DS no 10 MPSI 1 Les calculatrices ne sont pas autorisées. 2007-2008 Enfin, on désigne par H (U ) l’ensembles des applications harmoniques sur U , c’està-dire l’ensemble des applications F ∈ C 2 (U ) telles que Exercice 1 ∆F = Déterminer la développée D de la courbe Γ d’équation x y = 1, puis étudier la courbe D, en particulier l’allure locale aux points stationnaires et les asymptotes, puis la tracer. ∂2 F ∂2 F + = 0. ∂x 2 ∂y 2 Dans la suite du problème, si f : U → C, on note F : U → R2 l’application associée et P = Re( f ), Q = Im( f ). Donc F (x, y) = (P (x, y),Q(x, y)) et f (x + i y) = P (x, y) + iQ(x, y). Exercice 2 2 1 – Similitudes du plan y2 Soient a, b > 0 et D = {(x, y) ∈ R2 | ax 2 + b 2 É 1}. Calculer Ï D 2 Soit f : C → C une application quelconque et F : R2 → R2 l’application associée. 2 (x + y )d xd y. 1. Montrer que les conditions suivantes sont équivalentes : (a) l’application f est R-linéaire ; Problème – Fonctions holomorphes, conformes et harmoniques (b) l’application f est de la forme f (x + i y) = λx + µy où λ, µ ∈ C ; (c) l’application f est de la forme f (z) = c z + d z où c, d ∈ C. On munit l’espace vectoriel E = R2 de son produit scalaire usuel, noté 〈| 〉 et de son orientation usuelle. Par définition, s ∈ L (E ) est une similitude vectorielle directe si s s’écrit s = λIdR2 ◦ r où λ ∈ R∗ et r ∈ SO(2). On identifie le R-espace vectoriel R2 à C par l’application (x, y) 7→ x +i y. On rappelle que les similitudes directes de centre O de C sont les applications z 7→ c z où c ∈ C∗ . Soit U un ouvert non vide de C et f : U → C. On dit que f est holomorphe (ou dérivable au sens complexe) si pour tout z ∈ U , il existe un c ∈ C tel que pour tout h ∈ C tel que z + h ∈ U , on ait f (z + h) = f (z) + ch + hε(h) 2. Montrer que les conditions suivantes sont équivalentes : (a) l’application f est C-linéaire ; (b) l’application f est de la forme f (z) = c z où c ∈ C ; (c) l’application ¢ F est R-linéaire et sa matrice dans la base canonique est de la ¡ forme ba −b a où a et b sont des nombres réels. Montrer que dans ces conditions, c = a + i b. 3. Caractérisation des similitudes de R2 . Soit s un automorphisme de R2 . Montrer que les propriétés suivantes sont équivalentes : avec limh→0 ε(h) = 0. Le nombre c est alors unique et on le note f 0 (z). Une application holomorphe est évidemment continue. On désigne par A(U ) l’espace vectoriel des fonctions holomorphe de U dans C telle que z 7→ f 0 (z) soit continue1 . Soit C 1 (U ) (resp. C 2 (U )) l’ensemble des fonctions F : U → R2 de classe C 1 (resp. C 2 ) sur U , considéré comme ouvert de R2 . Soit F ∈ C 1 (U ). On dit que F est conforme si pour tout (x, y) ∈ U , on a que d F (x, y) est une similitude directe de R2 . Autrement dit, la matrice jacobienne de F en (x, y) est la matrice d’une similitude directe. On désigne par Conf(U ) le sous-ensemble de C 1 (U ) constitué des applications conformes sur U . (a) s est une similitude, i.e. de la forme s = λIdR2 ◦ r où r ∈ O(2) et λ ∈ R∗ ; (b) il existe un réel ρ > 0 tel que pour tout couple (u, v) ∈ E 2 , on a 〈s(u)|s(v)〉 = ρ 2 〈u|v〉 ; (c) il existe un réel ρ > 0 tel que pour tout u ∈ E , on a ks(u)k = ρkuk ; (d) pour tous u, v ∈ E , la relation kuk = kvk implique ks(u)k = ks(v)k ; (e) pour tous a, b ∈ E , la relation 〈a|b〉 = 0 implique 〈s(a)|s(b)〉 = 0. 1 C’est un théorème assez délicat que celui qui affirme que toute fonction holomorphe a une dérivée continue, et même est de classe C ∞ . Nous ne l’utiliserons pas dans la suite. (On pourra utiliser le moment venu l’identité 〈u + v|u − v〉 = kuk2 − kvk2 .) 1 DS no 10 MPSI 1 2 – Fonctions holomorphes et conformes 7. On suppose que F est une isométrie affine. Montrer que F est une isométrie infinitésimale. Soit U un ouvert non vide de C. 4. On suppose désormais dans cette partie que F est une isométrie infinitésimale. (a) Parmi les fonctions suivantes, déterminer celles qui appartiennent à A(U ). f 0 : z 7→ 1; f 1 : z 7→ z; 2007-2008 f 2 : z 7→ Re z; f 3 : z 7→ z 8. Déterminer en fonction de i , k ∈ {1, 2} f 4 z 7→ e z . (∂i P )(∂k P ) + (∂i Q)(∂k Q). (b) Soient f , g ∈ A(U ). Montrer que f g ∈ A(U ) et calculer ( f g )0 . (c) Soit f ∈ A(U ) ne s’annulant pas sur U . Montrer que dérivée. 1 f ∈ A(U ) et calculer sa 9. Pour i , j , k ∈ {1, 2}, on pose αi j k = (∂i P )(∂2j k P ) + (∂i Q)(∂2j k Q). (d) Soient U ,V deux ouverts non vides de C. Soient f ∈ A(U ) et g ∈ A(V ) tels que f (U ) ⊂ V . Montrer que g ◦ f ∈ A(U ) et calculer sa dérivée. 5. Montrer que pour tous i , j , k ∈ {1, 2}, on a αi j k = αi k j et αi j k = −αk j i . (a) Soit f : U → C. Montrer que les deux conditions suivantes sont équivalentes : 10. Montrer que pour tous i , j , k ∈ {1, 2}, on a αi j k = 0. i. la fonction f appartient à A(U ) ; 11. Résoudre ii. P et Q sont de classe C 1 et vérifient ∂P ∂Q = ; ∂x ∂y ∂211 h = ∂212 h = ∂222 h = 0 ∂P ∂Q =− . ∂y ∂x avec h : E → R de classe C 2 . 12. En conclure que F est une isométrie du plan. (b) Montrer que si les conditions précédentes sont vérifiées, alors f0= 13. (Plus difficile) Montrer que les applications g : R2 → R2 de classe C 2 qui commutent au laplacien sont exactement les isométries, i.e. on a ∆(φ ◦ g ) = ∆(φ) ◦ g pour toute φ ∈ C 2 (R2 , R) si et seulement si g ∈ O(2). ∂P ∂Q ∂P ∂P +i = −i . ∂x ∂x ∂x ∂y (c) Montrer que si f ∈ A(U ), alors det JacF = kgradP k2 = kgradQk2 = | f 0 |2 . Pour se détendre (d) Soit f ∈ A(U ) et de classe C 2 . Montrer que Re( f ) et Im( f ) sont harmoniques. 6. Soit f ∈ A(U ). Soient γ1 , γ2 : [−1, 1] → U deux arcs paramétrés simples de classe C 1 et réguliers. On suppose γ1 (0) = γ2 (0) ∈ U et que f 0 ne s’annulle pas. Une fonction constante et la fonction x 7→ e x se promènent tranquillement dans la rue. Soudain la fonction constante aperçoit un opérateur différentiel qui approche et elle se sauve. e x la rattrape et lui demande ce qui lui prend. «Tu ne te rends pas compte ! Si l’opérateur différentiel me rencontre, il me dérivera et il ne restera rien de moi... !» «Ah ! Ah !», dit e x , «il ne m’inquiète pas, moi, la dérivation ne me fait pas peur !» Et il poursuit sa route. Au bout de quelques mètres, il rencontre l’opérateur différentiel. e x : «Salut, je suis x 7→ e x !» ∂ ...» L’opérateur différentiel : «Salut, je suis ∂y (a) Montrer que les arcs ψ1 = f ◦ γ1 et ψ2 = f ◦ γ2 sont de classe C 1 et réguliers. (b) Montrer l’égalité des angles orientés (γ01 (0), γ02 (0)) et (ψ01 (0), ψ02 (0)). 3 – Fonctions dont la différentielle est orthogonale On se propose de montrer dans cette partie que les seules fonctions de classe C 2 dont la matrice jacobienne est orthogonale en tout point sont les isométries affines de E. Soit F ∈ C 1 (R2 ). On dit que F est une isométries infinitésimale si pour tout (x, y) ∈ E , on a d F (x, y) est une isométrie, ce qui équivaut à ce que la matrice jacobienne de F ∂ ∂ soit orthogonale. Soit désormais F : E → E de classe C 2 . On note ∂1 = ∂x , ∂2 = ∂y et ∂2i j = ∂i ◦ ∂ j où i , j ∈ {1, 2}. 2