Images en Ophtalmologie
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Vol. X - n° 6
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novembre-décembre 2016
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Éditorial
souvent négatif. Il est, parexemple,
non justifié de demander des anti-
corps anti-NMO dans une neuro-
pathie optique ischémique antérieure,
un dosage de vitamineB12 lors-
qu’un mécanisme inflammatoire est
démontré, ou une ponction lombaire
dans la majorité des neuropathies
optiques. Enrevanche, ne pas obtenir
d’imagerie spécifique orbitaire avec
contraste et suppression de graisse
en addition à l’IRM cérébrale peut
conduire à des erreurs diagnostiques.
Les erreurs diagnostiques repré-
sentent une cause importante de
morbidité et de mortalité, avec une
incidence estimée entre 10 et 20 % aux
États-Unis
(7-9)
. Ces erreurs sont la
cause principale des poursuites judi
-
ciaires en médecine, en raison notam-
ment d’un non-diagnostic, ou d’un
retard au diagnostic, d’un accident
vasculaire cérébral ou d’une tumeur
cérébrale
(10,11)
. La peur de manquer
le diagnostic correct conduit souvent
le médecin à prescrire trop d’examens
complémentaires et à évoquer trop
souvent des diagnostics complexes.
Ainsi, une étude réalisée au Danemark
en2014
(12)
a montré que 10 % des
patients adressés dans un centre spé-
cialisé dans la sclérose en plaques
avec le diagnostic de névrite optique
étaient, enfait, atteints d’une autre
maladie. Une autre étude réalisée aux
États-Unis a mis en évidence que le
diagnostic d’hypertension intra-
crânienne idiopathique avait été fait
par erreur chez 39,5 % des patients
adressés dans un service de neuro-
ophtalmologie pour ce motif
(13)
.
Lapublication “
Neuro-ophtalmologie
plus fiable que l’IRM ?”
(14)
a souligné
que faire le mauvais test au mauvais
moment non seulement est un gas-
pillage de ressources, mais, enoutre,
retarde le diagnostic correct, ce qui
peut être dangereux pour le patient.
“Unmeilleur raisonnement” est l’une
des solutions proposées pour éviter
les erreurs diagnostiques
(15)
. Une
telle amélioration du raisonnement
médical permet d’éviter les raccourcis
et les diagnostics prématurés, qui
sont ensuite difficiles à changer. Les
diagnostics prématurés sont faits
lorsque le médecin ne considère
qu’une possibilité, souvent en raison
de biais liés aux caractéristiques
du patient (parexemple, lorsqu’un
diagnostic d’hypertension intra-
crânienne idiopathique est fait immé-
diatement chez une jeune femme
obèse avec des céphalées chroniques,
ou un diagnostic de névrite optique
chez une femme jeune avec baisse
de l’acuité visuelle douloureuse, ou
avec une neuropathie optique isolée).
Se poser la question : “Quel autre
diagnostic dois-je évoquer ?” est un
moyen efficace d’éviter les biais et les
diagnostics trop rapides
(16)
. L’amé-
lioration des compétences cliniques
et l’identification d’une hypothèse
“prétest” sont les moyens les plus
simples d’éviter les raccourcis et
les diagnostics prématurés. Seul un
diagnostic correct permet une dis-
cussion éclairée avec le patient sur
le pronostic, le traitement et le suivi de
sa neuropathie optique
(15,16)
.
Les cas cliniques présentés dans ce
dossier sont réels, et tous ont fait
l’objet d’erreurs diagnostiques. Les
ophtalmologues et neurologues fran-
çais sont conscients du rôle essentiel
des neuro- ophtalmologues. L’augmen-
tation du nombre de participants aux
3réunions d’enseignement annuelles
organisées par le Club de neuro-
ophtalmologie francophone (CNOF :
www.neuro-ophtalmologie-club.org)
en est la meilleure preuve
(3)
.
Bonne lecture !
II
V. Biousse déclare être consultante pour GenSight
Biologics.
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