La douve des estomacs ou paramphistome
Il s’agit d’un parasite similaire à la grande douve du foie mais
dont les larves infestent la caillette et les adultes la panse des
bovins. Les larves de paramphistomes peuvent contrairement
à la douve se satisfaire de plusieurs espèces de mollusques
aquatiques pour boucler leur cycle de vie, ce qui les rend
encore plus présentes sur les pâtures humides.
Les larves de paramphistomes infestant la caillette peuvent, si
elles sont en trop grand nombre, être à l’origine de diarrhées
graves voire mortelles. Alors que les adultes présents dans la
panse peuvent être à l’origine de maldigestion du rumen et/ou
de météorisation chronique.
Les autres parasites
Même si on les rencontre assez régulièrement, ils ont des
conséquences sur la santé et les performances économiques
des bovins beaucoup moins importantes.
La petite douve du foie : ressemble à la grande douve du
foie mais moins inféodée au zones humides car les hôtes du
cycles sont des escargots terrestres et des fourmis.
Le taenia (Monieziose) : essentiellement problématiques
sur les jeunes animaux (<1 an) transmis par un petit acarien
des champs (l’oribate).
Les trichures : Peu pathogènes ils contaminent par voix
orale les jeunes veaux et peuvent être responsable de diarrhée
entre 3 et 6 mois d’age.
Les ascaris : vers parasites des très jeunes veaux parfois
visibles directement dans les selles, transmis par la mère à son
veau.
Les strongyloïdes : vers parasites des très jeunes veaux, qui
se contaminent par passage au travers de la peau des larves
présentes dans les bouses des mères et donc les litières. Ils
réduisent l’immunité et favorisent l’apparition de coccidioses.
POURQUOI TRAITER ?
Les conséquences du parasitisme.
Plus que les maladies provoquées par les parasites ce sont
les conséquences économiques sur l’élevage qui
constituent le principal manque à gagner. En effet,
quels qu’ils soient, ils sont responsables d’une moindre
efficacité alimentaire (donc un coût alimentaire plus
important) de carences d’absorption alimentaire (donc des
animaux en moins bonne forme, plus sensibles aux infections,
moins réceptifs aux vaccinations), de retards de croissance
chez les jeunes,....
L’immunité naturelle contre les parasites.
Les bovins adultes ont un système immunitaire qui les protège
de façon assez efficace contre les parasites. Mais pour cela il
faut qu’ils acquièrent cette immunité et que la quantité de
parasites présents ne dépasse pas les possibilités de défenses
naturelles de l’organisme.
Par exemple pour les strongles un bovin acquiert une bonne
immunité en 6 à 8 mois de contact avec les parasites sans que
son organisme ne soit trop malmené. Il faut donc traiter
suffisamment un jeune bovin pour ne pas lui occasionner de
retard de croissance mais pas trop pour lui ménager 6 à 8
mois de contact avec les parasites. Ainsi à l’âge adulte ce bovin
n’aura besoin d’aucun traitement si il passe l’été dans des
pâtures peu chargées (en pratique moins de 2 animaux à
l’hectare).
Autre exemple en 6 mois l’immunité naturelle contre la
grande douve permet d’éliminer environ 80% des adultes
installés dans le foie et donne une résistance partielle à la
réinfestation. Des infestations importantes laissent malgré
tout une présence parasitaire, dans le foie, suffisante à
dégrader les performances économiques. Donc traiter contre
la douve est intéressant lorsqu’elle est présente mais surtout
avant les périodes de production (vêlage ou début de
lactation) et plutôt en début d’hiver.
LES TRAITEMENTS
COMMENT CONNAITRE LES PARASITES PRESENTS
DANS SON ELEVAGE ?
Les coproscopies : strongles, paramphistomes,
autres parasites
Ce sont des examens de selles qui consistent à compter le
nombre d’oeufs de vers présent par gramme de selles. Elles
permettent d’objectiver la présence d’un type de parasite et
éventuellement de quantifier l’importance de l’infestation.
En dehors de la grande douve du foie, la coproscopie est la
meilleure solution pour connaître les parasites présents dans un
lot de bovins ainsi que l’importance de la contamination pour
les strongles ou le paramphistome.
La sérologie grande douve
L’immunité contre la douve s’installe assez vite et disparaît
également assez vite en quelques mois. Par conséquent la
recherche d’anticorps dans le sang, témoins de cette immunité
est un bon marqueur de la présence de douve dans le foie du
bovin, meilleur que la coproscopie car la quantité d’oeufs
pondus par les douves adultes est assez faible.
La sérologie ostertagiose
Elle permet de quantifier la présence de ce strongle et de
déterminer l’intérêt économique d’un traitement strongle.
QUAND ET COMMENT TRAITER ?
1 - A l’introduction.
Traiter les animaux à l’introduction est nécessaire
systématiquement avec un vermifuge à spectre large pour éviter
que ces animaux n’amènent de nouveaux parasites dans le
troupeau.
2 - Il existe 2 périodes de traitement privilégiées :
À la rentrée à l’étable ou avant la période de
production :
Les traitements à cette période ont pour but de débarrasser les
animaux de leurs parasites pour optimiser leurs performances
économiques. Il est donc intéressant de savoir quels parasites
sont réellement présents et/ou en quelle quantité.
À la mise à l’herbe :
Les traitements à cette période ont pour but de limiter la
recontamination des bovins qui arrivent en pâture et de limiter
la vitesse de contamination des pâtures. Il est donc intéressant
d’utiliser des produits longue ou très longue action.
AVEC QUELS PRODUITS ?
Strongles
Très longue action : CYDECTINE L.A.
BOLUS type REPIDOSE
Longue action : CYDECTINE
EPRINEX pour les laitières
Courte action : IVOMEC
Ponctuel : PANACUR ou autres traitements oraux
assimilés
Grande Douve FASCINEX oral
FLUKIVER injectable
ZANIL pour les laitières (tue seulement
les adultes)
Paramphistomes ZANIL à 30ml/100kg sans stop dose
Petite douve HAPADEX
Taenias CESTOCUR
Avec une moindre efficacité la plupart des
Produits actifs sur les strongles