CLINIQUE VETERINAIRE COUBERTIN 37 avenue de Quakenbrück 61000 Alençon Tel. 02 33 27 60 29 - Fax. 02 33 29 00 46 - Email : [email protected] Site internet : http://clinique-coubertin.fr Clinique ouverte du Lundi au vendredi : 8h30 - 12h30 / 13h30 - 19h00 et le samedi : 8h30 - 12h00 / 14h00 - 18h00 Joël SOUCHARD Docteur Vétérinaire N° ordre : 8623 Claude LOUCHE Docteur Vétérinaire N° ordre : 9962 Thierry CADUDAL Docteur Vétérinaire N° ordre : 12154 Frédéric LECOUR Docteur Vétérinaire N° ordre : 16208 MEDECINE ANALYSES CHIRURGIE RADIOLOGIE FIBROSCOPIE ÉCHOGRAPHIE HOSPITALISATION Nadège GRUEST Docteur vétérinaire N° ordre :23042 LE PARASITISME INTERNE: QUAND ET COMMENT TRAITER ? LE PARASITISME LES PARASITES INTERNES DES BOVINS. Les strongles digestifs Il existe de nombreux strongles digestifs, mais on ne les différencie pas car leur mode de vie et leur pouvoir pathogène sont très similaires. Ils sont présents dans la quasi totalité des exploitations. Ils se trouvent à l’état adulte dans le système digestif des bovins (selon l’espèce cela peut être dans la caillette, l’intestin grêle ou le colon). Ils sont essentiellement à l’origine de lésions digestives bénignes, mais qui ont des conséquences sur l’efficacité alimentaire, provoquant ainsi des carences et ou de la malnutrition. Les strongles pulmonaires Un seul type de strongle est capable de provoquer une maladie pulmonaire, il s’agit de Dyctyocaulus viviparus dont les larves sont présentes dans les poumons et y provoquent de la bronchite en générale bénigne mais qui peut devenir plus grave lorsqu’elle se complique d’autres infections pulmonaires. Les larves de ce ver sont avalées par les vaches avec l’herbe des pâtures, elles se transforment dans les poumons des bovins infectés en d’autres larves qui sont responsable des symptômes. Ensuite les adultes se retrouvent de nouveaux dans le tube digestif où ils pondent des oeufs qui se retrouvent dans l’herbe et se transforment en larves qui seront ingérées de nouveaux par les bovins. Ce cycle dure environ 4 semaines. Il faut environ 2 cycles pour que le nombre de parasites puisse causer des symptômes aux bovins. Donc la bronchite vermineuse se déclare au minimum 2 mois après l’introduction de bovins contaminant sur une pâture ou 2 à 3 mois après la mise en pâture si les conditions météorologiques sont propices donc rarement avant le mois de juin ou juillet. La grande douve du foie. La grande douve du foie est un parasite en forme de petite feuille qui infeste le foie des bovins diminuant ainsi son efficacité métabolique. L’infestation par la douve donne peu de symptôme visible mais peut entrainer : troubles de la croissance, déficit immunitaire et réduction des performances économiques (quantité de lait ou GMQ). Les strongles adultes pondent des «oeufs» qui sont expulsés dans les bouses, dans les pâtures. Lorsque les conditions climatiques le permettent ces oeufs se transforment en larves qui attendent dans l’humidité du sol et de l’herbe qu’un autre bovin les ingère pour l’infester de nouveau et redémarrer un cycle. Chez l'espèce de strongle la plus rapide ce cycle dure environ 3 semaines ce qui signifie que toutes les 3 semaines la charge contaminante d’une pâture augmente de façon importante. Les oeufs et les larves de strongles sont capable de passer l’hiver dans les pâture et on retrouve ainsi chaque année environ entre 2 à 4% des larves de l’année précédente sur les pâture en début de saison. Les larves de strongles sont aussi capables de s’enkyster dans les parois digestives du bovin pour passer l’hiver, elle se réveilleront ensuite lorsque les beaux jours reviennent pour redonner des adultes et des oeufs qui contamineront à nouveau les pâtures. Le réveil de ses larves en cours d’hiver ou au début du printemps, si elles sont trop nombreuses, peut être à l’origine de diarrhée grave voire mortelle. La grande douve pond des oeufs qui doivent impérativement se transformer en larve qui vont être ingérées par une limnée tronquée (petit mollusque aquatique) pour être de nouveau contaminantes pour d’autre ruminants. Ce qui implique que la présence de zones humides recélant des limnées tronquées est obligatoire pour que les bovins puissent attraper de la douve. La douve des estomacs ou paramphistome Il s’agit d’un parasite similaire à la grande douve du foie mais dont les larves infestent la caillette et les adultes la panse des bovins. Les larves de paramphistomes peuvent contrairement à la douve se satisfaire de plusieurs espèces de mollusques aquatiques pour boucler leur cycle de vie, ce qui les rend encore plus présentes sur les pâtures humides. Les larves de paramphistomes infestant la caillette peuvent, si elles sont en trop grand nombre, être à l’origine de diarrhées graves voire mortelles. Alors que les adultes présents dans la panse peuvent être à l’origine de maldigestion du rumen et/ou de météorisation chronique. Les autres parasites Même si on les rencontre assez régulièrement, ils ont des conséquences sur la santé et les performances économiques des bovins beaucoup moins importantes. La petite douve du foie : ressemble à la grande douve du foie mais moins inféodée au zones humides car les hôtes du cycles sont des escargots terrestres et des fourmis. Le taenia (Monieziose) : essentiellement problématiques sur les jeunes animaux (<1 an) transmis par un petit acarien des champs (l’oribate). Les trichures : Peu pathogènes ils contaminent par voix orale les jeunes veaux et peuvent être responsable de diarrhée entre 3 et 6 mois d’age. Les ascaris : vers parasites des très jeunes veaux parfois visibles directement dans les selles, transmis par la mère à son veau. Les strongyloïdes : vers parasites des très jeunes veaux, qui se contaminent par passage au travers de la peau des larves présentes dans les bouses des mères et donc les litières. Ils réduisent l’immunité et favorisent l’apparition de coccidioses. POURQUOI TRAITER ? Les conséquences du parasitisme. Plus que les maladies provoquées par les parasites ce sont les conséquences économiques sur l’élevage qui constituent le principal manque à gagner. En effet, quels qu’ils soient, ils sont responsables d’une moindre efficacité alimentaire (donc un coût alimentaire plus important) de carences d’absorption alimentaire (donc des animaux en moins bonne forme, plus sensibles aux infections, moins réceptifs aux vaccinations), de retards de croissance chez les jeunes,.... L’immunité naturelle contre les parasites. Les bovins adultes ont un système immunitaire qui les protège de façon assez efficace contre les parasites. Mais pour cela il faut qu’ils acquièrent cette immunité et que la quantité de parasites présents ne dépasse pas les possibilités de défenses naturelles de l’organisme. Par exemple pour les strongles un bovin acquiert une bonne immunité en 6 à 8 mois de contact avec les parasites sans que son organisme ne soit trop malmené. Il faut donc traiter suffisamment un jeune bovin pour ne pas lui occasionner de retard de croissance mais pas trop pour lui ménager 6 à 8 mois de contact avec les parasites. Ainsi à l’âge adulte ce bovin n’aura besoin d’aucun traitement si il passe l’été dans des pâtures peu chargées (en pratique moins de 2 animaux à l’hectare). Autre exemple en 6 mois l’immunité naturelle contre la grande douve permet d’éliminer environ 80% des adultes installés dans le foie et donne une résistance partielle à la réinfestation. Des infestations importantes laissent malgré tout une présence parasitaire, dans le foie, suffisante à dégrader les performances économiques. Donc traiter contre la douve est intéressant lorsqu’elle est présente mais surtout avant les périodes de production (vêlage ou début de lactation) et plutôt en début d’hiver. LES TRAITEMENTS COMMENT CONNAITRE LES PARASITES PRESENTS DANS SON ELEVAGE ? Les coproscopies : strongles, paramphistomes, autres parasites Ce sont des examens de selles qui consistent à compter le nombre d’oeufs de vers présent par gramme de selles. Elles permettent d’objectiver la présence d’un type de parasite et éventuellement de quantifier l’importance de l’infestation. En dehors de la grande douve du foie, la coproscopie est la meilleure solution pour connaître les parasites présents dans un lot de bovins ainsi que l’importance de la contamination pour les strongles ou le paramphistome. La sérologie grande douve L’immunité contre la douve s’installe assez vite et disparaît également assez vite en quelques mois. Par conséquent la recherche d’anticorps dans le sang, témoins de cette immunité est un bon marqueur de la présence de douve dans le foie du bovin, meilleur que la coproscopie car la quantité d’oeufs pondus par les douves adultes est assez faible. La sérologie ostertagiose Elle permet de quantifier la présence de ce strongle et de déterminer l’intérêt économique d’un traitement strongle. QUAND ET COMMENT TRAITER ? 1 - A l’introduction. Traiter les animaux à l’introduction est nécessaire systématiquement avec un vermifuge à spectre large pour éviter que ces animaux n’amènent de nouveaux parasites dans le troupeau. 2 - Il existe 2 périodes de traitement privilégiées : À la rentrée à l’étable ou avant la période de production : Les traitements à cette période ont pour but de débarrasser les animaux de leurs parasites pour optimiser leurs performances économiques. Il est donc intéressant de savoir quels parasites sont réellement présents et/ou en quelle quantité. À la mise à l’herbe : Les traitements à cette période ont pour but de limiter la recontamination des bovins qui arrivent en pâture et de limiter la vitesse de contamination des pâtures. Il est donc intéressant d’utiliser des produits longue ou très longue action. AVEC QUELS PRODUITS ? Strongles Très longue action : CYDECTINE L.A. BOLUS type REPIDOSE Longue action : CYDECTINE EPRINEX pour les laitières Courte action : IVOMEC Ponctuel : PANACUR ou autres traitements oraux assimilés Grande Douve FASCINEX oral FLUKIVER injectable ZANIL pour les laitières (tue seulement les adultes) Paramphistomes ZANIL à 30ml/100kg sans stop dose Petite douve Taenias HAPADEX CESTOCUR Avec une moindre efficacité la plupart des Produits actifs sur les strongles