LES NOUVEAUX HORIZONS DE LA PRISE EN CHARGE DU CANCER :

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COMPTE-RENDU DU COLLOQUE
LES NOUVEAUX HORIZONS
DE LA PRISE EN CHARGE DU CANCER :
LES TERRITOIRES ONT DES IDEES
Mardi 27 septembre 2016
Maison de la Chimie
Colloque organisé à l’initiative du laboratoire
PRESENTATION DE LA DEMARCHE
UN VASTE EXERCICE DE DEMOCRATIE SANITAIRE
Afin de réfléchir collectivement aux conditions contribuant aujourd’hui et
demain à un accès équitable et pour tous aux traitements innovants contre le
cancer, le laboratoire Bristol-Myers Squibb a proposé la mise en place du Débat
Innovation Cancer, une démarche au plus près des territoires, permettant de
travailler à la formalisation d’idées prospectives et concrètes.


Structuration du débat (2ème / 3ème trimestre 2015) : un comité national
d’orientation, composé de 7 experts pluridisciplinaires, a élaboré la démarche
globale structurant l’initiative et a défini les 4 thématiques du Débat
Innovation Cancer : Le financement de l’innovation, les parcours de soins,
l’information du patient, les enjeux sociétaux.
Organisation des débats publics en région (4ème trimestre 2015) : 8 débats
publics se sont tenus au sein de 8 villes de France, réunissant l’ensemble des
acteurs du système de santé (professionnels, patients, institutionnels,
chercheurs…), sur un des thèmes définis par le comité national d’orientation.
L’objectif poursuivi était de produire une ou plusieurs recommandations sur le
ou les thèmes débattus dans chaque ville.

Formalisation des recommandations (2ème trimestre 2016) : Dans chacune des
villes, les recommandations issues des débats ont été priorisées et étayées
dans le cadre d’ateliers de travail. Chaque recommandation a été formalisée
sous la forme d’un article de quelques pages, restitué dans un livre blanc.

Rédaction du livre blanc et présentation lors d’un colloque national (3ème
trimestre 2016) : Des articles thématiques issus des réflexions des villes
composent le livre blanc intitulé « les nouveaux horizons de la prise en charge
du cancer : les territoires ont des idées ». Ils présentent les propositions et
idées développées au cours du Débat Innovation Cancer. Ces contributions ont
été présentées et débattues lors d’un colloque national de restitution, dont ce
document est le compte-rendu.
1
L’innovation collaborative s’est imposée comme le pilier de l’identité
de notre laboratoire. Au-delà de la mise à disposition de
médicaments, nous portons l’ambition de constamment rénover et
approfondir notre implication au sein de notre environnement, pour
faire évoluer la prise en charge du cancer.

Aujourd’hui, sur plus de 335.000 nouveaux cas annuels recensés en
France, un cancer sur deux est guéri. En un siècle, nous sommes
passés d’une absence quasi-totale de réponse thérapeutique à la
possibilité pour les médecins de proposer des solutions qui
augmentent les espoirs de guérison.

Le laboratoire BMS se positionne en pionnier de la lutte contre le
cancer. Il est le premier laboratoire à avoir ouvert la voie de
l’immunothérapie. Notre groupe investit un tiers de son chiffre
d’affaires en R&D.

Même si des progrès considérables ont été réalisés en onco-pédiatrie,
trop d’enfants meurent encore du cancer. C’est pourquoi BMS a
décidé de se mobiliser pour accélérer l’accès des enfants aux
traitements innovants en participant à l’essai académique E-Smart,
unique au monde, conduit par l’INCA et qui a pour objectif de doubler
en deux ans le nombre de nouveaux médicaments qui seront proposés
aux enfants.

Quatre fondamentaux façonnent notre engagement au service du
système de santé, des professionnels et des patients : la passion, la
responsabilité, l’innovation et la rapidité. Ce sont les valeurs et le sens
que BMS entend donner à ses actions.
DISCOURS INTRODUCTIFS
L’innovation en médecine est notre oxygène et les espoirs que portent
en elle les patients sont grands. A raison, car les progrès réalisés au cours
des dernières décennies sont considérables et s’accélèrent. Afin d’assurer un
accès du plus grand nombre aux dernières innovations médicales, nous
devons nous focaliser sur la réduction des cas de morbidités évitables et
faire de la prévention une priorité nationale.
La lutte contre le cancer est une grande cause nationale. Cette lutte
progresse grâce aux dernières innovations issues de la recherche mais ces
innovations interrogent l’organisation de notre système de santé dans son
ensemble. Nous devons parvenir à intégrer l’innovation dans un système
d’organisation des soins et de recherche optimisée.
 En France, on estime qu’1 cancer sur 2 pourrait être évité en agissant sur
des facteurs de risques bien connus, comme le tabagisme. L’objet de la
prévention est de réduire ces comportements à risque et les maladies
évitables, qui, outre leurs dégâts sociaux et sanitaires, pèsent lourdement
sur les comptes publics.
 Aujourd’hui, sur les 335.000 nouveaux cas de cancers annuels en France,
50% d’entre eux sont guéris ou en rémission. Bien que ce chiffre mérite
d’être salué, rappelons que sur ces nouveaux cas déclarés chaque année,
40% aurait pu ne jamais exister, car directement liés à des
comportements à risque.

Les nouvelles modalités de prise en charge thérapeutique ainsi que la
chronicisation du cancer conduisent notre système de santé à proposer
des modalités d’organisation favorisant la collaboration des acteurs de
santé et en décloisonnant les relations ville / hôpital.

Dans la lutte contre le cancer, la recherche clinique joue un rôle
considérable, en donnant accès à de nouveaux traitements à des
patients en situation d’impasse thérapeutique. Pour que la France puisse
rester leader dans ce domaine, le développement de partenariats
public-privé, avec les industriels de la santé, apparait comme une
réponse.

Questionner l’innovation ne peut se faire sans parler de son
financement et la prévention se présente comme un élément de
réponse : si nous pouvions porter au profit de la Sécurité sociale les 27
milliards d’euros annuels consacrés au traitement des cancers
évitables, nous pourrions accompagner plus aisément l’arrivée des
thérapies innovantes.

Je salue l’initiative du débat citoyen qui favorise une réflexion commune
et transparente sur les défis posés par les innovations thérapeutiques,
condition sine qua non pour accompagner les évolutions de notre
système de santé.
 Si nous voulons assumer le coût de ces avancées thérapeutiques, nous
n’avons d’autres options qu’une forte réduction de la morbidité évitable
grâce à la prévention et à l’éducation.
 « L’appel des 100 000 » a vocation à réunir des professionnels de santé
afin qu’ils s’engagent, par exemple, à ne pas laisser sortir un patient de
leur cabinet sans avoir évoqué avec lui la question du tabac.
2
TEMPS 1 : INNOVATION ET PRISE EN CHARGE DU CANCER, QUELS HORIZONS ?
Dr. Elisabeth HUBERT
Pr. Eric LARTIGAU
Présidente Fédération Nationale des Etablissements
d’Hospitalisation à Domicile
Directeur général du centre Oscar Lambret (Lille)
Nous sommes aujourd’hui au croisement d’évolutions qui questionnent la
prise en charge du cancer actuelle. Il ne faut pas que les freins hérités du
passé compromettent le virage ambulatoire qui s’amorce en France.
Je souhaiterais que les plus jeunes puissent vivre ces grands
bouleversements, dans le traitement du cancer, comme j’ai eu la chance de
les vivre.

Au cours des dernières décennies, de grands bouleversements se
sont opérés dans la prise en charge et le traitement du cancer :
l’avènement de la médecine personnalisée et de l’immunothérapie,
le développement de la chimiothérapie orale, l’essor de la chirurgie
ambulatoire, la réalisation de progrès considérables en radiothérapie
et autour de l’imagerie médicale etc.

Ces grandes avancées nous ont permis de changer de paradigme et
de comprendre que le cancer n’était pas simplement la maladie
d’un organe mais la maladie d’un organe chez un patient donné.
Ces découvertes nous conduisent au quotidien à individualiser la
prise en charge des patients atteints de cancer en leur proposant,
lorsque cela est possible, des thérapies ciblées.

Les nouvelles thérapies ne se substituent pas aux plus anciennes. Le
premier traitement du cancer aujourd’hui reste la chirurgie et elle
guérit plus de cancer que n’importe quelle autre thérapie.

L’association des nouvelles thérapies aux plus anciennes est une voie
d’avenir : nous comprenons mieux aujourd’hui la place de la
chirurgie par rapport à la radiothérapie ou aux thérapies ciblées, et
demain, à l’immunothérapie.
3

La maniabilité des nouvelles thérapies dans le traitement du cancer
nous questionne sur l’hospitalisation des patients. Nous n’aurons pas
moins d’hospitalisation demain, mais l’hospitalisation prendra des
formes multiples que nous ne pouvions imaginer hier :
l’hospitalisation ne sera plus systématiquement synonyme
d’hébergement dans un établissement de santé.

L’arrivée de nouvelles thérapies conduit donc à repenser la prise en
charge des patients atteints de cancer et interroge la place de la
médecine de ville dans ce processus. En inscrivant le virage
ambulatoire dans la loi de modernisation de notre système de santé,
les pouvoirs publics affirment pour la première fois que le monde
ambulatoire peut soigner des maladies extrêmement graves.

Le virage ambulatoire qui s’opère est une chance pour les patients
et notre système de santé. Par une meilleure coordination des
professionnels de santé en ville et à l’hôpital et grâce à la circulation
et le partage de l’information entre structures, l’accès aux
traitements, la qualité des soins et la sécurité des patients seront
garantis.
TEMPS 1 : INNOVATION ET PRISE EN CHARGE DU CANCER, QUELS HORIZONS ?
TEMPS 1 :
CONTRIBUTIONS
DU PUBLIC
Catherine DEROCHE
Sénatrice, Présidente du Groupe d’études sur le
Cancer au Sénat
Trouver le juste équilibre entre rapidité de mise à disposition de
traitements innovants et sécurité des patients est indispensable et les
parlementaires ont un rôle de facilitateurs à jouer afin de lever les blocages

Les dernières innovations thérapeutiques dans le traitement du
cancer sont un bouleversement majeur de l’organisation des soins. Le
3ème Plan Cancer a vocation à accompagner l’arrivée de ces
modifications. Ce dernier a le mérite de fixer des objectifs clairs pour
améliorer la prise en charge du cancer et de proposer des mesures
concrètes. Toutefois, la déclinaison opérationnelle de ces mesures
prend du temps.

Même si le Gouvernement et les législateurs accompagnent la mise en
œuvre des mesures préconisées dans le 3ème Plan Cancer, nous ne
pouvons nier une certaine lenteur inhérente aux réglementations. En
effet, beaucoup de procédures sont mises en œuvre pour garantir une
sécurité maximale au patient, qui peut ralentir l’accès précoce à
l’innovation. Notre devoir de législateur est d’arbitrer entre sécurité
du patient et soutien à l’innovation.

Le problème de la démographie des professionnels de santé est un des
freins majeurs au développement du virage ambulatoire. Nous observons
une faible représentation des cancérologues sur une partie du territoire
national, de même pour les médecins généralistes, freinant la prise en charge
à domicile de certains patients. Cette situation handicape la mise en œuvre
du virage ambulatoire et les pouvoirs publics ont, pour le moment des
difficultés à agir sur cette dimension.
Il reste encore beaucoup à faire pour favoriser l’interopérabilité entre
hôpitaux. Le déploiement du dossier partagé à l’ensemble des hôpitaux
permettrait aux pharmaciens d’avoir une meilleure connaissance dans le suivi
des produits délivrés aux patients.
La délégation des compétences est une des clés pour contribuer au virage
ambulatoire. Pour accompagner cette dynamique, et notamment dans les
territoires les plus isolés, il faut que nous, médecins, acceptions de déléguer
certaines missions.
Le Groupe d’études Cancer du Sénat, créé très récemment, œuvre
ainsi à faire évoluer certaines réglementations européennes,
notamment celle concernant la pédiatrie, afin de faciliter les
procédures d’accès aux derniers traitements.
4
LA VOIX DES DE LA SOCIETE CIVILE POUR L’AMELIORATION DU SYSTEME DE SANTE
TEMPS 2 : DEMOCRATIE SANITAIRE, DEMOCRATIE PARTICIPATIVE EN SANTE :
Michael CHEKROUN
Président et fondateur de Carenity
Les attentes des patients atteints d’un cancer vont au-delà du seul
accès au traitement et incluent l’ensemble de la prise en charge
thérapeutique.
Malgré les avancées, le chemin à parcourir pour faire entendre la voix
de l’ensemble des patients est encore long.
 Partant du constat que les patients deviennent acteurs de leur santé,
nous avons souhaité réaliser une étude éclairant la perception qu’ont
les patients de l’accès aux soins et à l’innovation en cancérologie.
 Le choix de la structure de prise en charge est un moment décisif du
parcours de soins. La recommandation du médecin est le critère
principal dans le choix de l’établissement.
 A la suite de l’annonce de leur maladie, près de la moitié des patients
répondant à notre enquête a eu l’opportunité de rencontrer plusieurs
acteurs du système de santé au-delà du seul oncologue.
 Au-delà de la guérison, les patients atteints de cancer sous traitement
manifestent une forte attente en termes d’amélioration de leurs
conditions de vie, pendant et après le cancer.
 Les patients ainsi que leurs proches souhaitent bénéficier d’une prise en
charge plus personnalisée avec notamment la mise en œuvre de
programmes d’accompagnement.
 L’étude révèle une forte participation et proactivité des patients dans
leur prise en charge médicamenteuse.
 Les patients et leur famille manifestent une forte attente autour de
l’arrivée de traitements innovants.
5

La loi du 4 mars 2002, adoptée à l’unanimité par les pouvoirs publics,
a révélé pour la première fois la capacité de la société civile à
s’emparer de problématiques sanitaires. La voix des représentants
des usagers était enfin prise en compte.

Désormais, il nous faut avancer et se mobiliser pour que la voix de
l’ensemble des citoyens puisse être entendue au travers des
associations et du grand public.

La démocratie sanitaire doit être participative. Pour ce faire,
l’ensemble des acteurs du système de santé doit être représenté. Or,
la démocratie sanitaire n’appartient pas qu’aux seules associations
de patients.

L’usager est un patient ressource, ainsi qu’un patient expert
lorsqu’il est formé. Le vécu expérientiel ne peut être suffisant pour
prétendre au titre d’expert car il est nécessaire d’avoir une certaine
distanciation par rapport à son vécu.

Le renforcement de la formation des représentants des patients,
prévu dans la dernière loi de santé, apparait comme une condition
essentielle permettant de donner aux patients la possibilité d’être
acteur du système de soins.
TEMPS 2 :
LA VOIX DES DE LA SOCIETE CIVILE POUR L’AMELIORATION DU SYSTEME DE SANTE
TEMPS 2 : DEMOCRATIE SANITAIRE, DEMOCRATIE PARTICIPATIVE EN SANTE :
Loïc BLONDIAUX
CONTRIBUTIONS
DU PUBLIC
Professeur-chercheur en sciences politiques à
l’Université Paris I- Sorbonne
Nous devons sortir de cette période où nous considérions
qu’intégrer les citoyens dans le processus décisionnel produirait de
l’irrationnel.
Aujourd’hui, seuls les patients les plus favorisés peuvent devenir acteurs de
leur santé. Les patients défavorisés n’ont que très difficilement accès à
l’information et peinent à faire porter leur voix dans le débat.
 La montée en puissance d’un impératif de démocratie participative pour
nos sociétés débute à la fin des années 1990. Cette période se
caractérise par une crise de confiance traduisant une remise en cause
par les citoyens de toutes les formes d’expertises traditionnelles.
Les réseaux territoriaux de santé sont un exemple de réussite de la
démocratie sanitaire. Une véritable multidisciplinarité s’exerce au sein de ces
territoires où les professionnels de santé et le secteur médico-social sont sur
un pied d’égalité. Ce décloisonnement est un terrain propice au
développement de la démocratie sanitaire.
 Parallèlement, l’ensemble de la population manifeste son envie de
contribuer à l’action politique en participant à l’élaboration des
politiques publiques. Cette envie prégnante du peuple trouve un certain
écho chez certains élus et professionnels, qui comprennent que la
participation des citoyens à la politique n’est pas une contrainte mais
une réelle valeur-ajoutée.
Nous avons parfois la surprise de constater des listes d’attente pour accéder
à des programmes d’ETP. Le développement des patients experts doit
permettre de rénover l’offre d’accompagnement et de la déployer à une plus
grande échelle.
 Aujourd’hui, la participation des citoyens ne semble plus remise en
cause. Les citoyens sont de plus en plus impliqués dans le processus
décisionnel et notamment dans le domaine de la santé comme peut en
témoigner par exemple la mise en œuvre par Marisol Touraine d’un
atelier participatif sur la problématique du Big Data.
 Cette nouvelle conception de la prise de décision partagée apporte
beaucoup à notre démocratie. Les décisions, coproduites, apparaissent
légitimes et sont mieux acceptées. Toutefois, la culture professionnelle
des médecins les amène parfois à penser qu’ils détiennent l’intégralité
du savoir sur une pathologie.
6
Bordeaux
TEMPS 3 : RESTITUTION DES ATELIERS
Rapporteur de l’atelier : Dominique BREILH
Professeur de pharmacocinétique et de pharmacie clinique université de Bordeaux,
Chef de pôle des produits de santé et chef de service de la pharmacie à usage intérieur unique CHU de Bordeaux
MISE EN PLACE DE PLATEFORMES DE PILOTAGE ET DE COORDINATION VILLE / HÔPITAL
Propositions du groupe
La coordination, la pluridisciplinarité et le dialogue
sont nécessaires pour être capable d’accepter une
innovation dont le patient pourra bénéficier. La
publication du décret consacré aux PUI (Pharmacies
des établissements de santé), attendu d’ici la fin 2016,
permettra
de
renforcer
les
activités
d’accompagnement, d’entretien et de conciliation des
traitements médicamenteux des pharmaciens
hospitaliers. Ce travail concernera notamment la sortie
d’hospitalisation, permettant ainsi de consolider le lien
avec la ville.

Mettre en place des plateformes qui pourraient être issues de
l’évolution des centres de coordination en cancérologie « 3C ».

Développer des structures qui auraient pour missions :
I) le pilotage opérationnel des relations hôpital/Ville ;
II) la mise à disposition d’un système de partage d’informations destiné
aux professionnels de santé d’un territoire ;
III) le déploiement d’un ensemble de services pour les patients sortis de
l’hôpital.

Construire cette plateforme sur trois niveaux :
I) Un comité de pilotage composé par les représentants des hôpitaux et
des URPS, ayant pour mission d’assurer le pilotage des projets de
coordination Ville / Hôpital ;
II) Une équipe pluri-professionnelle structurée autour d’un médecin
coordinateur, qui assure le lien avec les professionnels et les patients ;
III) Une interface numérique qui permet un accès dématérialisé au
dossier patient.
7
Lille
Rapporteur de l’atelier : Brigitte MAUROY
Professeur des universités – Praticien hospitalier, groupement des hôpitaux de l’Institut catholique de Lille
TEMPS 3 : RESTITUTION DES ATELIERS
EVALUER LES VALEURS DES TRAITEMENTS PAR UN SCORE
COMPOSITE INDIVIDUEL ET SOCIETAL
Propositions du groupe
Allonger la période transitoire qui suit l’AMM
permet d’enrichir les données cliniques et
d’utiliser davantage de critères médicoéconomiques fiables pour évaluer une nouvelle
thérapie.

Faire évoluer les critères d’évaluation des traitements, afin de mieux
répondre aux situations individuelles et améliorer la prise en compte du point
de vue des patients, en considérant davantage les aspects liés à leur qualité
de vie. Une proposition consiste ainsi à allonger la période de post-ATU, afin
de réaliser l’évaluation du traitement avec des données plus poussées que
celles des essais cliniques, notamment sur le vécu des patients.

Appréhender la valeur sociétale des nouveaux traitements dans toutes ses
composantes, en renforçant la prise en compte de l’intérêt de santé publique
d’une innovation thérapeutique, lors de son évaluation.
UN ACCES A UNE INFORMATION DE QUALITE, FIABLE, COMPREHENSIBLE PAR TOUS ET ADAPTEE AUX
SPECIFICITES TERRITORIALES, DE LA PREVENTION A TOUTES LES ETAPES DE LA PRISE EN CHARGE
Le malade qui le souhaite a actuellement en
main toutes les informations nécessaires.
Toutefois, les publics précaires n’ont que peu
accès à une information de qualité. C’est l’esprit
de notre proposition, qui consiste à développer
une consultation d’annonce fondée aussi bien sur
les aspects médicaux mais également sur les
questions sociales.
Propositions du groupe

Créer une nouvelle forme de consultation d’annonce en deux temps permettant
d’optimiser le dispositif d’annonce en intégrant une dimension médico-sociale au
dispositif légal existant.

Recenser, analyser et intensifier les expériences positives de prévention menées
au plan régional.
8
Lyon
Rapporteur de l’atelier : Pr Hervé CURE
TEMPS 3 : RESTITUTION DES ATELIERS
Responsable du pôle cancer & maladies du sang du CHUGA (CHU-Grenoble/Alpes)
Professeur de cancérologie à l'université Grenoble/Alpes
Professeur
MIEUX DÉFINIR L’INNOVATION THÉRAPEUTIQUE
ET SON ÉVALUATION PLURIDISCIPLINAIRE, POUR ASSURER SON FINANCEMENT
Propositions du groupe
Les nouveaux référentiels qui permettent
d’évaluer les innovations thérapeutiques
devront être plus dynamiques. Actuellement,
ils ne sont révisés que tous les 5 ans, alors
que le rythme des innovations nous impose
d’être plus agiles.

Mieux définir l’innovation thérapeutique via la mise en place de nouveaux
critères d’évaluation, ainsi que par l’implication renforcée des experts et des
patients.

Dégager des marges de manœuvre financières via l’optimisation des
référentiels, et la remise en cause des pratiques existantes qui permettront
d’assumer des choix politiques favorables à l’innovation.

Développer la communication auprès du grand public afin de faire connaître
le coût des actes et des traitements pour la collectivité.
DES CONDITIONS POUR UNE INFORMATION PARTAGÉE FAVORISANT UNE RELATION DE
SOINS COORDONNÉE, RESPONSABLE, ÉCLAIRÉE ET INTÉGRÉE
Propositions du groupe
L’information est un véritable soin : on
peut soigner des maux avec des mots. Les
médecins n’ont pas beaucoup de formation
aux mauvaises nouvelles. Cela devrait
davantage être intégré dans le cadre
universitaire.

Consacrer davantage de temps, dans la formation des professionnels de
santé, à un travail collaboratif interdisciplinaire, afin de créer de meilleures
conditions du partage de l’information avec l’ensemble des acteurs du
parcours de soins.

Personnaliser les supports d’information destinés aux patients, et
développer des canaux de communication de proximité, plus simples et
davantage présents dans les différents lieux du parcours de soins du patient.
9
Marseille
Rapporteur de l’atelier : Pr Olivier CHINOT
Aix-Marseille Université, AP-HM, pôle neurosciences cliniques, service de neuro-oncologie
TEMPS 3 : RESTITUTION DES ATELIERS
IMPLIQUER L’ENSEMBLE DES OPÉRATEURS ET USAGERS, TOUT AU LONG DU PROCESSUS
D’INNOVATION ET D’ÉVALUATION, POUR UNE MEILLEURE INTÉGRATION DES NOUVEAUX
TRAITEMENTS DANS LE PARCOURS DE SANTÉ
Propositions du groupe
Il convient de réfléchir à un mécanisme
d’ATU qui soit plus large et qui ne concerne
pas que la pré-AMM, avec un temps
d’évaluation prolongé et un renforcement de
la pharmacovigilance : ceci permettrait un
accès rapide mais conditionnel avec un suivi
chaîné à la pharmacovigilance.

Donner un accès plus rapide aux traitements prometteurs et renforcer le
suivi en vie réelle. Cela doit avoir comme corolaire la mise en place de
systèmes d’observation plus avancés pour les traitements ayant bénéficié
d’un accès rapide, et le suivi en vie réelle pour alimenter la
pharmacovigilance.

Développer les contrats de performance, reposant sur la base d’indicateurs
clairement prédéfinis, permettant à la collectivité de financer des
innovations sur la base de leur efficacité réelle.

Renforcer l’implication des experts (professionnels et patients) dans
l’évaluation et le suivi des traitements.
RENFORCER LA PRISE EN COMPTE DES MALADES DU CANCER DANS LE MILIEU PROFESSIONNEL
Propositions du groupe
Il pourrait être envisagé de développer un
nouveau métier, dont le rôle serait d’aider un
entrepreneur malade à prendre les bonnes
décisions, communiquer auprès des salariés,
ou encore gérer les problématiques de
délégation des responsabilités en l’absence
du responsable.

Renforcer l’information sur les questions professionnelles des patients malades du
cancer en favorisant notamment la mise à disposition d’une information dédiée
dans le cadre du dispositif d’annonce, ou au sein des Espaces de Rencontres et
d'Information.

Communiquer au sein du monde du travail pour lutter contre les préjugés.

Mettre en place des mesures spécifiques destinées aux entrepreneurs,
indépendants et chefs d’entreprises.
10
Nancy
Rapporteur de l’atelier : Renaud MICHEL
TEMPS 3 : RESTITUTION DES ATELIERS
Directeur Général de l’Office d’Hygiène Sociale (OHS) Lorraine
RELEVER LE DÉFI DU VIRAGE AMBULATOIRE
POUR RENFORCER L’EFFICIENCE DE LA PRISE EN CHARGE DES PATIENTS
Propositions du groupe
L’efficience du système de santé passera par
l’efficience du parcours de la personne. Le
succès du virage ambulatoire repose sur le
renforcement des soins de ville, et la meilleure
coordination des professionnels de santé.

Identifier les gains engendrés par des pratiques plus efficientes, via la mise en
place d’études micro-économiques. Ces études auraient vocation à
démontrer et quantifier l’impact des coûts évités par le développement du
virage ambulatoire et à définir les règles d’affectation des marges de
manœuvre financières dégagées.

Assurer une meilleure coordination entre les professionnels de santé afin
d’améliorer la prise en charge ambulatoire, grâce à la mise en place d’un
portail sécurisé comportant toutes les données du malade.

Développer l’éducation thérapeutique du patient afin d’optimiser la prise en
charge en ambulatoire, notamment via la mise en place de pôles d’expertise
au service des promoteurs et professionnels de terrain.
11
Nantes
Rapporteur de l’atelier : Alain GUILLEMINOT
TEMPS 3 : RESTITUTION DES ATELIERS
Président de l’URPS pharmaciens des Pays de la Loire
DÉVELOPPER L’ACCÈS ET LA QUALITÉ DES SOINS EN ONCOLOGIE
DANS LES TERRITOIRES MAL POURVUS
On
observe
des
disparités
géographiques, infra régionales, et certains
secteurs sont très déficitaires en offre de
soins. Ces disparités sont doublées d’une
disparité socio-économique : les milieux
défavorisés sont confrontés à une perte de
chance qu’il nous faut pouvoir combler.
Propositions du groupe

Mettre en place des équipes ressources mobiles visant à renforcer les réseaux de
soins de ville. Ces équipes mobiles seront créées pour une intervention ciblée au
sein de territoires en déficit d’offres de soins en cancérologie. Elles seront
composées de professionnels issus de centres de référence, et auront vocation à
se déplacer dans les établissements de proximité du territoire et auprès des
professionnels de ville.

Renforcer les liens entre établissements périphériques et centres experts afin
d’identifier les patients pouvant intégrer un essai thérapeutique et bénéficier des
traitements les plus innovants, via la mobilisation d’un oncologue référent dans
chaque centre expert.
RENFORCER LA COMMUNICATION VISANT A AMELIORER L’IMAGE ET LES
REPRESENTATIONS ASSOCIEES AU CANCER
Propositions du groupe
Le patient ressource représente un
soutien pour les autres patients et pour
les aidants. Il sera à l’avenir à même
d’apporter
beaucoup
aux
professionnels de santé sur les aspects
psychologiques et humains de la
maladie.

Favoriser l’émergence du patient ressource, vecteur de rénovation de l’image de la
maladie, en définissant les missions et les champs d’intervention de ces nouveaux
acteurs du monde de la santé.

Consolider la capacité du professionnel de santé à communiquer sur le cancer,
notamment grâce à des formations en consultations simulées.

Faire évoluer le regard de la société sur les personnes atteintes de cancer à travers
des campagnes de communication valorisant les malades ou anciens malades.
12
Toulouse
TEMPS 3 : RESTITUTION DES ATELIERS
Rapporteur de l’atelier : Pr Florence TABOULET
Professeur de droit pharmaceutique et d’économie de la santé, UMR 1027 Inserm, Université Toulouse-III
REVOIR ET PRÉCISER, DANS UN SOUCI DE TRANSPARENCE, LES CRITÈRES DE L’ÉVALUATION
THÉRAPEUTIQUE AFIN DE GARANTIR UNE ÉQUITÉ D’ACCÈS ET DE PRISE EN CHARGE DES PATIENTS
Propositions du groupe
La mise en place d’un Observatoire
permettrait de mieux identifier les
problématiques d’accès aux innovations, et
de comprendre les causes et les mécanismes
en œuvre qui parfois agissent comme des
freins.

Préciser les critères d’évaluation des médicaments et donner davantage de
lisibilité aux mécanismes de fixation du prix des médicaments.

Assurer un pilotage stratégique des questions d’accès aux traitements innovants,
via la création d’un Observatoire de l’accès aux innovations en santé, qui
pourraient être rattachés au Réseau national des OMEDIT, et auraient vocation à
identifier d’éventuels problèmes d’accès.

Inciter les prises en charge ambulatoires, source d’efficience pour le système de
santé, en sensibilisant les patients à l’administration de traitements innovants en
ambulatoire et en priorisant l’éducation thérapeutique des patients sur les
questions d’observance.
13
Tours
Rapporteur de l’atelier : Nathalie BINOIT
TEMPS 3 : RESTITUTION DES ATELIERS
Infirmière coordinatrice du réseau oncologie 37
PLACER LE PATIENT AU SEIN D’UN PARCOURS DE SOINS
OPTIMAL PAR L’IDENTIFICATION ET LA VALORISATION D’UNE
COORDINATION
DE
PROXIMITÉ
ET
GRÂCE
AU
DEVELOPPEMENT D’ACTIONS D’ÉDUCATION THÉRAPEUTIQUE
Propositions du groupe
Il est nécessaire de replacer le patient au
cœur de sa prise en charge en tant qu’acteur.
Nous mettons l’accent sur l’éducation
thérapeutique du patient car nous portons la
conviction que l’acquisition de compétences
permettra au patient de mieux vivre sa
maladie.

Mettre en place une équipe de coordination du parcours de vie pluriprofessionnelle mobile, qui aurait pour objectif d’organiser la
coordination ville-hôpital en assurant la prise en compte des aspects
sociaux et médico-sociaux de la vie du patient.

Encourager le développement de l’éducation thérapeutique du Patient
en ambulatoire, via la mise en place de programmes à proximité de son
lieu de vie.

Soutenir la mise en place du Dossier médical partagé et créer une
passerelle avec le Dossier Communicant en Cancérologie et le Dossier
Pharmaceutique.
14
 Cela nous invite à réfléchir à un spectre plus large, à mener des discussions
avec les régions sur la place de l’innovation. Certaines collectivités locales
l’ont bien compris avec des dispositifs de soutien à l’innovation en santé. À
l’échelle territoriale, il y a des intérêts communs afin de porter ce secteur.
David GRUSON
DISCOURS DE CLOTURE
Délégué général de la Fédération
Hospitalière de France
 Le système de santé se transforme : le déploiement des Groupements
Hospitaliers de Territoire en est une illustration. Cela implique une véritable
philosophie de la conduite du changement. Cette philosophie doit partir du
terrain car les bonnes idées sont là, et la matrice de la conduite du
changement se pose ainsi.
L’innovation en matière de santé implique une véritable philosophie
de la conduite du changement. Cette philosophie doit partir du terrain car
les bonnes idées sont là, et la matrice de la conduite du changement se
 La prise en charge du cancer permet d’aborder les grands
bouleversements du système de santé. Dans cet esprit, nous sommes
fortement engagés pour le déverrouillage du modèle économique de la
télémédecine afin de pouvoir facturer les actes à distance de la même
manière qu’en vie réelle. Nous sommes convaincus que demain, proposer
aux patients une prise en charge à distance sera considéré comme un
principe éthique fondamental.
pose ainsi.

L’exercice mené cet après-midi est en prise directe avec la mise en
œuvre du 3ème plan cancer auquel la FHF a été associée. Nous avons
pris bonne note des grandes propositions du livre blanc, que nous nous
attacherons à faire connaître au sein de nos réseaux médicaux et
médico-sociaux.

L’approche de la lutte contre le cancer ne peut être que transversale,
au travers une vision décloisonnée entre ville et hôpital, public et
privé, médical et médico-social.

Dans le combat contre le cancer, l’innovation est une notion
fondamentale. Un système de santé sans innovation se fossilise. Nous
avons tous perçu ces derniers mois des signaux d’inquiétude sur la
question du financement de l’innovation.
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SCHÉMA GÉNÉRAL DE LA DÉMARCHE
LES DÉBATS INNOVATION CANCER SE SONT DÉROULÉS EN 4 PHASES :
Octobre – Décembre 2015
Mars – Avril 2016
Mai – Septembre 2016
LES CHIFFRES CLÉFS DU DÉBAT INNOVATION CANCER
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Initié par Bristol-Myers Squibb, le Débat Innovation Cancer est une plateforme d’échange et de réflexion
fédérant des acteurs impliqués dans la lutte contre le cancer. Entre octobre 2015 et mars 2016 et dans 8 villes
de France, plusieurs centaines de participants ont été invités, sous l’égide d’un comité national de pilotage
dédié, à réfléchir à l’avenir de la prise en charge du cancer. Leurs réflexions ont abouti à la formalisation de 12
recommandations restituées dans un livre blanc.
Pour tout renseignement, merci de contacter : [email protected]
Pour plus d’informations : http://www.debat-innovation-cancer.fr/
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2016-ENV-090
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