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TraiTemenT médical bradycardisanT dans l’ic
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Rev Med Liege 2017; 72 : 2 : 81-86
Il pourrait s’agir d’un outil d’intérêt pratique
permettant, d’une part, un suivi éducatif, amé-
liorant l’observance des traitements et, d’autre
part, une optimalisation rapide des traitements
et posologies dès les premiers signes de décom-
pensation.
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L’insuffisance cardiaque est une maladie de
plus en plus fréquente au sein de notre popu-
lation, grevée d’une morbi-mortalité majeure.
Il est démontré que l’optimalisation de la fré-
quence cardiaque permet de réduire drastique-
ment le risque d’hospitalisation ainsi que la
mortalité associée à cette maladie. Associée aux
bêta-bloquants, l’ivabradine a désormais toute
sa place dans la prise en charge des patients en
rythme sinusal pour atteindre la fréquence car-
diaque cible recommandée.
B
IBlIogRaphIe
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l’ivabradine si la fréquence cardiaque est ≥ 75
bpm. Pour rappel, l’ivabradine a montré une
régression de la mortalité dans l’étude SHIFT,
contrairement à la digoxine dans l’étude DIG
(«Digitalis Investigation Group») (33).
En cas de fibrillation auriculaire consacrée
et d’insuffisance cardiaque à FEVG altérée,
l’utilisation de la digoxine est recommandée
en seconde intention, en plus d’un bêta-blo-
quant pour contrôler la fréquence ventriculaire
chez un patient avec une réponse ventriculaire
insuffisance sous bêta-bloquant seul (niveau de
classe Ib). En effet, la combinaison digoxine
plus bêta-bloquant est plus efficace qu’un bêta-
bloquant seul (13).
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Le registre européen (ESC-HF Pilot) montre
une image claire de l’adhérence aux traitements
recommandés, et des doses utilisées. Comme
attendu, le taux de patients sous IEC et bêta-
bloquant est satisfaisant. Cependant le nombre
de patients traités aux doses recommandées est
sub-optimal (50 % pour les IEC et 30 % pour
les bêta-bloquants). Le traitement est généra-
lement instauré en cours d’hospitalisation, en
période aiguë, et n’est pas modifié par la suite.
Au contraire, il est diminué, voire arrêté, suite
à l’apparition d’effets indésirables attribués à
tort aux nouveaux médicaments. Ceci met en
évidence l’intérêt d’un suivi rapproché et mul-
tidisciplinaire par le cardiologue, le médecin
traitant, et toute l’équipe paramédicale de l’in-
suffisance cardiaque, permettant d’optimiser la
prise en charge et de poursuivre le traitement
initié, avec une titration appropriée.
Pour rappel, l’approche multidisciplinaire de
l’insuffisance cardiaque fait partie des recom-
mandations depuis 2005 (34). Elle repose sur
une équipe paramédicale (kinésithérapeutes,
diététicien(ne)s, psychologues, assistant(e)s
socia(ux)les…) et médicale (cardiologue, méde-
cin traitant). L’objectif principal est de fournir
un système de soins continus afin de veiller à
une prise en charge optimale, dès le début de
la maladie, le plus souvent par des moyens
simples comme le rappel de la restriction hydro-
sodée, la surveillance du poids, ou le contrôle de
la fréquence cardiaque. La clé du succès de ce
programme est la coordination des soins dans
le temps et par les différents services au sein du
système de soins. Dans ce type d’approche, un
suivi rapproché au domicile via les télécommu-
nications, après une hospitalisation récente pour
décompensation cardiaque, a toute sa place.