11 PUBLICATION
No 15 DU CENTRE TECHNIQUE FORESTIER TROPICAL /I
A. AUBRÉVILLE
INSPECTEUR GÉNÉRAL HONORAIRE DES EAUX ET FORÊTS DE LA FRANCE D'OUTRE MER
MEMBRE DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES D'OUTRE MER
PROFESSEUR AU MUSÉUM NATIONAL D'HISTOIRE NATURELLE
LA FLORE FORESTIi?RE
DE LA CÔTE D’IVOIRE
Deuxiè)me édition révisée
TOME TROISIÈME
CENTRE TECHNIQUE FORESTIER TROPICAL
45 bis, avenue de la Belle-Gabrielle
NOGENT-SUR-MARNE (Seine). - FRANCE
-
1959
LA FLORE FORESTIÈRE
DE LA CÔTE D’IVOIRE
III
LES BIXACÉES
Cette famille se reduit au seul genre Bixa et à la seule espèce B. Orellana L. (Pl. 256, p. 7), le
rocouyer (1) introduit d’Amérique tropicale. C’est un arbuste ou un petit arbre, parfois planté dans les
villages, en Guinée française, en Côte d’ivoire, en Ghana, etc. La pulpe qui entoure les graines fournit
une matière tinctoriale (rouge brique). Cet arbuste est aussi cultivé dans les jardins pour ses belles
fleurs mauves décoratives. Fleurs en avril.
Cette espèce est tr&s aisément identifiable, même sans fleurs, par ses jeunes rameaux couverts de
fines écailles ferrugineuses, par ses feuilles largement ovées, légèrement cordées à la base, acuminées
aiguës, 5-nervées à la base, et au limbe criblé en dessous de points glanduleux rouges. Ces feuilles mesurent
jusqu’à 22 cm. long et 14 cm. large. Elles sont longuement pétiolées (jusqu’à 7 cm. long).
Inflorescences en panicules terminales de grandes fleurs mauves. Axes tomenteux brun rouge.
Sépales 5, très imbriqués, caducs. A la base et à l’extérieur des sépales se trouvent 5 glandes charnues.
Pétales 5, très imbriqués, de couleur mauve, piquetés de multiples et minuscules points rouges, ellip-
tiques, environ 2,8 cm. long et 1,4 cm. large. Très nombreuses étamines libres ; filets blanc jaunâtre à la
partie inférieure, criblés de points rouges à la partie supérieure. Petites anthères mauves insérées par
la base, s’ouvrant par 2 petites fentes au sommet.
Ovaire libre, hérissé de poils charnus tachetés de rouge. Long style glabre, recourbé, terminé par
un stigmate bilobé.
Ovaire à une seule loge et 2 placentas pariétaux. Très nombreux ovules criblés de points rouges.
Le fruit est une capsule ellipsoïde hérissée de piquants, qui s’ouvre en deux valves. Il mesure environ
3 cm. long sur 2,5 cm. large. A l’intérieur se trouvent de très nombreuses graines recouvertes d’une
pulpe rouge.
(1)
Nom vernaculaire : kouiguéhé (gaéré). - No
1218 (Taï).
AUBR~VILLE. -
FLORE DE LA COTE D’IVOIRE.
- PLANCHE
256
8. Il
1. Feuilles et inflorescence (X 2/3). - 2. Bouton floral (X 1). - 3. Fleur (X 1). - 4. Pétale (X 2). - 5.
Anthères (X 20). - 6. Fleur, périanthe enlevé ( x 2). - 7. Très jeune fruit (X 2). - 8. Fruit s’ouvrant (X 1).
LES FLACOURTIACÉES
Cette famille dans la forêt dense de la Côte d’ivoire ne comprend que quelques espèces de grands
arbres, les akossika du genre
Scottellia,
et le ouolobo, espèce rare
d’ophiobotrys.
Les sous-bois et
brousses secondaires s’enrichissent de quelques petits arbres et arbustes des genres
Oncoba, Caloncoba
et
Lindackeria.
La flore forestière d’Afrique équatoriale est beaucoup plus riche. Aux arbustes des
genres précités s’ajoutent le groupe curieux des
Phyllobotryées, et des Trichostephanus, Dovyalis,
Buchnerodendron, Dasylepis, Poggea, Camptosylus.
La flore forestière des savanes est pauvre en flacourtiacées. Celles-ci sont souvent épineuses,
FI*
courtia, Cncoba spinosa, Do+is (1).
Les feuilles des Flacourtiacées sont simples, alternes. Très fréquemment elles sont plus
ou moins
dentées
(Scotellia, Oncoba, Flacourtia, Lindackeria, PhyllobotryBes
(p).
Les fleurs sont hermaphrodites ou polygames. Elles sont essentiellement caractérisées par leur
ovaire libre, uniloculaire à placentas pariétaux.
Les Phyllobotryées (A. E.) sont remarquables par leurs inflorescences épiphylles : les fleurs naissent
sur la nervure médiane de grandes feuilles. Les fleurs des Oncobées sont généralement blanches, très
grandes et voyantes
(Oncoba, Caloncoba, Poggea, Camptostylus).
Le nombre des pièces florales est très variable. Sépales
: 3 (Caloncoba, Lindackeria, Buchnero-
dendron), 5 (Scottellia, Opiobotrys).
Les pétales sont fréquemment absents
(Flacourtia, Ophio-
botr, s Trichostephanus, Dovyalis). S
ouvent aussi ils ne se distinguent guère des sépales (Onco-
bées). Les
Scottellia
ont 5 pétales munis d’appendices glanduleux internes basilaires. On voit encore
de telles écailles à la base des tépales
des Dasylepis.
Ils
existent encore chez le genre Ophiobotrye,
mais soudés entre eux, tandis que les pétales eux ont disparu.
Mêmes variations extrêmes quant aux étamines. Le plus souvent - c’est une bonne caractéristique
des Flacourtiacées - elles sont très nombreuses et libres. Font exception les genres à 5 étamines :
Moc-
querysia chez les Phyllobotryées,
et
nos deux
genres
de grands arbres Scottellia et Ophiobotrys.
Variabilité également dans les fruits : capsulaires (Scottellia, Ophiobotrys,
Dasylepis), indé-
hiscents secs
(Caloncoba, Oncoba),
bacciformes
(Flacourtia, Dovyalis), munis d’ailes minces
(Poggea), hérissés de forts piquants
(Lindackeria,
quelques
Caloncoba).
Sty!es ou stigmates en nombre variable :
Lindackeria :
un style subulé
Caloncoba : stigmates dentés lobés ou branchus
Scottellia : 3 courts styles
Ophiobotrys : id.
(1) F. F. S. G. : 70.
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