Thérapies ciblées sur les antigènes dossier CD30, cible du brentuximab vedotin pour le traitement des lymphomes CD30, the target for brentuximab vedotin therapy in lymphomas P. Brice* de Hodgkin (LH) et de rares lymphomes anaplasiques à grandes cellules (LAG), fait partie de la famille des récepteurs au TNF. L’expression de CD30 à la surface des cellules est assez spécifique du lymphome, ce qui l’a désigné comme cible tumorale depuis plus de 20 ans. Divers anticorps anti-CD30 ont été développés, sans efficacité s’ils sont nus et responsables de toxicité s’ils sont couplés à une immunotoxine ou à un radio-isotope. Plus récemment, les chimistes ont pu réaliser un conjugué anticorps-médicament grâce à un agent de liaison. Ce médicament, le brentuximab vedotin, est administré en perfusion rapide toutes les 3 semaines pour une durée maximale de 16 cycles, avec, en phase II, des taux de réponse objective de 74 % dans les LH et de 96 % dans les LAG. Ce médicament a donc eu une AMM aux États-Unis puis en Europe en 2012 chez des patients en rechute. Actuellement, des associations avec des chimiothérapies sont en essai thérapeutique en première et en deuxième ligne de traitement. Mots-clés : Lymphomes – Chimiothérapie – Brentuximab – Rechute. L es progrès thérapeutiques accomplis depuis 40 ans ont transformé le lymphome de Hodgkin (LH) classique en une affection curable dans plus de 80 % des cas. Deux situations compromettent cependant le pronostic : les patients réfractaires primaires (2 à 8 % des cas) et les rechutes (10 à 30 %). Au moins 50 % des patients en première rechute guérissent de leur maladie, mais en deuxième rechute ce taux est très faible, même si certains malades peuvent vivre longtemps avec leur lymphome. Cependant, inéluctablement, un certain nombre de patients décèdent de la maladie, ce qui justifie la recherche de nouveaux traitements (1). La situation est différente pour les lymphomes anaplasiques (plus rares) de l’adulte : la survie globale à 8 ans dépasse 50 % (surtout pour les formes ALK+), mais les rechutes sont graves, avec peu de guérisons (2). Ces 2 pathologies lymphoïdes ont en commun l’expression assez unique de l’antigène CD30 à la surface des cellules tumorales (3). Correspondances en Onco-Hématologie - Vol. IX - n° 3 - mai-juin 2014 Summary RÉSUMÉ » La molécule CD30, identifiée depuis 1982 dans les lymphomes Since 1982, CD30 molecule has been identified in Hodgkin’s lymphoma (HL) and anaplastic large cell lymphoma (ALCL). CD30 belongs to the TNF receptor superfamily. Regarding the relative specificity of CD30 expression in lymphomas, this molecule has been identified as a therapeutic target for 20 years. Various antibodies have been developed without efficacy when they are naked or yielding too important toxicities when combined with immunotoxins or radioisotopes. More recently, with a linker, chemists were able to synthesize a drug-antibody conjugate. This new drug, brentuximab vedotin, is given as a rapid infusion every 3 weeks for a maximal duration of 16 cycles. In phase II, objective responses are of 74% in HL and 96% in ALCL. This drug has been authorized in the USA, then in Europe, in 2012 for patients in relapse. Now, new regimens in combination with chemotherapy have been launched in therapeutic trials of first and second lines of treatment. Keywords: Lymphomas – Chemotherapy – Brentuximab – Relapse. Historique CD30 L’antigène CD30 (figure 1) a été identifié à la surface de cellules de LH en 1982 à l’aide de l’anticorps monoclonal Ki-1. En 1985, cet anticorps a permis d’isoler les lymphomes anaplasiques à grandes cellules (LAG) au sein des lymphomes non hodgkiniens (LNH) [1]. CD30 est une molécule transmembranaire de 120 kD dans sa forme mature. Ultérieurement, le clonage du gène codant pour la molécule CD30 a permis d’établir qu’il s’agissait d’un nouveau membre de la superfamille des récepteurs du TNF (Tumor Necrosis Factor), les TNF-R, situé sur le chromosome 1p36. Il a aussi été possible d’identifier une molécule CD30s (soluble) plus petite (85 kD) dans le sérum de patients présentant un lymphome CD30+. Cette molécule CD30s semble provenir du clivage de la partie extracellulaire de l’antigène CD30. Le gène du CD30 ligand (CD30L) a été cloné au * Service d'hématologie, hôpital Saint-Louis, Paris. 123 Thérapies ciblées sur les antigènes dossier tique (LAI), ou NOS (non otherwise specified), ou associés au virus HTLV1. Environ 20 % des lymphomes B expriment CD30. Il s’agit surtout des lymphomes primitifs du médiastin et des lymphomes post-transplantation. Pour les autres tumeurs, l’expression est rare en dehors de certains carcinomes embryonnaires. Figure 1. Schéma de CD30. niveau du chromosome 9q33. Ce ligand comporte aussi des séquences d’homologie avec des membres de la famille du TNF et est exprimé sur les lymphocytes T activés. La fonction du complexe CD30/CD30L n’est pas parfaitement connue, mais il semble transmettre des informations essentielles pour la réponse immune. Expression de CD30 La faible expression de CD30 dans les tissus humains et la structure de la molécule ont fait chercher depuis 1995 un usage thérapeutique (3). Différents anticorps ont, en effet, permis depuis plus de 20 ans d’analyser l’expression de CD30 sur les cellules normales et tumorales (3). L’expression de CD30 dans les tissus normaux est restreinte aux lymphocytes B et T activés et aux cellules infectées par le virus d’Epstein-Barr (EBV). En ce qui concerne les tissus malins, tous les LH expriment CD30 au niveau de la cellule de Reed-Sternberg, mais celle-ci est présente en faible quantité dans le tissu tumoral. Les lymphomes anaplasiques expriment par contre de forts taux de C30 dans 100 % des cas. Environ 30 % des LNH de la lignée T expriment CD30 de façon variable, surtout les LNH de type lymphome angio-immunoblasTableau I. Résultats des traitements par anticorps anti-CD30 nus ou couplés avant le brentuximab vedotin. SGN30 SGN30 + 131I SGN30 + ricine MDX 060 LH RC/RP* n = 38 0 n = 22 1/5 n = 17 0/1 n = 16 2/2 ALCL RC/RP n = 41 2/5 NF NF n = 5 2/0 Toxicité n = 0 n = 7 Hématologique n = 5 Fuites capillaires, myalgies n = 2 1 ARDS 1 tamponnade * Réponse complète/réponse partielle ; NF : non fait. 124 Traitements par anti-CD30 Depuis la découverte de l’antigène CD30, de nombreux anticorps monoclonaux anti-CD30, en particulier SGN30, ont été évalués de façon prospective dans des études de phase I/II (tableau I). Les principaux résultats obtenus avec des anti-CD30 nus ne montrent que des taux de réponse très bas, et les anticorps couplés soit à une immunotoxine, soit à de l’iode 131 ont montré une toxicité inacceptable (4-7). De plus, les associations du SGN30 avec de la chimiothérapie ont montré des toxicités pulmonaires (8). Le brentuximab vedotin Le brentuximab vedotin (BV) est un conjugué anticorpsmédicament composé d’un anticorps monoclonal antiCD30 (produit par la technologie de l’ADN recombinant sur des cellules ovariennes de hamster chinois, CHO) associé par une liaison covalente à la monométhylauristatine E (MMAE), un puissant cytostatique antitubules. L’innovation technologique de ce produit est liée à l’agent de liaison, qui est un dipeptide clivable par les enzymes intracellulaires (9). Après fixation à l’antigène CD30, le BV est internalisé rapidement dans la cellule et transporté vers les lysosomes où le peptide de liaison est sélectivement clivé. La MMAE libérée dans la cellule se lie à la tubuline et provoque un arrêt du cycle cellulaire en phase G2/M et une apoptose (figure 2). Les premiers essais ont été réalisés sur des lignées cellulaires de LH et LAG et chez des souris immunodéprimées à partir de 2003. Le premier essai de phase I chez l’homme a été publié en 2010 (9). Les études pharmacocinétiques mesurant le BV et la MMAE libre ont montré que le taux maximal est obtenu en 2 à 3 jours et que le médicament disparaît au bout de 21 jours. La demi-vie estimée est de 3 à 4 jours pour le BV et de 2 à 3 jours pour la MMAE. Chez 12 patients, après administration de BV, il a été observé une diminution de certaines cytokines, comme la TARC (Thymus and Activation-Regulated Chemokine ou CCL17), le TNF-alpha et l’interleukine 6 (IL-6). Tolérance Le BV est administré par perfusion intraveineuse de 30 minutes à la dose de 1,8 mg/kg/j en hôpital de jour. Correspondances en Onco-Hématologie - Vol. IX - n° 3 - mai-juin 2014 CD30, cible du brentuximab vedotin pour le traitement des lymphomes La perfusion peut entraîner des réactions d’hypersensibilité, mais elles restent exceptionnelles. Les patients qui présentent des réactions de grade 1 ou 2 liées à la perfusion peuvent recevoir d’autres perfusions, à condition d'avoir une prémédication appropriée 30 à 60 minutes auparavant. La prémédication peut comporter du paracétamol per os associé à un antihistaminique ou être réalisée selon les recommandations standard. L’usage de corticostéroïdes n’est pas pertinent. La toxicité hématologique du BV est faible, mais le traitement ne peut être débuté que si les taux de plaquettes et de neutrophiles sont respectivement supérieurs à 50 G/L et 1 G/L. Une surveillance de la numération formule sanguine (NFS) doit être réalisée avant chaque perfusion, et il faut avertir les patients du risque de saignement en cas de thrombopénie et d’infection grave en cas de neutropénie. Des effets mineurs ont été observés : hyperglycémie, fièvre, infections respiratoires, fatigue, diarrhée, etc. Une neuropathie périphérique, caractérisée par un engourdissement et des picotements des extrémités (mains, pieds), a été rapportée chez 20 à 40 % des patients traités par le BV, le plus souvent de grade inférieur à 3. Une neuropathie périphérique motrice a plus rarement été observée (9) ; selon son grade, une adaptation posologique à une dose de 1,2 mg/kg/j (pouvant aller jusqu’à l’arrêt du traitement) peut être réalisée. Pour les patients qui développent des douleurs neuropathiques, caractérisées par des douleurs à type de brûlures, des douleurs lancinantes à type de fourmillements ou des douleurs sourdes s’accompagnant généralement d’une hypersensibilité au toucher normale, un traitement symptomatique peut être proposé. Cependant, les traitements symptomatiques n’ont pas d’effet sur la perte de sensation. La neuropathie récupère entre 1 et 6 mois après la fin du traitement. Elle est plus importante chez les patients ayant reçu des chimiothérapies neurotoxiques au préalable. Leucoencéphalopathie multifocale progressive (LEMP) La LEMP est une infection opportuniste rare du système nerveux central, souvent rapidement progressive et fatale, due au virus JC (John Cunningham virus, JCV). Au cours d’un essai clinique de BV mené aux États-Unis, 1 cas de LEMP est survenu chez 1 patient, et, depuis, 5 cas ont été publiés (10). De ce fait, une surveillance régulière pendant toute la durée du traitement doit être réalisée chez les patients traités par BV, afin de détecter l’apparition ou l’aggravation de symptômes ou de signes neurologiques pouvant évoquer une LEMP. En cas de suspicion de LEMP, le traitement doit être suspendu tant que ce diagnostic n’a pas été exclu. Un cas Correspondances en Onco-Hématologie - Vol. IX - n° 3 - mai-juin 2014 Endocytose dans les puits à clathrine SGN35 SGN35 0 CD3 Vésicules à clathrine Clathrine MMAE Cathepsine pH acide Lysosome Cathepsine : clivage de la MMAE MMAE : monométhylauristatine E Figure 2. La molécule de brentuximab : mécanisme d’action sur les cellules CD30+. de syndrome de Stevens-Johnson (SSJ) a été rapporté dans 1 essai de phase II. Plus récemment, des cas de pancréatite aiguë, dont 2 mortels, ont été publiés chez des patients sans facteurs de risque. Auparavant, seules des hyperglycémies et cytolyses hépatiques avaient été rapportées. Il est supposé qu’il existe des cellules CD30+ dans le pancréas à un faible niveau (11). Efficacité en monothérapie Le tableau II synthétise la majorité des études terminées avec le BV chez l’homme. En résumé, la phase I a permis d’obtenir des rémissions et de déterminer la dose en monothérapie de 1,8 mg/kg toutes les 3 semaines pour un maximum de 16 cycles, soit 1 an de traitement. Ensuite, 2 études de phase II identiques dans les LH et les LAG ont été conduites, avec des taux de réponse (tableau III) permettant une obtention d'autorisation de mise sur le marché (AMM) dans 2 indications en Europe (12, 13) : ✓ patients en rechute de LH après autogreffe ou en rechute de LAG après une chimiothérapie de type CHOP ; ✓ patients ayant reçu 2 lignes de chimiothérapie pour LH et ne pouvant pas recevoir d'autogreffe. Les résultats thérapeutiques sont plus impressionnants dans les LAG que dans les LH pour 2 raisons probables : d’abord, parce que le nombre de cellules CD30+ y est plus important ; ensuite, parce que ces patients ont été moins traités antérieurement. Une étude de second trai- 125 Thérapies ciblées sur les antigènes dossier Tableau II. Principales études cliniques humaines terminées avec le brentuximab vedotin dans des lymphomes CD30+. Phase Objectifs/schéma n/population Dose/fréquence Durée SG0001 Étude I Escalade de dose Sécurité dose max. Rechutes réfractaires 0,1-3,6 mg/kg q* 3 semaines 16 cycles SG0002 I Escalade de dose Sécurité dose max. + gemcitabine 44/rechutes réfractaires 0,4-1,8 mg/kg q 1 semaine 12 cycles SG0003 II Étude pivotale 102/LH rechute post-autogreffe 1,8 mg/kg q 3 semaines 16 cycles SG0004 II Étude pivotale 58/rechutes 1,8 mg/kg q 3 semaines 16 cycles SG0005 III Randomisée 2 bras versus placebo Efficacité 320/LH post-autogreffe Adjuvant 1,8 mg/kg q 3 semaines 16 cycles SG0006 II Sécurité Retraitement 21/patients répondeurs 1,8 mg/kg q 3 semaines 16 cycles SG0007 I Toxicité cardiaque Rechutes réfractaires 1,8 mg/kg q 3 semaines 16 cycles SG0008 I Pharmacocinétique Rechutes réfractaires 1,2-1,8 mg/kg q 3 semaines 16 cycles SG0009 I Combinaison ABVD ou AVD 51/LH naïfs 0,6-0,9-1,2 mg/kg q 2 semaines 6 cycles * q : quotidien. Tableau III. Résultats comparés des essais de phase II de brentuximab vedotin chez des patients en rechute de LH ou de LAG. Caractéristiques des patients LH, n = 102 LAG, n = 58 31 (15-77) 52 (14-76) 66 45 3,5 (1-13) 2 (1-6) 70 50 100 6,7 (0-131) 25 NF Réponses objectives (%) Rémission complète (%) 74 33 96 57 Durée médiane de réponse (mois) 6,7 12,6 Survie sans progression médiane (mois) 5,6 13,3 Survie médiane (mois) 22,4 NA Âge médian (ans) Radiothérapie antérieure (%) Nombre de lignes de chimiothérapie Réfractaires primaires (%) Autogreffe antérieure (%) Délai autogreffe-rechute (mois) Réponse au traitement NF : non fait ; NA : non atteint. tement chez des patients répondeurs dans une phase II mais progressant à son issue a montré une faible toxicité de ce retraitement et une bonne efficacité (taux de réponse à 60 % avec 30 % de RC) [14]. L’indication la plus usuelle en pratique courante est de mettre en rémission des patients en rechute de LH après autogreffe afin de leur proposer une allogreffe (15). Après ces études, d’autres indications sont en cours d’évaluation : ✓ les lymphomes T périphériques exprimant CD30 mais non anaplasiques, ce qui représente 30 à 50 % de ces lymphomes ; 126 ✓ les lymphomes T cutanés, en particulier les mycosis fungoïdes transformés ; ✓ les lymphomes B du médiastin, souvent CD30+ ; ✓ les lymphoproliférations EBV+, etc. Un essai de phase III randomisé (AETHERA) en cours, qui utilise le BV en adjuvant postautogreffe (étude 0005), est très important, car les patients sélectionnés présentent une rechute de mauvais pronostic (atteinte extranodale ou rechute précoce). Si un bénéfice est démontré, cela évitera des rechutes ultérieures et limitera l’usage des protocoles de double intensification (16). Correspondances en Onco-Hématologie - Vol. IX - n° 3 - mai-juin 2014 CD30, cible du brentuximab vedotin pour le traitement des lymphomes Associations avec de la chimiothérapie L’essai avec la gemcitabine hebdomadaire (SG0002) a été arrêté avant la combinaison, et, finalement, seule la partie de BV hebdomadaire a été réalisée chez 44 patients. Cet essai a montré qu’on pouvait augmenter les doses jusqu’à 1,2 mg/kg/sem. L’essai a été arrêté car, même si les taux de réponse étaient satisfaisants, l’incidence plus élevée des neuropathies périphériques (66 %) a fait préférer un schéma de traitement toutes les 3 semaines (17). Un essai de phase I en association avec ABVD (adriamycine, bléomycine, vinblastine et dacarbazine) a permis de montrer qu’il fallait éviter d’associer la bléomycine et le BV, en raison d’une incidence élevée de toxicité pulmonaire (44 %), supérieure à celle de l’ABVD. L’association AVD et BV s’est par contre avérée efficace et sans toxicité pulmonaire (18). Perspectives En dehors des indications de l’AMM, qui vont concerner 200 à 250 patients par an en France, de nombreux projets sont en cours pour une utilisation plus précoce de ce médicament : ✓ en première ligne, des essais randomisés entre ABVD et AVD associés au BV sont en cours dans les stades avancés ou intermédiaires ou en adjuvant après radiothérapie chez les mauvais répondeurs ; ✓ en deuxième ligne, le brentuximab vedotin va être testé en association avec les traitements de rattrapage usuels DHAP (dexaméthasone, cytarabine et cisplatine) ou ICE (ifosfamide, carboplatine et étoposide). ■ Les auteurs n'ont pas précisé leurs éventuels liens d'intérêts. Références 1. Brice P. Managing relapsed and refractory Hodgkin lym- 7. Schnell R , Borchmann P, Staak O et al. A Phase I study 13. Pro B, Advanid R, Brice P et al. Brentuximab vedotin (SGN- phoma. 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