
Correspondances en Onco-hématologie - Vol. V - n° 1 - janvier-février-mars 2010
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mise au point
Perceptions et pratiques
des médecins français
pour initier le diagnostic
du lymphome en 2009 :
première enquête
nationale IDiL
Perceptions and practices of French physicians to introduce
lymphoma diagnosis in 2009: 1st national enquiry IDiL
P. Feugier1, R. Delarue2, E. de Kerviler3, J.L. Gallais4,
F. Raineri5, G. Dieudonné6, A. Fonteneau7
1 Service d’hématologie
et de médecine interne, hôpital
de Brabois adultes, Nancy.
2 Service d’hématologie,
hôpital Necker-Enfants malades, Paris.
3 Service de radiologie,
hôpital Saint-Louis, Paris.
4 Directeur du Conseil scientifi que
de la Société française
de médecine générale (SFMG).
5 Responsable de la formation
à la SFMG.
6 Vice-président de l’association
France Lymphome Espoir.
7 Membre du bureau de l’association
France Lymphome Espoir.
R
ÉSUMÉ
♦
Destinée à mieux connaître les pratiques
d’initiation du diagnostic du lymphome en France,
l’association de patients France Lymphome Espoir
a pris l’initiative de réaliser l’enquête
Initiation
du diagnostic du lymphome
(IDiL). Cette première
enquête nationale a été menée auprès d’une
population de 1 007 médecins généralistes, 100 ORL
et 100 radiologues. Devant la description d’une
symptomatologie évocatrice, le lymphome a été la
première pathologie spontanément évoquée par les
généralistes (30 % de citations) et les radiologues
(69 % de citations) et la deuxième pathologie citée
par les ORL (15 % de citations), derrière les cancers
de la sphère ORL (52 % de citations). La découverte
du dernier cas de lymphome auquel le médecin s’est
trouvé confronté a été fortuite dans la moitié des
cas, quelle que soit la cible interrogée. En moyenne,
le délai entre la première consultation et le jour du
diagnostic a été estimé à 1 mois par les généralistes
et à 3 semaines par les ORL.
Selon leur spécialité, deux tiers à trois quarts des
médecins rencontrent des diffi cultés pour établir
ce diagnostic. La symptomatologie polymorphe,
principale raison avancée pour expliquer le
retard diagnostique, conduit les patients vers des
parcours variés plutôt qu’un “parcours idéal”.
Le besoin d’information exprimé par les médecins
interrogés représente un des leviers d’action qui
pourrait contribuer à harmoniser les pratiques
et à réduire le délai du diagnostic.
Mots-clés : Lymphome non hodgkinien – Lymphome
hodgkinien – Diagnostic – Médecin généraliste (MG) –
ORL – Radiologue.
Summary. To have thorough knowledge of the
practices of lymphoma diagnosis initiation in
France the France Lymphome Espoir patients’ group
took the initiative to realize the IDiL (Initiation of
Lymphoma Diagnosis) enquiry, this fi rst national
enquiry was conducted by phone on a population
of 1,007 general practitioners (GPs), 100 ENT
specialists and 100 radiologists. When faced by a
suggested symptomatology description, lymphoma
was the 1st pathology spontaneously evoked by
GPs (30% of quotations) and radiologists (69% of
quotations) and the 2nd pathology quoted by ENT
specialists (15% of quotations) after ENT cancers
(52% of quotations). The last case of lymphoma
to which the physician was confronted, was a
fortuitous discovery in half of the cases, regardless
of the questioned target. The average delay between
the 1st consultation and the established diagnosis
was estimated to be 1 month for GPs and 3 weeks
for ENT specialists. Depending on their speciality,
two thirds to three quarters of the physicians
were faced with diffi culties in establishing this
diagnosis. Polymorphic symptomatology, main
reason advanced to explain the delayed diagnosis,
leads patients to varied medical courses more than
to an “ideal course”. The need for information
expressed by the physicians questioned, represents
one of the leverages which could contribute
to harmonize the practices and to reduce the
diagnosis delay.
Keywords: Non-Hodgkin lymphoma – Hodgkin’s
disease – Diagnosis – General Practitioner – ENT
specialist – Radiologist.