Exemple : Si H=`2(voir le chapitre 1), pour tout n∈N∗considérons
l’élément e(n)= (e(n)
k)k∈N∗∈l2tel que e(n)
k= 0 si k6=net e(n)
n= 1 i.e.
e(n)a toutes ses coordonnées nulles sauf la n-ième qui vaut 1. Le système
(e(n))n∈N∗est une base hilbertienne de l2qu’on appelle parfois base hilbertienne
canonique. Le système (e(n))n∈N∗est en effet orthonormal et il est total car si
x= (xn)n≥1∈`2est tel que < x, e(n)>= 0 alors x= 0 (car < x, e(n)>=xn,
donc toutes les coordonnées de xsont nulles).
Remarque : Une base hibertienne (en)n∈Dde Hn’est une base algébrique
de Hque si cardD < +∞i.e. si Hest de dimension finie. Par exemple le
sous-espace vectoriel V=V[(e(n))n∈N∗]de `2engendré par la base hilbertienne
de `2, n’est pas égal à `2car il ne contient que les vecteurs de `2dont les
coordonnées sont nulles à partir d’un certain rang.
Exercice : Montrer que si (en)n∈N∗est une base hilbertienne (infinie) d’un
espace de Hilbert H, le vecteur P∞
n=1
1
nen∈Hne peut pas s’écrire comme
une combinaison linéaire (finie) des vecteurs en. En déduire que (en)n∈N∗n’est
pas une base de Hau sens algébrique. (On remarquera que d’après l’exercice
du paragraphe 3.3, la série P∞
n=1
1
nenest bien convergente dans Het elle
représente donc un vecteur de H).
3.5 Cas général d’un système orthonormal quelconque
Soit (en)n∈Dun système orthonormal dans H.
Remarque : on notera que (en)n∈Dest toujours une base hilbertienne du
sous-espace vectoriel fermé de Hqu’il engendre.
Théorème 3.17 : Soit V=V[en;n∈D]le sous-espace vectoriel fermé de
Hengendré par les en(n∈D) et PVl’opérateur de projection orthogonale sur
V. Alors pour tout x∈H, on a
(18) PV(x) = X
n∈D
< x, en> enet ||PV(x)||2=X
n∈D|< x, en>|2.
On notera que lorsque le système (en)n∈Dest total, on a V=H,PV(x) = x
et on retrouve le résultat du théorème 3.14. comme cas particulier.
Question pratique : Soit Vun sous-espace vectoriel fermé de H, comment
déterminer PV(x)?
Si dimV =d < +∞, il suffit de déterminer une base orthonormale puis d’ap-
pliquer le théorème 3.7.
Si dimV = +∞, il suffit de disposer d’un système orthonormal total dans V
et d’appliquer le théorème 3.16. Ceci n’est possible que dans les espaces de
Hilbert séparables comme on le verra dans le paragraphe 4.
Le procédé d’orthonormalisation de Gram-Schmidt : Soit (bn)n∈D(où
Dest fini ou dénombrable), une famille libre de vecteurs de Het soit V=
V[bn;n∈D]le sous-espace vectoriel engendré par les bn. Pour tout k∈N∗,
soit Vk=V[b1, . . . , bk]le sous-espace engendré par les kpremiers vecteurs. On
considère alors la suite des vecteurs (cn)n∈Dobtenus de la manière suivante :
(19) c1=b1, c2=b2−PV1(b2), . . . , ck=bk−PVk−1(bk), . . . (k∈N∗).
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