MISE AU POINT
#L’incidence axiale du canal carpien objective aussi de façon
satisfaisante l’articulation piso-triquétrale, mais sa réalisation
est plus difficile.
Scintigraphie osseuse. Elle n’est habituellement pas réalisée
dans l’indication de l’exploration piso-triquétrale, mais une
hyperfixation localisée a été observée de façon très significa-
tive chez les patients que nous avons vus pour cette affection
et qui avaient bénéficié d’un tel examen dans un cadre
d’errance diagnostique.
Tomodensitométrie.C’est l’examen le plus performant, mais
il n’est pas nécessaire au diagnostic lorsque les radiographies
sont “parlantes”. Il permet d’affirmer le diagnostic d’arthrose
et d’analyser toutes les lésions (ostéophytes, pincement, corps
étranger).
Traitement
Le traitement médical de l’arthrose piso-triquétrale peut faire
appel à l’immobilisation dans une orthèse en légère flexion
palmaire, aux anti-inflammatoires non stéroïdiens et aux injec-
tions locales de corticoïdes. Ces dernières sont réalisées sans
scopie, après repérage manuel de l’interligne. L’efficacité n’est
cependant pas spectaculaire à long terme.
Sur le plan chirurgical, la pisiformectomie semble représen-
ter le meilleur traitement en cas d’échec du traitement conser-
vateur.
Lors de consultations médico-chirurgicales, nous avions été
frappés par la chronicité de cette arthrose piso-triquétrale chez
les patients traités médicalement, ce qui nous avait conduits à
recontacter tous les patients que nous avions vus entre le 1er jan-
vier 1993 et le 1er février 1995. Tous ont été examinés par un
observateur neutre en février 1996 afin de juger de l’évolution
selon qu’ils avaient bénéficié ou non d’une pisiformectomie
(2). Sur 7 patients, 8 arthroses piso-triquétrales avaient été
identifiées, 4 n’ayant été traitées que médicalement, et 4 ayant
été opérées. Le geste chirurgical était une pisiformectomie
dans tous les cas, réalisée par le même opérateur. Malgré la
petite taille de la population étudiée, tous les patients du groupe
opéré étaient asymptomatiques, tandis qu’aucun des patients
du groupe non opéré n’était guéri.
Pour évaluer le résultat de la pisiformectomie, nous avons eu
en outre l’occasion de faire une étude rétrospective des résul-
tats cliniques et fonctionnels de 15 patients ayant bénéficié
d’une pisiformectomie à Brest ou à Nantes (3).Après un recul
moyen de 31,5 mois (extrêmes 6-84 mois), le résultat était jugé
excellent douze fois, bon deux fois, et moyen dans un cas. La
douleur résiduelle évaluée analogiquement était de 0,8 ± 0,3
(0-4,5) en postopératoire, alors qu’elle était cotée à 6,4 ± 4
(2,5-8) en préopératoire.
Si cette série est de faible taille, elle semble corroborer les
données de la littérature, et paraît donc constituer une alter-
native raisonnable de l’échec du traitement médical.
L’intervention alternative qui pourrait être envisagée est l’ar-
throdèse de l’articulation piso-triquétrale, qui ne comporte tou-
tefois pas plus d’avantages, mais certainement plus d’incon-
vénients (risque de pseudarthrodèse, saillie du matériel au
niveau d’un os sous-cutané, incapacité prolongée). "
Bibliographie
1. Le Nen D, Saraux A, Dubrana F, Lefèvre C. Pathologie de l’articulation piso-
triquétrale. Démembrement à propos de 26 cas. Ann Orthop Ouest 2000 ; 32 :
129-34.
2. Le Nen D, Saraux A, Yaacoub C, Hu W, Le Goff P, Lefevre C. Arthrose de l’ar-
ticulation piso-triquétrale : une entité méconnue. À propos de 8 observations.
Rev Rhum [ed. fr], 1997 ; 64 : 460-5.
3. Alexandre P, Le Nen D, Saraux A, Chaise F. Traitement des douleurs piso-tri-
quétrales par exérèse du pisiforme : à propos de 15 cas. Soumis pour publication.
Figure 2.
1. Le diagnostic clinique d’une pathologie piso-triqué-
trale repose sur :
a. la description spontanée par le patient d’une douleur
de la région ulnaire du poignet
b. l’augmentation de la douleur par la flexion palmaire et
l’inclinaison ulnaire
c. la positivité du rabot piso-triquétral
d. la douleur à la pression ou à la percussion du pisiforme
e. la positivité du test de Reagan
2. L’imagerie de l’arthrose piso-triquétrale peut comporter :
a. le cliché en profil à 30 ou 40° de supination de l’avant-
bras
b. le cliché en profil à 30 ou 40° de pronation de l’avant-
bras
c. le cliché en profil à 60 ou 80° de supination de l’avant-
bras
d. l’incidence axiale du canal carpien
e. un scanner du poignet
RÉPONSES
RÉPONSES
FMC
1. a, b, c, d ; 2. a, d, e.
AUTOQUESTIONNAIRE
AUTOQUESTIONNAIRE
FMC