
Le Courrier de la Transplantation - Vol. XVI - n° 2 - avril-mai-juin 2016 49
 
Le point de vue de l’infectiologue
Pr Olivier Lortholary
Université Paris Descartes, Centre d’infectiologie Necker-Pasteur, IHU Imagine, 
hôpital universitaire Necker− Enfants-malades, Centrenational de référence mycoses invasives et antifongiques, 
unité de mycologie  moléculaire, CNRS URA 3012, Institut Pasteur, Paris.
Les infections sont une complication fréquente et 
potentiellement sévère au cours des greffes  d’organes 
en raison, d’une part, de l’utilisation de traitements 
immunosuppresseurs, et ce dès l’induc tion de la greffe, 
mais aussi lors d’épisodes de rejets. Elles représentent la 
première cause de mortalité dans ce contexte, et  plusieurs 
d’entre elles ont aussi un effet sur la survie du greffon. 
L’histoire naturelle de certaines infections est également 
modifiée au cours de la transplan tation. Les traitements 
immuno suppresseurs agissent en  inhibant des voies 
impor tantes de l’immu nité cellulaire  impliquées dans 
la recon naissance des pathogènes, dans la présentation 
d’antigènes microbiens, l’axe Th1 et Th17 mais aussi le 
“killing” des micro-organismes. Ceux-ci confèrent un pro-
fil d’infec tions particulier  comportant par exemple des 
micro- organismes  tels  Listeria, les myco bactéries, les infec-
tions à herpèsvirus, la pneumo cystose ou la cryptococ-
cose. La présence associée d’une neutro pénie ou d’une 
hypogamma globulinémie élargit le spectre des micro- 
organismes impliqués. Interviennent éga lement dans le 
risque infectieux des patients transplantés le type d’organe 
transplanté, la procé dure chirurgicale, l’âge, l’état  général 
et nutri tionnel, la fonction rénale, une co- infection virale 
chronique (virus de l’hépatite B [VHB], virus de l’hépatite C 
[VHC] et virus de l’immuno déficience humaine [VIH]) 
avec ou sans cirrhose, les antécédents infec tieux ou de 
coloni sation avant la transplan tation, la  présence de maté-
riel étranger, les statuts sérologiques du  donneur et du 
receveur (en parti culier cytomégalo virus [CMV] et virus 
d’Epstein-Barr [EBV]). Ces infections sur viennent parfois 
tôt dans la phase postopératoire et se  présentent sous 
la forme d’une infection du site opératoire, ou alors elles 
corres pondent à une contami nation liée aux procé dures 
de soins, à une réactivation d’une infec tion jusqu’alors 
latente chez le receveur, mais aussi parfois chez le don-
neur, à une infection du greffon ou une contami nation du 
liquide de conser vation. Plus tardivement, les infections 
peuvent être acquises hors de  l’hôpital : des recomman-
dations de prévention sont alors  données, à l’occasion 
de voyages ou non. La préven tion repose aussi sur des 
chimio prophylaxies ciblées sur les micro-organismes 
les plus fréquents et sur le bon contrôle du statut vacci-
nal. Enfin, très récemment, une susceptibilité génétique 
particulière de certains patients a été mise en évidence.
L’infectiologue intervient de manière conjointe au 
transplanteur dans différentes étapes de la préven-
tion ou de la prise en charge diagnos tique et/ou théra-
peutique des infections et dans la  gestion pratique de 
l’immunosuppression. Ainsi, des consultations ciblées, 
parfois transdisciplinaires, peuvent être envi sagées avant 
la transplantation, impliquant le futur receveur (VIH+ et 
optimisation du traitement anti rétroviral, statut tubercu-
leux,  portage de  bactéries multi résistantes [BMR],  allergie 
à telle famille d’anti bactériens, par exemple), mais aussi 
le  donneur en cas de procédure impliquant un donneur 
vivant (antécédent infectieux, voyage en zone d’endé-
mie, par exemple). Le recours aux consultations avant 
des voyages internationaux devrait être systé matique, 
notamment chez les transplantés rénaux et hépa tiques, 
les plus à même de voyager. Le choix de  l’outil microbio-
logique permettant le diagnostic ainsi que l’optimisation 
du traitement anti- infectieux à  l’échelon individuel et le 
bon usage des anti- infectieux à  l’échelon collectif sont 
des exemples concrets d’une bonne collabo ration entre 
infectiologues et  transplanteurs.
C’est tout le mérite de ce numéro de La Lettre de 
 l’Infectiologue et du Courrier de la Transplantation 
que d’illustrer ces concepts en traitant des infections 
 fongiques, des diarrhées infectieuses, de la réacti-
vation ou de la primo-infection par l’EBV ou le CMV, 
de l’hépatite E et, de manière originale, de souligner 
dans ce contexte le rôle du microbiote intestinal. 
■
F. Saliba déclare  
avoir des liens d’intérêts  
avec AbbVie, Astellas, Basilea, 
Baxter, Gilead, MSD, Novartis 
et Vital Therapies.
O. Lortholary déclare 
avoir desliens d’intérêts 
avecGilead, Pfizer, MSD, 
Astellas et Basilea.
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