UE9 - Hormonologie Reproduction Pr Gilles LAMBERT

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UE9 - Hormonologie Reproduction
Pr Gilles LAMBERT
Date :25/01/2017
Plage horaire : 14h - 17h
Promo : DFGSM3 2016/2017
Ronéistes : MALLET Anthony
RAYBAUD David
Communications cellulaires
I -Généralités
II - Les récepteurs nucléaires
III - Les récepteurs membranaires
IV - Récepteurs couplés aux protéines G
V - Récepteurs enzymes
VI - Signalisation médiée par protéolyse
VII - Physiopathologie des mécanismes de communication entre
cellules
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I – Généralités
Pour faire fonctionner un organisme multi-cellulaire, les cellules ont besoin de communiquer entres
elles. Cette communication est assurée par des signaux moléculaires extra-cellulaires sécrétés (les
hormones). En général, ces molécules vont donner une information à un récepteur membranaire situé sur la
membrane plasmique de la cellule cible. Ce récepteur peut être membranaire si le signal est hydrophile
(exemple : insuline). Si le signal est hydrophobe on a un récepteur intracellulaire (exemple :
hormones stéroïdiennes).
En réponse à cette fixation, une cascade de signalisation qui va aller dicter à des effecteurs des actions
qu'ils vont entamer. Les effecteurs peuvent être soit des enzymes (réponse métabolique), soit des facteurs de
transcription (réponse génique) ou bien des protéines du cytosquelette (plus rare)
Il existe dans notre organisme 4 formes de transmission du signal :
- Une forme contact-dépendant (rare) : les cellules adjacentes s'informent l'une et l'autre et s'envoient des
signaux.
- Une forme paracrine : les cellules sécrètent des molécules qui vont agir non pas sur la cellule directement
voisine mais sur le micro-environnement l'entourant (le même tissu).
On parle d’autocrine quand la cellule émet des signaux pour elle même.
- La transmission synaptique : les neurones des cellules musculaires par exemple.
- La transmission endocrine : une cellule sécrète une substance « hormone » qui va agir à distance sur un
tissu cible en passant par le compartiment plasmatique/sanguin sur une cellule cible.
On va comparer dans ce tableau les avantages/inconvénients des différentes transmissions du
signal :
- Transmission synaptique : le signal agit sur la cellule voisine, l'espace entre les 2 cellules est très limité et
on n’a pas de dispersion du signal, qui a une durée de vie très courte.
- Transmissions paracrine et autocrine : le signal agit sur la cellule voisine ou la cellule elle- même, durée de
vie courte.
- Transmission endocrine (concerne les glandes) : signal diffusé dans le sang, dans tout l'organisme, le signal
est rès dilué, l’hormone a une durée de vie longue mais la réponse est plus tardive.
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Signal représenté par le point rouge. 2
formes de réponse au signal (même si l’on
a vu avant qu'il y avait 3 types
d’effecteurs) :
1)Soit la voie de signalisation (représentée
par les flèches roses)
module la
fonction d'une protéine (exemple : une
protéine du cytosquelette était relâchée →
elle se contracte, une phosphorylation...).
On a déjà notre protéine mais elle change
d'action. Ici nous avons une réponse
rapide car tout est déjà présent dans la
cellule pour permettre la réponse
2) Soit il y a fabrication de protéine : on induit la cascade de signalisation (représentée par les flèches
vertes) qui active le promoteur de gènes cibles → fabrication d'ARNmessager et on va moduler la
synthèse de protéine. Cependant, la réponse est beaucoup plus lente car il doit y avoir une fabrication de
la protéine.
Dans le corps, chaque cellule (en bleu à gauche sur le schéma)
reçoit en même temps plusieurs signaux différents. Par
exemple ici schématisée une cellule et plusieurs signaux : si
les signaux A, B et C arrive sur la même cellule, cette cellule
ne change pas de mode de fonctionnement, elle continue à
vivre.
Si elle reçoit 2 autres signaux (D et E) → elle doit passer en
division cellulaire (mitose).
Si elle reçoit encore 2 autres signaux (F et G) → elle doit se
différencier (exemple : un fibroblaste → cellule musculaire).
Il peut y avoir une absence de signal ou d'autres signaux qui
indiquent à la cellule qu'elle doit rentrer en apoptose pour
laisser la place à d'autres cellules.
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N'oubliez donc jamais qu'il n'y a pas qu'une seule hormone qui agit sur une cellule mais plusieurs hormones
en même temps.
Nature des différentes molécules informatives
Sur le plan physiologique, les molécules informatives peuvent être :
- Si l'on est dans une synapse, des neurotransmetteurs .C’est la transmission synaptique.
- Si ce sont des hormones, elles sont fabriquées par des glandes (tissus qui sécrètent des mélanges
protéiques, que ce soit endocrine, salivaire...). Sous le mode endocrine.
On va distinguer :
→ Les hormones qui sont sous le contrôle du SNC (axe hypothalamo-hypophysaire, hormones
thyroïdiennes par exemple).
→ Les hormones hors du contrôle du SNC (exemple : insuline dont la sécrétion est régulée par le glucose)
- Si l’on est dans un mode de transmission autocrine ou paracrine, on a affaire à des hormones de
croissance (chémokine, cytokine), donc des médiateurs de l'inflammation.
Sur le plan chimique, les molécules informatives peuvent être :
- Gaz (NO, CO)
- Nucléotides
- Lipides ( stéroides..)
- Protéines/peptides (exemple : insuline).
On va donc les classer soit sur le plan physiologique (neurotransmetteurs, hormones) soit chimique.
Prenons l'exemple de l’extrémité d'un neurone qui sécrète un neuromédiateur : l’acétylcholine. Cette
molécule va être reconnue par les récepteurs des cellules endothéliales des parois vasculaires. Puis a partir
de l'arginine (dans la cellule), une enzyme (la NO synthase) va permettre la formation de NO (gaz) qui sera
ensuite sécrété pour aller agir sur la cellule musculaire lisse. Ce même NO va alors permettre la
fabrication de GMPc et entraîner ainsi la relaxation des cellules musculaires lisses → vasodilatation.
(schéma ci-dessous)
Ce mécanisme a une importance considérable dans la régulation de la pression artérielle, le tonus vasculaire..
De plus en fonction de la cible, la réponse ne sera pas la même. Par exemple, si elle relaxe le muscle
cardiaque et diminue la fréquence des contractions, elle va au contraire augmenter celles des muscles
squelettiques .
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II - Les récepteurs nucléaires =intracellulaires
Les hormones, il y en a que 2 types :
celle qui sont solubles dans les lipides → hydrophobe
celle qui sont soluble dans l'eau →hydrophile
Pour les récepteurs nucléaires on a :
°un signal hydrophobe qui traverse la
membrane
( exemple
:
hormones
stéroïdiennes)
°3 étapes moléculaires :
-il se lie de manière spécifique et réversible à
un récepteur intracellulaire (2 mots que l'on
doit savoir). Cette liaison a lieu la plupart du
temps dans le noyau ou dans le cytoplasme (plus
dans le cytoplasme)
-Cette liaison à cette hormone va entraîner un
changement de conformation
-en faisant cela le récepteur peut recruter des co-activateur (en rose) et va être transloqué dans le noyau
(s’il n'y est pas déjà). Le récepteur et son ligand vont donc se fixer sur les promoteurs de gènes cibles,
°Ils agissent alors comme facteur de transcription en modulant la transcription d'ARNm codé par les
gènes cibles. Les signaux hydrophobes sont soit des stéroïdes soit des hormones thyroïdiennes. Tous les
lipides sont des signaux hydrophobes et agissent de la même manière que les hormones hydrophobes.
Ce mécanisme de récepteur nucléaire s'oppose aux récepteurs membranaires situés sur la membrane
plasmique (toujours différencier les 2 types de signalisation selon la nature de l'hormone).
Les signaux hydrophiles sont : des peptides/protéines ou des dérivés d'acide aminé.
Un exemple de récepteur nucléaire est le PPARalpha , qui reconnait les AG a chaine très longues qui ne sont
pas dégradés normalement mais par les peroxysomes. Quand il est activé, cela fait baisser les triglycérides,
augmenter le HDL et améliore la dyslipidémie des diabétiques de type 2. On a donc inventé des molécules
capables d’aller activer ce récepteur comme par exemple le phénofibrate.
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III - Les récepteurs membranaires
Les récepteurs membranaires sont fixés aux membranes; la liaison ligand-récepteur est spécifique, de haute
affinité, réversible et saturable. Vous pouvez ajouter autant d'hormones souhaité, quand vous atteignez le
niveau de saturation maximale : pas de réponse plus grande.
Il y a une transduction du signal, càd que le signal sera transmis de l'extérieur vers l'intérieur de la cellule et
la réponse sera faite par un effecteur. Ici l'hormone ne rentre jamais dans la cellule : c’est le messager qui
s'en occupe.
4 familles de récepteurs :
- Les récepteurs couplés aux canaux ioniques : le ligand est en rouge et permet l'ouverture d'un canal
ionique et permet l’entrée/ sortie d'ions de la cellule, ici l'hormone est donc la
« molécule signal ». Très important par exemple avec le calcium pour la sécrétion d'insuline.
Il y a des signaux peuvent venir de l‘extérieur ou de l’intérieur qui font qu’un canal ionique peut s’ouvrir ou
se fermer. Il existe aussi 2 autres façons d’activer un canal qui sont la dépolarisation de la membrane ou
bien (plus rare) l’ouverture mécanique.
- Les récepteurs couplés aux protéines G,
- Les récepteurs couplés aux enzymes,
- Les récepteurs couplés à des systèmes protéolytiques.
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Rappel : le signal arrive de l'extérieur, il est reçu par un récepteur puis transduit par un
système de transduction; vous avez un récepteur qui dans la plupart des cas traduit le signal externe en signal
interne, le messager secondaire. Il y a une cascade de signalisation avec modification de protéines
(structurales ou enzyme) puis une réponse biologique.
Contrairement aux hormones hydrophobes, ces hormones font appel au messager secondaire.
On a dans ces cascades de signalisation des interrupteurs moléculaires.
- Vous avez des enzymes qui, lorsqu'elles reçoivent un signal, vont être phosphorylées et devenir actives.
- Deuxième sorte de transmission du signal dans la cascade de signalisation : l'échange de GDP et GTP. La
protéine est dans une position « off » elle contient dans une poche un GDP, le signal arrive : le GDP
dégage, le GTP se fixe à la place. Le signal est transmis et le GTP est dé-phosphorylé en GDP +P.
Ce sont les 2 voies qui existent et ce sont des interrupteurs moléculaires; lors de la cascade de
signalisation nous avons ces 2 options.
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Dans notre voie de signalisation, on a des phénomènes
d'emballement : lorsqu'un stimulus arrive dans une cellule on a un effet sur une protéine A qui va altérer une
protéine B, il existe des systèmes de régulation positif (très rare en physiologie les feed-back positifs), ce qui
permet d'avoir des réponses abruptes (comme sur la courbe rouge) au lieu d'avoir des réponses linéaires
(courbe bleue). Grâce à ces systèmes d’emballement, on a une réponse cellulaire de type « tout ou rien »
IV - Récepteurs couplés aux protéines G
Les récepteurs couplés aux protéines G sont des récepteurs transmenbranaires à 7 domaines. Il en
existe plus de 1000 (exemples : adrénergic, opioides, odorat, hormones glycoprotéiques, etc...)
Ils sont couplés à protéine G, elle-même constituée
de 3 sous-unités : alpha, bêta, gamma (15 alpha, 6 beta
et 12 gamma…), en plus vous avez plus de 1000
récepteurs, imaginez le nombre de combinaisons
possibles ! Les réponses à un type d’hormone peuvent
être totalement différentes.
Cette protéines G est couplées à un effecteur, soit une
adénylate cyclase (va cycliser l'AMP en ATP), soit des
canaux potassium, des canaux calcium, soit une
estérase…
Ces récepteurs fonctionnent tous de la même façon :
vous avez un état inactif (récepteur séparé de la protéine G)
et un état actif (récepteur couplé à sa protéine G). Lorsque
le récepteur est activé par son ligand extracellulaire,
la protéine G couplée va échanger son GDP avec un GTP,
ce qui entraine sa séparation en unités alpha et
bêta-gamma actives.
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A) La voie AMPc/PKA
Exemple : le cas le plus simple (exemple de la voie
de l'AMPc/PKA) : la protéine G est activée et va à
son tour activer l’adénylate cyclase (point
d’intérrogation marron) qui va transformer
l'ATP en AMPc(messager secondaire). On se
retrouve avec de nombreuses boules rouges :
AMPc. Cet AMPc va
se fixer dans les sous-unités d'une PKA; cette
fixation permettant la séparation des régions
actives de la PKA qui vont dans le noyau activer
un facteur de transcription « CREB »,
phosphorylé, qui agit sur une promoteur de gène.
On a en réponse l'augmentation de la transcription
d'un gène.
Cette voie est impliquée dans le contrôle de la
transcription de gène impliqué dans la synthèse
hormonale des cellules endocrines, par exemple :
le contrôle du métabolisme dans le foie et le
muscle
→ Le glucagon (hyperglycémique) va
induire une réponse sur les enzymes qui vont
permettre de déstocker le glycogène
(glycogénolyse).
→ La LH, via ce mécanisme, va induire
la synthèse de progestérone.
B) La voie IP3/PKC
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Plusieurs étapes :
- Activation du récepteur qui va activer sa protéine G, qui va activer à son tour la phospholipase C.
- La phospholipase C va hydroliser un phospholipide (phosphatidyl-inositol-biphosphate) en 2 molécules
distinctes : le groupement inositol-3-phosphate (IP3) et le diacylglycérol.
- L’IP3 fera office de messager cellulaire intracellulaire et ira libérer le calcium contenu dans le reticulum
endoplasmique tandis que le diacylglycérol va recruter une protéine kinase C (PKC) dont l’activation sera
amplifiée par l’action du calcium à présent cytoplasmique
→ Cette voie est impliquée dans la sécrétion d’amylase,
en réponse à l’acétylcholine au niveau du pancréas
→ Elle est aussi impliquée dans
l’agrégation plaquettaire en réponses
à la thrombine.
C) Famille des protéines G
Il est passé très vite dessus, ne vous y attardez vraiment pas !!!
→ 20 types de sous-unités α, 7 types de sous-unités β et 11 types de sous-unités γ (les nombres varient par
rapport à précédemment car ces nombres intéressent soit la souris, soit l’Homme... Bref, ce n’est pas à
retenir
→ Activation des sous-unités α ou βγ.
→ Les systèmes G peuvent être activés ou inhibés par le signal.
→ La diversité des sous-unités des protéines G multiplie les types de réponse à un ligand : une même
hormone qui agit sur un récepteur, selon qu’elle ait un Gα2β3γ2 ou Gα5β8γ3, induira une réponse différente.
On multiplie les possibilités qu’ont les cellules d’adapter leur réponse au signal : quand du glucagon arrive
au niveau musculaire, hépatique ou adipocytaire, la réponse cellulaire ne sera pas la même. L’adipocyte va
déstocker du gras, le muscle du glycogène, la nature a donc besoin de cette multiplicité de possibilités pour
induire des réponses adaptées à chaque type cellulaire et à chaque situation physiologique.
D) Effecteurs et sous-messagers
Les effecteurs, ce sont soit des enzymes liées à la membrane plasmique (phospholipase C, adénylate
cyclase, etc. ) soit des canaux ioniques.
Les messagers secondaires (AMPc, Calcium, DAG, IP3…) sont :
- des petits médiateurs cellulaires.
- générés en grand nombre aprés activation du récepteur donc on a une amplification du signal.
- diffusent très rapidement dans la cellule.
- hydrosolubles (AMPc, Calcium, …) diffusent dans le cytoplasme / liposolubles (DAG, …)
se déplacent dans la membrane plasmique.
- Transduction du signal en se fixant et en phosphorylant des protéines cibles (PKA, PKC,
serine/thréonine kinase).
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E) Modélisation de la signalisation cellulaire
Comment arrive t’on à moduler un système ? Par rétrocontrôle
Vous avez plusieurs façons de moduler. Pour désensibiliser un signal, on commence à enlever des
« oreilles » à la cellule (en gros moins de récepteurs à la surface par endocytose). Un récepteur peut donc
être internalisé, sequestré et dégradé.
Et puis, il existe le système que j’appelle le système « sabot ». Le récepteur active la voie de
signalisation et en même temps active une kinase qui va phosphoryler la partie interne du récepteur luimême. Une fois le récepteur phosphorylé, l’arrestine va arrêter la transduction du signal en se fixant
au récepteur nouvellement phosphorylé. Il n’y a plus de transmission du signal, c’est un système de
désensibilisation. Ainsi l’arrestine fonctionne comme un sabot sur le récepteur et le cache ! Donc on peut
dire que le recepteur induit sa propre perte !
Ces GPCR (récepteur couplés aux protéines G) sont des cibles pharmacologiques numéro 1 !! De
nombreux médicaments sont antagonistes ou agonistes de ces récepteurs qui vont jouer sur des fonctions
physiologiques importantes.
Quelques maladies qui sont en rapport avec cette famille de récepteurs aux protéines G:
Le choléra, peu répandu dans les pays développés, infection intestinal par un virus ( le vibrio cholerae =
vibrion du choléra ) qui va fabriquer une toxine. Cette toxine se fixe sur certaines protéines G et
diminue l’activité GTPasique, donc maintien continu de l’activité des protéines G qui stimulent de
manière continue les canaux ioniques (en particulier Cl-), donc perte d’eau et d’ions en permanence,
diarhées profuses.
Le VIH, va entrer dans les cellules immunitaires en se fixant sur leurs récepteurs. Il utilise donc
comme porte d’entrée les récepteurs tels que CD4, CCR5 ou CXCR4, qui sont des récepteurs aux
chemokines.
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V – Récepteur enzymes
On a vu les récepteurs couplés aux protéines G, qui est la famille la plus importante en nombre.
Maintenant on va voir les récepteurs enzymes. Par exemple, vous avez certainement du entendre parler des :
- récepteurs tyrosine kinase
- récepteurs associées à une tyrosine kinase
- récepteurs sérine thréonine kinase
- récepteurs associées à une histidine kinase et pleins d’autres encore…
Ces récepteurs ont un domaine de reconnaissance de l’hormone extracellulaire, dont le message est
directement transduit à la partie intracellulaire sans passer par une protéine G intermédiaire.
Un des plus importants de ces récepteurs est le récepteur à l’insuline.
A) Mécanismes d’action des récepteurs tyrosine kinase (RTK)
→ Tout d’abord il y a arrivée de la molécule signal sur la partie extracellulaire du RTK.
→ Ensuite, en intracellulaire, il y aura dimérisation du récepteur (en fait une molécule signal nécessite 2
récepteurs).
→ Auto-phosphorylation mutuelle des domaines intracellulaires. Cette phosphorylation croisée va
permettre la reconnaissance spécifique de protéines se fixant aux domaines SH2 et SH3.
Tout à l’heure on avait notre récepteur transmembranaire qui était activé, qui se liait à la protéine G, qui
elle allait activer un troisième larron, un effecteur, par exemple une enzyme comme l’adénylate cyclase. Ici,
on a le récepteur qui transduit le signal à l’intérieur de la cellule. Ce signal c’est la phosphorylation, qui
permet la fixation des protéines partenaires qui vont transmettre la suite du signal au suivant.
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B) La voie de signalisation Ras / MAP kinases
Voie canonique de la prolifération cellulaire, fréquemment impliquée dans l’appartition de cancers.
Vous avez des protéines adaptatrices avec les domaines SH2 et SH3, qui viennent se fixer sur le
domaine intracellulaire du récepteur. Une protéine Ras-GEF vient se fixer, et permet ensuite l’échange de
GDP en GTP afin d’activer une protéine Ras. Cette dernière se chargera de transmettre le signal par
phosphorylation plus en aval. Vous aurez ensuite une cascade de kinases !
Il y a un « raffinement » assez remarquable dans la transduction du signal.
Retenez essentiellement les protéines de la cascade (Raf / Mek / Erk). Une mutation sur Ras chez certaines
personnes fait qu’elle ne perdra plus son GTP et restera donc active en permanence, d’où l’apparition de
cancers.
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C) PI3 Kinase / AKT
Système très important aussi dans la prolifération cellulaire
Ici, la molécule signal arrive sur le récepteur ce qui entraine sa phosphorylation et le recrutement d’une
protéine partenaire (PI3 kinase). Cette derniere va phosphoryler PI(4,5)P2 qui devient alors PI(3,4,5)P3. On
a ensuite recrutement de PDK1 et Akt, PDK1 et mTOR phosphoryle Akt qui va phosphoryler à son tour une
protéine Bad. Bad libère ainsi une protéine qui a pour fonction d’inhiber l’apoptose. Quand cette voie n’est
pas activée, vous n’avez plus d’apoptose et plus de frein à la prolifération cellulaire, d’où l’implication dans
l’apparition de cancers.
D) Cross-talks
Je vous disais au début du cours, que plusieurs signaux différents peuvent agir sur un même récepteur.
Donc pour un récepteur on a une grande variabilité des réponses. Comme vous pouvez le voir sur le schéma,
les voies agissent en intercroisés sur d’autres voies. Il peut y avoir des discussions croisées qui permettent
l’inhibition ou l’activation d’autres voies. Vous imaginez bien que la réponse cellulaire dépend de l’arrivée
de tous ces signaux de manière simultanée et au cours du temps.
VI – Signalisation médiée par protéolyse.
La protéolyse contrôle l’activité et la localisation intracellulaire des facteurs de transcriptions (FT)
latents ( c’est à dire qu’ils attendent un signal pour pouvoir réagir) ou de protéines annexes agissant avec ces
facteurs. Globalement cette voie intéresse toutes celles non concernées par les récepteurs enzymes et à
protéine G.
4 voies de signalisation fondamentale permettent cette régulation :
→ La voie Notch, vous avez un facteur de transcription Notch qui sera clivée, avec obtention d’une partie
active.
→ La forme Wnt/ beta-caténin, stabilisation du FT (beta-catenin) qui n’est pas ubiquitiné (pour rappel une
protéine ubiquitiné va être dégradée dans le protéasome). Du coup on stabilise le FT en enlevant les
ubiquitines.
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→ Le système Hedgehog (« hérisson » en anglais), dégradation dans le lysosome d’un inhibition de FT, si
vous dégradez donc son inhibiteur vous augmentez l’activité du FT. Ici on est clairement pas dans l’activité
d’un FT mais plutôt d’une protéine annexe à ce FT.
→ NFkB, phosphorylation provoquant une ubiquitination de l’inhibiteur (ikB). C’est la signalisation de
l’inflammation aux TNFalpha. Cette est voie est importante ! C’est une molécule pro-inflammation, vous
avez des médicaments antagonistes de la voie NFkB comme dans la PR (polyarthrite rhumatoïde).
Le TNF est une cytokine, un médiateur pro-inflammatoire, qui va être reconnu par un récepteur.
La voie de NFB
Quand le TNF arrive sur son récepteur, vous avez un complexe IKK qui va être activé. C’est une
kinase qui va aller phosphoryler IkB. En fait, IkB est l’inhibiteur de NFkB, qui sont 2 protéines
cytosplasmiques collées entres elles. Grâce à la phosphorylation de IkB (qui sera alors ubiquitiné par des
ubiquitine ligases et dégradé dans le protéasome), NFkB est libre et passe alors dans le noyau grâce à une
séquence d’adressage au noyau. Il arive dans le noyau et agit sur le promoteur du gêne cible.
Je vais vous donner un exemple, quand du TNF arrive sur une cellule épithéliale, cela induit une
action de NFkB sur le promoteur de 2 gênes V-cam et I-cam. On va parler juste de V-cam, c’est une
molécule d’adhésion aux cellules immunitares tels que les lymphocytes, monocytes, etc.
Le TNF remplit bien son rôle de molécules pro-inflammatoires, en recrutant les cellules de l’immunitée. Il
agit sur les cellules endothéliales et les fait fabriquer des V-cam (Vascular Cell Adhesion Molecule)
qui est crucial pour permet le passage trans-endothéliales des cellules immunitaires.
On a ici, du NFkB marqué avec un anticorps
fluorescent. Au début, tout est dans le cytoplasme,
une heure plus tard vous n’avez pratiquement plus de
NFkB dans le cytoplasme, ils sont pratiquement tous
allés dans le noyau.
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Ce système est bien sûr régulé, la cellule va auto-induire la fabriquation de IkB afin que NFkB ne
restent pas éternellement dans le noyau → feed back négatif.
Cette voie a permis a mise au point de médicaments tels que les anticorps monoclonaux dans le
traitement de la PR, qui retiennent le TNFalpha et l’empêchent de se fixer au récepteur, réduisant
l’inflammation.
Important : Retenez surtout l’essentiel, le principe global des récepteurs à protéines G et des
récepteurs enzymes, apprenez au moins NFkB.
VII - Physiopathologie des mécanismes de communication entre
cellules.
On peut avoir des troubles liés à des anomalies :
➢ De la synthèse des messages : insuffisance (par exemple, si pas assez d’insuline => diabète),
hyperfonctionnement (hyperthyroïdie, etc.)
➢ De l’utilisation des messages (mutations) :
• Pathologie des récepteurs (exemple : résistance des récepteurs à la leptine, donc pas de
signal de satiété conduisant à l’obésité),
• Pathologies des systèmes de transduction,
• Pathologies des systèmes de phosphorylation/désphosphorylation. !
En connaissant le fonctionnement de ces voies de signalisation, on a pu mettre au point des
molécules thérapeutiques :
➢ Agonistes/antagonistes : β-bloquants (pour réguler la pression artérielle), le RU486 antiprogestérone,
➢ Nouveaux traitements contre le cancer.
On arrive dans une ère où les industries pharmaceutiques se penchent moins sur des molécules chimiques,
mais davantage sur les anticorps monoclonaux, de l’ADN ou de l’ARN interférents, etc..
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