Caractéristiques et périodes de
contamination
Le principal strongle digestif pour les bovins est celui
de la caillette : Ostertagia.
La contamination maximale des prairies a lieu en sep-
tembre, quel que soit le climat (elle est plus importante
si le printemps et le début de l'été ont été pluvieux).
Les larves de strongles digestifs se trouvent à la base
de la tige des brins d'herbe. Par conséquent, le niveau
d'infestation des animaux augmente de façon significa-
tive en cas de surpâturage.
Conséquences des infestations
Les larves d'Oestertagia migrent très
rapidement dans la muqueuse de la
caillette (en 4 à 6 jours en septem -
bre), ce qui a pour conséquences :
un poil piqué, des diarrhées, une
diminution de la croissance.
A l'approche des premiers froids, les
larves infestantes de la muqueuse se
mettent en hypobiose, et sont dès
lors beaucoup moins sensibles aux
antiparasitaires, sans être gênantes
pour les bovins. Ces larves en vie ralentie se réveilleront
au printemps (mars/avril) pour donner une nouvelle géné-
ration de larves infestantes.
Diagnostic
La coproscopie permet de déterminer la nature de l'infes-
tation, sans connaître le niveau d'infestation de l'animal.
Une sérologie, avec dosage du pepsinogéne, permet de
connaître le niveau d'infestation.
Stratégies de lutte
Une bonne gestion de la ressource herbagère est un
moyen de prévention intéressant, ainsi que l'affourage-
ment au pré quand la hauteur d'herbe devient limitante.
Le contact répété avec les strongles digestifs et à faible
dose permet une mise en place intéressante de l'immunité
(immunité de contact).
Si les animaux jeunes ne pâturent
que des parcelles " saines " (après
un ensilage ou une coupe de foin),
l'immunité ne pourra pas se mettre
en place, puisqu'il n'y aura pas eu de
contact entre les animaux et les
parasites.
L'immunité se traduit par une diminu-
tion du nombre d'œufs excrétés
dans les bouses et limite donc la
contamination des parcelles.
A noter que des animaux en pre-
mière année d'herbe, donc non immu-
nisés, sont de grands excréteurs.
Les strongles digestifs
Fiche parasitisme Bovins
Les strongles pulmonaires
Caractéristiques et cycle
Le dictyocaule est un parasite de la trachée et des bron-
ches. Les larves infestantes (que l'on trouve sur les prai-
ries) et celles contenues dans les bouses sont sensibles
au froid à partir de - 2°c.
Période de contamination
Au printemps, les prairies sont peu, voire pas du tout
contaminées par les larves de strongles pulmonaires.
Ce sont les pratiques de déprimage par les adultes qui
vont contaminées les parcelles, puisqu'il y aura excrétion
de larves dans les bouses. Et les jeunes animaux vont
s'infester quand ils pâtureront en suivant ces mêmes par-
celles. C'est ainsi que l'on remarquera des essoufflements
et de la toux dans les 60 à 80 jours suivant leur mise à
l'herbe.
Les dictyocauloses apparaissent souvent sur des ani-
maux adultes n'ayant pas fait leur primo-infestation.
L'immunité se met en place rapidement et de façon consé-
quente lors de la migration des stades larvaires.
Conséquences des infestations
L'animal infesté présente de l'essoufflement, du mou-
chage et de la toux. Des complications pulmonaires bac-
tériennes et virales peuvent également se manifester. Il
peut y avoir de la mortalité.
Diagnostic
Dès que des animaux toussent, une recherche des
strongles pulmonaires pourra se faire grâce à une copro-
logie selon la méthode Baermann.
Stratégies de lutte
Une bonne stratégie de lutte est de favoriser l'infestation
naturelle des jeunes bovins qui engendrera la mise en
place de leur immunité.
Pour une lutte curative, il faudra appliquer les program-
mes de traitement classique contre les strongles gastro-
intestinaux.
Question d'éleveur :
" La mise à l’herbe est-elle une bonne
période pour traiter contre les strongles
digestifs ? "
Réponse : Ce traitement avant la mise à
l'herbe est inutile car les animaux n'ont pas
eu encore le temps d'être en contact avec
les parasites. De plus, le printemps, du fait
de la disponibilité en herbe, est une période
à faible risque d'infestation.