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toute sa grossesse. Alors que l’homme peut
rester des années sans avoir « besoin » de
consulter.
Peut-on vivre sans thyroïde ?
Fort bien, car la thyroïde est « mono-sécré-
tante », il n’y a donc qu’une hormone à rem-
placer. Les dizaines de milliers de patients
thyroïdectomisés pourront vous le confi rmer.
On parle beaucoup de diffi cultés d’équilibra-
tion, mais cela ne concerne qu’une toute petite
minorité de sujets.
L’avis du Dr Patrick Aïdan
Rédacteur en chef de la Rubrique Santé
Depuis peu de temps, le Dr Hervé Monpeyssen a intégré l’Hôpital Américain de Paris. Son arrivée
a été d’une importance considérable dans le domaine de la pathologie thyroïdienne. En effet, tous
les patients opérés sont maintenant bilantés avec une très grande précision grâce à son expérience
en échographie thyroïdienne. Il est, sans aucun doute, pour une
grand part dans le succès de l’activité robotique thyroïdienne
puisqu’à ce jour nous avons opéré plus de 250 patients.
D’autres champs d’application thérapeutique vont s’ouvrir avec
des méthodes moins invasives : Le laser, la radiofréquence…..
Une grande recrue pour l’AHP au bénéfice de nos patients.
doCteur PatrICK aÏdan
Chef de Service d’ORL et Chirurgie Cervico-Faciale
Chirurgie Robotique
American Hospital of Paris
63 Bd Victor Hugo – 92200 Neuilly sur Seine.
Tél : 01 46 41 27 22 Mail : [email protected]
Propos recueillis par
Monique Delanoue
aux processus cancéreux.
Cette année, je vais
développer une autre technique de thermo-
ablation : la radiofréquence, qui complètera
notre palette thérapeutique.
Y a-t-il des cas d’affections liées
au patient, à son mode de vie,
sa nutrition, ses traitements… ?
Nous vivons en France dans une zone de ca-
rence iodée relative qui favorise la progres-
sion des goitres et des nodules. Rappelons
que l’iode est le « carburant » de la thyroïde.
La carence ou l’excès en iode peut être à
l’origine d’un trouble de la fonction thyroï-
dienne, comme on le constate avec certains
médicaments riches en iode. Par contre, il
faut redire haut et fort que l’allergie à l’iode
n’existe pas, contrairement à une croyance
tenace. Les désordres liés à l’alimentation
sont anecdotiques. La thyroïde n’échappe
pas aux méfaits des perturbateurs endocri-
niens avec en premier lieu le tabac, qui favo-
rise la progression du goitre sporadique et
peut compliquer sérieusement les maladies
de Basedow. Les irradiations accidentelles
ne peuvent être incriminées. Les études « ro-
bustes » ont bien montré que la catastrophe
de Tchernobyl n’avait eu aucun impact sur
les thyropathies françaises.
Les femmes sont-elles plus exposées
que les hommes aux Thyropathies ?
C’est surtout vrai pour le goitre et l’hypothy-
roïdie avec dans ce dernier cas, le rôle ma-
jeur des maladies auto-immunes largement
favorisées par les grossesses.
Il faut aussi
insister sur le fait que, traditionnellement,
l’homme s’occupe moins de sa santé que la
femme. Les gynécologues sont très au fait
des pathologies thyroïdiennes et sollicitent
précocement l’avis de l’endocrinologue.
La femme enceinte est très suivie pendant
Dans ce cas, comment vivre au mieux ?
On vit généralement très bien avec une
thyropathie et on n’en meurt qu’exception-
nellement. On diagnostique 8000 cancers
thyroïdiens par an avec une très faible morta-
lité (4 %). La prise d’une dose adaptée d’un
traitement substitutif (c’est-à-dire qui ne fait
rien d’autre que de remplacer une sécrétion
défaillante) s’intègre rapidement dans la vie
du patient. L’équilibre hormonal est obtenu en
utilisant la forme non génériquée à distance
de l’alimentation et de certains autres médi-
caments. Enfi n, il faut admettre une fois pour
toute que la thyropathie et/ou son traitement
ne peuvent pas être tenus pour responsables
de tous les « bobos » du quotidien.
Y a-t-il une prévention ou des signaux
d’alarme qui permettent de ne pas
atteindre un point de non retour ?
Pour la prévention, on peut conseiller le se-
vrage tabagique, et la supplémentation en iode
chez la femme enceinte. Les troubles de sécré-
tion hormonale sont très riches en symptômes
dont l’association est seule capable d’alerter
le médecin. Mais toute douleur persistante ou
inconfort inexpliqué dans la région antérieure
du cou doit faire consulter. Il n’y a pas de point
de non-retour. Il y a simplement la nécessité
d’établir le plus précocement possible, un
diagnostic le plus précis possible, pour pro-
poser un traitement et un suivi adapté à l’af-
fection causale et aux possibilités du patient.
Ce qui ne peut se concevoir qu’avec sa « com-
plicité » et celle de son entourage familial et
médical. Mais tout ceci n’est pas l’apanage de
la thyroïdologie. C’est le propre de notre art
de soignant.
Procédure
A gauche : Fibres laser en place. Thermo-ablation en cours
A Droite : introduction des fi bres laser dans le nodule
santé
Et peut-on parler de guérison
dans ce domaine ou doit-on être
sous traitement à vie ?
Certaines pathologies sont transitoires et gué-
rissent spontanément. Dans le cas contraire,
on peut à mon sens se sentir comme authenti-
quement guéri au prix d’un traitement quotidien
pris ad vitam aeternam.
« On vit généralement
très bien avec
une thyropathie »
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