Blessures musculaires (sport)
Description médicale
Nous avons rassemblé ici différents types de blessures aux muscles - de la crampe musculaire à la
rupture complète d’un muscle - qui peuvent survenir dans la pratique d’une activité physique ou sportive.
Un accident musculaire peut compromettre un objectif, ou même une activité de loisir souvent importante
pour le sportif. Les connaissances actuelles sur les lésions musculaires et leur processus de réparation
permettent d’offrir un traitement plus approprié dans le triple but d'obtenir une meilleure cicatrisation,
d’éviter le passage à la chronicité et de diminuer le risque de récidive.
Selon le National Institute of Arthritis and Musculoskeletal and Skin Diseases, plus d’un tiers des
blessures sportives surviennent chez les jeunes adultes actifs (âgés de 25 à 44 ans), et se produisent
30 % plus fréquemment chez les hommes que chez les femmes.
Types de blessures musculaires
La crampe musculaire est une contraction douloureuse, involontaire et passagère d’un ou de plusieurs
muscles. Elle peut survenir au repos ou à l’effort. Les crampes qui surviennent dans la pratique d’un
sport ont une origine complexe; on croit qu’elles seraient le résultat d’une insuffisance d’apport
d’oxygène ou d’électrolytes sanguins. Habituellement, elles sont un signe d’épuisement. Une crampe
persistante est appelée contracture.
La contusion musculaire
(aussi appelée charley horse lorsqu’elle survient dans les jambes) est la
conséquence d’un coup reçu sur un muscle en phase de contraction. Elle se manifeste par une douleur
musculaire localisée au point d’impact, de l’enflure et une ecchymose (épanchement de sang sous la
peau consécutif à une rupture des vaisseaux), qui sont d’autant plus importantes et profondes que le
choc est fort.
L
élongation ou
«
claquage
»
est l’allongement traumatique du muscle. L’élongation survient durant
une sollicitation excessive à la limite de l’étirement du muscle ou à la suite d’une contraction trop forte
du muscle. Une élongation extrême peut mener à une déchirure partielle ou complète. Les muscles de
l’arrière de la cuisse, les ischio-jambiers, sont les plus susceptibles de subir une élongation. Le terme
claquage (un « clac » serait audible) est habituellement utilisé pour parler des élongations plus graves,
avec lésion de nombreuses fibres musculaires.
L'échographie et l'IRM (imagerie par résonance magnétique) sont les examens d'imagerie les plus
adaptés pour faire le diagnostic lorsqu’on soupçonne une rupture complète du muscle.
Le muscle
Sa représentation classique nous montre un corps musculaire renflé en son
milieu, qui se poursuit aux extrémités par deux tendons. Il est formé de plusieurs
fibres, fines, longues (certaines font la longueur du muscle), disposées
parallèlement, groupées en faisceaux et séparées par du tissu conjonctif.
Toutes ces fibres musculaires vont se fondre les unes dans les autres, des plus
fines aux plus épaisses, pour ne former qu’une à l’extrémité du muscle et donner
ainsi un tendon. Cette armature fibreuse permet la transmission de l’énergie de la
fibre musculaire vers le tendon.
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La principale caractéristique d’un muscle est sa capacité à se contracter en produisant le mouvement.
Les muscles sont constamment en contraction légère; c’est ce qu’on appelle le tonus musculaire. Ce
tonus peut se modifier de façon pathologique au cours d’un accident musculaire ou tendineux.
Causes
La majorité des lésions musculaires atteignent les membres inférieurs et sont attribuables à la pratique d’un
sport, principalement les sports de contact (football, boxe, etc.) et ceux qui demandent des départs rapides
(tennis, basket-ball, sprint, etc.). Elles peuvent être produites :
en début d’exercice par un entraînement excessif ou insuffisant, un mauvais échauffement ou une
mauvaise technique de préparation physique;
en fin d’exercice par la fatigue, un déficit de souplesse du muscle, un allongement contrarié du muscle;
par des mouvements brusques, violents et non coordonnés, particulièrement s’il y a déséquilibre entre
la force des muscles agonistes (qui font le mouvement) et celle des muscles antagonistes (qui font le
mouvement inverse)
par exemple, le biceps et le
triceps;
par un coup direct avec un objet dur (crampon, genou d
un
autre sportif, poteau, etc.);
en raison d’un effort trop intense ou prolongé;
par une blessure musculaire antérieure mal
guérie;
par du matériel d
entraînement inadapté.
Symptômes
Crampe
musculaire
Un raidissement d
un muscle accompagné d
une
douleur intense.
Une perte de mobilité des articulations liée au
muscle.
Contusion
Une ecchymose au muscle
atteint, sans fracture ou déchirure de la peau.
Élongation ou
claquage
Une raideur et une douleur vive, aiguë et brutale à un muscle. La douleur se manifeste à la contraction
du muscle, à l’étirement et à la palpation. L’atteinte impose l’arrêt de l’effort, mais permet toujours le
mouvement. Plus la blessure est grave, plus la douleur est intense et plus la perte d’amplitude
articulaire est importante.
Si l
étirement est
important, une ecchymose (appelée familièrement
bleu
) et une enflure
apparaissent.
En cas de déchirure importante ou de rupture, la douleur est comparable à un coup de poignard.
L
ecchymose est souvent énorme. Le
muscle n
est plus fonctionnel.
Personnes à
risque
Toutes les personnes qui pratiquent un sport : des athlètes professionnels aux athlètes amateurs et aux
adeptes de sports de loisir.
Ceux qui entreprennent un programme d’exercices physiques, seuls ou en groupes avec un animateur
(aérobiques, musculaires et de détente).
Facteurs de risque
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Contrairement à ce que l’on a longtemps cru, les étirements pratiqués avant l’activité physique ne
diminuent pas le risque de blessure musculaire et pourraient même être un facteur aggravant s’ils sont
effectués sur les muscles « à froid » (sans échauffement préalable). Il vaudrait mieux les faire après
l’activité physique.
Un échauffement insuffisant avant la pratique d’un sport.
Une mauvaise hygiène de vie (manque de sommeil, alimentation déficiente, etc.), qui engendre fatigue
et
faiblesse musculaire.
L’âge : l'élasticité et la solidité des muscles et des tendons diminuent avec l'âge.
L’utilisation d’anabolisants (substances entraînant un accroissement du système musculaire), qui
favorisent le développement de la fibre musculaire, mais fragilisent les tendons.
Des problèmes psychologiques contrariant les sensations proprioceptives (sensations qui ont leur
origine dans le corps et qui renseignent sur l’équilibre et les déplacements).
Certains troubles
statiques (de la colonne vertébrale, du genou, du pied, etc.).
La
raideur musculaire.
Le manque d
hydratation.
Une
physiothérapie insuffisante ou mal conduite.
Des exercices de musculation ou d’étirement inadaptés ou mal pratiqués.
La mauvaise
qualité des installations sportives ou de l
équipement
sportif.
Prévention
Prévenir les crampes musculaires
Évitez la déshydratation en buvant avant, durant et après l’exercice, par petites quantités.
L’hydratation aide à maintenir la circulation sanguine dans les fibres musculaires.
Alternez l’eau et les boissons pour sportifs, qui ont l’avantage de contenir des sels et des
minéraux. Les crampes peuvent être causées par un manque de sodium et de potassium dans le
muscle.
Conseil. Diluez les boissons pour sportifs, qui contiennent souvent trop de sucre. Ces boissons
devraient être limitées aux activités intenses qui durent plus d’une heure.
Reconnaissez les signes de fatigue et sachez vous arrêter avant que les crampes n’apparaissent.
Progressez graduellement dans un sport. La fatigue musculaire qui survient lorsque le muscle
n’est pas habitué à fournir la force demandée peut causer les crampes.
Prévenir les contusions
Portez les équipements de prévention : casque, protège-tibia, genouillères, chevillères, etc.
Prévenir l’élongation
Ayez une bonne hygiène de vie : adoptez une alimentation équilibrée et le maintien d’un poids
santé (l’obésité peut entraîner une contrainte ou une tension sur les muscles), avec un sommeil
régulier.
Ayez recours aux services d'un entraîneur compétent, que ce soit pour vous initier à un nouveau
sport ou parfaire vos techniques.
Évitez d'augmenter brusquement l'intensité dans la pratique d'une activité professionnelle ou d'un
sport exigeant. En y allant progressivement, on laisse au corps le temps de s'adapter et l'on
renforce les muscles tout en assouplissant les tendons.
Respectez un temps de repos pour récupérer suffisamment après les entraînements et les
compétitions.
Adaptez votre activité sportive à votre forme physique et à votre âge.
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Prévoyez un bon équipement et des chaussures qui corrigent les défauts d'appui éventuels.
Avant l’activité physique : préparez votre organisme à l’effort (cardio-vasculaire, musculaire,
tendineux) avec un échauffement progressif de vos muscles et de vos tendons (environ
10 minutes). Un footing léger (course à pied entrecoupée de marche) convient. Consultez un
entraîneur spécialisé dans le sport pratiqué.
Après l’activité physique : faites une séance d’étirements progressifs, en effectuant
alternativement une tension maintenue quelques secondes, puis un relâchement, et en prenant
soin d’étirer lentement tous les muscles utilisés pendant l’activité physique. Les étirements sont
des exercices très intéressants à condition de les utiliser de façon modérée.
N.B. Évitez les étirements après un entraînement qui vous a semblé très dur.
Traitements médicaux
Traitement des crampes
La première chose à faire pour faire cesser la crampe est d’étirer le muscle en faisant le mouvement
contraire à celui qui a causé la crampe. On peut aussi pratiquer un léger massage et appliquer de la glace.
L’application de glace permet à la fois de réduire la vitesse de contraction du muscle et de prévenir la
réaction inflammatoire.
Traitement de l’élongation et de la contusion
Le temps de cicatrisation de la fibre musculaire étant en moyenne de 12 jours, le repos sportif s’impose dans
tous les cas d’accidents musculaires, et sera d’autant plus long que l’atteinte est plus importante. Dans les
jambes, une élongation légère ou moyenne peut prendre jusqu’à six semaines pour guérir. L’élongation
grave et la déchirure complète du muscle doivent être prises en charge immédiatement par une équipe
médicale, qui immobilisera le membre et entreprendra probablement une chirurgie lorsque la déchirure sera
confirmée. Les conseils suivants portent sur l’élongation légère à moyenne.
Phase aiguë
Au cours des trois jours (72 heures) qui suivent le traumatisme, le traitement de l’élongation légère à
moyenne est basé sur le principe RGCÉ. Le but de ce traitement est de faire cesser l’hémorragie dans le
muscle.
Repos : pour prévenir l’aggravation de la blessure. Si la blessure se situe à la jambe ou à la cheville,
éviter de se lever le premier jour et maintenir la jambe élevée.
G
lace : pour soulager la douleur et réduire l'inflammation en resserrant les vaisseaux sanguins.
C
ompression et
É
lévation : pour limiter le gonflement et l'accumulation de fluide autour de la zone
blessée.
Toute application de chaleur et tout massage sont formellement proscrits. Le massage (et même la
palpation) risque d’exagérer la douleur, d’aggraver les lésions et de provoquer une hémorragie.
Conseils pour l’application de glace
La glace doit être appliquée de manière à bien épouser la forme de la zone
blessée. Elle doit être placée dans un sac maintenu avec un bandage, sans
trop serrer pour ne pas arrêter la circulation sanguine, mais suffisamment
pour permettre une compression qui arrêtera le saignement. Placer une
serviette entre le sac et la peau et maintenir le sac de glace avec un bandage,
sans serrer trop pour ne pas arrêter l'écoulement du sang. La glace ne
resserre les vaisseaux sanguins que pendant environ 10 minutes, après quoi
ils « regonflent ». C'est pourquoi elle ne doit être laissée en place que durant
10 à 12 minutes à la fois.
Fréquence. Répéter ainsi toutes les heures ou aux deux heures en gardant continuellement le membre
blessé en élévation. Cette procédure doit être suivie plusieurs fois durant les deux premiers jours
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après une blessure. Continuer ensuite l’application de glace deux à trois fois par jour jusqu’à ce que la
douleur ait disparue, au repos comme à l’exercice.
Médicaments. Il est possible d’utiliser les médicaments anti-inflammatoires pendant deux ou trois jours
lorsque la réaction inflammatoire est importante. Cependant, ils ne remplacent pas la compression et
l’application de glace. De plus, il faut toujours se méfier de leurs effets secondaires sur l’estomac, qui
peuvent être majeurs (douleurs à l’estomac, hémorragie digestive, ulcères, etc.). En cas de douleur
importante, il est conseillé de prendre des médicaments analgésiques de type acétaminophène (Tylenol®) ou
ibuprofène (Advil®, Motrin®).
Exercice physique. S'il existe quelque autre exercice pouvant être pratiqué sans exercer une tension sur la
partie blessée, le sportif peut s’y adonner pour se maintenir en forme, mais il ne doit pas faire usage de la
partie blessée.
Phase de réadaptation
Traitements de physiothérapie. Dès le deuxième ou le troisième jour, un médecin ou un physiothérapeute
recommandera des exercices spécifiques pour renforcer le muscle blessé et commencer à l’étirer
doucement. Des massages doux peuvent être pratiqués à distance de la région douloureuse afin de lever les
contractures musculaires (en aucun cas il ne faut masser la région douloureuse, sous peine d'aggraver les
lésions). Toute forme de massage est contre-indiquée en cas de rupture musculaire. Au-delà de huit jours, le
sportif peut reprendre des exercices faciles pour remettre son corps en bonne condition. Par la suite, une
rééducation et un entraînement régulier graduel sont entrepris. Leurs buts sont de permettre la cicatrisation
de la lésion et de retrouver un muscle indolore, souple et fort.
Reprise des activités normales
L’activité normale doit être reprise seulement lorsque toute douleur a disparu, et que force et mobilité sont
revenues à la normale. À long terme, il peut être bénéfique de continuer à faire les exercices de
physiothérapie afin d'éviter que de tels événements ne se répètent.
Important. Respecter son traitement du début à la fin est crucial. En outre, cela permet d’éviter la
myosite ossifiante, une complication irréversible où du tissu osseux se forme à l’intérieur du muscle.
Cette complication concerne uniquement l’élongation moyenne à grave et la contusion.
Approches complémentaires
Mise en garde. Attention de ne pas masser le muscle qui a subi une élongation ou une contusion en
appliquant l'un ou l'autre des traitements non conventionnels suivants. Le massage est déconseillé dans
les 72 heures qui suivent la blessure.
Vigne rouge.
Acupuncture, massothérapie, technique Alexander.
Arnica, broméline, consoude, hamamélis de Virginie,
millepertuis.
Emplâtre analgésique Tokuhon (Médecine traditionnelle
chinoise), huile essentielle de lavande.
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