le parasitisme interne - Clinique Vétérinaire Coubertin

CLINIQUE VÉTÉRINAIRE COUBERTIN
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Joël SOUCHARD Claude LOUCHÉ Thierry CADUDAL Frédéric LECOUR
Docteur Vétérinaire Docteur Vétérinaire Docteur Vétérinaire Docteur Vétérinaire
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LE PARASITISME INTERNE: QUAND ET COMMENT
TRAITER ?
LE PARASITISME
LES PARASITES INTERNES DES BOVINS.
Les strongles digestifs
Il existe de nombreux strongles digestifs, mais on ne les
différencie pas car leur mode de vie et leur pouvoir pathogène
sont très similaires. Ils sont présents dans la quasi totalité des
exploitations. Ils se trouvent à l’état adulte dans le système
digestif des bovins (selon l’espèce cela peut être dans la
caillette, l’intestin grêle ou le colon). Ils sont essentiellement à
l’origine de lésions digestives bénignes, mais qui ont des
conséquences sur l’efficacité alimentaire, provoquant ainsi des
carences et ou de la malnutrition.
Les strongles adultes pondent des «oeufs» qui sont expulsés
dans les bouses, dans les pâtures. Lorsque les conditions
climatiques le permettent ces oeufs se transforment en larves
qui attendent dans l’humidité du sol et de l’herbe qu’un autre
bovin les ingère pour l’infester de nouveau et redémarrer un
cycle. Chez l'espèce de strongle la plus rapide ce cycle dure
environ 3 - 4 semaines ce qui signifie que toutes les mois la
charge contaminante d’une pâture augmente de façon
importante.
Les oeufs et les larves de strongles sont capable de passer
l’hiver dans les pâtures et on retrouve ainsi chaque année
environ entre 2 à 4% des larves de l’année précédente sur les
pâture en début de saison. Les larves de strongles sont aussi
capables de s’enkyster dans les parois digestives du bovin pour
passer l’hiver, elle se réveilleront ensuite lorsque les beaux
jours reviennent pour redonner des adultes et des oeufs qui
contamineront à nouveau les pâtures. Le réveil de ses larves
en cours d’hiver ou au début du printemps, si elles sont trop
nombreuses, peut être à l’origine de diarrhée grave voire
mortelle.
Les strongles pulmonaires
Un seul type de strongle est capable de provoquer une maladie
pulmonaire, il s’agit de Dyctyocaulus viviparus dont les larves
sont présentes dans les poumons et y provoquent de la
bronchite en générale bénigne mais qui peut devenir plus grave
lorsqu’elle se complique d’autres infections pulmonaires.
Les larves de ce ver sont avalées par les vaches avec l’herbe des
pâtures, elles se transforment dans les poumons des bovins
infectés en d’autres larves qui sont responsable des symptômes.
Ensuite les adultes se retrouvent de nouveaux dans le tube
digestif ils pondent des oeufs qui se retrouvent dans l’herbe
et se transforment en larves qui seront ingérées de nouveaux
par les bovins. Ce cycle dure environ 4 semaines. Il faut environ
2 cycles pour que le nombre de parasites puisse causer des
symptômes aux bovins. Donc la bronchite vermineuse se
déclare au minimum 2 mois après l’introduction de bovins
contaminant sur une pâture ou 2 à 3 mois après la mise en
pâture si les conditions météorologiques sont propices donc
rarement avant le mois de juin ou juillet.
La grande douve du foie.
La grande douve du foie est un parasite en forme de petite
feuille qui infeste le foie des bovins diminuant ainsi son
efficacité métabolique. L’infestation par la douve donne peu de
symptôme visible mais peut entrainer : troubles de la
croissance, déficit immunitaire et réduction des performances
économiques (quantité de lait ou GMQ).
La grande douve pond des oeufs qui doivent impérativement se
transformer en larves qui vont être ingérées par une limnée
tronquée (petit mollusque aquatique) pour être de nouveau
contaminantes pour d’autre ruminants. Ce qui implique que la
présence de zones humides recélant des limnées tronquées est
obligatoire pour que les bovins puissent attraper de la douve.
MÉDECINE
ANALYSES
CHIRURGIE
RADIOLOGIE
FIBROSCOPIE
ÉCHOGRAPHIE
HOSPITALISATION
La douve des estomacs ou paramphistome
Il s’agit d’un parasite similaire à la grande douve du foie mais
dont les larves infestent la caillette et les adultes la panse des
bovins. Les larves de paramphistomes peuvent contrairement
à la douve se satisfaire de plusieurs espèces de mollusques
aquatiques pour boucler leur cycle de vie, ce qui les rend
encore plus présentes sur les pâtures humides.
Les larves de paramphistomes infestant la caillette peuvent, si
elles sont en trop grand nombre, être à l’origine de diarrhées
graves voire mortelles. Alors que les adultes présents dans la
panse peuvent être à l’origine de maldigestion du rumen et/ou
de météorisation chronique.
Les autres parasites
Même si on les rencontre assez régulièrement, ils ont des
conséquences sur la santé et les performances économiques
des bovins beaucoup moins importantes.
La petite douve du foie : ressemble à la grande douve du
foie mais moins inféodée au zones humides car les hôtes du
cycles sont des escargots terrestres et des fourmis.
Le taenia (Monieziose) : essentiellement problématiques
sur les jeunes animaux (<1 an) transmis par un petit acarien
des champs (l’oribate).
Les trichures : Peu pathogènes ils contaminent par voix
orale les jeunes veaux et peuvent être responsable de diarrhée
entre 3 et 6 mois d’âge.
Les ascaris : vers parasites des très jeunes veaux parfois
visibles directement dans les selles, transmis par la mère à son
veau.
Les strongyloïdes : vers parasites des très jeunes veaux, qui
se contaminent par passage au travers de la peau des larves
présentes dans les bouses des mères et donc les litières. Ils
réduisent l’immunité et favorisent l’apparition de coccidioses.
POURQUOI TRAITER ?
Les conséquences du parasitisme.
Plus que les maladies provoquées par les parasites ce sont
les conséquences économiques sur l’élevage qui
constituent le principal manque à gagner. En effet,
quels qu’ils soient, ils sont responsables d’une moindre
efficacité alimentaire (donc un coût alimentaire plus
important) de carences d’absorption alimentaire (donc des
animaux en moins bonne forme, plus sensibles aux infections,
moins réceptifs aux vaccinations), de retards de croissance
chez les jeunes,....
L’immunité naturelle contre les parasites.
Les bovins adultes ont un système immunitaire qui les protège
de façon assez efficace contre les parasites. Mais pour cela il
faut qu’ils acquièrent cette immunité et que la quantité de
parasites présents ne dépasse pas les possibilités de défenses
naturelles de l’organisme.
Par exemple pour les strongles un bovin acquiert une bonne
immunité en 6 à 8 mois de contact avec les parasites sans que
son organisme ne soit trop malmené. Il faut donc traiter
suffisamment un jeune bovin pour ne pas lui occasionner de
retard de croissance mais pas trop pour lui ménager 6 à 8
mois de contact avec les parasites. Ainsi à l’âge adulte ce bovin
n’aura besoin d’aucun traitement si il passe l’été dans des
pâtures peu chargées (en pratique moins de 2 animaux à
l’hectare).
Autre exemple en 6 mois l’immunité naturelle contre la
grande douve permet d’éliminer environ 80% des adultes
installés dans le foie et donne une résistance partielle à la
réinfestation. Des infestations importantes laissent malgré
tout une présence parasitaire, dans le foie, suffisante à
dégrader les performances économiques. Donc traiter contre
la douve est intéressant lorsqu’elle est présente mais surtout
avant les périodes de production (vêlage ou début de
lactation) et plutôt en début d’hiver.
LES TRAITEMENTS
COMMENT CONNAÎTRE LES PARASITES PRÉSENTS
DANS SON ÉLEVAGE ?
Les coproscopies : strongles, paramphistomes,
autres parasites
Ce sont des examens de selles qui consistent à compter le
nombre d’oeufs de vers présent par gramme de selles. Elles
permettent d’objectiver la présence d’un type de parasite et
éventuellement de quantifier l’importance de l’infestation.
En dehors de la grande douve du foie, la coproscopie est la
meilleure solution pour connaître les parasites présents dans un
lot de bovins ainsi que l’importance de la contamination pour
les strongles ou le paramphistome.
La sérologie grande douve
L’immunité contre la douve s’installe assez vite et disparaît
également assez vite en quelques mois. Par conséquent la
recherche d’anticorps dans le sang, témoins de cette
immunité est un bon marqueur de la présence de douve dans le
foie du bovin, meilleur que la coproscopie car la quantité
d’oeufs pondus par les douves adultes est assez faible.
La sérologie ostertagiose
Ce dosage d’anticorps permet de quantifier la présence de ce
strongle pendant la saison de pâture précédente pour les
animaux adultes. Et de déterminer ainsi l’intérêt économique
d’un traitement chez ces animaux.
Ce dosage peut être réalisé à partir du lait de tank pour
les vaches laitières.
Importance de l’infestation en strongles digestifs
des jeunes animaux
On peut utiliser le dosage sanguin du pepsinogène qui est une
enzyme digestive normalement présente dans la caillette et que
l’on va retrouver dans le sang des jeunes animaux en quantité
proportionnelle à la quantité de larves L4 de strongles enkystées
dans cette même caillette.
Ce dosage est à effectuer environ 1 mois après la rentrée de
pâture et permet de connaitre à la fois l’importance de
l’infestation et le degré d’immunité acquise par les jeunes
animaux contre ces strongles.
QUAND ET COMMENT TRAITER ?
1 - A l’introduction.
Traiter les animaux à l’introduction est nécessaire
systématiquement avec un vermifuge à spectre large pour éviter
que ces animaux n’amènent de nouveaux parasites dans le
troupeau.
2 - Il existe 2 périodes de traitement privilégiées :
À la rentrée à létable ou avant la période de
production :
Les traitements à cette période ont pour but de débarrasser les
animaux de leurs parasites pour optimiser leurs performances
économiques. Il est donc intéressant de savoir quels parasites
sont réellement présents et/ou en quelle quantité.
On utilise plutôt des traitements sans rémanence.
À la mise à l’herbe :
Les traitements à cette période ont pour but de limiter la
recontamination des bovins qui arrivent en pâture et de limiter
la vitesse de contamination des pâtures. Il est donc nécessaire
d’utiliser des produits longue ou très longue action.
Cependant chez les jeunes animaux il est nécessaire de
conserver un minimum de contact parasitaire pour qu’ils
développent une immunité suffisante à l’âge adulte.
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