santé Procédure A gauche : Fibres laser en place. Thermo-ablation en cours A Droite : introduction des fibres laser dans le nodule aux processus cancéreux. Cette année, je vais développer une autre technique de thermoablation : la radiofréquence, qui complètera notre palette thérapeutique. Y a-t-il des cas d’affections liées au patient, à son mode de vie, sa nutrition, ses traitements… ? Nous vivons en France dans une zone de carence iodée relative qui favorise la progression des goitres et des nodules. Rappelons que l’iode est le « carburant » de la thyroïde. La carence ou l’excès en iode peut être à l’origine d’un trouble de la fonction thyroïdienne, comme on le constate avec certains médicaments riches en iode. Par contre, il faut redire haut et fort que l’allergie à l’iode n’existe pas, contrairement à une croyance tenace. Les désordres liés à l’alimentation sont anecdotiques. La thyroïde n’échappe pas aux méfaits des perturbateurs endocriniens avec en premier lieu le tabac, qui favorise la progression du goitre sporadique et peut compliquer sérieusement les maladies de Basedow. Les irradiations accidentelles ne peuvent être incriminées. Les études « robustes » ont bien montré que la catastrophe de Tchernobyl n’avait eu aucun impact sur les thyropathies françaises. Les femmes sont-elles plus exposées que les hommes aux Thyropathies ? C’est surtout vrai pour le goitre et l’hypothyroïdie avec dans ce dernier cas, le rôle majeur des maladies auto-immunes largement favorisées par les grossesses. Il faut aussi insister sur le fait que, traditionnellement, l’homme s’occupe moins de sa santé que la femme. Les gynécologues sont très au fait des pathologies thyroïdiennes et sollicitent précocement l’avis de l’endocrinologue. La femme enceinte est très suivie pendant 178 toute sa grossesse. Alors que l’homme peut rester des années sans avoir « besoin » de consulter. Peut-on vivre sans thyroïde ? Fort bien, car la thyroïde est « mono-sécrétante », il n’y a donc qu’une hormone à remplacer. Les dizaines de milliers de patients thyroïdectomisés pourront vous le confirmer. On parle beaucoup de difficultés d’équilibration, mais cela ne concerne qu’une toute petite minorité de sujets. « On vit généralement très bien avec une thyropathie » Et peut-on parler de guérison dans ce domaine ou doit-on être sous traitement à vie ? Certaines pathologies sont transitoires et guérissent spontanément. Dans le cas contraire, on peut à mon sens se sentir comme authentiquement guéri au prix d’un traitement quotidien pris ad vitam aeternam. Dans ce cas, comment vivre au mieux ? On vit généralement très bien avec une thyropathie et on n’en meurt qu’exceptionnellement. On diagnostique 8000 cancers thyroïdiens par an avec une très faible mortalité (4 %). La prise d’une dose adaptée d’un traitement substitutif (c’est-à-dire qui ne fait rien d’autre que de remplacer une sécrétion défaillante) s’intègre rapidement dans la vie du patient. L’équilibre hormonal est obtenu en utilisant la forme non génériquée à distance de l’alimentation et de certains autres médicaments. Enfin, il faut admettre une fois pour toute que la thyropathie et/ou son traitement ne peuvent pas être tenus pour responsables de tous les « bobos » du quotidien. Y a-t-il une prévention ou des signaux d’alarme qui permettent de ne pas atteindre un point de non retour ? Pour la prévention, on peut conseiller le sevrage tabagique, et la supplémentation en iode chez la femme enceinte. Les troubles de sécrétion hormonale sont très riches en symptômes dont l’association est seule capable d’alerter le médecin. Mais toute douleur persistante ou inconfort inexpliqué dans la région antérieure du cou doit faire consulter. Il n’y a pas de point de non-retour. Il y a simplement la nécessité d’établir le plus précocement possible, un diagnostic le plus précis possible, pour proposer un traitement et un suivi adapté à l’affection causale et aux possibilités du patient. Ce qui ne peut se concevoir qu’avec sa « complicité » et celle de son entourage familial et médical. Mais tout ceci n’est pas l’apanage de la thyroïdologie. C’est le propre de notre art de soignant. Propos recueillis par Monique Delanoue L’avis du Dr Patrick Aïdan Rédacteur en chef de la Rubrique Santé Depuis peu de temps, le Dr Her vé Monpeyssen a intégré l’Hôpital Américain de Paris. Son arrivée a été d’une impor tance considérable dans le domaine de la pathologie thyroïdienne. En effet, tous les patients opérés sont maintenant bilantés avec une très grande précision grâce à son expérience en échographie thyroïdienne. Il est, sans aucun doute, pour une grand par t dans le succès de l’activité robotique thyroïdienne puisqu’à ce jour nous avons opéré plus de 250 patients. D’autres champs d’application thérapeutique vont s’ouvrir avec des méthodes moins invasives : Le laser, la radiofréquence….. Une grande recrue pour l’AHP au bénéfice de nos patients. doCteur PatrICK aÏdan Chef de Service d’ORL et Chirurgie Cervico-Faciale Chirurgie Robotique American Hospital of Paris 63 Bd Victor Hugo – 92200 Neuilly sur Seine. Tél : 01 46 41 27 22 Mail : [email protected]