dernier recevait le soutien de l’UNR, mais ne fut jamais membre de ce parti, ni
d’ailleurs aucun de ses Premiers ministres successifs : Georges Pompidou (avril 62 –
juin 68), ou Maurice Couve de Murville (juin 68-juin 69). L’UNR servait à de Gaulle de
point d’appui au sein de l’Assemblée Nationale en lui garantissant de confortables
majorités :
Ces confortables majorités étaient aussi obtenues grâce à la capacité
d’attraction exercée par l’UNR à l’égard des formations politiques de droite plus
petites telle que les Républicains Indépendants. D’ailleurs, l’UNR était appelée « les
godillots du général » !
La relégation des partis politiques s’observait également dans la
recomposition dont ils furent l’objet. En effet, la plupart des partis sous la cinquième
république se modifièrent et se recomposèrent systématiquement autour, et au
service, d’une personnalité politique.
La première formation à être le produit de ce phénomène fut justement
l’Union pour la Nouvelle République. Elle se constitua autour du général de Gaulle
le 1er octobre 1958, afin de soutenir son projet politique.
La deuxième étape se déroula à propos de la première élection du Président
de la République, au suffrage universel, en 1965. Face à de Gaulle, la gauche trouva
en François Mitterrand le candidat à lui opposer. Et derrière l’homme qui s’était doté
de la Convention des Institutions Républicaines, s’assembla la SFIO afin de donner
naissance à la Fédération de la Gauche Démocratique et Socialiste le 10
septembre 1965 ; véritable cartel électoral au service de la candidature de François
Mitterrand.
Les élections présidentielles donnèrent la victoire à de Gaulle avec 54,5% des
S.E. au deuxième tour, le 19 décembre 1965 (Au premier tour du 5 décembre 1965 :
De Gaulle = 43,7% ; Mitterrand = 32,2% ; Lecanuet = 15,9% ; Tixier = 5,3%.).
Cette première élection joua le rôle de révélateur des modes de
fonctionnement de la cinquième république : l’élection présidentielle devenait l’enjeu
majeur polarisant toutes les attentions et coagulant les énergies partisanes. Ainsi,
après l’UNR, et la FGDS, ce fut la création du Centre Démocrate, le 2 juin 1966,
autour de la personne de Jean Lecanuet (MRP+CNIP+Radicaux).
Les coagulations successives opérées autour d’une personnalité entraînèrent
la disparition des anciens partis de la quatrième république au profit de nouvelles
formations qui tendirent à se polariser autour de deux pôles, l’un à droite et l’autre à
gauche.