Arabes 4-pages A3lig..

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«
Deux peuples se côtoient et vont l’un sur un rivage, l’autre sur l’autre
rivage parallèle. Une mer les sépare. Cette mer, c’est la mer mentale
primordiale, la Mer des Mers en quelque sorte : la Méditerranée. Sur
la rive sud de la Méditerranée, il y a, majoritaires à partir de la fin
du VIIe siècle A.D., les Arabes ; sur sa rive nord, parmi d’autres peuples
qui seront dits un jour européens, il y a les (bientôt) Français. Ces deux
peuples, séparés géographiquement par la mer, qui est divinité, seront
souvent rapprochés et parfois même réunis par l’autre déesse qui gère
le destin des communautés humaines : l’histoire.
«
(Salah Stétié)
« La France est le premier pays arabo-musulman d’Europe. » Il faut peutêtre relativiser l’assertion, mais elle revêt néanmoins une certaine réalité.
Le parcours des hommes, des mots, des idées et des arts, la géographie,
ont forgé une histoire collective qui continue de s’écrire. Cette part commune constitue un pan de l’histoire de la France, de sa culture et de son
identité. Il nous a paru important de l’affirmer et de l’illustrer en consacrant un livre aux Arabes en France, aux Arabes de France : le premier
d’une collection consacrée aux peuples qui forment ce pays*.
Précisons encore que le mot Arabe recouvre ici l’ensemble du monde
arabo-musulman, tel qu’il est perçu par la société française. Il signifie en
fait plus que cela : Berbère, Kabyle, Maghrébin, Maure, Ottoman, Sarrazin… selon le point de vue, la géographie et le cours du temps ; tous se
rencontrent dans ce livre.
(*) suivi en 2011 par « Italiens en France, Italiens de France »
Format 255 mm x 235 mm / 240 pages / 190 documents
impression quadri sur papier Arctic Volume White 150 g / reliure cartonnée
ISBN 978-2-86266-626-6
Prix de vente public 35 €
Nouvelles Editions Loubatières / 10 bis, bd de l’Europe / BP 50014 / Portet-sur-Garonne Cedex
Tél. 05 61 72 83 53 / Fax 05 61 72 83 50
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Ghazali Amidou Ibn Hazm Ibn an-Nadîm Ibn Jubaïr Ibn Tufayl Ibn Quzmân Abou-Hâmid
al-Gharnati Ibn Arabi Ibn Zaydoûn Wallada Roland Abd ar-Rahman Louis Massignon AlBirûnî Ibn Nafis Alphonse VI Alphonse X Frédéric II Abraham ben Dâ’ûd Assia Djebar
Gérard de Crémone Salah Guemriche Tarik Ibn Ziad Raymond de Salvetat Pierre de Cluny
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Gonzalo Garcin Gudiel Omar Sharif Vigila Thierry de Chartres
Sâ’id al-Andalousi Jacques
Berque Isabelle Adjani Haroun al-Rachid Bonaparte Al-Fârâbî Avicenne Al-Khawarizmi
LIBRAIRIEIbn
LEKhaldoun
15 OCTOBRE
Al-Shatir Al-Hazen al-Ma’mûn Abd EN
ar-Rahman
Abû 2010
al-Walìd ibn Rûchd
Ahmed Djebbar Oqba ibn al-Haddjadj Paul Diacre Ibn Hazem Zuhrû Lieutprand de
Crémone Ibn Hayyân Abd al-Rahman III Hugues d’Italie Otton Ier Pépin le Bref al-Ma’mûn
Louis le Pieux al-Hakam Charles le Chauve Lanfred Sigismond Ibn Idhari Muhammad Ier
Süleyman ibn al’Arabi Al-Mansûr Eginhard Pierre le Vénérable Robert Ketton Guillaume
Postel François Ier Bernhard von Breydenbach Agostino Giustiniani Jean de la Forest
Christophe Richier Bertrand de la Borderie Antoine Geuffroy Catherine de Médicis Grand
Turc Soliman le Magnifique Edith Piaf Charles Quint Bernhard von Breydenbach Khayr
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Nasser Ahmed El-Tabel Émir Abdelkader Duc de Bourmont Lamartine Ismaÿl Urbain
Napoléon III Prosper Enfantin Jules Ferry Bachaga El-Mokrani Cheikh El-Haddad Ouled
Sidi Cheikh Abdelkader ben Mohieddine Général Lamoricière Ibn Arabi Mgr Pavy AntoineAdolphe Dupuch Waciny Laredj Montesquieu Jamel Debbouze Mac Mahon Général de
Gaulle Jean Pélegri Chateaubriand Félix Bonfils Philippe Grenier Jamāl Al-Dān AlAfghāni Mohammad Azam Khan Muhammad Abduh Saad Zaghloul Ernest Renan Gérard
de Nerval Antoine Galland Mohamed Fellag Joseph-Charles Mardrus Henriette et Gérard
Walter Barthélemy D’Herbelot Marcel Devic Samy Naceri Majid El-Houssi Dany Boon
Mohammed Harbi Ahmed Ben Amar el Gaid Zinedine Soualem Al-Idrissi Al-Djazari
Te x te s d e
Mouloudji Banu Musa Habash al-Hasib al-Kindi Hunayn Ibn Ishaq Abu l-Wafa Ibn Sahl
al-Razi al-Majriti Ibn al-Haytham
Ibn Bajja Ibn
A hm e d D j eas-Samaw’al
b bar, S a l aal-Khayyâm
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Mu’adh al-Mu’taman al-Qurashi
Ibn Mun’im Ibn Tufayl Alexandrin Diophante Sharaf alA b d el m a d ji d K ao ua h , Sa l ah St é t i é
Din al-Tusi Moses Ibn Tibbon Fibonacci Ibn al-Banna Ibn al-Ahdab Roschdy Zem Gerbert
d’Aurillac Constantin l’Africain Al-Idrissi Copernic Abdul-Aswad al-Duali Abu-Ali Ibn
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{
Arabes et Français
aspects d’une fascination ambiguë
Deux peuples se côtoient et vont l’un sur un rivage, l’autre sur l’autre
rivage parallèle. Une mer les sépare. Cette mer, c’est la mer mentale
primordiale, la Mer des Mers en quelque sorte : la Méditerranée. Sur
la rive sud de la Méditerranée, il y a, majoritaires à partir de la fin du
VIIe siècle A.D., les Arabes ; sur sa rive nord, parmi d’autres peuples
qui seront dits un jour européens, il y a les (bientôt) Français. Ces
deux peuples, séparés géographiquement par la mer, qui est divinité,
seront souvent rapprochés et parfois même réunis par l’autre déesse
qui gère le destin des communautés humaines : l’histoire. Il faudrait,
dans certaines circonstances, écrire certains mots déterminants avec
une initiale majuscule : la Géographie et l’Histoire, entités mêlées à
la conscience des hommes et qui brassent leur destin, sont dans le cas
des Arabes et des Français comme deux poumons qui leur permettent
de respirer le même air partageable. Partage difficile, air disputé âprement, souvent chargé d’orages et traversé d’éclairs qui ne sont pas
toujours des éclairs de lucidité, qui sont des éclairs d’armes blanches,
qui sont des éclairs d’armes à feu. Cela n’empêche pas, au-delà des
éclats meurtriers, que des oasis de paix et d’échanges profitables et
féconds pour les deux parties s’établissent et permettent, selon la sé-
Des siècles
de confrontations fertiles
introduction
Georges Labit (1862-1899), grand
voyageur dans la veine orientaliste
de son époque, eut le temps, dans
sa courte vie, d’amasser
de nombreuses pièces remarquables
venues, entre autres, du Moyen-Orient.
Il fit construire, pour accueillir
sa collection, une villa de style
néo-mauresque sur les bords du canal
du Midi, à Toulouse.
En juillet 1860, les troubles confessionnels du Mont Liban se
sont étendus à Damas. Des musulmans et des druzes attaquent les
quartiers chrétiens. Abdel Kader doit même s’interposer par la force
avec les membres de sa suite, pour protéger les familles chrétiennes
venues se réfugier en nombre dans le quartier des Algériens. Abdel
Kader reçut la grand-croix de la Légion d’honneur et d’autres marques
de reconnaissance venant du monde entier (notamment du pape, du
tsar de Russie, etc.), en remerciement de cet acte de protection des
chrétiens de Damas. En 1869, il participa aux festivités de l’inauguration du canal de Suez aux côtés de l’impératrice Eugénie. Il ne retourna jamais dans son pays natal où il est considéré comme étant à
l’origine de la nation algérienne moderne.
L’Émir Abdelkader a dans la ville de Lyon (7e arr.), un square à
son nom. La municipalité, en partenariat avec le consulat général
d’Algérie à Lyon, avait organisé une commémoration pour le bicentenaire de la naissance de l’Émir (1808-2008). Depuis 2006, une
place du 5e arrondissement de Paris, située non loin de l’Institut du
monde arabe, porte elle aussi le nom de l’Émir. En février 2008 un
timbre français à l’effigie de l’Émir Abdelkader, avait été émis.
L’histoire est tissée de confrontations fertiles. Quand le choc des événements rejoint les annales, il devient difficile de faire la part de ce
que l’on a donné, pris ou reçu entre cultures et civilisations. Le poète
indien Rabindranah Tagore évoquait « la morsure vivifiante de l’Occident ». On peut se demander si l’Occident, l’Europe, et plus singulièrement la France ont suffisamment jaugé à sa juste valeur l’apport
culturel et scientifique du monde arabo-musulman.
En France, les premières approches avec cet univers datent du
ixe siècle. Elles furent dans l’esprit du temps, guerrières, et la langue
française en porte témoignage : Sarrazin, un mot frôlant le fantasme,
et 732, une date plus qu’emblématique. La recherche historique a fait
justice de certaines interprétations hâtives. Mais il est certain que les
relations entre la France et le monde arabo-musulman plongent leurs
racines très loin dans le temps.
Au XIIe siècle, Haroun al-Rachid, le calife de Bagdad, échangeait
des cadeaux avec Charlemagne. Le premier éléphant à fouler le sol
français était en ivoire et il est conservé à la Bibliothèque nationale
de France… Au XVIIe siècle, avec la campagne d’Égypte de Bonaparte,
se nouaient pour très longtemps des relations tumultueuses et proli-
7
histoire
Mgr Pavy, évêque d’Alger, successeur de Mgr Dupuch, avait voulu
exprimer son admiration à l’Émir pour la noblesse de son attitude, il
lui a fait adresser une lettre de remerciement à laquelle l’Émir répondit
en ces termes :
Egyptiens et Européens sur la Grande
Pyramide de Gizeh, tombeau de Khéops,
vers 1880. Construite vers –2500, elle est
l’une des Sept Merveilles du Monde.
27
« Mohamed T. est à la tête d’une nombreuse famille ;
il est aussi mon ami. Noble de caractère, qu’il fût aide-berger
dans son douar ou immigré dans la zone portuaire,
Mohamed conservait de ses ancêtres la stature naturelle
des pères de tribu. Lorsqu’il reçoit dans son huitième étage
du bâtiment C, quartier Nord, derrière l’autoroute,
un coussin brodé suffit pour transformer le F4
en salon d’alcade andalou digne de ses invités. »
66
Louange à Dieu seul !
À sa grandeur le très estimé Louis Antoine Octave Pavy, évêque d’Alger. Je demande au Dieu Très haut pour votre grandeur la lumière par laquelle on peut
discerner les choses et distinguer par leurs causes ce qui est préjudiciable de ce
qui est avantageux.
Votre lettre éloquente et votre brillant message me sont bien parvenus. Ce que
nous avons fait de bien avec les chrétiens, nous nous devions de le faire, par fidélité à la foi musulmane et pour respecter les droits de l’humanité. Car toutes
les créatures sont la famille de Dieu et les plus aimés de Dieu sont ceux qui sont
les plus utiles à sa famille.
Portrait de l’Emir Abdelkader, fait au Caire
durant son exil.
67
de la pelote basque : le jeu de paume, lequel, à l’origine, se jouait justement « à main nue » ?…
Alcool, café, sucre, tasse, mazagran, sorbet…
C’est dans le domaine de l’art culinaire que la langue arabe a
marqué le plus concrètement notre quotidien. Rien qu’en évoquant
les noms des recettes et des épices, l’eau vous vient à la bouche ! En
matière de contenu, mais aussi de contenant : avec le café, le moka, le
sucre, ou même le sorbet, on a la tasse et le mazagran ; avec le jus
d’orange, l’alcool ou le sirop, on a la carafe, etc. Autant de termes que
l’histoire nous a légués pour désigner des boissons ou des ustensiles
devenus si familiers que l’on ne se soucie plus de leurs origines. Ce
n’est plus de l’intégration, c’est littéralement de l’assimilation !…
Jean-Marie Lamblard,
Rhapsodie méditerranéenne
Lascar, ramdam, fanfaron, mascarade, caïd…
Faire la nouba, faire le zouave ou le fanfaron, c’est un peu faire du
ramdam, même sur Internet, puisque, désormais, le mot est officiellement donné pour remplacer buzz ! Et que l’on se fasse traiter de lascar,
de crouille, de maboul ou de caïd, que l’on se joigne à la fanfare ou à la
sarabande, que l’on avance masqué ou que l’on fasse dans l’algarade et
la mascarade, on aura toujours affaire à la langue arabe, sans le savoir,
un peu comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir…
« Trois ans de gamelles, de boue, des périls partagés,
des compagnons morts ici ou là, en ltalie, sur les côtes
de Provence, en Franche-Comté, dans les plaines
d’Alsace : la fraternité des ormes, au rique de faire
sourire certains, n’est pas une vaine expression quand
la guerre paraît juste. [...] Mais, au retour, pour les
Algériens, après cette grande épopée, ce fut le retour à
zéro, la non-citoyenneté, quand ce n’était pas, comme
dans le Constantinois, les armes retournées contre eux.
[...] Un sang versé pour rien, des morts inutiles,
et, à tout jamais perdue, la dernière chance
de vivre ensemble. »
Jean Pélegri, romancier, cité par Benjamin Stora.
« Les Etés perdus », Le Seuil, 1999.
76
Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Tunisie) et en Afrique sub-saharienne. Les régiments de tirailleurs algériens (RTA). ont contribué
aux titres de gloire de l’armée française. Formant la majeure partie de
l’infanterie, ils ont participé la libération de l’Europe. et ont donc été
les plus exposés dans les combats. Les tirailleurs algériens participèrent
aux combats les plus durs et les plus meurtriers de la seconde guerre
mondiale dont: la bataille du Monte Cassino, la libération de Marseille
et Toulon, la bataille des Vosges, la libération de l’Alsace- et la campagne d’Allemagne. Sur les 409 000 hommes mobilisés d’Afrique du
Nord, on estime que 11 200 soldats ont été tués, morts au combat
pour la France.
Nouba, timbale, tambour, guitare, luth…
114
115
La chanson populaire aux accents d’Orient et du Maghreb a
trouvé en France un terrain favorable à sa diffusion et à l’expression
de ses talents divers. Des pionners – quand la voix tragique de l’éclaireuse Marguerite Taos-Amrouche faisait résonner les antiques chants
berbères –, à nos jours, c’est toute la palette sonore de l’Afrique du
Nord qui s’exprime.
Soudés par les épreuves et les valeurs de l’exil, les Maghrébins de
France des Trente Glorieuses ont préservé leur identité en résistant
aux affronts ordinaires. Ils pouvaient écouter Cheik Hasnaoui – qui
a chanté en kabyle et en arabe, véritable chef de file –, Slimane Azzem
ou d’autres encore, mais de façon assez confidentielle. L’évolution véritable eu lieu dans les années 1970, quand les ondes des transistors
propagèrent une voix douce qui chantait ce qui deviendra le premier
tube mondial venu d’Afrique du Nord. Contrairement à ce que le public français croyait alors, Idir ne chantait pas en arabe mais en langue
berbère. Qu’importe, A vava inouva était entrée à jamais dans les
mémoires.
Plus tard, dans les années 1980, il y eut l’explosion du raï, avec
Cheb Khaled comme porte-étendard, qui popularisa une musique
faite par de jeunes Maghrébins, surgie dans les cantinas et les « mahachachas » (tripots) oranaises. La France devint ainsi l’une des têtes
de pont d’une world music puisant ses racines dans les riches accords
des instruments traditionnels pour les mêler aux instruments électrifiés,
et mélanger l’arabe ou le berbère au français ou à l’anglais. On vit
alors l’éclosion de groupes ou de chanteurs populaires abordant à tous
les rivages musicaux, tels Zebda ou même la Mano Negra.
Ainsi rejoignit le chœur Rachid Taha, devenu une icône de la
musique mondiale après avoir, avec son premier groupe « Carte de
séjour », lancé un pied-de-nez sonore aux oreilles rétives à la diversité
en interprétant une Douce France mémorable et digne de son créateur,
Charles Trenet.
À l’heure du déclin des empires romain, perse et byzantin, on a assisté à un déplacement prodigieux de
la vie intellectuelle vers Bagdad. S’agit-il, comme le
prétendent certains, de simples emprunts par les Arabes
à ces civilisations ou d’une transmission enrichie par
de nouveaux acquis scientifiques propres à ces derniers ?
148
Horloge automate d’Al-Djazari (XIIe s.).
Ingénieur prolixe, on lui doit
de nombreuses inventions ou
développements, notamment dans
le domaine de l’hydraulique.
Noria contemporaine, au Muséum
d’histoire naturelle de Toulouse.
149
Persiennes entr’ouvertes.
133
cinéma
191
Idir.
210
Arabes et Français, aspects d’une fascination ambiguë
Introduction de Salah Stétié
7
Des siècles de confrontations fertiles
Histoire par Abdelmadjid Kaouah
27
Attraction de l’Orient
Orientalisme par Abdelmadjid Kaouah
81
Les mots nomades voyagent dans la langue française
Langage par Salah Guemriche
119
Floraison scientifique au cœur du monde arabo-musulman
Sciences par Ahmed Djebbar
143
Vers la sublimation des formes
Arts et art de vivre par Abdelmadjid Kaouah
165
Chronologie
191
189
765-768 : Relations diplomatiques
entre Pépin le Bref et le calife alMansûr.
786-809 : Hârûn al-Rashid, calife.
793 : Raid sur Narbonne.
797-807 : Relations diplomatiques
entre Charlemagne et le calife
Hârûn al-Rashid.
La Bandera, de Julien Duvivier (1935) :
Jean Gabin, Robert Le Vigan et Annabella.
Page de gauche : Pépé le Moko, J. Duvivier
(1937). Décors de Jacques Krauss.
DES RHAPSODIES BERBÈRES
188
De la djellaba aux Césars
Longtemps Réduite à des « djellabas fantomatiques », la présence
arabe sur l’écran sortira peu à peu de l’ombre grâce à quelques films
courageux – de Michel Drach et Yves Boisset, notamment – avant
de s’affirmer autour des années 1980 dans des seconds rôles marquants.
Depuis les années 2000, on assiste à une véritable consécration d’acteurs et de cinéastes issus de l’immigration maghrébine. Palmes, Césars, récompenses de toute nature, marquent la reconnaissance de
leur talent.
Nuque.
Table des matières
ouvrages de technique, de science ou de philosophie.
Ces œuvres avaient été produites, des siècles auparavant, dans les aires culturelles de la Méditerranée orientale et de l’Asie Centrale. On peut considérer aujourd’hui que les apports dans ces domaines (constitués
à la fois de savoir-faire et de savoirs savants), sont essentiellement grecs, indiens, persans et mésopotamiens,
avec quelques contributions provenant de Chine et
d’Égypte qui font encore l’objet de discussions entre
spécialistes.
Il faut d’abord préciser qu’en dehors de quelques
apports individuels, l’empire romain n’a pas eu une tradition scientifique au sens où on l’entend aujourd’hui.
Quant aux empires persan et byzantin, leurs apports
respectifs dans le démarrage des activités scientifiques
en pays d’islam ont été modestes, au vu des sources et
des informations qui nous sont parvenues. Les héritages identifiés
par les bibliographes et les hommes de science eux-mêmes provenaient
d’abord de l’Inde et de la Mésopotamie. Mais, c’est surtout la production grecque qui a nourri les premières activités scientifiques en
arabe.
En ce qui concerne la manière dont les premiers scientifiques
ont pris connaissance des héritages anciens, il s’agit d’un phénomène
d’appropriation qui a consisté à rechercher les sources du savoir, c’està-dire des manuscrits qui étaient conservés dans les bibliothèques
privées ou publiques des territoires nouvellement conquis. La seconde
Une légende, rapportée par André Chouraqui, dit que le mot
« musique » viendrait non plus de « muse » mais de « Moïse » : en
frappant le rocher de son bâton, comme le lui ordonnait la voix céleste,
Moïse fit jaillir de l’eau, douze jets exactement. La voix, rendue en
arabe, dit : « Ya Moussa esqui ! » (Ô Moïse, donne à boire !), ce qui, par
contraction, donnera « Moussiqui », « Moussiquiya » : musique !…
Ce n’est qu’une légende, mais pour le spécialiste de la Bible et du Coran, ce sont ces douze jets qui auraient inspiré les douze modes de la
musique arabe. De là vient la nouba, suite interprétée « à tour de
rôle ». Sans tambour ni trompette, mais jamais sans guitare, luth et autres timbales…
813-833 : Règne d’al-Ma’mûn,
septième calife abbasside, qui mène
une active politique culturelle. Essor
des sciences et des lettres grâce
au mécénat califal. Sous son règne,
hégémonie de la théologie
mu’tazilite et ensuite sous Mu’tasim
(833-842). Elle s’appuie sur
la logique et le rationalisme visant
à combiner foi et raison.
832 : Fondation de Bayt – al-Hikma,
la Maison de la sagesse à Baghdad,
sous le patronage d’al-Ma’mûn,
où fut dressée la première carte
du monde.
838 : Début des raids sarrasins
en Provence.
863-863 : Échanges diplomatiques
entre l’émir de Cordoue et Charles
le Chauve.
870 : Mort d’al-Kindî (né en 801)
premier philosophe arabe.
Vers 890 : Début de l’établissement
sarrasin du Fraxinet.
Vers 900 : Muhammad ibn Moussa
al-Khawarizmi publie un Traité
d’algèbre dont le titre est à l’origine
même du mot algèbre.
Al-Bàttani (Albaténius), astronome
arabe, écrit le premier traité
de trigonométrie moderne s’avérant
beaucoup plus complet que
l’Almageste de Ptolémée.
800 : Charlemagne est sacré empereur
à Rome.
801: Prise de Barcelone par les Francs.
Vers 820 : Début des raids normands.
842 : Serment de Strasbourg entre
Charles le Chauve et Louis
le Germanique, plus ancien
témoignage écrit des langues
française et allemande.
843 : Partage de l’Empire : Charles II
le Chauve premier roi de Francie
occidentale.
877 : Mort de Charles le Chauve.
881 : Séquence de sainte Eulalie, plus
ancien poème conservé en langue
d’oïl : début de la littérature
française.
909 : Fondation de l’abbaye de Cluny.
Le savoir scientifique commence
à parvenir en Europe par Cordoue.
799 : En Afrique, création du royaume
du Kanem à l’est du lac Tchad.
Établissement entre le IXe et XIIe s.
d’Arabes et de Persans en Afrique
orientale et à Zanzibar.
800 : En Chine, apparition
de la monnaie volante, billets à ordre.
868 : Impression sur papier du plus
ancien livre bouddhique encore
conservé.
Il détermine de façon précise
la longueur de l’année tropique
et la précession des équinoxes.
Al-Razi (Rhazès), médecin persan
compose une encyclopédie médicale
de vingt volumes, première
description de la variole.
909 : Fondation du califat fatimide
en Tunisie.
909-1171 : Règne des Fatimides,
ismaïliens (un des courants chiites),
sur l’Ifrîqiya puis l’Égypte, qui
devient califat après la fondation
du Caire (969). À leur apogée,
ils contrôlent l’Ifrîqiya, la Sicile,
l’Égypte, une partie de la péninsule
arabique et une partie de la Syrie.
Au Xe s., la bibliothèque de Cordoue
dans l’Espagne musulmane, compte
600 000 manuscrits. C’est davantage
que le nombre total de livres dans
toute la France de l’époque.
922 : Martyre du poète mystique
al-Hallâj, victime des intrigues
de la cour abasside de Bagdad,
exécuté après neuf années
d’emprisonnement.
925 : Mort d’al-Râzi, philosophe
et médecin.
929 : Abd al-Rahman III se proclame
calife à Cordoue.
943 : Raids contre les côtes
chrétiennes.
933 : Abû ‘Abd Allah al-Khwaazmi,
auteur de la première encyclopédie,
Mafâtih al-‘ulûm.
950 : Mort d’al-Farâbi, philosophe.
969 : Conquête de l’Égypte
par les Fatimides.
980 : Naissance d’Avicenne, Ibn Sina,
philosophe, médecin et physicien.
Séjour d’érudits européens dans
la bibliothèque de Cordoue.
Gerbert d’Aurillac, futur pape connu
sous le nom de Sylvestre II, fut
envoyé en 940, à 17 ans, dans le
Nord de l’Espagne, alors chrétienne.
On ne sait s’il s’est rendu à Cordoue.
965-970 : Gerbert d’Aurillac,
introduit en Occident l’usage
des chiffres arabes.
987-996 : Règne d’Hugues Capet.
932 : Impression par le procédé
de la xylographie des classiques
de l’antiquité chinoise.
950 : En Méso-Amérique,
la civilisation maya est
progressivement suplantée par
la civilisation des Toltèques.
211
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