des toits de terre au Sahel - Association la Voûte Nubienne

Association "la voûte nubienne" 
un héritage technique africain http://www.lavoutenubienne.org
des toits de terre au Sahel
Rapport d'activités
campagne 2005 – 2006
Depuis 2000, l'association « la voûte nubienne » (AVN)
s'attache à faire connaître aux maçons et aux populations du
Sahel une technique de construction alternative, mise au point
par Thomas Granier et Séri Youlou pendant les deux années
précédentes. Cette technique, dite de « la voûte nubienne »
(VN), apporte des éléments de solution durables à plusieurs
problématiques liées aux formes d'habitat rural traditionnelles
(toits en bois) ou actuelles (toits en tôles) dans cette partie de
l'Afrique.
La méthode de diffusion de cette technique, d'abord passée
par une phase de validation, en est maintenant au stade de
la vulgarisation.
Ses résultats sont en croissance exponentielle, tant en
termes de maçons formés (35) que de constructions
réalisées par ces maçons (200 voûtes, dont 78 à la dernière
campagne).
Notre objectif est maintenant l'implantation durable de la
technique dans le marché local du bâtiment de la région, à
une échelle significative.
Les campagnes de diffusion 2003 à 2005, au travers du
programme « Dissémination des techniques de
construction de toitures économiques et non
consommatrices de bois au Burkina Faso », ont fait l'objet
d'un partenariat avec l'association Acroterre et d'un
cofinancement du Ministère des Affaires Étrangères
(MAE).
Ce programme a fait l'objet d'un compte-rendu détaillé
envoyé au MAE et surtout d'une mission et d'un rapport
d'évaluation1 effectués par un consultant indépendant2.
Ce rapport s'est attaché à vérifier les postulats fondateurs
du projet, à mesurer son taux de pénétration, à apprécier sa
pérennité et à comparer les résultats obtenus avec les
objectifs énoncés en début de financement.
La pertinence de l'approche proposée par l'association a
ainsi été validée et sa capaci à maîtriser et à porter un
projet, démontrée.
Les recommandations émises par la mission d'évaluation
ainsi que par nos partenaires ont permis parallèlement à la
poursuite de nos activités pendant la campagne écoulée,
d'alimenter la réflexion de l'association sur le
développement de son action dans les années futures et de
tester certaines hypothèses.
1 Ces documents sont disponibles sur notre site internet :
http://www.lavoutenubienne.org. Menu-> Documents/Medias
2 Urs Wyss, Ingénieur Civil Diplômé de l'EPFL, connaît
particulièrement bien le contexte burkinabé, puisque la
Coopération Suisse l’a mandaté en 2004, pour réaliser un
inventaire des constructions en matériaux locaux au Burkina
Faso.
Nous profitons de la présentation des résultats (qui se
confirment) et des nouvelles actions engagées pendant la
dernière campagne pour vous exposer, en rappelant les
grandes lignes du projet, le fruit de notre réflexion et
dégager les grands axes de ce que sera notre stratégie
d'action à proche et moyen termes.
Depuis novembre 2005 l'association VN a mis en
place une levée de fond mensualisée auprès de
ses "amis" et des personnes morales qui la
soutiennent. Ces dons réguliers constituent la base
de nos fonds propres.
Les donateurs sont ici chaleureusement remerciés.
Nous espérons que ce document leur permettra, en
retour, d'avoir une vision encore plus précise du
programme auquel ils participent, de ses actions et
de leurs résultats.
Ces problématiques vont du niveau local (concernant
directement les individus dans leur vie de tous les jours) au
niveau global (la population dans son ensemble et dans son
avenir) :
Les pays de la zone sub-saharienne, comme le Burkina
Faso, font face à la question de la désertification
qu'amplifie l'explosion mographique récente et
l'activité humaine qui en résulte. La préservation du
couvert végétal et forestier est à ce jour une priorité.
Le « bois de brousse » (nécessaire en grandes quantités
aux toitures traditionnelles) n'étant plus disponible, les
populations rurales (90% des habitants de la région),
déjà pauvres, sont obligées d'acheter des tôles et des
chevrons importés pour couvrir leurs maisons.
Ces achats, uniquement possibles dans le secteur formel
de l'économie (basé sur la monnaie) reviennent très
chers aux populations dans le contexte économique
essentiellement informel (cultures de subsistance,
échanges de travail, ...) qui est le leur : les familles ne
perçoivent au mieux qu'un maigre revenu (culture du
coton, petits commerces des femmes), et les travaux
champêtres n'ont lieu qu'une moitié de l'année (saison
des pluies).
Le marché des matériaux de construction (tôles,
chevrons, fers, ciment, tous importés) affecte fortement
le développement économique de la zone : étant
exclusivement un marché d'importation, il dirige ces
flux monétaires vers l'extérieur, spoliant les économies
familiales, locales et nationales.
De plus, il induit une immobilisation improductive (et
supportées par les populations) des valeurs épargnées
en vue de la construction (la famille achète le plus
souvent ses tôles année par année avant de pouvoir
construire).
Par ailleurs, la tôle est particulièrement inconfortable au
Sahel dont elle amplifie les rudes conditions
climatiques (chaleur, froid et bruit des pluies). Ce
manque de confort participe, d'un point de vue plus
général, aux mauvaises conditions sanitaires dont
souffre la région et en premier lieu les femmes,
principales occupantes des maisons.
Cette technique permet de remplacer ces toitures de tôle
par des voûtes montées uniquement en terre crue (utilisée
sous forme de briques et de mortiers), et posées sur des
murs maîtres, eux-mêmes construits en briques de terre
crue ou en moellons de latérite (matériaux locaux).
Ces voûtes, ties suivant une méthode simplifiée,
standardisée, et n'utilisant que des outils locaux, sont d'une
solidité et d'une étanchéité éprouvées, et ceci dans un
environnement où la pluviométrie peut être ponctuellement
très importante.
Leurs avantages les plus pertinents sont les suivants :
Le matériau « terre » est présent partout en zone rurale
et péri-urbaine et les techniques de construction en terre
crue (hors VN) appartiennent à l'architecture
vernaculaire.
Les maisons bâties selon cette technique sont mieux
isolées (température et bruit), plus saines, beaucoup
plus durables et restaurent l'usage du toit terrasse.
En valorisant la main-d'œuvre (95% du coût total d'un
bâtiment en VN) et les matériaux locaux, la technique
favorise les économies locales et l'autonomie des
populations : une famille n'a plus besoin d'économiser
avant de pouvoir bâtir sa maison; les matériaux peuvent
être extraits de l'environnement immédiat et le travail (y
compris celui, indirect, de l'extraction, de la fabrication
et du transport des matériaux) peut être soit payé soit
échangé entre voisins et proches.
Autrement dit, le marché de la VN, sous ses aspects
formel (maison payée en monnaie) et informel (travail
échangé) restitue aux économies familiales, locales et
nationales, les sommes auparavant immobilisées, puis
captées par le marché des matériaux importés.
Du point de vue écologique, les voûtes, bâties sans
charpente, ne consomment pas de bois de brousse
(particulièrement les essences rares utilisées
traditionnellement), favorisant ainsi la préservation du
couvert forestier.
Enfin, les toitures en terre sont appréciées pour leur
sécurité (ni le vent ni les voleurs ne peuvent emporter la
toiture, contrairement aux tôles). Elles le sont aussi
pour leurs qualités esthétiques et pour leur modularité
en termes d'agencement (externe et interne) et
d'évolution (ajout de voûtes supplémentaires les années
suivantes).
 
Couvertures traditionnelle (en
bois) et actuelle (en tôle) des
maisons au Burkina Faso.
Intérieur d'une voûte.
Chambre à coucher. Vue éclatée d'un exemple de maison à trois voûtes.
Ce nouveau programme prend la suite du précédent au
Burkina Faso et commence à essaimer dans les pays
voisins : Mali et Togo.
Il est le mode d'action privilégié de l'AVN au Sahel. Il tient
compte des réalités socio-économiques et culturelles
locales pour contrôler et organiser la diffusion à grande
échelle de la technique dans la zone sub-Saharienne. Il
s'attache à promouvoir activement, par la formation des
maçons et l'information des populations, l'usage d'un
"savoir-faire" de construction.
Le concept technique de base est optimisé pour
s'inscrire facilement et durablement dans le mode de vie
et d'apprentissage des populations concernées : il est
épuré au maximum des difficultés conceptuelles afin de
favoriser sa diffusion auprès du plus grand nombre
d'apprentis et de clients potentiels. Contrairement aux
autres techniques de construction introduites au Sahel et
basées sur la terre crue, il n'a besoin ni d'outils, ni de
matériaux, ni de savoir-faire ou de concept exogène.
Le mode d'apprentissage est lui-même inscrit dans la
réalité socio-culturelle des populations cibles (souvent
illettrées) : la transmission du savoir-faire est assurée
par les maçons eux-mêmes et se passe toujours dans le
cadre de chantiers réels. Cette forme de transmission
horizontale par cooptation est celle des villageois
depuis toujours. Notre action consiste à favoriser,
organiser et contrôler cette formation.
La sensibilisation auprès des populations est assurée par
l'organisation de rencontres d'information dans les
villages et la mise en avant d'exemples concrets. Ces
rencontres sont organisées et animées par les maçons
eux-mêmes, assistés de propriétaires de VN. Notre
action consiste à leur fournir, au travers de structures
relais, le soutien et les moyens nécessaires.
Le revenu des maçons, apprentis et manoeuvres est
directement issu du prix des bâtiments, payé par les
nouveaux propriétaires. Ces revenus (formels ou
informels) renforcent durablement l'économie locale en
continuant à y circuler.
Les maçons formés ont vocation à devenir des
entrepreneurs, partie intégrante du marché local du
bâtiment. Ils favorisent son développement en formant
de nouveaux apprentis sur leurs chantiers.
Le programme vise à organiser le développement de
cette réalité de marché dans laquelle les maçons
entrepreneurs proposent le « produit » VN à une
clientèle qui le recherche. Il soutient l'offre et encourage
la demande. Il organise et contrôle l'expansion du
marché pour éviter sa dissipation, l'optimiser et
amplifier l'effet « boule de neige ».
Le programme n'a pas vocation au financement de
constructions ni à la maîtrise d'oeuvre. Ces moyens
d'actions particuliers ne s'envisagent que pour créer un
effet de levier localement (communication et/ou
formation).
La mise en oeuvre de partenariats avec d'autres acteurs
de terrain (associations locales, ONG, ...), dans le cadre
de leurs besoins de constructions et au travers de leur
influence dans leurs zones d'implantation, permet aussi
d'impliquer étroitement les populations et constitue une
source non négligeable de « chantiers écoles » pour la
formation des apprentis de leurs zones.
 du programme réside dans sa capacité à implanter, puis organiser, contrôler et soutenir le
développement du marché de la VN au Sahel. Il peut être résumé en trois points :
Il met en place et organise les moyens nécessaires à l'existence d'un marché local de la voûte nubienne.
Il s'assure du développement durable de ce marché dans le respect du contexte socio-économique et culturel des
populations concernées. Il vérifie que les résultats sont concrets, quantifiables et pérennes.
Il vise a induire des effets macro-économiques et écologiques sensibles dans les régions d'implantation.
 
Réunion d'information à petit Balé, en face de l'église
en construction.
Maçon et apprentis au travail.
Les six années de recul de l'AVN sur son activité amènent
les constats suivants :
En termes de validité du concept : la technique de
construction, simplifiée et épurée pour être facilement
transmissible, les méthodes de vulgarisation (formation
et information) employées et les qualités sanitaires et
esthétiques évidentes des bâtiments VN convainquent
rapidement de larges pans de nouvelles clientèles au
sein des zones d'application.
En termes de résultats, les progressions exponentielles
du nombre de chantiers réalisés (+60%/an depuis 6 ans,
prouvant la robustesse du concept) ainsi que de celui
des demandes d'ouvertures de chantiers et des
demandes de formations, appellent la poursuite de nos
actions.
Pour atteindre les buts macro-économiques et
écologiques que l'association s'est fixée, il est
maintenant nécessaire de s'assurer de la rennité du
rythme de croissance à long terme (6+ ans).
Le défi réside dans nos capacités à poursuivre la
maîtrise de cette multiplication : au regard des résultats
obtenus depuis 8 ans, des progressions exponentielles
constatées et des potentialités du marché, il est légitime
d'envisager la construction de la 1000ème voûte au cours
de la campagne 2009-2010, et au delà, un impact
touchant l'équivalent de 10% de la population du
Burkina Faso dans les 20 ans à venir.
Ces constatations simples ainsi qu'une réflexion en
profondeur, menée à partir de l'évaluation indépendante
mentionnée en introduction, permettent de replacer
l'évolution de nos activités dans un schéma de
développement en quatre phases (schéma) que l'on peut
décrire ainsi :
Une première phase de recherche puis de validation du
concept technique et de son mode de transmission sur
quelques voûtes à l'échelle d'un village a été à
l'initiative du projet.
L'élargissement de notre activité à la zone moin de
Boromo au Burkina Faso a ouvert une deuxième phase
qui a consisté à mettre au point les modes
d'appropriation de la technique par la population, à
identifier les conditions et les mécanismes économiques
locaux rendant possible l'existence d'un marché de la
VN et à tester différents moyens d'action visant à
favoriser ce marché. Cette phase est maintenant en
cours d'aboutissement.
Dans le contexte socioculturel local, l'appropriation
demande du temps pour que les populations acceptent le
changement et fassent confiance à la nouvelle
technique. A mesure que le temps passe et que des
exemples de bâtiments de plus en plus anciens sont
visibles, cette méfiance décroît.
Nous nous sommes assurés des conditions socio-
économiques de la transmissibilité du savoir-faire
technique, de la reproductibilité de cette transmission
sans dégradation du savoir, et de sa compatibilité avec
un développement économique durable et profitable à
tous, maçons et clients.
Les actions en faveur du marché telles que les réunions
d'information et les politiques de soutien aux nouveaux
clients ont été testées et leurs effets analysés.
Ceci nous permet maintenant d'avoir un ensemble
cohérent de mesures (outils de formation et de
vulgarisation) que nous pouvons utiliser pour la suite du
programme.
La troisième phase du programme, qui a commencé
avec cette campagne 2005-2006, est maintenant en
cours de montée en puissance. Il s'agit, cette fois-ci,
d'utiliser les moyens définis au cours de l'étape
précédente pour fournir l'organisation, le contrôle et le
soutien nécessaire à un changement d'échelle de nos
activités.
Le but est non seulement d'obtenir une part de marché
significative dans la zone initiale, mais aussi d'essaimer
la technique dans de nombreuses nouvelles zones pour
y propager ce marché.
Le développement préférentiel dans des zones
géographiques circonscrites et encadrées par un
responsable de zone (qui supervise les chantiers et les
réunions d'information tout en conservant sa propre
activité de bâtiment) s'inscrit dans une politique de suivi
et de contrôle des résultats de nos actions nous
permettant de les réajuster en fonction de l'évolution de
la situation.
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Mise au point :
concept technique
1998 2000 2005
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Mise en place :
concept socio-
économique local
Soutien au marché:
- densification
- essaimage
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2010 (   
Généralisation :
- retrait local
- transfert
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Concrètement, la dernière campagne a vu la création de
quatre nouvelles zones de développement, la mise en
oeuvre d'un nombre significatif de chantiers hors zone à
la demande de clients (signe de la vitalité du marché), et
un début d'internationalisation de nos chantiers,
formations et contacts (Mali, Togo, Madagascar...).
Parallèlement, nous avons commencé à mettre en place
une série de mesures et d'indicateurs nous permettant
d'évaluer la progression des résultats et de réajuster nos
actions en fonction des situations locales et des nos
objectifs.
Une fois le marché de la voûte nubienne durablement
ancré dans une zone (appropriation globale de la
technique par les populations locales et inscription dans
la réalité socio-économique locale sans plus besoin de
soutien de la part de l'association) nous pourrons y
amorcer un retrait progressif et transférer notre action
dans de nouvelles zones et régions pour y poursuivre la
généralisation du programme jusqu'à toucher une
fraction significative des populations du Sahel et
obtenir ainsi des effets macro-économiques durables.
La campagne 2005 – 2006 en bref :
Zone de Boromo : 36 voûtes construites dans 9 agglomérations différentes. Une vingtaine
d'apprentis travaillant dans la zone.
Zone de Dano : 11 voûtes construites dans 4 agglomérations, 7 formations bien avancées.
L'association issue du jumelage des villes de Dano et d'Etréchy en France a fait appel aux maçons
VN pour la réalisation d'un centre d'accueil et de formation.
Zone de Tchériba : 2 voûtes construites, plusieurs formations en cours dont celle d'un
entrepreneur en maçonnerie passionné par la technique et ayant construit sa propre maison VN.
Celui-ci a largement soutenu les actions de vulgarisation du maçon responsable de la zone et leurs
différentes visites dans les villages de la région leur ont permis de rassembler une liste de plus de
20 noms de clients potentiels pour 2007.
Zone de Kongousi : 7 voûtes construites et 2 formations en cours. Projet de construction de 4
maisons de maître pour 2007 en complément d'écoles financées par une association française.
Zone de Koumbia : 2 voûtes construites et 2 formations en cours. Plusieurs clients déclarés pour
2007
Hors Zones : 24 voûtes bâties hors zone (dont 2 au Mali) et l'on s'attend à de nombreuses
demandes d'ouverture de chantier hors zone dans les années à venir.
Plus d'une trentaine d'apprentis ont bénéficié de formations.
Les 2 premiers apprentis venus du Mali ainsi que les 2 premiers venus du Togo ont commencé
leur apprentissage au Burkina Faso et 2 maçons burkinabés se sont déplacés au Mali pour la
première mission de construction / formation dans ce pays.
Nouvelles applications de la technique VN :
Construction de la première mosquée VN financée par une famille
ouagalaise dans son village d'origine, en collaboration avec Urs
Wyss (ingénieur EPFL) pour les plans. Cette mosquée, bâtie à
Kagalé, zone de Kongoussi, se compose de 4 voûtes :
- 2 grandes voûtes accolées et communiquant par de nombreux
passages en voûtin formant le corps principal,
- 2 petites voûtes superposées, l'une pour le récitant et l'autre
formant minaret.
Construction des premiers
bâtiments à étage (voûte sur
voûte) avec escalier intérieur.
Ces maisons (2) ont été
bâties à Boromo, elles
drainent une clientèle aisée
qui voit dans ces modèles des
bâtiments de prestige
confortables.
Construction de hangars (ouverture des murs pignon) qui permettent
de nombreux usages (garage, bâtiment agricole, séchoirs...).
Photo de la dôloterie (brasserie artisanale de bière de mil) de Mme
Nié à Boromo.
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