PLAN Glossaires .......................................................................................... 5 Abréviations .......................................................................................... 6 INTRODUCTION PREMIERE PARTIE : GENERALITES 1. RAPPELS FONDAMENTAUX ........................................................................... 10 1.1. Anatomie du foie .................................................................................... 10 1.2. Histologie du foie ................................................................................... 17 1.3. Anatomopathologie et physiopathologie des tumeurs hépatiques ................ 19 1.3.1. Les tumeurs Malignes ................................................................... 19 1.3.1.1. Le carcinome hépato-cellulaire................................................ 19 1.3.1.2. Le carcinome fibro-lamellaire ................................................. 21 1.3.1.3. L’hépatoblastome .................................................................. 24 1.3.1.4. Les métastases ....................................................................... 27 1.3.2. Les tumeurs Bénignes................................................................... 30 1.3.2.1. L’angiome ou hémangiome ..................................................... 30 1.3.2.2. L’adénome ............................................................................. 32 1.3.2.3. L’hyperplasie nodulaire focale ................................................. 33 2. MOYENS D’IMAGERIE.................................................................................. 36 2.1. Imagerie à visée Diagnostique .................................................................. 36 2.1.1. L’échographie .................................................................................. 36 2.1.2. La Tomodensitométrie ..................................................................... 41 2.1.3. L’imagerie Par Résonnance Magnétique ............................................ 44 2 2.2. Imagerie A Visée Extensive ...................................................................... 49 2.3. Imagerie à visée thérapeutique ................................................................. 51 3. LA PONCTION BIOPSIE RADIOGUIDEE ............................................................ 53 DEUXIEME PARTIE : NOTRE SERIE 1. Matériel et méthode ....................................................................................... 55 2. Résultats........................................................................................................ 61 2.1 Fréquence .............................................................................................. 62 2.2. Age .............................................................................................. 63 2.3. Sexe .............................................................................................. 64 2.4. Modes de révélations .............................................................................. 65 2.5. Données biologiques............................................................................... 66 2.6. données radiologiques ............................................................................ 68 2.7. ponction biopsie ..................................................................................... 69 3. traitement .............................................................................................. 71 DISCUSSION 1. ETUDE SPECIFIQUE DES PRINCIPALES TUMEURS HEPATIQUES ....................... 76 1.1. LES TUMEURS BENIGNES .......................................................................... 76 1.1.1. Hémangiome ............................................................................... 76 1.1.2. Hyperplasie nodulaire du foie ........................................................ 84 1.1.3. Adénome du foie ......................................................................... 90 1.1.4. Autres tumeurs bénignes .............................................................. 96 1.2. TUMEURS MALIGNES ................................................................................ 98 1.2.1. Carcinome hepatocellulaire ........................................................... 98 1.2.2. carcinome fibro-lamellaire ........................................................... 110 1.2.3. Hépatoblastome.......................................................................... 117 3 1.2.4. Metastases ................................................................................. 124 1.2.5. Autres........................................................................................ 137 2. PERSPECTIVES ET LIMITES .............................................................................. 140 CONCLUSION ........................................................................................ 143 RESUME ........................................................................................ 144 Bibliographie ........................................................................................ 150 4 GLOSSAIRE Corrélation : dépendance réciproque de deux phénomènes qui varient simultanément, qui sont fonctions l’un de l’autre, qui évoquent ou manifestent un lien de cause à effet. Fréquence : nombre de cas d’une maladie ou d’un paramètre déterminé par rapport à la population générale considérée. Hétérogénéité : différence de l’intensité du signal au sein de la masse ou de l’organe investigué. Homogénéité : intensité de signal identique au sein de la masse ou de l’organe investigué. Incidence : nombre de nouveaux cas d’une maladie ou d’un paramètre déterminé par an. Précision diagnostique : capacité globale d’un test à être positif lorsque la condition recherchée est présente (sensibilité) et à être négatif en son absence. Prévalence : nombre de cas d’une maladie ou d’un paramètre déterminé à un moment précis prédéterminé. Sensibilité : capacité d’un test à être positif quand la maladie ou le facteur recherché est effectivement présent. Spécificité : capacité d’un test à être négatif quand la maladie ou le facteur recherché est effectivement absent. Valeur prédictive négative : la probabilité que la condition ne soit pas présente lorsque le test est négatif. Valeur prédictive positive : probabilité que la condition soit présente lorsque le test est positif. 5 ABREVIATIONS AH : adénome hépatique ALAT : ALanine-AminoTransferase. AS : artérioscanner. ASAT : ASpartate-AminoTransferase. ASTP : artérioscanner avec temps portal. CHC : Carcinome HépatoCellulaire. CHFL : carcinome hépatique fibro-lamellaire EE : Echographie Endoscopique. HB : hépatoblastome HNF : hyperplasie nodulaire focale IRM : Imagerie par Résonance Magnetique. MH : Métastases Hépatiques. MOFSP : microparticules d’oxyde ferreux supermagnétique LMNH : lymphome malin non Hodgkinien OFSP : oxyde ferreux supermagnétique PHN : parenchyme hépatique normal TDM : TomoDensitoMétrie. TP : Taux de Prothrombine. VBP : Voie Biliaire Principale. VHB : virus de l’hépatite B. VHC : virus de l’hépatite C. VP : veine porte. HMG : Hépatomégalie 6 INTRODUCTION 7 Les tumeurs du foie constituent un aspect important de la pathologie de routine en gastro-entérologie. Parmi les outils de prise en charge de ces maladies, l’imagerie est devenue incontournable, que ce soit durant l’étape diagnostique que par la suite lors du suivi. De même, elle intègre, quoique d’importance secondaire, les arguments thérapeutiques en vue du contrôle des tumeurs du foie. Les moyens classiques d’évaluation d’un foie suspect de tumeur sont représentés par l’échographie, la tomodensitométrie et l’IRM. Parfois, d’autres procédures d’usage sélectif sont requises. Chacune de ces modalités investigationnelles présente des indications, des avantages et des limites propres, tout comme une séquence de réalisation déterminée. Dans le même temps, elles génèrent des résultats permettant le diagnostic positif de tumeur dans la quasitotalité des cas. Toutefois, les diagnostics du type et de la malignité relèvent de l’étude histologique, permettant d’établir des degrés de corrélations radio –cliniques et radio-histologiques. Par ailleurs, il est toujours pertinent de revisiter ou de définir la place de chaque moyen d’investigation, en tenant compte des spécificités locales, ellesmêmes susceptibles d’être affectées par la logistique et la qualité du staff médical. Cette étude à caractère rétrospectif se propose de passer en revue la pratique de l’imagerie lors des tumeurs du foie dans notre contexte, à travers les points spécifiques que sont les indications, les avantages et limites, la réalisation pratique et les issues des divers examens disponibles à cet effet, mais également d’établir des corrélations radio-cliniques et radio-histologiques. 8 Première Partie : GENERALITES 9 1. Rappels Fondamentaux 1.1. Anatomie v Anatomie Descriptive [1] Le foie est le plus volumineux organe de l’organisme, remplissant l’hypochondre droit, une partie de l’épigastre voire l’hypochondre gauche, ceci par son extrémité gauche effilée. Il se projette sur la paroi thoraco-abdominale selon une aire triangulaire allongée transversalement, faisant 28cm de long ,17cm de large, et 08cm d’épaisseur. Le foie présente à décrire 3 angles et 3 bords : - l’angle inferieur droit, qui correspond à la partie moyenne de la 11iemecôte ; - l’angle supérieur remonte jusqu'à la hauteur du 4ème espace intercostal droit ; - l’angle gauche correspond à l’intersection de la ligne mamelonnaire et du 5ème espace intercostal. Les 3 bords sont de localisation antérieure ; postéro-inferieure et postérosupérieure. L’étude descriptive des faces de l’organe permet d’identifier : - une face supérieure, convexe, lisse et qui répond au diaphragme ; - une face postérieure attenante à la colonne vertébrale et au pilier droit du diaphragme ; - une face inferieure concave et qui est en rapport avec le pylore, la première portion du duodénum, la veine cave inferieure ; mais aussi le colon et le rein droits et la grosse tubérosité gastrique. Le foie est maintenu en place par des formations péritonéales et des condensations de tissu fibreux qui constituent les ligaments. On cite à cet effet : - le ligament coronaire, qui s’étend de la face postérieure au diaphragme. 10 - le petit épiploon, qui unit le foie à l’œsophage abdominal, à l’estomac et à la première portion du duodénum. - le ligament falciforme ou ligament suspenseur quant à lui relie la face supérieure au diaphragme et à la paroi abdominale antérieure ; - le ligament rond s’étend du bord antérieur du foie, qu’il échancre, jusqu’à l’ombilic [1]. La figure 1 ci-dessous illustre le caractère volumineux du foie et met en relief sa localisation sous l’hémicoupole diaphragmatique et le débordement de la ligne médiane [2]. FIGURE 1 : illustration du caractère volumineux du foie, qui occupe tout l’hypochondre droit, l’épigastre et même l’hypochondre gauche [2]. 11 v Vascularisation Le foie reçoit deux principaux vaisseaux : la veine porte et l’artère hépatique. Le sang qui en ressort est conduit dans la veine cave inférieure par le biais des veines sus-hépatiques [1]. Ø La veine porte Elle nait de la confluence, à angle droit, de deux volumineux troncs veineux, au niveau de la face postérieure de l’isthme pancréatique : la veine mésentérique supérieure et le tronc spléno-mésaraïque. La mésentérique draine le sang du grêle et du colon (nait au niveau de L1, reçoit la veine gastro-épiploïque, les veines pancréaticoduodénales inférieures, la veine colique moyenne, la veine colique droite et la veine iléocolique) ; elle a une direction verticale et ascendante. Le tronc veineux spléno-mésaraïque, qui a une direction horizontale, émane de la confluence de la veine splénique et de la veine mésentérique inférieure, qui draine le sang du rectum et du colon. La veine porte se divise au niveau du hile en deux branches droite et gauche. Ces dernières s’écartent selon un angle obtus et gagnent l’extrémité correspondante du sillon transverse, où elles s’enfoncent dans le foie. Leurs branches se distribuent dans le foie suivant une systématisation segmentaire, accompagnées d’un rameau de l’artère hépatique et d’un conduit biliaire, avant de regagner les espaces de Kiernan [1]. Ø L’artère hépatique Branche terminale droite du tronc cœliaque, dans son ensemble l’artère hépatique commune est son premier segment, depuis l’origine cœliaque jusqu’à la naissance de l’artère gastro-duodénale. En aval de cette dernière, elle prend le nom d’artère hépatique propre et suit un trajet légèrement sinueux dans le pédicule, en avant de la veine porte et à gauche de la voie biliaire principale (VBP). Elle se 12 bifurque sous le hile du foie en branches droite et gauche. Celles-ci se ramifient de la même manière que la veine porte [1]. Ø Le drainage veineux du foie Les veines sus hépatiques débutent dans le foie par les veines centro- lobaires, qui reçoivent le sang des sinusoïdes. Ces veines confluent en veines sublobaires, qui se réunissent et forment des vaisseaux de plus en plus volumineux, auxquels font suite les veines sus-hépatiques. Les veines sus-hépatiques supérieures sont constituées par trois troncs : - La veine sus -hépatique droite drainant le sang du lobe droit ; - La veine sus -hépatique médiane vouée à la zone paramédiane et le lobe carré ; - Enfin, la veine sus-hépatique gauche, qui irrigue le sang du lobe gauche. Les veines sus-hépatiques inférieures, plus petites et plus nombreuses, assurent le drainage des territoires hépatiques voisins de la veine cave inférieure, en particulier du lobe caudé [1]. La figure 2 décrit la vascularisation du foie et met en exergue l’organisation de son réseau artério-veineux [2]. 13 FIGURE 2 : Vascularisation du foie [2]. v segmentation D’après la segmentation hépatique de Couinaud, le foie est divisé en secteurs, eux-mêmes subdivisés en segments [3]. 14 Les veines sus-hépatiques quadrillent le foie en zones ou secteurs, dont la délimitation est la suivante : - La veine sus-hépatique gauche sépare le secteur latéral du secteur paramédian gauche ; - La veine sus-hépatique médiane sépare le foie droit du foie gauche, c'està-dire le secteur paramédian gauche du secteur antérieur droit (ou secteur paramédian droit) ; - Quant à la veine sus-hépatique droite, elle sépare le secteur antérieur droit du secteur postérieur droit (ou secteur latéral droit) [3]. Les branches de division de la veine porte délimitent les secteurs du foie en huit segments numérotés de I à VIII sur la face inférieure du foie, dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. On cite à cet effet : • Le segment I, qui correspond au lobe de Spiegel ou segment du lobe Caudé ; il représente la partie du foie en avant de la veine cave ; • Le segment II est assimilé à la portion postéro-latérale gauche ; • Le segment III est similaire à la partie antérolatérale gauche ; • Le segment IV ou segment du lobe carré devient le secteur paramédian gauche ; • Le segment V ou segment paramédian droit ventral correspond à la partie inférieure ; • Le segment VI ou segment antérieur -latéral droit correspond à la partie inférieure et le segment VII ou segment postéro- latéral à la partie supérieur du secteur postérieur droit. • Quant au segment VIII, il épouse la partie supérieure du secteur antérieur droit. 15 Ainsi le foie droit contient les segments V, VI, VII et VIII et le foie gauche comprend les segments II, III et IV [3 ; 1]. La division anatomique du foie implique deux lobes séparés par le ligament falciforme (ou ligament suspenseur) : • Le lobe droit (deux tiers du volume) et qui comprend le foie droit plus le segment IV ; • Le lobe gauche (un tiers du volume), constitué du foie gauche moins le segment IV. Il contient donc les segments II et III [3]. FIGURE 3 : segmentation du foie [4]. En chirurgie, on assimile le foie en deux hémi-foies : gauche (segments I, II, III, IVa et IVb) et droit (segments V, VI, VII et VIII). Le foie gauche reçoit la branche gauche de division de l'artère hépatique et celle de la veine porte, tandis que le foie droit les branches homologues. Cette segmentation est essentielle pour la chirurgie hépatique, puisqu'elle permet l'ablation d'un segment donné sans gêner la vascularisation et la fonction des autres. L’organe est entouré de la capsule de 16 Glisson, composée de feuillets péritonéaux. C'est cette capsule qui véhicule la sensation douloureuse (le foie n'étant pas innervé, il ne peut véhiculer les douleurs) [3]. 1.2. Histologie Le foie est organisé en unités structurelles appelées lobules hépatiques. Ces derniers ont une forme hexagonale irrégulière et sont séparés entre eux par de fins septa de tissu collagénique de soutien. Aux coins de l’hexagone, on peut trouver 3 à 6 espaces appelés espaces portes. Ces derniers sont constitués d’une branche de l’artère hépatique, d’une de la veine porte et d’un canal biliaire. Le lobule hépatique est centré par une veine dite veine Centrolobaire. Par ailleurs, de la périphérie du lobule au centre, on trouve des travées dénommées travées de Remak, qui ont une disposition radiaire et sont essentiellement constituées d’hépatocytes, de cellules endothéliales et de macrophages ou cellules de küpffer. Entre les travées cheminent des capillaires sinusoïdes. Le sang provenant des espaces portes converge par les sinusoïdes vers les veines centro- lobaires, puis ces dernières se jettent dans les veines sus hépatiques. A l’opposé, la bile circule par voie centrifuge pour rejoindre les canaux biliaires des espaces portes [2]. 17 FIGURE 4 : foie, aspect histologique normal. Illustration d’un lobule hépatique centré par une veine centro-lobulaire et délimité par les espaces porte [2]. FIGURE 5 : foie, aspect histologique normal. Parenchyme hépatique au moyen grossissement avec mise en évidence des travées hépatocytaires et des sinusoïdes [2]. 18 1.3. ANATOMOPATHOLOGIE ET PHYSIOPATHOLOGIE L’étude histologique des tumeurs hépatiques permet la description des caractéristiques tumorales d’un certain nombre d’entités malignes ou bénignes. Leur connaissance permet de comprendre leurs aspects et leur comportement hémodynamique en imagerie. 1.3.1. Les tumeurs malignes Les principales tumeurs à décrire dans ce cadre sont le CHC, le carcinome hépatique fibro-lamellaire (CHFL), qui a été récemment formellement distingué du CHC et l’hépatoblastome (HB) [5] 1.3.1.1Carcinome Hépato-cellulaire 1.3.1.1.1.macroscopie Le CHC exhibe trois modes de présentation : - Une masse solitaire, souvent de grande taille ; - Un mode multifocal ou nodulaire ; - De multiples petits foyers éparpillés dans tout le foie [6]. [6]. C'est une tumeur plus ou moins hypervascularisée par voie artérielle, comportant des néo-vaisseaux et parfois des fistules artério-portes intratumorales. Les tumeurs volumineuses sont souvent hétérogènes, comportant des foyers de nécrose alors que les petits hépatocarcinomes sont le plus souvent homogènes et peuvent être détectés même à un stade centimétrique grâce à leur rehaussement précoce à la phase artérielle du scanner spiralé. À un stade de début cependant, l'hépatocarcinome peut être hypovasculaire ce qui doit s'avérer pour certains auteurs dans environ 10 % des cas. Au cours de l'évolution, l'hépatocarcinome a tendance à envahir la veine porte ou la veine sus hépatique, entraînant une thrombose porte tumorale. Une thrombose porte cruorique peut 19 également être associée à un hépatocarcinome et la survenue d'une thrombose porte sur cirrhose constitue parfois le signe révélateur. 1.3.1.1.2.Microscopie Le CHC ressemble aux hépatocytes normaux et peut être confondu avec des cellules de l’adénome hépatique. Les tumeurs qui sont très différenciées peuvent produire de la bile. Le CHC peut également synthétiser de l’AFP tout comme d’autres protéines sériques [7]. L’examen histologique montre par ailleurs des cellules polygonales de grande taille avec un nucléole central, des figures mitotiques fréquentes et souvent, une invasion du tissu hépatique adjacent ou des structures abdominales voisines proches. Les foyers hémorragiques et de nécrose peuvent rendre l’interprétation de la biopsie délicate [6]. FIGURE 6: Hépatocarcinome différencié. Aspect sur coupe macroscopique (pièce chirurgicale) : Notez la capsule fibreuse périphérique et l'organisation inhomogène, nodulaire de la tumeur avec des zones de dégénérescence fibreuse et graisseuse, ainsi que des zones hémorragiques.(8) 20 1.3.1.1.3.Physiopathologie [6,9,10] L’étiopathogénie du CHC permet de noter deux situations : la présence ou l’absence d’une cirrhose.[9] En absence de cirrhose, les mécanismes carcinogéniques les mieux connus le sont pour le VHB. C’est l’intégration du génome viral dans celui de l’hépatocyte et l’expression de la protéine HBx qui sont responsables des altérations génétiques. Un autre mécanisme carcinogénique connu est celui de l’induction de p53 muté par l’aflatoxine, flavonoïde de l’arachide, responsable d’un grand nombre de CHC sur foie sain en Afrique et en Asie. Un effet oncogène du VHC a été suggéré mais reste débattu. En présence d’une cirrhose, les mécanismes semblent relever de l’apparition d’altérations chromosomiques induites par les phénomènes de nécrose/régénération hépatiques survenant au cours de cet état pathologique. Des défaillances des mécanismes de réparation des erreurs de l’ADN semblent également être impliquées. [9] A la différence des adultes, la majorité des CHC pédiatriques surviennent de novo, sans anomalies sous jacentes [10] . Les anomalies du caryotype ne sont pas courantes. En dépit du fait que les enfants et adolescents soient peu susceptibles de présenter une hépatopathie chronique, des troubles hépatiques congénitaux accroissent la probabilité d’un CHC. Les données suggèrent par ailleurs un modèle à plusieurs composantes de la transformation maligne du tissu hépatique [6] . 1.3.1.2 carcinome hépatique fibrolamellaire CHFL, 1.3.1.2.1macroscopie, Le CHFL se présente le plus souvent sous la forme d’une masse solitaire intrahépatique de grande taille, aux limites bien définies, d’aspect lobulé, avec une cicatrice centrale stellaire ou des bandes fibrotiques. L’hémorragie et la nécrose sont 21 peu courantes. Une calcification centrale est observée dans 35 à 60 % des cas et peut être d’utilité diagnostique. Toutefois, les CHFL ne sont pas les seules tumeurs hépatiques à se calcifier, comme cela est également le cas pour une minorité de CHC et certaines métastases, telles celles de tumeurs mucineuses coliques ou des carcinomes ovariens[11]. Des métastases ganglionnaires régionales sont retrouvées dans 50 à 70 % des cas. L’invasion portale ou hépatique n’est pas typique [11]. 1.3.1.2.2Microscopie, les CHFL présentent à décrire une configuration caractéristique de niches, de lamelles ou de cordons de cellules malignes, qui sont séparé(e)s par des bandes lamellaires de tissu conjonctif hypocellulaire dense. Le tissu conjonctif fibrotique émet des coalescences dans la cicatrice centrale. Les cellules malignes consistent habituellement en des cellules polygonales bien différenciées contenant des granules de cytoplasme, des noyaux de grande taille et des nucléoles proéminents. L’architecture interne des CHFL peut être hétérogène et des foyers d’HNF peuvent survenir au sein du foie, adjacents à la tumeur. Pour accroître les chances d’un diagnostic lors de la biopsie percutanée, l’acquisition de multiples spécimens est recommandée afin de ne manquer la pathologie suite à une erreur d’échantillonnage [12 ; 11]. 22 FIGURE 7 : photographie montrant la pièce de résection d’un spécimen de CHFL. Mise en évidence d’une masse lobulée bronzée, avec une cicatrice centrale stellaire [11] FIGURE 8 : carcinome fibrolamellaire. Noter la tumeur de grande taille en arrièrefond d’un foie non cirrhotique [5] 23 1.3.1.2.3PHYSIOPATHOLOGIE Le carcinome hépatique fibro-lamellaire, dont la distinction vis-à-vis du CHC est récente, demeure lui aussi de physiopathologie peu maîtrisée. Toutefois, et à la différence du CHC, le CHFL survient habituellement en absence de toute inflammation ou fibrose hépatique et aucune lésion histologique précurseur à cette entité n’a encore été identifiée. Les altérations chromosomiques sont moins fréquentes par rapport au CHC, tandis des gains fréquents du chromosome 1q ont été notés (comme dans le CHC) . Une surexpression des gènes des voies de signalement RAS, MAPK, PIK3 et xénobiotiques a été rapportée . L’instabilité épigénétique est rare . L’association à l’HNF est fréquente . Par ailleurs, la présence d’une cicatrice centrale, celle de dépôts de cuivre à l’histologie des deux pathologies, ont amené certains auteurs à suggérer que l’HNF pourraît en être la lésion précurseur . Néanmoins, aucune relation étiologique n’a été encore été démontrée à l’heure actuelle entre les deux maladies [5]. 1.3.1.3 Hépatoblastome 1.3.1.3.1Macroscopie L’HB a un diamètre moyen de 10-12 cm au moment du diagnostic. La tumeur est souvent unifocale, avec des limites précises. Cependant, elle peut être multinodulaire. Lorsqu’elle se présente sous la forme d’une masse solitaire, elle siège le plus souvent au niveau du lobe droit. [13 ; 14]. Le type épithélial a tendance à être homogène, alors que celui mixte mésenchymateux-épithélial peut exhiber un aspect plus varié avec des foyers ostéoïdes, cartilagineux, fibrosés, nécrosés ou hémorragiques. Le type anaplasique contient fréquemment un foyer central de nécrose, de grande taille. Une invasion vasculaire microscopique peut être observée [13]. 24 1.3.1.3.2Microscopie plusieurs sous types histologiques d’HB existent. Approximativement 56 % des tumeurs sont de type épithélial ; ce dernier étant par la suite subdivisé en fœtal pur (31 %), embryonnaire (19 %), macrotrabéculaire (3%) et à petites cellules indifférenciées (anaplasique, 3 %) [15]. Approximativement 44 % des tumeurs ont des composantes épithéliales et mésenchymateuses. Les éléments mésenchymateux peuvent consister en de l’ostéoïde, du cartilage ou d’autres cellules en fuseau [13]. Il existe de plus en plus en preuves sur le fait que le type fœtal pur soit de meilleur pronostic que celui anaplasique, de mauvais pronostic [16]. Le taux d’AFP est élevé dans approximativement 80 % des cas d’HB [17]. Bien que le taux d’AFP soit souvent élevé lors de la petite enfance, il l’est beaucoup plus encore au cours de l’HB [13] Les figures ci-dessous (11-14) illustrent les aspects histologiques saillants de HB. FIGURE 9: hépatoblastome (HB). Aspect histologique classique de l’HB à cellules claires sous coloration à l’hématoxyline - éosine [14]. 25 FIGURE 10 : hépatoblastome. Aspect histologique classique de l’HB embryonnaire sous coloration à l’hématoxyline - éosine [14] FIGURE 11: hépatoblastome. Aspect histologique classique de l’HB à composantes fœtales sous coloration à l’hématoxyline - éosine. Aspect à comparer avec le foie normal ci-après [14] 26 1.3.1.3.3PHYSIOPATHOLOGIE Il existe un corps de preuves de plus en plus substantiel quand au fait que l’Hb survient à partir d’une erreur de développement des cellules souches pluripotentes [14] lors des processus de maturation et de croissance hépatique. De ce fait, un cortège d’anomalies concomitantes est fréquemment retrouvé, fonctions du degré et du moment de survenue de cette erreur. 1.3.1.4 Métastases 1.3.1.4.1. Macroscopie L’arrangement macroscopique des MH est très stéréotypé dans son principe. Seules la quantité et la topographie des différents composants varient en fonction de l'origine du néoplasme primaire, de sa vascularisation et du stade d'évolution de la lésion Typiquement, les métastases se composent de • une couronne hypervasculaire périphérique généralement assez fine et à limite floue, contenant la vascularisation nourricière de la tumeur ; • une zone de parenchyme métastatique actif (de vascularisation différente en fonction de la néoplasie primaire) à limite interne généralement irrégulière • une zone ou des zones d'hémorragie ou de nécrose fibreuse ou kystique, hétérogène à topographie et limites irrégulières. 27 FIGURE : 12 Métastases hépatiques (carcinome mammaire, coupe macroscopique, Pièce d’autopsie). La lésion centrale (2 cm de diamètre) présente un fin liséré hypervasculaire périphérique ; le parenchyme métastatique de couleur blanchâtre entoure une zone de nécrose hémorragique irrégulière. À noter l’existence d’autres métastases de petite taille (de 1 à 3 mm) dont certaines présentent des zones de nécrose hémorragique.[8] 1.3.1.4.2. Microscopie Sur le plan histologique, une considération simple et fondamentale pour le radiologue s'impose : la cellularité et la vascularisation sont totalement différentes de celles du parenchyme adjacent. L’histologie des métastases ressemble à celle de la tumeur primitive. De même, les métastases exhibent souvent la même ampleur de vascularisation que la tumeur primitive. La majorité des métastases sont hypovasculaires contre un petit nombre qui soient hypervasculaires (tumeurs carcinoïdes, léiomyosarcomes, tumeurs neuroendocrines, carcinomes rénaux et thyroïdiens, choriocarcinomes).[18] 1.3.1.4.3. physiopathologie La figure 7 illustre ce modèle. Les différentes étapes successives consistent en une croissance tumorale jusqu’à un certain volume, l’atteinte de la vascularisation intraorganique, le détachement puis l’embolisation et la survie dans la circulation. 28 Puis il y a un arrêt. Ensuite, une extravasation avec échappement aux mécanismes de défense de l’hôte a lieu ; suivie de l’établissement au sein du parenchyme hépatique. Y fait suite la revascularisation de la métastase au sein du parenchyme hépatique ; et la boucle est bouclée[18] Les principaux facteurs dictant le mode d’invasion hépatique par les cellules tumorales sont : - La tendance à adopter une forme arrondie ; - Le pouvoir d’adhésion des différents types de cellules tumorales et leur adhésivité aux hépatocytes ; - La capacité de certaines cellules tumorales de survivre et de proliférer au niveau de la circulation sanguine durant de longues périodes de temps ; - La pression qu’elles exercent sur les tissus voisins ; - La formation de jonctions entre le hépatocytes et les cellules tumorales ; - La locomotion des cellules tumorales ; - La destruction des tissus hôtes par des enzymes élaborées par les cellules tumorales .[18] 29 FIGURE 13: modèle physiopathologique de développement des métastases hépatiques [18] 1.3.2 les tumeurs bénignes 1.3.2.1Angiome ou Hémangiome 1.3.2.1.1. Macroscopie Ils sont en général sous-capsulaires, sous la forme de masses lobulées, rouge sombre. Ils sont multiples dans 20 % des cas. Ils mesurent de quelques millimètres à 30 cm. A la coupe, ils sont faits de petites cavités remplies de sang. On trouve parfois, surtout dans les angiomes géants, des foyers de nécrose, de fibrose ou de calcification. La consistance de ces angiomes est fonction de leur teneur en tissu conjonctif. On peut observer des formes à consistance molle lorsqu'il existe peu de tissu conjonctif et des formes à consistance dure en cas de composante conjonctive majeure. Dans les angiomes de plus de 4 cm de diamètre, appelés angiomes géants dans les séries chirurgicales, représentant 10 à 20 % de tous les cas, des zones de 30 thrombose et de fibrose sont fréquentes et peuvent poser des problèmes en imagerie.[19] FIGURE 14 : Aspect macroscopique externe d’un angiome de petite taille (3 mm) (tumeur expérimentale chez le rat). Noter les petits lacs veineux formés à la surface de la tumeur, par les malformations vasculaires.[8] 1.3.2.1.2.Microscopie l'hémangiome caverneux est défini comme une tumeur composée de cavités vasculaires dilatées, soulignées par un revêtement endothélial, lui-même entouré d'un fin stroma fibreux. Les hémangiomes capillaires sont beaucoup plus rares. Suivant la prédominance du contingent fibreux sur le contingent vasculaire avec, secondairement, un amincissement voire une oblitération des espaces vasculaires, on parlera d'angiome sclérosant. Ce type "sclérosant" est rare, pouvant se calcifier, avec souvent une très nette diminution du contingent vasculaire. Ces angiomes deviennent secondairement scléreux et peuvent se calcifier.[19] 1.3.2.1.3. PHYSIOPATHOLOGIE La physiopathologie des hémangiomes amène à évoquer une origine congénitale, avec des facteurs héréditaires intervenant dans certaines formes familiales de ces tumeurs. Par ailleurs, en dépit du fait qu’un phénomène de croissance de la tumeur soit rapporté au niveau de la littérature, l’on pense actuellement que c’est l’ectasie qui contribue à l’élargissement de la lésion [20]. En 31 outre, les hémangiomes peuvent devenir fibrotiques et rétrécis en cas de fibrose progressive, ce qui augmente encore les difficultés de leurs reconnaissances radiologique et histologique [20]. 1.3.2.2Adénome Du Foie 1.3.2.2.1Macroscopie L'adénome est une masse arrondie, mesurant généralement 5 à 15 cm de diamètre, fragile, plus claire que le foie non tumoral, vis-à-vis duquel il est bien distinct. Une capsule peut être présente. Des zones de nécrose et/ou d'hémorragie peuvent être observées dans la lésion avec, de manière secondaire, une fibrose de remplacement. De gros vaisseaux peuvent exister, notamment à la surface de la tumeur, qui apparaît ainsi vascularisée à partir de la périphérie .[19] 1.3.2.2.2Microscopie L'examen histologique montre une prolifération d'hépatocytes cytologiquement normaux. Une cholestase histologique intra-tumorale peut être présente, de même que des foyers d'hématopoïèse. Une surcharge stéatosique est parfois visible dans la tumeur. Les sinusoïdes sont plus ou moins larges, avec très souvent des aspects pseudo-péliotiques. Des anomalies vasculaires, similaires à celles observées dans l'hyperplasie nodulaire focale (HNF), sont fréquemment notées dans les adénomes hépatocellulaires et sont aggravées par l'administration prolongée d'oestroprogestatifs.[21] Elles sont probablement responsables de la nécrose intra-tumorale. Elles pourraient également expliquer les complications graves voire mortelles de cette tumeur par ailleurs bénigne : hémorragies intratumorale, sous-capsulaire ou intrapéritonéale .[19,22] 32 Quelques cas présentent des atypies cytologiques et architecturales modérées (aspect "dysplasique") et peuvent être ainsi difficiles à distinguer d'un carcinome hépatocellulaire bien différencié [19] Une transformation maligne des adénomes est possible. A cet effet, un traitement hormonal oestro-progestatif est souvent incriminé .[23,24] 1.3.2.2.3PHYSIOPATHOLOGIE Les adénomes hépatiques peuvent être idiopathiques. Cependant, ils sont l’apanage de jeunes femmes sous contraception orale [22] où l’incidence chez les utilisatrices au long cours est de 4 cas pour 100000 . Les autres facteurs prédisposants connus sont les glycogénopathies, le diabète, l’hémochromatose voire l’acromégalie chez les hommes sous anabolisants. La stéatose hépatique peut également se compliquer d’adénome. Cependant, les phénomènes physiopathologiques rentrant en jeu en vue de l’émergence de la maladie restent peu maîtrisés.[24] 1.3.2.3hyperplasie nodulaire du foie 1.3.2.3.1.macroscopie Dans 80% des cas, l'HNF est un nodule solitaire, habituellement arrondi, lobulé et bien limité, bien que non encapsulée. Sa couleur est plus claire que le parenchyme adjacent [25]. L'aspect macroscopique caractéristique est l'existence habituelle mais non constante (environ deux tiers des cas), sur les tranches de section, d'une étoile fibreuse centrale dont les branches délimitent plus ou moins complètement des nodules. 33 FIGURE 15 : Hyperplasie focale nodulaire. Aspect macroscopique (coupe d’une résection chirurgicale, lésion de 10 cm de diamètre).[8] Noter l’aspect nodulaire du parenchyme tumoral, homogène, et faiblement différencié vis-à-vis du foie adjacent ; l’absence de capsule, et la cicatrice fibreuse centrale « étoilée » caractéristique. 1.3.2.3.2. Microscopie L'examen histologique montre que les nodules, délimités plus ou moins complètement par les branches de l'étoile fibreuse sont constitués de travées hépatocytaires hyperplasiques. Dans la fibrose, il existe une prolifération cholangiolaire marquée, sans véritable canal biliaire interlobulaire. Celle-ci est associée, d'une part à une infiltration inflammatoire faite essentiellement de cellules mononuclées, d'autre part à des modifications pariétales vasculaires, tels un épaississement fibreux de l'intima ou une hyperplasie fibro-musculaire de la média. Une dilatation sinusoïdale et des petits foyers hémorragiques sont également fréquemment observés dans la tumeur, notamment chez les patientes prenant au long cours des oestroprogestatifs. Comme cela a déjà été mentionné, la prise de tels médicaments pourrait faciliter la reconnaissance clinique de ces tumeurs en induisant une augmentation de leur taille et/ou en étant responsable de complications hémorragiques. Elle pourrait également expliquer la prévalence plus élevée des cas rapportés chez la femme. Une stéatose intra-tumorale minime est 34 parfois présente. On peut rarement observer une cholestase dans les hépatocytes hyperplasiques [25,26] A notre connaissance, aucune transformation maligne d'une HNF n'a été rapportée dans la littérature. Il faut cependant souligner que l'examen histologique de toute la pièce de résection est nécessaire, car l'aspect macroscopique d'une HNF peut simuler celui d'un carcinome hépatocellulaire à stroma fibreux, notamment de type fibrolamellaire (CHFL pour carcinome hépatique fibro-lamellaire). Par ailleurs, certains auteurs ont rapporté l'association entre HNF et CHFL. l'HNF serait, dans ce cas, plutôt la conséquence d'un hyper-débit artériel en rapport avec le développement du carcinome, plutôt qu'une association de novo [25] 1.3.2.3.3. PHYSIOPATHOLOGIE L’HNF n’est pas une vraie tumeur mais représente probablement une réponse hyperplasique locale des hépatocytes à une anomalie congénitale vasculaire .[25] Elle est en effet une prolifération de d’hépatocytes normaux mais qui ont un arrangement anormal. Les éléments supportant cette hypothèse relèvent de l’association de l’HFN avec des hémangiomes caverneux et d’autres malformations vasculaires au niveau d’autres organes et des néoplasies cérébrales . En outre, des lésions intermédiaires, possédant à la fois des caractéristiques des hémangiomes et de l’HNF, ont également été retrouvées . De même, une lésion transitionnelle rare, rangée dans le groupe des hamartomes mixtes et observée le plus souvent chez les nourrissons et les petits enfants possède des similarités à la fois avec l’HNF et l’hémangiome [25]. Ainsi, l’hypothèse physiopathologique actuelle de l’HNF incrimine une malformation congénitale, qui va susciter une hyperplasie cellulaire hépatique focale. 35 2.Moyens d’imagerie 2.1.Imagerie à visée Diagnostique 2.1.1 L’échographie [27] 2.1.1.1. Technique ü Echographie conventionnelle : Elle utilise en fonction de la corpulence des patients des sondes dont la fréquence s'échelonne entre 2 et 6 Mhz. Les sondes actuelles fonctionnent en multifréquence autour d’une valeur donnée, par exemple 3 Mhz avec possibilité de travailler de 2 à 6 Mhz. L'exploration ultrasonore par voie antérieure ou latérale permet des plans de coupes hépatiques multiples, avec des sections horizontales, obliques, sagittales ou frontales. ü L’échodoppler [28] L’échodoppler permet une évaluation hémodynamique non invasive de la circulation hépatique, notamment portale et apporte des informations de valeur sur les formes d’ondes de la vélocité de la circulation de l’artère hépatique. Le flux artériel normal est antérograde en systole et en diastole. Figure 16 :Circulation hépatique normale mesurée par l’echodopper[28] 36 Les indices doppler sont calculés à partir du spectre doppler et permet un examen indirect de la résistance vasculaire des vaisseaux sanguins sous une circulation pulsatile. Lors des tumeurs hépatiques primitives, les vaisseaux ont des vélocités systoliques anormalement élevées, ce qui les distingue des métastases. Il existe également des shunts artério-veineux au sein des tumeurs, expliquant pourquoi les vélocités diastoliques sont elles aussi élevées, avec une baisse de l’index de résistance(31) [18, 19 de doppler] ü Echographie de contraste[29] L'apparition des produits de contraste ultrasonore (PCUS) marque un virage dans I'exploration ultrasonographique du parenchyme hépatique. Les études récentes montrent une augmentation significative du nombre de lésions détectées chez plus d'un patient sur deux, ou la découverte de lésions alors que I'échographie de base était considérée comme normale dans 50% des cas. L'échographie de contraste a bénéficié récemment de deux évolutions majeures, la première concernant le développement de séquences d'imagerie ultrasonores spécifiques, la seconde relative aux propriétés intrinsèques des agents eux-mêmes.) [29]. 2.1.1.2. Indications L'échographie en matière hépatobiliaire est le premier examen à réaliser si l’on suspecte une modification de taille, forme ou structure du foie 2.1.1.3. Avantages L'échographie permet tout d’abord d'apprécier la taille du foie. Un foie normal mesure au niveau du lobe droit, de la partie antérieure à la partie postérieure, entre 14 et 15 cm. Le lobe gauche, de la partie antérieure à la partie postérieure, mesure 5 37 cm. Il est ainsi assez facile d'apprécier une hépatomégalie au-delà des valeurs ainsi définies [27] La structure du foie représente la seconde appréciation majeure de l'échographie. Il est ainsi possible de mettre en évidence des images liquidiennes, ou au contraire solides, qui peuvent témoigner respectivement de collections infectieuses, de kystes, de nodules inflammatoires ou tumoraux, que ceux-ci soient bénins ou malins . [27] L'échographie est enfin un excellent moyen d’évaluation d’une dilatation des voies biliaires intra et/ou extra-hépatiques, qui signe en général un obstacle sur les voies biliaires (à différents niveaux). Elle peut aussi fournir des renseignements de valeur sur la pertinence d'éventuels signes d'accompagnement, qui pourront aider au diagnostic (hypertension portale, ascite, adénopathies....[27] 2.1.1.4. Limites Cette méthode est souvent limitée par un obstacle gazeux, le plus souvent digestif ou par une atténuation du faisceau ultrasonore par un panicule adipeux important. En outre, la sensibilité et la spécificité de l’échographie hépatique classique demeurent très faibles pour un outil d’investigation diagnostique de première intention (40 à 70% selon les études et le caractère normal ou cirrhotique du parenchyme). [27] 2.1.1.5. Radio-Anatomie Normale Du Foie en échographie La radio-anatomie normale du foie se traduit par un certain nombre de caractéristiques [30]. 38 FIGURE 17 : aspect échographique normal du foie. L’échogénicité hépatique est égale ou légèrement plus élevée que celle du cortex rénal (rc)[30]. Les résultats morphologiques normaux du foie sont ainsi : - taille ‹ à 14 cm sur la LMC (foie droit) ; ‹ 10 cm sur l’aorte (foie gauche) ; - contours réguliers ; bords aigus. - Echostructure homogène. - Vaisseaux : veine porte avec paroi fine hyperéchogène <12mm; veines sus hépatiques < 10 mm, pas de paroi visible ; artère hépatique < 5 mm. - Vésicule anéchogène, de diamètre transversal inférieure à 40mm ; paroi fine < 3 mm ; VBP de taille inférieure à 6 mm (10 mm si cholécystectomie ou sujet âgé) ; VBIH invisibles [30] 39 Les images ci-dessous sont illustratives des aspects normaux du foie . FIGURE 18:Aspect montrant le caractère régulier et homogène normal du foie à l’échographie [31] FIGURE 19 : vaisseaux. Aspect normal [30] 40 2.1.2. La Tomodensitométrie [27] 2.1.2.1. Technique L'examen TDM permet une réalisation de coupes horizontales qui s'étagent du diaphragme au pelvis. Des reconstructions frontales ou sagittales sont possibles dans le volume d’étude. Les appareils les plus récents permettent la pratique de coupes très fines, de l’ordre de 1mm, permettant des reconstructions multiplanaires d’excellente qualité [27] Des coupes sans injection intraveineuse de produit de contraste sont effectuées en premier lieu. Elles sont suivies d'un second passage après injection intraveineuse de produit de contraste permettant une opacification du système vasculaire hépatique. Il est important de connaître une éventuelle allergie du patient : médicamenteuse, alimentaire et/ou respiratoire, tout comme l’état de la fonction rénale, avant d’injecter du contraste. Les temps d’injection peuvent être segmentés en 3 phases qui se suivent du point de vue chronologique : artérielle hépatique, veineuse portale et tardive .[27] La phase artérielle se pratique sous forme de coupes débutées 25 secondes après le début de l’injection. Celle portale est entamée 40 secondes après le début de l’injection [18,27]La phase tardive peut être réalisée entre 5 à 30 minutes après le début d’injection. La TDM hépatique après injection intraveineuse permet une évaluation complète et fine de la structure du foie. Sont appréciées dans ce cadre la présence de nodules hépatiques, leur comportement hémodynamique, une dilatation des voies biliaires intra- et extra-hépatiques et la perméabilité des structures vasculaires [28]. 2.1.2.2. Indications La TDM est à l’heure actuelle un examen courant d’évaluation en vue de l'appréciation de la taille, la forme et la structure du foie. L'examen doit toujours 41 être réalisé après une échographie abdominale, qui oriente la technique tomodensitométrique. 2.1.2.3. Avantages de la TDM La TDM est à l’heure actuelle l’examen de référence d’investigation des tumeurs hépatiques. En effets, ses avantages émanent d’une meilleure qualité –coût vis-à-vis de l’IRM et même de l’échographie conventionnelle, cette dernière étant fortement handicapée par sa faible précision diagnostique. L’acquisition de coupes ultrafines en scanner volumique est par ailleurs venue booster la valeur de cette modalité. 2.1.2.4. Limites Le scanner peut manquer de spécificité dans un certain nombre de circonstances cliniques prêtant à équivoque. De même, des faux positifs sont possibles avec le scanner [7, 11,18] D’autres part le scanner est un examen utilisant des rayons X, le risque d’irradiation est faible mais demeure. En outre des risques liés à l’injection de produit de contraste qui peut être à l’origine de manifestations allergiques graves chez les terrains à risque et [32] enfin, l’utilisation de produits de contraste iodés est contre-indiquée chez l’insuffisant rénal. 2.1.2.5. Radio-Anatomie Normale Du Foie La densité hépatique est légèrement plus élevée (65UH) que celle de la rate (45 UH). Sur ces images les différents constituants normaux du foie vus au Scanner sont illustrés. 42 foie Figure 19 : coupe axiale au scanner montrant l’aspect normal du foie aux caractères homogène et régulier [31] Branche gauche du tronc porte Figure 20 : mise en évidence de la Branche gauche du tronc porte 43 Vésicule biliaire Figure 21 : mise en évidence de la Vésicule biliaire 2.1.3L’imagerie Par Résonnance Magnétique 2.1.3.1. Technique L'IRM ou imagerie par résonance magnétique est très utilisée dans l'exploration de la pathologie bénigne et maligne du foie. Elle autorise facilement des plans frontaux, horizontaux et sagittaux. Le contraste entre les nodules tumoraux, qu'ils soient bénins ou malins, et le PHN, est en général supérieur à celui de la TDM[27] Une bonne exploration IRM doit comporter des coupes en pondération (liquide gris), des coupes en pondération T1 T2 (liquide blanc) et des séquences dynamiques après injection de chélate de gadolinium. La séquence de pondération T1 est une séquence en écho de gradient, au cours de celle –ci deux échos sont enregistrés de façon à obtenir une image en phase et une image en opposition de phases. Cette combinaison permet d’une part une pondération T1 du foie, la détection d’éventuel processus tumoral, d’autre part d’explorer l’existence de chute de signal en opposition de phase ce qui démontre 44 d’une présence graisseuse soit en rapport avec un foie de stéatose soit un contenu graisseux d’une tumeur telle le CHC.[33] La séquence T2 peut être pratiquée par diverses méthodes mais la plupart des équipes recommandent de le pratiquer en respiration libre avec suppression du signal de graisse et synchronisation respiratoire. La séquence dynamique du produit de contraste c’est-à dire les séquences répétées rapidement après injection de gadolinium à 15 sec, 30 sec, 45 sec, ,, permettent de classifier les lésions en lésions hypervasculaires, lésions ayant ou n’ayant pas de lavage, lésions ayant ou n’ayant pas de capture tardive. En IRM, le recours à l’administration de gadolinium n’accroît pas seulement la capacité de détection des masses focales, mais permet également la différenciation des lésions bénignes de celles malignes. Dans certaines circonstances, l’imagerie avec du PDC peut autoriser le diagnostic spécifique d’une lésion hépatique focale. • Les PDC extracellulaires tels que le gadolinium, possèdent une fenêtre étroite durant laquelle le foie peut être imagé. Cette limite peut être surmontée par le recours à des PDC ciblant spécifiquement la glande pendant une période de temps plus longue. Par exemple, un chélate octadénatate du gadolinium, le Gd-BOPTA, a été développé en tant que PDC extracellulaire hépatobiliaire pour usage en IRM. Il génère un réhaussement plus sélectif et plus durable. De ce fait, il peut surseoir au problème de restriction temporelle observé avec le Gd-DTPA classique. • Comparativement au Gd-DTPA, le mangafodipirtrisodium (Mn-DPDP) procure un ratio signal –bruit 5 fois plus grand avec un prolongement soutenu du réhaussement du parenchyme hépatique normal (PHN ; maximal durant approximativement 30 minutes), tandis que, par exemple, les métastases ne font l’objet d’aucun réhaussement. De ce fait, le Mn-DPDP pourrait lui aussi 45 surseoir au problème de fenêtre temporelle d’activité étroite observé avec le Gd-DTPA.[18] • Les oxydes ferreux sont éliminés par le système réticulo-endothélial. Deux types d’oxydes ferreux sont disponibles : les particules d’oxyde ferreux supermagnétique (OFSP) et les microparticules d’oxydes ferreux supermagnétiques (MOFSP). Les ions oxydes diminuent l’intensité de signal du PHN en raccourcissant T2 suite à la susceptibilité magnétique. Les images retards obtenues après 60 minutes après injection du PDC mettent en exergue l’activité phagocytique du foie. Cependant, comme les métastases ne contiennent pas habituellement des cellules de Kupffer, elles ne s’imprègnent pas des particules d’oxyde de fer. De ce fait, elles sont visualisées par rapport à un arrière-fond sombre [18] 2.1.3.2. Indications L'IRM hépatique est toujours pratiquée après une échographie voire un examen TDM. En aucun cas elle ne doit constituer un examen de première intention. 2.1.3.3. Avantages de l’IRM Dans la compétition avec la TDM, l’IRM peut faire valoir un certain nombre d’avantages : - absence de radiations ionisantes - les contrastes multiples apportés par les séquences en différentes pondération et plus récemment encore par les séquences de diffusion. - la possibilité d’utiliser des produits de contraste ‘’généralistes’’ ou ‘’ciblés’’[M Lewin] - L’IRM permet de lever le doute dans de nombreuses situations non résolues par l’échographie et le scanner. Dans le contexte spécifique des tumeurs 46 hépatiques, la réalisation de séquences adaptées permet justement de satisfaire à ce besoin.[33] 2.1.3.4. Limites de l’IRM Il est bien sûr impératif de respecter les contre-indications habituelles de l’IRM : - pas de pace maker ; - pas de clips métalliques cérébraux ; - pas de corps étranger métallique intra-oculaire [27] Par ailleurs, la respiration, le péristaltisme et les pulsations vasculaire constituent les artéfacts majeurs qui amoindrissent la reproductibilité de l’IRM. De même, les patients non coopérants, que ce soit parce qu’ils ne peuvent suspendre leur respiration et respirent de manière régulière ou bien ne peuvent suspendre leur respiration tout en respirant irrégulièrement (par exemple patients agité) requièrent des protocoles adaptés [34]. 47 2.1.3.5. Radio anatomie normale Figure 22 : IRM mise en évidence d’un foie normale en coupe axiale Figure 23 : coupe coronale[31] 48 2.2. Imagerie A Visée Extensive 2.2.1. Moyens Standards La radiographie du thorax est un outil important d’investigation préliminaire à cet effet, comme elle peut mettre en évidence une atteinte pulmonaire et/ou des effusions pleurales. L’échographie et surtout lorsqu’elle est couplée au doppler est intéressante dans l’identification des thromboses veineuses profondes. La stadification initiale des tumeurs hépatiques devrait inclure, sans s’y limiter forcément, une imagerie thoracique et abdomino-pelvienne, habituellement pratiquée par le biais de la TDM. Si la résection chirurgicale est anticipée, l’IRM voire l’AIRM du foie et des environs, peut s’avérer nécessaire, afin de déterminer au mieux les contours tumoraux et l’état de la vascularisation. Une imagerie osseuse et cérébrale est parfois réalisée en cas de signes d’appel cliniques dans le but de rechercher des métastases du squelette et du système nerveux central [6.7.35] 2.2.2.TEP au FluoroDéoxyGlucose(FDG)ou Tomographie par émission de positrons La TEP-FDG est une méthode efficace permettant la distinction entre tumeurs bénignes et malignes du foie. Toutefois, sa sensibilité est insuffisante pour le diagnostic de carcinome hépatocellulaire (CHC). De ce fait, le problème diagnostique fréquent entre nodule de régénération cirrhotique et CHC ne peut être tranché par cette méthode.[36] Malgré une sensibilité insuffisante (environ 50 %), la TEP-FDG peut contribuer au bilan d’extension des CHC. La TEP-FDG est indiquée dans le diagnostic différentiel des métastases hépatiques, cholangiocarcinomes et tumeurs bénignes ; ceci dans le contexte d’une localisation hépatique isolée. La TEP-FDG peut également être indiquée dans le bilan d’extension des CHC. De même, elle parait 49 intéressante pour la détection précoce des cholangiocarcinomes chez les patients porteurs de cholangite sclérosante [36]. 2.2.3. L’échographie peroperatoire L’échographie peroperatoire (EPO) est un outil diagnostique important chez les patients subissant une résection hépatique pour des métastases d’origine colorectales. Cette procédure permet une évaluation de bon aloi des segments normaux du foie en vue d’exclure la présence de métastases occultes à leur niveau. La grande précision de l’EPO est le résultat d’une combinaison de la possibilité de réalisation d’une imagerie au contact de l’organe avec l’usage d’un transducteur de haute fréquence, le tout associé à une imagerie doppler couleur. Par le biais de cette technique, le foie en entier peut être totalement investigué sans artéfacts.[18] L’EPO détecte plus de lésions que l’échographie préopératoire selon un ordre de grandeur de 25 à 35 %. Un aspect encore plus pertinent de l’EPO est représenté par le fait que 40 % des lésions qu’elle détecte ne sont ni visibles ni palpables. Ainsi, elles auraient certainement été manquées si l’on avait eu recours aux autres moyens habituels d’évaluation préopératoire, tels que la palpation . [37] FIGURE 24 : Photographie montrant une sonde de cryothérapie sous contrôle échographique [18] 50 Quelques exemples illustratifs de l’apport de l’EPO dans ce contexte précis sont rapportés ci-dessous. o En cas de foie de cirrhose, L’EPO permet une localisation parfaite des tumeurs non palpables dans 96 à 98 % des cas. Lors de l’évaluation des CHC, l’EPO permet l’identification de nouveaux nodules hypoéchogènes selon un ordre de 30 % dans un foie cirrhotique . o La combinaison avec la laparoscopie augmente un peu plus les usages potentiels de l’EPO. Ainsi, l’écholaparoscopie peut aider à éviter une laparotomie non nécessaire dans 63 % des cas présentant des malignités non résécables [37] o par ailleurs, l’EPO peut guider la résection segmentaire, en autorisant une visualisation correcte des branches de la VP, où l’on peut injecter un colorant. [18] o Finalement, l’EPO permet la détection de 93 % des métastases hépatiques, comparativement à un taux de détection de 51 % avec une TDM et une échographie préopératoire. [37] 2.3. Imagerie à visée thérapeutique Une revue de littérature récente montre que la radiofréquence est une technique plus efficace que les autres modalités d’ablation locale des CHC non réséquables, mais également des récidives ; tout comme elle sert de traitement de soutien avant la transplantation hépatique. Elle peut notamment être pratiquée sous guidage TDM ou échographique .[38,39] Le courant de radiofréquence est un courant sinusoïdal de 400 à 500 KHz. Les régions traversées par ce courant subissent une agitation ionique, qui induit par friction entre les particules un échauffement tissulaire [1]. Le but est d'exposer les cellules tumorales à une température supérieure à 60° C, qui provoque de façon 51 quasi immédiate une dénaturation cellulaire irréversible. Par contre, il n'est pas souhaitable d'atteindre une température supérieure à 100° C qui, en provoquant une ébullition et une carbonisation des tissus, augmente leur résistance électrique et altère les possibilités de diffusion du courant de radiofréquence, diminuant ainsi la taille de la lésion RF induite.[40] La RF est utilisée aussi bien dans le traitement des tumeurs primitives que dans celui des tumeurs secondaires hépatiques. Elle peut être utilisée en percutané ou en per-opératoire, que ce soit lors d'une laparotomie [6] ou lors d'une laparoscopie [7]. Elle peut constituer un traitement exclusif de la maladie hépatique ou être associée à une chirurgie de résection. La plupart des équipes se limitent à des tumeurs de moins de 5 cm de diamètre, en sachant que les indications idéales concernent des tumeurs de moins de 3 cm, et que le taux d'échec est élevé au-delà de 4 cm. La localisation idéale est à distance de la capsule hépatique, à distance des gros vaisseaux et de la convergence biliaire. La proximité de la capsule hépatique n'induit pas de risque supplémentaire, mais rend le geste plus douloureux et augmente l'intensité et la durée des douleurs post traitement. [40]. 52 3. La Ponction Biopsie radioguidée Une ponction biopsie hépatique est habituellement réalisée sous anesthésie locale par voie transpariétale. Elle peut être effectuée par voie transjugulaire en cas de trouble de la coagulation. Elle peut être dirigée sur une lésion focale par échographie ou scanographie.[41] Les contre-indications de la ponction biopsie hépatique par voie transpariétale sont les troubles majeurs de la coagulation, le kyste hydatique, la dilatation des voies biliaires, l'ascite et à un moindre degré l'angiome. [41] Les principales complications sont un hématome, un hémopéritoine, un cholépéritoine, un pneumothorax, une fistule artério-portale, une hémobilie. Ces accidents sont rares et leur mortalité autour de 1,5/10000 . L’essaimage tumoral lors de la ponction est également un problème très important [11 ;12 ;42] 53 NOTRE ETUDE 54 1. Matériel et méthodes Notre travail est une étude rétrospective de 52 cas de tumeurs du foie colligés dans le service de gastro-entérologie et d’hépatologie du CHU Hassan II de Fès. Il couvre la période Avril 2001 – Mai 2008 (7 ans) et se propose de passer en revue les aspects pertinents de l’imagerie de ces tumeurs dans notre contexte. Pour ce faire, un certain nombre de critères d’inclusion et d’exclusion préalablement établis ont été respectés, assortis d’une méthodologie appropriée. Ø Critères d’inclusion Ils étaient simples et consistaient en l’une ou plusieurs des éventualités suivantes : o Patient admis dans le service pour suspicion de tumeur hépatique ; o Diagnostic de tumeur hépatique établi durant la période d’étude ; o Patient dont le dossier était exploitable. Ø Critères d’exclusion Ils étaient également simplistes : o Patient ayant une tumeur primitive connue de localisation autre qu’hépatique et ayant métastasé dans le foie ; o Diagnostic porté en dehors de la période d’étude ; o Dossier inexploitable. Ø Méthodologie L’approche proprement dite de notre étude se caractérisait par un double aspect : • une fiche d’exploitation, dont un exemplaire est illustré ci-dessous, et sur laquelle étaient répertoriées toutes les données utiles en vue d’une analyse de bon aloi lors de notre travail. • une méthodologie d’abord de la littérature donnant la primauté à la fois aux publications les plus récentes et à leur qualité heuristique. 55 FICHE D’EXPLOITATION 1. 2. Identité • Nom • Prénom • NE • Age • Sexe • Origine • Date D’hospitalisation • Durée D’hospitalisation : -Masc. -Fém. Motif D’hospitalisation • AEG • Ictère • Douleur De L’hypochondre Droit • Masse Abdominale • HTP: -Ascite -Hémorragies Digestives -Splénomégalies -Autres :………. 3. • Découverte Fortuite Lors D’un Bilan D’une Pathologie Donnée………… • Découverte Fortuite • Autres…….. Antécédents Ø Personnels v Médicaux : o Diabète o HTP o Hépatite Virale o Néoplasie o Autres………………. v Chirurgicaux : v Toxiques : -Alcoolisme -Tabagisme Ø 4. Familiaux : Examen Physique • Normal • Hépatomégalie • Ictère 56 • Masse Abdominale • Signes D’insuffisance Hépatocellulaire : -Angiomes Stellaires -Erythrose Palmaire -Subictére -Hippocratisme Digital • Signes D’HTP : -Ascite -Cvc -Splénomégalie -Autres……………… 5. 6. Biologie • TP • Cytolyse • Cholestase : Bilirubine Totale : • Alpha Foeto-Proteine • Sérologie Virale : • Nfs • Ionogramme • Autres………. _B Bil Directe _C Exploration Radiologique Ø Echographie ü Etat Du Foie : o Taille : -Normale - Hépatomégalie -Atrophie ü ü o Contours : -Réguliers o Echo Structure : -Homogène -Dysmorphie - Irréguliers -Hétérogène Caractères De La Masse Hépatique o Nombre o Siège o Taille o Limites : Nettes o Contours o Echo Structure o Caractère Vasculaire Au Doppler o Envahissement De Structures Adjacentes -Mal Limitées Lésions Associées o Thrombose Portale o Dilatation Des Voies Biliaires o Adénopathies : 57 _Echostructure _Siège Ø o Ascite o Splénomégalie o Autres…………. Scanner Abdominale Etat Du Foie : ü Taille : -Normale Hépatomégalie -Atrophie -Dysmorphie o Contours : -Réguliers - Irréguliers o Echostructure : -Homogène -Hétérogène Caractère De La Masse Hépatique ü o Nombre o Siège o Taille o Limites : Nettes o Contours o Densite Avant Contraste o Densite Apres Contraste : -Mal Limitées -Temps Arteriel -Temps Portal -Temps Tardif -Non Change o ü Envahissement De Structures Adjacentes Lésions Associées o Thrombose Portale o Dilatation Des Voies Biliaires o Adénopathies : _Echostructure _Siège ü o Ascite o Splénomégalie o Autres…………. Imagerie Par Resonnance Magnétique ü Etat Du Foie : o Taille : -Normale _Atrophie o Contours : -Réguliers o Echo Structure : -Homogène _Hépatomégalie _Dysmorphie Irréguliers Hétérogène 58 ü Caractère De La Masse Hépatique o Nombre o Siège o Taille o Limites : _Nettes _Mal limitées o Contours o Signal Avant Contraste o Signal Après Contraste : -Temps Artériel -Temps Portal -Temps Tardif -Non Change o ü Envahissement De Structures Adjacentes Lésions Associées o Thrombose Portale o Dilatation Des Voies Biliaires o Adénopathies : _Echostructure _Siège 7. 8. 9. o Ascite o Splénomégalie o Autres…………. Bilan D’extension v Radiographie Thoracique v Scanner Thoracique v Scintigraphie Osseuse v Scanner Cérébrale v Biopsie Histologie o Echoguidée o Scannoguidee o Chirurgicale v Résultats v Abstention Thérapeutique v Chirurgie v Chimiothérapie v Alcoolisation Traitement 59 v Chimioembolisation v Radiofréquence 10. Evolution 60 2 .Résultats Un certain nombre de renseignements épidémiologiques sont apportés par notre étude. En effet, la pathologie hépatique tumorale se caractérise par des données épidémiologiques de bonne qualité heuristique au niveau de la littérature. Ainsi, il est intéressant de mener cette confrontation susceptible de mettre en exergue les particularités qui sont les nôtres. En effet nous avons répertoriés 52 cas répartis dans les groupes pathologiques suivants : -les CHC dont certains étaient de diagnostic radiologiques et d’autres confirmés par l’histologie. - les métastases de diagnostic radiologique et/ ou histologique - les hémangiomes de diagnostic surtout radiologique avec un cas de confirmation anapathe après chirurgie. - les nodules hépatiques dont la suspicion était un CHC ou une tumeur hépatique en général mais la biopsie hépatique n’était pas faite et les données radiologiques non concluantes ou insuffisantes (souvent par défaut de réalisation de la part des patients mais la plupart des explorations étaient demandées) pour retenir le diagnostic, avec une biologie normale ou peu perturbée. Dans ce groupe nous avons inclus un cas de suspicion radiologique de cholangiocarcinome non confirmé. - les PBF non concluantes représentées par les cas où le diagnostic de présomption était en faveur d’un CHC mais la biopsie non contributive au diagnostic. - Et 02 cas de même où la suspicion était un CHC et la PBF était faite mais les données indéterminées dans les dossiers et les registres non vus. 61 Nous avons tenu à séquencer l’étude de cette manière pour mieux démontrer les insuffisances dans notre contexte aulieu de regrouper tous les cas de présomption de CHC. Les différentes caractéristiques épidémiologiques de ses différents groupes sont inscrites ci-dessous. 2.1Fréquence Au total 52 cas de tumeurs hépatiques ont été répertoriés durant les 7 années que couvrait la période d’étude, soit une fréquence annuelle moyenne de 7,42 cas, de même, la répartition des cas en fonction de la tumeur incriminée est montrée sur le tableau 1. On peut y noter la prééminence des tumeurs malignes, avec notamment une prépondérance de cas de CHC, suivis des métastases. A l’opposé, les angiomes étaient la tumeur bénigne la plus fréquente au cours de ce travail, avec 8 cas répertoriés. Pathologie Nombre de cas (n) Pourcentage (%) CHC 13 25 Nodules sans PBF 13 25 Métastases 12 23 Hémangiomes 08 15,40 PBF non concluante 04 07,70 Histologie indéterminée 02 03, 85 TABLEAU 1: Distribution de notre population de patients en fonction de la pathologie incriminée 62 2.2 Age L’âge de nos patients était compris entre 22 et 90 ans (moyenne 56 ans), avec une majorité de cas (67 %) compris entre 50 et 90 ans. L’analyse de l’âge en fonction de la tumeur d’affection révélait par ailleurs une grande variabilité (cf. tableau 2). Finalement, l’étude de l’âge en fonction du sexe était sans particularité. Groupe pathologique Moyenne d’âge (années) Particularités CHC 48,38 Age < 40 ans dans 30 % Nodules sans PBF 61,53 Age ≥ 40 ans dans 100 % Métastases 58,58 Age < 40 ans dans 1 cas Hémangiomes 42,12 Age < 40 ans dans 50 % PBF non concluante 53,50 Age ≥ 40 ans dans 100 % Histologie indéterminée 63,5 Age ≥ 40 ans dans les 2 cas TABLEAU 2: distribution de l’âge au niveau des sous groupes pathologiques. 63 2.3 Sexe 31 hommes (soit 59,61%) et 21 femmes (40,38 %) ont été inclus dans notre étude. L’âge des hommes était compris entre 22 et 90ans (moyenne 56 ans), tandis que celui des femmes intégrait un intervalle de 24 à 72 ans (moyenne 48 ans). Toutes ces données sont illustrées au niveau des tableaux ci-dessous. Groupe pathologique Distribution de l’atteinte Ratio selon le sexe CHC 07H/06F 1,16 Nodules sans PBF 07H/06F 1,16 Métastases 10H/02F 5 Hémangiomes 03H/05F 0,6 PBF non concluante 03H/01F 3 Histologie indéterminée 01H/01F 1 TABLEAU 3 : données épidémiologiques relatives au sexe observées lors de notre étude. 64 2.4. Modes de révélations Une grande variabilité caractérisait le mode de révélation des tumeurs colligées lors de cette étude, avec cependant une prévalence des douleurs de l’hypochondre droit, de l’altération de l’état général voire de la présence d’une masse ou d’un ictère. Les données relatives au mode de révélation de la pathologie tumorale en fonction des sous groupes pathologiques, sont mises en exergue au niveau du tableau 4. Notons par ailleurs que la somme des fréquences de signes de révélation dépasse les 100 %, comme un même patient pouvait présenter plusieurs symptômes à la fois. Groupe pathologique Circonstances de découverte de la pathologie Douleurs (n) AEG (n) Masse (n) Ictère (n) CHC 6 7 5 2 Nodules sans PBF 7 10 2 2 Métastases 8 8 2 3 Hémangiomes 6 - - 1 PBF non concluante 3 4 1 - Histologie indéterminée 2 2 - - TABLEAU 4 : distribution des modes de révélations des différentes entités pathologiques colligées lors de notre étude. 65 D’autres modes de révélation moins fréquents ont également été notés. On cite dans ce cadre : - Pour les CHC, une hémorragie digestive dans 2 cas ; une ascite, des œdèmes des membres inférieurs, ou un état de Foeto hépaticus (n = 1) ; - Pour les nodules indéterminés, une hémorragie digestive à type d’hématémèse et de méléna (n = 1) ; - Pour les métastases, une ascite (n = 2), ou un méléna (n = 1). 2.5. Données biologiques Les données biologiques répertoriées chez l’ensemble de nos patients étaient suggestives de la présence d’un processus tumoral. Elles l’étaient tout aussi bien pour ses éventuelles répercussions sur le fonctionnement hépatique voire de l’organisme du point de vue général. A cet effet, dans le cadre des investigations ciblant spécifiquement une pathologie tumorale hépatique, les divers dosages suivants ont été souvent pratiqués : - Le TP ou temps de quick - L’AFP - Certains sont des signes de répercussion hépatique comme les transaminases, témoins de la cytolyse et la bilirubine, démontrant l’existence d’une cholestase Parmi les autres dosages effectués, la sérologie virale B et C était de mise, comme elle comporte le potentiel d’orienter vers une origine étiopathogenique. - la CRP ou la VS Pour un malade on a dosé l’ACH qui est revenu à 76,10. 66 Le tableau ci-dessous illustre les différents résultats biologiques colligés lors de cette étude. ils sont montrés en tenant compte des sous groupes d’entités pathologiques tels qu’ils ont été établis plus haut. Pathologie TP AFP Cytolyse VHB-C Cholestase NFS CHC Normal 10 Normale 5 Normale 4 Normale 2 Normale 12 Normale 9 Anormal 03 Anormale 5 Anormale 9 Anormale 3 Anormale 1 Anormale 3 Nodules Hémangiomes PBF non concluant histologie et 1 Normale10 Normale 5 Normale11 Normale 4 Anormale2 Normale10 Anormale3 Anormale1 Anormale2 Anormale1 Normale11 Anormale3 Non faite8 Non faite7 Métastases ND Non faite 8 Non faite 3 Normale 7 Normale 3 Normale Normale 1 Normale 10 Normale 10 Anormale 5 Anormale 2 6 Anormale 2 Anormale 2 Anormale 2 Non faite 7 Anormale 6 Non faite 9 7 Normale 2 Normale Normale 3 Normale 8 Normale 8 Anormal 1 Anormale 0 8 Anormale 0 Anormale 0 Anormale 0 Non faite 6 Anormale 0 Non faite 5 2 Normale 1 Normale 4 Normale 2 Normal 6 Normale 6 Anormal 4 Anormale 0 Anormale 2 Anormale 0 Anormal0 Anormale 0 Normal Normal Non faite 5 Non faite 4 indéterminée TABLEAU 5 : données biologiques colligées au niveau des différents groupes pathologiques de notre étude 67 2.6 Données radiologiques v Dans un but diagnostic Dans notre série nous rapportons un déficit en examen radiologique réalisé surtout concernant la TDM et l’IRM . Ci dessous sont répertoriés les fréquences de réalisation des examens radiologiques, mais les résultats seront consignés et débattus dans la discussion. En effet concernant les groupes pathologiques suivants on note : • Pour le CHC (n=13) :l’échographie a été réalisée dans la totalité des cas, avec 06 cas où elle a été doublement réalisée dans le service même et à l’unité de radiologie. Le scanner a été réalisé chez O7 patients soit 53,8% ; et l’IRM dans un seul cas. • Les métastases (n=12) :l’échographie a été de mise chez tous nos patients faite une seule fois. La TDM a été réalisée dans 04 cas avec une nullité de l’IRM. • En ce qui concerne les hémangiomes (n=08) on a eu 02cas d’échographie isolée, 06 cas où le couple écho-TDM ont été réalisé et 02cas de réalisation de l’IRM. Notons donc une proportion de 75% de réalisation de la TDM par rapport aux groupes précédentes. • Pour les nodules de diagnostic indéterminés, l’échographie a été faite dans la totalité (n=13) des cas avec 05 cas de scanner réalisés ; aucun cas d’IRM n’était noté. Cependant pour certains patients, les examens radiologiques étaient demandés mais non faite de la part des patients certainement par manque de moyens. 68 • Pour le reste de la série soit les biopsies non concluantes et les 02 cas d’histologie indéterminée l’échographie était de mises dans les 06cas avec 02 scanners réalisés. v L’imagerie à visée extensive dans notre contexte se résumait à la réalisation de radiographies Thoraciques, d’un scanner thoracique dans 01 cas en faveur de métastases pulmonaires et d’un scanner cérébral dans également 01cas qui était normal. En effet la radiographie thoracique était pratiquée dans 40cas soit à 76% dans la série avec une répartition de 100% dans les cas de CHC et de métastases ; dont 35cas étaient normaux et O5 situations pathologiques .les différents tableaux pathologiques répertoriées sont :-une image en lâchée de ballon (cas 17) - un épanchement pleural bilatéral(cas 24 voir tableau ci après) - une Adénopathie interbronchique de 2cm(cas 14) - une infiltration pulmonaire droite postérieure sur le profil non systématisée aux contours flous(Cas 22) Ces données ont été notées dans des cas de métastases avec un cinquième cas de Syndrome interstitiel dans une suspicion de CHC. 2 .7 Les biopsies réalisées Dans notre contexte nous notons 17 cas de biopsies hépatiques pratiquées ; 01 cas de métastases où une biopsie d’adénopathie jugulo-carotidienne gauche a été réalisée en faveur de métastases ganglionnaires d’un processus carcinomateux peu différencié probablement malpighien et un cas d’angiome de confirmation anapathe après chirurgie mais où les biopsies étaient faites. Dans la majorité des cas les biopsies ont étaient faites une fois. 69 Les biopsies hépatiques faites sont résumées dans le tableau 6 ci-dessous : Groupes pathologiques CHC RESULTATS DE BIOPSIE -02 cas de CHC bien différencié (cas 03 et 11) -03 cas de CHC sur foie de cirrhose (cas 01 ;04 ;10) -02 cas de CHC moyennement différencié (cas 05 ;13) -02 cas de CHC peu différencié (cas 12 ;06) Métastases -01 cas d’aspect compatible avec une métastase hépatique d’un adénocarcinome moyennement différencié dont l’immuno histo-chimie confirme l’origine digestive (patient 15) -01 cas de Processus carcinomateux indifférencié métastatique d’origine indéterminée( cas16) Biopsies -01cas d’hépatite chronique discrètement active A1F0 non concluantes avec absence de lésions tumorales (cas 47) -01cas de discrètes souffrances hépatocytaires sans lésion tumorale à la limite du prélèvement (cas 48) -01 cas de prélèvement de petite taille sans lésion tumorale(cas 49) -01 cas de cholestase subaiguë progressive (cas 50) Hémangiome avec masse -le premier : Lymphangiome (biopsies -le second : Angiome à 2 reprises(patient 33) Tableau 6 : Données des résultats de biopsie hépatique. 70 Les limites ont étaient représentées par les 02cas indéterminés ; des cas où la biopsie n’a pas pu être faite par inaccessibilité de la masse d’autres où le nodule était petit non biopsiable ou encore par insuffisance du parenchyme de sécurité et certains la non réalisation n’a pas été précisé. Il faut noter que toutes les biopsies hépatiques étaient échoguidées. 3. Traitement Dans notre étude nous nous sommes aussi intéressés aux modalités thérapeutiques de nos patients. C’est ainsi que nous répertorions les aspects suivants : - une abstention thérapeutique notée dans la majorité de notre série avec 44 cas dont 100 %pour les cas de métastases, 07 cas pour les hémangiomes soit 87,5%avec suivie échographique, 07 cas pour les CHC soit 53%,100% pour les nodules indéterminés et 03 cas pour les biopsies non concluantes. - 06cas ont été adressée à rabat pour une prise en charge, dont 05 cas pour les CHC : - une chimio-embolisation (patient 13) ; - une alcoolisation (patient 07) ; - une hépatectomie partiel (patient 11) ; - 01 cas adressé en médecine C(patient 08) - et enfin 01 cas programmé pour une chirurgie mais décédé avant l’acte opératoire (patient 04). Le sixième cas concerne une biopsie non concluante toute fois le diagnostic était retenu et fut adressée en Médecine C, le traitement final n’a pas été précisé.(malade 49) 71 - 01 cas d’hépatectomie du site carcinologique de CHC dans notre contexte (patient 03). - 01 cas de lobectomie Gauche d’un angiome dans nos services.(patient 33) Nous tenons à signaler que les abstentions thérapeutiques ont été des cas jugés sans aboutissement thérapeutique surtout dans les métastases, des défauts de poursuite du bilan diagnostic, et des cas d’inopérablité ou d’autres non précisés. Ci-dessous sont regroupées les différentes données de notre série Tableau 7: (Tableau 7)Voir tableau 72 Cas No Age/sexe Antécédent Clinique Biologie Echo TDM IRM Biopsie 01 38 an/F RAS Epigas-tralgies Normale avec Fait Non NF Faite AFP=4,72 02 03 62 ans/M 51/M DNID ictère Douleur+ictère+ascite+OMI+HM Anormale (AN)avec G nodulaire AFP 3000 AEG AN avec cytolyse Diagnostic De présomption CHC Fait DTIC de certitude CHC sur Foie de cirrhose Fait NF NF NF CHC Fait Fait NF Faite CHC CHC bien différencié 04 42/M Ethylisme Douleur de L’HCD Normale Fait Fait NF Faite CHC CHC sur cirrhose 05 36/F Chirurgie ophtalmique Masse +AEG+HMG énorme Normale Fait NF NF Faite CHC CHC moyennement différencié 06 55/F RAS Masse+AEG+HMG nodulaire AN avec C+ et TP à Fait NF NF Faite CHC 70% CHC peu différencié 07 46/M Chirurgie occulaire Douleur AN avec AFP 6850 Fait Fait NF NF CHC 08 50/M Colique néphrétique Méléna+ syndrome confusionnel AN avec B+ et AFP à Fait Fait Fait NF CHC Fait Fait Nf NF CHC Fait NF NF Faite CHC 1611 09 60/M Chirurgie renal AEG+douleur+HMG AN avec B+ et AFP à100 10 72/M RAS Ictère +AEG AN avec cytolyse++++ CHC bien différenciée AFPà26 ,24 cirrhose 11 24/F RAS Masse abdominale Normale Fait Fait NF Faite CHC 12 68/F Chirurgie Masse et douleur AN Fait NF NF Faite CHC CHC bien différencié traumatologique 13 25/F Metrorragies Douleur+AEG AN Fait Fait NF Faite CHC chronique 14 74/M 63/M -DNID AEG+epigastralgies+ascite+ADé -Chirurgie noPathies -Tumeur CHC moyennement différencié AN avec AFPà264ng Fait NF NF Biopsie CHC ou Métas Métastases ganglionnai thyroïdienne 15 CHC peu différencié re Douleur+HMG+ADP AN avec ACE à 76,10 Fait NF NF Fait Métastases sigmoïdienne opérée Métas d’un adénocarcinome digestive 16 25/M Tabagisme chronique AEG+douleur+HMG nodulaire 17 40/M Ras AEG+douleur Normal Fait Fait NF Fait Métastases AN avec Fait NF NF Nf Métas (+lâché de Cytolyse+AFPà14,6 Métastases ballon à la RT) 73 18 80/M ras AEG+douleur+ascite+HMG AN Fait NF NF Nf Métastases 19 70/M Hématémése faible Douleur+HMG+masse AN Fait NF NF NF Métastases non exploré epigastrique+ADP Masse hépatique AN Fait NF NF Nf Métastases 20 50/F Asthme 21 80/M Ras AEG+ictére+HMG AN Fait Nf NF NF Métastases 22 56/M Ras AEG+douleur+HMG AN avec TPà60% Fait Nf NF NF Métas(+infiltratio n pulmonaire à RT) 23 55/M -Opéré pour cancre AEG+ictére+ HMG AN avec TPà56% Fait Nf Nf NF Aeg+ictére+Douleur An avec AFPà26225ng Fait Fait NF NF Métastases rectale et hépatique+chimio -néo familiale 24 70/M -Opéré pour fistule anale et C+et TP64% Métastases(+épa nchement pleural -ictére fluctuant àRT)ouCHC ? 25 40/F CIV depuis 10 mois Méléna normal Fait Fait NF NF Metastases 26 28/M -Ictére paroxystique Douleur de L’HCD Normal avec AFPà2,43 Fait Fait Fait Nf Angiome -néo- familiale 27 55/F Ras Douleur Normal Fait Fait NF Nf Angiome 28 22/M Ras Decouverte fortuite lors d’1 DAC AN avec glyà2 ,18 Fait NF NF NF Angiome 29 74/M Cardiopathie Douleur ,ictére+ AN avec Fait Fait NF NF Angiome Hypertrophie prostatique TP69%,AFP1,25 ;PSA1, inaugural 3ng 30 43/F DNID Douleur Normal Fait Fait Fait NF Angiome 31 38/F Ras Pesanteur Normal Fait NF NF NF Angiome 32 50/F Tuberculose Douleur Normal Fait Fait NF Nf Angiome 33 27/F Douleur Normal Fait Fait NF Faite à Hémangiome pulmonaire Ras 2reprises 34 35 70/F 90/M -DID AEG+pesanteur Cholécystectomie épigastrique+masse épigastrique Ictère à Hémangiome (après chirurgie) Normal avec AFPà3,49 Fait Fait NF NF CHC ? AEG+ Douleur AN avec TPà42% ;B+ Fait Fait NF Nf CHC ? AEG+douleur+HMG Normal avec AFP3,5 Fait NF NF NF CHC ? An avec Fait NF Nf NF CHC ? répétition ;chirurgie prostate ? 36 70/F Cholécystectomie ;cat aracte 37 59 /M Ras AEG+douleur anémie9g ;AFP normal 74 38 74/M Chirurgie gastrique ? AEG+epigastralgies Normal Fait NF NF NF CHC ? 39 71/M HTA ;Chirurgie Douleur AN avec TP53%, Fait Fait NF NF CHC ?ou prostatique ? AFPà15,36 hépatopathie chronique 40 60/F cholécystectomie AEG+douleur 41 40/F Chirurgie thyroïdienne Hématémèse+méléna normal fait NF NF NF CHC ? AN avec anémie Fait Nf Nf Nf CHC ?(+VO stade Fait NF NF profonde transfusé 42 40 /M 43 55/F 44 66/F 45 50/F 46 55/M RAS II et III AEG+ictère+HMG AN Fait CHC ? Ras Douleur AN avec TPà82% Fait Nf Nf NF CHC ? cholécystectomie Masse hépatique Normal Fait NF NF NF CHC ?ou Ras AEG+douleur Normal Fait Fait NF NF CHC ? Tabagique Aeg+ictère AN avec Fait Fait NF Nf Cholangiocarcino Angiome 10paquet/année cholestase36×normal me ? e+ cytolyse 47 54/F Ras AEG+masse AN avec TP70% Fait Fait NF Faite CHC ou Métas Hépatite chronique discrétement active 48 40/M Ras Aeg+douleur+Méléna+HMG AN Fait NF Nf faite CHC 49 61/M Ras AEG+douleur AN avec TPà84% Fait Fait NF Faite CHC Discréte souffrance hépatocytaire Pas de lésion suspectes sur le prélévement 50 50/M Gastrectomie pour X AEG+douleur+HMG AN avec TPà75% Fait Nf NF Faite CHC Cholestase subaïgue progressive 51 70/M Cataracte AEG+ douleur AN avecTPà63% NF NF Faite CHC Fait 52 57/F Ras AEG+Douleur Tableau 7 récapitulatif des dossiers des malades -NF : Non Fait -HMG : Hépatomégalie -RAS : Rien à signaler -AN : Anormale -AEG : Altération de l’état général -AFP : Alpha Foeto protéine -RT : Radiographie thoracique Normale Fait Indéterminé Nf Nf Faite CHC Indéterminé 75 1. ETUDE SPECIFIQUE DES PRINCIPALES TUMEURS HEPATIQUES L’imagerie spécifique des diverses tumeurs hépatiques, se caractérise par une variété d’aspects qui sont dépendants de nombreux facteurs. Succinctement on cite : - Le caractère bénin ou malin ; - La nature solide ou non solide ; - Le stade, le mode de présentation ; - L’existence d’éventuelles contraintes individuelles susceptibles de restreindre les possibilités d’investigation fine. Par ailleurs, les moyens logistiques locaux et le savoir-faire du staff médical sont d’autres paramètres à prendre en compte, étant donnée la variabilité inter voire intraindividuelle qui prévaut lors de l’analyse des clichés. Lors de ce chapitre, nous allons passer en revue les aspects épidémiologiques, cliniques et surtout radiologiques pertinents des tumeurs hépatiques et les corrélées à notre etude. 1.1. LES TUMEURS BENIGNES 1.1.1. Hémangiome 1.1.1.1. Epidémiologie La littérature rapporte qu’elle est la plus fréquente des tumeurs du foie (bénignes et malignes), avec une prévalence de 0,4 à 20 % au sein de la population générale, surtout la femme d’âge moyen (ratio de 5 à 6/1 en faveur des femmes) [43]. L'hémangiome s'observe à tous les âges, mais il est le plus souvent découvert chez l'adulte entre 30 et 50 ans[19] Dans notre série l’hémangiome est la seule tumeur bénigne répertoriée avec 08 cas soit 15,40% et un sexe ratio de 1,66 en faveur des femmes. 50% des patients ont moins de 40 ans(extrêmes 22-74ans). 1.1.1.2. clinique Dans la grande majorité des cas, l'hémangiome hépatique est asymptomatique, découvert fortuitement au cours d'une échographie ou d'une tomodensitométrie ou même 76 lors d’une autopsie; l'examen clinique est très souvent normal. Seuls 20 à 40 % des angiomes mesurant plus de 4 cm de diamètre (angiomes géants) sont révélés par des manifestations cliniques : douleurs de l'hypochondre droit, hépatomégalie ou masse abdominale; une complication est exceptionnellement révélatrice de la lésion. L'évolution est toujours bénigne, à l'exception de quelques cas rares publiés d'hémorragie intratumorale ou intra-péritonéale, survenant le plus souvent après traumatisme ou après geste de biopsie hépatique. Dans les séries chirurgicales, le risque de rupture pour les angiomes caverneux du foie présentant un diamètre supérieur à 4 cm est estimé entre 3,6 et 3,8 %, ce qui apparaît probablement surestimé dans ces séries chirurgicales. [19] Notre symptomatologie se résumait à des douleurs de l’hypochondre droit paroxystiques (06cas) avec un cas de découverte fortuite par échographie dans un bilan de décompensation acidocétosique et 01 cas d’ictère. 1.1.1.3. biologie La biologie est normale ou peu perturbée, à savoir les tests hépatiques, la numération de la formule sanguine et la vitesse de sédimentation [19] Chez nos malades, la biologie était normale dans 75% des cas à l’exception d’un TP bas et d’un cas de DAC. 1.1.1.4. imagerie 1.1.1.4.1. échographie Ø sémiologie typique A l’échographie, les hémangiomes apparaissent comme des lésions bien circonscrites, uniformément hyperéchogènes [20]. Il a été postulé que l’augmentation de l’échogénicité était due aux multiples interfaces entre les parois des espaces caverneux et le sang qui se trouvait en leur sein [44]. Lors d’une étude menée par Taboury et al [45], plus de 75 % des hémangiomes présentaient un rehaussement acoustique postérieur, que les auteurs suggérèrent corrélé à une hypervascularité à l’angiographie. Malgré le caractère vasculaire de l’hémangiome, il ne présente pas de flux au doppler couleur et énergie, du fait des faibles vitesses du flux à son niveau. 77 Dans notre série l’échographie a été pratiquée dans 100% des cas. Les résultats sont consignés ci-dessous :Tableau 1 Patients concernés Résultats échographiques (voir tableau 7) -Foie homogéne régulier, -une lésion ségment IV-V Cas 26 -30×35mm -hyperéchogéne hétérogéne -pas de flux au doppler -Foie normale Cas 27 -une lésion hyperéchogéne hétérogéne -60×50mm -Foie normale Cas 28 -lésion hyperéchogéne -3cm -pas de flux au doppler -foie normale Cas 29 -lésion hyperéchogéne hétérogéne -absence de flux au doppler Cas 30 -2 lésions,VII-V, 51mm-44mm -hypoéchogénes -2 lésions, V-VII, 28×28mm-44×41mm Cas 31 -hyperéchogénes -pas de signal au doppler -lésions multiples Cas 32 -quelques mm à 4cm -hyperéchogénes homogénes -pas de signal doppler -une lésion Cas 33 -12cm -hyperéchogéne hétérogène Tableau 1 :Données échographiques 78 Nous constatons à travers ces résultats que la présentation échographique de l’angiome dans notre contexte a un caractére plutôt hétérogéne.En effet le diagnostic d’angiomes fut retenu sur les données échographiques dans les cas 28 et 31 où la présentation était typique Ø sémiologie atypique En présence d’une tumeur de grande taille, des foyers hétérogènes sont entremêlés au sein de la masse hyperéchogène. Les aspects atypiques incluent des lésions hypoéchogènes avec un fin contour hyperéchogène, ou bien une croûte épaisse avec des bords festonnés [46]. Il faut par ailleurs noter que les hémangiomes peuvent être hypoéchogènes dans le cas de foie de stéatose [47]. Dans cette série 6/8 cas présentait une atypicité des lésions poussant à la réalisation de scanner pour un diagnostic plus précis. Ø sensibilité, spécificité L'échographie présente un bon rapport coût-efficacité pour le diagnostic d'un hémangiome. La tomodensitométrie et/ou l'IRM ne sont nécessaires qu’en cas d’atypie ou de terrain néoplasique, afin de faire la part entre angiome et métastase ]20] 1.1.1.4.2. tomodensitométrie Øsémiologie typique A la TDM, les hémangiomes sont des lésions possédant des aspects dynamiques caractéristiques après administration d’un produit de contraste (PDC). En absence de ce dernier, ces tumeurs sont hypodenses comparativement au foie adjacent. La calcification est une issue peu courante ; elle peut être centrale ou marginale, mouchetée ou solide [48]. Un rehaussement périphérique discontinu intense nodulaire durant la phase artérielle, avec remplissage graduel centripète en TDM, est considéré pathognomonique des hémangiomes. Du point de vue pathologique, les zones nodulaires consistent en de petits espaces vasculaires qui sont plus densément regroupés que le reste de la lésion [20]. Les résultats des 06 patients sont consignés ci-dessous : 79 Cas résultats -1 lésion -4cm ,IV_V ;hypodense en C- Cas 26 -Réhaussement périphérique en motte au Temps artériel avec remplissage progréssif Au temps portal er tardif . -une lésion ,VI –VII,60mm, Cas 27 -densité tissulaire -Réhaussement idem Cas 29 -VIII, 40×60mm, hypodense en C-réhaussement typique -4 lésions, plus grand 5cm Cas 30 -spontanément hyperdense -Dynamique typique -multiple occupant III,IV,V ,VIII Cas 32 -hypodense en C_prise de contraste typique -1 lésion, 14cm Cas 33 - tissulaire avec hypodensité au sein en C-prise de contraste modérée et inhomogéne Tableau 2 : les données scanners Le diagnostic d’angiomes fut établi sur les données scannographiques dans les 03 cas ; les cas 26 ,30 ont bénéficié d’un complément d’IRM ;le cas 33 fut biopsié. 80 Ci-dessous est illustré un mode de rehaussement de l’un de nos patients. Figure 1 TDM en coupe axiale au temps artériel et portal illustrant le mode de rehaussement périphérique avec remplissage progressif délimitant 2 petites zones hypodenses pouvant correspondre à de la nécrose.(cas 26) Øsémiologie atypique Les aspects atypiques des hémangiomes incluent la présence de shunts artérioportaux et d’une rétraction capsulaire [49, 50]. Rarement, une configuration centrifuge du rehaussement de l’hémangiome peut être observée.[51] Les hémangiomes de grande taille de plus de 4cm peuvent apparaitre kystiques à l’imagerie, conséquence des hémorragies récurrentes ou d’une dégénérescence myxomateuse. Ils apparaissent très hétérogènes à l’échographie et au scanner avec des plages hypodenses. Øsensibilité, spécificité Un rehaussement de type globulaire sur les images TDM est considéré très sensible (88 %) et spécifique (84 à 100 %) des hémangiomes [52, 53]. Dans notre contexte la TDM était suffisant au diagnostic dans 3/6 soit 50%. 1.1.1.4.3. IRM Les hémangiomes apparaissent en T1 comme de petites lésions hypointenses et lobulées et homogènes, avec parfois des septa. En T2, elles sont hyperintenses par rapport au PHN et demeurent aussi claires que le LCR ou la bile avec l’augmentation du temps d’écho (voir figure 35) [53] L’hyperintensité en T2 est due au temps de relaxation T2 extrêmement long du fluide libre (c’est-à-dire du sang circulant lentement). Ce temps de 81 relaxation est directement proportionnel à la taille collective des espaces vasculaires constitutifs de l’hémangiome [53]. Les valeurs de T2 varient entre 90 et 200 msec pour les hémangiomes, comparativement à plus de 300 msec pour les kystes [20]. Rarement, les aspects d’imagerie d’hémangiomes très fibrosés (hyalinisés) peuvent prendre au dépourvu et amener à évoquer des métastases [54]. Toutefois, après injection du PDC (chélates de gadolinium), les lésions exhibent typiquement un rehaussement nodulaire périphérique avec remplissage progressif centripète, qui apparaît habituellement après 5 à 30 minutes . Lors du diagnostic d’hémangiome, l’IRM possède des sensibilité, spécificité et précision respectives de 100, 92 et 97 % [20]. Dans notre série, 02 patients ont bénéficié d’une IRM ou la lésion apparaissait en hyposignal en T1 et en hypersignal en T2,; l’IRM a permis de retenir le diagnostic avec une dynamique de rehaussement caractéristique et pathognomonique dans 100% .Difficile d’établir un pourcentage de spécificité dans notre contexte du fait de la carence de réalisation. La figures ci-dessous illustrent ces aspects(Figures ). Figure 2 : IRM en coupe axiale en T1 et T2 montrant une image du segment IV, bien limité hypointense en T1et hyperintense en T2, homogène, chez un patient de 28 ans avec une biologie normale.(Cas 26) 82 1.1.1.5. Complications La grande majorité des hémangiomes (85 %) sont asymptomatiques. Toutefois, ils peuvent être responsables de compressions des structures adjacentes à savoir le TP les voies biliaires[41].L'angiome est une lésion stable dans la grande majorité des cas. Les échographies répétées ne montrent aucun changement. De très rares cas d'augmentation de volume ont été rapportés, notamment au cours de la grossesse. La rupture spontanée, dramatique, est exceptionnelle : moins de 30 cas sont rapportés dans la littérature. Un traumatisme ou une grossesse pourraient en augmenter le risque. Le syndrome de Kasabach-Merritt est marqué par une thrombopénie et une fibrinopénie en rapport avec une consommation des plaquettes et du fibrinogène à l'intérieur de l'angiome. Des observations isolées d'abcédation, d'obstacle biliaire ou digestif lié au volume de l'angiome. Une complication non exceptionnelle est représentée par la thrombose de l'hémangiome, avec douleur de l'hypocondre et fièvre. [19] Aucun cas de complications n’a été décelée dan notre étude, d’où le caractère peu fréquente des complications. 1.1.1.6. Les diagnostic différentiel hémangiomes exhibant un réhaussement précoce et homogène après administration de PDC sur les TDM dynamiques et / ou l’IRM, peuvent être diagnostiqués à défaut pour d’autres lésions hépatiques hypervasculaires telles que les hépatomes, l’HNF, l’adénome, ainsi que les métastases hypervasculaires. L’absence d’antécédents de cirrhose et/ou de malignité primitive est un facteur d’importance au cours du diagnostic d’hémangiome. Les signes caractéristiques de l’hémangiome sur les TDM dynamiques, la scintigraphie aux hématies et/ou l’IRM, permettent un diagnostic sûr dans plus de 95 % des cas [20]. Au terme de cette étude sur les angiomes nous dirons que la corrélation radiohistologique est difficile à apprécier vu qu’un seul cas fut confirmé par l’anapathe. Néanmoins notons que les hémangiomes sont peu biopsiés du fait des complications et la 83 plupart des malades sont traités symptomatiquement avec des contrôles échographiques, le recours à la chirurgie se voit dans les cas atypiques ou géants. 1.1.2. Hyperplasie nodulaire du foie 1.1.2.1 Epidémiologie et facteurs étiologiques L’Hyperplasie nodulaire focale (FNH) est la deuxième tumeur hépatique bénigne après l’hemangiome.[25] La tumeur s'observe à tous les âges notamment chez l’enfant, avec une prédominance chez les patients de la troisième, quatrième décennie et une prédilection féminine de 80 à 95% [25]. Dans cette étude l’angiome était la seule tumeur bénigne répertorié. Clinique Dans 50-80% des cas, l'hyperplasie nodulaire focale est de découverte fortuite lors d’une autopsie, d’une laparotomie ou d’examens radiologiques nottamment échographique. Dans les cas symptomatiques, les patients se plaignent de douleurs de l’hypochondre droit (10-15% des patients). La douleur est généralement causée par des lésions plus importantes, qui sous-tendent de la capsule du foie ou qui ont un effet de masse sur organes voisins.[25] 1.1.2.2 Biologie Les examens biologiques hépatiques sont habituellement normaux en dehors d'une éventuelle élévation modérée de la gamma-glutamyl transpeptidase, notamment dans les lésions volumineuses.[19] 1.1.2.3. Imagerie 1.1.2.3.1. L’échographie Les aspects échographiques de l’HNF sont variables. La lésion peut apparaître sous la forme d’une masse homogène iso, hypo ou hyperéchogène. L’HNF a un effet de masse susceptible de générer un déplacement des vaisseaux intrahépatiques. Une cicatrice centrale est visualisée en échographie dans 18 % des cas seulement (images 37-38) .[55,56,57] 84 FIGURE 3 : échographie longitudinale à travers le foie chez une femme de 38 ans admise pour évaluation de la vésicule biliaire. Mise en évidence d’une masse hyperéchogène aux limites floues située dans le lobe hépatique droit [25]. FIGURE 4 : échographie longitudinale (coupe plus médiale que lors de l’image précédente) chez une femme de 38 ans admise pour évaluation de la vésicule biliaire. Mise en évidence de l’effet de masse, illustré par la forme en arc orienté vers l’avant de la VP [25]. La lésion peut être totalement manquée si elle est isoéchogène. Les aspects échographiques chevauchent ceux des AH et des CHC [25]. L’échodoppler retrouve un vaisseau afférent de grande taille avec une hypervascularité artérielle centrale et un remplissage centrifuge à la périphérie, s’effectuant en rayons. Des veines de drainage également de grande taille peuvent être visualisées à la 85 périphérie de la masse. Des signaux de forte vélocité avec pulsatilité artérielle peuvent être enregistrés au niveau des shunts artério-veineux. [25]. Par ailleurs, les échographies dynamiques sous contraste sont de plus en plus utilisées. Ungermann et al [58] ont étudié par ce biais, lors d’une analyse de 28 cas, le mode radiaire et les symptômes typiques de l’HNF, en relation avec la taille. D’après ces investigateurs, l’échographie avec injection de PDC pourrait représenter dans l’avenir la méthode diagnostique finale des lésions de plus de 3 cm et de structure radiaire. Néanmoins, ils ont fait remarquer qu’en absence de cette structure radiaire et de cicatrice centrale, le diagnostic d’HNF sur la base de l’échographie de contraste seule manque de spécificité [.58] 1.1.2.3.2. Tomodensitométrie L’HNF apparaît en TDM comme une masse isodense ou légèrement hypodense. Les images avant administration du PDC sont importantes, comme la maladie peut être manquée en absence d’une étude en précontraste (images 29-40). FIGURE 5: TDM axiale à travers le foie après administration de PDC chez une femme de 38 ans admise pour évaluation de la vésicule biliaire. Mise en évidence de la prise du contraste précoce par la masse au temps artériel et le retour à l’isodnsité au temps portal, avec élongation de la VP et de la veine hépatique droite aux alentours de la masse [25]. 86 En vue d’une évaluation optimale de la pathologie, un scanner spiralé, intégrant une étude en phase 4 (retard), doit être pratiqué. Cette évaluation doit inclure des phases avant contraste, artérielle hépatique, veineuse portale et retard [59-61]. Après administration du PDC, les lésions deviennent hyperdenses par rapport au PHN avoisinant lors de la phase artérielle. Ceci survient approximativement 20 à 30 seconde après injection du bolus de PDC. Lors de la phase veineuse portale (70 à 90 secondes l’injection du PDC), l’HNF est moins avide et devient isodense avec le reste du foie. Lors de la phase retardée (approximativement 5 à 10 minutes après injection du PDC), l’HNF est isodense par rapport au PHN [25]. Dans 15 à 33 % des cas, la TDM conventionnelle peut illustrer une cicatrice centrale stellaire hypodense, avec un corps central et des septa fibreux radiaires. La cicatrice peut devenir hyperdense lors des clichés retards, suite à une clairance moins bonne du PDC. Toutefois, la cicatrice n’est pas hypodense sur le scanner spiralé. Elle se caractérise par une hyperdensité lors de la phase veineuse portale. L’artère centrale traversant la cicatrice peut exhiber une prise précoce du PDC lors de la phase artérielle [25]. Attal et al [62]ont décrit les aspects échographiques, tomodensitométriques et d’imagerie magnétique des HNF télangiectasiques lors d’une étude englobant 13 cas. Ce travail démontra un certain nombre de différences entre les HNF typiques et celles télangiectasiques. De ce fait, les aspects atypiques des HNF qui sont souvent observés avec les formes télangiectasiques consistent en une absence de cicatrice centrale, une hétérogénéité de la lésion, une hyperintensité lors des séquences T1 en IRM ; une forte hyperintensité sur celles T2 ; un réhaussement persistant par le PDC sur les clichés TDM retards ou sur les séquences T1 en IRM [62]. 1.1.2.3.3. IRM L’HNF exhibe habituellement une intensité de signal hétérogène à l’IRM [63-67]. Dans 94 à 100 % des cas, la lésion d’HNF est hypointense en T1. Dans 6 %, elle hyperintense. En séquence T2, la lésion est légèrement hyper à isointense au foie dans 94 à 100 % des cas. 87 La cicatrice centrale est hypointense en T1 mais d’intensité variable en T2 : dans 75 % des cas, elle est hyperintense contre 25 % de cas hypointenses [68]. Après administration de gadolinium, le mode de rehaussement est similaire à celui de la TDM. Une hyperintensité est observée durant la phase artérielle. La lésion devient isointense lors de la phase veineuse portale ; aspect qu’elle conserve lors des clichés retards. Parfois, un rehaussement tardif prolongé de la cicatrice centrale stellaire est noté [25]. Les aspects IRM ne sont pas pathognomoniques d’HNF. Cependant, le recours à des agents réticulo-endothéliaux tels que l’oxyde de fer supermagnétique (OFSM) et sa variante micromoléculaire (MOFSM) accroît la spécificité. Sur les images T2 (OFSM), l’HNF exhibe une hypointensité à cause de la prise de fer par les cellules de Kupffer. Cet aspect n’est pas spécifique de l’HNF, comme l’adénome et le CHC peuvent eux aussi contenir ces cellules [25]. L’IRM utilisant certains dérivés du gadolinium tels que le Gd-EOB-DTPA) s’est avérée supérieure à l’IRM sans PDC ou au scanner spiralé en matière de caractérisation de l’HNF [66]. 88 FIGURE 6: IRM dynamique chez une patiente de 36 ans admise pour une échographie d’évaluation de la vésicule biliaire. Mise en évidence d’une masse hypoéchogène aux contours flous au niveau du lobe hépatique droit. Les séquences T1 après administration du PDC (en haut à gauche) montrent une masse hypointense aux contours flous, qui est intensément réhaussée lors de la phase artérielle (en haut à droite). Sur les images retards, les lésions deviennent isointenses vis-à-vis du PHN (en bas à droite). Ces aspects sont caractéristiques de l’HNF [25]. 1.1.2.4. diagnostic différentiel Au total, En présence des signes caractéristiques de la maladie dans un contexte clinique approprié, l’on peut faire confiance aux données de la TDM. Malheureusement, les aspects TDM d’autres lésions tant bénignes que malignes peuvent mimer une HNF. Entre 89 1999 et 2006, Shen et al [69] explorèrent le diagnostic et le traitement de cette maladie par le biais d’une étude intégrant 86 cas dont le diagnostic histologique d’HNF était confirmé. Dans 80 cas, il y avait un foyer unique ; contre 6 cas de foyers multiples. Dans 69 cas, le diamètre tumoral était de moins de 5 cm ; contre 5 à 10 cm dans 15 cas et plus de 10 cm dans 2 (69). Globalement, un diagnostic préopératoire correct fut entrepris chez 59,3 % des patients (51/86). Le doppler couleur permit cette issue dans 32,9 % des cas ; la TDM dans 60,3 % ; l’IRM dans 77,4 %. Tous les patients subirent une résection tumorale avec de bons résultats curatifs [69]. Les investigateurs parvinrent à la conclusion selon laquelle tant la TDM que l’IRM sont des méthodes importantes du diagnostic d’HNF. Cependant, il demeure difficile d’établir un diagnostic préopératoire de certitude devant des cas classiques partiels et ceux non classiques [25,69] 1.1.3. Adénome du foie 1.1.3.3. Epidémiologie et facteurs étiologiques L’adénome hépatique est une maladie rare, survenant le plus souvent chez des jeunes femmes avec une forte prédominance féminine (9 pour 1) et une majorité entre 15 et 45 ans.[ 19]. Dans une analyse rétrospective de 437 patients avec des tumeurs du foie, 44 patients avaient un adénome hépatique .Parmi ces patients, on répertorié 35 femmes et 09 hommes soit un ratio de 3,8 et la moyenne d'âge des patients était de 34 ans (extrêmes, 15-64 ) .[22] La prise de contraceptifs oraux augmente le risque de développement d'un adénome. Cette notion a été formellement établie par deux études cas-témoins. Le risque d'adénome augmente à partir de un an de contraception orale et ce risque est multiplié par un facteur 20 à 100 au-delà de 05 ans ; ce qui explique que 90 % des adénomes s'observent chez des femmes ayant pris ou prenant des contraceptifs oraux depuis plusieurs années. [ 19] Sous contraceptifs oraux l'incidence chez les utilisateurs à long terme est d'environ 4 cas pour 90 100,000. Chez les femmes qui n'utilisent pas de contraceptifs oraux ou les ont utilisés pendant moins de 2 ans, l'incidence est de 1 cas par million.[22] En outre, l'incidence des adénomes hépatiques est augmentée chez les patients atteints de maladies métaboliques telles que les glycogénoses, l'hémochromatose, les hommes utilisant des stéroïdes anabolisants. [22] 1.1.3.4. Clinique Les adénomes hépatocellulaires peuvent être découverts de manière fortuite, dans approximativement 5 à 10% des cas, lors d'un examen clinique ou lors d'un examen échographique; 25 à 35% des patients peuvent avoir une masse abdominale, 20 à 25% ont des douleurs abdominales chroniques et 30 à 40% peuvent présenter des douleurs abdominales aiguës dues à l'existence d'une hémorragie soit intra-tumorale, soit intrapéritonéale. [19] 1.1.3.5. Biologie Le bilan biologique hépatique est généralement normal; dans quelques cas, cependant, il existe une augmentation des phosphatases alcalines et de la gamma-glutamyl transpeptidase. La numération de la formule sanguine ainsi que la vitesse de sédimentation sont généralement normales; toutefois, dans certains cas où il existe des phénomènes de nécrose dans la tumeur, le taux de leucocytes peut être augmenté et la vitesse de sédimentation peut être élevée. Le taux d'alpha-foetoprotéine (qui doit être systématiquement mesuré en vue du diagnostic différentiel avec le CHC) est normal.[19] 1.1.3.6. Imagerie 1.1.3.6.1. Echographie L’échogénicité de l’AH est très variable : les lésions peuvent apparaître hypo, iso ou hyperéchogènes comparativement au PHN. De ce fait, la distinction vis-à-vis d’autres lésions hépatiques telles que l’HNF ou le CHC n’est pas possible sur des bases échographiques, que cette dernière soit conventionnelle ou associée au doppler. 91 FIGURE 7: échographie chez une patiente ayant une maladie de Von Gierke (pathologie du stockage de glycogène type 1) et de nombreux AH. Mise en évidence d’une masse du lobe hépatique droit à prédominance isoéchogène par rapport au PHN et contenant une petite composante hypoéchogène ronde. Les 2 masses sont légèrement hypoéchogènes [22]. Cherqui et al [70] ont décrit des structures veineuses intralésionnelles associées à une paucité de structures intra-artérielles lors des AH. Toutefois, Rumack et al [71] n’ont pas pu reproduire cette donne, ce qui a amené à considérer cette distinction non fiable. 92 1.1.3.6.2. tomodensitométrie FIGURE 8: TDM chez une femme de 41 ans ayant des antécédents de prise d’une contraception orale. Mise en évidence d’une masse hypodense hétérogène du lobe hépatique, prenant le PDC de manière hétérogène au temps artériel, correspondant à un adénome hépatique. [22]. En TDM, l’aspect le plus contributif au diagnostic est le mode de rehaussement de la tumeur. La majorité des lésions (90 % selon Ichikawa et al [72] exhibent une prise de contraste homogène lors de la phase artérielle. Comme les AH sont historiquement constitués d’hépatocytes uniformes, la majorité des AH deviennent isodenses par rapport au PHN lors de la phase veineuse portale. L’aspect hémorragique visualisé sous la forme d’une hyperdensité est possible dans 40 % des cas. Les dépôts graisseux intra-adénomateux sont identifiés dans 7 % des cas seulement. Typiquement, les contours sont nets, sans lobules. Des calcifications éparses sont présentes dans 5 % des cas [22]. 1.1.3.6.3. IRM Certaines caractéristiques des AH sont similaires en IRM avec la TDM. Cependant, l’IRM est habituellement plus sensible en vue de la détection de la graisse et des hémorragies. Les AH ont tendance à être hyper ou iso intenses par rapport au PHN en T1 (93 % dans la série de Paulson et al [73]. Une hyperintensité dénote probablement de la présence de graisse, moins souvent d’une hémorragie au sein de la tumeur. D’autres lésions 93 hépatiques peuvent être hyperintenses en T1 telles que des métastases de mélanome ou des cavités contenant du matériel protéinaceux [22]. En T2, l’hétérogénéité, qui se définit par toute différence de signal au sein de la lésion que ce soit en T1 ou en T2, est observée dans approximativement la moitié des cas. Elle est liée à la présence de nécrose ou d’hémorragie. Cet aspect, encore une fois, n’est pas spécifique, comme le CHC et les métastases peuvent saigner et devenir nécrotiques. En dépit du fait que cela soit rare, l’HNF peut elle-aussi être hémorragique. Un anneau périphérique correspondant histologiquement à une pseudocapsule, est noté dans 17 à 31 % des cas. Les caractéristiques du signal de cet anneau sont variables. Le plus souvent, lorsque l’anneau périphérique est présent, est hypointense en T1 et d’intensité variable en T2, sans réhaussement. Après administration de gadolinium, le mode de rehaussement est similaire à celui observé en TDM. La majorité des AH exhibent un rehaussement intense lors de la phase artérielle et sont isointenses par rapport au PHN sur les images retards [22]. 1.1.3.7. Complications L'adénome peut se compliquer d'hémorragie intra-tumorale qui se traduit cliniquement par une douleur aiguë du flanc droit. Plus rarement, l'adénome peut se compliquer d'hémorragie intra-péritonéale qui se traduit par une douleur abdominale diffuse, un collapsus et une anémie. La poursuite de la prise des contraceptifs oraux semble exposer la malade à un risque particulièrement élevé d'hémorragie. La grossesse pourrait être également un facteur prédisposant l’hémorragie. Le risque de transformation d'un adénome en carcinome hépatocellulaire chez une femme prenant des contraceptifs oraux est probablement très faible, mais son appréciation exacte reste très difficile. En effet, deux types de données sont disponibles dans la littérature: tout d'abord d'après quelques observations isolées d'adénomes associés à, ou ayant évolué vers un carcinome hépatocellulaire ; il faut noter que, dans tous les cas rapportés, l'alpha-foetoprotéine était normale, et qu'il n'y avait ni métastase ni invasion 94 tumorale intravasculaire, ce qui pose le problème de la limite entre ces carcinomes hépatocellulaires bien différenciés et les adénomes "dysplasiques" ; d'autre part, plusieurs études cas-témoins ont démontré une augmentation modérée du risque de carcinome hépatocellulaire chez les femmes prenant une contraception orale, mais le passage nécessaire de ces tumeurs malignes par un stade bénin adénomateux n'est pas établi. Le risque de transformation maligne est beaucoup plus élevé en cas d'adénome lié à l'administration de stéroïdes anabolisants ou androgéniques, et en cas d'adénome compliquant une glycogénose de type I.[ 19] 1.1.3.8. diagnostic différentiel Comme le CHC conventionnel peut contenir des dépôts graisseux et des foyers hémorragiques, la différenciation de l’AH vis-à-vis de ce dernier peut être délicate. En présence d’une hypertension portale et d’une cirrhose ; d’une élévation de l’AFP, la faveur est pour le CHC. Sur la base de l’imagerie seule, la distinction est délicate. Parfois même la distinction histologique entre les deux entités est difficile [22]. Les métastases hypervasculaires représentent l’autre souci diagnostique. La présence de multiples lésions plaide en faveur des métastases. Cependant, l’AH peut également être multiple, en cas d’adénomatose hépatique. Finalement, la présence d’un cancer primitif est également en faveur des métastases [22]. En dépit du fait que l’AH et l’HNF aient certaines similarités cliniques et radiologiques, des aspects d’imagerie permettent néanmoins de les distinguer. Cliniquement, les deux tumeurs surviennent chez la femme jeune. A l’imagerie, les deux entités pathologiques sont habituellement hypervasculaires durant la phase artérielle, tout comme elles sont de coutume hypodenses par rapport au PHN lors de la phase veineuse portale et sur l’imagerie sans PDC. La présence d’une cicatrice centrale dans l’HNF est probablement le signe distinctif le plus fiable. En outre, la majorité des cas d’HNF ont une cicatrice centrale hypodense lors de la phase artérielle hépatique mais hyperdense sur les images retards [22]. 95 Des études IRM spéciales reposant sur les feroxydes supermagnétiques peuvent aider à faire la distinction entre l’HNF, le CHC et l’AH dans les cas indéterminés [73]. Ces agents de contraste sont pris par les cellules du système réticulo-endothélial d’un foie normal. L’HNF contenant des cellules de Kupffer, une réduction marquée de l’intensité du signal sera observée à son niveau et celui du PHN en T2. Habituellement, aucune autre lésion n’exhibe une perte significative de l’intensité du signal en T2. Des lésions telles que le CHC, l’AH et les métastases sont moins avides en ions ferreux supermagnétiques, comme le nombre de cellules de Kupffer a significativement diminué à leur niveau [22]. Le Mangafodipirtrisodium, anciennement dénomé Mn-DPDP, est un agent de contraste hépato-biliaire pris les hépatocytes et excrété dans la bile. Comme l’AH, l’HNF et le CHC contiennent tous des hépatocytes, ils peuvent exhiber un certain réhaussement après injection de cet agent. Ceci n’est pas le cas pour les métastases et les hémangiomes, qui n’en contiennent pas. Cet agent peut aider à différencier une tumeur hépatique d’une métastase [18, 22]. 1.1.4. Autres tumeurs bénignes v Hamartomes biliaires Les hamartomes biliaires sont des lésions bénignes qui consistent en une collection focale de canaux biliaires. Ils sont habituellement multiples et se localisent avec prédilection au niveau de la région sous capsulaire. A l’échographie et en TDM, les aspects sont non spécifiques et peuvent même mimer des métastases. En IRM, les hamartomes sont hypointenses en T1 tandis que l’intensité du signal est accrue de façon homogène en T2, caractère crucial puisqu’indicateur d’une lésion bénigne. Une réhaussement après administration de gadolinium a été décrit une seule fois dans la littérature [18]. v Kystes hépatiques Ils sont facilement détectables à l’échographie ou la TDM et leur nature bénigne reconnue à la lumière de leurs caractéristiques. Toutefois, les kystes hépatiques complexes et compliqués peuvent poser des problèmes diagnostiques lors de l’imagerie du foie. L’IRM est particulièrement intéressante 96 dans la détection de kystes hémorragiques. L’hémorragie au sein du kyste demeure hyperintense en T2. Mais, lors des séquences en T1, l’intensité du signal est élevée de façon homogène ou bien elle est hétérogène. Un niveau liquide – liquide peut émettre un signal hyperintense dans la partie dépendante du kyste ; tandis qu’un signal faible à intermédiaire peut être présent dans la région supérieure du kyste. Les kystes infectés font l’objet d’un réhaussement par un PDC à base de Gadolinium. Les kystes multiloculés ou coalescents peuvent mimer d’autres pathologies comme des métastases ou des tumeurs kystiques possédant des nodules intramuraux. Les parois et les septa ne font l’objet d’aucun réhaussement [18]. v Inflammation non spécifique : pseudotumeur inflammatoire La pseudotumeur inflammatoire du foie est un trouble rare qui affecte les enfants et les jeunes garçons. Le processus incriminé est une réponse inflammatoire à un agent inconnu. La majorité des cas présentent des signes et des preuves de laboratoire d’un processus inflammatoire actif. A l’imagerie, les lésions sont habituellement solitaires et non spécifiques. De ce fait, le diagnostic est souvent laborieux et la biopsie requise dans un grand nombre de cas [74]. v Lipome Le lipome hépatique est rare. Il peut être causé par des dépôts de cuivre, une hémorragie, ou une péliose par exemple. A l’imagerie, ce sont des masses bien différenciées qui présentent habituellement une densité et/ou une intensité de signal similaire à celle de la graisse sous cutanée ou rétropéritonéale. En IRM en séquences avec suppression de graisses, les lipomes apparaissent hypointenses et devraient de ce fait être différenciées des autres lésions hyperintenses en T1. En T2, la lésion est hyperintense et hétérogène. L’angiomyolipome peut être de diagnostic particulièrement délicat sur la base de l’imagerie, comme il contient rarement de la graisse [18]. 97 1.2. TUMEURS MALIGNES 1.2.1. Carcinome hépatocellulaire 1.2.1.1 Epidémiologie et facteurs étiologiques Le Carcinome hépatocellulaire (CHC) est la tumeur primitive la plus fréquente et représente le cinquième cancer dans le monde. [ 9] .Le CHC est rare en occident avec une prévalence de 4 cas/100.000 ,soit 2% de toutes les tumeurs malignes[Jacobson],et représente le sixième cancer en France[9]. Aux Etats- Unis le taux de prévalence varie selon les groupes ethniques et les causes les plus retrouvées sont la cirrhose alcoolique, l’hémochromatose et les stéroides(traitement par les androgénes ou oestrogénes par le biais d’une péliose). L’incidence est beaucoup plus importante en Asie et en Afrique surtout Subsaharienne ; toute fois, elle prédomine au Japon(4 à 5%). Les facteurs étiologiques les plus retrouvés dans ces contextes sont les hépatites virales B, C et l’exposition à une toxine d’origine fungique : l’Aflatoxine B1 dans la farine d’arachide en Afrique et la Lutéoskyrine dans le riz en Asie [ 75, 7]. Dans les régions à forte incidence du monde (Asie, Afrique), le ratio est de 8/1 en faveur des hommes avec une prévalence des âges entre 30-50ans ;en occident le ratio est d’environ 2/1 avec une fréquence des âges entre 70-80 ans.[7] Dans notre série, le CHC était la tumeur maligne la plus fréquente avec 13 Cas soit 25%, avec un ratio de 1,16 en faveur des hommes. L’âge des patients était supérieur à 40 ans dans 70% des cas avec des extrêmes entre 24-72 ans. Les facteurs étiologiques répertoriés dans notre contexte étaient représentés par l’alcoolisme et les hépatites virales. 1.2.1.2 Clinique Le CHC se présente classiquement par l’apparition d’une douleur de l’hypochondre droit et d’une altération de l’état général. Il peut révéler la présence d’une cirrhose ou décompenser une cirrhose connue, en induisant la survenue de complications de celle-ci, telle l’apparition d’un ictère, d’une ascite ou d’une hémorragie digestive haute. La 98 présentation clinique de carcinome hépatocellulaire (CHC) a tendance à être agressif dans les zones à forte incidence avec des saignements, rupture hépatique, et hémopéritoine. Il faut noter que chez environ 25% des patients, la découverte du CHC est fortuite [ 7 ;O9, 76].Ceci souligne l’importance du dépistage systématique. Dans notre étude la présentation clinique était dominée par le couple douleur-AEG à plus de 50% ; 05 cas de masse ont été notés soit 38%, et 02 cas d’ictère. Des complications à type d’HTP étaient notés avec un cas d’ascite + Œdèmes, 02 cas d’hémorragies digestives et un syndrome confusionnel .Aucun cas de découverte fortuite n’a été noté, ils étaient tous symptomatiques. 1.2.1.3 Biologie La biologie peur être normale ou perturbée selon le tableau clinique révélateur ;ainsi donc on peut avoir une cytolyse caractérisée par l’élévation des transaminases, une cholestase, une insuffisance hépatique par le TP bas une anémie et autres dans le cadre de syndrome paranéoplasique[7] . Cependant, le signe biologique le plus recherché est l’élévation de L’alpha Foeto protéine : un taux de plus de 500ng/ml est en faveur du diagnostic. Ce taux est normal dans 80% des CHC de petite taille.[9] Le dosage de l’AFP dans un but diagnostique manque de spécifité –sensiblité. Les résultats devront être corrélés aux données clinico-radiologiques ; mais couplé à l’échographie il trouve son importance dans le dépistage chez les sujets à risque (cirrhotiques, porteurs de maladie métaboliques ,porteurs VHB) et le suivi des patients traités lorsque la valeur de départ était élevée.[7,76] Les résultats biologiques de nos malades étaient anormales dans 10 cas soit 76% à type de cytolyse (70%), une élevation de l’AFP (5/10 cas soit 50%) et une sérologie virale positive dans 03/05 cas soit 60% .Les autres anomalies se résumaient à un TP bas, une cholestase et des perturbations de la numération. 99 L’AFP était significative (≥500ng/ml) dans 3/5 cas soit 60% avec des extrêmes 68501611ng/ml.Ces résultats sont corrélés aux perturbations biologiques rapportées dans la littérature. 1.2.1.4 Ø Imagerie échographie Øsémiologie typique L’aspect échographique est variable. Le CHC est cependant fréquemment hypoéchogène homogène s’il mesure moins de 3cm et [ 75], hétérogène si plus volumineux avec flux vasculaire au dopper . L’invasion vasculaire peut être évaluée de manière appropriée avec le recours au doppler couleur. La recherche de thrombi veineux au sein des veines hépatique et Porte, tout comme de la VCI, y est possible. L’invasion de la VP est plus fréquente lors du CHC, tandis que celle de la veine hépatique est plus spécifique [7 ;11]. Il convient également de rechercher des signes de cirrhose (foie hétérogène, irrégulier, dysmorphique, atrophique ou hypertrophié),des adénopathies, des signes d’HTP(ascite ,splénomégalie )et l’état des voies biliaires. 100 Les résultats de nos malades sont consignés ci-dessous : Cas( Voir Tableau 7) Cas O1 Cas 02 Résultats échographiques -Foie normale -3 masses dont un cloisonné,plus grand=7cm -echogénicité tissulaire -multiples formations sur foie d’HMG _hyperéchogénes ,hypervascularisé au doppler Splénomégalie +ascite -foie normale Cas 03 Cas 04 -masse hétérogéne de 9,5cm -+nodule de 18mm hyperéchogéne -1lésion, VI-VII -hétérogéne avec flux au doppler -multiples nodules infracentimétriques sur foie Cas 05 d’HMG -hypoéchogénes -axe vasculaire non vus -multiples dont plus grand=7,8cm sur foie Cas 06 Cas 07 d’HMG -hétérogénes -une lésion de 10cm -à double composante échogéne et liquidienne -flux vasculaire type artériel -foie dysmorphique Cas 08 Cas 09 -2 lésions hétérogénes,4cm -pas de vascularisation au dopper -hépatomégalie -1 lésion de 14cm,hétérogéne -multiples lésions sur foie d’HMG Cas 10 -hypoéchogénes -flux veineux au sein des nodules -ascite Cas 11 -enorme masse abdominale polycyclique -hétérogéne -foie d’hépatomégalie Cas 12 Cas 13 -multiples nodules taille différente hyperéchogéne -multiples, isoéchogénes entouré d’un liseré hypo -pas de vascularisation au doppler 101 Nous notons donc que l’aspect du CHC dans notre contexte est variable , pouvant apparaitre sous forme de masse ou de nodules multiples ;l’échogénicité était plutôt atypique avec un caractére hétérogéne. Ces données apparemment mitigés sont correctes, vu les caractéres de transformations des tumeurs malignes à type de nécrose, d’hémorragie qui influent sur l’échogénicité de ces derniéres. Øsémiologie atypique Les CHC de petite taille peuvent présenter une hyperéchogénicité homogène et mimer un hémangiome. Cette situation peut être due à la présence d’une forte proportion graisseuse au sein de la tumeur.[ 7]. Øsensibilité, spécificité Une échographie de bonne qualité, combinée à une évaluation adéquate du foie en entier, peut représenter un outil de dépistage de valeur chez les patients à risque, ceci en association avec le dosage de l’AFP. Néanmoins, la sensibilité de l’échographie en vue de la détection de lésions dans un foie cirrhotique demeure limitée [7]. Au terme de cette étude échographique de nos patients, notons que le bilan radiologique fut complété par un scanner dans 07 cas soit 54% (Cas 03 ;04 ;07 ;08 ;09 ;13 et 11), les cas restant soit 46% ont été biopsiés à l’exception d’un. En effet l’échographie dans notre contexte n’a permis d’établir un diagnostic que dans un seul cas où les données échographiques étaient couplées à un taux d’AFP de Plus de 3000ng/ml avec des signes cliniques d’HTP et d’hépatomégalie. (cas 02) 102 Øtomodensitométrie Øsémiologie typique La réalisation adéquate de la TDM avec imagerie des phases artérielle hépatique et veineuse portale, tout comme celle des images de contraste retards, est importante en vue de la détection du CHC. Des lésions peuvent être manquées si une imagerie de la phase vasculaire précoce n’est pas pratiquée. Il est crucial d’avoir recours à des doses d’injections élevées ainsi qu’à un timing approprié du bolus. La sensibilité d’une TDM en double ou triple phase de bonne qualité est de 60-70 % [77]. La TDM sans PDC révèle typiquement une masse iso-hypodense. En cas de grande taille de cette dernière, des zones centrales de nécroses peuvent être présentes. Elle permet aussi de rechercher des signes de cirrhose ou d’hémochromatose [7-11]. Lors de la phase artérielle hépatique, les lésions sont typiquement hyperdenses (par rapport au PHN), ceci étant dû à la vascularisation artérielle hépatique. Le centre des tumeurs de grande taille peut être nécrotique et sera typiquement hypodense lors de cette phase. Durant la phase veineuse portale, les lésions de petite taille peuvent être iso ou hypodenses, de visualisation difficile, à partir du moment où l’atténuation du reste de la glande s’accroît. Les lésions de grande taille, avec leurs centres nécrotiques, demeurent hypodenses [7]. Lors de la phase retard (post PDC), les petites lésions peuvent demeurer discrètes. Une capsule tumorale peut être objectivée. Elle constitue un des signes les plus spécifiques de CHC [7]. La TDM évalue également les complications du CHC telles que les invasions de la VP et de la veine hépatique. En outre, la vigilance est de rigueur quant à l’évaluation des autres complications telles que le saignement intratumoral et l’hémopéritoine. Evaluer la condition pathologique sous jacente, qui peut indiquer l’étiologie de la masse hépatique. A cet effet, rechercher des signes de cirrhose et d’hémochromatose et l’extension de voisinage [7]. Lors de notre étude, 07 scanners on été réalisés dans le mode dynamique. L’aspect tomodensitométrique était typique avec des lésions solitaires dans 05 cas soit 70%. Les 103 masses étaient hypodenses en C- avec un rehaussement inhomogène au temps précoce, devenant iso à hypodense aux temps portal et tardif. Des signes d’envahissement des organes de voisinage ou d’invasion portale ou vasculaire en général ne furent pas notés. Ci-dessous est illustré les aspects scannographiques de l’un de nos patients. Figure 9 patient de 46 ans avec taux d’AFP significative. (masse du segment VII et VI, à contours irréguliers, présentant un rehaussement au temps artériel, devenant hypodense à la phase portale et isodense au foie en phase tardive.(Cas 07) Øsémiologie atypique Des calcifications sont retrouvées dans 15 à 25 % des cas, finement ponctuées, nodulaires ou groupées en amas au sein de la zone hypodense. Après injection, certaines tumeurs peuvent posséder un faible rehaussement au temps artériel, inférieur à celui du parenchyme sain, diminuant à la phase portale. Ce type 104 caractérise les formes hypovasculaires. D’autres se rehaussent au temps artériel et leur densité reste supérieure à celle du parenchyme environnant à la phase portale. Ce type pourrait être vu dans les tumeurs possédant un fort contingent interstitiel, le produit de contraste diffusant rapidement du secteur vasculaire dans le secteur extra-vasculaire de la tumeur. Øsensibilité, spécificité Dans le cadre d’un foie d’aspect anormal avec un taux élevé d’AFP, une masse vasculaire ou de grande taille à caractère nécrotique suggère le CHC. Cependant, d’autres lésions tant bénignes que malignes peuvent mimer le CHC à la TDM. L’IRM peut aider à trancher [7]. En outre, des nodules cirrhotiques ne peuvent guère être différenciés des CHC de petite taille avec fiabilité. A partir du moment où le succès thérapeutique dépend de la détection précoce du CHC, cette distinction est importante. L’IRM est alors utile dans ce contexte [7]. Des faux négatifs sont possibles en TDM. Même le meilleur scanner peut éprouver des difficultés à détecter des lésions de petite taille, surtout si une imagerie triphasique de bon aloi n’est pas pratiquée. L’exploration scannographique n’a permis de retenir le diagnostic que dans 02 cas (cas 07 et 09) soit 28% et les données étaient couplées à un taux d’AFP respectivement à 6850 et 100ng/ml. Un seul cas fut complété par une IRM (Cas 08), et le reste furent biopsiés. Nous tenons à signaler que ce groupe restant avait un taux d’AFP normal ou non fait. ØIRM Øsémiologie typique L’aspect du CHC en IRM est très variable, comme il dépend de multiples facteurs tels que la présence d’une hémorragie, le degré de fibrose, la configuration histologique, le degré de nécrose et l’importance de la dégénérescence de stéatose [7]. 105 En T1, le CHC peut être hypo, iso ou hyperintense par rapport au PHN. En T2, le CHC est habituellement hyperintense. L’IRM au gadolinium illustre typiquement que le CHC est densément rehaussé par le PDC, habituellement lors de la phase artérielle, surtout en cas de petite taille tumorale. Une lésion exhibant un rehaussement artériel est plus certainement un CHC. Cependant, des nodules dysplasiques et, moins fréquemment des nodules de régénération, peuvent exhiber un aspect similaire. Dans notre étude l’IRM avait été réalisé chez le cas 08(voir tableau) et montrait la présence de foie dysmorphique avec mise en évidence de 3 lésions dont 2 étaient hypointense et l’autre isointense en T1 ;ces lésions devenaient hyperintense en T2. Les résultats d’IRM ont permis de retenir le diagnostic couplé à un taux d’AFP à 1611ng/ml et une sérologie B+. L’administration d’oxyde de fer supermagnétique peut démontrer un CHC, comme la majorité de ces derniers contiennent peu ou pas de cellules de Kupffer. L’agent de contraste mangafodipir trisodium est pris par les hépatocytes normaux et les masses contenant des hépatocytes, générant une augmentation de l’intensité de signal en T1. De ce fait, il peut aider à la différenciation entre une tumeur d’origine hépatocellulaire telle que le CHC, et les masses hépatiques secondaires. [7] Øsémiologie atypique Les lésions peuvent apparaitre sombres en T1 et en T2, elles correspondent à un nodule sidérotique de régénération ou à un nodule sidérotique dysplasique. D’autres apparaissent claires en T1 et sombres ou isointense en T2, elles représentent certainement un nodule dysplasique ou un CHC de bas grade [7]. Øsensibilité, spécificité Les IRM de pré et postcontraste ont une probabilité de détection d’une masse solitaire de CHC de 70 à 85 %. Néanmoins, certains CHC peuvent mimer des nodules 106 cirrhotiques à l’IRM. D’autres peuvent contenir des cellules de Kupffer, présentant alors des caractéristiques similaires au PHN sur les images de contraste sous oxyde ferreux supermagnétique [7]. Øimagerie nucléaire La TEP au FDG est primitivement utile en vue de l’évaluation du degré de différenciation et de la stadification des tumeurs modérément ou peu différenciés, plutôt qu’en vue de la détection primaire des lésions. La sensibilité de détection du CHC de cette procédure est de 50 à 70 %. Ce déficit de sensibilité est consécutif au faible taux de prise du FDG au niveau des tumeurs bien différenciées. Toutefois, la TEP-FDG peut s’avérer supérieure à la TDM lors de l’évaluation de l’extension extrahépatique de la maladie [7]. 1.2.1.5 • complications Obstruction veineuse Elle est fréquente, dépistée par échographie devant une image endoluminale tissulaire élargissant la lumière du vaisseau, à la différence d'un thrombus cruorique. L'étude doppler montre parfois une hypervascularisation artérielle au centre du thrombus, affirmant son origine tumorale Un thrombus tronculaire porte ou cave ; une obstruction des veines hépatiques ou des branches portales segmentaires est un facteur de mauvais pronostic, associé fréquemment à une extension de la tumeur locale ou à distance : métastases intrahépatiques, pulmonaires • Rupture La localisation sous-capsulaire du CHC est un facteur de risque de rupture avec hémorragie. Une étude comparative de CHC rompus et non rompus a montré plusieurs critères prédictifs de rupture, avec respectivement 4,2 et 2,3 segments envahis par la tumeur, 102 et 57 cm2 de surface, 78 % et 50 % de protrusion de la lésion, 188 mm et 81 mm de lésion protruse, 44 % et 20 % d'extension extrahépatique, 78 % et 50 % d'ascite. L'âge, le sexe et le 107 stage clinique de la lésion n'influençaient pas ce risque. Le critère le plus significatif était l'épaisseur de lésion protruse. • Envahissement biliaire Un ictère associé à un CHC est rarement dû à une obstruction (9 %) (l'insuffisance hépatocellulaire est la cause la plus fréquente). 1.2.1.6 diagnostic différentiel Le diagnostic différentiel dans un foie de cirrhose se pose essentiellement avec les nodules de régénération. Dans un foie sain on cite les tumeurs bénignes tels que l’angiome, l’adénome ;les métastases surtout dans les formes multinodulaire ou les autres tumeurs malignes tel que le CHFL Dans ce chapitre nous incluons les problèmes diagnostic relevés lors de cette étude à savoir l’insuffisance ou la non concluance du bilan et une indisponibilité de la PBF. Ci dessous sont colligés les différents aspects des examens réalisés : 108 Cas (voir tableau) Cas 34 (70ans) Données échographiques Masse de 20cm irrégulier Lésion de 21cm hyperéchogéne avec solide,nécrosé réhaussé doppler isodense au temps tardif nécrose,vascularisé au Lésion de 5cm tissulaire Cas 35 (90ans) vascularisé sur foie dysmorphique,avec flux artériel au doppler Cas 36(70ans) Donées à la TDM intensément devenant Lésion du segment V hypodense avec prise de contraste périphérique devenant hypodense au temps portal Lésion de 10,5cm tissulaire inhomogéne segment I avec TP refoulé HMG ,lésion de 10cm Cas 37(59ans) tissulaire hétérogénes avec flux veineux refoulant VSH et TP Cas 38(74ans) Cas 39 (71ans) Cas 40(60ans) Cas 41 (40ans) Cas42(40 ans) Cas43(55ans) Cas44(66ans) Cas45(50ans) Nodule de 2cm tissulaire Lésion 4cm hyperéchogéne hétérogéne 2 lésions,6-7cm ;hypodense se réhaussant de facon modérée et précoce redevenant hypo Lésion de 4,6×3,8cm hypoéchogéne hétérogéne 2 lésions tissulaire avec flux artériel+splénomégalie+ascite Masse du foie gauche tissulaire Processus tumoral avec infiltration pédicule et dilatation VBIH 2 lésions +grand 2cm hypoéchogénes hétérogéne Lésion du lobe gauche,7cm hyperéchogéne 2 lésions infracentrimétriques hyperéchogéne Hypodense avec réhaussement au temps artériel devenant hypodense Devant ces aspects où l’imagerie etait insuffisant ou douteux avec indisponiblité de la PBF à type de nodule non biopsiable(cas45),absence de parenchyme suffisant de sécurité(34),inaccessibilité (cas 37)de la masse ; retenir le CHC comme diagnostic définitif était délicat. Toute fois le cas 42 fut adressé à Avicennes pour prise en charge. 109 En outre les fortes suspicions de CHC où la PBF était faite mais non concluante constituait également un probléme diagnostic. Ce petit tableau résume les caractéristiques de ces malades : Cas concernés Echo Multiples lésions Cas 47 hyperéchogénes de taille variable sur foie d’HMG Masse de 10cm Cas49 hétérogéne avec flux vasculaire artériel Cas 50 Cas 48 TDM C- :lésions hypodenses Biopsie Hépatite chronique discrétement active A1F0 Hypodense se réhausse en périphérie vascularisé dans sa Absence de lésions tumorale partie solide Multiples nodules de taille variable Multinodulaire échogénes sur foie d’HMG Cholestase subaïgue progressive Pas de lésion suspecte,discréte souffrance hépatocytaire A l’exception des autres cas où le doute diagnostic se posait entre un foie de CHC ou une cirrhose ; le diagnostic de CHC fut retenu malgré l’anapthe chez le malade 49 et il fut adressé en médecine C pour une prise en charge. 1.2.2 carcinome fibro-lamellaire 1.2.2.1 épidémiologie Bien que le carcinome fibrolamellaire a longtemps été considéré comme une variante histologique d'un carcinome hépatocellulaire (HCC), il a plus récemment été reconnu comme une entité clinique distincte en ce qui concerne l'épidémiologie, l'étiologie et le pronostic. Aux États-Unis l’incidence du CHFL est de 0,02 pour 100.000 /an Selon le SEER(Surveillance, Epidemiology, and End Results de la National Cancer Institute NCI) ce taux est 100 fois plus faible que celui du CHC(1,99 pour 100.000 /an .Ce cancer a été signalé dans le monde entier mais les données d’incidence ne sont pas disponible. Le CHFL n’a pas de disparités de sexe, il touche aussi bien les hommes que les femmes avec une moyenne 110 d’âge de 33 ans. Les facteurs étiologiques ne sont pas identifiés. Il faut également noté que le CHFL semble être de plus bon pronostic que le CHC avec une survie à 1 an de 73% et 32% à 5 ans aux Etats Unis comparé au CHC qui 1.2.2.2 est respectivement de 26% ;7%.[5] clinique Le CHFL se présente habituellement avec des symptômes non spécifiques ou pas de symptômes du tout. Lorsque les symptômes se développent, ils sont le plus communément à type de douleur abdominale, perte de poids, malaise… très rarement on peut retrouver une thrombophlébite migrateur (Trousseau syndrome) ou des thrombose veineuses, des signes d’insuffisance hépatique .Parfois on peut avoir un tableau de Gynécomastie, en raison de la production d'aromatase par les cellules cancéreuses qui induisent une conversion des androgènes en œstrogènes. Les signes révélateurs sont ceux de toute tumeur du foie avec constatation d'une masse palpable dans 50% des cas contrasté à une conservation de l’état général. 1.2.2.3 biologie La biologie est peu spécifique avec un taux d’AFP normal dans 90%.[ 75] 1.2.2.4 imagerie Øéchographie En échographie, le CHFL peut être visualisé sous la forme d’une masse hépatique aux contours nets, avec une échostructure hétérogène. La cicatrice tumorale peut être observée sous la forme d’une structure hyperéchogène centrale, tandis que les calcifications peuvent être représentées par des foyers d’ombre avec zone d’ombre postérieure [5, 11]. Comme le CHC fibrolamellaire est souvent de grande taille, la probabilité qu’il soit détecté à l’échographie est très élevée. Néanmoins, cet examen est moins sensible que la TDM en matière de caractérisation de la tumeur, que ce soit pour l’illustration de la cicatrice centrale ou bien des calcifications, qui aident à la différenciation du CHC fibrolamellaire des 111 autres néoplasies intrahépatiques. De même, l’échographie est moins précise lors de la stadification de l’extension extrahépatique. Ainsi, après détection initiale d’une masse intrahépatique, une évaluation ultérieure par le biais de la TDM ou de l’IRM en vue du diagnostic et de la stadification tumorale est habituellement nécessaire [11]. ü Faux positifs/négatifs En dépit du fait que chez un jeune patient, une masse intrahépatique de grande taille avec cicatrice centrale soit fortement suggestive de CHC fibro-lamellaire, d’autres entités (HNF, AH voire hémangiome de grande taille) peuvent avoir un aspect échographique similaire. Elles sont sources de faux positifs. Dans le même registre, des faux positifs peuvent survenir chez des patients obèses, une cirrhose sous jacente ou une infiltration graisseuse (qui n’est cependant pas typique chez les patients ayant un CHC fibro-lamellaire). Finalement, une habitude corporelle peut limiter la bonne visualisation du foie lors de l’échographie [5, 11]. ØTomodensitométrie La TDM est la modalité préférée du diagnostic, de la stadification et du suivi des CHFL. Le CHFL est une hypodensité de grande taille lobulée, solitaire, bien circonscrite. Lors de la phase artérielle, la tumeur est hétérogène et devient généralement hyperdense par rapport au PHN. Lors des phases portale et retardée, la tumeur demeure dense et a un aspect plus homogène, avec une densité proche de celle du PHN [11]. 112 FIGURE 10 : TDM après administration de PDC. Mise en évidence d’un CHFL sous la forme d’une de grande taille, de prise de contraste hétérogène, située au lobe droit du foie, avec une cicatrice centrale et une calcification ponctuée, également centrale [11]. FIGURE 11: TDM chez un patient ayant un CHFL. Mise en évidence de l’adénopathie métastatique au niveau de la région hépatique porte –gastrohépatique [11]. La cicatrice centrale est présente dans 50 à 70 % des CHFL et apparaît en TDM sous la forme d’une hypodensité stellaire centrale au sein de la masse. La cicatrice pourrait même ne pas avoir de réhaussement du tout ou bien un caractère modéré lors des images après 113 PDC. Les calcifications sont observées chez 35 à 60 % des malades. Elles peuvent être identifiées au mieux sous forme d’hyperdensités sur les TDM sans PDC [5, 11]. Une adénopathie métastatique est présente lors du diagnostic initial de CHCFL dans 50 à 70 % des cas. Les ganglions sont en effet des sites fréquents de récidive de la maladie après résection chirurgicale des lésions primitives. Les métastases ganglionnaires sont le plus souvent retrouvées au niveau de VP et elles peuvent avoir un aspect similaire à celui des lésions intrahépatiques [5, 11]. Les autres métastases à distance, telles que celles pulmonaires, péritonéales et ganglionnaires, peuvent également faire l’objet d’une investigation adéquate par le biais de la TDM. ü Précision de la TDM lors du CHFL La TDM abdominale est une modalité sensible de détection des CHC primitifs et des métastases régionales en cas de CHFL. Lorsqu’il est observé dans le cadre clinique approprié d’un jeune patient exempt de cirrhose, l’aspect tomodensitométrique caractéristique est celui d’une tumeur de grand taille, lobulée à réhaussement hétérogène, avec une cicatrice centrale et des calcifications ; souvent des métastases ganglionnaires locales. Comme la majorité des patients sont traités par une résection chirurgicale, une biopsie percutanée peut s’avérer utile en vue de la confirmation préopératoire du diagnostic [5, 11]. Sous une présentation atypique, les CHFL peuvent être confondus avec des AH ou des CHC, qui peuvent avoir un aspect similaire. L’HNF peut sembler similaire au CHCFL, mais son réhaussement tend à être plus homogène. En outre, l’HNF présente une cicatrice prenant le PDC et ne métastase pas, comme c’est une tumeur bénigne. 114 ØIRM Le CHFL est typiquement identifié au niveau de l’IRM sous la forme d’une masse lobulée de grande taille aux contours nets. En T1, ces tumeurs ont tendance à être majoritairement homogènes et hypointenses par rapport au PHN. Une minorité de tumeurs peut être hétérogène et isointense. En T2, les tumeurs sont habituellement hétérogènes et plus souvent hyperintenses par rapport au PHN [77]. FIGURE 12 : masse lobulée aux contours nets, ayant un aspect relativement hypointense et homogène en T1, hyperintense en T2, en rapport avec un CHFL [11]. La cicatrice centrale apparaît hypointense sur toutes les images obtenues lors de toutes les séquences. Ceci est particulièrement utile en vue de la différenciation vis-à-vis de l’HNF, comme les cicatrices ont tendance à être hyperintenses en T2 lors de cette dernière. Par ailleurs, les CHFL ne contiennent pas typiquement de la graisse. De ce fait, la présence de cette dernière lors des séquences adéquates en ce sens suggère le CHC ou l’AH. Après administration du PDC, les caractéristiques de la tumeur sont similaires à celles visualisées en TDM [11]. ü Précision de l’IRM lors du CHFL L’IRM pourrait être légèrement plus sensible que la TDM lors de la détection des CHCFL multiples récidivants. En dépit du fait que les métastases soient bien évaluées par le biais de l’IRM, la TDM est probablement plus utile lors de l’évaluation des métastases à distance, particulièrement celles pulmonaires. De même, la TDM est moins coûteuse. Ainsi, 115 la principale indication de l’IRM semble à nos yeux la caractérisation des masses indéterminées en TDM, comme elle confère une plus grande possibilité d’exclusion d’autres entités telles que l’HNF ou le CHC [5,11]. ü Faux positifs/négatifs L’IRM n’est pas totalement spécifique et d’autres lésions (AH, CHC et HNF) peuvent occasionnellement mimer le CHCFL. Par exemple, la cicatrice hyperintense habituellement associée à l’HNF a été rapportée au minimum chez un patient atteint de CHCFL [5 ;11]. Øimagerie nucléaire L’imagerie nucléaire n’est pas utile à la détection du CHFL. Toutefois, dans certaines circonstances, ces procédures peuvent être d’utilité en vue d’un diagnostic différentiel précis [14]. Sur l’imagerie hépato-splénique au sulfure de colloïde, les CHFL apparaissent sous la forme de défects photopéniques du foie, avec souvent mise en évidence d’une baisse d’activité. Sur l’imagerie obtenue à l’aide d’hématies marquées au technétium 99, ces tumeurs ont typiquement une activité accrue (par rapport au PHN) lors des images prises en phase artérielle. Ceci est suivi d’une baisse d’activité sur les images retards [7, 14]. • Précision de l’imagerie nucléaire lors du CHFL Dans les cas difficiles et/ou prêtant à équivoque, l’imagerie au sulfure de colloïde ou avec des hématies marquées apporte des informations qui accroissent le degré de fiabilité du diagnostic de CHFL [14] 1.2.2.5 diagnostic différentiel Le diagnostic différentiel du CHFL se pose essentiellement avec l’HNF quand la cicatrice est mise en évidence sauf que dans se dernier la cicatrice se réhausse au scanner comme à l’IRM.[14] 116 D’autres problèmes diagnostics se posent avec le CHC et l’adénome hépatique. 1.2.3 Hépatoblastome 1.2.1.1 Epidémiologie Chez l’enfant, les tumeurs malignes primitives du foie sont rares : elles ne représentent que 1,1% de toutes les tumeurs malignes pédiatriques. Elles sont d’origine épithéliale pour 90% d’entre elles et comprennent les hépatoblastomes et les hépatocarcinomes. Les tumeurs mésenchymateuses malignes représentent les 10% restant. L’hépatoblastome, représente 2/3 des tumeurs malignes du foie de l’enfant et de l’adolescent. C’est une tumeur du petit enfant : plus de 90% des cas surviennent chez des enfants de moins de 5 ans. L’âge médian de survenue est de 16 mois environ. L’incidence des hépatoblastomes est estimée à 1 à 1,9 cas pour un million par an. Cette incidence peut varier fortement d’un pays à l’autre avec par exemple une incidence de 1 par million par an en Angleterre et de 2,1 à Hong-Kong. Son incidence décroît rapidement avec l’âge, passant de 4,6 par million pour les enfants de moins de 5 ans à 0,01 par million pour les adolescents de plus de 15 ans. L’hépatoblastome peut survenir dans le cadre de syndromes prédisposant tels le syndrome de Wiedemann-Beckwith ou la polypose colique familiale. Par ailleurs, de rares cas familiaux d’hépatoblastomes ont été décrits.[78] 1.2.1.2 Clinique Le diagnostic se fait devant une augmentation de volume de l’abdomen ou de masse abdominale associée, en cas de tumeur très volumineuse, à des douleurs ou à des troubles digestifs. Les hépatoblastomes sont moins symptomatiques que les hépatocarcinomes.[78] 117 1.2.1.3 Biologie L’augmentation de l’alpha-foeto-protéine permet de faire le diagnostic de tumeur épithéliale du foie et de suivre son évolution sous traitement. Le reste du bilan peut être normal ou perturbé. 1.2.1.4 Imagerie ØEchographie En échographie, l’HB apparait soit sous la forme d’une masse solitaire, soit sous celle d’une masse dominante avec des lésions satellites, soit encore sous forme de multiples nodules à travers tout le foie [79]. Rarement, l’Hb peut infiltrer le foie en entier. La majorité de ces tumeurs ont des foyers hyperéchogènes comparativement au PHN ; avec souvent une certaine hétérogéinité due à la présence d’éléments mésenchymateux [13]. Des calcifications peuvent être présentes. Elles apparaissent sous la forme de foyers clairs hypoéchogènes ponctués ou linéaires, avec un effet d’ombre acoustique. L’invasion de la de la VP est observée sous la forme d’un thrombus intraluminal échogène. Les zones de nécrose et les foyers hémorragiques apparaissent comme des territoires anéchogènes [13, 14]. ü Echodoppler L’échodoppler peut détecter une néovascularisation autour de l’anneau néoplasique, avec une grande vélocité et une faible résistance vasculaire. ü Degré de précision de l’échographie lors du diagnostic d’HB La précision de l’échographie est faible. Les aspects mis en évidence manquent de spécificité et sont possibles avec d’autres tumeurs malignes, des métastases, des abcès, ou encore des lésions vasculaires bénignes. Cependant, cet examen est utile comme imagerie préliminaire et détermine habituellement l’orine organique de la tumeur. Ceci est aidé par le fait de visualiser la tumeur en temps réel sous une respiration normale et la détection de mouvements entre la tumeur et les oragnes non affectés. Par ailleurs l’échographie est 118 pratiquée rapidement, ne sollicite aucune sédation, est relativement peu coûteuse. Elle n’intègre pas une radiation ionisante [13,14]. La présence de signaux de grande véolocité au sein d’une masse, avec notamment présence d’une invasion de la VP lors du doppler, est fortement en faveur d’une tumeur maligne. La distinction avec l’hémangiome infantile commun par la présence d’une artère hépatique de grande taille et l’effilement de l’aorte en dessous du tronc coeliaque. Souvent, il est difficile d’évaluer précisément les contours de la tumeur par le biais de l’échographie ; en dépit du fait que le futur, cette limite puisse surmontée par le recours à des agents de contraste échographiques (figure 61) [13]. FIGURE 13: Image échographique longitudinale du lobe hépatique droit montrant une hétérogénéité diffuse du parenchyme hépatique chez un garçon de 8 ans ayant un HB. Noter la difficulté de déterminer avec précision les contours tumoraux par cet examen [13]. ü Faux négatifs / faux positifs L’aspect échographique de l’HB est non spécifique et peut être similaire à celui d’autres néoplasies ; que ces dernières soient bénignes ou malignes [13,14]. 119 ØTomodensitométrie L’aspect tomodensitométrique de l’HB est très variable. Avant administration du PDC, une tumeur de type épithélial apparaît sous la forme d’une masse hypodense ; tandis qu’une tumeur mixte mésenchymateuse – épithéliale possède un aspect plus hétérogène [80]. Des calcifications peuvent être présentes dans chaque type. Elles sont de petite taille et fines pour le type épithélial ; elles ont un aspect plus grossier et extensif dans le type mixte. Après injection du PDC, un certain réhaussement de la tumeur est visible, habituellement moins intense que celui du PHN (image 62). Le mode de réhaussement est typiquement non homogène, et un anneau périphérique de réhaussement est observé lors des images de la phase artérielle précoce. Si un prise de contraste périphérique est présente, des images retards à un niveau unique de la tumeur afin de faire la distinction entre l’Hb et l’hémangioendothéliome. La tumeur peut affecter 1, 2 ou 3 segments voire le foie en entier [13,14]. FIGURE 14 : TDMs (avec PDC) immédiate (en haut) et retard (en bas) chez un nouveau-né (1 mois) présentant un HB. L’image immédiate montre une prise de constraste non homogène, avec des foyers non réhaussés par le PDC, correspondant à des zones de nécrose. La majorité des HB prennent moins de contraste que le PHN environnant, tel que cela est observé chez ce jeune patient. L’image retard montre une clairance du PDC au niveau du site tumoral [13]. 120 ü Degré de précision de la TDM La précision de la TDM est modérée. Les marginales tumorales et une affection segmentaire peuvent s’avérer difficiles à déterminer. L’état de la VP peut être d’évaluation délicate ; et l’usage sélectif de l’échographie, l’échodoppler, l’IRM voire de l’AIRM nécessaire [13,14]. ü Faux positifs / faux négatifs La TDM ne peut faire la distinction entre l’HB et le CHC. L’âge du patient est le critère le plus important de différenciation entre les deux tumeurs. Les patients de moins de 5 ans sont plus susceptibles de présenter un HB ; après cet âge le CHC prédomine. Des faux négatifs des récidives tumorales sont possibles après résection tumorale. En outre, les TDM abdominale et thoracique peuvent faillir en matière de reconnaissance de la néoplasie jusqu’à ce qu’une élévation des taux d’AFP soit reconnue et qu’un volume suffisant de la pathologie soit présent. Nénamoins, chez de pareils patients, la récidive tumorale devient habituellement évidente à l’imagerie [13,14]. ØIRM Tout comme pour la TDM, l’aspect IRM de l’HB est variable en fonction de sa nature histologique. Le type épithélial possède un aspect homogène hypointense en T1 et hyperintense en T2. Le type mixte est plus hétérogène, ceci dépendant de la présence d’une nécrose,d’une hémorragie, de fibrose, de calcification, de cartilage et de septa. La septation apparaît sous la forme de bandes hypointenses en T1 et en T2. L’invasion vasculaire est mise en évidence sur les séquences en gradient spin-écho ou en AIRM avec administration de PDC. L’AIRM numérisée peut également être pratiquée en vue d’évaluer la vascularisation de la tumeur et la présence d’une anatomie normale ou de variante [81]. (voir images 64 et 121 65). La combinaison de l’IRM avec l’AIRM avec PDC fournit au chirurgien toutes les informations nécessairesen vue du planning opératoire d’hépatectomie partielle ou de transplantation hépatique orthotopique [13]. ü Degré de précision de l’IRM lors du diagnostic d’HB La précision de l’IRM au cours de l’HB est élevée. L’aspect IRM de l’HB est différent de celui de l’hémangiome infantile (l’autre tumeur primitive hépatique fréquente de ce groupe d’âge), comme il manque typiquement l’aspect de grosses artères hépatiques nourricières et veines de drainage. Par ailleurs, l’hémangiome infantile, lorsqu’il est extensif, peut exhiber de multiples lésions hépatiques et des tissus mous. L’enfant peut présenter une cardiomégalie et une surcharge circulatoire voire une insuffisance cardiaque congestive [14]. L’hémangioendothéliome kaposiforme qui génère une coagulopathie de consommation peut se présenter sous la forme d’une lésion unique, dificile à distinguer de l’HB, comme aucun shunt artério-veineux n’est parfois présent. L’IRM est supérieure à la TDM en vue de la détermination des contours tumoraux et de l’invasion portale. Toutefois, elle ne peut détecter avec fiabilité les nodules pulmonaires. La TDM demeure l’outil d’investigation le plus sensible à ce sujet [13]. ü Faux négatifs / faux positifs L’aspect IRM de l’HB peut mimer un sarcome embryonnaire ou un CHC fibrolamellaire. Ces deux lésions sont plus susceptibles de survenir lors de l’adolescence tardive. Le sarcome embryonnaire peut avoir un mode distinctif de nécrose centrale et d’hémorragie, avec un anneau de tissu viable, d’épaisseur variable. Le CHC fibrolamellaire peut avoir un centre fibreux, une adénopathie réactive bénigne régionale et une évolution lente [13]. 122 FIGURE 15: AIRM numérisée avec administration de PDC (gradient d’écho : 5/2) chez une fillette de 3 ans ayant un HB. L’image de la phase artérielle montre une artère hépatique de repositionnée (flèche droite) provenant de l’artère mésentérique supérieure. L’artère splénique, provenant du tronc coeliaque, est également mise en évidence. Les informations relatives à l’anatomie de la vascularisation sont cruciale en vue du planning chirurgical [13]. FIGURE 16 : AIRM numérisée après administration de PDC (gradient d’écho : 5/2) d’une fillette de 9 ans affectée par un HB. L’image de la phase veineuse montre une occlusion de la branche droite de la VP et un défect de remplissage au niveau de la région proximale de la branche gauche, suggestive de thrombus tumoral. Ceci fut effectivement prouvé lors de la chirurgie [13]. 123 FIGURE 17 : AIRM numérisée après administration de PDC (gradient d’écho : 5/2) d’une fillette de 9 ans affectée par un HB. Ce dernier est localisé au niveau du lobe hépatique droit et vascularisé par l’artère hépatique droite. L’AIRM montre des artères hépatiques commune, propre et droite de grande taille et tortueuses [17] 1.2.1.5 diagnostic différentiel - CHC - CHFL - Sarcome embryonnaire 1.2.4. Metastases 1.2.4.1 Epidémiologie Le foie est le deuxième site de prédilection de métastases après les ganglions lymphatiques en raison de sa double vascularisation et des facteurs humoraux qui favorisent la croissance des cellules.[82-84] Le foie peut représenter un site de métastase pour toutes les tumeurs malignes, mais celles ayant un tropisme hépatique connu sont les 124 tumeurs malignes coliques, gastriques, pulmonaires, mammaires et pancréatiques. on décrit chez l’enfant le neuroblastome, la tumeur de Wilms et la leucémie .[85,86] La vraie prévalence des métastases hépatiques n'est pas connue du fait que la plupart des données proviennent de série d'autopsie, qui reflètent le stade terminal de la maladie. Plusieurs facteurs influencent la fréquence et le mode de métastases hépatiques. Il s'agit notamment de l'âge, du sexe, du site primitif, du type histologique et la durée d’évolution de la maladie. Dans un certains nombre de cancer, comme ceux du côlon, la tumeur carcinoïde et le carcinome hépatocellulaire (CHC), les métastases se limitent souvent au foie. D’autres, comme les cancers du sein et du poumon, s'étendent à d'autres sites en même temps. (18). Lors de notre étude, nous avons répertoriés 12 cas soit 23%, l’âge moyen des patients était de 58,58 dont 5 cas avaient un âge supérieur ou égal à 70 ans. Le ratio selon le sexe était de 5 en faveur des hommes. Ces résultats comparé aux données ci-dessus sont exactes, toute fois nous avons eu un ratio assez important par rapport à la publication de Nawaz qui montre un ratio de 3/2 en faveur des hommes pour les métastases d’origine colique. Cette différence pourrait s’expliquer par le fait que notre étude porté sur les métastases isolées dont la tumeur primitive est indéterminée. 1.2.4.2 Clinique Les métastases hépatiques peuvent être de découverte fortuite ou lors d’un bilan de suivi. Toute fois on note une prédominance des douleurs abdominales, de l’AEG +/- de l’ascite ou même d’ictère. A l’examen physique une hépatomégalie est très souvent retrouvée, seul 30% des patients ayant métastasés ont un foie cliniquement normal. La présence d’ascite clinique est un facteur de mauvais pronostic et témoigne de l’extension tumorale. En outre des signes cliniques en rapport avec la tumeur primitive peuvent aussi être retrouvée. 125 La symptomatologie de nos patients se résumait à des douleurs abdominales + AEG retrouvée dans 100%,03 cas d’ictère, 02 cas d’ascite et 02 cas de masse abdominale. Une hépatomégalie était mise en évidence dans 09 cas soit 75%. 1.2.4.3 Biologie L'examen en laboratoire révèle une anémie, une leucocytose, souvent une petite élévation de la bilirubine , une augmentation de la phosphatase alcaline et des transaminases. Plusieurs marqueurs biochimiques ont été proposés comme indicateur de métastases hépatiques. Parmi eux, 5'-nucléotidase est le facteur prédictif le plus sensible en comparaison avec des marqueurs d'imagerie et de résultats. La précision diagnostique des marqueurs tumoraux tels que l'alpha-foetoprotéine (AFP), les protéines induites par l'absence de la vitamine K (Pivka II), antigène carcino-embryonnaire (ACE), et CA19-9 pour différencier les lésions focales du foie n'a pas encore été définies, mais ces marqueurs sont significativement liés à certains types de tumeurs. 18] Les résultats biologiques de nos patients etaient anormales dans 10 cas soit 83% à type de TP bas(41%), cytolyse(50%),anémie(16%) et 02 cas de sérologie virale C positif; pour les marqueurs, l’ AFP etait élevée dans 02cas et l’ACE dans 01cas. 1.2.4.4 Imagerie ØEchographie v Aspects généraux [18] Généralement, les métastases hépatiques sont responsables d’une HPM, même si cette dernière peut ne pas être évidente avant un stade évolué de la maladie. Les masses intrahépatiques peuvent altérer la forme du foie, tandis que sa surface peut apparaître nodulaire ou lobulaire. Ce dernier signe est non spécifique et est aussi observé en cas de fibrose cystique et d’infiltration hépatique [18]. En outre, l’aspect échographique des métastases hépatiques est non spécifique et une biopsie peut être requise en vue du diagnostic tissulaire. Cependant, la présence de multiples nodules hépatiques de différentes tailles est presque toujours le résultat de 126 métastases. Une biopsie percutanée ne devrait pas être pratiquée si une résection hépatique curative est possible [18]. Les métastases hépatiques peuvent engendrer des modifications parenchymateuses diffuses ou focales. L’aspect échographique est très peu corrélé à l’histologie, même si des masses en choux-fleurs orientent souvent vers un site primitif colique et que l’évaluation de l’abdomen peut révéler une masse intestinale. L’échogénicité est dépendante de la vascularité tumorale, de la composition tumorale, du degré d’invasion tissulaire et de l’éventuelle présence d’une nécrose, d’un fibrose ou de modifications graisseuses. [18]. Les résultats de nos malades sont inscrits ci après : 127 Malades concernés Résultats Cas 14 Lésions multiples hypoéchogénes hétérogéne Cas 15 Cas 16 Cas 17 -nombreuses adénopathies +ascite Multiples lésions confluents en masse isoéchogénes inhomogéne faisant 11cm+ HMG Foie trufé de nodules dont plus grand 80×59mm hypoéchogéne centré par des strutures hyper étoilées +HMG Lésions multiples sous capsulaires hyperéchogéne à centre hypo+HMG Foie miltinodulaire de taille différentes Cas 18 hyperéchogénes entouré de colerettes hypoéchogénes+HMG -région rétropancréatique présence de masse hypo hétérogéne de 7cm Cas 19 Cas 20 Multiples nodules de taille variable don plus grand 5cm isoéchogénes+ HMG Lésions multiples irréguliers isoéchogénes Avec de nombreuses adénopathies Multiples nodules parfois calcifiés de taille Cas 21 variable + HMG -formation tissulaire de 4cm au niveau du lobe surrénalien gauche Cas 22 Cas 23 Multiples formations nodulaires variable hétérogéne+ HMG Nodules tissulaires multiples hilaire avec compression du pédicule 2 lésions de 5,7cm-9cm respectivement Cas 24 hypoéchogéne hétérogéne,hyperéchogéne hétérogéne _prostate hétérogéne =27cm3 Cas 25 Multiples images nodulaires de taille variable hypoéchogénes mal limités Nous notons donc que,l’imagerie était évocatrice d’une métastase dans tous les cas (n = 11) devant l’aspect de multiples lésions de différents âges et la découverte de foyers susceptibles de représenter le site lésionnel primitif.Toute fois le retenir comme diagnostic définitif était plus délicat. 128 Cas des métastases kystiques Les métastases hépatiques qui sont de nature cystique peuvent mimer un abcès, des infarcti hémorragiques, des hématomes, de simples kystes mais aussi des kystes hydatiques. Les métastases cystiques exhibent un degré de complexité relatif à la forme des nodules muraux, de l’épaisseur des parois et des septa ainsi que des niveaux liquides et de débris. Ces aspects ne sont pas observés au niveau de simples kystes hépatiques. Une anamnèse détaillée peut aider à exclure un hématome, un kyste hydatique voire un abcès parmi les suppositions diagnostiques [18,87].Deux groupes de patients ont tendance à présenter des métastases cystiques : - Ceux présentant une néoplasie primitive ayant une composante cystique, tels que le cystadénocarcinome mucineux du colon, de l’estomac, du pancréas et de l’ovaire ; - Ceux ayant des métastases objets de remaniements à type de nécrose centrale. On cite dans ce cadre le carcinome à cellules squameuses, le léiomyosarcome, le mélanome et le carcinome testiculaire. [18]. Cas des métastases calcifiées Si les métastases sont densément calcifiées, elles vont générer un effet d’ombre. La calcification est due à la mucine intramurale, à la nécrose ou à l’activité phosphatasique. Ces types de métastases peuvent provenir de divers sites primitifs. Toutefois, certains sont particulièrement plus fréquents : - Carcinome du colon sécrétant de la mucine, cystadénocarcinome pseudomucineux de l’estomac ; et moins fréquemment adénocarcinome du sein ou mélanome. - Chez les enfants, le neuroblastome est le plus fréquent. Habituellement hypoéchogène, il peut être hyperéchogène en cas de calcification [18,87]. 129 ü Spécificité de l’échographie lors du diagnostic des métastases hépatiques La spécificité de l’échographie en cas de métastases hépatiques est faible. Le taux global de faux négatifs est de 50 %. Toutefois, ces données proviennent d’études anciennes, alors que la technologie échographique s’est grandement améliorée, ce qui a accru tant la sensibilité que la spécificité de la procédure [18]. Le diagnostic de métastases fut retenu sur les données échographiques et le contexte clinique dans 07/12 cas soit 58%.Les cas 16, 24, 25 furent complétés par un Scanner et les cas 14 ,15 bénéficiérent d’une biopsie respectivement ganglionnaire et hépatique. ØTomodensitométrie La TDM est l’examen de choix d’évaluation des métastases hépatiques. cette primauté est largement attribuable aux effets de double vascularisation et sur les caractéristiques de réhaussement de ces métastases, ceci comparativement au parenchyme normal. Les avènements du scanner spiralé et, plus récemment encore de la TDM en coupes ultrafines, ont révolutionné l’usage de la TDM lors de l’imagerie hépatique. La précision de détection des métastases est dépendante à la fois de la technique utilisée, de la lésion primaire sous-jacente mais également du degré de vascularisation tumorale [88-92] L’aspect des métastases hépatiques est très variable en TDM. Toutefois, comme la majorité d’entre elles sont hypovasculaires (hypodensités) par rapport au parenchyme hépatique environnant, de ce fait sur les coupes sans administration du PDC, la plupart des lésions sont soit hypo soit isodenses. Même si cette imagerie sans administration du produit de contraste n’est plus systématiquement obtenue lors de l’évaluation des tumeurs hépatiques, elle demeure néanmoins [93-100]. 130 Lors de la phase veineuse portale, l’atténuation du parenchyme hépatique normal s’accroît, révélant les métastases relativement hypodenses, avec parfois un vague réhaussement périphérique. Ce rehaussement représente la périphérie de la tumeur viable, par opposition au centre nécrotique. En outre, le centre hypodense peut être la conséquence de remaniements à caractère kystique, tels que ceux des tumeurs primitves de l’ovaire et du pancréas. Même si l’aspect des berges de la lésion peut considérablement varier depuis une image bien définie à un relief mal délimité et infiltrant, la caractéristique de centre hypodense est la présentation la plus fréquente en tomodensitométrie [18,87]. ü TDM avec clichés tardifs La TDM avec phase retardée et PDC à forte dose est rarement utilisée. Toutefois, elle est d’une certaine valeur lors de l’évaluation de cas à équivoque. Cet examen est pratiqué 4 à 6 heures après administration du PDC. L’agent de contraste iodé se concentre dans les hépatocytes du foie sain mais pas au niveau des lésions focales. De ce fait, ces dernières apparaissent comme des foyers d’hypodensité. Limites du scanner spiralé Les petites lésions de l’ordre de 0,5 cm peuvent être manquées au scanner. Le taux d’administration du produit de contraste et la séquence d’acquisition devraient être soignés afin d’éviter des faux négatifs. Il est en effet essentiel qu’une technique en bolus dynamique soit pratiquée. [18,25,87]. Le scanner de nos 3 patients montraient : - Cas 16 : multiples formations variable, hypodense en C- sans réhaussement avec mise en évidence d’une cicatrice centrale. Devant l’aspect atypique du scanner,le diagnostic fut confirmé par une PBF - Cas 24 :2 masses hypodenses avec réhaussement hétérogéne aux temps artériel devenant hypodense au temps poral et tardif+ ascite +epanchement pleural bilat - Cas 25 les résultats sont illustrés ci dessous 131 Figure 18: Scanner en coupe axiale au temps artériel montrant de nombreuses lésions de taille différente faiblement rehaussées, hétérogènes, occupant presque la totalité du foie chez un patient de 40 ans.(Cas 25) Figure 19:mise en évidence de lésions hypodense au temps tardif ü Artérioscanners La technique la plus sensible de détection des métastases est l’artérioscanner ou l’artérioportographie –scanner. En dépit du fait que ce soient des procédures invasives, elles sont d’une valeur inestimable lors de l’appréciation précise du nombre et de la position des lésions hépatiques avant la résection hépatique [18]. 132 Lors de l’artérioscanner, un cathéter percutané est placé dans l’artère hépatique et une imagerie TDM pratiquée à travers le foie. Même s’il démontre les réhaussements vasculaires périphériques les plus minimes qui soient au niveau des lésions hypodenses, l’artérioscanner est plus utile lors de l’évaluation des lésions hyperdenses, comme les néoplasies hépatiques reçoivent la majeure partie de leur irrigation à partir de l’artère hépatique [18]. Durant l’artérioscanner avec temps portal (ASTP), un cathéter est placé en percutané au niveau de l’artère mésentérique ou de celle splénique, de telle sorte que la TDM puisse être pratiquée durant la phase veineuse portale du réhaussement du contaste. Le parenchyme hépatique normal est réhaussé de manière homogène, tandis que les métastases ne prennent pas le PDC. De ce fait, l’artérioscanner avec phase portale est la méthode préférée d’évaluation des métastases hypovasculaires [18]. ü TDM lipiodolée Une autre technique rarement utilisée lors de l’évaluation des métastases est la TDM ayant recours à des iodolipides. Un agent iodolipide tel que le lipiodol est injecté directement dans l’artère hépatique et la TDM est pratiquée après 5-7 jours. Le produit est rapidement éliminé par le parenchyme hépatique normal, mais est retenu au sein du tissu néoplasique. Ce caractère aide à la détection de lésions expansives de très petite taille [18]. ü Degré de précision de la TDM lors du diagnostic des métastases hépatiques La TDM est la technique la plus sensible de détection des métastases hépatiques. L’imagerie obtenue après administration du PDC offre une sensibilité de l’ordre de 80 à 90 % ; tandis que la spécificité est de 99 %. Les techniques spiralées ou en coupes ultrafines ont éliminé les biais relatifs à la respiration, permettant une meilleure détection des métastases de petite taille [101]. L’artérioscanner et l’artérioscanner avec phase veineuse portale possèdent des sensibilités similaires, en dépit du fait que la deuxième procédure soit encore plus sensible 133 lors de la détection de petites lésions infracentimétriques. Toutefois, sa spécificité est moins bonne par rapport à l’artérioscanner [18]. Dans notre contexte le scanner a permis de retenir le diagnostic dans les cas 24 et 25 soit dans les 2/3. ØIRM Tout comme avec l’échographie et la TDM, les métastases hépatiques ont une variété d’aspects à l’IRM. La majorité des tumeurs, qu’elles soient bénignes ou malignes, sont hypointenses en T1 et hyperintenses en T2. Cependant, il existe quelques exceptions à cette règle (par exemple le mélanome métastatique, qui est hyperintense en T1, ceci par rapport au parenchyme hépatique (voir images 73, 74) [102-109]. Une imagerie T2 très pointue est utile en vue de la différenciation vis-à-vis des hémangiomes et des kystes, comme l’intensité du signal est élevée au niveau de ces lésions bénignes, en comparaison avec celle des métastases hépatiques. Toutefois, cette différenciation entre les lésions bénignes et malignes sur la base des caractéristiques de l’intensité du signal en T2 peut s’avérer non concluante. Ainsi, la combinaison des modifications de l’intensité du signal à celles d’ordre morphologique est plus utile [18]. Les caractéristiques morphologiques suggestives d’une métastase hépatique en T2 incluent : - une intensité hétérogène du signal avec des marginales externes irrégulières et mal définies ; - une zone centrale pâteuse ou irrégulière d’intensité de signal élevée, avec un anneau environnant hypointense par rapport au foyer central plus intense que le parenchyme hépatique normal adjacent [18]. 134 Les agents de contraste veineux améliorent la détection des masses lésionnelles hépatiques. Le recours à l’IRM avec administration de gadolinium n’accroît pas seulement la capacité de détection des masses focales, mais permet également la différenciation des lésions bénignes de celles malignes. Dans certaines circonstances, l’imagerie avec du PDC peut autoriser le diagnostic spécifique d’une lésion hépatique focale. Les métastases ont un réhaussement hétérogène et exhibent occasionnellement une zone centrale exempte de PDC, ceci étant dû à la nécrose tumorale. De plus, les métastases hypervasculaires sont mieux réhaussées que le parenchyme hépatique adjacent lors de la phase artérielle au cours des études dynamiques ; à l’opposé de celles hypovasculaires [6,18,7-11,25,87]. ü Rôle de l’IRM L’IRM est parfois utilisée en première intention lors du diagnostic des MH. Elle est beaucoup retenue comme une technique de résolution de problèmes diagnostiques ou lorsque les imageries d’alternative sont contre-indiquées. Elle possède les avantages de procurer une résolution de contraste inhérente élevée, d’apporter des informations biochimiques et morphologiques, d’offrir un des possibilités sur plusieurs plans, de posséder une sensibilité intrinsèque au flux sanguin et aux produits de dégradation du sang [18]. ü Sensibilité et spécificité de l’IRM Techniquement, l’IRM est aussi sensible que la TDM dans la détection des MH. Le recours à des techniques ultrarapides a certainement accru la sensibilité de la procédure, en dépit du fait qu’elle demeure inférieure à l’ASTP. Dans un certain nombre de contextes, elle est même supérieure aux autres techniques d’imagerie. Les hémangiomes sont diagnostiqués avec fiabilité par l’IRM et, fait encore plus pertinent, sont plus aisément différenciés des métastases que lors des autres procédures d’imagerie [18]. 135 Il est dit que l’IRM est la modalité la plus performante lors du diagnostic de l’HNF, comme elle possède des sensibilité et spécificité respectives de 70 et 98 %. La cicatrice centrale est plus souvent détectée à l’IRM qu’à la TDM. Une limite de l’examen (après administration de gadolinium) lors de l’appréciation du foie est la nécessité d’une coupes itératives en séquences T1 sous gradient d’écho lors des phases artérielle hépatique, veineuse portale et retardée [18]. ü Limites de l’IRM lors du diagnostic des métastases hépatiques Deux principaux facteurs limitent l’usage accru de l’IRM lors de l’imagerie du foie : les facteurs techniques et le coût. Parmi les facteurs techniques, on cite : les artéfacts de mouvement (respiratoires, cardiaques, motilité intestinale, pulsation aortique. Ils ont tendance à dégrader la qualité de l’image. Ces problèmes ne sont pas définitifs et pourraient être surmontés par le recours à des séquences ultrarapides, des bobines rangées en phase ainsi que des agents intraluminaux spécifiques d’organes. Concernant le coût, avec l’escalade des dépenses en matière de santé, le rapport –coût efficacité et l’usage d’une seule modalité d’imagerie capable de répondre à toutes les questions cliniques sont mis en exergue [18] Øimagerie nucléaire ü TDM couplée à l’imagerie nucléaire Dans des cas sélectifs de diagnostic difficile, la TDM peut être couplée à l’imagerie nucléaire, ceci dans le but d’accroître les chances de succès diagnostique (Cf figure 72). 136 FIGURE 20 : foie de métastases. Aspect caractéristique des métastases hépatique d’une tumeur carcinoïde en TDM monophotonique, obtenue avec de l’octréotide marqué à l’inium – 111. Un aspect détaillé des lésions est mis en exergue sur les images [18]. 1.2.2 Autres ü Cystadénocarcinomes biliaires [18,103,104] Les cystadénocarcinomes et cystadénomes biliaires peuvent prêter à confusion avec des métastases. Ces tumeurs sont similaires aux tumeurs cystiques muqueuses du pancréas et de l’ovaire. La majorité d’entre elles contiennent des cellules en fuseaux en dessous de l’épithélium, aspect proche de celui du stroma ovararien, retrouvé seulement chez la femme. Cependant, un petit d’entre elles ne contiennent pas de stroma ovarien. Dans ces 137 conditions, elles sont possibles chez l’homme et la femme. En macroscopie, les tumeurs sont multiloculées, avec divers degrés de configurations en septa et de nodularité. Les locules contiennent des liquides de consistance variable. Ainsi, ce dernier peut être séreux, mucineux, biliaire, hémorragique ou une combinaison de ces présentations. Du point de vue radiologique, les aspects tels que les septa et la nodularité sont associés au cystadénocarcinome lorsqu’ils sont retrouvés en même temps. L’IRM révèle une masse multiloculaire avec des septa et une nodularité. L’intensité du signal varie en fonction de la consistance du liquide intraloculaire [18,103,104]. ü Cholangiocarcinomes intrahépatiques Les cholangiocarcinomes intrahépatiques comptent pour 10 % de toutes les tumeurs malignes primitives du foie. L’IRM retrouve une tumeur non encapsulée qui est hypointense en T1 et hyperintense en T2. Une hypointensité centrale correspondant une cicatrice centrale peut être observée sur les images en T2. La découverte de cette dernière est un signe fiable de différenciation entre une métastase et une tumeur primitive du foie [18,105]. Le mode de réhaussement après injection de PDC (gadolinium) dépend de la taille tumorale. En effet, le réhaussement peut être homogène en cas de tumeur de petite taille, mimant un CHC. Les tumeurs de grande taille exhibent un réhaussement périphérique de la prise du PDC qui est minime à modéré, avec remplissage graduel. Un remplissage incomplet est noté au niveau des images retards. La cicatrice centrale peut prendre le produit de contraste. Toutefois, elle devient isointense sur l’imagerie retardée ; à l’opposé de l’HNF, qui devient hyperintense. Il existe une controverse quant à l’invasion des veines porte et hépatique. Alors que certains auteurs estiment que cette atteinte vasculaire est beaucoup plus caractéristique du CHC et donc est exceptionnelle en cas de cholangiocarcinome intrahépatique, la majorité des chercheurs pensent à l’heure actuelle que l’infiltration vasculaire est courante lors du cholangiocarcinome. L’IRM en gradient d’écho est un outil de valeur en matière de détection de l’invasion vasculaire [18,105]. 138 Dans notre contexte nous avons eu une suspicion clinico-radiologique d’un Cholangiocarcinome chez un patient de 55ans,(cas 46) qui présentait ictère+ douleur+AEG et dont la biologie révélait une Cytolyse à 7 fois la normale et une cholestase importante à 36 fois la normale. L’échographie montrait un processus tumoral hétérogène hyperéchogéne en continuité avec la vésicule biliaire et une importante dilatation des VBIH sans individualisation de la VBP. Le scanner illustrait une masse de densité tissulaire mal limité réhaussé de manière de façon hétérogène, une importante dilatation des VBIH sans individualisation de la VBP et un contact étroit du processus avec la vésicule et un trouble de la perfusion du foie gauche qui est hyperdense au temps artériel ;aspect à compléter par une IRM. Chez ce malade le bilan ne fut pas complété et la chirurgie non faite par inopérablité. ü Angiosarcome L’angiosarcome est une tumeur hépatique rare qui a été liée à l’exposition aux toxines industrielles et environnementales. Les signes IRM sont similaires à ceux décrits lors des hémangiomes. Comme les deux types tumoraux contiennent d’abondants espaces vasculaires, ils sont habituellement hyperintenses en T2. Toutefois, les angiosarcomes exhibent une intensité de signal hétérogène en T2. Le réhaussement périphérique par le gadolinium est souvent présent, mais pas de manière aussi intense ou globulaire que lors des hémangiomes. Par ailleurs, celui-ci est habituellement discontinu [18,108]. 139 2. PERSPECTIVES – LIMITES DE NOTRE ETUDE Les perspectives de l’imagerie des tumeurs du foie sont à la fois complexes et simples. Complexes dans la mesure où elles intègrent plusieurs composantes intriquées : - Amélioration des performances des appareils ; - Mise au point de nouvelles techniques et artifices dont l’impact premier est la sélectivité de pratique des examens ; - Apport de nouveaux artifices tels que la génération d’agents de contraste échographiques qui, a engendré ipso facto un regain d’intérêt pour la procédure, comme les résultats préliminaires font état de possibilités de caractérisation des tumeurs hépatiques de précision similaire à celles obtenues avec la TDM ou en IRM. Simples, puisqu’elles ont toutes un seul but : une approche plus efficiente et de qualité en vue d’un contrôle optimal des divers aspects et modes de présentation de ces entités pathologiques. Amélioration des performances des appareils Les appareils d’IRM et de TDM les plus récents permettent la pratique de coupes de plus en plus fines, selon des modes conventionnels et/ou dynamiques, qui autorisent d’espérer un diagnostic dans la quasi-totalité des cas. Génération de nouvelles techniques La recherche effrénée quant à l’élaboration de nouvelles techniques à même de fournir et/ou de contribuer efficacement au diagnostic, sans invasivité et selon des délais courts, est le but que s’assignent de nombreux chercheurs, conscients des difficultés diagnostiques que peuvent générer certaines présentations morbides hépatiques atypiques. Deux exemples pratiques illustratifs de cet état des choses sont présentés ci-dessous. 140 Le premier concerne Venkatesh et al [67], qui ont évalué le potentiel de l’élastographie par résonance magnétique (ERM) à caractériser les tumeurs hépatiques solides. Après avoir identifié 44 tumeurs en T1 et T2 avant après administration de gadolinium, une cartographie de leur rigidité (élastogramme) fut obtenue et la valeur de rigidité de la tumeur exempte de PHN calculée. Les résultats préliminaires de cette approche sont prometteurs. En outre, la technique est non invasive. En effet, ces auteurs ont rapporté que les tumeurs hépatiques malignes avaient une rigidité de cisaillement significativement plus élevée que celles bénignes, le foie de fibrose, ainsi que le PHN. Les tumeurs fibrotiques quant à elles, ont des valeurs de rigidité qui chevauchent à la fois celles des tumeurs malignes et bénignes (intermédiaires). Les auteurs ont par ailleurs rapporté qu’une valeur seuil de 5 kPa permettait de distinguer précisément les tumeurs malignes de celles bénignes et du PHN [67]. Agents de contraste à tropisme hépato-biliaire La sensibilité et la spécificité étant les moyens d’évaluation classique de la qualité d’un test d’imagerie, l’amélioration des performances de ce dernier revient à accroître la magnitude de ces deux paramètres. Les agents de contraste ont pour vocation la mise en exergue des caractéristiques d’identification des tumeurs. La sélectivité des nouveaux agents et leur spécificité, qu’elle soit à caractère fonctionnel (cellules de Kuppfer) ou morphologique, augmente significativement les chances d’identification radiologique précise de la tumeur. A l’heure actuelle, les propriétés de nombreux produits susceptibles des agents de contraste sont étudiées. Dans un registre similaire, l’émergence d’agents de contraste en échographie procurera certainement un nouvel élan à cette modalité, qui avait tendance à être reléguée au rang d’examen de « débrouillage », avant la pratique des procédures plus « pointues » que sont la TDM et l’IRM. L’on ne saurait achever ce chapitre consacré aux perspectives de l’imagerie des tumeurs hépatiques sans avoir une pensée pour notre contexte. Les perspectives peuvent être prometteuses, compte tenu de divers facteurs suggérant ce constat : 141 - Une politique nationale de santé ciblant une augmentation substantielle des moyens humains notamment des spécialistes dans les diverses branches médicales ; - L’acquisition de moyens logistiques susceptibles de jeter les bases d’une pratique de radiologie et de gastro-entérologie de voisinage (par arpport aux malades) de qualité, ceci dans toutes ses composantes ; - La maîtrise des connaissances et gestes techniques essentiels en radiologie hépatique. Les limites etaient représentées : La première d’entre elles est inhérente au caractère rétrospectif de notre étude, donc susceptible à de nombreux biais. Biais de sélection, comme de nombreux patients inclus dans ce travail n’ont pas bénéficié d’une preuve histologique formelle quant à la véritable nature de leur tumeur et l’exclusion des metastases d’origine connus. Biais de performance, puisque des critères stricts de définition radiologique de chaque tumeur ici étudiée n’existaient pas. De même, il est fort bien reconnu qu’il existe une grande variabilité inter individuelle voire intra individuelle lors de l’analyse d’une imagerie donnée. Biais d’analyse, justifié par le manque critéres d’informations appropriées au niveau de certains dossiers. A ce titre, la pratique d’une étude des corrélations radio-cliniques et radio-histologiques était particulièrement ardue. Finalement, certains aspects de notre étude pourraient manquer d’amplitude ou de la profondeur adéquate au regard de la litétrature contemporaine. Nous nous en excusons, comme nous aurons fait de notre mieux 142 CONCLUSION Au terme de notre travail, force est de constater que l’imagerie des tumeurs du foie est un aspect d’importance critique de la prise en charge efficience et élaborée des différentes entités pathologiques incriminées dans ce contexte. En effet, les progrès continus enregistrés au niveau de la discipline radiologique ont généré une approche de caractérisation tumorale de plus en plus affinée. A l’heure actuelle, elle apporte, autant que faire se peut, des informations morphologiques et fonctionnelles critiques en vue d’une caractérisation de plus en plus discriminative des pathologies tumorales hépatiques. A cet effet, les modalités conventionnelles que sont l’échographie, la TDM et l’IRM tout comme l’imagerie nucléaire, ont bénéficié d’artifices judicieux et ce dans toutes les composantes de cette approche d’imagerie : performance des appareils, affinement des techniques pratiques, identification de nouveaux produits de contraste plus sélectifs, à tropisme hépato-biliaire élevé ; contribution certaine dans l’amélioration et la fiabilité de gestes thérapeutiques hépatiques. Cette nouvelle donne permet tout aussi bien des corrélations radio-cliniques et radio-histologiques d’un meilleur aloi dans les cas à équivoque, comme aucun examen d’investigation ne possède la précision maximale possible, c’est-à-dire 100 %. En somme, l’imagerie est tout simplement un outil incontournable de l’approche générale des tumeurs hépatiques. 143 RESUME But Notre travail est une étude rétrospective se proposant de passer en revue les avantages et limites des moyens classique d’imagerie (Echo-TDM-IRM), de définir les tumeurs hépatiques et d’établir l’existence ou non de corrélation radiohistologique. Méthode Ce travail a pour cadre le service de gastro-entérologie et d’hépatologie du CHU Hassan II de Fès et couvre la période Avril 2001 – Mai 2008 (7 ans).Sur une série de 52 cas nous allons passer en revue les aspects saillants de l’imagerie des tumeurs hépatiques dans notre contexte. Résultats Au total 31 hommes et 21 femmes âgés de 22 à 90 ans (moyenne 56 ans) ont été inclus dans cette étude. Parmi les différentes entités pathologiques colligées, on cite 13 cas de carcinome hépatocellulaire (CHC) de diagnostic radiologique confirmé par la PBF dans 09 cas ; 12 cas de métastases dont 02 sont confirmés par l’histologie ; 8 cas d’hémangiomes dont un confirmé par l’anapathe après chirurgie ; 13 cas de nodules indéterminés où la PBF n’était pas faite et l’imagerie insuffisante ou non concluante; 4 cas de biopsies (PBF) non concluantes et 2 cas d’anatomopathologies indéterminées. La triade échographie +/- TDM +/- IRM a permis d’établir le diagnostic d’hémangiome, de CHC ou de métastases, par la mise en évidence des aspects caractéristiques et/ou très évocateurs de ces pathologies qui, associés aux données clinico-épidémiologiques, permettaient de poser le diagnostic positif. La sensibilité des corrélations radiocliniques et radiohistologiques était bonne ; la spécificité l’était moins. En outre, pour les autres cas colligés (nodules indéterminés ; PBF non 144 contributif + anatomopathologie indéterminée )soit 36,5 %, aucun diagnostic définitif ne fut retenu, compte tenu des résultats des investigations d’imagerie pratiquées et la non disponibilité d’une étude histologie à l’exception d’un cas de biopsie non concluante mais où le diagnostic de CHC a été quand même retenu sur les données de l’imagerie. Ainsi, en dépit des biais et autres facteurs confondants qui sont l’apanage d’études rétrospectives, l’imagerie médicale dans notre contexte a permis l’identification de la pathologie dans 2/3 des circonstances environ. Ce résultat à première vue mitigé est correct, comme tel que nous l’avons démontré tout au long de cette thèse, la littérature évoque les nombreux problèmes de diagnostic différentiel rencontrés lors l’imagerie de cette pathologie tumorale du foie. Conclusion notre étude met en exergue la nécessité d’une imagerie hépatique de plus en plus pointue, intégrant des agents de contraste spécifiques du foie ; des appareils ultrasensibles et des techniques plus sophistiquées et mieux calibrées afin de décrire les aspects les plus subtils des différentes pathologies, susceptibles d’autoriser leur meilleure reconnaissance et donc leur diagnostic. 145 SUMMARY Purpose Our work is a retrospective study is proposing to review the benefits and limitations of conventional imaging (Echo-CT-MRI) to define liver tumors and to establish the existence or not of radio-histological correlation. Method This work is part of the Gastroenterology and Hepatology of the University Hospital Hassan II of Fez and covers the period April 2001 - May 2008 (7 years). In a series of 52 cases we review the salient features of imaging of liver tumors in our context. Results In total 31 men and 21 women aged 22 to 90 years (mean 56 years) were included in this study. Among the various pathological entities collected, citing 13 cases of hepatocellular carcinoma (HCC) confirmed radiological diagnosis by PBF in 09 cases, 12 cases of metastases which 02 were confirmed by histology, 8 cases of hemangiomas confirmed by including a Anapath after the surgery, 13 cases of indeterminate nodules where PBF was not made and imaging insufficient or inconclusive; 4 cases of biopsy (PBF) inconclusive and 2 cases of unknown pathology. The triad ultrasound + / - CT + / - MRI has helped to establish the diagnosis of hemangioma, CHC or metastasis, by highlighting aspects of characteristics and / or highly suggestive of these diseases which, combined with clinical data epidemiological allowed positive diagnosis. The sensitivity of correlations and radiocliniques radiohistologiques was good, the specificity was less. In addition, for 146 other cases collected (indeterminate nodules; PBF + non-contributory pathology indefinite) or 36.5%, no definitive diagnosis was not upheld, given the results of imaging investigations carried out and the unavailability of a study histology with the exception of one case of biopsy inconclusive but the diagnosis of HCC was still retained on the data from the imagery. Thus, despite the bias and other confounding factors that are confined to retrospective studies, medical imaging in this context led to the identification of pathology in 2 / 3 of the circumstances around. This result at first sight mixed is correct, as we have shown throughout this thesis, the literature discusses the many problems encountered in differential diagnosis of this imaging tumor pathology of the liver. Conclusion Our study highlights the need for liver imaging increasingly sophisticated, incorporating specific contrast agents of the liver; ultrasensitive equipment and technology more sophisticated and better calibrated to describe the more subtle aspects of various pathologies, likely to allow them greater recognition and therefore their diagnosis. 147 ﻣﻠﺨﺺ ﺗﻘﺘﺮح دراﺳﺘﻨﺎ اﻟﺮﺟﻌﯿﺔ اﺳﺘﻌﺮاض ﻣﺰاﯾﺎ و ﻣﺤﺪودﯾﺔ وﺳﺎﺋﻞ اﻟﺘﺼﻮﯾﺮ اﻟﻜﻼﺳﯿﻜﯿﺔ )اﻟﻜﺸﻒ ﺑﺎﻟﺼﺪى ,اﻟﻜﺸﻒ ﺑﻘﯿﺎس اﻟﻜﺜﺎﻓﺔ و اﻟﻜﺸﻒ ﺑﺎﻟﺮﻧﯿﻦ اﻟﻤﻐﻨﺎﻃﯿﺴﻲ ( ,ﺗﻌﺮﯾﻒ اﻷورام اﻟﻜﺒﺪﯾﺔ و إﺛﺒﺎت وﺟﻮد أو ﻋﺪم وﺟﻮد ﻋﻼﻗﺔ ﺑﯿﻦ اﻟﺨﺼﺎﺋﺺ اﻹﺷﻌﺎﻋﯿﺔ و اﻟﻨﺴﯿﺠﯿﺔ. ﺷﻤﻠﺖ دراﺳﺘﻨﺎ ھﺎﺗﮫ 52ﺣﺎﻟﺔ ﺗﻤﺖ ﻣﻌﺎﯾﻨﺘﮭﺎ ﺑﻘﺴﻢ اﻷﻣﻌﺎء ,اﻟﻤﻌﺪة و اﻟﻜﺒﺪ ﺑﺎﻟﻤﺴﺘﺸﻔﻰ اﻟﺠﺎﻣﻌﻲ اﻟﺤﺴﻦ اﻟﺜﺎﻧﻲ ﺑﻔﺎس و دﻟﻚ ﺧﻼل اﻟﻔﺘﺮة اﻟﻤﻤﺘﺪة ﻣﻦ أﺑﺮﯾﻞ 2001إﻟﻰ ﻣﺎي 7) 2008 ﺳﻨﻮات( واﻟﺘﻲ ﻧﮭﺪف ﻣﻦ وراﺋﮭﺎ إﻟﻰ اﺳﺘﻌﺮاض اﻟﺴﻤﺎت اﻟﺒﺎرزة ﻟﺘﺼﻮﯾﺮ اﻷورام اﻟﻜﺒﺪﯾﺔ ﺑﻨﻔﺲ اﻟﻤﺆﺳﺴﺔ. ﺷﻤﻠﺖ ھﺪه اﻟﺪراﺳﺔ 31رﺟﻼ 21 ,اﻣﺮأة ﯾﺘﺮاوح ﻋﻤﺮھﻢ ﺑﯿﻦ 22و 90ﺳﻨﺔ ) ﻣﺘﻮﺳﻂ 56 ﺳﻨﺔ( .ﻣﻦ ﺑﯿﻦ ﻣﺨﺘﻠﻒ اﻟﻮﺣﺪات اﻟﻤﺮﺿﯿﺔ اﻟﺘﻲ ﺗﻤﺖ دراﺳﺘﮭﺎ ﻧﺬﻛﺮ 13ﺣﺎﻟﺔ ﻣﻦ اﻟﺴﺮﻃﺎن اﻟﻜﺒﺪي اﻟﺨﻠﻮي ﺗﻢ ﺗﺸﺨﯿﺼﮭﺎ إﺷﻌﺎﻋﯿﺎ و ﺗﺄﻛﯿﺪه ﺑﺎﻟﺪراﺳﯿﺔ اﻟﻨﺴﯿﺠﯿﺔ ﻓﻲ 09ﺣﺎﻻت 12 ,ﺣﺎﻟﺔ ﺗﻤﻮﺿﻊ ﺛﺎﻧﻮي ﻟﺴﺮﻃﺎن ﺗﻢ ﺗﺄﻛﯿﺪ ﺣﺎﻟﺘﯿﻦ ﻧﺴﯿﺠﯿﺎ 8 ,ﺣﺎﻻت ﻣﻦ اﻻﯾﻤﻮﻧﺠﯿﻮم ﺗﻢ ﺗﺄﻛﯿﺪ ﺣﺎﻟﺔ ﻧﺴﯿﺠﯿﺎ ﺑﻌﺪ ﻋﻤﻠﯿﺔ ﺟﺮاﺣﯿﺔ 13 ,ﺣﺎﻟﺔ ﻣﻦ أورام ﻣﺠﮭﻮﻟﺔ اﻟﮭﻮﯾﺔ و دﻟﻚ ﻟﻌﺪم ﻗﯿﺎﻣﻨﺎ ﺑﺪراﺳﺔ ﻧﺴﯿﺠﯿﺔ و ﻟﻜﻮن وﺳﺎﺋﻞ اﻟﺘﺼﻮﯾﺮ ﻏﯿﺮ ﻛﺎﻓﯿﺔ . ﺗﻤﻜﻨﺖ اﻟﺜﻼﺛﯿﺔ اﻟﻜﺸﻒ ﺑﺎﻟﺼﺪى ,ﺑﻘﯿﺎس اﻟﻜﺜﺎﻓﺔ ,أو ﺑﺎﻟﺮﻧﯿﻦ اﻟﻤﻐﻨﺎﻃﯿﺴﻲ ﻣﻦ ﺗﺸﺨﯿﺺ اﻻﯾﻤﻮﻧﺠﯿﻮم ,اﻟﺴﺮﻃﺎن اﻟﻜﺒﺪي اﻟﺨﻠﻮي ,ﺗﻤﻮﺿﻊ ﺛﺎﻧﻮي ﻟﺴﺮﻃﺎن ﺑﺈﻇﮭﺎر اﻷوﺟﮫ اﻟﻤﻤﯿﺰة ﻟﮭﺪه اﻷﻣﺮاض ,و اﻟﺘﻲ ﺳﺘﻤﻜﻦ ﻣﻦ ﺗﺸﺨﯿﺼﮭﺎ ادا ﻣﺎ ﻗﺮﻧﺖ ﺑﺎﻟﻤﻌﻄﯿﺎت اﻟﺴﺮﯾﺮﯾﺔ و اﻹﺣﺼﺎﺋﯿﺔ ﻛﺎﻧﺖ اﻟﺤﺴﺎﺳﯿﺔ ﺟﯿﺪة ﻓﻲ ﺣﯿﻦ ﻛﺎﻧﺖ اﻟﺨﺼﻮﺻﯿﺔ أﻗﻞ . ھﻜﺬا و ﻋﻠﻰ اﻟﺮﻏﻢ ﻣﻦ ﻋﻮاﻣﻞ اﻟﺘﺸﻮﯾﺶ اﻟﻤﺼﺎﺣﺒﺔ ﻟﻠﺪراﺳﺎت اﻟﺮﺟﻌﯿﺔ ,ﺗﻤﻜﻨﺖ وﺳﺎﺋﻞ ﺗﺼﻮﯾﺮﻧﺎ اﻟﻄﺒﯿﺔ ﻣﻦ ﻛﺸﻒ اﻟﻤﺮض ﻓﻲ ⅔ ﻣﻦ اﻟﺤﺎﻻت .ﻷول وھﻠﺔ ﻧﻈﻦ أن ھﺪه اﻟﻨﺘﯿﺠﺔ ﺻﺤﯿﺤﺔ ﻟﻜﻦ ﺗﺒﯿﻦ اﻟﻤﺮاﺟﻊ اﻷدﺑﯿﺔ اﻟﻤﺸﺎﻛﻞ اﻟﻌﺪﯾﺪة اﻟﺘﻲ واﺟﮭﺘﮭﺎ ﻣﺨﺘﻠﻒ ھﺪه اﻟﻮﺳﺎﺋﻞ أﺛﻨﺎء اﻟﺘﺸﺨﯿﺺ اﻟﺘﻔﺮﯾﻘﻲ . 148 ﻗﺎﻣﺖ دراﺳﺘﻨﺎ ﺑﺘﺴﻠﯿﻂ اﻟﻀﻮء ﻋﻠﻰ ﺿﺮورة اﻟﺤﺼﻮل ﻋﻠﻰ وﺳﺎﺋﻞ ﺗﺼﻮﯾﺮ ﻛﺒﺪﯾﺔ ﻣﺘﻄﻮرة أﻛﺜﺮ ﻓﺄﻛﺜﺮ ﺗﺠﻤﻊ ﺑﯿﻦ ﻋﻮاﻣﻞ ﻛﺸﻒ ﻣﻤﯿﺰة ﻟﻠﻜﺒﺪ و أﺟﮭﺰة ذات ﺣﺴﺎﺳﯿﺔ ﻛﺒﯿﺮة و ﺗﻘﻨﯿﺎت ﻋﺎﻟﯿﺔ و أﻛﺜﺮ ﻣﻼﺋﻤﺔ ﻟﻮﺻﻒ أﻛﺜﺮ دﻗﺔ ﻟﻤﺨﺘﻠﻒ اﻷﻣﺮاض ﻣﻤﺎ ﺳﯿﺴﻤﺢ ﺑﻤﻌﺮﻓﺘﮭﺎ ﺟﯿﺪا و ﺑﺎﻟﺘﺎﻟﻲ ﺗﺸﺨﯿﺼﮭﺎ أﻛﺜﺮ ﻓﺄﻛﺜﺮ. 149 Bibliographie 1- Anatomie topographique de l’abdomen du PR LAHLAIDI édition 1986). 2- Gerard Abadjan site histologie du foie et du pancréas http://www.hépathologies.com/acad/h_cd/foipanc.pdf. 3- Wikipedia :Segmentationhepatique ;http://fr.wikipedia.org/wiki/foie #cite_not eradioanatomie_du_foie_et_des_voies_biliaires-1. 4- Segmentationhépatique :http://www.hepatoweb.com/anatomobase/foiefigure 4.htm). 5- Choti MA., Nathan H. fibrolamellar carcinoma. 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