De plus, ces traitements ne sont pas dénués d’ef-
fets secondaires. Dans ces deux cas, résistance ou
toxicité, un changement de traitement peut s’avérer
nécessaire. Les pays du Nord y font face grâce à
un éventail de traitements plus large et de mieux
en mieux tolérés. Cependant, les plus récents sont
souvent chers et font défaut dans les pays en déve-
loppement.
De nouvelles orientations pour
la prévention ?
Trois études cliniques menées en Afrique du Sud, au
Kenya et en Ouganda ont montré que la circoncision
réduisait d’environ 50 % le risque de transmission
sexuelle du VIH. Mais il est difcile d’en tirer des
conclusions pratiques. La circoncision masculine
n’est pas acceptée dans toutes les cultures et certains
redoutent que les hommes circoncis n’acquièrent un
faux sentiment de sécurité qui les amène à moins se
protéger. De plus, si la circoncision masculine réduit
le risque de transmission de la femme vers l’homme,
elle ne réduit en rien le risque de transmission de
l’homme vers la femme. En mars 2007, l’OMS et
l’ONUSIDA ont reconnu avec prudence que la cir-
concision est une « mesure efcace de prévention ».
Ils recommandent « d’élargir l’accès aux services de
circoncision masculine » dans les pays à forte préva-
lence, en rappelant qu’elle ne peut se substituer aux
autres méthodes de prévention.
D’autres méthodes sont à l’étude : des traitements
locaux à base d’antirétroviraux, susceptibles d’être
appliqués localement par la femme avant les rapports
sexuels ; des traitements antirétroviraux préventifs
pour réduire le risque d’infection en cas d’exposition
au virus.
Enn, la recherche sur les vaccins, initiée depuis vingt
ans, semble piétiner. Les prototypes vaccinaux se
sont jusqu’ici révélés inefcaces sur la transmission.
Il est clair désormais que prévention et traitements
sont indissociables. L’information du public, l’accès
aux méthodes de prévention, au dépistage et aux
traitements sont les meilleurs moyens d’enrayer
l’épidémie.
Joseph LARMARANGE (IRD, Ceped),
Sophie LE CŒUR (Ined, Ceped)
Ined, 133 bd Davout 75980 PARIS Cedex 20 . Tél. : 33 (0)1 56 06 20 00 . www.ined.fr
3
Pour en savoir plus
ONUSIDA, Rapport sur l’épidémie mondiale de
sida 2008, n° ONUSIDA/08.25F/JC1510F, août
2008, 362 p.,
http://www.unaids.org/en/KnowledgeCentre/
HIVData/GlobalReport/2008/2008_Global_
report.asp
Institut national de veille sanitaire, Bulletin épi-
démiologique hebdomadaire, n° 46-47 du 27
novembre 2007,
http://www.invs.sante.fr/publications/default.htm
ANRS Information/TranscriptaseS , n° 138, numéro
spécial consacré à la conférence mondiale sur le
sida à Mexico en 2008,
http://www.pistes.fr/transcriptases/
Jahn A., Floyd S., Crampin A. C. et al., 2008,
« Population-level effect of HIV on adult mortality
and early evidence of reversal after introduction
of antiretroviral therapy in Malawi », Lancet,
vol. 371, no 9 624 (Mai 10), p. 1603-1611,
doi:S0140-6736(08)60693-5.
Walensky R. P., Wood R., Weinstein M. C. et
al., 2008, « Scaling up antiretroviral therapy in
South Africa: the impact of speed on survival »,
The Journal of Infectious Diseases, vol. 197, no 9
(Mai 1), p. 1324-1332, doi:10.1086/587184.
Vernazza P., Hirschel B., Bernasconi E., Flepp
M., « Les personnes séropositives ne souffrant
d’aucune autre MST et suivant un traitement
antirétroviral efcace ne transmettent pas le
VIH par voie sexuelle », Bulletin des médecins
suisses, 2008, 89, p. 165-169.
Auvert B., Taljaard D., Lagarde E. et al.,
« Randomized, controlled intervention trial of
malecircumcision for reduction of HIV infec-
tion risk: the ANRS 1265 Trial », PLoS Med,
vol. 2(11), 2005, p. 298.