BCE
Projections macroéconomiques pour la zone euro établies par les services de la BCE
Septembre 2015
mois, le taux d’inflation masque des évolutions divergentes de ses composantes. La baisse de l’IPCH
énergie et produits alimentaires traduit le recul des prix du pétrole et des matières premières alimentaires
qui, dans le cas du pétrole, a été atténué en partie par une forte augmentation des marges de raffinage. En
revanche, la progression de l’IPCH hors énergie et produits alimentaires a légèrement accéléré au cours
des derniers mois, sous l’effet de la hausse des prix des produits manufacturés hors énergie, tandis que
l’augmentation des prix des services a été relativement stable.
Dans un futur proche, la hausse de l’IPCH devrait rester faible et s’accentuer vers la fin 2015. Alors
qu’elle devrait s’élever, en moyenne, à 0,1 % en 2015, elle s’accélérerait à 1,1 % en 2016 et à 1,7 % en
2017. Des effets de base haussiers, conjugués à la remontée prévue des cours du pétrole en termes
d’euros, engendreraient une atténuation de la contribution à la baisse de la composante énergie de l’IPCH
à partir du quatrième trimestre 2015. Toutefois, les contributions positives de la composante énergie à la
progression de l’IPCH global ne devraient se concrétiser qu’à partir du quatrième trimestre 2016. La
hausse de l’IPCH hors énergie se renforcerait progressivement sur l’horizon de projection, traduisant une
augmentation plus forte des salaires et des marges bénéficiaires. La réduction de la sous-utilisation des
capacités productives dans l’économie et sur le marché du travail ainsi que l’accentuation des tensions sur
le marché du travail, se reflétant dans le repli du taux de chômage à 10,1 % en 2017, devraient pousser
l’inflation sous-jacente à la hausse au cours des prochaines années. En outre, l’amplification des tensions
inflationnistes d’origine externe résultant de l’incidence prolongée de l’évolution des taux de change sur
les prix à la consommation et les tensions exercées par la remontée prévue des prix de l’énergie et des
matières premières hors énergie contribueront au rebond de l’inflation sous-jacente.
2. L’ÉCONOMIE RÉELLE
La reprise de l’activité dans la zone euro se poursuivrait, bien qu’à un rythme un peu plus faible
que prévu. Après avoir connu une forte accélération sous l’effet du recul des prix du pétrole fin 2014-
début 2015, l’activité, au deuxième trimestre 2015, n’a pu maintenir entièrement la dynamique observée
au début de cette année. La croissance du PIB en volume a fléchi à 0,3 % au deuxième trimestre, et son
rythme d’expansion devrait atteindre un ordre de grandeur similaire au second semestre 2015. Alors que
les perspectives moroses concernant les échanges commerciaux freinent la dynamique de la croissance
dans la zone euro, la dépréciation antérieure du taux de change effectif de l’euro et le bas niveau des taux
d’intérêt sont de nature à soutenir l’investissement des entreprises tandis que l’évolution favorable des
marchés du travail et la décrue des prix de l’énergie conforteront la consommation. Toutefois, compte
tenu des perspectives de croissance moins favorables dans les économies de marché émergentes et de la
contraction de la demande extérieure, la reprise conjoncturelle sera plus faible que prévu et l’écart de
production négatif persistera encore quelque temps. En moyenne annuelle, la croissance du PIB en
volume devrait nettement se raffermir, passant de 0,9 % en 2014 à 1,4 % en 2015, 1,7 % en 2016 et 1,8 %
en 2017.
Les dépenses de consommation privée devraient rester le facteur déterminant de la reprise. Les
perspectives à court terme pour la croissance du revenu réel disponible restent favorables, grâce à
l’incidence du nouveau recul des prix de l’énergie sur le revenu réel. Par la suite, les revenus salariaux
devraient augmenter dans un contexte de croissance régulière de l’emploi et d’accélération de la
rémunération nominale par personne occupée, tandis qu’une hausse des autres revenus des ménages est
également prévue au fur et à mesure de la reprise de l’ensemble de l’économie. Le faible niveau des coûts
de financement et l’assouplissement des conditions de financement, renforcés par les mesures non
conventionnelles de la BCE, devraient soutenir la consommation privée et, jusqu’à un certain point,
l’accroissement du patrimoine net des ménages, traduisant à la fois la hausse des prix des actifs financiers
en 2015 et les nouvelles améliorations constatées sur les marchés de l’immobilier au cours de la période
2016-2017. Globalement, la croissance annuelle de la consommation privée s’élèverait à 1,7 % en
moyenne sur l’horizon de projection (après une hausse de 1 % en 2014).
Le taux d’épargne devrait afficher un profil en forme de cloche au cours des prochains trimestres,
reflétant dans une certaine mesure le lissage de la consommation étant donné l’évolution atone des
cours du pétrole observée récemment. Après la faible progression du taux d’épargne au cours de
l’année 2015, sachant que la hausse du revenu liée à la baisse des cours du pétrole est en partie affectée à