mettent en évidence l'impact potentiel du traitement antiviral par
interféron sur les complications de la cirrhose.
La question de l'association de certains génotypes du virus C à la
sévérité de l'atteinte hépatique a été controversée et reste encore
débattue. Les résultats des nombreuses études menées sur ce
sujet sont contradictoires. L'association entre certains génotypes,
le génotype 1 en particulier, et une maladie plus sévère, pourrait
être liée en partie à des facteurs confondants comme la source ou
la durée de l'infection, ou encore l'âge au moment de l'infection.
Les grandes études de cohorte sont cependant peu nombreuses et
peuvent apporter quelques informations intéressantes. Les
objectifs du travail collaboratif de Roffi et coll. ont été d'évaluer
l'influence des génotypes du VHC sur l'évolution de l'atteinte
hépatique et de mesurer l'impact à long terme du traitement par
l'interféron chez les malades atteints de cirrhose.
Roffi et coll. ont étudié une cohorte de 2307 malades italiens
ayant une hépatite chronique C. Le génotype 1b représentait
40% des malades et le type 2 28,5% des malades. L'âge moyen
des malades infectés par le génotype 1b et 2 était plus élevé que
celui des malades infectés par un autre génotype. Le génotype
1b était associé à la transfusion et à l'infection dite sporadique
(sans mode de contamination connu), tandis que les génotypes
1a, 3 et 4 étaient plus fréquents chez les toxicomanes. Dans cette
population, la cirrhose était trouvée chez 12% des malades.
La survie des malades infectés par le génotype 1 était moins
bonne que celle des malades infectés par d'autres génotypes.
L'incidence annuelle du carcinome hépatocellulaire était de 5,9%
chez les malades infectés par le génotype 1a, de 4,5% pour les
malades infectés par le génotype 1b et de 2,8% pour les malades
infectés par les autres génotypes.
Parmi les 271 malades atteints de cirrhose, 119 étaient soumis à
un traitement par l'interféron alpha en dehors d'une étude
contrôlée. La dose totale moyenne était de 388 millions d'unités
(extrêmes : 108-1300). La réponse virologique prolongée était
observée dans 9,2% des cas. La survie était meilleure dans le
groupe traité par l'interféron (75% de survie à 9 ans dans le
groupe traité contre 75% de survie à 5 ans dans le groupe non
traité ; p < 0,01). L'incidence de survenue d'un carcinome
hépatocellulaire était plus faible dans le groupe ayant reçu de
l'interféron (20% à 10 ans) que dans le groupe non traité (52% à
10 ans) (p < 0,01).
Dans la plupart des études épidémiologiques, de nombreux
facteurs sont confondants. Le génotype 1b, en Italie comme en
France, est plus fréquemment trouvé chez les malades âgés avec
une atteinte hépatique sévère. Le travail de Roffi et coll.
confirme le lien significatif entre l'âge des malades et le
génotype viral : les sujets les plus âgés étaient infectés par le
génotype 1a (moyenne : 70 ans), suivis par les malades ayant un
http://publications.crips.asso.fr/transcriptase/96_1348.htm (2 sur 4) [08/04/2003 16:13:50]