1)
dans la grande majorité des cas (97 %) sous
pegvisomant, sans effet indésirable majeur.
L’étude française ACROSTUDY est une étude
observationnelle évaluant l’efficacité et la tolé-
rance du pegvisomant dans le traitement de
l’acromégalie en pratique réelle (2). La durée
moyenne de traitement a été de 4,9 ± 2,7 ans.
Sur les 292 patients inclus, 75,7 % avaient été
opérés, 28,8 % avaient reçu une radiothérapie
et 93,2 % des analogues de la somatostatine
avant de commencer le pegvisomant. En
termes d’efficacité, le taux de normalisation
de l’IGF1 est passé de 11 % avant l’instauration
du pegvisomant à 43 % à 6 mois et à 63 % à
5 ans de traitement. En moyenne, la diminu-
tion de l’IGF1 était de 62 % à 5 ans. Une étude
espagnole récente montrait une normalisa-
tion de l’IGF1 dans 89,5 % des cas avec une
durée moyenne de traitement de 9 ans (3).
Dans ces 2 études, le profil de tolérance était
bon, avec comme principal effet indésirable
une élévation modérée des transaminases.
Ces études confirment donc l’efficacité, mais
surtout la bonne tolérance du pegvisomant
dans le traitement de l’acromégalie.
Anne-Gaëlle Decoux-Poullot, CHU de Nice
1. Franck SE, Muhammad A, van der Lely AJ, Neggers SJ.
Combined treatment of somatostatin analogues with
pegvisomant in acromegaly. Endocrine 2016 (sous presse).
2. Chanson P, Brue T, Delemer B et al. Pegvisomant treatment
in patients with acromegaly in clinical practice: the French
ACROSTUDY. Ann Endocrinol 2015;76(6):664-70.
3. Ramos-Levi AM, Bernabeu I, Álvarez-Escolá C et al. Long-
term treatment with pegvisomant for acromegaly: a 10-year
experience. Clin Endocrinol 2016 (sous presse).
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
liensd’intérêts.
Grandir ensemble,
c’est magique…
Continuons en 2016 !
Bonne et heureuse année à tous
Claudie Damour-Terrasson
et toute l’équipe Edimark
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