Tableau de bord Marseille 2003 8.5 P A THOLOGIES Les cancers du colon et du rectum Contexte national Le cancer colo-rectal est le plus fréquent des cancers chez les hommes après celui de la prostate et celui du poumon, et chez les femmes après le cancer du sein. Le nombre de nouveaux cas annuels, estimé par le réseau Francim des registres du cancer, était de près de 36 000 en 1995 en France métropolitaine. Entre 1985 et 1995, le taux d'incidence est passé de 35 à 42 pour 100 000 chez les hommes, et de 22 à 27 pour 100 000 chez les femmes. Globalement, l'incidence du cancer du côlon augmente alors que celle du rectum diminue légèrement. Alors que l'incidence augmente, la mortalité par cancer colo-rectal diminue ; néanmoins, il est responsable d'environ 16 500 décès chaque année. Le risque de cancer colo-rectal est 1,5 fois plus élevé chez l'homme que chez la femme, et augmente avec l'âge à partir de 45 ans. Il semble plus élevé dans les populations urbaines que rurales et il paraît également corrélé au statut socio-économique. Une alimentation trop riche en graisse animale et pauvre en fibres est souvent associée au risque de cancer colo-rectal. Le tabac semble également en cause. Par ailleurs, plusieurs études récentes concluent en faveur du rôle protecteur de l'activité physique. De ce fait, la prévention de ces cancers repose essentiellement sur le dépistage précoce. Des études ont prouvé l'efficacité du dépistage par test de recherche de saignement dans les selles (Hémoccult II). Il est démontré que les dépistages annuels et biennaux diminuent l'incidence. La conférence de consensus organisée sous l'égide de l'Anaes en 1998 a conclu de manière réservée : "le dépistage du cancer colo-rectal est possible par la recherche de saignements occultes dans les selles dans le cadre de campagnes de dépistage de masse soumises à des conditions strictes de réalisation. Son efficacité pour les sujets à risque moyen ne pourra être définitivement affirmée en France qu'après l'examen des résultats de l'étude bourguignonne et après démonstration de sa faisabilité par des études pilotes". Les résultats de cette étude bourguignonne ont confirmé la possibilité de réduire la mortalité par cancer colo-rectal grâce à la réalisation d'un test Hémoccult tous les 2 ans. En février 2000, un programme cancer a été lancé par le secrétariat d'Etat à la Santé avec pour objectif de renforcer la prévention, de généraliser le dépistage, d'améliorer la prise en charge, de garantir les droits des malades et de coordonner les efforts de recherche. Situation à Marseille : faits marquants · On observe à Marseille une sous-mortalité par cancer du colon rectum, plus marquée chez les hommes (-20,3 %) que chez les femmes (-13,1 %). L'écart à la moyenne nationale est plus important à Marseille que dans le département et la région. · La majorité (86 %) des décès par cancer du colon rectum surviennent après l'âge de 65 ans et 55 % après l'âge de 75 ans. · La mortalité par cancer du colon rectum reste inférieure à celle par cancer du poumon quel que soit l'âge, mais est supérieure à celle par cancer de la prostate jusqu'à 75 ans environ. Chez les femmes, la mortalité par cancer du colon rectum est supérieure à celle par cancer de l'utérus dès 55 ans et atteint le niveau de mortalité par cancer du sein vers 75 ans. · Entre 1988-1990 et 1997-1999, la mortalité par cancer du colon rectum a diminué d'environ 20 % chez les hommes comme chez les femmes à Marseille. Cette diminution est plus importante que celle observée au niveau national sur la même période. · En moyenne, sur la période 2001-2002, plus de 300 personnes ont été admises en Affection Longue Durée pour cancer du colon rectum. Dans les deux sexes, les deux tiers concernent des personnes de 66 ans et plus. 2003 Fiche 8.5 z ors paca P A THOLOGIES Tableau de bord Marseille 2003 1. INDICES COMPARATIFS DE MORTALITÉ PAR CANCER DU COLON RECTUM 1997-1999 (BASE 100 = FRANCE MÉTROPOLITAINE) Hommes EN L'INDICE Femmes COMPARATIF DE MORTALITÉ (ICM), Sous-mortalité 100 79,7 * 86,9 * 84,6 * 83,1 * Marseille 88,4 * Bouches-du-Rhône appelé aussi standardized mortality ratio (SMR), est le rapport en base 100 du nombre de décès observés dans une zone au nombre de décès qui serait obtenu si les taux de mortalité pour chaque tranche d'âge étaient identiques aux taux nationaux (ICM France métropolitaine = 100). Un test du chi2 au seuil de 5 % est calculé pour déterminer si la différence avec la moyenne nationale est significative. 90,1 * PACA * Différence significative au seuil de 5 % par rapport à la France métropolitaine Sources : INSERM CépiDC, INSEE 2. TAUX SPÉCIFIQUES DE MORTALITÉ PAR CANCER DU COLON RECTUM PAR ÂGE ET SEXE À MARSEILLE EN 1997-1999 Hommes Nb de décès* 0 1 7 15 30 32 17 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-74 ans 75-84 ans 85 ans ou plus Femmes Tx pour 100 000 0 2,5 14,1 40,1 89,3 164,5 258,4 Nb de décès* 0 1 4 11 23 35 29 Tx pour 100 000 0 2,3 6,7 26,6 53,6 112,2 189,8 * Nombre de décès annuel moyen Sources : INSERM CépiDC, INSEE Echelle logarithmique 1000 pour 100 000 300 100 200 10 100 1 0 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-74 ans Hommes 3. TAUX 1000 75-84 ans 85 ans ou plus 35-44 ans 45-54 ans Femmes 55-64 ans Hommes 65-74 ans 75-84 ans 85 ans ou plus Femmes SPÉCIFIQUES DE MORTALITÉ PAR CANCERS DU COLON RECTUM, DU POUMON ET DE LA PROSTATE PAR ÂGE CHEZ LES HOMMES À Echelle logarithmique pour 100 000 MARSEILLE EN 1997-1999 (TAUX POUR 100 000 HABITANTS) pour 100 000 100 10 1 0,1 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-74 ans 75-84 ans colon rectum poumon prostate 85 ans et plus Sources : INSERM CépiDC, INSEE 2003 Fiche 8.5 z ors paca P A THOLOGIES Tableau de bord Marseille 2003 4. TAUX SPÉCIFIQUES DE MORTALITÉ PAR CANCERS DU COLON RECTUM, DU SEIN, DE L'UTÉRUS ET DU POUMON PAR ÂGE CHEZ LES FEMMES À (TAUX Echelle logarithmique 1000 POUR MARSEILLE 100 000 HABITANTS) EN LE 1997-1999 TAUX COMPARATIF DE MORTALITÉ OU TAUX STANDARDISÉ DIRECT est défini comme le taux que l'on observerait dans la zone si elle avait la même structure par âge que la population de référence (ici la population française métropolitaine au recensement de 1990, deux sexes confondus). Les taux comparatifs éliminent les effets de structure par âge et autorisent les comparaisons entre deux périodes, entre les deux sexes et entre zones géographiques françaises. pour 100 000 100 10 1 25-34 ans 35-44 ans 45-54 ans 55-64 ans 65-74 ans 75-84 ans 85 ans et plus utérus sein colon rectum poumon Sources : INSERM CépiDC, INSEE 5. EVOLUTION DES TAUX COMPARATIFS DE MORTALITÉ PAR CANCER DU COLON RECTUM À (TAUX 31,1 Marseille * 35,4 31,0 27,2 26,0 BDR a 100 000 MARSEILLE ENTRE 1988-1990 ET 1997-1999 HABITANTS) Femmes Hommes 32,5 POUR 21,0 27,7 PACA ** 1988-1990 32,8 France métropo. ** Marseille * 1997-1999 * Evolution significative (p<0,01) ** Evolution significative (p<0,001) a Evolution significative (p<0,05) Sources : INSERM CépiDC, INSEE 21,6 19,8 17,1 18,7 17,1 BDR a PACA a 1988-1990 6. LES 17,3 19,3 France métropo.** 1997-1999 ADMISSIONS EN AFFECTION LONGUE DURÉE POUR CANCER DU COLON RECTUM À MARSEILLE EN 2001-2002 (MOYENNE ANNUELLE) Hommes Nb Femmes % Nb % 16-35 ans 2 1,2 1 0,6 36-65 ans 56 34,4 49 28,8 66 ans et plus Total 105 64,4 120 70,6 163 100,0 170 100,0 Dans la CIM 10, les cancers du colon et du rectum correspondent aux pathologies codées C18 à C20. Source : ERSM INTERPRÉTATION LES DONNÉES D'ALD POUR CANCERS DU COLON RECTUM Les demandes d'ALD ne se justifient pas pour tous les cancers colo-rectaux, en particulier pour les tumeurs dépistées à un stade précoce dont le traitement peut être beaucoup moins lourd qu'à un stade ultérieur. L'exérèse d'un polype intestinal avec cancer intra-épithélial au cours d'une coloscopie est prise en charge à 100 % sans nécessiter une demande d'ALD. Ainsi, les taux spécifiques des ALD pour cancers du colon rectum pourraient être inférieurs à l'incidence de ces cancers. Source : Etat des lieux épidémiologique sur les cancers du sein, de la prostate, du colon rectum et de l'utérus dans les Alpes-Maritimes et état des connaissances sur le dépistage de masse de ces cancers - ORS PACA - 2003 LE DÉPISTAGE DU CANCER DU COLON RECTUM Le programme national de lutte contre le cancer lancé en février 2000 par le Secrétariat d'Etat à la Santé et à l'Action sociale prévoit la généralisation du dépistage des cancers du sein, du col de l'utérus et du colon rectum. La Direction Générale de la Santé a sélectionné fin 2001 douze départements pilotes pour mettre en place le dépistage du cancer colo-rectal, dont celui des Bouches-du-Rhône. La prévention de ces cancers repose essentiellement sur le dépistage précoce par la recherche de saignements dans les selles (Hémoccult II) chez les hommes et les femmes de 50 à 74 ans, tous les deux ans. En cas de positivité de ce test, l'exploration recto-colique de référence est la coloscopie qui permet de plus l'exérèse des polypes. Le dépistage chez les personnes à risque élevé fait l'objet de recommandations particulières de l'ANAES. Source : Etat des lieux épidémiologique sur les cancers du sein, de la prostate, du colon rectum et de l'utérus dans les Alpes-Maritimes et état des connaissances sur le dépistage de masse de ces cancers - ORS PACA - 2003 2003 Fiche 8.5 z ors paca