Comment diagnostiquer la présence de grande douve dans un cheptel ?
La sérologie (recherche des anticorps) présente un outil de choix pour le dépistage de la grande douve. Par
contre, la coprologie (recherche des œufs de parasites dans les bouses) doit être interprétée avec prudence, en effet
l’excrétion des oeufs de grande douve dans les bouses reste faible et aléatoire (un animal parasité peut donc sortir
négatif en coprologie). Cependant, une mise en évidence d’œufs dans les fèces est sans appel et indique que
l’infestation est bien présente.
Pour une sérologie, l’échantillonnage nécessite le prélèvement sanguin de plusieurs animaux par lot (un lot
pouvant être caractérisé par une conduite de pâturage identique), le nombre de prélèvements est à raisonner suivant
la taille du lot. Les prélèvements sanguins réalisés sont ensuite analysés par mélange de 5.
Quand réaliser ces sérologies grande douve ?
Vous pouvez profiter de la prophylaxie annuelle pour faire réaliser ce dépistage sérologique.
Sachant que les anticorps sont détectables dans le sang des bovins dès 15 jours après l’infestation et persistent 2 à 6
mois après disparition du parasite (si traitement efficace), il faut :
- se méfier lors du prélèvement, des bovins qui auraient pu se contaminer tardivement au pâturage (avec des
anticorps non encore détectables le jour du prélèvement).
- ne pas prélever des bovins traités depuis peu contre la grande douve
Quelles catégories de bovins prélever ?
Dans le cadre de la prophylaxie, les bovins prélevés ont 24 mois et plus. Cependant, rien n’empêche le
prélèvement d’animaux ne passant pas en prophylaxie sanguine (génisses d’un an, cheptel laitier) d’être prélevés.
Le dépistage BVD sur les laitonnes de 8 -15 mois peut être aussi le moment propice au dépistage grande
douve : dans ce cas les tubes prélevés pour la recherche BVD peuvent aussi servir pour la sérologie grande douve
(un seul tube par bovin).
Pour plus de renseignements : Julien Pauly – GDMA36
Pour plus d’informations n’hésiter pas à contacter le GDMA
Pas d’immunité de prémunition contre la grande douve
L’immunité de prémunition n’existe pas dans le cas de la grande douve. C'est-à-dire que
contrairement aux strongles digestifs, le bovin ne va pas s’immuniser au contact de la grande
douve et se protéger correctement pour les éventuelles futures infestations.
Par contre, cela ne veut pas dire que l’immunité du bovin ne sera pas sollicitée. En effet, le bovin va
bien réagir au contact du parasite et va bien développer une réaction immunitaire qui aura pour but de
se protéger du parasite. Seul problème, c’est que la réaction du bovin est souvent exagérée ! Certes,
une partie des grandes douves va, soit mourir soit quitter la zone pour une partie non lésée mais les
réactions vont entraîner des lésions irréversibles (réaction de fibrose et de calcification des canaux
biliaires) sur le foie, l’amputant chaque fois un peu plus de ses fonctionnalités.
C’est pour le bovin une double peine ! Il pâtit de la présence de la grande
douve et de son comportement spoliateur, de plus, en réagissant il s’inflige
des blessures qui ne feront que plus le pénaliser.
La prophylaxie annuelle peut être l’occasion de faire le point sur la situation de
votre cheptel. Une analyse « sérologie grande douve » peut être demandée sur un
ou plusieurs mélanges (de 5 animaux) prélevés à l’occasion de la prophylaxie.
Une action grande douve existe dans l’Indre.
Parlez-en à votre vétérinaire
19/10/09 ENR-PIF55
Indice : 00 2/2