UE Immuno-pathologie, Immunointervention Date : 20/10/2010 UE : Immuno Plage horaire : 16h-17h Enseignant : Dr C. Contin-Bordes Ronéistes : CORFIAS Marie ESTEFFE Elsa Le système du complément I Historique 1. Experience 2. Rôles majeurs du complément II Les 3 voies d'activation du complément 1. 2. 3. 4. 5. Activation Nomenclature des protéines activées La voie classique La voie alterne La voie des lectines III La voie terminale commune IV Régulation des voies du complément V Rôles physiologiques VI Complément et pathologies, exploration 1. Déficits 2. Exploration 1/14 I. Historique et présentation Le système du complément a été découvert par Jules BORDET en 1919 (Prix Nobel) 1. Experience • Immunisation de lapins contre le vibrion cholérique avec une dose sub-létale, puis il récupère leur sérum appelé sérum immun, ils sont immunisés contre. Il observe que quand on met sur le vibrion cholérique en culture du sérum de lapins immunisés, on observe une bactéricidie (le sérum de ces lapins peut tuer les bactéries) • S'il prend le même sérum chauffé à 56°, les bacteries survivent, donc les Ac anti-vibrion cholérique seuls ne suffisent pas à induire la bactéricidie. Donc on a dans le sérum au départ un élément thermolabile ( = sensible aux variation de température) permettant la lyse des bactéries. • Si on utilise un contrôle négatif (sérum de lapin n'ayant jamais vu le vibrion cholérique) on a une survie des bacteries. Donc l'Ac est indispensable mais ne suffit pas. • Si on mélange du sérum immun chauffé sans l'élément thermolabile et qu'on y rajoute du sérum non immun, ça redevient bactéricide. Donc dans le sérum non immun on a quand même l'élément thermolabile, quand on y rajoute les Ac présents dans le sérum immun on restaure la bactericidie. → Il appelle ceci le complément, élément thermolabile du sérum toujours présent, non spécifique de l'Ag, mais capable de complémenter l'action des Ac pour détruire la cible. Le complément fait partie de la réponse immunitaire innée = qui se met en jeu très rapidement lors d'une infection. Dès les premières minutes le complément peut nous défendre contre les pathogènes. Comme tout ce qui est de l'immunité innée, c'est très rapide, peu spécifique, et sans mémoire. 2. Rôles majeurs du complément • • • • • Permet la lyse des pathogènes (bactéries, virus, parasites, cellules infectées, modifiées, tumorales..) Permet l'opsonisation A un rôle majeur dans l'épuration des complexes immuns fabriqués quotidiennement dans tout organisme pour éviter leur dépôt dans les vaisseaux et organes, en particulier le rein Rôle important dans l'inflammation (= mécanismes permettant l'activation de d'autres partenaires de l'immunité acquise ou innée). Il permet de libérer des molécules attirant les cellules dendritiques, les neutrophiles, macrophages.. sur le site de l'infection. Rôle majeur dans l'activation de l'immunité adaptative (activation des LB) Depuis sa découverte, on s'est rendu compte que c'est un ensemble de protéines plasmatiques représentant 5% du total des proteines plasmatiques, constitué de plus de 30 protéines différentes. Leur synthèse est très majoritairement hépatique, mais elles peuvent être 2/14 produites par les monocytes, macrophages, et certaines cellules non immunes comme les cellules épitheliales. → toute insuffisance hépatique ou cellulaire conduira à une insuffisance du nombre de ces proteines. La majorité circule dans le sérum sous forme inactive, qu'on appelle pro-enzyme. Elles doivent subir une proteolyse (clivage par d'autres proteines) pour devenir actives et cliver d'autres proteines du complement, c'est la cascade de clivage proteolytique. Ce système est très efficace, et peut être délétère si non contrôlé, il y a dpnc une régulation fine par des protéines solubles ou membranaires. Cela permet d'éviter une inflammation trop importante par exemple. II. Les 3 voies d'activation du complément • • • voie classique voie alterne voie des lectines Dans l'évolution, le complément est un système de défense inné apparu très précocement (les oursins possèdent l'équivalent de la voie alterne). La voie classique (dépendant des Ac et découverte par Jules BORDET) apparaît plus tardivement au niveau des requins, l'immunité adaptative apparaît au même moment. 1. Activation 3/14 Le but du complément est la défense contre de multiples pathogènes. Il faut donc qu'il reconnaisse quelque chose, qui dépend des différentes voies : • • • La voie classique s'active quand elle reconnaît les complexes immuns (Ac ayant reconnu un Ag, sur une bactérie par exemple) La voie des lectines s'active au contact des sucres exprimés par les bactéries, qui sont des éléments de danger reconnus. Cette voie reconnaît globalement tout ce qui n'est pas du soi : parasites, virus, cellules infectées, tumorales.. La voie alterne n'attend que de trouver une surface acceptrice = membrane qui n'est pas une membrane de l'hôte. Toutes ces activations vont conduire à la formation de C3-convertase, il y en a 3 différentes spécifiques de chaque voie. Ce clivage du composant C3, composant central de l'activation du complément, permet le dépôt de C3B. C'est lui qui va s'associer de manière covalente à la membrane de la cellules ou bactérie cible et qui va initier le reste de la voie du complément et la formation du complexe d'attaque membranaire, c'est à dire la formation de pores dans la membrane de la cible de l'action lytique du complément. → Donc ces 3 voies convergent vers la formation de C3 convertase qui clive le C3, qui lui libère le C3B à la surface de la cible, puis il y a clivage du C5 et formation du complexe d'attaque membranaire avec d'autres protéines du complément. 4/14 2. Nomenclature des protéines activées ✔ Tous les composants sont notés C, de 1 à 9 mais le numéro correspond a l'ordre de découverte et non l'ordre d'intervention dans la cascade. ✔ On a aussi des co-facteurs, notés D, B.. , et des acronymes comme DAF (Decay Accelerating Factor). Ce qu'il faut surtout retenir c'est que les fragments pro-enzymes qui circulent sous forme inactive sont notés lettre + chiffre (ex C4) puis quand ils sont clivés ils libèrent 2 fragments (ici C4A et C4B = fragments actifs) On a aussi des enzymes capables de cliver les protéines (ex. C3 convertase) (Ce qu'il faut retenir c'est le principe d'activation, et non de citer comment s'appelle telle ou telle enzyme) 3. La voie classique C'est la plus récente, elle dépend des Ac et de l'immunité adaptative pour fonctionner. A la surface d'une bactérie, on a des Ag (LPS par ex) qui vont être reconnus par les Ac générés par l'activation des lymphocytes spécifiques. Cela conduit à la formation d'un complexe immun permettant d'activer la voie classique, qui commence par l'activation de la C1 esterase = macrocomplexe moléculaire composé de plusieurs protéines : le C1Q, C1R, et C1S. Après reconnaissance des Ac, la 1ere chose qui se produit est le clivage du C4 et du C2 circulant sous forme inactive. Leur clivage permet l'assemblage des 2 fragments de clivage C4B et C2A, donnant la C3 convertase classique, enzyme permettant de cliver le C3 du sérum. 5/14 Ce qui active la C1 esterase : Les IGM surtout, et les IGG (surtout les 1 et 3, un peu les 2, et pas les 4) On a donc une différenciation fonctionnelle des Ig en terme de capacité d'activation du complément. Il faut au moins 2 molécules d'IGG (monomeriques) pour que ça fonctionne, contrairement aux IGM qui sont pentameriques. La C1 esterase : ME : On voit 6 monomères de C1Q qui sont accrochés les uns aux autres et au C1S et C1R. C'est C1S qui est responsable du clivage de C4 et C2, ceci au sein du complexe macromoléculaire appelé la C1 esterase. On a vu que le C4B et le C2A forment la C3 convertase classique. Rôle du C4A et le C2B restants : • • Le C2B ne sert pas à grand chose Le C4A va se diffuser, c'est une anaphylatoxine à capacités chémoattractantes : elle attire les macrophages, monocytes et cellules dendritiques sur le lieu de l'inflammation. Schéma : On voit des IGG a la surface d'une bactérie (ex vibrion cholerique) ayant reconnu un Ag, ceci activant la C1 esterase, puis clivage du C4 et C2.. comme vu précédemment. 6/14 4. La voie alterne ✔ Elle est extrêmement efficace, ses protéines n'attendent que de reconnaître une surface acceptrice étrangère à notre organisme. ✔ Elle s'active de manière spontanée par hydrolyse du fragment C3, qui a une tendance naturelle à s'hydrolyser et à libérer un résidu OH hydroxyle qui se fixe à la surface de cellules qui ne sont pas celles de l'hôte. Après l'hydrolyse, le C3B obtenu traverse la paroi de la cellule cible et les co-facteurs de la voie alterne viennent s'y fixer. Si l'hydrolyse spontanée se passe a proximité d'une cellule de l'hôte, le C3B ne va pas se fixer car cette cellule va le refuser, notamment grâce à sa richesse en sucre et en acide sialique repoussant le C3B. Cependant ce n'est pas suffisant, il faut aussi des régulateurs de l'action du complément pour empêcher sa destruction. ✔ Dans un contexte pathologique, après fixation du C3B, il s'associe avec une protéine appelée facteur B qui va être clivé par le facteur D pour pouvoir se fixer sur le C3b et s'associer au complexe P = Properdine. Sans elle, le complexe n'est pas stable et se dissocie rapidement, ce qui empêche le fonctionnement de la voie alterne et la destruction de la bactérie. En pathologie, ce sont les garçons qui sont touchés car la properdine est codée par le chromosome X. Ils peuvent développer des infections à purpura fulminants de l'infection à neisseira meningitidis très souvent associées à ces anomalies de la properdine. Elle peut être dosée pour mesurer ce facteur de susceptibilité aux infections graves. ✔ Une fois que la C3 convertase alterne est fabriquée, elle va cliver le C3, mais de manière beaucoup plus efficace que la simple hydrolyse spontanée, on a ici une amplification du phénomène . La C3 clivée se fixe a la surface bactérienne, ce qui induit une boucle d'amplification très efficace : plusieurs millions de C3B sont produites en quelques minutes a la surface de la bactérie qui va être détruite par formation du complexe d'attaque membranaire induit par ces C3B. 7/14 Cette efficacité implique une nécessité de régulation fine à la surface des cellules de l'hôte. Si on a des anomalies de cette voie on s'expose aux infections récidivantes. Initiateurs de la voie alterne : 5. La voie des lectines Elle est apparue quasiment au même moment que la voie alterne. Ressemblance avec la voie classique : le C1 esterase de la voie classique et la Mannose Binding Lectin (avec ses protéines associées) de la voie des lectines sont extrêmement homologues, donc on pense que la voie classique dérive de celle des lectines par dérivation génique. Ce n'est pourtant pas la même voie d'activation, l'une marche grâce aux sucres (voie des lectines) et l'autre grâce aux complexes immuns (voie classique), mais les 2 aboutissent à la formation d'enzymes clivant le C4 et le C2 pour la formation de la C3 convertase. Elle est activée par le mannose, le fructose, les sucres et carbohydrates bactériens et viraux. III.La voie terminale commune 8/14 ✔ Dans la voie alterne, le C3 clivé se fixe sur la C3 convertase alterne → clivage de C3 de nouveau, cette association protéique est la C5 convertase alterne (clivant le C5). ✔ Pour la voie classique et la voie des lectines, on prend aussi l'association C4B-C2A (=C3 convertase qui clive le C3), on y rajoute le C3B venant d'être clivé, on obtient une C5 convertase classique ou issue de la voie des lectines qui sont identiques. ➢ Ces enzymes vont cliver la protéine C5 soluble, ce qui libère le C5A qui va ensuite se fixer sur tout ce qui est sur la membrane de la cellule attaquée. Le C5A est une anaphylatoxine (comme C3A et C4A) à fort pouvoir chemoattractant pour les monocytes et macrophages, il a aussi une activité procoagulante. ➢ Le C5 clivé permet l'initiation de la voie terminale commune, il y a attraction autour du C5B du C6, C7, C8 et C9. A ce stade ces protéines ne sont plus clivées, elles s'agrègent pour former le complexe d'attaque membranaire = association de protéines formant un pore dans la paroi de la cible. ➔ L'intérieur de la cellule s'échappe, on a une lyse osmotique et destruction du pathogène. schema : Le C5A va diffuser, il y a association de C6, C7, C8, C9, formation du pore, du complexe d'attaque membranaire et destruction de la bactérie. Il y a des milliards de pores, visibles en ME, qui sont tous ronds et composés de C9 agrégés. IV. Régulation des voies du complément Elle est indispensable pour les raisons suivantes : • • • Les composants isolés (C3 C4) ont une demie-vie courte, si on les assemble et qu'on ne leur associe pas de protéines régulant leur activité (par ex la Properdine pour la voie alterne), ils vont se dissocier et ne pas fonctionner correctement. Il faut donc stabiliser leur demie-vie mais aussi stabiliser celle des enzymes convertases grâce à la Properdine et le facteur B. Il faut éviter la lyse de nos propres cellules autour de l'agent pathogène lors d'une attaque du complément. Comme le complément est important pour la libération des anaphylatoxines, une action incontrôlée du complément se traduirait par un état inflammatoire délétère pour les tissus. Les systèmes de régulation sont multiples : Rappel : le point central de l'action du complément est de fabriquer du C3B qui va se mettre sur la paroi de la cellule cible. Parfois ça se passe sur nos cellules, il va donc falloir l'inactiver pour ne pas qu'il recrute les autres facteurs du complément. Pour le dégrader lorsqu'il est fixé, on a plusieurs types de protéines, solubles ou membranaires. 9/14 • Dans la voie alterne, le C3b est inhibé par différentes protéines: Certaines sont transmembranaires : MCP, CR1, DAF, CD59, HRF et d'autres solubles : facteurs H et I, C1i, C4BP, Protéine S, properdine. Elles sont des co-facteurs qui permettent de fixer le facteur I, qui est capable de dégrader le C3B en fragments clivés une fois qu'il a reconnu le MCP, ou le CR1... Ces fragments clivés ne sont plus actifs, ils n'ont pas d'action lytique vis à vis de la cellule hôte. Pour la voie classique et la voie des lectines il existe aussi des enzymes dégradant le C4B ou C3B . On retrouve le facteur I qui dans ce contexte a comme co-facteurs le MCP, la C4 binding protein, et CRA. Cela permet aussi de dégrader le C3B. • ✔ Si ce système ne fonctionne pas, s'il est dépassé (par ex trop de C3B, car trop d'activation du complément), certaines protéines C3B échappent a l'inactivation. On a des systèmes pouvant dissocier les C3 convertases classiques ou alternes qui se seraient formées à la surface des cellules. Certains facteurs comme le DAF, le facteur H ou le CR1, sont capables de dissocier le complexe C3bBb3b qui est le démarrage de la C3 convertase alterne. Le facteur H : il va prendre la place du facteur B, il le dissocie du C3B, ce qui rend inactive la C3 convertase alterne. C'est ce qu'on appelle une activité de dissociation. Le facteur H sert donc de co-facteur au facteur I pour dégrader le C3B ou C4B, mais il dissocie aussi ce complexe s'il se forme quand même. Le DAF (Decay Accelerating Factor) est aussi capable de faire ça, il prend la place du facteur B et le C3B devient inutilisable pour la formation de la C3 convertase, ce qui protège la cellule. Le facteur I : De plus en plus de pathologies sont associées a des anomalies de régulation du complément, notamment des facteurs régulant son activité sur nos propres cellules. ✔ On régule aussi l'état inflammatoire en détruisant les anaphylatoxines produites quand le C3 et C4 sont clivés. Pour les dégrader, les carboxypeptidases (L, B ou R) associent des résidus arginine sur ces anaphylatoxines, les rendant ainsi inactives. 10/14 ✔ Si on n'arrive pas a détruire les C3B ou C4B fixés, ni à dissocier les convertases a la surface des cellules, on est quand même capable de réguler la formation du complexe d'attaque membranaire, pour protéger de l'action lytique du complément (mais on ne pourra plus protéger de l'état inflammatoire une fois que les anaphylatoxines ont été libérées) Cette action se produit entre le C5 et le C9, des protéines solubles sont capables d'inhiber la formation du complexe d'attaque membranaire. V. Rôles physiologiques • Lyse du pathogène : c'est le 1er rôle, celui de défense contre les infections. La voie alterne est très active et efficace pour s'activer et induire la formation du complexe d'attaque membranaire. • Libération des anaphylatoxines : C3A C5A sont les plus efficaces pour recruter les lymphocytes (plus que le C4A), ils vont se fixer sur des récepteurs à 7 domaines transmembranaires présents sur la plupart des leucocytes, ce qui permet de les attirer sur la site inflammatoire, lieu de destruction du pathogène. Cela permet aux macrophages et PN de prendre en charge les débris issus de la destruction du pathogène. Les macrophages recrutés produisent des cytokines qui activent les neutrophiles (et leur burst oxydatif permettant de détruire les bactéries). Opsonisation pour faciliter la phagocytose. Ex : le vibrion cholérique reconnu a à sa surface le C3B et des fragments clivés par le facteur I, qui peuvent être reconnus par différents récepteurs à la surface des cellules phagocytaires, ce qui facilite la phagocytose du microbe afin de « nettoyer » le site inflammatoire. ➔ On a donc une élimination lytique par l'action du complexe membranaire, puis élimination des débris qui en résultent par les macrophages et polynucléaires neutrophiles. (NB: il y a différents récepteurs qui reconnaissent chacun certains éléments du complément, certains reconnaissent le C3B, d'autre le iC3B = C3B inactivé...) • 11/14 • Solubilisation et épuration des complexes immuns produits en permanence, pour ne pas qu'ils se déposent sur les vaisseaux/organes (le rein surtout, très sensible) et y créent des lésions inflammatoires. C'est le C3B qui est impliqué ici, il y a activation de la voie classique avec dépôt de C3B reconnu par un récepteur spécifique CR1 très exprimé à la surface des globules rouges (mais pas uniquement sur eux) qui reconnaît la fixation du complexe immun. Il va être drainé jusqu'au foie (surtout) mais aussi vers la rate, puis le complexe immun est transmis aux phagocytes qui endocytosent et dégradent le complexe immun transporté par les GR. Toute anomalie d'action de la voie classique entraine un dépôt anormal de complexes immuns dans les vaisseaux, ex le lupus erythemateux systémique est souvent associé à cette anomalie, cela créé des lésions sur l'endothelium, le rein, voire le cerveau. • Rôle majeur dans l'activation de l'immunité adaptative, démontré beaucoup plus récemment. Si on invalide les gènes de C3 chez la souris ( = impossibilité d'activation du complément), ou le CD21 (récepteur pour le complément) on a des anomalies de la production des immunoglobulines et de l'activation des LB. On a ainsi démontré que le complément avait un lien (dont le mécanisme restait inconnu) dans l'activation des LB et la production d'Ac spécifiques de plusieurs isotypes = immunité adaptative. le CD21 est aussi appelé CR2, il est capable de reconnaître les morceaux du complément fixés qui opsonisent les bacteries. Il permet de rapprocher l'Ag du récepteur BCR, cela facilite la reconnaissance de l'Ag et diminue le seuil d'activation du BCR qui donne un signal plus fort au LB qui s'active également. Ce CR2 est indispensable a l'activation correcte du LB et donc à la production d'immunoglobulines. Schéma : Ici on a un organe lymphoïde secondaire, au niveau du centre germinatif, les cellules dendritiques folliculaires se servent de leurs récepteurs du complément pour exposer l'Ag sous sa forme native pour que les LB les reconnaissent via leur BCR 12/14 VI. Complément et pathologies, exploration 1. Déficits ✔ Les déficits en protéines du complément sensibilisent aux infections, surtout bactériennes (pyogeniques, bacteries gram + / gram -), et rendent plus susceptible au développement de maladies auto-immunes surtout celles qui aboutissent a la formation de complexe immuns (ex: lupus) ✔ Beaucoup de déficits en protéines régulatrices sont associés à des pathologies comme des angioedeme hereditaires, hemogllobinurie paroxytstique nocture (= lyse des GR), syndrome hemolytique et urémique atypique ( = déficit en facteur H, CD46 et facteur I) et beaucoup d'autres. ✔ Les déficits en facteurs de la voie classique (C4, C2, C1 esterase et notamment C1Q, 1ere protéine qui s'active) rendent plus susceptible aux infections systémiques récurrentes, , aux maladies auto-immunes... ✔ Déficits en facteurs du complexe d'attaque membranaire : selon le type de facteur absent on a un complexe membranaire plus ou moins déficient (voire absence totale du complexe si déficit en C9 car c'est la protéine qui permet de former le pore). Ils rendent extrêmement susceptible - aux infections à germes encapsulés (pneumocoque, heamophilius) - aux infections gravissime a Neisseria (gonocoque, meningocoque) donnant des méningites à répétition (avec purpura fulminans, très grave, souvent les enfants présentant un déficit de la voie terminale commune ou de la properdine ont seulement 50% de chance de s'en sortir) et qui nécessitent une vaccination contre les types de méningites impliquées. La détection précoce est donc très importante afin de pouvoir avoir une action préventive de vaccination. Angioedème héreditaire : oedème de la face et du cou, souvent dissymétrique, lié à un déficit en protéine C1 inhib = inhibiteur de la C1 esterase pour empêcher l'action de la voie classique, si il n'y a pas d'inhibiteur elle s'active de façon non contrôlée. Hemoglobinurie paroxystique nocturne = destruction des GR, associée a un déficit en protéines de régulation du complément, surtout du complexe d'attaque membranaire (CD59 et DAF), ces protéines sont pas exprimés a la surface des cellule ce qui n'empêche pas l'action lytique du complément. Sur les GR il n'y a que ces 2 protéines différentes pour réguler l'action lytique (pas de CD46 par ex) donc si elles ne s'expriment pas ils vont être lysés de manière très importante. 13/14 2. Exploration On fait une exploration : • Si il y a un déficit héréditaire rendant susceptible a l'infection : si cas d'infections graves (méningites, infections ORL à répétition) on recherche des anomalies de fonction d'une voie du complément et de ses facteurs de régulation. • Pour le suivi des MAI, surtout celles qui fabriquent des complexes immuns, le fait de voir s'activer le complément permet d'avoir une idée de l'état d'activité d'une maladie à complexe immun (ex: lupus) Exploration de l'activité des voies On appelle CH50 l'exploration de l'activité fonctionnelle de la voie classique, et P50 l'exploration de la voie alterne. ✔ On peut activer les 3 voies in vitro, pour voir s'il n'y a pas d'anomalie. ✔ On peut aussi doser dans sérum les facteurs du complément, surtout C4-C3. Un taux faible peut être dû à un défaut de fabrication mais aussi à une consommation excessive par production de beaucoup de complexes immuns. schéma : synthèse des types de profils du complément 1ere colonne : on a ici un CH50 bas avec une activité de la voie alterne normale et C4-C3 qui diminuent car sont ils sont clivés et consommés. Ceci est la signature de l'activité de la voie classique. 2eme colonne : activation de la voie alterne, C4 ne diminue pas car il ne fait pas partie des protéines qui s'activent par cette voie, par contre C3 diminue et la P50 est basse. Il faut ensuite explorer les autres facteurs de cette voie, le facteur B et la properdine, surtout chez les garçons, car on a ici un contexte clinique d'infections récidivantes (par ex: streptocoque) et les anomalies de cette voie sont souvent associées à des méningites. 14/14