LEÇON N˚ 10 :
Division euclidienne dans Z, unicité du
quotient et du reste. Applications. L’exposé
pourra être illustré par un ou des exemples
faisant appel à l’utilisation d’une
calculatrice.
Pré-requis :
Zest bien ordonné et archimédien;
Toute partie non vide et minorée (respectivement majorée) de Zpossède un plus petit (repectivement
grand) élément;
Notions de groupes, sous-groupes (les sous-groupes de Zsont les nZ);
bdivise a(a, b Z) s’il existe ctel que a=bc (on note b|a).
10.1 Division euclidienne dans Z
Théorème 1 (fondamental) : Soient (a, b)Z×Z. Il existe un unique couple (q, r)Z2tel que
a=bq +r,
avec 06r < |b|.
démonstration :
Unicité : Si a=bq +r=bq+r, alors b(qq) = rr⇒ |b| |qq|=|rr|<|b| ⇒ 06
|qq|<1q=qcar q, qZet par suite, r=r.
Existence : Supposons b > 0. Soit A={nZ|nb 6a}.An’est pas vide (en effet, si a60,0A
et si a < 0, alors aA), et majoré par max(0, a)(car n6a/b 61
bmax(0, a)6max(0, a)),
donc Aadmet un plus grand élément que l’on note qA. Soit r=aqAb.qAAce qui implique
que qAb6a, d’où r>0et qA+ 1 n’appartient pas à A. On en déduit que (qA+ 1)b > a
qAb+b > a b > a qAbr < b =|b|, donc 06r < |b|et l’on a bien a=qAb+r. Si
b>0, partir de (a, b).
Ainsi s’achève la démonstration.
Définition 1 : Déterminer qet r, c’est effectuer la division euclidienne de apar b. Dans cette division,
a,b,qet rsont respectivement appelés dividende,diviseur,quotient et reste.
2Division euclidienne, unicité du quotient et du reste
Remarques 1 :
1. Si r= 0, alors bdivise a.
2. bq n’est pas nécessairement le multiple de ble plus proche de a.
Exemple :14 = 2 ×5 + 4 (a= 14,b= 5). Or 15 est un multiple de bplus proche de aque 2b= 10.
Corollaire 1 : Soit (a, b)N×N. Il existe un unique couple (q, r)N2tel que a=bq +r, avec
r < b.
démonstration :Si a < b,q= 0. Sinon, ar=bq > 0, donc qN.
Descente de Fermat
0ba
u0v0
u1v1
u2v2
··· ···
֒→ ←֓
֒→ ←֓
֒→ ←֓
տ=v01×b
(un, vn) = (q, r), où vnest le premier des viconstruits tels que vn< b. L’algorithme se termine car
vn=anb a6(n+ 1)b, et Zest archimédien (donc a, b N,cN|cb >a).
10.2 Sous-groupes de Zet algorithme d’Euclide
Théorème 2 : Pour tout sous-groupe Gde Z, il existe un unique aNtel que G=aZ.
démonstration :Supposons G6={0}. Soit P=GN.Ppossède un plus petit élément a > 0. Par
récurrence, aZG. Soit alors bG. Par division euclidienne, b=aq +ravec 06r < a.Gétant
un groupe, r=baq G, et donc rP∪ {0}car r>0. Mais par définition de a, et comme r < a,
rne peut appartenir à P, donc r= 0 et par suite, b=aq. Il vient que GaZ.
Proposition 1 : Soit (a, b)Z2.Gab =aZ+bZ={au +bv |(u, v)Z2}est un sous-groupe
de Zet il existe un unique dNtel que Gab =dZ.
démonstration :0Gab, et x=au +bv, y =au+bvxy=a(uu) + b(vv)Gab,
donc Gab est un sous- groupe de Z. Le théorème précédent assure l’existence de dtel que Gab =dZ.
Proposition 2 : Soit (a, b)Z2.dest l’unique entier naturel tel que :
(i) d|aet d|b;
(ii) (c|aet c|b)c|d.
Division euclidienne, unicité du quotient et du reste 3
démonstration :ddivise tous les éléments de dZ=Gab, donc en particulier aet b. Si cdivise aet b,
alors cdivise au +bv, donc cdivise d.
Définition 2 : dest appelé Plus Grand Commun Diviseur de aet b, noté PGCD(a, b)ou ab.
Algorithme d’Euclide
Soit (a, b)(N)2, avec a>b. Si b|a,ab=b. Sinon, a=bq1+r1, et ab=br11. On réitère le
procédé : r0=bet rk1=rkqk1+rk+1 (k>1) jusqu’à trouver un dernier reste non nul rn, diviseur de
rn1(rn+1 = 0). Le procédé s’arrête parce que r0> r1> r2>···>0. Au final, ab=rn.
Exemple : Déterminons 145 7.
145 = 7 ×20 + 5
7 = 5 ×1 + 2
5 = 2 ×2 + 1dernier reste non nul
2 = 1 ×2 + 0.
Conclusion : 145 7 = 1. On dit que 145 et 7 sont premiers entre eux. Cet algorithme peut facilement être
implanté dans une calculatrice :
:pgcd(a,b)
:Prgm
:Local t,ta,tb,q
:If b<a Then: b->t: a->b: t->a
:EndIf
:ClrIO
:Disp "Algorithme d’Euclide"
:a->ta: b->tb
:Loop
:Disp string(tb)&" / "&string(ta)&": quo
tient "&string(int(tb/ta))&" reste "&st
ring(tb-ta*int(tb/ta))
:ta->t
:tb-ta*int(tb/ta)->ta
:t->tb
:If ta=0 Then
:Exit
:EndIf
:EndLoop
:Disp "pgcd("string(b)&","&string(a)&")
= "&string(tb)
:EndPrgm
On tape ceci sur l’écran Home, puis on valide :
On obtient ainsi l’écran suivant :
1: Démontrons cette égalité : a=bq1+r1. Soient d=abet d1=br1.d1|r1et d1|b, donc d1|bq1. Il vient que
d1|bq1+r1d1|a, et comme d1|b,d1|d(d’après le point (ii) de la proposition 2). Or d|aet b, donc d|bq1ad|r1d|d1.
Au final, d=d1.
4Division euclidienne, unicité du quotient et du reste
10.3 Applications
10.3.1 Congruences dans Z
Définition 3 : Soit nN. Deux nombres entiers a, b Zsont dits congrus modulo nsi abest
divisible par n. On note alors ab[n].
Propriétés : La relation de congruence est réflexive,symétrique et transitive : c’est une relation d’équiva-
lence.
Par division euclidienne de apar n, on a a=qn +r, donc ar[n], avec 06r < n.rest le seul nombre
congru à amodulo nvérifiant 06r < n. La classe ade apossède donc un élément unique dans [[0, n 1]].
Réciproquement, pour tout r[[0, n 1]],r={r+kn, k Z}.
L’ensemble Zquotienté par sera noté Z/nZ, et possède néléments : 0, . . . , n 1. Enfin,
xx[n]
yy[n]x+yx+y[n]
xy xy[n],
donc on peut munir canoniquement Z/nZde deux lois de composition interne :
x+y=x+yet x·y=x·y.
Muni de ces deux lois, (Z/nZ,+,·)est l’anneau des classes résiduelles modulo n.
10.3.2 Eléments inversibles de Z/nZ
Proposition 3 : aest inversible (dans Z/nZ) si et seulement si an= 1 (dans Z). L’ensemble des
éléments inversibles de Z/nZforme un groupe.
démonstration :ainversible ⇔ ∃ a|a a= 1 aakn = 1 Bézout
an= 1.
Remarque 2 :
Si ab ac [n]et an= 1, alors aadmet un inverse adans Z/nZ, d’où aa b =aa c b=cbc[n]. On
peut donc « simplifier » une congruence par tout nombre premier avec n.
Corollaire 2 : Z/nZest un corps si et seulement si nest un nombre premier.
démonstration :Z/nZcorps 1, . . . , n 1sont inversibles 1,...,n1premiers avec nn
est premier.
Division euclidienne, unicité du quotient et du reste 5
10.3.3 Ecriture d’un entier naturel en base b(bNet b>2)
Soit aN. Alors il existe un unique x0Ntel que a=bq0+x0(06x0< b,q0< a).
Il existe ensuite un unique x1Ntel que q0=bq1+x1(06x1< b,q1< q0), d’où
a=b2q1+bx1+x0.
En allant plus loin, il existe un unique x2Ntel que q1=bq2+x2(06x2< b,q2< q1), d’où
a=b3q2+b2x2+bx1+x0.
Itérant cet algorithme (qui se termine car (qn)est strictement décroissante), on voit qu’il existe une unique
suite finie x0,...,xntelle que
a=xnbn+xn1bn1+···+x2b2+x1b+x0,
avec xn6= 0, et où pour tout i,xi[[0, b 1]] : c’est l’écriture de adans la base b.
10.3.4 Critère de divisibilité en base 10
Soit aNd’écriture a= 10nxn+ 10n1xn1+···+ 10 x1+x0.
Un entier naturel est divisible par 2 (resp. 5) si et seulement si son chiffre des unités est divisible par 2
(resp. 5).
démonstration :2et 5divisent 10, donc 10k(pour tout k) : 10k0 [2/5], d’où ax0[2/5].
Un entier naturel est divisible par 3 (resp. 9) si et seulement si la somme de ses chiffres est divisible par
3 (resp. 9).
démonstration :3et 9divisent 10 1, donc 10 1 [3/9] (pour tout k) : 10k1 [3/9], d’où
aPn
i=0 xi[3/9].
Un entier naturel est divisible par 11 si et seulement si la différence entre ses chiffres d’indice pair et la
somme de ses chiffres d’indice impair est divisible par 11.
démonstration :10 ≡ −1 [11] 10k(1)k[11], et donc aPn
i=0(1)ixi[11].
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