 
   
  
DOCUMENT de TRAVAIL
  
     
        
: 
n° 9708
Plein-emploi et théories néoclassiques
Elie SADIGH*
février 1997
Mtre de Conférences à l Université de Bourgogne
LATEC - UMR 5601 CNRS
En hommage à Monsieur J.C. Eicher
Lanalyse néoclassique s’attache surtout à étudier le chômage volontaire, qui signifie le refus des
travailleurs daccepter un travail pour un taux de salaire compatible avec léquilibre du système. Pour
mesurer la portée de cette affirmation, il est essentiel de voir comment, dans cette analyse, on détermine
le taux de munération du travail. Les auteurs de lécole de pene Néoclassique fondent létude de
lemploi sur l'offre et la demande car, dans ce sysme, le travail est assimilé aux biens. Par conséquent,
la réalisation du plein-emploi ne leur pose pas de problème. Aussi léquilibre du système implique-t-il le
plein-emploi Nous pouvons résumer essentiellement en trois points les limites de cette analyse.
1° Le travail ne peut être ni considé ni étud comme un bien, car le bien sulte de la production,
tandis que le travail est la ou lune des cause(s) de la production. 2° Le niveau des salaires n’est pas la
cause du chômage. Pour déterminer le « prix » du travail, il faut, selon les auteurs, soit établir des
rapports relatifs, ce qui n’a aucune signification dans ce cas, soit imaginer des courbes d’offre et de
demande de travail, or, la courbe de loffre na aucun fondement économique. En outre, la détermination
du niveau de lemploi, par lintersection des courbes doffre et de demande, dune part, ne signifie pas
forcément le plein-emploi, d’autre part, fait apparaître une confusion entre le prix du facteur en tant que
bien et son taux de rémunération en tant que facteur de production. Or, le prix dun bien (facteur) ne
signifie pas son taux de rémunération, qui doit représenter la part du facteur dans la production.
Mots clés: travail, taux de salaire, cmage volontaire, chômage involontaire, productivité marginale,
offre et demande de travail, distinction entre travail et bien, théorie néoclassique, théorie marginaliste.
Elie Sadigh
PLEIN-EMPLOI ET THEORIES NEOCLASSIQUES
1. INTRODUCTION
Dans toute soc, le plein-emploi nest pas seulement un critère de bon
fonctionnement, il moigne aussi et surtout de lexistence dune situation satisfaisante
des travailleurs, et, par suite, il est la condition nécessaire de l’équilibre politique et social
dans une socié libre, tandis que le chômage constitue une cause dalnation et de
démoralisation pour les travailleurs. Dans une soc démocratique, tout doit donc être
mis en oeuvre pour établir le plein-emploi de la main-doeuvre.
Ainsi, le chômage étant lun des probmes majeurs d’une société, il est indispensable
de connaître ses causes pour pouvoir l’éliminer. Mais lanalyse néoclassique s’attache
surtout à étudier le chômage volontaire, qui signifie le refus des travailleurs d’accepter
un travail pour un taux de salaire compatible avec léquilibre du système. Pour mesurer la
pore de cette affirmation, il est essentiel de voir comment, dans cette analyse, on
détermine le taux de rémunération du travail. Les auteurs de lécole de pensée
Néoclassique fondent létude de l’emploi sur loffre et la demande car, dans ce système,
le travail est assimilé aux biens. Par conséquent, la réalisation du plein-emploi ne pose
pas de probme car ce sont les forces du marché qui amènent léconomie vers un
équilibre de plein-emploi. Aussi léquilibre du système implique-t-il le plein-emploi, ce
2
1 / 62 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !