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sur la douleur. Si c’est le cas il n’y aura pas de pharmaco-dépendance. Dans le cas contraire,
il est possible de contracter cette dépendance, même avec un analgésique de classe I
(paracétamol par exemple !).
4. Évaluation d’un patient souffrant d’une douleur aiguë
L’évaluation du patient est quelque chose de central, dans l’évaluation du traitement
analgésique il faut être capable de bien évaluer le niveau de douleur du patient, c’est
primordial car on va faire des points d’étapes : combien on va donner au départ, comment on
va moduler la posologie dans le temps (augmenter ou diminuer, arrêter ou prolonger la dose).
Sans cette évaluation ça ne sert à rien d’engager une thérapeutique. Malheureusement parfois
cette évaluation n’est pas faite et se solde par une inefficacité thérapeutique (on donne de la
morphine sans connaitre la cause sous-jacente de la douleur).
Question d’un élève (16/17) : Est-ce que pour donner des antalgiques on ne va pas
commencer par les médicaments de phase 1 et on regarde si c’est suffisamment efficace
avant de donner un antalgique plus puissant ?
Réponse du prof : Cela n’empêche qu’il faille une évaluation. Le plus souvent on saura grâce
à l’évaluation que ça ne servira à rien de donner du paracétamol (antalgique de phase I) en
fonction du type de douleur.
Il y a différentes étiologies de la douleur. On va parler des analgésiques car il existe différents
mécanismes d’actions : il y a les anti-inflammatoires, les analgésiques d’action centrale ou
d’action périphérique. En fonction du type d’analgésique on saura si on pourra ou pas
diminuer une douleur. Donc le classement des antalgiques n’est pas tout le temps pertinent.
Pour en revenir à l’évaluation de la douleur, le professeur insiste sur le fait que ce n’est
toujours pas fait. Petit à petit ça va rentrer dans les mœurs et ça deviendra un critère de
qualité de validation et de certification des hôpitaux. La HAS veillera à ce que les évaluations
de la douleur soient faites etc. Il faudrait le faire automatiquement mais ce n’est toujours pas
le cas pour l’instant. C’est surtout important lorsqu’on devra utiliser des antalgiques de
classe III.
Il existe de très nombreuses méthodes chez l’adulte et chez l’enfant, il y en a même plutôt
adaptés aux personnes âgées c’est-à-dire des patients séniles qui ont des difficultés en matière
d’appréciation ou d’élocution pas toujours évidente pour eux. Il y a des échelles qui ne sont
pas toutes visuelles car il y a des patients qui ont des handicaps visuels. L’idée principale de
l’évaluation de la douleur c’est qu’il y ait une participation active du patient, qu’il soit acteur
de l’évaluation de sa douleur car on ne peut pas l’évaluer cliniquement. Vu que c’est tout à
fait subjectif, le patient doit être la donnée d’entrée et être totalement impliqué. Il faut qu’il
comprenne parfaitement la grille d’évaluation.
Par exemple pour l’échelle numérique le patient doit savoir que le 10 correspond à une
douleur où il va mourir. Donc s’il a une ampoule au talon il ne peut pas être à 10. L’aspect
pédagogique est non négligeable : les méthodes doivent être simples, faciles à comprendre et
utiliser par les patients et le personnel. Les médecins ou infirmiers doivent être compétents et
formés pour le faire. Plus c’est simple et mieux c’est pour tout le monde.