MAPAR 2002496
Des décisions de mesures d’isolement géographiques hétérogènes selon les services
ne peuvent qu’accroître la confusion et l’incompréhension chez les soignants.
•
Avant obtention des résultats des prélèvements initiaux, tout malade doit être consi-
déré comme porteur, il faut donc prévoir des zones d’isolement dans tout l’hôpital.
•Les mesures d’isolement techniques sont extrêmement diverses : l’efficacité de cha-
cune d’entre-elles n’est pas ou mal connue et l’accumulation de mesures à validité
inconnue ne rend pas un programme globalement efficace.
•
Dans la réalité, ces mesures ne sont pas respectées : mal expliquées (gants ?, lavage
avant ?, lavage après ?, solution hydroalcoolique ?, …) ou impossibles (pas de lavabo,
pas de gants, …) ou irréalisables (temps passé incompatible avec la charge de soins ;
contexte de l’urgence …).
3. IL FAUT THEORIQUEMENT ERADIQUER LE PORTAGE AVANT
D’INTERROMPRE L’ISOLEMENT :
•Comment ?
•
Faut-il confirmer l’éradication ? comment ? avec quels tests ayant quelle sensibilité ?
•En l’absence de réponse fiable, il faut maintenir l’isolement pendant tout le séjour.
4. SI L’EFFICACITE DES MESURES D’ISOLEMENT MERITERAIT D’ETRE
REELLEMENT EVALUEE, SES EFFETS SECONDAIRES SONT
EVIDENTS :
•Surcoût : travaux, traitements visant à l’éradication (effet secondaire, résistance),
personnels supplémentaires.
•Désorganisation du service : retard à l’admission, retard au transfert dans d’autres
unités, sectorisation géographique et technique.
•Baisse de la qualité de soins : présence moins intense des soignants au lit du malade,
retard à la prise en charge dans certaines situation d’urgence, baisse de la qualité de
la rééducation.
•
Psychologie du malade et de son entourage : (contacts moins étroits, effet barrière,
anxiété…) et psychologie des soignants (démotivation, culpabilisation, incompré-
hension…).
•L’accumulation de ces effets secondaires risque de rendre plus fréquent le recours à
des procédures médico-légales en cas d’échec.
5. ENFIN, Y A-T-IL UNE EVIDENCE QU’UN PATIENT VA MIEUX S’IL
N’ACQUIERE PAS DE BMR ? LE RISQUE D’INFECTION EST-IL PLUS
GRAND, LE RISQUE D’INFECTION GRAVE EST-IL PLUS GRAND, LE
RISQUE D’INFECTION MORTELLE EST-IL PLUS GRAND ?
CONCLUSION
Il paraît aujourd’hui raisonnable d’améliorer globalement la qualité des locaux
d’hospitalisation, la densité de personnels soignants, le respect de mesures d’hygiène
hospitalière simples, et les conditions d’utilisation des antibiotiques plutôt que de pour-
suivre une politique qui n’a pas fait la preuve de son efficacité.