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cette mise en capacité, y compris les associations communautaires. Face au souhait d’égalité
des citoyens, ne faut-il pas promouvoir une société multiculturelle qui reconnaît la différence
des populations et met en place des politiques et des contraintes pour s’assurer du respect de
l’égalité ?
Les territoires sont de plus en plus interconnectés les uns aux autres. Le mécanisme de
redistribution territoriale a autrefois contribué à l’équilibre du territoire français. Les territoires
présentent aujourd’hui des inégalités croissantes, entre territoires et entre populations sur un
même territoire, les inégalités territoriales et les inégalités sociales étant les deux faces d’une
même réalité
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. La décentralisation des politiques s’accompagne d’une exigence
constitutionnelle de compensation. Aujourd’hui, la finitude des moyens rend difficile la
péréquation qui ne peut se faire qu’au-delà de la compensation.
Historiquement, les politiques sociales étaient fondées sur un droit personnel à être
accompagné. Elles ont ensuite évolué vers une logique d’accès à l’ensemble des droits sociaux.
Elles deviennent actuellement des politiques de cohésion sociale intégrant des logiques de
prévention. Ce basculement implique une territorialisation des politiques sociales et une
inscription différenciée dans les territoires.
L’avenir est à la territorialisation des politiques sociales. Un enjeu fort est de parvenir à concilier
des politiques sociales de masse et une demande d’individualisation de la réponse. Il faut
donner une marge de manœuvre aux territoires et privilégier des textes plus frustes permettant
une adaptation de la réponse aux spécificités des personnes et des territoires. Dans ce contexte,
l’Etat aura un rôle important à jouer en matière de régulation.
L’affirmation des usages sociaux au cœur des politiques d’aménagement du territoire : Le
mouvement de décentralisation vise à rapprocher la décision des besoins de l’usager. En
matière de service public, la première aspiration des Français est la qualité. Les usagers sont les
premiers acteurs des politiques sociales, qui sont désormais fondées sur des parcours de
personnes. Les politiques sociales ne peuvent plus être le fait exclusif des collectivités publiques.
Les politiques sociales, tout comme les politiques territoriales, se tricotent entre les collectivités
et les usagers à l’échelle des territoires.
Valorisation des biens écologiques et fonciers communs : Quelle est la politique d’occupation
du territoire et de valorisation du patrimoine naturel ?
Les territoires acteurs de la compétitivité et du rayonnement français : Le développement
territorial repose sur une dynamique de projets. Les associations pourraient jouer un rôle
d’ensemblier des politiques locales et devraient, dans le cadre de coopérations avec les
collectivités publiques, partager leur connaissance des territoires de vie et de mobilité des
personnes et faire remonter leur analyse des besoins en vue d’une meilleure prise en compte
dans la définition des projets de développement territorial. Ces dynamiques de projet ne
peuvent toutefois exister sans un minimum d’infrastructure.
L’ancrage cède le pas à la mobilité comme cadre de référence. La liberté d’implantation des hommes et
des entreprises est un droit essentiel et la mobilité un élément démocratique fondamental. La mobilité
rapproche les citoyens, mais elle exclut également, car elle suppose des moyens et des compétences.
Elle engendre par ailleurs des multi-appartenances territoriales, d’où des citoyens à géométrie variable,
la bonne maille territoriale variant en fonction des services concernés.
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Selon l’expression de Jacques Chérèque.