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Journée d’Olten du 14 février 2014
La Grèce a besoin de notre soutien
Halte au scandale de l’évasion fiscale
Unia demande au Conseil fédéral d’aider la Grèce à gérer sa crise de la dette et de lui
proposer avec effet immédiat l’échange automatique de renseignements en matière fiscale,
ce qui aurait dû être fait depuis longtemps.
Cinq années de politique d’austérité ont abouti à une catastrophe sociale en Grèce. Les réductions
massives de dépenses auxquelles le pays a été contraint l’ont plongé dans une récession
dramatique et ont entraîné un taux d’endettement record parmi les pays de l’UE. D’où une crise
sociale et humanitaire sans précédent: un tiers de la population vit dans la pauvreté, les systèmes
de sécurité sociale sont exsangues, le salaire minimum a chuté de 22%. Le chômage avoisine 27%
et dépasse même 50% chez les jeunes. Plus de 800 000 personnes n’ont plus accès aux soins de
santé et n’obtiennent des soins médicaux qu’en cas d’urgence. En outre, les hausses d’impôts
frappent de plein fouet les catégories à bas revenus.
La majorité du peuple grec a clairement désavoué cette politique de crise, en élisant Alexis Tsipras
du parti Syriza. Pour la première fois depuis le pic de la crise financière et économique qui s’est
abattue sur l’Europe (en 2009), un pays européen a élu un gouvernement qui ne soutient plus la
politique d’austérité. A la place, le nouveau gouvernement prévoit d’augmenter les salaires
minimums qui avaient brutalement chuté, de réembaucher les nettoyeuses et les agents du fisc
licenciés à tort, de mettre fin au bradage des biens publics et de prendre rapidement d’autres
mesures sociales. Le gouvernement grec redonne de l’espoir à tout le pays.
Cette nouvelle politique menée en Grèce constitue une chance pour l’Europe aussi. Car toute
l’Europe doit enfin mettre fin à la funeste politique d’austérité et miser à la place sur la
compensation des disparités sociales et la croissance. Les syndicats européens exigent par
conséquent de réaliser en priorité des investissements dans l’économie sociale, afin de maîtriser la
crise et de redonner des perspectives aux gens. L’Europe a besoin d’un plan directeur pour une
grande offensive en matière d’investissement, au lieu de nouveaux programmes d’économies.
Il est nécessaire de trouver une solution globale viable à la question de la dette. Beaucoup de
membres d’Unia ont des racines dans un pays endetté et connaissent la situation sociale précaire
au Portugal, en Espagne, en Italie ou en Grèce. Unia soutient par conséquent la revendication de la
Confédération allemande des syndicats (DGB) de renégocier la dette publique de tous les pays, lors
d’une conférence européenne sur l’endettement.
La Suisse aussi, plus concrètement sa place financière, a un rôle à jouer pour que la Grèce trouve
une issue à sa crise économique et sociale. Les Grecs fortunés ont soustrait leurs revenus et leur
fortune au fisc et les ont placés sur des comptes ouverts auprès de banques suisses. Il n’existe
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aucun chiffre officiel sur cet argent, et les estimations oscillent entre 42 milliards (2009) et plusieurs
centaines de milliards. La dette de la Grèce est aussi élevée notamment à cause de cet exode
fiscal. La Suisse doit aider le gouvernement grec à encaisser rapidement les impôts lui ayant été
soustraits. Unia demande par conséquent au Conseil fédéral de proposer immédiatement à la
Grèce un accord sur l’échange automatique de renseignements (EAR), afin de combattre
efficacement l’évasion fiscale. La filiale genevoise de HSBC aurait aidé plus de 2000 Grecs à
contourner le fisc. Unia invite également la FINMA à accorder au gouvernement grec l’assistance
administrative en matière fiscale qu’il a sollicitée auprès de la Suisse.
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