- D'autres facteurs de fluctuations
L’analyse des crises montre que la machine économique peut se gripper pour de nombreuses
raisons. Si les gains de productivité reposent sur un flux suffisant d'investissements,
notamment en recherche et développement, l'incertitude affectant les profits ou le manque de
ressources peuvent obérer le rythme de la croissance.
Un facteur de fluctuations important est la récurrence des crises financières liées à la spécu-
lation. Le facteur financier est considéré comme déterminant dans la crise de 1929 par Irving
Fisher (la «debt deflation ») ou dans les crises japonaise et asiatique récentes (voir les
analyses de Jeffrey Sachs ou de Dani Rodrik).
Quelques références
Histoire des techniques, Bertrand Gille, éd. Gallimard, 1978.
Stalemate in Technology : Innovations Overcoule the Depression, Gerhardt Mensch,
éd. Ballinger, New York, 1979.
Les grands cycles de la conjoncture (1925), Nicolaï Kondratieff, éd. Economica, 1992.
Business Cycles. A Theoretical, Historical and Statistical Analysis of the Capitalist Process,
Joseph Schumpeter, éd. McGraw-Hill, New York, 1939.
Théorie de l'évolution économique (1912), Joseph Schumpeter, éd. Dalloz, 1935.
Mots-clés
Capital
Dans le sens le plus fréquent (qui est financier), c'est une somme d'argent placée susceptible
de rapporter des intérêts (s'il s'agit d'un prêt) ou des dividendes (s'il s'agit de titres de
propriété). Par extension, le terme en est venu à désigner les apports de fonds que les
copropriétaires d'une société effectuent au titre de leur propriété (capital au sens comptable),
puis les équipements utilisés par l'entreprise pour produire (capital au sens technique) et,
enfin, dans le langage marxiste, le rapport de propriété qui permet aux membres d'un groupe
social (la bourgeoisie) d'acheter des moyens de production (travailleurs, ou capital variable,
car ils créent de la plus-value, c'est-à-dire engendrent une valeur supérieure à ce qu'ils ont
coûté, ou équipements, matières ou produits semi-finis, appelés alors capital constant).
Le capital (aux sens technique, financier ou marxiste) permet de mettre en oeuvre une
production. Il engendre donc des revenus, lesquels sont l'objet d'une répartition plus ou moins
conflictuelle entre ceux qui travaillent et ceux qui possèdent. La question débattue par les
théoriciens concerne le caractère productif du capital. Pour les marxistes, les choses sont
claires : seul le travail crée de la valeur, et si le capital engendre un revenu, ce ne peut être
qu'au détriment de ceux qui, en travaillant, ont créé de la valeur. Pour les économistes
néoclassiques, le capital est un facteur de production au même titre que le travail. Ces
économistes estiment donc que chaque facteur de production doit recevoir une contribution
mesurée par sa productivité marginale, c'est-à-dire le surplus de production occasionné par
l'utilisation d'une unité supplémentaire du facteur de production concerné, les autres facteurs
de production demeurant en quantité inchangée. C'est, selon eux, ce qui