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Section 2 :
Généralités sur la thyroïde
I- La thyroïde
A) Une glande au rôle essentiel
1) La glande thyroïde1 se situe sur la face antérieure du cou, en avant de la trachée, au-dessous du larynx. La
glande thyroïde, d'un poids d'environ 15 à 20 g à l'âge adulte, est composée de deux parties, le lobe gauche et le
lobe droit, chacun d'environ 4 cm de long et 1 à 2 cm de large, lesquels sont réunis par un isthme.
2) La thyroïde secrète deux types d'hormones iodées2 : la thyroxine ou tétra-iodothyronine (T4), et la tri-
iodothyronine (T3).
La présence du suffixe "iodo" indique que l'iode est indispensable à la fabrication des hormones thyroïdiennes.
Une fois synthétisées, la T3 et la T4 gagnent le circuit sanguin où elles circulent en étant liées à des protéines du
plasma. On peut doser de façon globale les hormones T3 et T4, qui seront alors appelées "totales", ou
simplement leurs fractions libres, qui seront alors appelées T3L et T4L.
3) Le fonctionnement de la thyroïde est contrôlé par l'hypophyse, située à la base du cerveau, via une hormone
hypophysaire, la TSH (thyréo-stimulinehypophysaire).
Lorsque l'hypophyse détecte un déficit d’hormones thyroïdiennes dans le sang, elle sécrète de la TSH. Parvenue
à la thyroïde, la TSH stimule la synthèse hormonale et intervient également en augmentant le nombre et le
volume des cellules thyroïdiennes. Les hormones thyroïdiennes exercent à leur tour un rétro-contrôle : la
synthèse et la libération de la TSH sont fortement inhibées par la quantité d'hormones thyroïdiennes circulantes.
En outre, la sensibilité de la thyroïde à la TSH est fonction de l'iode contenue dans la glande. Ainsi, la carence en
iode augmente la réponse de la thyroïde à la TSH, tandis que la saturation la diminue.
4)
L'iode
naturel (iode 127) est stable. C’est un oligo-élément indispensable à la synthèse des hormones
thyroïdiennes, elles mêmes indispensables à la croissance, au développement harmonieux du corps humain et à
la maturité cérébrale. Les hormones thyroïdiennes stimulent toutes les fonctions métaboliques. Elles sont
indispensables au maintien des fonctions vitales.
Il existe plusieurs isotopes radioactifs de l’iode stable dont l’iode 131 rejeté par les installations nucléaires,
même en fonctionnement normal, ou libéré en grande quantité lors des accidents nucléaires.
L’iode 131 est un corps volatil. Chimiquement, il se comporte comme l’iode stable. Inhalé ou ingéré, il va se
concentrer dans la glande thyroïde. Sa fixation dépend fortement de la saturation de la thyroïde en iode stable.
Cette saturation est très variable, car fonction des habitudes alimentaires (consommation de fruits de mer, de
poisson) et de la proximité de la mer. On observe des carences dans les régions de l’intérieur et en montagne.
Plus la fixation d’iode 131 est importante, plus l’irradiation de la glande sera grande. Le taux de fixation de
l’iode 131 est d’environ 25% si l’alimentation est habituellement riche en iode stable, de 75% au moins si elle
est carencée en iode stable.
L’iode passe la barrière placentaire, mais il n’est fixé et concentré par la thyroïde fœtale qu’à partir de la
11ème/12ème semaine de gestation. A cette date commence la synthèse de la thyroxine, qui augmente vers la 20è
semaine sous l’influence de la TSH.
5) L’action des hormones thyroïdiennes
1 Le terme thyroïde vient du grec « thureoidês », qui signifie « en forme de bouclier ».
2 Les quatre petites glandes parathyroïdes, à la périphérie de la thyroïde, sécrètent une hormone non iodée, la thyrocalcitonine, indispensable
dans le métabolisme phosphocalcique.