UNIVERSITÉ DU QUÉBEC
MÉMOIRE PRÉSENTÉ À
L'UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À CHICOUTIMI
COMME EXIGENCE PARTIELLE
DE LA MAÎTRISE EN ÉTUDES ET INTERVENTIONS RÉGIONALES
PAR
EDOUARD BARATON
DE GAULLE OU L'HYPOTHÈQUE FRANÇAISE SUR LE CANADA
HIVER 2012
A mes grands-parents...
Résumé
« Vive le Québec libre », derrière ces mots lancés à la foule par le général de Gaulle
se trouve bien plus qu'il n'y parait. Il
s'agit
tout d'abord de l'aboutissement d'une longue
ligne de pensée politique qui, en France comme dans l'espace canadien-français, n'a cessé
de vivre depuis 1763 : le Peuple français est un, les francogènes de France, d'Amérique ou
d'ailleurs formant un seul et même ensemble, nonobstant les séparations politiques nées de
défaites du passé. Cette conception se décèle depuis l'Ancien Régime jusqu'à de Gaulle en
passant par le Premier Empire, la Révolte des patriotes de 1837-1838, le Second Empire ou
chez les nationalistes, Français ou Canadiens-français de la fin du XIXe siècle.
Il ne
s'agit
pas uniquement d'un aboutissement, la révélation soudaine d'une idée
restée platonique la majeure partie du temps durant deux siècles, mais aussi du début d'une
vaste entreprise où le Canada et ses problématiques du XXe siècle se télescopent avec un
grand dessein gaullien embrassant de vastes espaces à travers le monde et ayant pour
objectif fondamental de briser les blocs de granit jetés à travers le monde par l'ancien
Empire britannique pour lier les mains à la France. La France se lance dans une grande
entreprise de lutte tous azimuts contre un ensemble de faits accomplis politiques dans le but
de regagner sa liberté d'action, sa « Grandeur ».
À travers le présent mémoire, nous nous proposons de reconstituer la genèse
idéologique des faits qui aboutirent à la politique gaullienne vis-à-vis du Canada français
puis le déroulement de ceux-ci, avant comme après la visite historique du chef de l'État
français au Québec de 1967. Faisant la jonction entre histoire idéologique, politique et
diplomatique, nous nous attacherons à exposer ce que fut le dessein gaullien et l'ampleur de
ses visées envers et surtout contre le Canada tel que constitué par l'Acte de l'Amérique du
Nord Britannique de 1867 dans le but ultime de permettre la fondation d'un Canada
français indépendant et coresponsable, avec la France, de la civilisation française à travers
le monde.
Remerciements
Mes remerciements vont à l'Université du Québec à Chicoutimi qui m'a accueilli en
2010 dans le cadre d'un échange avec l'Université François Rabelais de Tours avant de
m'admettre au rang de ses étudiants en Maîtrise en Etudes et Interventions Régionales.
J'associe dans ce remerciement monsieur André Côté, directeur de la Maîtrise en Etudes et
Interventions Régionales ainsi que son assistante, madame Guylaine Munger.
Mes remerciements vont aussi à Madame Cylvie Claveau, professeur à l'Université
du Québec à Chicoutimi, ainsi que monsieur Jean-François de Raymond, professeur associé
à l'Université du Québec à Chicoutimi et ancien diplomate, pour leur direction diligente,
leur soutien et les nombreuses informations
que
je leur dois.
Je tiens aussi à remercier madame le Ministre et Déléguée Général du Québec à
Paris,
Louise Beaudouin, monsieur l'Ambassadeur de France Bernard Dorin et monsieur le
Ministre et Délégué Général du Québec à Paris, Marcel Masse, pour les informations qu'ils
m'ont transmises ainsi que pour le temps et l'attention qu'ils ont eu l'amabilité de me
consacrer.
Je remercie la Fondation de Gaulle qui m'a accueilli dans ses locaux afin de me
permettre d'accéder à sa riche documentation.
Je remercie enfin mademoiselle Lucie Delcambre dont le soutien et l'assistance
m'ont été précieux tout au long de ces années.
Mais la force n 'est pas le droit : elle
n'est qu'orgueil et démesure. On ne
possède pas légitimement ce que l'on
possède par la force. Ils nous ont
rappelés la honte et les torts qu
'ils
nous
ont causés ainsi que les tourments et
les souffrances qu
'ils
ont infligés à nos
ancêtres. Ils se sont vantés de les avoir
vaincus et de les avoir réduits à payer
tribut.
C'est
la raison pour laquelle
nous devons les haïr
et,
déplus, ils nous
en doivent réparation. Nous devons
haïr ceux qui haïssent les nôtres, qui les
ont soumis au tribut et qui veulent
maintenant obtenir de nous un tribut au
nom d'un héritage et d'un prétendu
droit hérité dupasse.
Anonyme, Les premiers faits du roi
Arthur dans le Livre du Graal, Tome I,
Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade,
Paris,
2001,
p 1571.
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