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Grippe
Mise à jour de la fiche
12/2012
Agent pathogène
Descriptif de l'agent pathogène
Réservoir et principales sources d'infection
Viabilité et infectiosi
Données épidémiologiques
Population générale
Milieu professionnel
Nom :
Virus grippal (hors grippe aviaire)
Synonyme(s) :
Influenza
Type d'agent Virus
Groupe de classement 2
Descriptif de l'agent :
Virus à ARN segmende la famille des Orthomyxoviridae et du genre Influenzaevirus et comportant 3 types A, B et C. Les virus de type A sont divisés en sous-types
selon la nature de leurs glycoprotéines de surface : les hémagglutinines (H) au nombre de 17 et les neuraminidases (N) au nombre de 10.
Type de réservoir Homme
L'homme constitue le réservoir pour les formes humaines et est quasiment seul réservoir des virus type B et C. Il peut être infecté par certains sous-types du virus A.
Les virus de type A circulent chez différentes espèces animales comme les oiseaux mais aussi les porcs, chevaux, mammifères marins. Les oiseaux sont probablement
les hôtes originaux des virus de la grippe : ils servent de réservoir à tous les sous-types de virus A.
La plupart des virus aviaires n'infectent pas l'homme hormis certains sous-types comme le virus A(H5N1). Ces infections interviennent en cas de contacts fréquents et
intensifs avec les sécrétions respiratoires et les déjections d'animaux infectés. Les cas de transmission interhumaine sont exceptionnels : la grippe aviaire ne sera pas
traitée dans cette fiche.
Par ailleurs, le génome des virus de type A, constitué de plusieurs segments ARN indépendants, peut, suite à des réassortiments, provenir d'hôtes différents :
hommes, porcs, oiseaux. Ces virus appelés virus ré-assortants sont à l'origine de souches nouvelles pour l'homme responsables de pandémies telles que le virus
A(H1N1)pdm09 qui a émergé au Mexique en 2009 et circule depuis sous le mode épidémique.
Vecteur :
Pas de vecteur
Viabilité, résistance physico-chimique :
Les virus grippaux survivent quelques heures sur surfaces inertes (Pasteur).
Inactivés par l'hypochlorite de sodium, l'éthanol à 70°, le glutaraldéhyde à 2 %, le formaldéhyde.
Infectiosi:
Contagiosité importante : taux d'attaque = 30 à 60 % d'une population d'adultes non immunisés.
Virus de répartition mondiale. Le virus A est le plus épidémiogène et peut générer des pandémies, le virus B est responsable uniquement d'épidémies, le virus C
n'entraîne que des cas sporadiques.
Les épidémies de grippe surviennent d'octobre à avril dans l'hémisphère Nord et d'avril à octobre dans l'hémisphère Sud.
En France, la grippe atteint chaque année 2 à 8 millions de personnes de tout âge et entraîne selon les virus circulants quelques centaines à quelques milliers de
décès.
En 2009, le virus de la grippe A(H1N1)pdm09 a provoqué une pandémie responsable de 18 500 décès dans le monde selon l'OMS. En 2010-11, 789 cas graves de
grippe ont été signalés en France et 151 (19 %) sont décédés. La majorité était due au virus A(H1N1)pdm09. Les décès et hospitalisations sont liés aux groupes à risque
comprenant les sujets très jeunes, les seniors ou ceux atteint de maladies chroniques. Les personnes obèses et femmes enceintes ont depuis été identifiées comme
population à risque. Actuellement, le virus A(H1N1)pdm09 continue à circuler dans la population et est responsable d'épidémies saisonnières de grippe.
Des grippes nosocomiales concernant à la fois les soignants et les patients ont été décrites.
Les fiches de signalement des infections nosocomiales en France rapportent 129 épisodes de grippe nosocomiale entre 2001 et 2010 totalisant 1623 cas dont 48
patients décédés et confirmant la contribution des soignants à certains épisodes.
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Pathologie
Nom de la maladie
Transmission
La maladie
Populations à risque particulier
En laboratoire :
Cas en laboratoire d'analyses (médicales, vétérinaires...) publiés depuis 1985 : Aucun cas de contamination professionnelle en laboratoire d’analyses n’a été publié.
Cas en laboratoire de recherche publiés depuis 1985 : Un cas de conjonctivite après exposition accidentelle au virus influenza B dans un laboratoire de recherche.
Cas historiques publiés avant 1985 : Néant.
Grippe
Mode de transmission :
Principalement par l'intermédiaire des gouttelettes provenant des voies aériennes supérieures générées par la toux, les éternuements ou la parole d'un sujet infecté.
Possible par contact des muqueuses avec des mains ou des objets fraîchement souillés par les sécrétions oropharyngées d'un sujet infecté.
Transmission favorisée par les groupements de population dans un espace clos. La transmission par aérosols est évoquée mais discutée.
Période de contagiosi:
Contagiosité maximum pendant les premiers jours de la maladie (virus retrouvé 24h avant les premiers sympmes mais contagiosité non prouvée) et 6 jours après le
début des symptômes (portage plus long chez les enfants et les immunodéprimés).
Incubation :
Courte de 1 à 3 jours.
Clinique :
Dans la forme classique, signes généraux intenses avec apparition brutale d'une fièvre élevée (> 38,5 °C) avec frissons, myalgies diffuses, céphalées, asthénie,
anorexie et sympmes respiratoires discrets dominés par la toux ; la fièvre peut réapparaître secondairement après une rémission de 24 h (V grippal).
Formes compliquées dont les plus importantes sont les surinfections bactériennes broncho-pulmonaires, la grippe maligne consistant en une pneumopathie
interstitielle avec détresse respiratoire et les complications neurologiques (Méningite lymphocitaire avec ou sans encéphalite, syndrome de Reye favorisé par la prise
de salicylés).
Fréquentes formes a- ou pauci-symptomatiques.
Diagnostic :
Diagnostic essentiellement clinique en période de circulation des virus de la grippe.
Principales indications à un diagnostic biologique : indispensable avant mise en route d'une prophylaxie large par antiviraux dans une collectivité en période
épidémique, recommandé avant traitement individuel curatif ou prophylactique par antiviraux, manifestations respiratoires sévères ou extra-respiratoires avec
hospitalisation, formes sporadiques en dehors du contexte épidémique.
NB : En dehors de la période épidémique le TDR est trop peu sensible ; il convient donc d'utiliser PCR ou culture.
1 | Détection directe dans les prélèvements naso-pharyngés :
soit d'antigènes viraux par immunochromatographie sur membrane (tests diagnostics rapides), ELISA ou immunofluorescence (tests rapides de laboratoire),
soit par détection du génome viral par amplification génique (RT-PCR) (Test plus sensible mais pas effectué en routine)
2 | Culture cellulaire dans les 3 premiers jours de l'expression clinique de la maladie à partir de prélèvements oro-pharyngés ou écouvillonage nasal mais résultat en
3 à 10 jours. Pour les autres produits pathologiques (sang, LCR), privilégier la recherche RT-PCR.
3 | Sérologie à partir de 2 prélèvements de sérum effectués à 15 jours d'intervalle (diagnostic rétrospectif).
Traitement :
Inhibiteurs de la neuraminidase : oseltamivir (TAMIFLU ) (voie orale) à partir de 1 an, zanamivir (RELENZA ) (inhalation buccale) à partir de 5 ans, actifs sur les virus
grippaux A et B en traitement curatif immédiat en période de circulation du virus ou en prophylaxie après contact avec un cas de grippe (cf rapport du HSCP du 9
novembre 2012 R1).
Inhibiteurs de la protéine M2 : amantadine (MANTADIX ) inefficace sur les souches B et peu utilisée (souches résistantes, effets indésirables).
Antibiotiques seulement en cas de surinfection bactérienne.
® ®
®
Terrain à risque accru d'acquisition :
Personnes non vaccinées.
Terrain à risque accru de forme grave :
Sujets à risque élevé : sujets de plus de 65 ans, immunodéprimés, patients atteints de maladies chroniques (pathologies cardio-respiratoires, diabète), personnes
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Immunité et pvention vaccinale
Immunité naturelle
Prévention vaccinale
Que faire en cas d'exposition ?
finition d'un sujet expo
Conduite à tenir immédiate
Evaluation du risque
Selon les caractéristiques de la source et le type d'exposition
Selon les caractéristiques du sujet expo
Sujets à risque élevé : sujets de plus de 65 ans, immunodéprimés, patients atteints de maladies chroniques (pathologies cardio-respiratoires, diabète), personnes
obèses avec IMC sup. ou égal à 40 Kg/m2, femmes enceintes quelque soit le trimestre de grossesse.
Cas particulier de la grossesse :
Morbidité et mortalité plus élevées chez la femme enceinte en période épidémique.
Formes compliquées : complication respiratoires graves avec recours à des techniques de réanimation chez les femmes enceintes.
Risque de mort foetale ou d'accouchement prématuré mais absence de risque malformatif.
S'agissant d'un terrain à risque élevé de formes compliquées de grippe, il est recommandé d'effectuer à présent la vaccination antigrippale chez les femmes
enceintes.
Naturellement acquise lors d'épidémies antérieures mais grande variation des caractères antigéniques des virus.
Vaccin disponible oui
Vaccin à virus inactivé le plus souvent sur œufs de poule embryonnés. Un nouveau vaccin réalisur culture cellulaire est en cours de commercialisation en France.
Vaccin trivalent A(H1N1), A(H3N2) et B, dont la composition est actualisée chaque année par l'OMS en fonction des données virologiques et épidémiologiques.
2 types de vaccins : vaccins inactivés injectables (voie IM ou ID) et vaccins vivants atténués (voie intra nasale).
Seule contre-indication : allergie à l'un des composants, aux protéines de l'œuf ou poulet.
Le vaccin peut être prescrit en cas de grossesse ou d'immunodépression sauf si vaccin vivant atténué (Fluenza).
Consultez le calendrier vaccinal 2017 1
1http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/calendrier_vaccinations_2017.pdf
Immunite vaccinale :
2 à 4 semaines après l'injection et pendant 9 à 12 mois. Taux de séroprotection postvaccinale : 70 % entre 18 et 60 ans et environ 60 % pour les sujets de plus de 60 ans.
Sujet en contact proche (moins de 2 m) avec une personne présentant un syndrome grippal typique en période épidémique jusqu'à 6 jours après le début des
sympmes.
Principales professions concernées :
Professionnels de santé, personnels de collectivité ou en contact avec les enfants.
Confirmer les informations concernant la personne source et si nécessaire confirmer le diagnostic par un prélèvement nasopharyngé notamment en cas de forme
sporadique en dehors d'un contexte épidémique, ou lorsqu'il existe des manifestations respiratoires sévères ou extra-respiratoires nécessitant une hospitalisation.
En fonction du contexte épidémique les indications de prélèvement à visée diagnostique peuvent évoluer et seront indiquées si nécessaire par les autorités de santé.
En collectivité, s'assurer de la mise en isolement ou de l'éviction du cas source.
Produit biologique : sécrétions respiratoires chargées de virus.
Type d'exposition :
principalement par projection de gouttelettes.
Rechercher des facteurs de risque :
- pour lui : sujet âgé, jeune enfant, maladie chronique, immunodépression, grossesse, obésité...
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Prise en charge du sujet expo
Mesures prophylactiques
Suivi médical
Pour l'entourage du sujet expo
Démarche dico-légale
claration / signalement
Réparation
Accident du travail
Maladie professionnelle
Non
Non
Eléments de référence
- pour lui : sujet âgé, jeune enfant, maladie chronique, immunodépression, grossesse, obésité...
- pour son entourage (professionnels de santé, sujet en contact avec des personnes âgées ou fragiles).
Rechercher une notion de vaccination.
Proposer une prophylaxie par oseltamivir (TAMIFLU ) chez les sujets à risque de complications et en collectivité de personnes à risque après contact avec un cas de
grippe cliniquement diagnostiqué en période épidémique.
La prophylaxie est étendue à toute l'unité de la collectivité si toutes les conditions suivantes sont remplies :
- Foyer de cas groupés d'infection respiratoires aiguë
- Diagnostic virologique de grippe positif
- Notion de contact étroit impossible à définir
- Nombre quotidien de nouveaux cas en augmentation
- Au moins deux tiers des résidents dans l'unité ciblée pour la prophylaxie non encore atteints.
Un traitement préemptif, c'est-à-dire à dose curative, sera administré chez les sujets à risque très élevé de complications grippales (par exemple comorbidités graves
et/ou instables comme les affections cardio-pulmonaires graves ou immunodépression).
Pour plus de précisions, se référer au rapport du HSCP du 09/11/12.
®
Si le sujet exposé est en contact avec des individus fragiles vis-à-vis du virus grippal, l'informer de la nécesside prendre rapidement un avis médical pour envisager
une interruption de l'activité professionnelle dès les premiers sympmes (malgré la vaccination ou le traitement prophylactique).
En cas de grossesse :
Une prophylaxie par Tamiflu peut être proposée.
Eviter le contact avec les personnes fragiles. Conseiller la vaccination à l'entourage si celle-ci n'a pas été faite.
Déclaration obligatoire non
Déclaration d'AT selon les circonstances d'exposition.
Tableau Régime Général
Tableau Régime Agricole
Maladie hors tableau et fonction publique : selon expertise.
CNR
Centre national de référence virus Influenza
CNR Coordonnateur
Institut Pasteur
Unité de génétique moléculaire des virus à ARN
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Textes de référence
Utilisation des antiviraux en extra-hospitalier en période de grippe saisonnière 2. Avis et Rapport du 9 novembre 2012. Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP), 2012.
2http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=297
Plan national de prévention et de lutte "Pandémie grippale" 2011 3. Ministère chargé de la santé , 2011.
3http://social-sante.gouv.fr/IMG/pdf/Plan_Pandemie_Grippale_2011.pdf
Bibliographie
Unité de génétique moléculaire des virus à ARN
Département de virologie
25 rue du Docteur Roux
75 724 PARIS CEDEX 15
Nom du responsable : Pr Sylvie VAN DER WERF
Tél. : 01 45 68 87 25 (secrétariat) - 01 45 65 87 22
Fax : 01 40 61 32 41
Email : sylvie.van-der-werf@pasteur.fr
CNR Laboratoires associés
Hospices civils de Lyon (HCL)
Laboratoire de virologie Est
Institut de microbiologie
Centre de biologie et de pathologie Est
Groupement hospitalier Est
59 boulevard Pinel
69 677 BRON CEDEX
Nom du responsable : Pr Bruno LINA
Tél. : 04 72 12 96 57 - 04 72 12 96 17 (secrétariat)
Fax : 04 72 12 95 00
Email : bruno.lina@chu-lyon.fr - lina@univ-lyon1.fr
Institut Pasteur de Guyane
Laboratoire de virologie
23 avenue Pasteur
BP 6010
97 306 CAYENNE CEDEX (GUYANE)
Nom du responsable : Dr Dominique ROUSSET
Tél. : (+594) 05 94 29 26 09
Fax : (+594) 05 94 29 58 09
Email : drousset@pasteur-cayenne.fr
4http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Aide_memoire_vaccination_grippe_V2.pdf
5https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/grippe
6http://www.invs.sante.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Maladies-a-prevention-vaccinale/Grippe
7http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs211/fr/index.html
8http://www.cdc.gov/flu/
1 | Aide-mémoire sur la vaccination antigrippale 4. Ministère chargé de la santé, 2012.
2 | La grippe 5. Institut Pasteur, 2014.
3 | Grippe. 6 Dossier thématique. Santé Publique France, 2013.
4 | Grippe (saisonnière) 7. Aide-mémoire n° 211. OMS, 2009.
5 | Influenza (Flu). 8 CDC, 2013.
6 | Launay O, Piroth L, Yazdanpanah Y (Eds) - E. Pilly 2012. Maladies infectieuses et tropicales. 23e édition. Vivactis Plus ; 2011 : 607 p.
7 | Aymard M, Lina B - Virus de la grippe. In : Pozzetto B (Ed) - Infections nosocomiales virales et à agents transmissibles non conventionnels. Montrouge : Edition John
Libbey Eurotext ; 2001 : 205-213, 554 p.
8 | Bonmarin I - Infections nosocomiales grippales et soignants, France, 2001-2010. Bull Epidémiol Hebd. 2011 ; 35-36 : 379-81.
9 | Diaz E, Rodriguez A, Martin-Loeches I, Lorente L et al. - Impact of obesity in patients infected with 2009 Influenza A(H1N1). Chest 2011 ; 139 (2) : 382-86.
10 | Zaman K, Roy E, Arifeen SE, Rahman M et al. - Effectiveness of maternal influenza immunization in mothers and infants. N Engl J Med. 2008 ; 359 (15) : 1555-64.
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